Selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), l’activité de production industrielle du Sénégal s’est redressée de 3,3%. La production totale au cours des trois premiers mois de 2020 a, informe-t-elle, augmenté de 1,0% comparée à celle de la période correspondante de 2019…
Après deux mois de baisses consécutives en janvier (-3,5%) et février 2020 (-0,9%), l’activité industrielle du Sénégal a sorti lentement la tête de l’eau en mars 2020, enregistrant une augmentation de 2,9% en rythme mensuel, selon les données établies par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). « Cette performance est portée par les industries chimiques, alimentaires et de production d’énergie », a expliqué l’Ansd.
L’activité de production des industries chimiques a augmenté de 16,5% en liaison avec le relèvement de la fabrication des produits pharmaceutiques et de savons, détergents, produits d’entretiens (+70,4%) qui sont très sollicités pendant cette période de crise sanitaire. Le relèvement des activités de raffinage pétrolier (+33,3%) a aussi contribué à la performance des industries chimiques.
Par rapport à mars 2019, l’Ansd signale que la production des industries chimiques s’est bonifiée de 23,7%. La production au cours du premier trimestre 2020 a par contre baissé de 0,3% en référence à celle de la période correspondante de 2019. Au niveau de la production des industries alimentaires, un redressement de 7,3% est noté en mars 2020, découlant de la bonification de l’activité de transformation et conservation de fruits et légumes (+64,5%), de boissons (+34,0%) et de fabrication de condiments et assaisonnements (+21,8%).
Cependant, l’activité de production s’est réduite dans une bonne partie des sous-secteurs de l’agroalimentaire en l’occurrence la production de tabac (-44,4%), de confiseries et chocolats (- 28,2%), de corps gras (-22,2%), de conserve de poissons, crustacées et mollusques (- 20,8%) ainsi que la production d’aliments à base de céréale. sur un an, la production des industries alimentaires a progressé de 1,9%.
Le cumul sur les trois premiers mois de 2020 a fléchi de 0,3% comparé à celui de la période correspondante de 2019. Concernant la production d’énergie, une hausse de 3,1% est relevée durant la période sous revue. Le relèvement de l’activité de traitement et de captage d’eau (+8,1%) explique la hausse de la production d’énergie.
Par contre, l’Ansd a observé un léger recul de 0,1% de l’activité de production et de distribution d’électricité. Comparée à celle de mars 2019, l’activité de production d’énergie a augmenté de 6,2%. Rapportée à celle de la période correspondante de l’année précédente, la production totale au cours des trois premiers mois de 2020 a progressé de 9,3%. Hormis ces trois secteurs, tous les autres sont ressortis en baisse avec des degrés divers. L’activité de production des industries textiles et du cuir a ainsi chuté de 83,6% en mars 2020 en relation avec le cycle de production du coton. Comparée à celle de mars 2019, l’activité de production des industries textiles et du cuir a fortement augmenté.
Rapportée à celle de la période correspondante de l’année précédente, la production totale au cours du premier trimestre de 2020 s’est relevée de 14,5%. De son côté, l’activité de production des industries mécaniques a reculé de 14,3% en mars 2020.
Selon l’Ansd, ce résultat découle de la baisse de 81,1% de la production sidérurgique sur la période sous revue. Au même moment, il est noté un redressement de 34% de l’activité de fabrication d’autres ouvrages en métaux. Comparée à mars 2019, l’activité de production des industries mécaniques s’est réduite de 49,3%. La production totale au cours des trois premiers mois de 2020 a diminué de 25,9% par rapport à celle de la période correspondante de l’année 2019.
La production des industries extractives affiche une réduction de 9,2%
La production des industries extractives a, pour sa part, affiché une réduction de 9,2% en variation mensuelle. « Ce résultat est consécutif à la diminution de l’activité d’extraction de pierre, de sables et d’argiles (- 49,1%) induite par la fermeture des carrières avec l’avènement du Covid-19 », souligne l’Ansd.
Par ailleurs, la réduction de la production de sel et natron (-10,4%) a favorisé la contreperformance des industries extractives. Tout de même, l’activité d’extraction de phosphate a enregistré une hausse de 9,6% sur la période. En référence à celle de mars 2019, la production des industries extractives s’est contractée de 26,5.
Le cumul sur les trois premiers mois de 2020 s’est replié de 10,5% comparé à celui de la période correspondante de 2019. Quant à l’activité de production des industries des matériaux de construction, elle s’est repliée de 8,6% en mars 2020 du fait de la baisse de la production de ciment. En référence à celle de mars 2019, la production des industries des matériaux de construction s’est réduite de 3,4%. La production totale au cours du premier trimestre 2020 s’est, en revanche, hissée de 1,8% par rapport à celle de la période correspondante de l’année précédente. Comparativement au mois de février 2020, la production des industries du papier et du carton a connu une baisse de 4,6%, sous l’effet de la diminution de la production de sacs en papier.
Par rapport à mars 2019, l’activité des industries de production des industries du papier et du carton a reculé de 27,9%. La production totale au cours des trois premiers mois de 2020 a chuté de 10,6% par rapport à celle de la période correspondante de 2019. Globalement, en référence à mars 2019, l’Ansd note que l’activité de production industrielle du Sénégal s’est redressée de 3,3%. La production totale au cours des trois premiers mois de 2020 a augmenté de 1,0% comparée à celle de la période correspondante de 2019.
LA PREMIER LEAGUE REPRENDRA LE 17 JUIN
Comme la Bundesliga, la Liga NOS ou encore la Liga, la Premier League va reprendre dans quelques jours après plusieurs semaines d’arrêt. Les clubs se sont mis d’accord ce jeudi avec les différentes instances pour une reprise le 17 juin
Comme la Bundesliga, la Liga NOS ou encore la Liga, la Premier League va reprendre dans quelques jours après plusieurs semaines d’arrêt. Les clubs se sont mis d’accord ce jeudi avec les différentes instances pour une reprise le 17 juin, renseignent plusieurs médias occidentaux parcourus par IGFM
Si le football s’est complètement arrêté en France cette saison, suite à la décision de la Ligue de Football Professionnel prise le 30 avril dernier, celui-ci revient petit à petit chez nos voisins. La bundesliga a déjà repris depuis deux semaines, et la Liga NOs (Portugal) va suivre avec un retour à la compétition le 3 juin.
En Espagne, la Liga doit reprendre ses droits la semaine du 8 juin, avec certainement les premières rencontres le dimanche 14. Enfin, en Italie, les clubs doivent se réunir ce jeudi pour définir une date de reprise. Mais alors où en sommes-nous de l’autre côté de la Manche, en Angleterre ? Alors que certains joueurs étaient contre une reprise des entraînements, le gouvernement et les autorités sanitaires ont autorisé ces derniers à retrouver les terrains pour l’entraînement. La reprise des entraînements collectifs avec contacts avait même été votée ce mercredi. On commence donc à y voir plus clair dans le Royaume, et les dernières révélations du Telegraph vont ravir les fans de Premier League.
