La démission sur médiatisée du PCA de l’hôpital Dalal Jamm a suscité en moi quelques réflexions que je voudrais partager.
Tout d’abord, quelques interrogations. L’acte de démission étant une affaire personnelle, le professeur Touré a certainement ses raisons propres qui ne sont pas forcément celles qui sont exposées dans sa lettre pour agir ainsi.
On peut toutefois comme l’ont fait certains, gloser sur une démission à seulement quelques jours de la fin d’un mandat. L’empressement de l’acte pose problème et interroge. Quelque dégoûté qu’il puisse avoir été comme semblent le dire beaucoup de commentateurs, le professeur émérite aurait pu avoir l’élégance d’attendre sagement la fin de son mandat de PCA pour décliner une éventuelle reconduction. Cela siérait plus à son pedigree que toute cette publicité tapageuse autour d’un désaccord supposé avec une démarche présidentielle.
La nomination du professeur au poste de PCA a été du ressort exclusif du Chef de l’Etat de par ses prérogatives régaliennes. Etre choisi par le Président de la République pour quelque charge que ce soit est un PRIVILEGE qui englobe, entre autres qualités, loyauté et reconnaissance. Dès lors que l’on ne se sent plus en mesure de faire état de cela, l’élégance la plus élémentaire commande de rendre le tablier avec toute la courtoisie qui sied. La publicité malsaine qui a entouré cette démission-spectacle me fait croire qu’il y’a bel et bien des non-dits pour masquer un agenda caché. Sinon qu’est ce qui empêchait l’éminent professeur d’attendre sagement le terme officiel de son mandat qui vivait ses derniers jours et s’en aller sans tambour ni trompette ?
Cela ressemble fort à un vaudeville de mauvais goût exhalant des relents de mise en garde ou de chantage -c’est selon- du genre « pensez à moi ou je fais du grabuge ». Au regard de son parcours, Je n’ose pas croire que le Professeur TOURE puisse tomber dans ces travers là quand bien même, il ne faut jamais se fier totalement à la nature humaine devant les honneurs. Car si Etre est un délice, avoir été devient un supplice pour beaucoup d’entre les en haut d’en haut.
Aussi nombre d’entre eux sont prêts à toutes les formes de manœuvres comme l’esbrouffe, le chantage à peine voilé, le tintamarre, le buzz et autres pour toujours être. Gageons que le professeur est réellement mu par des sentiments de lassitude et de déception pour lui accorder la présomption de sincérité dans son acte de démission quand bien même on aurait beaucoup à dire sur la démarche adoptée.
Bref, l’acte étant posé, l’avenir nous en dira plus INCH ALLAH. « lii ci kanam rawoul beet » L’autre sentiment que cet évènement a suscité en moi est un sentiment d’INDIGNATION. Comment une correspondance censée être adressée à Monsieur le Président de la République peut-elle se retrouver presque instantanément sur le NET à la portée de tout le monde ?
Sur la lettre scannée et diffusée dans le WEB on voit nettement le cachet du bureau du courrier « Arrivée » de la Présidence de la République. Cela est INCROYABLE et INADMISSIBLE et il y’a là véritablement matière à indignation. Cela pose tout simplement le problème oh ! Combien crucial des bureaux du courrier.
En effet, il est à remarquer pour le regretter et le décrier avec force, la situation faite aux bureaux du courrier. Il est symptomatique de voir que dans beaucoup de sociétés pour ne pas dire presque partout, le service du courrier est la dernière roue de la charrette pour ce qui est de l’organisation de nos structures, entreprises ou sociétés.
Considéré comme partie négligeable, le bureau du courrier sert de « dépotoirs » pour y caser des recommandés, des militants sans qualification et autres rebuts sociaux. Ce faisant, on expose toute la structure à de très graves dangers dont le moindre n’est pas la disparition de la confidentialité qui sied à toute organisation qui se respecte.
Visitez les bureaux du courrier de nos structures, vous serez sidérés par non seulement le nombre pléthorique du personnel qui y est affecté mais aussi et surtout par l’absence totale de formation, d’éducation, de culture administrative et de discrétion de la plupart des agents du courrier. Faisant de ce lieu qui aurait dû être « interdit à toute personne étrangère au service », un véritable capharnaüm grouillant comme un marché. Ils viennent très souvent à leur heure et s’adonnent à leur jeu favori : «faire le ndéki» .
Aller acheter le sandwich, le café et le lait s’ils ne les amènent pas avec eux au bureau, chauffer l’eau dans la bouilloire électrique et prendre tranquillement leur petit déjeuner avant de passer «aux choses sérieuses» pour dévaliser l’autre.
En attendant la pause déjeuner pour en remettre une autre couche avec l’interminable partie de thé. Et c’est à ces gens-là qu’on confie le service le plus stratégique de l’organisation : le COURRIER. Là où TOUT entre et de là où TOUT sort. BBRRRR…
Dès lors, comment s’étonner de voir circuler partout presque instantanément toute la correspondance avec toutes les informations concernant l’entreprise, la structure ou l’organisation ?
D’autant que certains parmi les agents du courrier, analphabètes ou demi-alphabétisés sans aucune culture de la discrétion et du secret, sont prompts à monnayer contre espèces froissantes et «crissantes» auprès de certains médias friands de scoops ou d’individus fouineurs, toutes informations d’importance à leur portée. Il est loin, le temps où il était assez malaisé de prendre un document et de le photocopier pour l’exploiter frauduleusement.
Maintenant avec les smartphones et autres gadgets TIC, scanner et diffuser vite fait, toute forme de document devient un véritable jeu d’enfant pour quiconque le voudrait. Il ne faut donc point s’étonner de voir les journaux détenir ainsi et très souvent des informations de première main. Ils sont servis à la source même. Il importe donc de penser à donner au bureau du courrier toute sa NOBLESSE et toute sa place dans l’organisation en y affectant un personnel de qualité, bien formé, responsable, discret et sachant garder le secret des correspondances qu’il leur arrivera de recevoir.
Pour ce faire, il ne serait pas de trop de penser à leur faire éventuellement prêter serment dans l’exercice de leur fonction hautement stratégique. C’est à ce prix que l’on évitera de toujours voir étalés sur la place publique tous les bijoux de famille de la République. Pour terminer, n’oublions jamais que le COVID19 est toujours là.
Continuons à respecter toujours les mesures barrières, réduisons au strict minimum nos déplacements, lavons- nous régulièrement les mains et portons toujours nos masques et INCHA ALLAH, DIEU va nous débarrasser de cette calamité importée.
Bien avant d’être affecté dans cette ville, je savais que tous les sept ans les ministres, les députés, les chefs des grandes entreprises et le président de la République lui-même venaient en masse s’y faire filmer aux côtés du souverain de Djinkoré
L’attente au bord de la route commençait à me paraître longue. De temps à autre un nuage de poussière rouge au-dessus des acacias et un bruit de moteur précédaient le passage d’une voiture. Je me levais alors dans l’espoir de voir arriver les visiteurs. Venant de la capitale, ils ne pouvaient entrer dans la ville que par le nord, du côté de Kilembe.
Peu avant le coucher du soleil, une Volvo bleue roulant à faible allure a éteint ses phares et s’est immobilisée près du banc en bois où j’étais assis depuis bientôt deux heures. Une portière a claqué puis le conducteur s’est avancé vers moi. Il était seul et malgré son air décidé j’ai d’abord pensé que c’était un voyageur égaré ou à la recherche d’un gîte pour la nuit. Il n’était ni l’un ni l’autre.
– Je m’excuse de mon retard, Monsieur Ngango, a-t-il dit d’une voix qui me parut plutôt inexpressive.
