La petite compagnie aérienne sénégalaise, frappée comme l'ensemble du secteur par la pandémie de coronavirus, «ne sait pas où elle va». En attendant des jours meilleurs, elle fait voler ses avions à vide au-dessus du Sénégal
«Altimètre: check! Compas: check! Vérifications avant décollage: terminées». Concentré sur les écrans du cockpit, le commandant de bord Laurent Klinka procède aux derniers ajustements avant le décollage de l'aéroport international Blaise Diagne, à l'est de Dakar.
Une scène banale pour ce pilote français chevronné, si ce n'était le silence dans les rangées vides de cet Embraer ERJ-145 d'une cinquantaine de places.
Pour conserver leurs licences, les pilotes doivent effectuer au moins trois décollages et trois atterrissages tous les trois mois. Et les avions doivent voler pour rester en bon état.
«C'est une joie de retrouver les avions, même pour une heure. Mais tout le monde a peur de ce qui pourrait advenir avec cette crise», explique le pilote.
Aux commandes du bimoteur de 22 ans, il effectue une rotation d'une trentaine de minutes en longeant les côtes sénégalaises, jusqu'à Saint-Louis (nord).
Pour entretenir sa flotte de six appareils, Transair organise un vol à vide par semaine, qui lui coûte 1.000 euros par heure rien qu'en carburant.
- Bouclage aérien -
Tous les vols en provenance ou à destination du Sénégal sont suspendus depuis le 20 mars, à l'exception d'une poignée d'évacuations sanitaires, d'un certain nombre de vols de rapatriement de touristes et des vols de maintenance.
Les compagnies aériennes, dont Air France, très présente au Sénégal, et les autres secteurs économiques du pays, attendent avec impatience l'autorisation de reprise des vols, en croisant les doigts pour qu'elle intervienne avant la saison estivale en Europe.
Mais le gouvernement a annoncé jeudi prolonger jusqu'au 30 juin la suspension de tous les vols au départ ou à destination du Sénégal.
Au niveau mondial, l'Association internationale du transport aérien (Iata) a chiffré à 314 milliards de dollars (286 milliards d'euros) l'impact de la pandémie sur le chiffre d'affaires des compagnies aériennes en 2020, soit une chute de 55% par rapport à 2019.
Et le transport aérien ne devrait pas retrouver son niveau de trafic d'avant-pandémie avant 2023, selon l'association.
Le Sénégal, où le tourisme est un des moteurs de l'économie, compte trois compagnies nationales.
La plus petite, Arc-en-ciel Aviation, est spécialisée dans les vols à la demande. Air Sénégal, compagnie publique fondée en 2016, a su se faire une place dans les liaisons avec la sous-région et l'Europe.
Entre les deux, Transair, lancée il y a 10 ans, reste active dans les vols à la demande, son métier initial, tout en opérant en temps normal une soixantaine de vols commerciaux par semaine, dont 40 à l'intérieur du Sénégal.
- Elan brisé -
«Avant, nous étions en expansion, on prévoyait même des vols intercontinentaux dans quelques années. Maintenant, tout est à l'arrêt. Quand on fait 3 ou 4 vols par jour et qu'il n'y a plus rien, on ne sait pas où on va», explique à l'AFP le patron de Transair, Alioune Fall.
Pour réduire l'impact de la crise, le gouvernement sénégalais a débloqué 77 milliards de francs CFA (115 million d'euros) en faveur du tourisme et des transports aériens, dont 45 milliards de CFA (67,5 millions d'euros) pour Air Sénégal.
Compagnie privée, Transair devrait bénéficier d'un petit coup de pouce, dont des prêts à taux préférentiels et un report du paiement de la TVA.
Alioune Fall n'a procédé à aucun licenciement mais il se demande s'il pourra verser les salaires de ses 104 employés et évoque un «risque de faillite».