Un choc Manchester City-Arsenal pour bien reprendre
D’après le média britannique, les clubs se sont réunis ce jour pour discuter de la reprise et la Premier League va faire son grand retour le mercredi 17 juin avec deux matches en retard, à savoir une opposition entre Aston Villa et Sheffield United, mais aussi et surtout un choc attendu : Manchester City-Arsenal ! Le week-end suivant, les 19 et 20 juin, se disputera la 30e journée, première des neuf journées qu’il reste à disputer pour en terminer avec la saison anglaise 2019-2020. A ce stade, l’hyper leader Liverpool, déjà qualifié pour la prochaine Ligue des champions, compte 25 points d’avance sur Manchester City (un match en moins). Suivent Leicester (3e) et Chelsea (4e), tandis que Bournemouth (18e), Aston Villa (19e) et Norwich (20e) sont relégables.
Bonne nouvelle pour Sadio Mané
En ce qui concerne la fin de la saison, la Premier League aimerait que tout soit terminé lors du premier week-end du mois d’août, à savoir le samedi 1er et dimanche 2 août. Bien entendu, toutes les rencontres restantes se joueront à huis clos et avec des règles sanitaires très strictes. Mais la saison va bel et bien se terminer en Angleterre. Une bonne nouvelle pour Liverpool qui vise son premier titre de Premier League depuis 30 ans. Ça l’est aussi pour l’international sénégalais, Sadio Mané qui veut être sacré pour la première fois après avoir déjà remporté la Ligue des Champions, la super Coupe d’Europe, le Mondial des Club sans oublier le ballon d’or africain un trophée individuel. Surtout que les Reds leaders, distancent de 25 points leur dauphin Manchester City. Le meilleur footballeur africain s’apprête donc à vivre la meilleure période de sa carrière.
Par Moussa Kamara
CHIENLIT !
A lire les gazettes, nous avons l’impression qu’il y a des sénégalais qui ignorent ou défient les lois de la République. Tantôt un groupe d’individus se lève pour décréter tout bonnement une interdiction d’inhumer !
Qui l’eut cru ? Une grève en pleine pandémie de Covid-19 est la menace brandie par des transporteurs dirigés par un Gora Khouma sans peur ! Grève de soutien clament-ils mais le lien est vite fait avec les fonds de soutien généreusement distribués ailleurs.
Le sénégalais raffole d’argent depuis vingt ans que les Libéraux règnent. Nous avons tous vu le précédent résident distribuant abondamment et généreusement des millions à d’heureux sénégalais et étrangers.
Des lutteurs aux footballeurs et basketteurs sans compter les sinistrés et victimes des inondations dignement logés à Jaxay ; les planches à billets avaient bien fonctionné. Nonobstant le cactus et le rictus créés par l’opération Segura, foireuse et malheureuse, l’opinion découvrait que la corruption était une règle non écrite chez plusieurs de nos dirigeants. Alors avec les sous du fonds Convid-19, tous les pauvres diables du Sénégal se croyaient élus.
Déçus de n’avoir rien reçu, ils s’adonnent à une forme de bataille. Sans travail, pas de graille pour ces chauffeurs qui content leurs malheurs devant les micros et dans les studios. Avec cette grève, ils espèrent être entendus et reçus pour de futures négociations. Rien que ça !
A lire les gazettes, nous avons l’impression qu’il y a des sénégalais qui ignorent ou défient les lois de la République. Tantôt un groupe d’individus se lève pour décréter tout bonnement une interdiction d’inhumer !
En vertu de quoi ? C’est notre quartier, pas d’étrangers ni de victimes du coronavirus pour reposer éternellement sans notre quitus ! Quand les ignares prennent la barre, on en arrive à ce stade d’incompréhensions qui entrainent des exactions sur les biens des forces de l’ordre, les ambulances des sapeurs-pompiers en l’occurrence.
Toujours dans cette chronique sur la pandémie, y a aussi le cas Rangou. Cette fille qui se vend sur le Net par des photos suggestives a, au mépris de tout, convoqué ses gogos pour un « yendu » torride dans un hôtel de la place. Et la DIC d’intervenir pour faire tout capoter (sans jeu de mots !). A ce rythme de transgression des règles de la vie faut-il craindre la chienlit ?
Par Mamadou Oumar NDIAYE
LE BON PLAISIR DU ROY MACKY SALL…
Au moment où on quémande des annulations ou des remises de créances, donc, on octroie sur le plan intérieur des privilèges coûteux pour les finances publiques. Macky a l’art de danser à contretemps
Comme nous l’écrivions il y a deux semaines, au lendemain de sa décision d’assouplir certaines restrictions prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, le président de la République a décidément le talent inouï de danser à contretemps ! Nous avions notamment moqué sa valse à contretemps.
En effet, alors que la pandémie était au plus bas et n’avait encore fait aucune victime, il avait pris des dispositions de confinement ubuesques. Et lorsque la même pandémie grimpait allègrement vers les sommets après avoir fait des dizaines de morts, il avait entrepris de déconfiner !
En tout cas assoupli son confinement. Un peu comme les banquiers dont on dit qu’ils vous prêtent un parapluie par beau temps et vous le retirent dès que l’orage éclate ! Mieux, et pour en revenir à notre président, alors que toutes les troupes de ce pays sont au front de la lutte contre le coronavirus, le Généralissime qu’il est jouait tranquillement au Ludo avec sa famille. Et le faisait savoir au peuple moutonnier que nous sommes…
Eh bien jamais deux sans trois puisque c’est encore en plein état d’urgence sanitaire, alors que ses gouverneurs et préfets avaient fermé tous les « loumas » du pays, accentuant la misère dans le monde rural, et décrété une ouverture alternée kafkaïenne des marchés des autres localités, précarisant davantage les acteurs de l’informel, alors que des secteurs entiers de l’économie sont à l’arrêt ou agonisent, c’est donc ce moment particulièrement grave que notre Connétable a choisi pour encore octroyer des privilèges. A une courtisane cette fois-ci. Car enfin, quelle urgence y avait-il à sortir un décret pour nommer Mme Aminata Tall présidente honoraire de ce machin qu’est le Conseil économique, social et environnemental ? Je n’entrerai évidemment pas dans la querelle byzantine voire picrocholine consistant à savoir s’il y a eu un faux décret ou un décret falsifié voire un décret détourné de son objet.
Peu m’importe également que le décret instaurant l’honorariat pour les anciens présidents de ce Conseil ait été signé par l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade. Au demeurant, je savais bien que ce dernier avait octroyé ce statut particulièrement juteux en termes pécuniaires et d’avantages matériels à son pote big Fam. Là n’est pas le problème !
