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6 mai 2025
CONTRE LES INONDATIONS, DIOMAYE DÉPLOIE L'ARSENAL D'URGENCE
500 tonnes de vivres acheminées, un hôpital militaire déployé, et 1 million de litres d'eau potable distribués à Bakel témoignent de l'ampleur de la catastrophe. Le président, sur le terrain, incarne la détermination de l'État à surmonter la crise
(SenePlus) - Dans un communiqué officiel publié ce 19 octobre 2024, le gouvernement a détaillé la visite du président Bassirou Diomaye Faye à Bakel et les mesures d'urgence mises en place suite aux récentes inondations.
Le chef de l'État s'est rendu dans la localité pour témoigner sa solidarité aux populations touchées par les crues du fleuve Sénégal. Ces inondations, d'une ampleur considérable, ont affecté plus de 44 sites dans la région de Matam et 51 villages dans la région de Saint-Louis au 18 octobre 2024. Les départements de Tambacounda et de Bakel ont également été durement frappés.
Le bilan est lourd : 774 ménages (environ 55 600 personnes) directement touchés et 1 002 hectares de champs inondés. Les cultures les plus affectées sont le piment (49,19%), le riz (21,59%) et le maïs (10,56%).
Face à cette catastrophe, le gouvernement dit avoir débloqué 8 milliards de francs CFA pour financer les premières mesures d'urgence. Sous la coordination du ministre de l'Intérieur, plusieurs ministères et les autorités territoriales ont été mobilisés. Les forces armées et le CSAR ont acheminé 500 tonnes de vivres et divers produits de première nécessité aux sinistrés.
À Bakel, 150 tonnes de riz et 1 000 000 litres d'eau potable ont été distribués. Un hôpital militaire de niveau 1 a été déployé pour offrir des consultations médicales gratuites, tandis que des patrouilles de sécurité veillent sur les sites de relogement.
Au-delà de l'urgence, l'État prévoit la construction d'infrastructures résilientes, comme des digues de protection et des routes adaptées, pour prévenir de futures inondations. La reconstruction des ponts de Laly et de Niaoulène Tano est également en cours.
Le président Faye a appelé les populations à la résilience et à la solidarité. Le gouvernement assure rester pleinement mobilisé pour ajuster ses interventions en fonction des besoins émergents.
SEDIMA À LA CROISÉE DES CHEMINS
Le groupe fondé par Babacar Ngom serait en passe d'être cédé au géant américain Seaboard. Derrière ce mouvement stratégique se cachent des défis financiers et managériaux que l'entreprise peine à surmonter seule
(SenePlus) - Sedima, le fleuron national de l'aviculture et symbole de la réussite entrepreneuriale locale, serait sur le point de changer de mains. Selon les informations de Jeune Afrique (JA), le fondateur Babacar Ngom, figure emblématique du patronat sénégalais, envisagerait de céder le contrôle de son groupe au géant américain Seaboard, déjà bien implanté dans le pays à travers les Grands Moulins de Dakar (GMD).
Ce revirement stratégique marque un tournant décisif pour Sedima. JA rappelle que "jusqu'ici réticent à ouvrir le capital de son groupe, Babacar Ngom [...] a changé d'avis".
Le groupe Sedima, véritable success-story sénégalaise, a connu une croissance remarquable depuis sa création. JA rapporte que l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 60 milliards de francs CFA en 2022 (plus de 90 millions d'euros) et vise les 100 milliards en 2025. Sedima n'est pas seulement un acteur majeur de l'aviculture au Sénégal, mais s'est également diversifié dans l'alimentation animale, la minoterie et la restauration, notamment via la franchise KFC.
Cependant, derrière cette façade de succès, JA révèle que le groupe traverse une période délicate. Un financier familier du dossier, cité par le magazine, déclare : "Ce n'est pas dit mais c'est un secret de polichinelle : la société ne va pas bien, comme en témoignent les récurrents retards de paiement aux fournisseurs et les ruptures de stocks constatées ces derniers temps". Cette situation préoccupante serait le résultat d'une conjonction de facteurs.
D'une part, la guerre en Ukraine a engendré une flambée du prix des matières premières, en particulier le blé, céréale cruciale pour le secteur avicole. Cette hausse a considérablement réduit les marges du groupe et pesé sur sa trésorerie. D'autre part, JA pointe du doigt une "diversification de ses activités mal maîtrisée, donc coûteuse". L'exemple emblématique cité est celui d'un investissement dans un abattoir ultramoderne mais surdimensionné, qui ne tourne qu'à faible capacité et grève les comptes de l'entreprise.
Le management du groupe est également remis en question. JA rapporte que de nombreux connaisseurs du secteur évoquent "la fragilité du management du groupe, pas à la hauteur de ses ambitions, alors même que Sedima fait face à une concurrence croissante sur l'ensemble de ses activités". Un concurrent, actif dans la production de poussins, observe : "La société a tout ce qu'il faut, notamment l'outil industriel, pour être numéro un sur tous les créneaux. Or ce n'est pas le cas aujourd'hui".
La question de la succession à la tête de Sedima ajoute une couche de complexité à la situation. JA rappelle que Babacar Ngom avait passé la main dès 2016 à l'une de ses filles, Anta Babacar Ngom Diack. Cependant, cette dernière s'est lancée dans la course à la dernière élection présidentielle fin 2023, laissant les commandes du groupe à une cadre de longue date, Seynabou Seck. Ce dispositif, selon des observateurs cités par JA, "ne suffit pas à relever les défis auxquels est confronté le fleuron sénégalais".
La possible cession de Sedima à Seaboard soulève des questions cruciales sur la souveraineté économique du Sénégal. JA souligne que "dans un pays où l'on compte peu de champions locaux, l'avenir d'un fleuron national, devenu un emblème du groupe familial ouest-africain à succès, intéresse bien au-delà de la sphère de sa famille fondatrice". Le magazine rappelle que des échos dans la presse sénégalaise sur la vente de Sedima à un acteur étranger avaient déjà fait grand bruit à Dakar en juillet dernier.
Malgré ces défis, Sedima maintient des ambitions de croissance ambitieuses, visant non seulement à atteindre les 100 milliards de francs CFA de chiffre d'affaires en 2025, mais aussi à se développer au Mali et au Congo. La cession à Seaboard, si elle se concrétise, pourrait ouvrir un nouveau chapitre pour cette entreprise emblématique du Sénégal et redéfinir son rôle dans le paysage économique ouest-africain.