S'il juge «l'année 2020 vouée à l'échec», le chef d'entreprise «garde espoir malgré tout».
«C'est pour cela qu'il faut que les avions continuent à voler», souligne-t-il, tout en sachant que «l'activité va reprendre avec un service minimum au début».
Les lendemains de la pandémie s'annoncent «sanglants», prévient Ibra Wane, un expert sénégalais du secteur aérien.
«Les entreprises vont rogner sur les budgets de déplacement et le tourisme va se contracter de manière terrible. Si les compagnies ne réduisent pas la voilure et ne taillent pas dans les coûts, elles risquent de disparaître», juge-t-il.
Le Sénégal, comme les autres pays du continent, reste relativement épargné par la pandémie. Il a déclaré plus de 3.300 cas, dont 41 décès, depuis le 2 mars.
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RETOUR DU THIOF SUR LES ÉTALS
Le poisson à la chair fine est normalement exporté vers les tables huppées de Dakar ou à l'étranger. Désormais, au marché, le poisson est plus abordable pour le citoyen sénégalais
Depuis l'état d'urgence et le couvre-feu imposé pour lutter contre le coronavirus, toute la chaîne halieutique sénégalaise est en apnée. Les pêcheurs n'ont plus suffisamment de temps pour pêcher. Mais surtout, le thiof, le célèbre mérou blanc, ne peut plus s'exporter, pour cause de fermeture des frontières. Ceux qui tentent de surmonter la crise ont dû revoir leur activité à la baisse et diminuer leurs prix.
Le poisson à la chair fine est normalement exporté vers les tables huppées de Dakar ou à l'étranger. Désormais, au marché, le poisson est plus abordable pour le citoyen sénégalais.
L’ÉTAT D’URGENCE PROLONGÉ DE TRENTE JOURS
Le président de la République, Macky Sall, a annoncé vendredi avoir prolongé de trente jours l’état d’urgence qui doit prendre fin le 2 juin prochain.
Dakar, 29 mai (APS) - Le président de la République, Macky Sall, a annoncé vendredi avoir prolongé de trente jours l’état d’urgence qui doit prendre fin le 2 juin prochain.
L’état d’urgence en vigueur depuis le 24 mars dernier, dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, avait été prolongé jusqu’au 2 juin.
‘’L’état d’urgence proclamé par décret N° 2020-830 du 23 mars 2020 est à nouveau prorogé pour une durée de trente jours sur toute l’étendue du territoire national’’, écrit le chef de l’Etat dans un décret dont l’APS a obtenu une copie.
‘’Le ministre de l’Intérieur est chargé de l’exécution du présent décret’’, ajoute Macky Sall.
Jeudi, le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, a annoncé la prolongation, jusqu’au 30 juin, de la fermeture des frontières aériennes.
Le Sénégal a fermé partiellement ses frontières aériennes depuis le 18 mars, à 23 h 59.
Selon le dernier bilan donné vendredi matin par le ministère de la Santé, 3.429 cas de Covid-19 ont été recensés au Sénégal, et 1.738 patients ont été guéris.
Quarante-et-une personnes ont succombé à la maladie, et 1.649 autres sont sous traitement.
"LE MOMENT POUR L'AFRIQUE DE RÉINVENTER LES MODALITÉS DE SA PRÉSENCE AU MONDE"
L'économiste, écrivain et enseignant Felwine Sarr, évoque cette période inédite et la façon dont elle résonne avec les préoccupations à l'œuvre dans son travail
Enseignant, économiste et écrivain, Felwine Sarr devait voir son texte Traces – Discours aux nations africaines, écrit en 2018, mis en scène au festival d'Avignon en juillet 2020. La pandémie mondiale en a décidé autrement, l'événement a été annulé, mais le penseur continue à interroger l'avenir du continent et du monde. Depuis Dakar, il évoque cette période inédite et la façon dont elle résonne avec les préoccupations à l'œuvre dans son travail.