Il se trouve dans le fait que même si Wade, avec sa prodigalité légendaire, à eu à donner un tel statut et les privilèges qui vont avec, le président Macky sall, plébiscité par les sénégalais pour, entre autres missions, mettre fin aux dérives dépensières de son prédécesseur, ait pu continuer à distribuer à tour de bras des privilèges ruineux pour les finances publiques. C’est encore plus grave à ce moment précis où, investi des pleins pouvoirs de chef de guerre, il est chargé de mener la bataille contre un terrible ennemi invisible appelé Covid-19.
Une guerre pour les besoins de laquelle il a organisé un grand « mastata fi sabililahi » au niveau national ayant parfois pris des allures d’un braquage genre « la bourse ou la vie ! » pour financer son plan de riposte contre la pandémie. Le geste du président de la République fait d’autant plus désordre et est d’autant plus inopportun qu’il est intervenu après que le même président Macky sall s’est autoproclamé « leader » de la cohorte de présidents africains mendiants mise sur pied pour solliciter de la communauté internationale l’annulation de la dette publique des pays du continent.
Au moment où on quémande des annulations ou des remises de créances, donc, on octroie sur le plan intérieur des privilèges coûteux pour les finances publiques. Macky a l’art de danser à contretemps, on vous dit. Et pas seulement du « wango » ou du « wathiatha » !
Privilège royal
Car enfin, président honoraire du Conseil économique, social et environnemental (Cese) ce n’est malheureusement pas qu’un titre ronflant. C’est aussi une foultitude d’avantages qui, cumulés, coûtent bonbon au contribuable. Et c’est justement cela qui heurte la morale et insulte l’éthique en plus d’être carrément indécent.
Pendant que le peuple se serre la ceinture, mange son pain noir et est même à l’article de la famine dans le monde rural, tandis qu’une grave récession se profile, notre Président, dont on pensait qu’il était tout entier absorbé par la guerre contre la pandémie et ses terribles conséquences sanitaires et économiques, trouve non seulement le temps de jouer au Ludo mais encore de faire les samba Linguère ! Car tel est son bon plaisir… Côté symboles et provocations — voire insultes — au peuple, je ne vois que deux précédents illustres dans l’Histoire qui ressemblent, toutes proportions gardées bien sûr, à l’acte que vient de poser en catimini le président de la République.
Le premier, c’est lorsque la reine de France Marie-Antoinette avait déclaré, soit avec morgue soit par sottise, ceci : « Le peuple n’a plus de pain ? Il n’a qu’à manger de la brioche ! » Une phrase prêtée à tort à l’Autrichienne (Jean-Jacques Rousseau l’aurait mise dans la bouche d’une princesse d’un de ses livres) même si d’aucuns soutiennent qu’elle aurait contribué à déclencher la Révolution française !
Le second s’était passé en Ethiopie, pays qui abrite depuis 1963 le siège de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) devenue UA. En 1973, pendant que le pays était frappé par une terrible sécheresse et que les gens mouraient de faim, la Télévision montrait le Négus (ou empereur) Haïlé sélassié en train de donner des quartiers de viande de bœuf à ses lions !
Un geste en comparaison duquel, sans doute, le privilège du roi Macky sall à une courtisane déchue peut apparaître à priori comme un péché véniel ou un geste banal. A priori seulement !
par Abdou Latif Coulibaly
LES RÈGLES DU JOURNALISME SONT-ELLES DIVISIBLES ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le texte publié il y a moins d’une semaine par le Monde Afrique sur le pétrole sénégalais, est un tissu d’erreurs factuelles qui étonnent à plus d’un titre
J’ai lu dans la journée du mercredi 27 mai 2020 un article publié sur le site du Monde Afrique et portant sur le secteur pétrolier au Sénégal. Titré : « Au Sénégal, les perspectives d’exploitations pétrolières s’éloignent une fois de plus », et rédigé à deux mains par Théa Ollivier (Dakar, correspondance) et Mariama Darame, le texte qui a été publié en ligne, il y a moins d’une semaine, est un tissu d’erreurs factuelles qui étonnent à plus d’un titre. Nul n’a besoin d’une lecture attentive pour s’en rendre compte, tant celles-ci nous paraissent grossières. On pourrait croire que les deux rédacteurs de cet article ont voulu ériger en faits, des opinions radicales pour construire on ne sait quelle vague de discrédit autour des politiques économiques. Au fond de moi, je me suis posé la question de savoir : est-ce que certains journalistes en Occident, n’en sont-ils pas arrivés, dès lors qu’ils parlent de l’Afrique, à croire que les règles qui s’appliquent à leur métier peuvent être divisibles. Une divisibilité qui fonctionnerait selon qu’on est en Europe ou en terre africaine. Sinon, Théa Olivier et la personne avec qui il a travaillé, auraient pris le minimum de précautions, pour vérifier auprès des autorités du pays le fondement des fausses informations publiées sur leur site. Quand c’est en Afrique, le doute professionnel s’envole, l’empathie qui assure une bonne communication avec tout interlocuteur et la distance qui sauvegarde et protège la neutralité et l’objectivité procédurale ont alors vite fait de déserter le terrain. Je n’ai nullement envie de dénoncer des comportements ou de répondre à des journalistes qui ont estimé devoir faire leur travail comme ils ont cru devoir le faire au Sénégal, mais j’ai plutôt envie de débattre avec eux, pour que je sois définitivement édifié, quant à la question de savoir si le journalisme a changé au cours de ces dix dernières années. Je sais que l’Internet est passé par là, toutefois, même si on constate impuissant les effets dévastateurs que ce nouvel outil porte à la crédibilité de ce métier, je ne pourrais me résoudre à l’idée que ce que le site en ligne du Monde Afrique a écrit est normal.
Quelle est la première erreur factuelle notée ? Un expert du nom de M. Omgba, consulté par les journalistes, je me demande il est expert de quoi, affirme de façon péremptoire : « Le rêve pétrolier et gazier s’éloigne encore un peu plus pour les Sénégalais. Initialement prévue en 2020, l’exploitation des deux principaux projets d’hydrocarbures, le champ pétrolier Sangomar offshore et le gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA) partagé avec la Mauritanie – tous deux découverts en 2014 – avait déjà été retardée à trois reprises. La pandémie de la Covid-19 vient à nouveau de repousser d’un an, à la fin de 2023, le lancement de la production commerciale ». Nulle part dans les documents officiels publiés par le Sénégal et ses partenaires, une exploitation des hydrocarbures n’a été envisagée en 2020. Même pas imaginé. La date d’exploitation le plus tôt avancée a été fixée pour l’année 2022. On a d’ailleurs le plus souvent parlé de fourchette : 2022-2023. On parle d’erreur factuelle, pour éviter d’avoir un gros mot pour qualifier la liberté prise avec les faits. Les opérations de développement (construction des plateformes d’exploitation) ayant démarré en 2019, comment le Sénégal pouvait-il attendre des recettes pétrolières en 2020 ? En fait, je constate, pour ma part, que ce sont les journalistes, eux-mêmes, qui se trompent quand, ils pensent pouvoir avec leur expert, informer sur le pays de la manière dont ils l’ont fait. La question de perte de recettes pétrolières qui porterait un rude coup aux attentes du Sénégal est une vue de l’esprit de l’expert du site Monde Afrique, une pure invention. Nulle part dans la loi de programmation triennale qui détermine les investissements publics au cours des trois années (2017-2020) des recettes provenant du pétrole ou du gaz n’ont été prévues, encore moins dans le budget en cours (2020). Pour le collectif budgétaire en cours, le tableau ci-après donne le profil des prévisions de recettes : « Le budget général pour l’année 2020 s’élève à 3 122,55 milliards FCFA en recettes et à 3 573 milliards de FCFA en dépenses. Les recettes budgétaires sont composées des grandes masses suivantes : recettes fiscales : 2 675 milliards de FCFA (en hausse de 9,9% par rapport à la LFR1) ; recettes non fiscales : 124 milliards de FCFA (en hausse de 0,5% par rapport à la LFR1) ; recettes FSE : 30 milliards de FCFA ; - tirages sur dons - projets : 260,5 milliards de FCFA ; - dons budgétaires : 33 milliards de F CFA ». Nulle part ne figurent des recettes provenant de nos champs gaziers ou pétroliers.