Je lui ai tendu la main mais, me voyant un peu perplexe, il m’a demandé si j’étais bien Jean-Pierre Ngango, le médecin-chef du district de Djinkoré. J’ai fait oui de la tête en continuant à le dévisager avec attention. Il était maigre et sec, et ses yeux ardents, comme en perpétuelle alerte, me firent penser à un homme de caractère, habitué à se faire obéir au doigt et à l’œil. Dès ce premier contact, je me suis senti mal à l’aise sans savoir pourquoi. Il s’est présenté à son tour :
– Je m’appelle Christian Bithege. Nous nous sommes déjà vus à une réunion dans le bureau du ministre du Développement rural, à Mezzara…
Je lui ai dit que je ne m’en souvenais pas et son visage s’est aussitôt fermé. Il y a eu alors un silence gêné et il a déclaré en baissant la voix :
– Je viens représenter le gouvernement à La Nuit de l’Imoko…
Dans son esprit, cette phrase était le mot de passe qui devait sceller notre complicité. À Djinkoré, petite ville un peu à part et perdue au milieu de la brousse, nous étions, lui et moi, les yeux, les oreilles et la bouche de l’État. J’étais donc censé comprendre qu’il venait me rejoindre en territoire plus ou moins hostile. Je connaissais bien la mentalité de ces fonctionnaires venus de Mezzara et je leur disais parfois que j’étais un agent double travaillant en secret pour nos administrés de Djinkoré. Ils me menaçaient de me coller au poteau d’exécution, puis nous rigolions joyeusement de mes douteuses blagues anti-républicaines. J’ai cependant vite deviné que l’étranger n’était pas du genre à apprécier de telles plaisanteries. C’était sûrement un fanatique, un de ces types toujours prêts à aller jusqu’au bout de leur folie. Convaincu qu’il avait devancé le reste de la délégation, je lui ai dit :
– Les autres vont arriver demain, je suppose…
– Les autres ?
– Oui… Vos collègues.
Ma question l’a visiblement agacé, sans doute parce qu’il s’y attendait.
– Je suis seul, comme vous voyez, a-t-il fait en pinçant ses lèvres minces.
Je n’avais pas imaginé un instant qu’il pût être à lui seul toute la délégation. C’était d’une totale absurdité. J’ai insisté :
– Je parle de la délégation officielle envoyée chaque année par le gouvernement à La Nuit de l’Imoko…
Je me rends compte aujourd’hui, en essayant de me souvenir de ces événements pour les rapporter avec fidélité, que c’est à cet instant précis que la situation m’a échappé. Je tenais là une belle occasion de coincer le nouveau venu, de lui faire sentir que j’avais flairé son imposture et qu’il risquait gros. Malheureusement, je perds presque toujours mes moyens dans les moments décisifs et ça n’a pas loupé cette fois-là non plus. Il a vu qu’il m’intimidait et a jeté sur moi un regard à la fois ironique et compatissant. Je devais me rendre compte par la suite que Christian Bithege était un redoutable connaisseur de l’âme humaine. Nous avons repris le chemin de Djinkoré. Sa Volvo n’était plus en très bon état : le toit de la voiture était lacéré, des fils pendaient sous le volant et l’intérieur sentait l’essence. Il y avait aussi sur le plancher et entre les sièges des épluchures de mandarine et des petites bouteilles d’eau minérale Montana. Nous sommes restés silencieux pendant tout le trajet. Il avait une mine renfrognée et de toute façon je n’avais aucune envie de causer moi non plus. Toutes sortes de questions se bousculaient dans ma tête. Pourquoi le gouvernement avait-il décidé d’envoyer un seul fonctionnaire à la Nuit de l’Imoko? Jamais une chose aussi bizarre n’était arrivée auparavant. Bien avant d’être affecté dans cette ville, je savais que tous les sept ans les ministres, les députés, les chefs des grandes entreprises et le président de la République lui-même venaient en masse s’y faire filmer aux côtés du souverain de Djinkoré. Mes lecteurs savent autant que moi pourquoi il a toujours été si vital pour nos politiciens de plaire à ce vieux monarque fantasque et cupide. Je ne m’étendrai donc pas sur le sujet. En revanche, j’aimerais bien qu’on me dise pourquoi la nuit de l’Imoko avait soudain perdu de son importance aux yeux de ces gens. Aurait-on décrété à mon insu que l’on ne voterait plus dans notre pays ? Une chose me semblait en tout cas certaine : les habitants de Djinkoré, qui avaient fini par hisser la nuit de l’Imoko à la dimension d’un événement planétaire, allaient très mal prendre cette décision. J’ai commencé à avoir peur pour Christian Bithege et pour moi-même. Je ne le voyais tout simplement pas se lever et, face à toute la cour royale, faire un discours au nom du chef de l’État. Un affront d’une telle gravité pouvait lui coûter la vie sur-le-champ. J’étais un fonctionnaire comme lui, il allait loger chez moi, et cela me mettait en danger, moi aussi. À l’entrée de Djinkoré, je lui ai indiqué presque à contrecœur le chemin de ma maison. En le voyant poser ses affaires dans un coin du salon, je n’ai pas pu m’empêcher de revenir sur le sujet qui me tracassait tant :
– Vous savez, j’avais fait préparer plusieurs chambres pour vous et vos collègues...
– Une seule suffira, a-t-il répliqué sèchement.
Comme tous les fonctionnaires en poste à l’intérieur du pays, j’avais un logement assez vaste. J’ai voulu installer mon hôte dans la grande pièce réservée aux chefs de délégation, mais il l’a refusée après une brève inspection. Elle était trop proche, selon lui, de la cuisine. Gilbert, le boy, lui a aménagé une autre chambre. Le dîner a été maussade, comme je m’y attendais. Mon invité n’a presque pas touché aux plats de viande – des brochettes de mouton et de pintade –, mais s’est régalé de Biraan Jóob, ces mangues farineuses et sucrées, qu’il découpait avec soin en toutes petites tranches avant de les laisser fondre sur sa langue. Je lui ai proposé du vin. Il ne buvait pas et il me l’a fait savoir en désignant sa bouteille de Montana en face de lui. Les chichis de ce frugivore-buveur-d’eau, ça commen- çait à m’agacer sérieusement. J’ai surtout regretté, ce soir-là, certains dîners avec d’autres fonctionnaires de la capitale en mission à Djinkoré. Ceux-là étaient beaucoup plus drôles, il faut dire ; ils foutaient dès le premier soir un bordel pas possible chez moi, mais j’aimais ça. Ils faisaient au moins revivre la maison, devenue si triste depuis que Clémentine s’était barrée avec Sambou, un des infirmiers de mon service. Avec eux, la conversation ne manquait jamais de piquant. Ils se saoulaient de tiko-tiki, notre vin de palme qui est si fort comme chacun sait. Je les entends encore se jurer, de leurs voix pâteuses d’ivrognes, de moraliser la vie publique de notre pays. Ils allaient d’abord mettre un terme à la ronde infernale des alliances politiques contre-nature et des trahisons et rétablir la peine de mort, boum-boum pour les crimes économiques, l’hôpital est mal construit, ses murs s’effondrent sur les malades, feu et feu encore sur l’entrepreneur véreux ! Voilà, ces choses-là devaient être dites une fois pour toutes, très clairement, les Blancs nous font chier avec leurs droits de l’homme, on n’a pas la même histoire, hé, hé, qu’ils se torchent longuement le cul avec les dollars de leur aide, ha, ha. Après avoir déroulé ces vigoureux projets de réforme politique, nous mettions la musique à fond, les filles de Djinkoré étaient là, on se trémoussait ensemble sur une piste improvisée et elles restaient dans nos bras jusqu’au lever du soleil. Je me souviens aussi que mes confrères de Mezzara posaient toutes sortes de questions, des questions parfois très naïves, sur les mœurs des habitants de Djinkoré. Bien sûr, ils voulaient toujours tout savoir sur la fameuse nuit de l’Imoko. Était-il vrai que personne n’avait jamais vu le roi de Djinkoré manger ou boire ? Et cette histoire de passer la nuit parmi les étoiles ? C’était vrai, ça, qu’il remontait au ciel avec la Reine-Mère qui n’en finissait pas de se plaindre de son arthrite pendant l’ascension et de dire qu’elle en avait plus que marre, que ce n’était quand même plus une occupation de leur âge ? Mes invités avaient toujours l’air plutôt sceptiques, tout ça leur paraissait un peu trop joli-joli, mais moi, je ne voulais pas me mêler de choses aussi compliquées. Je me contentais de leur répéter ce qu’ils savaient déjà.