JA précise que les négociations, menées sous couvert d'un accord de confidentialité, sont toujours en cours bien qu'en très bonne voie. L'issue de ces discussions sera scrutée de près, non seulement par les acteurs économiques, mais aussi par l'ensemble de la société sénégalaise, pour qui Sedima représente bien plus qu'une simple entreprise : un symbole de réussite nationale et un pilier de l'économie locale.
FILETS VERS LA DECHEANCE !
Jadis, la pêche artisanale nourrissait son monde. Il y a plus de deux décennies, le «Xeuth Mball» était une activité courante et lucrative à une époque où la mer était très poissonneuse.
Jadis, la pêche artisanale nourrissait son monde. Il y a plus de deux décennies, le «Xeuth Mball» était une activité courante et lucrative à une époque où la mer était très poissonneuse. Si l’activité persiste, les filets sont juste remplis de juvéniles, de déchets plastiques, et rarement d’espèces nobles. Bien qu’excédés par le pillage et les pollutions, les pauvres pêcheurs artisanaux tentent de survivre dans un secteur qui a tout perdu
«Yinti, yinti…» Cette petite chanson, entonnée par des tireurs de filets de pêche, est culte. Comme les paroles du chanteur Omar Pène, les non-initiés l’entendent, mais n’ont jamais réussi à l’assimiler et à la déchiffrer. Voilà plus de 25 ans que Issa, un gringalet aux cheveux blancs, participe aux séances de «Xeuth Mball» (tirer des filets de poissons) à Thiaroye sur mer pour trouver du poisson à quelques mètres de la plage. Lui et ses congénères font face aux mastodontes de la pêche industrielle, qui viennent exploiter les ressources halieutiques du pays. «Ce sont des criminels qui emportent illicitement dans leurs filets des milliers de tonnes de poissons. Nous n’avons plus rien ici», dit-il.
Au plus haut, le soleil irradie les bancs de sable de la plage léchée par des vagues successives. Si les océans font l’objet d’une exploitation intensive qui met en péril la reproduction de nombreuses espèces, les pêcheurs artisanaux dépouillent leurs filets presque pour rien. Entouré de jeunes enfants qui ont à peine 12 ou 10 ans et de gros gaillards habitués à cette corvée, Issa répète inlassablement les mots de la «chanson des mers». «On ne trouve rien», ajoute-t-il. Ils ont jeté leurs filets dans la nuit. Ils sont revenus au petit matin pour commencer le travail de remontée des filets attachés à une corde longue de centaines de mètres. Ils se relaient depuis plusieurs heures. 4 ou 5 h ? «Peut-être 3 ou 5 h, parce que la durée dépend du poids», précise Amath que l’on croise sur cette plage depuis plus de 20 ans.
Au bout d’intenses efforts, les deux groupes de tireurs, composés de plus d’une dizaine de personnes postées aux deux extrémités, ressortent leur filet géant. «Vous voyez, il n’y a rien», regrette Gorgui. A la remontée, il y a juste des juvéniles, et surtout des déchets plastiques et des cornes que la mer a engloutis. Mais, elle ne les avale jamais. «C’est une matinée perdue. Cette mer est devenue pauvre. Que faire ?», s’interroge Papis, habitué aussi à d’autres années fastes
Aujourd’hui, la corne d’abondance est vide. Ces périodes de jouissance et de fête sont révolues à Thiaroye sur mer. A Yarakh aussi ! Développée à un rythme frénétique dans les années 1990, cette pêche traditionnelle attirait les foules des quartiers situés à quelques kilomètres de la plage de Thiaroye sur mer. Les filets étaient remplis de poissons de toutes sortes. Les badauds et les sportifs donnaient un coup de main et repartaient avec du poisson frais. Nostalgique, Gorgui insiste sur l’indifférence des passants, qui les regardent parfois avec pitié. «Personne ne passait sans nous donner un coup de main parce que les gens étaient sûrs qu’ils allaient avoir du poisson. On ne ressort que des déchets plastiques. Cet appauvrissement de nos mers est violent. Les pêcheurs sont devenus si pauvres qu’ils tentent des voyages périlleux pour aller en Europe», dit-il. «Vous êtes un habitué de cette plage. Vous avez connu ces moments de fête, que ressentez-vous ?», interroge-t-il.
Il y a cette tristesse et cette impuissance qui accablent ces quinquas ou quadras accompagnés de leurs enfants qui regardent ce grand bleu gronder sans rien dans le ventre. Il y a surtout ces sportifs et jeunes désœuvrés qui profitent de son sable souillé pour mieux muscler leurs corps sous un soleil ardent
Au cours des semaines suivantes, on retrouve encore des hommes luisants de sueur qui tirent leur filet de pêche. Pendant toute la journée, les plages de sable blanc grouillent d’activités. Des enfants jouent au football sous l’œil d’un groupe de sportifs affalés à même le sable, alors que d’autres improvisent un match de lutte traditionnelle.
Les pêcheurs tirent leurs pirogues, puis déchargent leurs prises dans les mains des femmes, qui filent aussitôt en direction des marchés à ciel ouvert ou des usines de poisson et d’autres entreprises qui relâchent leurs effluents toxiques directement dans l’océan grâce à une canalisation enfouie sous une plage publique.
Bien sûr, la pollution est généralisée avec une mer couverte d’écume et d’espèces mortes qui sont venues s’échouer sur le rivage. Alors que l’odeur de poisson pourri s’incruste dans les vêtements des personnes qui fréquentent la plage de «Bluma». «Il n’y a plus rien ici», admet Malick, qui finit de remonter ses filets de pêche en compagnie de ses amis. Le constat est évidemment alarmant : ils ont ressorti des kilogrammes, peutêtre des tonnes de déchets plastiques, quelques gros poissons et de nombreux juvéniles. «C’est un désastre absolu. Les conséquences de la pêche intensive, la pollution, les rejets de déchets toxiques des entreprises et des usines ont complètement appauvri l’océan», tente-t-il d’expliquer.
Pendant 6 mois, on a assisté à plus d’une vingtaine de séances de pêche artisanale, le long de la plage de Thiaroye sur mer et de Yarakh, logée derrière la Route nationale. Sur la route crevassée qui mène au quai de pêche, les automobilistes doivent traverser un champ de nids-depoule au pas. Il faut déchirer un petit épais nuage de fumée issu des fours des transformatrices de poisson.