Quelle est la deuxième erreur factuelle ? L’expert consulté par le Monde Afrique prétend que, dès que l’annonce de découvertes d’hydrocarbures a été faite, les salaires des fonctionnaires ont été augmentés. Une augmentation de salaire n’est pas intervenue dans la Fonction publique sénégalaise depuis le 11 août 2009. La dernière augmentation est intervenue dans ce secteur public, à la suite d’un protocole tripartite signé entre les centrales syndicales, le Patronat et l’Etat. Ce qui est constant, c’est une baisse d’impôts de l’ordre de 15000 FCFA, en moyenne qui avait impacté tous les travailleurs du secteur public et privé. Cette baisse a été actée en 2013, à la suite de la refonte globale du Code général des Impôts. La baisse des impôts des particuliers avait été prévue dans le protocole tripartite tantôt évoqué. Le Monde Afrique confond (sciemment ?) l’augmentation de salaire négociée et actée dans le secteur privé en 2019, avec la Fonction publique. Signalons que le secteur privé était resté dix ans sans aucune augmentation des traitements.
Troisième erreur factuelle. Écoutons l’expert du site du Monde Afrique pour comprendre : « Depuis 2012 et l’arrivée au pouvoir du président Macky Sall, la dette publique du Sénégal est passée de 42,9 % à 67 % du PIB en 2020, selon le Fonds monétaire international (FMI). Cet accroissement s’explique d’abord par les investissements massifs dans des projets d’infrastructures et de développement réalisés dans le cadre du Plan Sénégal émergent (PSE), mais pas seulement. Le pays a augmenté les salaires des fonctionnaires dès 2018. Il a aussi mis en place des subventions en faveur du secteur énergétique, malgré une hausse des cours », précise M. Omgba. Quand Macky Sall arrivait au pouvoir, la subvention accordée par l’État au secteur de l’énergie dépassait les 200 milliards par an. Il a maintenu les subventions qui sont allouées à ce secteur depuis pratiquement le premier choc pétrolier de 1973. Comment un expert qualifié peut-il ignorer cela ? En 2011, au-delà des subventions actées chaque année, les locations de barges de production électrique pour suppléer les défaillances de Senelec en la matière, avaient, au bas mot, coûté 300 milliards de nos francs. Pour un expert, la qualité de la prestation est tout sauf brillante.
Quatrième erreur factuelle : « En juin 2019, une affaire de corruption sur ces contrats impliquant le frère du président sénégalais, Aliou Sall, avait indigné la population. En réponse, le gouvernement de Macky Sall a promulgué un nouveau code pétrolier promettant de respecter les intérêts du pays ». Faux ! La réforme du Code pétrolier a été adoptée le 24 janvier 2019. C’est dire donc, six mois avant cette affaire de corruption que vous évoquez non sans malice. La réforme de ce Code pétrolier procède d’une politique d’Etat de réformes en profondeur des secteurs minier, pétrolier et gazier du pays. C’est d’abord la réforme du Code minier qui a été réalisée deux ans avant que n’intervienne en janvier 2019 la réforme du Code pétrolier. Un nouveau Code gazier distinct du Code pétrolier a été dans la foulée adoptée. C’est cela la stricte vérité.
De la faute de goût professionnel. Apparemment, pour le site du Monde Afrique, les autorités qui ont été mises en cause et vilipendées n’ont pas droit à la parole. Ainsi, les opposants peuvent trôner sans contradicteurs. C’est la ronde des contempteurs. Ousmane Sonko fidèle à son discours de dénonciations tous azimuts, a encore sonné la rengaine pour le Monde Afrique. C’est Fatou Diop qui enchaîne. Sans trop d’idées nouvelles dans la critique. « Malgré les incertitudes liées à ce projet, le Sénégal avait tout misé sur le pétrole. Il a perdu, estime la militante ». Inexact de dire que le Sénégal a tout misé sur le pétrole. Si le Sénégal a tout misé sur le pétrole, pourquoi alors s’est-il employé à construire de grandes centrales solaires à Ten Mérina (Ngaye Mékhé) avec 30 mégawatts, à Bokhol (20 MW) à Malicounda (22 MW) ? Et que dites-vous du parc éolien de Taïba Ndiaye ? Au contraire, le Sénégal étant conscient des dangers du tout pétrole, mise plutôt sur le mix énergétique. Ainsi, dès 2017, le pays a mis en service cinq nouvelles centrales solaires qui ont porté le taux des énergies renouvelables à 21%. Avec les premiers 50 MW du parc éolien de Taïba Ndiaye et les 100 MW du programme scaling Solar, ce taux sera porté à 30% en 2018. En 2019, quatre autres centrales photovoltaïques hybrides ont été inaugurées dans les îles du Saloum, précisément à Bettenty, Djirnda, Bassoul et Dionewar dans le département de Foundiougne, là où justement le pétrole de Sangomar a été découvert. C’est quoi tout misé sur le pétrole ? C’est se préparer à une exploitation rationnelle et optimale de la ressource, en mettant en place les moyens et les conditions indispensables à cette fin ? Si c’est cela, heureusement alors que le pays mise toujours et raisonnablement sur son pétrole. C’est légitime. « Il a tout perdu », dit la militante. J’espère que ce n’est pas là un souhait du cœur de sa part. Je souhaite conclure, en soulignant que je m'agace souvent, face à une certaine pratique de type latin du journalisme. Une pratique souvent marquée par une avalanche d'opinions sentencieuses martelées avec certitude, voire arrogance par des pontifes qui ne doutent jamais. Les faits pour eux sont secondaires, pour ne pas dire relégués sous les décombres d'un métier un peu trop malmené, ces temps-ci, par le déferlement quotidien de productions de nouvelles de toutes sortes venant des réseaux sociaux, mais provenant aussi de tous les supports disponibles sur Internet. Le site Monde Afrique m‘a semblé cette fois-ci un peu léger, en se montrant peu digne de l'aura et du professionnalisme de son père géniteur : Le Monde. Ce que j'aime dans la pratique anglo-saxonne, c'est son attachement encore effectif au fait. Je ne me fais cependant aucune illusion. Je vois bien que là également, on peut s'organiser pour tenter de travestir le fait, en le plongeant dans un magma d'opinions dévastatrices qui en dénaturent totalement le sens et la signification.