A suivre….
Ce texte est une nouvelle version du récit « La nuit de l’Imoko », paru aux éditions Mémoire d’Encrier, de l’écrivain-journaliste.
PAS L’OMBRE D’UN CAS DE COVID, L’ECONOMIE EN REANIMATION
Réputée être une zone de rendez- vous commercial sous régional par son célèbre «louma» hebdomadaire, Diaobé est en train de vivre un cauchemar économique en ce temps de pandémie.
Falilou MBALLO Envoyé Spécial à Vélingara |
Publication 18/08/2020
Réputée être une zone de rendez- vous commercial sous régional par son célèbre «louma» hebdomadaire, Diaobé est en train de vivre un cauchemar économique en ce temps de pandémie. En dépit de sa prouesse préventive locale qui, jusqu’à ce jour, l’épargne de tout cas de contamination liée au coronavirus, l’économie de la commune semble être admise en réanimation. Reportage !
Dans le sud du pays … En cette matinée de mercredi, des nuages lourdement chargés, ayant fini d’obscurcir le ciel, planent sur Diaobé. Un vent pluvial embaume l’atmosphère. Nous sommes au marché hebdomadaire de cette commune jumelée avec Kabendou. Ici, règne une ambiance qui est loin de la réputation dont jouit ce «louma», devenu carrefour commercial sous régional depuis des décennies. Les affres économiques de la pandémie du coronavirus sont passées par là. Sur la grande artère qui jalonne le marché, jadis connu pour ses embrouillages monstrueux, se meuvent quelques têtes éparpillées. L’affluence n’est plus au rendez-vous hebdomadaire.
Dans la fluidité de la circulation, entre les piétons, se faufilent en toute vitesse, les voitures et motos-taxi. Pas besoin de se bousculer pour se frayer un chemin au cœur des magasins et cantines qui bordent la route.
Rencontrée sur place, Aminata Thiam a quitté dès l’aube Tamba pour venir se procurer une grande quantité de miel qu’elle va revendre une fois au bercail. L’allure extenuée, la mine désespérée, après des tours de recherche dans le « louma », la commerçante n’a pas pu retrouver son fournisseur guinéen. «Depuis que le coronavirus est apparu, il s’est fait rare dans le marché. Pourtant, dernièrement, même s’il n’avait pas pu venir lui-même, il avait quand même envoyé la marchandise par le biais des transporteurs routiers. Je m’étais fortement ravitaillée, mais le miel s’était vite écoulé. Les prix de ce Guinéen sont très abordables. Ce qui me permettait de faire le maximum de bénéfice dans mon commerce », narre Aminata qui risque de quitter Diaobé bredouille.
De l’autre côté du marché, dans un périmètre aménagé pour faire office de garage des camions, Saliou Diallo supervise le déchargement de sa marchandise. A ses risques et périls, ce commerçant a rallié Diaobé en provenance de la Guinée Conakry malgré la morosité qui règne au marché hebdomadaire en ce temps de crise sanitaire. Entouré d’une main-d’œuvre locale qui s’active à la tâche, carnet de notes entre les mains, Saliou fait le point des bouteilles d’huile de palme qu’il a acheminées au « louma ».
Au centre des interpellations marchandes d’une clientèle réticente aux prix, il indique: « Avant le coronavirus, dès que j’arrivais sur place, les clients se ruaient sur ma marchandise. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Diaobé n’est que de nom. Cela fait 15 ans que je fréquente ce « louma ». Mais actuellement, son attraction est à son plus bas niveau. Par crainte de venir choper le virus, la plupart de ses usagers ne viennent plus. Et du coup, les prix de ma marchandise ont drastiquement chuté car je suis obligé de bazarder le produit pour ne pas rentrer avec du restant».
Tout près, un autre de ses camarades, guettant le moindre client, renchérit avec plus de précisions. «Pour la bouteille de l’huile de palme, on empochait 15.000 F CFA. Maintenant, la majeure partie de nos clients, arguant le ralentissement de leur business du fait de la pandémie, ne daigne pas décaisser plus de 10.000 F CFA. C’est une situation qui, au regard des taxes que l’on nous impose ici, risque de nous conduire vers une perte de profit », spécule furtivement le Guinéen pendant que la pluie déverse ses grosses gouttes. On s’engouffre précipitamment dans un magasin. Assane Sow, la quarantaine, est un grossiste habitant la localité. Trouvé dans sa boutique remplie de diverses marchandises, l’homme, accoudé au comptoir, s’affaire à quelques transactions avant de se retourner.
Sur sa situation commerciale, le grossiste s’apitoie: «D’habitude à des jours pareils, seul, je ne pouvais pas gérer l’affluence de la clientèle et les transactions. J’étais obligé d’appeler en renfort deux de mes frères qui m’épaulaient dans ce magasin. Aujourd’hui, alors que nous sommes en plein « louma », mes opérations commerciales sont tellement en baisse que moi seul je peux tenir face aux quelques clients qui viennent s’approvisionner en marchandises. C’est pour vous signifier que le marché hebdomadaire de Diaobé est quasiment à l’arrêt.
Les restauratrices ne se frottent plus les mains …
Aida Camara est gérante d’un restaurant très fréquenté par la clientèle. Habillée d’une légère robe, masque au visage, elle accueille après de brèves précipitations à l’heure du repas. La majorité de sa clientèle, chauffeurs et commerçants, en provenance des pays de la sous-région, s’est raréfiée au fur et à mesure que grimpe la propagation de la pandémie dans le pays. Autour des tables, quelques un des affidés de ses mets se remplissent l’estomac. Mais pour Aida, cette présence n’a rien de comparable avec ce qu’elle a l’habitude de recevoir. «Ceux que vous apercevez ne représentent même pas la moitié de ma clientèle. Je parle des étrangers qui occupaient la place à cette heure-ci... Le commerce ne marche plus comme avant », se désole la patronne du resto, tenant une grande cuillère à la main. Tout juste à côté de son commerce, une autre restauratrice distribue des plats dans une sorte de gargote. A l’en croire, seule une réouverture totale des frontière terrestres pourrait relancer sa négoce bien que la clientèle locale sollicite ses mets.
IBRAHIMA SANÉ : SECRÉTAIRE MUNICIPAL : «La municipalité de Diaobé est passée de 1 million de recettes par semaine à 100.000 F CFA»
Il faut noter que contrairement à plusieurs villes dans le sud du pays (comme Ziguinchor, Kolda et Vélingara), la commune de Diaobé-Kabendou, bien qu’elle abrite le plus grand marché hebdomadaire du pays, n’a toujours pas enregistré de cas de contamination au coronavirus. Assis confortablement dans son bureau, Ibrahima Sané, le Secrétaire municipal, touche d’abord du bois. Il câble le maire (absent des lieux) dont il attend l’onction avant de réagir sur la situation économique que traverse sa commune.