En tant que penseur, vous êtes très impliqué dans les réflexions autour de la crise actuelle. Quel regard portez-vous sur le moment que nous vivons ?
Cette crise est importante, inédite et constituera probablement un marqueur historique pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'elle est globale, qu'elle touche tous les pays du monde sans distinction. Au-delà du fait sanitaire, elle possède une dimension sociétale, écologique, voire civilisationnelle. Elle révèle également de manière criante les inégalités de notre monde. Mais, ce qui me semble intéressant, c'est qu'elle rouvre la contingence de l'histoire. Nous avions, depuis longtemps, le sentiment d'être embarqués dans un train qui ne s'arrêterait jamais. Quelles que soient les utopies que certains d'entre nous pouvaient élaborer, la réalité semblait immuable. Or la crise crée une brèche dans le temps. Nul ne sait ce qui va advenir, mais le chantier historique semble à nouveau modelable. Des possibles nouveaux s'offrent à nous.
Cette crise globale dit-elle aussi quelque chose sur nos imaginaires et la façon dont ils se confrontent ?
La première réaction des peuples a été de se replier sur eux-mêmes, de se comporter en tribus, en clans. Nous nous identifions à ceux qui ont la même histoire, la même géographie, la même « culture » entre guillemets. Nous sommes Français, Italiens ou Africains, mais, pour l'instant, nous sommes encore incapables de faire communauté humaine. De ce point de vue, la situation de l'Afrique est un révélateur. Face à la crise, beaucoup nous prédisaient de funestes lendemains, des hécatombes, comme si personne ne se satisfaisait de ce que nous soyons moins atteints par la létalité du virus. Si nous avions fait humanité, nous aurions dû nous réjouir de ce moindre coût en vies humaines. Pourtant, les clichés sur le Continent sont réapparus, ne laissant aucun doute sur le fait que nous ne formions pas encore une communauté.
Dans le « pandemic diary » que vous tenez à l’heure actuelle pour un média allemand, vous écrivez que « l’Afrique est une réalité imaginaire dont la force des représentations qui lui sont accolées congédie sa réalité ». Le continent africain possède-t-il aujourd'hui des ressources culturelles, intellectuelles et humaines dont les pays occidentaux semblent manquer face au virus ?
Depuis la nuit des temps, l'Afrique a fait face à de nombreux chocs, qu'ils soient culturels, civilisationnels ou sanitaires. L'expérience en matière de lutte contre les épidémies nous a, par exemple, permis de mettre en place des centres de traitement et des équipes médicales capables d'organiser plusieurs formes de réponses face à ce type de crise. C'est un fait : le Continent possède une grande capacité de résilience. Dire cela n'implique pas que les Africains acceptent les calamités ou les encouragent, mais plutôt qu'ils ont dû développer des stratégies de survie. Il y a, dans la mémoire longue des sociétés africaines, une vague de vie, une volonté de se battre qui renaît face au défi. Entendons-nous bien : ces hommes et ces femmes n'ont rien d'exceptionnel, ce sont des êtres humains comme les autres. Néanmoins, on ne peut pas nier le capital expérience issu de leur histoire.
LES THÈSES CONSPIRATIONNISTES ANTI-BILL GATES RÉSONNENT PUISSAMMENT EN AFRIQUE
Depuis janvier, plus de 683 000 publications sur Facebook ont évoqué le fondateur de Microsoft, générant plus de 53 millions de « likes », partages et commentaires
Le souvenir de scandales médicaux sur le continent et la force de frappe des réseaux sociaux jouent le rôle d’amplificateur de théories complotistes.
Vaccins, profits, contrôle des populations… Foisonnantes sur les réseaux sociaux du monde entier, les théories complotistes présentant Bill Gates en grand orchestrateur du nouveau coronavirus trouvent un puissant écho en Afrique, parfois alimenté par des personnalités publiques.