En tout état de cause, les règles du journalisme, nous semble-t-il, changent dès lors que l'Afrique est en cause. La pandémie en cours en donne une parfaite illustration. Ainsi, à défaut de pouvoir ramasser à la pelle des morts dans les hôpitaux du continent noir, on s’évertue à trouver des angles d'attaque « ingénieux », en se demandant, par exemple, pourquoi les Africains ne meurent pas encore en masse du Covid-19 ? Comme si les journalistes qui ne sont pas des scientifiques, ni médecins - les seuls susceptibles de répondre, et encore, à cette interrogation, pouvaient eux trouver la réponse. L'information, c'est : les Africains meurent, du Covid-19 mais ils en meurent aujourd’hui beaucoup moins que les autres. C'est cela le fait. Toute autre chose dite est de la spéculation. Une opinion, ni plus ni moins.
L’ETAT ET LES BANQUES EN POLE POSITION DE LA RELANCE ECONOMIQUE
La nécessaire subvention que l’Etat va allouer aux entreprises impactées par la crise est au centre de la stratégie de reprise de l’activité économique post Covid-19
Ndeye Aminata CISSE et Jean Pierre MALOU |
Publication 29/05/2020
Rudoyée par la pandémie de Covid-19, l’économie nationale cogite pour structurer les bases de sa relance d’après-crise. A ce niveau, les positions explosent d’un spécialiste à un autre. Pour l’économiste Meissa Babou qui est d’avis que ce sera forcément une relance par l’argent, la nécessaire subvention que l’Etat va allouer aux entreprises impactées par la crise est au centre de la stratégie de reprise de l’activité économique post Covid-19. A ce titre, il suggère à l’Etat la mise en place d’une cellule de veille qui va se charger dès maintenant de recenser les principaux bénéficiaires de cette subvention. S’inscrivant dans la dynamique, l’économiste et chercheur El Hadji Mansour Samb avance cependant que la seule relance qui est viable est celle qui va se faire à partir des banques. « Une entreprise ne peut pas fonctionner sans financement et les financements se trouvent au niveau des banques ».
La pandémie de Covid-19 a eu un impact considérable sur l’économie sénégalaise. En effet, depuis le début de la crise, tous les secteurs d’activités sont au ralenti. Du tourisme au transport en passant par l’hôtellerie et la restauration. En perspective de l’après-Covid,-le Chef de l’Etat a d’ailleurs appelé les Sénégalais à apprendre à vivre avec le virus,- il faut dorénavant réfléchir sur comment relancer notre économie. Interpellé sur la question, le professeur Meissa Babou, économiste à la Faseg de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar pense que cette relance passerait nécessairement par des subventions allouées aux entreprises les plus touchées par la crise.
REMBOURSER LES 300 MILLIARDS DUS AUX ENTREPRISES DEPUIS 2 ANS
«Pour relancer l’économie, il faut absolument qu’il y ait une subvention. Ce sera forcément une relance par l’argent. Tous les gouvernements du monde sont en train de mettre en place un budget colossal de plusieurs milliards de dollars. Le Sénégal, à l’image de tous ces pays-là, devrait mettre la main à la pâte. Donc, il faudra beaucoup d’argent. Je précise que dans cette subvention normalement, il ne faut pas prendre en compte les 300 milliards qui sont dus à entreprises depuis 2 ans et qui doivent être remboursés. Je parle de subventions non remboursables», soutient-il.
L’économiste soutient également que l’Etat doit faciliter l’accès au crédit bancaire. «L’Etat ne peut pas tout faire. Les entreprises qui ont perdu déjà pratiquement tout et qui ne disposent plus d’un fonds de roulement, doivent quand même avoir une troisième solution, à savoir le crédit bancaire», suggère-t-il. Pour que tout cela se déroule dans les règles de l’art, le Professeur Babou recommande toutefois au gouvernement la mise en place d’une cellule de veille. «Il faut une préparation. Il faut mettre des commissions de veille dans tous les secteurs d’activité pour qu’ils puissent faire des évaluations à mi-chemin. Par exemple tous les jours regarder les niveaux de perte des secteurs pour qu’au finish l’on puisse savoir les subventions à allouer à tel ou tel secteur d’activité. Bien avant même la fin du cycle de la pandémie du coronavirus, des entreprises peuvent avoir besoin d’une subvention pour payer les salaires ou la location», préconise-t-il. Selon lui, c’est tout un environnement économique qu’il faudra surveiller. Pour cela, il pense que chaque secteur d’activité devrait avoir une cellule de veille pilotée par le ministère de l’économie, du plan et de la coopération.
LE CULTE DU TRAVAIL
Selon toujours l’économiste Meissa Babou «un pays qui aspire à l’émergence se doit d’être rigoureux, travailler beaucoup et sérieusement, en ayant la culture de la sanction. Encourager les travailleurs et sanctionner les tricheurs. C’est de cette façon qu’on pourra se développer». L’enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) relève toutefois un «paradoxe» dans la démarche de l’Etat pour relancer l’économie. «Nous continuons à demander l’annulation de la dette et au même moment nous nous prélassons et excellons dans des débats inutiles. Les gens font ce qu’ils veulent. C’est manque d’autorité qui mène à tout ça. Et c’est grand dommage!», fulmine-t-il. Et d’ajouter, «sincèrement, je crois que les 15 jours fériés peuvent être ramenés à 6, voire 7 jours
D’abord les fêtes essentielles pour les Chrétiens, c’est Noël et Pâques et pour les Musulmans, c’est Korité et Tabaski et pour le reste est normalement négociable». «Dans ce pays, on ne doit pas accepter que toute une entreprise ferme pendant deux ou trois jours au motif que nous sommes en fête. Normalement, on doit s’organiser de façon à ce que le travail dans les usines puisse continuer», a-t-il indiqué. Selon lui, «dans une entreprise lorsqu’il y a Magal qu’on permette aux Mourides d’y aller et le reste des Tidianes, Chrétiens et autres, vont assurer, voire au pire des cas autoriser seulement une partie des Mourides s’il y a plus de Mourides. Et le reste, pour la prochaine édition, on installe la rotation. Bref, je préfère que l’entreprise travaille à 70, 80% qu’elle ferme totalement».