Pile de documents entre ses mains, M Sané révèle : « Pour cette année 2020, le budget prévu par la commune de Diaobé-Kabendou s’élève à 190 millions de F CFA. Mais au regard de la situation actuelle, compte tenu de la pandémie et de la forte demande d’assistance des populations qui sont dans le désarroi, les choses commencent à empirer. D’ailleurs, je doute fort qu’on puisse atteindre la moitié d’une telle somme. Car il faut noter qu’en terme de recette, Diaobé ne vit que du «louma» hebdomadaire qui a aujourd’hui une dimension sous régionale. Or, avec la crise sanitaire qui a entrainé la fermeture des frontières, le marché n’étant plus bien fourni, l’économie dans la Commune est presque à l’arrêt. Ce qui fait que la municipalité de Diaobé est passée de 1 million de recettes par semaine à 100.000 F CFA. C’est pourquoi, au niveau de cette municipalité, nous pensons que des mesures urgentes doivent être amorcées par l’Etat central dans la mesure où Diaobé représente un grenier pour le pays. C’est quasiment tout le Sénégal qui se ravitaille dans son « louma » hebdomadaire. Et malheureusement, si ce marché continue à être affecté ainsi par la pandémie, notre pays risque de connaitre une pénurie de certains produits alimentaires en provenance des pays de la sous-région ».
ET SI LA DUREE DE VIE DE LA SAR ETAIT ARRIVEE A TERME ?
Entre « magouilles », pertes de capitaux, déficits budgétaires, incidents techniques entre autres, la boite est à bout de souffle et sa pérennité pose problème. Le Témoin a enquêté...
Depuis quelques années, la Société Africaine de Raffinage (Sar) traverse une situation pour le moins très préoccupante. Entre « magouilles », pertes de capitaux, déficits budgétaires, incidents techniques entre autres, la boite est à bout de souffle et sa pérennité pose problème. Le Témoin a enquêté...
Sur la chaine pétrolière sénégalaise, la Société Africaine de raffinage (Sar) a pour mission le raffinage du pétrole brut et la vente des produits raffinés. Née des cendres de la Société africaine du pétrole (Sap) qui était la première société pétrolière à faire de la prospection pétrolière en onshore à travers le littoral, dans le bassin arachidier et jusqu’à Diamniadio, la Société africaine de Raffinage (Sar) avait été créée en 1961 par le premier président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor et le Président du Conseil d’alors, Mamadou Dia. La création de cette société répondait à beaucoup de facteurs politiques, dont l’indépendance énergétique. La Sar a démarré ses activités en 1964 avec une petite installation d’une capacité de 600.000 tonnes. En 1983, elle fait une autre extension. Et c’est vers les années 2007-2008 qu’elle a atteint les 1.200.000 tonnes. Une extension record. Mais, pour atteindre cette capacité, la Sar a dû faire d’autres sous-investissements, c’est-à-dire des investissements connexes. Agée de plus de 50 ans, la Sar traverse aujourd’hui d’énormes difficultés dues à une « mauvaise gestion » mais aussi à d’autres facteurs exogènes notamment la flambée du baril à 150 dollars lors de la crise de 2006. D’ailleurs, cette crise de 2006 a révélé l’étendue des problèmes financiers et techniques auxquels la raffinerie était confrontée depuis des années. Les problèmes financiers et techniques avaient d’ailleurs conduit en un moment donné à l’arrêt de la production. Ce qui avait « mis en danger la sécurité nationale ». Car, la Senelec n’avait plus de combustible pour ses centrales. L’Etat avait même dû, dans l’urgence, réquisitionner les stocks détenus par les marketers dans les dépôts pour lui permettre de redémarrer ses activités.
L’alerte du cabinet Citac Africa Lmtd « brulée » par les autorités de la Sar
En 2013, le cabinet Citac Africa Lmtd a été chargé d’étudier cinq scénarios distincts relatifs à l’avenir industriel de la Sar. Il s’agissait de faire une évaluation critique du rôle de la Sar dans l’approvisionnement du Sénégal en produits pétroliers en vue d’en tirer des enseignements et, surtout, de prendre une décision sur son avenir et de faire à l’Assemblée générale des propositions finales. Cinq scénarios devaient être étudiés à cet effet.
Le premier était de voir si la Sar pouvait être maintenue en l’état sans programme de « dégoulottage ».
Le deuxième scénario était de voir si la Sar pouvait être maintenue avec un programme de « dégoulottage ».
Le troisième avait pour but d’étudier l’expansion de la Sar à 3 millions TM/an (projet PCMC).
Quant au quatrième, il consistait d’étudier l’évolution progressive de la Sar vers une activité d’importation et de stockage avec une période tampon où l’activité de raffinage se poursuivrait.
Et enfin, le cinquième scénario était de voir l’évolution de la Sar en tant que hub logistique.
Dans ses conclusions principales, le cabinet Citac Africa Lmtd conseillait à ce que la raffinerie procède aux travaux de fin de cycle en mars 2014, faute de quoi elle devrait s’arrêter. « Si le financement nécessaire ne peut pas être trouvé, la raffinerie devra s’arrêter. Car, les cercles de danger continuent de poser un risque de sécurité.
Les scénarios 1 et 2 paraissent viables sur le plan financier, mais il y’a des incertitudes quant à la sécurité du site, au financement du grand arrêt, au maintien du régime fiscal, à la qualité future des produits. Le site actuel ne peut pas accueillir le scénario 3. Le scénario 4 ne paraît pas viable sur le plan financier.
Le scénario 5 est un projet en cours : toute analyse reste théorique car l’allocation des coûts fixes, du personnel et des volumes aux bacs de la Sar, au sein d’un terminal combiné Sar/Senstock reste à convenir. Sans activité de raffinage, cette voie semble logique.
Sans dérogation qualité, le passage à des spécifications de type Africa-4 entraînerait l’arrêt immédiat de l’activité de raffinage. Nous avons supposé une date limite de 2024 pour l‘Afri4, 5 ans plus tard que prévu par l’Ara, mais cela pourrait se produire dès 2020. La raffinerie ne peut pas exister au-delà de cette date. La poursuite des flux jusqu’à fin 2035 est présentée comme une sensibilité (qui a peu d’impact d’ailleurs) », alertait déjà le rapport de Citac Africa Lmtd.
Autrement dit, la Sar était obligée de se moderniser au risque d’être être obligée de s’arrêter d’elle-même aux environs de… 2020. Nous y voilà ! Toujours dans son diagnostic technique, le cabinet Citac révélait qu’une seule chaudière sur 2 était en service à la Sar au moment où il effectuait sa mission. Ce qui rendait la raffinerie très vulnérable en termes de disponibilité. Aujourd’hui, les risques ont énormément augmenté au niveau de la société et de même que ses cercles de danger à cause notamment des problèmes de maintenance, de vieillissement des installations et des équipements.
En plus de cela, il y a une urbanisation non maitrisée autour de la raffinerie et le long des pipelines avec une implantation dans des zones non aedificandi à cause de la complaisance des services de l’Etat notamment les services de l’Urbanisme, de la Protection civile et de l’Environnement. D’ailleurs, pour limiter la pollution urbaine, améliorer la qualité de l’air, l’Association des raffineurs africains (ARA), avec le soutien de la Banque mondiale, aurait prévu de nouvelles spécifications qui vont nécessiter la mobilisation d’importants investissements pour se mettre à niveau. Car, il s’agit là d’un sérieux problème de santé publique.
Et sans cet upgrading, la raffinerie devra normalement s’arrêter parce qu’il lui sera impossible de respecter les nouvelles spécifications. Située dans une zone à concentration industrielle peu commune d’équipements à risques, la Sar ne disposerait plus de la licence d’Operguid. Selon en effet le rapport du Citac Africa Lmtd, la raffinerie a une durée de vie allant jusqu’à fin 2024, date après laquelle elle ne pourra produire de produits respectant les spécifications Afri-4. « La durée de vie de la raffinerie est de 5 ans (jusqu’à fin 2018), la production se fait maintenant à son niveau actuel de 0,8 millions TM/ an, après quoi elle est convertie en terminal d’importation, de stockage et de distribution.
Cette dernière activité pourrait, si elle est viable sur le plan financier, se poursuivre jusqu’en 2035. La Sar perd le bénéfice d’appliquer le droit d’importation, celui-ci étant payé au gouvernement. Les marges brutes de la Sar sont identiques à celles dégagées par les ventes commerciales (produits importés) », note le rapport.