Pour les pêcheurs dont la plupart lancent leurs filets rafistolés à la main, leur quotidien est chamboulé. Chahuté ! C’est une métaphore pour décrire le drame en cours dans le système de la pêche artisanale. Près de l’entrée du quai de pêche, une dizaine de porteurs se hâtent de livrer leurs paniers remplis de poissons, avant de repartir vers la plage pour refaire le plein. L’air est vicié par l’odeur du poisson, frais ou pourri. Des essaims de mouches bourdonnent. Des chats se disputent les restes de poissons. Moussa est exaspéré par la situation. «C’est la crise», s’exclame-t-il.
Plus de 25 ans auparavant, raconte-t-il, les espèces nobles se pêchaient en grande quantité à Thiaroye et Yarakh, à quelques kilomètres de la berge. «A la fin de nos activités, on distribuait du poisson gratuitement. Maintenant, on ne trouve même pas de pélagiques», reconnaît-il. Les vagues s’écrasent à ses pieds, il jette un regard vers un horizon océanique qui se trouve à l’infini. Verbe désabusé, il n’esquisse aucun avenir certain : «Le poisson ne reviendra sans doute jamais. Comment vivre avec une mer sans poisson ?» Il se courbe pour ramasser ses tongs et hèle dans un geste brutal les gens qui l’accompagnaient. «Mettez le poisson dans vos paniers. On s’en va.»
Face à la raréfaction des ressources halieutiques, les nouvelles autorités tentent d’intensifier le contrôle des flottes qui exploitent les eaux sénégalaises. Ces dernières années, le Sénégal s’est doté de capacités techniques avec l’acquisition de patrouilleurs par la Marine nationale pour exercer son autorité en mer. Il manquait la volonté politique. Avec l’arrivée du nouveau régime, il y a eu le recensement des navires de pêche et leur publication pour tenter de rattraper une partie de l’immense retard en termes de surveillance maritime, par des contrôles, par l’utilisation d’images satellites pour repérer les activités suspectes et par un recours moins timide aux amendes.
Si ce pillage prend une forme légale avec les accords ouvrant les zones côtières aux navires des pays riches, auquel s’ajoute un pillage à grande échelle contre lequel la lutte semble inégale, il y a aussi les comportements des pêcheurs locaux qui ne respectent pas forcément les règles de pêche les plus élémentaires, avec l’utilisation de filets interdits ou la pêche des juvéniles. Pendant longtemps, tous les acteurs ont pêché à outrance pensant que les profondeurs océaniques n’allaient jamais s’épuiser. «Tout s’est enchaîné assez vite. Tout le monde a pillé, mais c’est minime comparé aux bateaux industriels», ajoute Gorgui.
Il y a la persistance de la surpêche et la pêche Inn auxquelles ont recours à la fois les bateaux industriels et les pêcheurs artisanaux. Avec l’apparition des usines de poisson et de farine et d’huile de poisson, les pauvres pêcheurs les revendent pour alimenter les chaudières de cette industrie en pleine croissance.
Aujourd’hui, les usines de transformation de poisson, bâties en un tour de main, disséminées un peu partout dans le pays, veulent tirer profit le plus vite possible de l’essor exponentiel du marché mondial des farines de poisson. Lamine dont le teeshirt est souillé de tripes de poisson, à côté de 10 autres camarades équipés de gants en caoutchouc jaunes, jette dans des bassines, maculées des débris de poissons écrasés sous les pieds des ouvriers, leurs prises du jour. «Je sais que ce n’est pas normal de pêcher les juvéniles, mais que faire ?», s’interroge-t-il. La plupart des prises sont vendues à ces usines de transformation. Lamine est exaspéré. «Ça n’a aucun sens, mais elles sont les seules acheteuses», s’exclame-til. Les violations des règles sont courantes, mais tout le monde trouve un alibi commode dans le manque de surveillance et l’absence de règles claires. Alors que les bancs de poissons disparaissent dans les eaux dakaroises.
Au pied du filet, une dispute éclate entre Gorgui et ses petits-enfants sur le partage des restes du poisson. Provocateur, il l’attise davantage : «Vous n’aurez rien.» Les «petits» grommèlent quelques mots pour afficher leur désaccord. «Allons, rentrons. On va braiser du poisson à la maison», détend-il ainsi l’atmosphère suffisamment polluée par la fumée issue des fours des transformatrices et des rejets chimiques des usines sur l’océan.
LE FLEUVE GAMBIE SORT DE SON LIT ET SEME LE CHAOS A KOAR ET SAAL
Après la sortie du fleuve Sénégal de son lit pour semer le chaos à Bakel au niveau des communes de Balou, Diawara, Aroundou et autres localités, celui de la Gambie a commencé à déverser son trop-plein dans les villages qui le polarisent.
C’est la désolation chez les populations riveraines des fleuves. Après la sortie du fleuve Sénégal de son lit pour semer le chaos à Bakel au niveau des communes de Balou, Diawara, Aroundou et autres localités, celui de la Gambie a commencé à déverser son trop-plein dans les villages qui le polarisent. Pour l’instant, Koar et Saal sont les plus touchés. Les habitations, l’école, les plantations de bananes sont sous les eaux. Et le pont qui relie ces villages à Gouloumbou, seul point de passage, a cédé, provoquant l’isolement de ces zones.
Après les scènes de désolation à Balou, Diawara, Dembancané, Aroundou et Yaféra, le fleuve Gambie est sorti de son lit. Il a causé beaucoup de dégâts, notamment chez les populations de Koar et Saal. L’école de Koar n’a pas été épargnée par la furie dévastatrice des eaux.
«L’établissement est tout inondé. La cour, les salles, les abords, tout est dans l’eau», alerte le directeur. Lassana Keïta affirme : «Même nos logements sont dans les eaux. Et pourtant, nous sommes situés à plus de 2 km du fleuve.» Ce qui témoigne de la force des eaux.
«L’établissement est aujourd’hui impraticable, réitère M. Keïta. C’est pourquoi nous avons demandé aux parents d’élèves de retenir leurs enfants et de bien veiller à leur surveillance. Car la situation est intenable. Nous allons aussi rendre compte à la hiérarchie des mesures adoptées et des directives données. Aux collègues, j’ai demandé de quitter les logements qui prennent l’eau de tous bords.»