Se voulant convainquant, il s’interroge : «Imaginez, les pertes en une journée dans les entreprises de ciment, de sucre… pour les besoins du Magal ou du Gamou, alors que la culture occupe 40% seulement. Donc, deux jours de Magal ou deux jours de Gamou ne nécessitent vraiment pas qu’on réduise l’activité économique à 60%, voire moins. Ce mal est donc, dans les méthodes et cultures de travail au Sénégal. Et ça, seuls les pouvoirs publics, opérateurs économiques, et culturels peuvent ensemble travailler à y mettre fin.». Parce qu’ «en définitive, seule l’économie fait bouger les chose!», dira-t-il.
RETOUR A L’ORTHODOXIE
Pour se défaire de ces mauvais comportements qui s’enlisent et compromettent notre développement, l’économiste préconise le retour à l’orthodoxie: «Nous courons derrière n’importe quoi. Nous sommes dans tout et rien à la fois. Et quand il y a fête, tout le monde est content! Ce qui montre notre degré de paresse. Donc, il faut revoir tout ça et revenir à une orthodoxie pour mieux travailler, encore mieux travailler». Rappelons que les jours fériés, chômés et payés sont au nombre de onze dont trois fixés d’autorité par la Loi n° 74-52 du 4 novembre 1974 modifiée. Il s’agit du 4 avril ou fête nationale, de la journée du 1er mai et de la Tamkharit qui fut consacrée grâce au député Maire de Louga Mansour Ndiaye Bouna avec la Loi n° 83-54 du 18 février 1983
LE REFUS DE L’INHUMATION À DES PERSONNES DÉCÉDÉES DU COVID-19 À LA UNE
Dakar, 29 mai (APS) – Le phénomène du refus de l’inhumation à des personnes décédées du Covid-19 est un des sujets liés à la pandémie du nouveau coronavirus traités par les quotidiens reçus vendredi à l’APS.
Enquête ouvre sur l’opposition ‘’violente’’ à l’inhumation des morts de covid-19 et affiche à la Une ‘’Le virus d’outre-tombe’’.
’’La psychose liée au coronavirus continue même jusqu’ après la mort. En effet, les Sénégalais, en particulier ceux qui vivent dans la banlieue dakaroise, ne diront pas le contraire. Des populations des localités de Malika et Diamaguène Sicap-Mbao se sont opposées, dernièrement, à l’inhumation de victimes de la Covid-19. A Malika, au-delà d’interdire l’accès du cortège funèbre au cimetière, les voitures des sapeurs-pompiers ont été caillassées et des agents blessés’’, souligne le journal.
Le quotidien L’As soutient que ‘’les populations qui ont saccagé les ambulances des secouristes avant-hier à Diamaguène pour s’opposer à l’inhumation d’un mort du covid-19 dans leur cimetière vont devoir payer cher leur ignoble attitude’’.
’’D’après des sources de L’As, quatre parmi les instigateurs de cette rébellion ont été interpellés et placés en garde-àvue par la Police de Diamaguène Sicap Mbao’’.
Dans L’Observateur, Cheikh Ibrahima Niang, socio-anthropologue explique que ‘’le refus de l’inhumation à un mort du COvid-19 donne une idée de l’étendue de la panique’’.
Sur le plan de l’évolution de la maladie, Le Témoin note que le nombre de décès ‘’monte à 41, 95 personnes testées positives’’, jeudi.
‘’C’est comme si le coronavirus n’attendait que l’assouplissement des mesures de confinement pour accélérer de plus belle la cadence des contaminations ! En effet, alors que le virus était contenu dans des proportions presque insignifiantes de son apparition dans notre pays le 02 mars dernier jusqu’au 11 mai, date à laquelle le président de la République a annoncé un déconfinement partiel, il a, depuis lors, commencé une folle chevauchée’’, souligne le journal.
Source A parle de ‘’chiffres +tragiques+’’ du Covid-19 au Sénégal. ‘’L’inquiétude continue de gagner les esprits des Sénégalais, à cause de la multiplication des cas de décès notés ces derniers jours (…) La preuve, hier, le Ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé deux décès supplémentaires, portant le total à 41, depuis le début de l’épidémie’’, souligne Source A.
Selon les chiffres officiels, 3348 cas positifs sont recensés, depuis le 2 mars, dont 1686 patients guéris, 41 cas de décès, 1 et 1620 sous traitement, note le journal.
Le Quotidien parle d’’’état de stress’’ et relève que le Sénégal ‘’franchit la barre des 40 morts’’.
Avec 70 % des cas positifs, ‘’Dakar (est la) capitale du virus’’, dit WalfQuotidien.
Le Soleil signale que, dans le cadre de la relance des économies, le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall a lancé un appel au G20 en faveur de l’Afrique.
Macky Sall, selon Sud Quotidien, est ‘’interpellé’’ de ‘’toutes part’’ au sujet de l’état d’urgence et du couvre-feu en vigueur depuis le 23 mars.
La Tribune souligne que ‘’d’ici quelques jours, le Sénégal aura vécu trois mois sous état d’urgence assorti de couvre-feu’’ pour ‘’circonscrire l’épidémie’’.
’’Cependant, du 23 mars dernier à nos jours, force est de reconnaître que le nombre de cas contacts comme le nombre issu de la transmission communautaire a fortement grimpé, malgré le nombre de personnes considérées comme guéries. Face à une telle situation, et malgré les mesures d’assouplissement récemment prises par le +général+ en chef, tout peut nous conduire à une prorogation du couvre-feu. Mais, dans quelles conditions ?’’, lit-on dans le journal.
LE SECTEUR INFORMEL SONNE LA CHARGE
Reportage auprès de ces gens qui vivent le calvaire depuis l’instauration de l’état d’urgence assorti de couvre-feu, dépourvus d’aide alimentaire d’urgence et non attributaires de l’énigmatique fonds d’aide de l’Etat aux ménages dits vulnérables
Awa SECK et Ousmane GOUDIABY |
Publication 29/05/2020
A quelques encablures de la date butoir du 02 juin, devant consacrer la fin de la prolongation de l’état d’urgence, les travailleurs du secteur l’informel, plus connus sous le sobriquet des « gorgorlus », sont unanimes pour dire que le chef de l’Etat doit lever définitivement les mesures de restrictions afin de leur permettre de reprendre le travail comme avant. Reportage auprès de ces personnes qui vivent le calvaire depuis l’instauration de l’état d’urgence assorti de couvre-feu, dépourvus pour la plupart d’aide alimentaire d’urgence et non attributaires de l’énigmatique fonds d’aide de l’Etat aux ménages dits vulnérables.