Des « magouilles » et « deals » précipitent aussi sur la chute de la boîte
En plus des problèmes techniques, la Société africaine de Raffinage est aussi confrontée à une gestion peu orthodoxes marquée notamment par des « magouilles » ayant occasionné par la suite le départ du directeur général Oumar Diop et son remplacement par l’ancien président du conseil d’administration, M. Serigne Mboup.
En effet, les magouilles sont, selon nos sources, réelles. « Parce que, parait-il, le directeur général sortant a contracté un appel d’offres de gré à gré pour l’achat brut de 8 tankers pour 400 milliards alors que la Sar ne peut traiter annuellement que 10 tankers. Cela a été fait sans l’autorisation du conseil d’administration, ce qui a valu à l’ancien Dg sa destitution. Mais, comme au départ, il y avait e un arrêt technique de 60 jours, ça traduit que la Sar ne peut traiter cette année que 8 tankers de brut. Et ce sont ces huit tankers qui ont été assujettis à cet appel d’offre », confient nos sources.
A les en croire, il y aurait des négociations en coulisses avec le groupe Addax en vue d’une entente cordiale afin de revoir de fond en comble ce contrat qui n’est pas profitable à la Sar. Et quand quelque chose n’est pas commercialement bon, cela veut dire des pertes financières, selon toujours les mêmes. « Qui parle de perte, parle de catastrophe. Surtout que nous assistons présentement à une flambée du baril qui est aujourd’hui autour de 70 dollars en sus d’autres problèmes structurels qui risquent de faire exploser la trésorerie de la Sar », font croire nos sources.
Quand l’Etat « offre » annuellement 40 milliards à la Sar pour la sortir du « pétrin »
Pour régler les problèmes financiers de la Sar, l’Etat s’était engagé à payer son stock de dettes par la mise en place d’une subvention annuelle de 40 milliards de francs. Ceci, grâce à l’abandon de ses droits de porte pour l’activité industrielle. Droits de porte qui devenaient, pour la Sar, une marge de raffinage. Ce mécanisme devait prendre fin en 2016. Hélas !
L’Etat continue jusqu’à nos jours à « offrir » » ces 40 milliards annuels à la Sar. C’est donc une part importante du budget de l’Etat qui sert encore aujourd’hui à subventionner une entreprise dont il ne détient que 46 % du capital. Mais qui, il est vrai, une importance stratégique pour le Sénégal. De ce point de vue, force est d’admettre qu’il y a aujourd’hui une urgence d’avoir une nouvelle raffinerie au Sénégal ou de moderniser la Société africaine de raffinage. Ceci, pour la sécurisation de l’approvisionnement du pays en hydrocarbures (sécurité nationale) — une des raisons qui avait d’ailleurs conduit à sa création en 1963 —, mais aussi la découverte de pétrole brut au Sénégal, la bonne marche de la Senelec dont l’approvisionnement en combustibles repose entièrement sur la Sar. Il y a aussi l’impact de la Sar sur le tissu économique national et les conséquences d’une éventuelle fermeture sur les fournisseurs et les prestataires de l’entreprise, le maintien des emplois d’environ 300 travailleurs, l’assurance d’avoir sur le marché national des produits de qualité respectant les spécifications sénégalaises…
LES CONSÉQUENCES DU BLOCAGE DE LA MINE
Discorde avec les populations de Tobene, pertes de production de phosphate - Les notes du directeur général des ICS
Alassane Diallo fait le point sur le contentieux opposant les Industries chimiques du Sénégal (Ics) aux populations de Tobène. Le directeur général des Ics révèle que le blocage des activités de la mine par les populations «s’est traduit par d’importantes pertes de production de phosphate». Aussi, «il aurait pu coûter leurs emplois à plus de 300 agents des Ics». Sur le barème d’indemnisation qui constitue le point de discorde avec les populations de Tobène, M. Diallo note qu’il «ne peut pas être question de négocier au cas par cas avec chaque propriétaire de champs parce que ce cas de figure serait intenable». Dans cet entretien exclusif, le patron des Ics indique que «les 6 ha dont on parle se trouvent à l’intérieur d’une concession minière octroyée par l’Etat aux Ics en 2008».
Contentieux Ics-Tobène. Quel est votre part de vérité ?
On ne peut pas parler de contentieux Ics-Tobène parce qu’en réalité les 6 ha dont on parle se trouvent à l’intérieur d’une concession minière octroyée par l’Etat aux Ics en 2008. Les 6 ha se décomposent en 7 champs appartenant à six personnes.
Les Ics ne sont pas propriétaires des terres concédées, mais au fur et à mesure de l’évolution de l’exploitation minière, la société récupère des champs après paiement de la compensation calculée par la commission placée sous l’autorité de M. le préfet du département de Tivaouane. Les choses se passent ainsi depuis 1960, année qui marque le démarrage de la production de phosphate dans la zone de Mboro.
Le barème d’indemnisation, le point de discorde. Pensez-vous qu’une révision s’impose pour régler une bonne fois pour toutes cette question qui suscite beaucoup de polémiques avec l’extension de votre mine ?
S’agissant du barème, il y a lieu de souligner que les sociétés évoluant dans le département de Tivaouane se sont entendues en 2016 avec l’Administration et les populations sur un barème qui, pour la première fois, indemnisait le terrain nu. C’est ce barème qui s’applique à tous actuellement. Il prévoit 1 million 050 mille francs Cfa par ha, sans compter les éventuelles cultures (mil, maïs, arachide...), les arbres fruitiers.
Au-delà des sommes normalement dues au titre du barème, les Ics ont décidé de faire aux propriétaires des champs un don d’un million de francs Cfa par ha. Pour les Ics, il ne peut pas être question de négocier au cas par cas avec chaque propriétaire de champs parce que ce cas de figure serait intenable. Je profite de l’occasion pour rappeler que les Ics ont mis 850 ha à la disposition de près de 4 000 paysans qui effectuent des activités agricoles, en particulier du maraîchage dans notre concession.
Par ailleurs, les Ics fournissent gratuitement de l’eau à plus de 30 mille personnes. Dans la zone Cedeao, il n’existe pas une autre société faisant un effort pareil pour approvisionner en eau des populations riveraines. Les habitants de Mbar Diop/Mbar Ndiaye avaient reçu 10 milliards de francs Cfa des Ics parce qu’ils avaient planté beaucoup d’arbres fruitiers. Ce n’est pas le cas au niveau des 6 ha de Tobène qui ne sont même pas exploités à l’heure actuelle.
Est-ce que l’extension de votre mine se fait toujours dans les normes requises ?
Comme vous le savez, le fonctionnement d’une société est régi par les lois et règlements en vigueur, en particulier le Code minier s’agissant du volet minier de l’activité des Ics qui mènent leurs opérations conformément à la loi.
Il y a une levée de boucliers contre les Ics depuis l’éclatement de cette affaire qui a abouti au placement sous mandat de dépôt de 19 manifestants. Le Forum civil même demande la renégociation du contrat entre l’Etat et les Ics. Quel est votre avis ?
Comme je ne sais pas exactement ce que veut le Forum civil, je ne peux pas me prononcer.
Depuis janvier, votre mine est bloquée par cette affaire. Quel est l’impact de ce blocage au niveau de l’exploitation du phosphate ?
Le quasi blocage de nos activités minières aurait pu coûter leurs emplois à plus de 300 agents des Ics. Cette situation s’est aussi traduite par d’importantes pertes de production de phosphate. Je profite de l’occasion pour inviter ceux qui manifestent autant d’intérêt aux Ics à penser aussi au sort des 1 710 agents permanents qui sont autant de chefs de famille, aux milliers de ressortissants du département de Tivaouane qui tirent une bonne partie de leurs revenus des Ics, aux nombreux sous-traitants sénégalais auprès desquels les Ics commandent environ 50 milliards de francs Cfa par an.