Les accusations visant la Fondation Bill et Melinda Gates, très active dans la recherche sur les maladies et les vaccins sur le continent, ne sont pas nouvelles.
Mais la pandémie, qui a fait plus de 352 000 morts dans le monde au 27 mai, leur a offert une nouvelle caisse de résonance, comme le montre le cas singulier d’une publication au Kenya.
Le 15 mars, le gouverneur de Nairobi, Mike Sonko, diffusait une vidéo de Bill Gates accompagnée du commentaire : « Bill Gates nous avait parlé du corona virus 2015 » (sic). On y voyait le fondateur de Microsoft prévenant que le monde n’était pas préparé pour faire face à une épidémie mondiale. Dans cette séquence tirée d’une conférence des TED Talks il y a cinq ans, aucune mention du coronavirus, ni du Covid-19.
Cette publication a pourtant connu une viralité record : avec plus d’un million de partages et plus de 38 millions de vues, elle est devenue le post concernant Bill Gates le plus prolifique durant la pandémie, selon l’outil d’analyse des réseaux sociaux CrowdTangle.
Diffusion dans plusieurs langues
« Ce genre de publications dépasse (…) les cercles habituels quand un influenceur, comme une célébrité ou même un média grand public, les amplifie, explique Zarine Kharazian du Laboratoire de recherche numérique (DFRLab) du tcercle de réflexion Atlantic Council, basé à Washington. A ce niveau de diffusion, elle se répand dans différentes langues. »
Avec l’apparition du virus en décembre 2019 à Wuhan, en Chine, et sa propagation à l’ensemble de la planète, les rumeurs conspirationnistes liant Bill Gates à la pandémie ont essaimé. Depuis janvier, plus de 683 000 publications sur Facebook ont évoqué le fondateur de Microsoft, générant plus de 53 millions de « likes », partages et commentaires, selon CrowdTangle.
« Un point commun aux théories du complot qui transcende les frontières, les langues et les cultures est la défiance envers les institutions et les “élites toutes-puissantes” », souligne Zarine Kharazian. « La visibilité, le franc-parler et l’engagement de Gates sur les grands sujets de santé internationaux en ont fait une cible de choix », estime-t-elle.
Ces théories complotistes lui prêtent la volonté de contrôler les populations à travers l’implantation de puces sous-cutanées ou de tatouages numériques, et de tirer d’immenses profits financiers d’un éventuel vaccin, ou affirment que sa fondation a fait breveter un traitement il y a plusieurs années avant de répandre le nouveau coronavirus.
Ce nième scandale financier innommable s’ajoute à la longue série de ceux l’ayant précédé, laquelle apparaît désormais comme constitutive de l’ADN du régime de Macky Sall - DÉCLARATION DU CRD
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration du Congrès de la Renaissance Démocratique (CRD), daté du 29 mai 2020, relative au contrat polémique entre la Senelec et Akilee.
« Le contrat liant SENELEC à la société AKILEE est l’objet de fortes critiques et remises en cause. Des précisions sur son contenu ont été données par la presse et la société AKILEE.
Le Congrès de la Renaissance Démocratique (CRD) tient à faire connaître sa position sur ce dossier. Elle est la suivante.
L’actionnariat connu de la société AKILEE regroupe des personnes qui ont été en charge de la conception du plan stratégique de la SENELEC. Dans le cadre de cette prestation de service, elles ont été en mesure de connaître des difficultés de la SENELEC, de proposer des plans de sortie desdites difficultés, et de développer des relations particulières et privilégiées avec le personnel dirigeant de la SENELEC. Le plan stratégique élaboré par ces consultants, intitulé « Yeessal » et couvrant la période 2016-2020 recommande notamment le « développement de compteurs communicants/intelligents, rendant les réseaux plus intelligents ».
Les consultants externes ont également été au fait de diverses propositions faites par des fournisseurs tels HEXING et HUAWEI.