Après l’école, le pont, qui relie les villages de Koar et Saal à Gouloumbou, a aussi cédé. L’effondrement de cette infrastructure isole ces localités.
«Aujourd’hui, pour traverser, raconte le directeur d’école, il faut prendre les pirogues, seul moyen pour traverser malgré les risques. J’ai vu des gens monter dans les pirogues avec leurs motos. C’est trop risqué. Moi, je préfère faire le détour dans la brousse pour sortir. Nous vivons une véritable galère», ajoute M. Keïta. Appelant toujours ses collègues à la vigilance et à la prudence.
Les bananeraies submergées
Les conséquences de la montée des eaux ne seront pas seulement notées du côté de l’école et des habitations. Les plantations de bananes sont encore touchées. «Une telle crue n’avait pas été notée depuis 2003. Les champs, les maisons, l’école, la route, tout est inondé. Nous sommes vraiment très fatigués.
Les populations sont ahuries et très inquiètes. L’Etat est appelé à réagir de toute urgence, sans quoi l’irréparable pourrait se produire», note un producteur de bananes. Les producteurs observent impuissants la catastrophe. «Nous regardons impuissants la furie des eaux s’abattre sur nos plantations. Nous observons nos efforts de plusieurs mois de dur labeur partir avec les eaux. La situation actuelle dans la région mérite une large réflexion. Le Plan Orsec doit être déclenché pour soulager les populations fatiguées et désappointées. L’aide de l’Etat est plus que jamais attendue ici, comme à Bakel. Malheureusement, on traîne encore les pieds, laissant les sinistrés patauger toujours dans les eaux. La situation est alarmante, surtout que le ciel n’a pas encore fermé ses vannes», regrette-t-il. Des lâchers du Manantali sont encore envisagés. En attendant les secours, les populations vivent stoïquement leur galère. A quand la fin ?
Par Bachir FOFANA
VICTOR VEND UNE VISION A LA SAUCE PSE
Nous aussi, nous sommes tentés de dire à Victor Ndiaye, «yaa meun thiou, yaa meun thiaa !», après sa haute performance.
Le doyen Baba Diop du Groupe Sud Communication, lors des élections nationales (Présidentielle ou Législatives), anime de succulentes chroniques dans le journal de la campagne sur Sud Fm, avec le fameux personnage Ton’s. Dans l’une de ses chroniques, Baba raconte la mésaventure de Ton’s qui part à un meeting habillé aux couleurs d’un parti politique. Arrivé sur les lieux, il se rend compte que c’est le parti concurrent qui tenait le meeting ! Mais ingénieux qu’il est, il a juste suffi à Ton’s de retourner son grand boubou pour être avec les bonnes couleurs. Et tout sourire, notre Ton’s national affirme : «Maa graaw dé ! Maa meun thiou, maa meun thiaa !»
Nous aussi, nous sommes tentés de dire à Victor Ndiaye, «yaa meun thiou, yaa meun thiaa !», après sa haute performance. En effet, ce lundi 14 octobre 2024, le président de la République a présenté la stratégie de développement intitulée «Sénégal 2050». Le document n’est rien d’autre qu’une synthèse de la «Stratégie nationale de développement du secteur privé sénégalais (Sndsp 2022-2026)» et du Plan d’actions prioritaires 3 (Pap3) 2024/2028 du Plan Sénégal émergent (Pse). Rien n’a été changé dans le fond. Les rappeurs de Keur Gui auraient dit : «Mêmes chiens yi, mêmes chats yi.» Et cela ne pouvait en être autrement car ce sont les mêmes fonctionnaires qui ont effectué le travail. Cependant, l’ami Victor, tel Merlin l’enchanteur, est venu présenter sa poudre de perlimpinpin pour «faire rêver les Sénégalais». Le Sénégal engage ainsi l’ère de la continuité avec le Pse du Président Macky Sall sans le dire, par un retournement spectaculaire de veste.
On n’augmente et ne renforce que ce qui est déjà en place
Pouvait-il en être autrement ? Déjà que le parti Pastef, tel un bédouin vendeur de sable au Sahara, a longtemps agité un «Projet» aussi vrai que l’Atlantide. Lors de l’élection présidentielle de mars dernier, le «Porozet» a même été présenté avec une idée phare : une «sortie du Cfa», mais qui a curieusement disparu dans le document présenté cette semaine (c’est la preuve que la question de la monnaie a servi de toile de fond à un discours populiste et démagogique pour charrier le sentiment antifrançais). D’ailleurs, le Premier ministre aux «déclinaisons quinquennaux» ou «décennaux» a enfin admis que le document de campagne était plus une «profession de foi» qu’un projet, encore moins un programme. Déjà, le vocabulaire utilisé montrait qu’il s’appuyait fortement sur l’existant. En effet, dans le programme, nous comptons les verbes «renforcer» 92 fois, «augmenter» 16 fois, «réformer» et «instituer» 9 fois chacun. La prééminence des verbes «renforcer» et «augmenter» est la preuve que le programme de Diomaye s’appuie sur l’existant. On n’augmente et ne renforce que ce qui est déjà en place
La Vision Sénégal 2050 a une histoire. Elle commence par l’annonce des plus hautes autorités, en Conseil des ministres, de la rédaction et de la finalisation du «Projet» en septembre. Suffisant pour que l’ami aux performances très appréciées au Gabon soit introduit par Atépa Goudiaby, parrain du couple Sonko-Diomaye. Dans un premier temps, selon des sources bien informées, il s’est d’abord agi d’une contribution «à titre gracieux» pour accompagner les nouvelles autorités. Mais le business étant le business, la contribution devint à titre «onéreux», un site ayant même parlé de 2 milliards de francs Cfa.
«Nous avons été élus pour faire rêver les Sénégalais, or votre document ne fait pas rêver»
Sur instruction du Premier ministre, il a été demandé aux fonctionnaires du ministère de l’Economie, déjà très avancés dans la rédaction du document, de voir comment intégrer le vice-président du Club des investisseurs du Sénégal (Cis) dans la boucle. Naturellement, quelques frictions n’ont pas manqué, au point de nécessiter l’arbitrage de Ousmane Sonko. Une rencontre d’harmonisation s’est même tenue à l’hôtel Riu. A la suite de cela, les rôles étaient définis : Victor devant faire la vision prospective et les équipes de Abdourahmane Sarr le plan stratégique 2024-2029. Vers la fin du mois d’août, une réunion de présentation du document au leader de Pastef. Et là, coup de théâtre : Ousmane Sonko déchire ce qui lui a été présenté. «Nous avons été élus pour faire rêver les Sénégalais, or votre document ne fait pas rêver.» De plus, il leur fera savoir que «(leurs) chiffres sur la dette et le déficit budgétaire ne sont pas les bons». Réponse des fonctionnaires : «Nous vous avons présenté un document réaliste et réalisable.