Les Ics et les populations de sa zone d’implantation, une relation sulfureuse. Iriez-vous jusque-là ?
Je ne crois pas qu’on puisse parler de relation sulfureuse. Les populations elles-mêmes mesurent l’apport des Ics en termes d’emplois directs et indirects. Par exemple, les Ics ont confié aux ressortissants des villages environnants le gardiennage de leurs installations minières. Ce contrat a permis de créer 135 emplois au profit des jeunes des localités environnantes.
Ne pensez-vous pas que s’activer davantage dans la Rse pourrait régler ces conflits récurrents ?
Je pense qu’il est toujours possible de faire mieux. De façon concrète, les Ics interviennent quotidiennement dans le domaine de la distribution d’eau, de l’éducation, de la santé, etc. Nous assurons aussi la formation professionnelle de beaucoup de jeunes qui, par la suite, sont recrutés aux Ics ou dans d’autres entreprises. Certains parmi ces jeunes deviennent leurs propres employeurs
«LE CORONAVIRUS TUE MOINS QUE LES AUTRES MALADIES»
Interrogé par Le Témoin, le neurochirurgien Dr Joseph Mendy revient ici sur la nouvelle vague évoquée, les tâtonnements du ministre de la Santé sur le pic de la pandémie, la cacophonie communicationnelle etc
Le coronavirus continue de faire des ravages dans le monde. Au Sénégal, les autorités font fait dans le suivisme alors pourtant que le pays est relativement épargné par rapport à des pays comme les Etats-Unis, le Mexique, le Pérou, la Grande-Bretagne, l’Espagne ou même l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Egypte etc. Interrogé par Le Témoin, le neurochirurgien Dr Joseph Mendy revient ici sur la nouvelle vague évoquée, les tâtonnements du ministre de la Santé sur le pic de la pandémie, la cacophonie communicationnelle etc. Il profite de l’entretien pour appeler les populations au calme et à la sérénité face à une maladie qui a tué moins de gens par rapport aux autres maladies…
Le Témoin – Dr, on parle d’une deuxième vague de la pandémie qui serait imminente si elle n’est pas déjà là. Qu’en est-il exactement ?
Dr Joseph MENDY - Je ne suis pas tellement au courant de cette vague. J’en ai entendu parler comme ça dans la presse. Vous savez, ces choses-là, ce sont des trucs scientifiques. Il faut avoir des bases scientifiques pour pouvoir en parler. Car, nous les scientifiques, nous ne pouvons pas interpréter les choses comme ça. Il nous faut des données scientifiques par rapport à ça pour en parler. On doit savoir sur quelle base on l’a dit, s’il y a des publications, des études etc. En ce qui nous concerne, on n’a aucun renseignement sur cette deuxième vague supposée. Si un collègue reçoit des informations tout seul et que, après les avoir lues, il dit qu’il y a une vague, nous ne pouvons qu’attendre qu’il publie les données scientifiques en sa possession pour qu’on puisse en analyser la pertinence ou non.
Le ministre de la Santé parlait d’un pic de la pandémie il y a de cela deux mois ou plus. Et pourtant, depuis lors, on voit qu’il n’y a aucun changement et que le virus poursuit sa propagation…
Sur quelles bases disait-il qu’on avait atteint le pic ? Quelles sont ses études ? Quelles sont les statistiques sur lesquelles il s’est basé pour le dire ? Ça n’existe pas. On ne peut pas se lever un beau jour et avancer des choses comme ça. On a atteint le pic sur la base de quelles analyses statistiques ? Le ministre avait dit ce qu’il veut. Nous, nous attendons qu’il nous dise voilà la méthodologie qui nous permet de dire qu’on a atteint le pic. Est-ce qu’il a parlé de ça ? Il fallait qu’il nous dise voilà la méthode que les scientifiques ont utilisée pour dire que nous avons atteint le pic au Sénégal. Ou bien, voilà la méthode mercantile qui nous permet de dire qu’on a atteint le pic. Mais, s’il ne le dit pas et fait des affirmations, nous, scientifiques, n’allons pas nous y attarder. Ce sont des polémiques inutiles. Il utilise peut-être sa politique. Mais moi, en tant que scientifique, je ne vais pas le suivre sur ce terrain-là. Je ne peux pas parler de pic, parce que je ne sais pas. Le pic cela veut dire qu’on a atteint le maximum. Ailleurs, les gens se basent sur les modèles scientifiques, les modélisations pour dire que, quand on a atteint tel niveau, on est au pic. Il y a des variations sur ces modèles, entre les populations, la virulence du virus selon la race. C’est après toutes ces analyses qu’on peut dire qu’à tel niveau nous avons atteint le pic. Mais quand quelqu’un se lève et dit qu’on a atteint le pic dans donner de bases scientifiques, ça ne repose sur rien. Je ne veux pas m’engager dans ce débat politique.
Quelle lecture faites-vous des événements religieux qui arrivent ? Les gestes barrières peuvent-ils stopper le virus ?
Ce que les gens doivent comprendre c’est que les gestes barrières n’annulent pas de façon formelle les contaminations. Il faut que cela soit clair. Les gestes barrières atténuent la propagation de la maladie de façon significative. Cela ne veut pas dire que si on accomplit les gestes barrières, il n’y aura plus de virus systématiquement. Cela dit, ça diminue effectivement le mode de contamination, donc la propagation. Sinon, on aurait mis tout le monde à la maison pendant quelques temps, on ressortirait les gens au bout de ce délai et le virus disparaitrait. Encore une fois, les gestes barrières ont un effet très important puisqu’ils protègent les personnes par rapport à l’infection. Cela ne veut pas dire que seuls les gestes barrières stoppent la maladie. Il faut beaucoup d’autres moyens comme traiter les patients infectés, se laver les mains. Après cela le virus, au fur et à mesure qu’il va infecter les personnes, il va perdre sa virulence et finalement il infectera moins de personnes et disparaitra. C’est comme ça l’évolution. Mais le coronavirus, on n’en n’a pas une connaissance suffisante pour dire qu’à tel moment de son évolution, il va disparaitre. On ne le sait pas encore. On sait que le virus se transmet très rapidement, il a une contagion très grande. Nous savons aussi que la promiscuité augmente la transmission. C’est pourquoi on parle de distanciation sociale. Il faut que les gens s’éloignent les uns des autres. Deuxièmement, quand on met un masque et qu’on est infecté, ça évite que le virus sorte librement dans l’air et infecte d’autres personnes. Et vice-versa. Si l’on est à côté de quelqu’un, et pour que le virus ne l’infecte pas en vrac sur le visage, on met un masque pour essayer de barrer la propagation du virus qui a été émis par une autre personne infectée. A partir de ces constats, il faut aisément comprendre que quand il y a un événement religieux où il y a beaucoup de monde, le niveau de contamination sera élevé. C’est ce que l’on a constaté après la Tabaski. Parce que plus que les gens vont se déplacer, plus ils vont transporter le virus, plus ils vont se rassembler, plus ils vont se contaminer. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, les cas communautaires sont nettement plus importants qu’avant.
Le virus est là depuis six mois. Pourtant, il n’a pas produit un effet dévastateur comme on le craignait. Autrement dit, l’hécatombe que l’on redoutait ne s’est pas produite finalement…
Il faut que les gens comprennent que le coronavirus n’est pas synonyme de mort. Son taux de mortalité est extrêmement faible par rapport aux autres maladies. Quand on est jeune, on a un système de défense très puissant, on peut même attraper le virus sans tomber malade, sans même savoir qu’on l’a chopé. Parce qu’un corps qui est jeune est un corps puissant qui a tous les moyens de défense contre toutes les maladies. En revanche, l’organisme de la vieille personne est fragilisé par l’âge et aussi par d’autres pathologies. Car, plus on avance en âge, plus on présente beaucoup de pathologies. C’est ce qui fragilise l’organisme d’une personne âgée. Si bien que si elle attrape le virus, ça devient un cas grave. Parce que son corps n’a plus les forces qu’il faut pour lutter contre le virus. De plus, il n’y a pas un traitement, un médicament qui guérit le virus. Un virus qui ne tue pas beaucoup. Les jeunes, qui ont des systèmes de défense très puissants, peuvent ne même pas développer la maladie. Mais, ils peuvent transmettre la maladie. Pendant la Tabaski, sûrement que des jeunes qui étaient à la moquée pour prier et qui ont chopé le virus ont contaminé leurs parents une fois rentrés chez eux. Surtout si leurs parents sont porteurs d’autres maladies, ce qu’on appelle les comorbidités. C’est-à-dire que le patient présente d’autres types de maladies qui fragilisent son corps et créent un terrain propice au virus pour se développer.