Ces offres, qui sont assimilables à celle proposée puis mise en œuvre par AKILEE, présentaient l’avantage de rendre la SENELEC propriétaire de la plateforme de gestion des compteurs intelligents après acquisition d’un nombre minimum par elle (350 000 compteurs pour la proposition HEXING, et 400 000 pour la proposition HUAWEI). AKILEE a donc eu le loisir d’en avoir connaissance dans leurs principes et dans leur contenu.
Le CRD retient donc le contrat liant la SENELEC et AKILEE comme corrompu par un grave délit d’initié.
Présentée par le Directeur général de l’époque comme une filiale de la SENELEC pour justifier en partie le contournement des dispositions relatives à la passation de marchés, AKILEE n’en est pas une au sens strict des dispositions de l’OHADA car la SENELEC n’en détient que 34% du capital et non 51% au moins
Le contrat prévoit la vente à la SENELEC de matériels (principalement des compteurs) et la fourniture de prestations. Il a été conclu de gré à gré et n’a pourtant pas fait l’objet d’un appel ouvert à la concurrence, ne respectant donc pas la législation et la réglementation relatives à l’attribution des marchés.
Le CRD retient donc le contrat liant la SENELEC et AKILEE comme ayant violé la législation et la réglementation sénégalaises en matière d’attribution de marchés de fournitures et de prestations, et demande que la responsabilité des dirigeants de la SENELEC impliqués dans la signature du contrat soit engagée, également celle des dirigeants d’AKILEE.
L’important « décalage » existant entre les offres HEXING et HUAWEI d’une part et AKILEE d’autre part sont assimilables à de l’escroquerie pure et simple dont fait l’objet une société nationale.
Le contrat crée une distinction entre la propriété des compteurs (payés et propriété de la SENELEC) et celle de la plateforme permettant leur gestion (demeurant propriété de AKILEE). Cet aspect léonin du contrat met la SENELEC dans une situation de dépendance à long terme à l’égard de AKILEE. La pratique habituelle en la matière consiste à rendre la société d’électricité propriétaire de la plateforme de gestion des compteurs après qu’elle a acquis un nombre minimum de compteurs.
La durée du contrat (10 ans) crée une rente inadmissible au profit de AKILEE, mise à la charge des consommateurs ou de la SENELEC.
La distinction entre la propriété des compteurs et la plateforme de leur gestion empêche la SENELEC de changer de fournisseur et de prestataire au terme des 10 années de contrat sauf à devoir changer tous ses compteurs et à acquérir une autre plateforme. Ces coûts au terme du contrat remettent en cause l’intérêt du contrat pour la SENELEC, et l’essentiel des gains présentés comme certains pour elle et justifiant la signature du contrat. Cet aspect du contrat ne permet pas un recours à la concurrence y compris au terme des 10 ans de contrat.
Les conditions de rupture du contrat sont également totalement déséquilibrées en faveur de AKILEE
Le CRD considère ces aspects du contrat léonins et inadmissibles. Ils confirment les conditions anormales rappelées ci-dessus de la signature du contrat portant délit d’initié et violation de la réglementation en matière de passation de marchés. Il appartient à l’État du Sénégal d’engager des poursuites pénales contre les dirigeants de SENELEC et ceux de AKILEE impliqués dans cette forfaiture, et à la justice sénégalaise d’identifier des délits de concussion et d’escroquerie manifestes.
Conclusion portant sur le sort du contrat :
Le CRD demande l’arrêt immédiat de l’exécution du contrat SENELEC-AKILEE sans crainte des conséquences possibles du contentieux qui pourrait en naître. En effet, le coût éventuel de cette rupture ne saurait atteindre le niveau des lourdes pertes que la SENELEC devra subir du fait de la rente que le contrat crée au bénéfice d’AKILEE et des charges de renouvellement des compteurs et de la plateforme que l’arrêt du contrat impliquera au terme des dix années de sa durée.