Les chiffres que nous avons utilisés sont les chiffres officiels, produits par les services compétents.»
Qu’à cela ne tienne, Sonko se tourne vers Victor pour «faire rêver les Sénégalais». L’ami Victor pensait avoir bien campé le décor en disant : «Lorsque vous reprenez une maison en mauvais état, une personne sensée ne s’y installerait pas tout de suite.
Au contraire, trois étapes sont nécessaires : d’abord faire un état des lieux exhaustif, puis redresser ; ensuite mettre en place des fondations solides et de gros œuvres, impulser ; et enfin attaquer le second œuvre, accélérer.» Seulement, Dieu créa la Var et celle-ci nous rappelle qu’à la présentation de la «Stratégie nationale de développement du secteur privé sénégalais (Sndsp 2022-2026)» (stratégie dont les grandes lignes sont reprises dans le nouveau document), le même Victor nous disait : «Aujourd’hui, nous sommes exactement à mi-chemin de l’émergence en 2035. Et pendant ce premier cycle de l’émergence, on l’a vu, vous (Ndlr :le président de la République) avez bâti les fondements. C’est important à l’heure du bilan de le dire aux Sénégalais. Le gros œuvre de l’émergence est aujourd’hui en place. Et ce gros œuvre, c’est la partie la plus difficile. Comme toute impulsion, c’est la partie la plus coûteuse en investissement public, et c’est la partie la plus ingrate parce que, le gros œuvre, personne ne peut y habiter. Mais grâce à votre bilan, notre pays peut aujourd’- hui engager un nouveau cycle vers l’émergence. En effet, l’émergence économique, ce n’est pas de tout faire, mais essayer de très bien faire les priorités qu’on se choisit.» Sérieusement, la Var a été créée pour les Sénégalais !
Ou Sonko ne dit pas la vérité, ou toutes les projections sont alors fausses
Et dans le fond, que retenir ? Ce document, présenté avec un manque criard d’approche participative (félicitation à Elimane Kane de Legs Africa pour l’avoir soulevé), est basé sur les chiffres du déficit budgétaire et de la dette que le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncés comme faux. Ou le chef du gouvernement ne dit pas la vérité, ou toutes les projections sont alors fausses. Si nous sommes à un déficit de 10, 4% en moyenne entre 2019 et 2023 (d’après Sonko), il nous est alors permis de douter de la sincérité du document qui prévoit de réaliser un déficit budgétaire de 3% en 2025, après 3, 9% en 2024. Déjà que le Fmi a indiqué dans sa dernière revue économique qu’«en l’absence de mesures budgétaires supplémentaires, le déficit devrait dépasser 7, 5% du Pib, bien au-delà des 3, 9% prévus dans le budget initial…»
Quid de la croissance ? Il est clair que le couple Diomaye-Sonko manque terriblement d’ambition. En effet, l’Agenda 2050 table sur un taux de croissance moyen de 6, 5 à 7%. Or, il est admis que les pays qui ont pu faire une croissance à deux chiffres ont pu véritablement se transformer.
Avec ces projections timorées, le Sénégal risque de reproduire les mêmes échecs que par le passé. Et tripler le Pib par habitant, en le faisant passer de 1500 à 4500 dollars en 25 ans, c’est nous projeter sur le niveau actuel de la Namibie (4512 $) et bien en deçà de la Guinée Equatoriale (5506 $), du Gabon (6655 $) et du Botswana (6708 $). L’accès universel à l’énergie, à portée de main avec le développement de la stratégie.
«Gaz to power», est renvoyé en 2034. La création d’emplois reste très faible avec 700 000 emplois projetés d’ici 2025, alors que chaque année 350 000 jeunes arrivent sur le marché de l’emploi. Rapporté sur la durée de la vision, ce sont plus de 7 millions de jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi. Donc seulement 10% de création d’emplois.
LE SAGE RESILIENT
Portrait du majestueux baobab - Le baobab du Sénégal, également connu sous le nom scientifique Adansonia digitata, est l’une des figures emblématiques des savanes africaines, se dressant avec majesté et sérénité dans les paysages arides du continent
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 19/10/2024
Le baobab du Sénégal, également connu sous le nom scientifique Adansonia digitata, est l’une des figures emblématiques des savanes africaines, se dressant avec majesté et sérénité dans les paysages arides du continent. Révéré depuis des siècles par les populations locales, cet arbre unique incarne la puissance, la longévité et la résilience des écosystèmes africains.
À première vue, le baobab impressionne par sa stature monumentale. Son tronc, à la forme souvent irrégulière, peut atteindre des diamètres incroyables allant jusqu’à 10 mètres, voire plus pour certains spécimens exceptionnels. Ce tronc, recouvert d’une écorce épaisse de couleur grisâtre, est profondément creusé de fissures qui lui donnent une allure de forteresse. Il n’est pas rare que certaines de ces fissures deviennent des cavités naturelles, utilisées par les habitants pour y stocker de l’eau pendant les périodes de sécheresse. Ces cavités, parfois si grandes qu’elles peuvent accueillir plusieurs personnes à l’intérieur, sont autant de refuges pour la vie humaine et animale dans des environnements souvent hostiles. Le tronc du baobab est aussi une véritable réserve de vie. Grâce à sa capacité à stocker des milliers de litres d’eau dans ses fibres spongieuses, l’arbre est capable de survivre aux sécheresses les plus sévères, un exploit qui lui permet de vivre plusieurs millénaires dans des régions où peu d’autres formes de vie végétale persistent. Il n’est pas rare que des baobabs aient traversé plus de 2 000 ans d’histoire, témoignant des événements et des civilisations qui ont marqué le continent africain.