Pourquoi alors tout ce bruit autour de la maladie alors qu’on n’a toujours pas un nombre important de morts en tout cas par rapport à d’autres maladies comme le paludisme. Finalement, peut-on dire que ce virus n’est pas aussi dangereux qu’on le dit.
Ça dépend de la communication. Qu’est-ce qu’on a dit aux populations au départ ? Cela peut se comprendre que c’est un nouveau virus sur lequel on n’avait pas beaucoup de connaissances. De ce point de vue, il était plus indiqué d’être prudent au nom du principe de précaution et de sensibiliser la population par rapport à ce virus dont on ignorait le mode d’évolution. On n’avait même pas les statistiques de sa létalité, c’est-à-dire le nombre de personnes qui pouvaient en mourir. Et donc c’était normal que les autorités communiquent dans ce sens pour attirer l’attention de la population sur la maladie. Au fil du temps, on a pu comprendre certaines données de l’épidémiologie, avoir des modèles cliniques du virus, et on s’en est rendu compte qu’il est beaucoup moins mortel par rapport aux autres maladies. Il faut maintenant changer de fusil d’épaule et faire comprendre aux gens qu’aujourd’hui, le virus est là, mais il n’y a pas lieu d’être dans une situation de panique puisqu’il est beaucoup moins mortel par rapport aux autres maladies.
IL y a une diminution du nombre de guéris ces derniers jours. Qu’est-ce qui l’explique ?
C’est un rapport statistique. Si on a beaucoup plus de cas graves, c’est normal qu’on ait des cas de guérison qui diminuent par rapport à avant.
86% DES ACTEURS ONT REÇU LEUR DU
Me Oumar Youm soutient que sur l’enveloppe de 8,410 milliards FCFA mobilisée pour le secteur du transport terrestre dans le cadre du Fonds Force-Covid-19, 86% des acteurs ont déjà reçu leur dû.
En marge d’une rencontre tenue hier avec le Comité de suivi des opérations post Covid-19 dirigé par le général François Ndiaye, le ministre des transports terrestres, me Oumar Youm a soutenu sur l’enveloppe de 8,410 milliards FCFA mobilisée pour le secteur du transport terrestre dans le cadre du Fonds Force-Covid-19, 86% des acteurs ont déjà reçu leur dû.
À l’en croire, le seul obstacle qui les a empêché d’exécuter l’opération de répartition des fonds à 100%, c’est le problème d’identification des transporteurs.
Le comité de Suivi du Fonds Force Covid-19 chargé d’assurer la transparence et la traçabilité des opérations du fonds de riposte contre les effets de la Covid-19 a été reçu par le ministre des Infrastructures, des Transports Terrestres et du Désenclavement pour faire le point sur l’utilisation des fonds mobilisés pour soutenir les acteurs du secteur du transport.
Lors de la rencontre, Oumar Youm a indiqué que l’essentiel des acteurs concernés ont déjà bénéficié de la subvention qui leur a été destinée afin de faire face aux effets néfastes de la pandémie de Covid-19. «Dans le fonds Force Covid-19 doté de 1 000 milliards, le secteur des transports terrestres avait bénéficié d’une enveloppe qui tourne autour de 8,410 milliards FCFA. Ce que nous avons essayé de répartir en tenant compte bien sûr de la diversité des acteurs dans le secteur, de la complexité et de la qualité de l’organisation de ce secteur. Sur ces 8,410 milliards FCFA mobilisés, plus de 86% du fonds a été déjà distribué», a déclaré le ministre devant les journalistes.
D’après le ministre, le problème d’identification constitue le problème principal qui les a retardés dans la répartition du Fonds. «Nous avons vraiment des problèmes d’identification des acteurs du transport sur le segment de l’interurbain. C’est ce qui justifie l’absence de mobilisation du fonds à 100%. Nous sommes en train de travailler avec les directeurs régionaux sous la supervision des gouverneurs pour pouvoir les identifier. Ce qui semble être fait à plus de 100 %», dit-il. Par ailleurs, poursuit-il, à cette date tous les comités régionaux ont procédé à l’identification de tous les opérateurs. Mais, il reste maintenant à établir les critères pour déterminer les montants pour chaque opérateur. «Cela aussi, c’est un travail qui doit être fait», informe-t-il.
S’agissant des conducteurs de mototaxis qu’on appelle Jakarta, Me Oumar Youm affirme : «Nous sommes sur un projet qui semble les intéresser pour que le montant affecté à ces acteurs puisse servir de fonds revolving pour le renouvellement des deux roux et l’intégration dans le marché des tricycles. Ce qui me parait très rassurant en termes de transport au niveau des localités qui utilisent le transport de mototaxi». La troisième difficulté recensée par Me Oumar Youm est relative à la désorganisation et la pluralité des acteurs dans le secteur des taxis urbains. «Nous sommes en train de travailler avec les comités régionaux pour surmonter ces difficultés. Nous pensons que d’ici la fin de la semaine, ces difficultés seront prises en charge et les paiements effectués», indique le ministre.
UNE AVANCEE FORMIDABLE POUR LE COMITE DE SUIVI DU FONDS FORCE COVID-19
Rassuré, le porte-parole et vice-président de la commission résilience macroéconomique du comité de suivi du Fonds Force Covid-19, Lamine Fall a salué le travail effectué par le ministre Youm et ses collaborateurs. «Nous partons rassurés parce que les goulots d’étranglement sont connus et certainement des mesures sont en train d’être prises pour arriver à trouver des solutions. A cet effet, nous pensons que si les réformes sont engagées, ces goulots d’étranglement seront définitivement résolus», a-t-il affirmé avant d’indiquer que le secteur du transport a besoin de réformes. Et de préciser, à la suite de cela, que les difficultés viennent du fait que le secteur baigne dans une certaine informalité.
IPAR FAIT LE PLAIDOYER POUR LES ACTEURS DE LA MANGUE
Pour renforcer la résilience des acteurs de la mangue au Sénégal dans ce contexte marqué par la pandémie de la Covid-19, le sociologue et chercheur Dr Sidy Tounkara recommande aux autorités sénégalaises de faciliter l’accès au financement des acteurs.
L’Initiative Prospective agricole et rurale (Ipar) a réalisé une étude sur les effets de la Covid-19 sur différentes chaînes de valeurs agricoles au Sénégal, notamment sur celles de la mangue. en effet, l’étude réalisée par le sociologue et chercheur, Dr Sidy Tounkara, montre que ces mesures ont eu des effets non négligeables dans la chaîne de valeur mangue. Dans le rapport, le chercheur a retenu une batterie de recommandations parmi lesquelles la facilitation de l’accès au financement des acteurs de la mangue.
Pour renforcer la résilience des acteurs de la mangue au Sénégal dans ce contexte marqué par la pandémie de la Covid-19, le sociologue et chercheur Dr Sidy Tounkara recommande aux autorités sénégalaises de faciliter l’accès au financement des acteurs de la mangue. Il a fait cette recommandation dans le rapport d’étude réalisée par l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (Ipar) sur l’effet de la pandémie du coronavirus sur les chaînes de valeur dont les mangues. A l’en croire, il ressort des données obtenues que les petits producteurs, les Gie de femmes transformatrices et les exportateurs de mangues ont besoin de moyens financiers pour faire correctement leur travail.