Le CRD demande que la SENELEC engage toutes les actions judiciaires que nécessitent les graves violations de la loi et de la réglementation sénégalaises constatées. Il demande à l’État du Sénégal de faire diligenter les enquêtes et contrôles idoines par tous les corps et organes que les faits concernent.
Le CRD regrette ce nième scandale financier innommable, portant sur des centaines de milliards de francs CFA. Il s’ajoute à la longue série de ceux l’ayant précédé, laquelle apparaît désormais comme constitutive de l’ADN du régime de Macky Sall. »
LES SOUTIENS D'ADÉSINA MONTENT AU CRÉNEAU
En l’espace de 48 heures, la bataille d’influence autour du patron de la BAD a pris un tour autrement plus intense qu’à aucun moment depuis le début de la controverse sur sa gouvernance
Jeune Afrique |
Joël Té-Léssia Assoko |
Publication 29/05/2020
Si le recours à une enquête indépendante sur la gestion du président de la BAD a paru acté, ses appuis africains s’activent et la confusion règne.
En l’espace de 48 heures, la bataille d’influence autour du sort d’Akinwumi Adesina a pris un tour autrement plus intense et visible qu’à aucun moment depuis le début, en janvier, de la controverse sur sa gouvernance.
Alors que la décision de recourir à une enquête indépendante sur les allégations des lanceurs d’alerte concernant la gouvernance du président de la Banque africaine de développement semblait actée, depuis plusieurs capitales africaines, les réactions n’ont pas manqué.
Aucun appel à la démission
Dans un document à en-tête du ministère ivoirien du Plan et du développement, daté du 27 mai et transmis le lendemain par les équipes de la BAD, Kaba Nialé, en sa qualité de présidente du bureau du Conseil des gouverneurs de l’institution, a démenti fermement toute demande de démission adressée au dirigeant nigérian, contredisant ainsi des allégations ayant circulé notamment dans la presse nigériane.
La présidente du bureau du conseil des gouverneurs, qui supervise le travaux du comité d’éthique, a certes reconnu qu’une réunion de cette instance a bel et bien eu lieu le 26 mai pour « examiner l’affaire découlant d’une plainte des lanceurs d’alertes » et « à propos de laquelle j’ai reçu des lettres de certains actionnaires exprimant des points de vue différents » . Elle a cependant affirmé « qu’aucune décision n’a été prise », sans plus de précision au sujet de l’éventualité ou non d’une enquête indépendante.
Difficile de deviner l'issue de cet affrontement d'un genre nouveau entre le président des Etats-Unis et ce réseau social qu'il dénonce, mais qui est aussi son principal outil de communication avec plus de 80 millions d'abonnés
Twitter met des avertissements sur les messages de @realDonaldTrump. Trump accuse Twitter de faire preuve d'activisme politique. Et les tweets fusent, dans tous les sens.
Difficile de deviner l'issue de cet affrontement d'un genre nouveau entre le président des Etats-Unis et ce réseau social qu'il dénonce, mais qui est aussi son principal outil de communication avec plus de 80 millions d'abonnés.
A cinq mois de l'élection présidentielle, cette polémique permet pour l'heure au milliardaire républicain, privé de meetings de campagne en raison du coronavirus, de galvaniser sa base électorale en dénonçant ce qu'il estime être une injustice.
Cette guerre ouverte s'est déplacée vendredi sur un terrain dramatique: les violents affrontements à Minneapolis après la mort d'un homme noir, George Floyd, lors de son interpellation.
Twitter a masqué un message du locataire de la Maison Blanche, jugeant qu'il était en violation de ses directives sur l'apologie de la violence. Le tweet reste cependant intégralement visible lorsque l'on clique sur le message.
"Ces CASSEURS déshonorent la mémoire de George Floyd, et je ne laisserai pas faire cela. Je viens de parler au gouverneur Tim Walz et lui ai dit que l'armée était pleinement à ses côtés", écrivait le président.