Les branches : des racines inversées
L’une des caractéristiques les plus frappantes du baobab est la disposition particulière de ses branches. En saison sèche, ces dernières, souvent dépourvues de feuilles, s’étendent vers le ciel, telles des racines inversées, une image presque surréaliste qui alimente les légendes et les mythes autour de cet arbre. Selon certaines croyances africaines, le baobab aurait été planté à l’envers par les dieux, d’où cette apparence étrange et fascinante. A la saison des pluies, les branches du baobab se parent de feuilles d’un vert profond. Ces feuilles sont composées de petites folioles étoilées, qui créent une couronne dense et ombragée autour du tronc massif. Cet arbre, qui semble figé dans une posture millénaire, reprend alors vie avec une vitalité nouvelle, devenant le centre d’un écosystème riche et diversifié. Les branches accueillent oiseaux, insectes, chauves-souris et une multitude d’autres créatures, formant un véritable microcosme autour de l’arbre.
Les fleurs : Une éphémère beauté nocturne
Un autre spectacle offert par le baobab se produit au crépuscule, lorsque ses fleurs blanches s’épanouissent dans la fraîcheur du soir. Ces fleurs, qui ne durent souvent que 24 heures, sont un modèle de délicatesse. Suspendues aux branches par de longs pédoncules, elles révèlent de grandes corolles blanches au cœur desquelles se trouvent des étamines jaunes proéminentes. Ces étamines attirent des pollinisateurs nocturnes, notamment des chauvessouris, qui jouent un rôle crucial dans la reproduction du baobab. Malgré leur courte durée de vie, ces fleurs sont d’une importance vitale pour la survie de l’espèce. Leur beauté éphémère symbolise l’équilibre entre la fragilité et la résistance, deux qualités que l’on retrouve dans l’essence même du baobab.
Les fruits : le précieux pain de singe
Après la floraison, le baobab produit des fruits de forme ovale, appelés localement pain de singe. Ces fruits sont entourés d’une coque dure et brune, à l’intérieur de laquelle se trouve une pulpe blanche et acide, prisée pour ses vertus nutritionnelles. Cette pulpe est riche en vitamine C, en fibres et en antioxydants, faisant du baobab une source essentielle de nourriture et de médicaments pour les populations locales. Traditionnellement, cette pulpe est consommée sous forme de boisson rafraîchissante, ajoutée à des sauces ou encore utilisée pour ses propriétés médicinales. Les animaux, tels que les singes, mais aussi les éléphants et les girafes, sont également friands de ces fruits, contribuant ainsi à la dispersion des graines du baobab dans son environnement.
La longévité et la résilience du baobab
Le secret de la longévité du baobab réside dans ses racines profondes, capables de puiser l’eau des nappes souterraines les plus éloignées. Ces racines, bien qu’enfouies sous la surface, sont aussi massives que les branches qui s’élèvent vers le ciel. Elles permettent à l’arbre de survivre dans des climats extrêmes, où les précipitations sont rares et irrégulières. Grâce à cette ingénieuse adaptation, le baobab peut traverser des siècles, voire des millénaires, en restant une source de vie dans des régions où tout semble condamné à disparaître.
Un symbole de sagesse
Pour les populations locales, le baobab est bien plus qu’un simple arbre. Il est un symbole vivant, témoin des civilisations passées et porteur d’une sagesse ancestrale. Dans de nombreuses cultures africaines, il est au cœur des mythes et des croyances. On le considère souvent comme l’arbre à palabres, un lieu de rassemblement où les membres de la communauté se réunissent pour discuter des affaires importantes et prendre des décisions. Enraciné dans des terres souvent arides et hostiles, il continue de prospérer là où d’autres auraient succombé. Cet arbre est une véritable leçon de survie, capable de surmonter les épreuves du temps et de l’environnement, tout en offrant protection, nourriture et abri à ceux qui l’entourent. En définitive, le baobab du Sénégal est un arbre légendaire, porteur d’une histoire millénaire et d’une sagesse que seule la nature peut offrir. Il incarne l’âme de l’Afrique, avec sa force tranquille, sa capacité à survivre aux défis du temps et son rôle central dans les cultures et les écosystèmes locaux. Il est à la fois un gardien des mémoires passées et un espoir pour l’avenir.
LE BAOBAB SOUS TOUTES SES BRANCHES
Le baobab a un cachet symbolique en Afrique, plus particulièrement au Sénégal. Cet arbre mythique, mystique, géant aux multiples fonctionnalités est devenu la star depuis quelques jours. Bés bi est allé à la racine pour revenir sur l’histoire de cet arbre
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 19/10/2024
Le baobab a un cachet symbolique en Afrique, plus particulièrement au Sénégal. Cet arbre mythique, mystique, géant aux multiples fonctionnalités est devenu la star depuis quelques jours. L’Etat du Sénégal l'a remis au goût du jour, à travers le référentiel Sénégal Vision 2050, axé sur 4 piliers. Le baobab est ainsi devenu un symbole de communication. Bés bi est allé à la racine pour revenir sur l’histoire et l’historicité de cet arbre millénaire.
Présent dans de nombreuses régions d’Afrique, le baobab est associé au Sénégal et à son peuple. Emblème national aussi. Il rappelle l’esprit et la force, qui ont permis au pays de traverser diverses périodes de l’histoire et de devenir ce qu’il est aujourd’hui : un phare de l’Afrique de l’Ouest. Le baobab fait partie du patrimoine culturel et historique du Sénégal. Indispensable à la vie des hommes et des animaux, il ne peut être ignoré ou considéré comme un arbre ordinaire. De son nom scientifique Adansonia digitata ou «Gouye» en wolof, il est ancré dans les cultures traditionnelles locales. Grâce à ses multiples propriétés alimentaires et médicinales, il tient une place importante dans la société sénégalaise. D’après plusieurs sources, cet arbre est une espèce de plantes à fleurs du genre Adansonia et de la famille des bombacacées, selon la classification classique, ou des malvacées, selon la classification phylogénétique. C’est la plus connue des huit espèces de baobabs.
Baobab vient de l’arabe «Abu hibab»
Sacré également pour plusieurs cultures, c’est aussi un arbre à palabres qu’il est malvenu ou sacrilège de couper. Le nom «baobab» viendrait de l’arabe «Abu hibab». Il est typique à l’Afrique tropicale sèche et l’emblème du Sénégal et de la Guinée. Son fruit, le pain de singe. Le baobab pousse généralement de façon assez clairsemée. Il a un tronc ventru et un bois tendre gorgé d’eau, appelé pour cette raison «arbre bouteille». Avec son allure caractéristique, il est généralement très massif et peut atteindre 25 m de haut et plus de 20 m de circonférence ; son diamètre atteint 5 à 7 m.