Le fait de cibler ces catégories d’acteurs, indique-t-il, reviendrait à ce que les devises investies puissent être réinjectées dans l’économie sénégalaise pour soutenir le développement et l’industrialisation de la chaîne de valeur mangue au Sénégal. En plus, poursuit Tounkara, les mécanismes de financement innovants doivent être partagés, améliorés afin de booster cette chaîne de valeur, avec une meilleure implication des acteurs. «A l’image de l’intégration des dimensions transversales dans la planification, les collectivités territoriales des zones de production de la mangue doivent davantage tenir compte du secteur de la mangue dans leurs outils de planification», affirme t-il dans le document.
Par ailleurs, le chercheur suggère la mise en place d’une politique de transformation de la mangue et du consommer local. Il estime que la crise économique née de la crise sanitaire provoquée par la Covid-19 a démontré la nécessité d’investir dans la transformation de la mangue au Sénégal. «Avec les pertes de mangues ‘’sierra-léonaises’’ enregistrées en Casamance à cause de l’absence d’acheteurs, si l’industrie de la transformation était développée, il y aurait eu de fortes chances que les dégâts puissent être limités même si la transformation a aussi été secouée par la Covid19», indique Dr Tounkara qui considère que le fait d’investir dans la transformation de mangue pour limiter les pertes reviendrait aussi à construire des chambres de conservation pour stocker non seulement les produits bruts, mais aussi les produits transformés afin de les écouler durant des périodes plus clémentes. «Ainsi, la production et la conservation de pulpe de mangue ou de mangue fraîche devraient-elles permettre d’assurer une disponibilité de la matière première étalée sur les 12 mois de l’année sur toute l’étendue du territoire national», dit-il. En plus de ces recommandations, le chercheur préconise l’appui davantage de la recherche et la vulgarisation des techniques de production et de transformation de la mangue. «La chaîne de valeur mangue est très pourvoyeuse d’emplois au Sénégal pour nécessiter plus l’implication de la recherche.
En effet, la recherche devra continuer à travailler les variétés, dans des conditions de recherche plus développées, pour aller vers celles qui sont plus résistantes au manque d’eau, car les effets du changement climatique se font de plus en plus sentir avec des déficits pluviométriques qui grèvent la productivité des vergers». Il relève par ailleurs le fléau de la mouche des fruits qui constitue un sérieux handicap pour la promotion et le développement de la mangue sénégalaise.
L’ARMEE ESPAGNOLE RAPATRIE 25 DE SES SOLDATS AU SENEGAL TESTES POSITIFS AU CORONAVIRUS
Le coronavirus s’est introduit dans le détachement Marfil situé à la base aérienne de l’aéroport Léopold Sédar Senghor à Dakar.
Osseynou BALDE avec (elespanol) |
Publication 18/08/2020
Le coronavirus s’est introduit dans le détachement Marfil situé à la base aérienne de l’aéroport Léopold Sédar Senghor à Dakar. Ainsi, 25 soldats espagnols ont été testés positifs puis rapatriés samedi, conformément aux protocoles sanitaires établis par les Forces armées.
Le ministère de la Défense espagnol a rapatrié 25 de ses soldats de l'armée de l'air stationnés à Dakar, après avoir été testés positifs à la Covid-19. Certains soldats déployés par l'Espagne au Sénégal ont commencé à présenter des symptômes de la maladie, c'est pourquoi des tests PCR ont été effectués. Les résultats des tests de 25 militaires sont revenus positifs à la covid-19, bien qu'ils soient asymptomatiques ou légers.
Le détachement de Marfil, situé à la base aérienne de l’aéroport Léopold Sédar Senghor à Dakar, compte environ 65 militaires. Sa mission principale est, sous le contrôle opérationnel du commandement des opérations Barkhane, de contribuer au transport logistique en appui à la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Le rapatriement des 25 soldats infectés a eu lieu samedi dernier, conformément aux protocoles établis par les Forces armées, comme le rapporte l’armée dans un communiqué de presse. Une fois sur le sol espagnol, les militaires devront être placés en quarantaine.
Ainsi, 15 d'entre eux le feront à la base aérienne de Getafe et les 10 autres à Torrejón. Deux des militaires infectés présentant des symptômes plus graves ont été admis à l'hôpital Gómez Ulla, mais ils sont déjà sortis de l'hôpital. Le reste du contingent, bien que négatif aux tests, est maintenu en quarantaine à titre préventif, et avec toutes les mesures de protection et de sécurité requises pour arrêter les infections. La semaine prochaine, un vol d'Espagne à Dakar est prévu pour ramener ces militaires qui doivent continuer leur mission, une fois la période de quarantaine finie et que les tests effectués sur eux soient revenus négatifs.
D’AUTRES MILITAIRES ESPAGNOLS ONT ETE AUSSI RAPATRIES
Les 25 soldats rapatriés rejoignent désormais le groupe que l'Espagne a ramené de différentes parties du globe en raison de cas de coronavirus. À la mimars, alors que la pandémie ne faisait que commencer, l’armée avait ramené 22 soldats qui devaient rejoindre l'opération Atalanta pour lutter contre la piraterie dans l'océan Indien, après que l'un d'entre eux eut été testé positif au coronavirus sur une base militaire française àDjibouti. En mai, 19 militaires déployés à Mogadiscio ont été ramenés après avoir été testés positifs au coronavirus dans la mission européenne EUTM Somalia.
o. BaLde avec (elespanol
LA PLATEFORME DDM DIT NIET
Les membres de la Plateforme pour le Développement Durable de Mbao (Ddm) ne sont pas du tout en phase avec le ministre de l’Environnement et du Développement durable qui promet d’aménager un cimetière à l’intérieur de la forêt classée de Mbao.
Le ministre de l’environnement et du développement durable, Abdou Karim Sall, a annoncé avant-hier qu’un cimetière serait tracé à l’intérieur de la forêt classée de Mbao pour répondre à une demande sociale du département de Pikine. Un projet auquel s’opposent les membres de la Plateforme pour le développement durable de Mbao (Ddm). Ces derniers jugent le projet complètement aux antipodes de toutes les valeurs culturelles et religieuses.
Les membres de la Plateforme pour le Développement Durable de Mbao (Ddm) ne sont pas du tout en phase avec le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall qui promet d’aménager un cimetière à l’intérieur de la forêt classée de Mbao.
Dans une déclaration parvenue hier à «L’As», ils s’opposent énergiquement à ce projet qu’ils jugent aux antipodes de toutes les valeurs culturelles et religieuses. «Nous tenons à manifester notre déception à la suite de la déclaration du ministre qui affirme que l’Etat satisfera la demande de mise à disposition d’un espace dans la forêt classée de Mbao pour un cimetière», clament les membres de la plateforme Ddm qui jugent impertinent et incohérent le projet cimetière forêt. Car, soutiennent-ils, l’inhumation requiert de creuser une tombe, alors que les arbres tiennent sur des racines. «Creuser des fosses entraîne la coupe de racines. Et l’arbre ôté de ses racines n’aura plus de sève nourricière. Par conséquent, il meurt», martèlent-ils.
En outre, ils indiquent que l’aménagement d’un cimetière dans une forêt classée affecte de plein droit ce site dans le domaine public de l’État. «Par conséquent, le projet déclasse par ricochet cette zone de la forêt classée.
Conséquence : utiliser un simple protocole d’accord pour aménager un cimetière dans une zone classée fragiliserait la rigidité de l’article 27 du code forestier de 2018 qui accordait l’apanage du déclassement au président de la République», rappellent les membres de la Plateforme pour le Développement Durable de Mbao qui interpellent le Président Macky Sall, afin qu’il stoppe cette tentative désespérée, illégale et illégitime d’empiéter sur la forêt classée de Mbao.