L’état d’urgence assorti d’un couvre-feu proclamé par le chef de l’Etat, le 23 mars, et prorogé le 04 avril dernier est un casse-tête pour le secteur informel. Les acteurs dudit secteur éprouvent d’énormes difficultés pour joindre les deux bouts. D’autant plus que la plupart d’entre eux sont des soutiens de famille. Il est 13 heures à Fass, plus particulièrement, ASC Fass, sur la rue qui mène vers le boulevard Doudou Ndiaye Coumba Rose, un gérant de Dibiterie du nom de Aminou Abdra Ouhou se veut catégorique sur les dommages collatéraux de l’état d’urgence et du couvre-feu. « Pour le commerce en tout cas, c’est le calvaire…Il n’y a pas assez de clients à cause du couvre-feu. Ce n’est pas comme avant où tout allait bien pour nous qui sommes dans les restaurants. Avant, on recevait les clients à n’importe quelle heure la nuit, car beaucoup travaillent dans la journée. Mais à présent, avec la pandémie et les nouvelles règles de vie, les clients viennent peu. C’est pourquoi d’ailleurs, comme vous pouvez vous-même le constater avec moi, beaucoup ont fermé parce que les choses ont beaucoup ne marchent plus ». Et d’asséner, de manière convaincue que «C’est la cause pour laquelle nous demandons effectivement, si possible, une levée intégrale des mesures restrictives telles que l’état d’urgence et le couvre-feu, tout en réitérant toujours aux gens le respect des mesures barrières ».
Et d’arguer avec force conviction : « Parce que cela a beaucoup perturbé le travail. Avec les mesures restrictives, nous sommes confrontés à des problèmes pour payer la location de nos locaux ». A quelques encablures, Moussa, un mécanicien de son état, basé près de la Place de la Nation (Colobane), demande face à l’état d’urgence, que le secteur informel soit pris en compte en ce qui concerne le fonds d’aide aux impactés. Non sans inviter l’Etat à mettre fin à toutes les mesures restrictives. C’est ainsi qu’il déclare : « Nous avons durement ressenti les conséquences des mesures de l’Etat d’urgence et du couvre-feu. Mais nous n’y pouvons rien, puisque c’est une épreuve que nous a mise le Tout-Puissant. Nous ferons que Allah pour qu’il nous en épargne une bonne fois pour toutes. Parce que le travail n’avance pas. Vous voyez, depuis ce matin, je n’ai reçu que deux clients, c’est difficile. C’est pourquoi, moi, ce que je demande au chef de l’Etat, c’est de vraiment nous inclure dans l’aide aux impactés de Covid-19, parce que nous du secteur informel, on devrait nous prendre en compte sur cette aide. Parce que nous estimons que nous faisons partie des impactés. Nous souhaitons effectivement que le 02 juin, la date où devrait normalement prendre fin l’état d’urgence, le président nous libère, afin qu’on puisse mener à bien notre travail quotidien d’alors ». Et d’insister : « Il doit nous libérer en levant ces mesures bien que préventives mais aussi contraignantes surtout dans la marche quotidienne de notre activité».
«C’EST LA CATASTROPHE»
De l’autre côté, au rond-point Colobane, un jeune homme, commerçant de la place pour laquelle nous préférons garder l’anonymat fulmine : « je pense que le chef de l’Etat doit lever l’état d’urgence et le couvre-feu, ça n’a pas d’importance. Nous tous, 20 heures déjà nous trouve chez nous. Le Sénégal ne peut pas supporter ces genres de mesures comme l’état d’urgence et autre sur deux, ou trois mois. C’est la catastrophe, comme vous le constatez déjà actuellement avec les cantines fermées par ci, les chauffeurs immobilisant leurs véhicules par là et quémandant de quoi nourrir leur famille par-là, à cause de la situation qui prévaut aujourd’hui. Je pense que comme l’a si bien dit le Docteur Pape Moussa Thior, il faut «laisser les gens circuler», vaquer leurs préoccupations quotidiennes et si jamais quelqu’un ressent quelque chose, qu’il aille à l’hôpital. C’est la raison pour laquelle encore une fois, je demande au président de la République de lever l’état d’urgence une bonne fois pour toutes, parce que les gens sont fatigués alors qu’on ne leur vient en aide aux gens »
QUESTION DE SURVIE FACE A UNE PRECARITE ABSOLUE
A Aladji Pathé, une localité sise à Keur Massar, la plupart des activités menées dans ce lieu marche à pas de tortue depuis l’installation de l’état d’urgence assorti du couvre-feu. Ce semi confinement pose un véritable problème à ces travailleurs qui vivent dans une précarité absolue. C’est le cas de ce vendeur de Tangana. A 16h déjà, Adjibou Diallo épluche les pommes de terre. A cause du couvre-feu, il a aménagé ses horaires de travail de 17H à 20h au lieu de 19H à 1H du matin par peur de sombrer totalement dans la faillite. «Au début du couvre-feu, j’avais décidé de ne plus vendre le soir pour me conformer aux règles établies, mais je ne m’en sortais pas et la quasi-totalité de mes clients ne venaient plus par peur de choper le virus », explique-t-il.
Son seul souhait aujourd’hui est l’annulation effective du couvre-feu : « si le couvre-feu persiste, je ne vais plus tenir. Bien vrai que je reconnais que la maladie est bien présente à Keur Massar, là on n’en disconvient pas mais l’Etat doit prendre en compte la vulnérabilité des gorgorlus comme moi qui assurent la dépense quotidienne au jour le jour. Le président doit choisir entre nous laisser vaquer librement à nos occupations ou nous enfermer dans la famine parce que c’est une question de survie ».
Et de poursuivre : « J’ai déjà deux mois d’arriérés de location, ce qui ne m’est jamais arrivé auparavant. Vraiment, si ça continue comme ça, nous les moins lotis, nous allons tous mourir comme des mouches », se désole-t-il. Les appuis de fonds octroyés aux acteurs du secteur informel sont quasi-inexistants pour ceux qui travaillent dans le secteur informel. Une situation révoltante qui pousse les petits commerçants de cette localité à braver l’heure du couvre-feu fixé à 20heures désormais. C’est le cas d’Ami Niang, une vendeuse de Thiéré (couscous au mil) et de Fondé (bouillie de mil). Pour elle, nourrir sa famille est la chose la plus importante à ses yeux, quitte même à attraper le virus : « Je me suis confinée trois jours avant de reprendre. Je ne pouvais plus continuer. Je n’ai vu ni aide alimentaire ni autre chose, aucune considération pour nous les pauvres, c’est juste une affaire de politique politicienne», peste-t-elle. Avant de conclure : « nous ne quémandons pas, nous exhortons tout simplement le président Macky Sall de lever le mot d’ordre le 02 juin, car il est vraiment temps d’autant plus que les mesures établies jusqu’ici n’ont eu aucun effet ».
MACKY SALL INTERPELLÉ DE TOUTES PARTS
Le président de la République va-t-il encore céder une autre portion de la stratégie de lutte contre la pandémie du nouveau coronavirus au Sénégal ?
Après l’assouplissement des mesures de restriction prises dans le cadre de la lutte contre la propagation de la Covid-19 au Sénégal, avec la réouverture des lieux de culte et de commerce du fait de la pression de certains religieux et opérateurs économiques, le président de la République se retrouve face à un nouveau défi. Au cœur de la nouvelle bataille d’opinion menée par certains acteurs de la société civile ou acteurs du transport, on retrouve la requête pressante de lever la mesure d’état d’urgence assortie d’un couvre-feu, décrétée par le chef de l’Etat le 23 mars dernier.