"Les pillages seront immédiatement accueillis par les balles", ajoutait-il, dans une formule chargée.
- "Que des conneries" -
Dans une escalade un peu ubuesque, le compte officiel de la Maison Blanche @WhiteHouse a, comme un défi, à son tour tweeté le message de Donald Trump sur Minneapolis.
La plateforme américaine a, dans une réponse du tac-au-tac, émis le même avertissement: "Ce tweet a enfreint les règles de Twitter sur l'apologie de la violence. Toutefois, Twitter estime qu'il est dans l'intérêt du public que ce tweet reste accessible".
"Le président n'a pas fait l'apologie de la violence. Il l'a clairement condamnée", a commenté la Maison Blanche.
"Les +vérificateurs d'information+ de Twitter et de (son patron) Jack Dorsey, qui travaillent avec un parti pris et sont de mauvaise foi, l'ont clairement démontré: Twitter est un éditeur, pas une plateforme", a-t-elle ajouté.
Le président américain avait signé jeudi un décret s'attaquant à la Section 230 du "Communications Decency Act".
Pierre angulaire de l'internet américain, elle offre notamment à Facebook, Twitter ou YouTube (Google) une immunité contre toute poursuite judiciaire liée aux contenus publiés par des tiers et leur donne la liberté d'intervenir sur les plateformes à leur guise.
Le décret cherche à modifier le champ d'application de cette loi de 1996 et affirme que l'immunité ne peut s'étendre à ceux qui pratiquent la "censure de certains points de vue".
"Quand des réseaux sociaux puissants censurent des opinions (...) ils cessent de fonctionner comme des forums passifs. Ils doivent être considérés et traités comme des créateurs de contenus", énonce le texte.
Mais pour le sénateur démocrate Ron Wyden, Donald Trump veut surtout "intimider" les réseaux sociaux et s'attaque à la Section 230 "parce qu'elle protège le droit des entreprises à ne pas avoir à héberger ses mensonges".
L'un des proches conseillers du président, Dan Scavino, qui s'occupe en particulier de sa stratégie sur les réseaux sociaux, a lui franchi un cap dans la virulence de ses attaques.
"Twitter ne raconte que des conneries", a-t-il tweeté. "De plus en plus de gens commencent à s'en rendre compte".
UN CAS DE DÉCÈS LIÉ À LA COVID-19
L’Institut Pasteur de Dakar (IPD) annonce avoir enregistré un cas de décès lié à la Covid-19 et rappelle que ’’le virus n’épargne personne’’.
Dakar, 29 mai (APS) - L’Institut Pasteur de Dakar (IPD) annonce avoir enregistré un cas de décès lié à la Covid-19 et rappelle que ’’le virus n’épargne personne’’.
’’L’Institut Pasteur de Dakar (IPD) porte à la connaissance des populations sénégalaises, que des collaborateurs ou membres de son personnel ont été testés positifs à la Covid-19 et un cas de décès a été constaté’’, indique un communiqué reçu à l’APS.
L’institut présente ses condoléances à sa famille ainsi qu’à l’ensemble des personnes ayant perdu un proche du fait de cette épidémie de Covid-19.
L’IPD souligne qu’à l’instar des 3429 cas déclarés positifs au Covid-19, les membres de son personnel ainsi que leurs familles, ‘’à quelque niveau qu’ils soient, sont confrontés aux mêmes contraintes, risques et réalités de vie que tous les Sénégalais avec qui ils partagent le même cadre de vie et les mêmes préoccupations’’.
Il rappelle que ‘’le virus n’épargne personne’’.
L’Institut Pasteur de Dakar et tout son personnel assurent qu’ils ‘’restent mobilisés aux cotés des autorités et des populations pour lutter contre cette épidémie et invitent tous les Sénégalais à redoubler de vigilance et à respecter les mesures de prévention’’.