Les jeunes arbres présentent d’abord une racine pivotante leur permettant de s’ancrer dans le sol, puis en vieillissant, le système racinaire s’étend de façon radiale et superficielle plus loin que la hauteur de l'arbre. Les racines principales des arbres âgés sont relativement peu profondes et se prolongent rarement au-delà de 2 m sous la surface du sol. Les baobabs sont de ce fait très sensibles aux vents forts de type tempête ou orage, qui peuvent occasionnellement les déraciner. Les feuilles caduques sont simples sur les jeunes arbres et digitées (5, 7 ou 9 folioles) sur les arbres matures. Elles atteignent alors jusqu'à 20 cm de diamètre. Elles apparaissent irrégulièrement en mai, un peu avant la saison des pluies, et tombent en automne. Dans les lieux plus humides comme la Casamance, les baobabs peuvent rester en feuilles presque toute l'année. (…) Le fruit du baobab pèse en moyenne 250g. Il se présente sous une forme oblongue d'environ 100 mm de diamètre et 20 cm, voire 30 cm de long.
CROISSANCE QUATRE PHASES DE DEVELOPPEMENT DU BAOBAB
Chez les baobabs selon Wikipedia, on distingue quatre phases de développement : jeunes arbres étroits, coniques, en forme de bouteille et vieux. Les jeunes arbres (âgés de 10 à 15 ans) atteignent initialement une hauteur de 4 à 6 mètres sans augmentation d’épaisseur prononcée, et les branches font saillie sous un angle aigu. Aux endroits appropriés, ils grandissent initialement d’entre 80 et 100 centimètres par an. Ensuite, le tronc gonfle en forme de cône (jusqu’à 60 à 70 ans), atteint une hauteur de 5 à 15 mètres et un diamètre pouvant aller jusqu’à 7 mètres. À l’âge de 30 à 40 ans, les branches commencent à se développer perpendiculairement au tronc et leur croissance en longueur augmente considérablement à partir de ce moment. Après cela, l’arbre a une hauteur de 10 à 20 mètres, l’épaisseur du tronc n’augmente que lentement et se développe en forme de bouteille (200-300 ans). Un arbre peut avoir atteint un diamètre de tronc de quatre à cinq mètres à l’âge de cent ans. Enfin, l’arbre développe une cime étalée et ne pousse que très lentement dans la largeur. A noter que 9 des 13 baobabs les plus anciens d’Afrique, âgés de 1 100 à 2 500 ans, sont morts au cours de la dernière décennie, vraisemblablement victimes du changement climatique.
Baobabs Fadial et Iwol au Sénégal - Deux géants se disputent la longévité
Le baobab de Fadial
Entre celui de Fadial et celui d’Iwol lequel est le plus grand baobab du Sénégal ? Le site au-senegal.com a posé le débat en avril 2024. Il renseigne que sur la route de JoalFadiouth, il y a un grand baobab localisé à Fadial. Et les habitants de cette localité prétendent que c’est le plus grand baobab du Sénégal. Ce Baobab sacré de Fadial, mesure 32 mètres de circonférence avec une dizaine de troncs collés les uns aux autres. Ce baobab mythique accueille chaque année des milliers de touristes venant de tout bord. Dans une vidéo postée sur itourismetv, un vieux habillé en tenue wax, au bonnet noir, explique aux touristes venus nombreux pour visiter le géant baobab : «Vous êtes devant le baobab le plus gros du Sénégal. Par le système du carbone 14 on a réussi à le dater. Il aurait eu 850 ans en 2018, c’est-à-dire 8 siècles et demi».
Le baobab de Iwo
Il y a également celui de Iwol, village niché sur une colline à plus de 23 kilomètres de la commune de Bandafassi, dans le département de Kédougou. Chargé d’histoire, les villageois l’appellent «amak». C’est un lieu de sacrifices et d’offrandes pour la communauté Bedik. Ce baobab est également un lieu d’attraction touristique. Avec plus de 23 mètres de circonférence, on n’y organise chaque année des cérémonies autour du tronc. Ce gigantesque arbre surprend par ses dimensions hors-norme.
NOM SCIENTIFIQUE DU BAOBAB : ADANSONIA DIGITATA DU NOM DU BOTANISTE FRANÇAIS MICHEL ADANSON
«Son auteur, le botaniste français Michel Adanson (1727-1806), fit un séjour au Sénégal, de 1748 à 1754, pour y étudier la flore. Rentré en France, membre de l’Académie des sciences, il fut en contact avec Buffon et Bernard de Jussieu. L’ouvrage commence par une «préface Istorike sur l’état ancien et actuel de la botanike et une théorie de cette science», rédigée, comme on le voit, dans l’orthographe réformée que préconisait Adanson. Cette préface lui offre l’occasion de critiquer Carl von Linné, le naturaliste suédois, dont la nomenclature et la classification étaient prédominantes en Europe à l'époque. Sur le premier point, la manière de nommer les plantes, Adanson préfère qu’on garde les noms locaux, plutôt que d’en fabriquer de nouveaux en hommage à des savants européens. Ainsi, il regrette que le nom donné au baobab par Linné, en 1753, soit Adansonia digitata. (…)»
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BALLA MOUSSA FOFANA CONFIRME LE VENT DE DEGEL
Les travailleurs des collectivités territoriales et leur tutelle baisse les armes. Un protocole d’accord est en gestation, selon le ministre Balla Moussa Fofana qui était l’invité de iTv, ce vendredi.
Les travailleurs des collectivités territoriales et leur tutelle baisse les armes. Un protocole d’accord est en gestation, selon le ministre Balla Moussa Fofana qui était l’invité de iTv, ce vendredi.
Balla Moussa Fofana confirme le vent dégel qui souffle entre son département et les travailleurs des collectivités territoriales. En grèves cycliques depuis plus de deux ans, ces derniers n’ont pas donné du répit au nouveau régime, après celui de Macky Sall. Lors d’un entretien spécial qu’il a accordé à iTv, ce vendredi, le ministre de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires. «Nous l’espérons après des heures de travail et d’échanges. Nous avions en face de nous des représentants des travailleurs qui ont compris l’importance du service que nous offrons aux populations. Mais aussi l’importance que le régime attache à ces ressources humaines de qualité», a-t-il dit. Il a souligné que, d’un «commun accord», les deux parties vont «travailler et ensemble pour relever le défi». Il est question, en effet, d’un «protocole d’accord» sur la base des propositions des syndicalistes et de ce que le gouvernement peut «raisonnablement faire pour prendre en compte pas mal de préoccupations». Ce, d’autant plus que le régime compte sur «ces ressources humaines de qualité pour la réussite de sa politique de décentralisation».