L e Président de la République, Macky Sall, va-t-il encore céder une autre portion de la stratégie de lutte contre la pandémie du nouveau coronavirus au Sénégal ? En effet, après avoir reculé face à la forte pression des acteurs religieux et économiques qui l’ont obligé à revenir sur certaines des restrictions liées à l’état d’urgence, voilà que le président de la République est encore rattrapé, pour ne pas dire acculé, par une autre situation de contestation de sa mesure d’état d’urgence assorti de couvre-feu. Cette dernière est animée pour certains acteurs du transport public. En effet, après plus deux mois sans travail, les transporteurs réclament purement et simplement la levée de l’Etat d’urgence décrété le 23 mars alors que toutes les statistiques liées à cette maladie ont presque doublé : 3348 cas positifs dont 1686 guéris et 41 décès.
A Ziguinchor, chauffeurs et transporteurs, fustigeant l’exclusivité accordée à la société de transport Sénégal Dem Dikk pour le transport des enseignants vers leurs lieux de services, sont allés même jusqu’à donner un ultimatum à l’Etat pour lever toutes les interdictions de circulation. A défaut, ils menacent «de gré ou de force, de rouvrir la gare routière» à partir du 2 juin prochain. Il faut dire cependant que ces acteurs ne sont les seuls à prêcher la fin de l’état d’urgence au Sénégal. De plus en plus, des acteurs de la société civile élèvent la voix pour demander également la fin de cette mesure d’exception.
Dans un entretien accordé à Sud quotidien, le 20 mai dernier, le directeur exécutif d’Amnesty Sénégal, Seydi Gassama, affirmait ainsi que «le mieux pour le Sénégal, c’est de mettre fin à ce couvre-feu». «Si on fait l’analyse de la situation actuelle de l’épidémie au Sénégal, toutes les mesures qui ont été prises par l’Etat récemment, notamment la réouverture prochaine des classes, la levée de l’interdiction d’ouverture des marchés, les lieux de culte et les allègements apportés dans la circulation des transports publics dans la région de Dakar, nous estimons que le couvre-feu doit être levé», avait-il souligné pour justifier sa position.
Et de poursuivre : «Les principaux mouvements de population se font pendant le jour. C’est pendant le jour que les marchés sont ouverts. C’est pendant le jour que les populations se déplacent, c’est pendant le jour que les mosquées et les écoles vont être ouvertes. Il y a très peu de mouvements de population pendant la nuit. Donc, maintenir ce couvre-feu qui est coûteux du point de vue de sa mise en œuvre, est inopportun». Abondant dans le même sens, le Secrétariat exécutif national du collectif Frapp France Dégage de l’activiste Guy Marius Sagna dans une déclaration rendue publique à la suite de l’annonce de la reprise des cours par le chef de l’Etat, demandait également entre autres le retrait de la loi d’habilitation et la fin de l’état d’urgence non sans inviter le Conseil des ministres et l’Assemblée nationale à reprendre les classes avant les enfants.
Toujours sur la liste des personnalités et organisations de la société civile qui ne veulent plus de la situation d’exception actuelle, figure Alioune Tine, Fondateur d’Afrikajom Center et ancien Secrétaire général de la Raddho. Dans un tweet publié le 27 mai dernier sur la pagaille notée constatée lors de la première journée d’organisation du retour des personnels enseignants à leurs postes, un tweet intitulé «Lever l’état d’urgence», il a demandé plus de cohérence à l’Etat. «Il faut être cohérent, on ne peut pas décider du retour progressif à une situation normale tout en maintenant une situation d’exception avec l’état d’urgence et le couvre-feu.
Le résultat, c’est le chaos», avait-il dit. Il faut dire que, si depuis son indépendance en 1960, l’Etat du Sénégal a eu à faire face à trois situations d’état d’urgence, cette dernière décrétée depuis le 23 mars dernier par le Président Macky Sall dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus dans le pays restera certainement gravée dans les annales de la République. Et ce, non pas à cause des raisons qui ont conduit le chef de l’Etat à la mettre en œuvre mais plutôt à cause de la gestion chaotique du pouvoir en place qui a fini non seulement à porter un coup à l’autorité de l’Etat mais aussi à anéantir tout espoir d’atténuer l’impact du virus mortel de Covid-19 dans le pays.
«AUCUNE DÉCISION NE SERA PRISE DANS L'IMMÉDIAT»
Dans un entretien accordé jeudi 28 mai, à Deutsche Welle (chaine allemande), le président de la CAF, Ahmah, a estimé que le débat sur un report de la CAN 2021 est prématuré
Le président de la Confédération africaine de football Ahmad, a déclaré qu’aucune décision de report ne sera prise dans l’immédiat pour la CAN 2021 qui se déroulera du 19 janvier au 6 février prochain au Cameroun. Dans un entretien accordé hier, jeudi 28 mai, à Deutsche Welle (chaine allemande), le président de la CAF, a estimé que le débat est prématuré. Le patron du football africain reste plus préoccupé par la recherche de solutions pour terminer les éliminatoires.
Le Président Ahmad a déclaré qu’aucun report ne sera pris dans l’immédiat à propos de la CAN 2021 prévue du 19 janvier au 6 février 2021 au Cameroun. Dans un entretien hier, jeudi 29 mai, sur Deutsch Welle (chaine allemande) et rapporté par le site dzfoot, le patron du football africain soutient que la CAF est plus préoccupée à trouver des solutions afin de terminer les éliminatoires qu’autre chose. «Personne n’a imaginé que nous allions vivre cette situation et une telle crise due à un virus d’une ampleur inimaginable. Aucune planification, ni prévision n’a été faite. Tous les pays du monde sont victimes de l’épidémie», a-t-il déclaré. Le président de la Caf a estimé que le débat pour un report est prématuré. «Pour nous, il est trop tôt pour parler ou se prononcer sur la suite des compétitions. Aujourd’hui, la priorité, c’est de se concerter avec les associations membres et avec la FIFA pour trouver des solutions afin de soutenir le football au niveau des clubs, des fédérations ainsi que des équipes nationales», soutient il.
Et d’ajouter : «Avant de parler de la CAN, il faut voir où en sont les qualifications. Nous avons terminé deux journées sur six. C’est à nous tous de voir, moi je ne souhaite pas en tant que responsable d’anticiper. On est presque au mois de juin. La question qui se pose est de savoir s’il est possible de terminer les éliminatoires?». Face à l’incertitude qui plane sur la reprise des compétitions et les risques liés à la Covid-19 toujours présents, des nombreuses voix se sont élevées et déclarent être favorables à un report de la CAN.
A l’image de Me Augustin Senghor, membre du Comité exécutif de la CAF et président de la Fédération sénégalaise de foot. «Nous avons besoin de plusieurs fenêtres FIFA pour terminer les qualifications. Et si nous ne jouons pas en juin ou en août, je pense qu’il sera impossible de jouer la CAN en janvier», déclarait-il