Le ministre d’ajoure : «Le président de la République nous a instruit de maintenir un dialogue social permanent et nous sommes conscient que c’est normal que les travailleurs se préoccupent de leur avenir.» Lors de la cérémonie de présentation du nouveau référentiel Sénégal 2050, le Premier ministre a demandé aux syndicalistes de faire preuve de compréhension par rapport à la situation complexe du pays. Ce pacte proposé par Ousmane Sonko est, selon Balla Moussa Fofana, «un appel responsable qui devrait plaire aux syndicats», précisant que cela ne s’oppose pas aux actions syndicales.
«Macky Sall devrait plutôt regretter ses actes»
A ceux qui qualifient Vision Sénégal 2050 de «plagiat», le ministre rappelle qu’il a fallu 2 ans au régime précédent pour avoir un référentiel, après avoir «vendue» le Yoonu yokkuté. Un Plan Sénégal émergent qu’il qualifie de «Plan Sénégal endettement». «En revanche, nous avons, en 3 mois, fait un diagnostic sans complaisance de la situation avec des données confirmées par le Fmi. Et nous avons sorti un plan sur 2050 en 6 mois», a-t-il répliqué. Parlant de la réponse de Macky Sall qui dit regretter les propos du Premier ministres, Balla Moussa Fofana estime que l’ancien Président «devrait plutôt regretter ses actes».
LES LIONCEAUX DEMARRENT PAR LE LIBERIA
L’entraîneur de l’équipe nationale U17 a publié, hier, vendredi 18 octobre 2024, une liste de vingt joueurs retenus pour le tournoi UFOA A prévue du 20 octobre au 03 novembre au stade Lat Dior de Thiès et l’annexe du stade Abdoulaye Wade de Diamniadio
L’entraîneur de l’équipe nationale du Sénégal U17 Pape Ibrahima Faye a publié ce vendredi la liste de 20 des joueurs pour le tournoi UFOA-A U17, prévu à Thiès du 20 octobre au 3 novembre. Huit pays de la zone A vont disputer le trophée de champion de la zone. Le principal enjeu de cette compétition sera la qualification à la phase finale à prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN) U17. Les Lionceaux lancent leur nouvelle aventure ce dimanche 20 octobre, avec le duel qui l’opposera au Libéria.
L’entraîneur de l’équipe nationale U17 a publié, hier, vendredi 18 octobre 2024, une liste de vingt joueurs retenus pour le tournoi UFOA A prévue du 20 octobre au 03 novembre au stade Lat Dior de Thiès et l’annexe du stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. Le Sénégal est logé dans le groupe A, aux côtés de la Guinée, de la Gambie et du Liberia. Les Lions entre en lice ce dimanche 20 octobre 2024 face au Liberia (15h). Ils effectueront leur deuxième sortie le mercredi 23 octobre au Stade Annexe de Diamniadio avant de terminer la phase de poule contre la Guinée le samedi 26 octobre au stade Lat Dior de Thiès.
Finaliste lors du dernier tournoi UFOA-A avec une défaite face au Mali, l’équipe sénégalaise avait mis à profit ce tournoi sous régionale pour réussir sa montée en puissance. Il réussira à remporter en 2022 son premier sacre continental à la CAN U17 de la même année en Égypte. Le Mali, champion en titre croisera dans le groupe B la Sierra Leone, la Mauritanie et la Guinée-Bissau Ce sont les deux meilleures équipes de chaque groupe qui se qualifieront pour les demi-finales.
VOICI LA LISTE DES JOUEURS RETENUS
Gardiens : Vincent Gomis (Génération Foot), Assane Sarr (Ndangane FC)
L’IGE AUDITE LES TITRES MINIERS OCTROYES DEPUIS QUELQUES ANNEES
Bassirou Diomaye Faye séjourne à Kédougou depuis ce vendredi matin. Il a visité la Falémé et assuré de l’effectivité du décret interdisant les activités d’orpaillage pendant 3 ans.
Bés Bi le Jour |
Ibrahima Sory KALLOGA |
Publication 19/10/2024
Bassirou Diomaye Faye séjourne à Kédougou depuis ce vendredi matin. Il a visité la Falémé et assuré de l’effectivité du décret interdisant les activités d’orpaillage pendant 3 ans. Le Président dit attendre le rapport de l’Ige sur l’octroi des titres miniers ces dernières années.
Pour son premier jour à Kédougou, Bassirou Diomaye Faye a visité les sites d’orpaillage de la Falémé. Ce déplacement, qu’il avait annoncé lundi, lors de la cérémonie de présentation du référentiel Sénégal 2050, a pour objet de constater les dégâts matériels du débordement du Fleuve Gambie.
À bord d’un avion de l’armée de l’air, le chef de l’Etat a enfilé un treillis militaire, manches retroussées, pour lancer l’offensive contre les inondations. Et Kédougou n’est que la première étape puisqu’il se rendra à Bakel, noyé dans les eaux du Fleuve Sénégal mélangées à celles des pluies torrentielles. Comme à Matam et à Podor. Mais en attendant, à Kédougou, le président de la République s’est adressé à la presse à Saraya pour rendre compte de la situation de la Falémé. Il a salué le «travail remarquable» des Forces de défense et de sécurité (Fds) qui veillent sur le périmètre qui fait l’objet d’interdiction de toute activité d’orpaillage à 500 mètres de la Falémé jusqu’en 2027.
Il a, en outre, indiqué que ce déplacement rentre dans le cadre d’une veille permanente de l’application des mesures prises. «C’est surtout pour constater de visu le niveau d’application du décret», a-t-il précisé au micro du correspondant de E-Media à Kédougou. Il a rappelé qu’il est question de protéger l’eau de la Falémé qui fait l’objet d’agressions environnementales avec une «pollution grave». Or, a-t-il martelé, c’est une «question vitale». Bassirou Diomaye Faye a rappelé avoir saisi l’Inspection générale d’Etat (Ige) pour procéder à «l’audit des titres miniers octroyés» depuis quelques années.