Quelle lecture faites-vous de cette guerre des offres?
Je trouve cette guerre des offres très normale dans la mesure où nous sommes dans un environnement fortement concurrentiel. Les opérateurs ont intérêt à rivaliser d’imagination pour tirer le meilleur profit dans leur démarche de recrutement de nouveaux clients. Toujours est-il que le rapport qualité/prix doit être au rendez-vous pour chaque offre. Le régulateur demande à un opérateur de suspendre ses offres illimix.
Quelle lecture vous en faites?
Je pense que la sortie du régulateur est insensée. Le communiqué qu’il a diffusé ne précise aucun fondement règlementaire ou juridique. Si le régulateur affirme le contraire, on aimerait bien qu’il l’énonce. La preuve, l’opérateur incriminé a pris au mot la demande du régulateur en promettant seulement la poursuite des discussions. Donc je ne vois aucune obligation pour lui de surseoir à ses nouveaux tarifs. Si le régulateur avait bien joué son rôle, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Aucun opérateur ne peut lancer une nouvelle grille tarifaire sans l’en informer. Cela veut dire que l’opérateur en question a d’abord obtenu un feu vert avant d’informer ses clients. Mais cela n’empêche pas le consommateur de se plaindre et de saisir l’autorité chargée d’assurer sa défense. Si le régulateur reçoit des plaintes des consommateurs, il a l’obligation de se pencher dessus et de trancher, mais toujours en application de la réglementation en vigueur.
Cette guerre ne montre-t-elle pas que les prix pratiqués peuvent être encore plus bas?
Cela dépend du type d’offre. Prenez par exemple les énormes promotions que les opérateurs proposaient, il y a quelques années. À un moment donné, on avait tous compris que les tarifs en vigueur pendant les périodes de promotion pouvaient être les vrais tarifs à appliquer sur le marché. Le régulateur a donc pris une décision en 2019 pour un meilleur encadrement de ces promotions. Nous sommes dans un marché dicté par la loi de l’offre et de la demande. Lorsqu’en octobre 2019, Tigo qui venait de changer de nom pour devenir Free avait une offre tarifaire alléchante, Orange était obligé de s’aligner un mois plus tard. C’est cela qui fait le charme de la concurrence. La toute-puissance de orange ne fausse-t-elle pas les règles de la concurrence ? Nous sommes dans un marché où on a l’impression de vivre un duopole. L’opérateur Free, challenger d’Orange, peine à faire évoluer ses parts de marché depuis pratiquement une décennie. Pendant ce temps, Expresso se plaît dans sa position de dernier du classement. Si ces deux opérateurs n’investissent pas massivement dans la qualité de leurs réseaux, ce sera le rapport qualité/prix qui restera de mise et donc malgré le coût élevé de certains forfaits, beaucoup de clients préféreront rester chez Orange.
OFFRES ILLIMIX, LES DESSOUS D’UNE BATAILLE DÉSÉQUILIBRÉE
La bataille des offres a toujours miné le secteur des télécommunications, mais depuis un certain temps, elle apparaît sous un visage qui ne lui était pas connu jusqu’ici.
La bataille des offres a toujours miné le secteur des télécommunications, mais depuis un certain temps, elle apparaît sous un visage qui ne lui était pas connu jusqu’ici. Entre des offres décriées, un régulateur jugé parfois laxiste, beaucoup d’acteurs et experts des télécommunications soupçonnent une concurrence déloyale au détriment des challengers de l’opérateur leader, orange.
C’est l’opérateur Free qui a ouvert le bal des offres illimix à prix relativement bas. Une entrée fracassante qui n’a pas manqué de susciter la riposte de son concurrent principal Orange. L’opérateur leader met sur le marché des offres qui elles aussi épousent les attentes des consommateurs. Plus tard, c’est Expresso qui s’y mettra. Même s’il n’a pas connu le même succès, il aura eu le mérite de suivre la tendance. Une bataille féroce s’installe alors sur le marché. Professeur au Cem Dalifort, Babacar Gaye s’en délecte. « Cela veut dire que les prix pratiqués jusqu’ici ne sont pas justes. Je suis persuadé qu’ils peuvent encore mieux faire. Mais en attendant, on en profite. J’ai deux puces, et je ne me plains pas », se réjouit-il.
Etudiant en Marketing à Itecom, Mbaye Diagne ne cache pas lui aussi son satisfecit. Entre ses revenus quasi nuls et un besoin constant d’être connecté, il fallait une offre adaptée. Il l’a trouvée grâce à cette bataille des offres. C’est tant mieux», dit-il d’un sourire narquois. Mais pendant que les consommateurs se délectaient de ces nouvelles offres, l’opérateur leader débarque avec de nouvelles offres qui ne semblent pas répondre aux attentes des consommateurs. C’est du moins ce qui ressort des différentes réactions sur la toile et de la part des associations consuméristes. De nouvelles offres que le Directeur général de Sonatel a tenté d’expliquer. «Contrairement à ce qui est dit, nous avons un mouvement qui s’inscrit dans les baisses tarifaires. Nous sommes dans une période assez particulière, avec la Covid, où nous avons montré notre engagement à accompagner l’Etat et nos clients dans cette période difficile. Pendant la période Covid, on avait mis sur le marché des offres spécifiques, dénommées offres Covid pour une partie de nos clients qui sont sur Kirène. Nous avons remarqué que ces clients qui ont le pouvoir d’achat le plus faible avaient commencé à décrocher. Ces offres Covid ont été lancées dans une période spécifique avec l’autorisation de l’Artp. Et la fin de l’état d’urgence nous a amenés, sur autorisation de l’Artp, à retirer ces offres. Et il était urgent pour nous d’apporter une réponse pour ces clients», a-t-il expliqué à la presse.
L’ARTP LAXISTE OU DEPOURVUE DE POUVOIR DE SANCTION ?
Malgré ces explications, les contestations continuent de pleuvoir. Allant jusqu’à pousser le gendarme des télécommunications, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) à sortir de son silence. Alors qu’Orange dit avoir lancé ses offres sur autorisation du régulateur, ce dernier, dans un communiqué, semble se rétracter. «L’Artp demande à Orange Sonatel de surseoir aux nouvelles offres mises sur le marché, le 22 juillet 2020», a-t-elle écrit dans un communiqué. Selon cet expert en télécommunication qui a requis l’anonymat, il y a un double jeu qui ne dit pas son nom. « Selon le Code des communications électroniques de 2018, l’opérateur ne peut augmenter ses tarifs sans en informer au préalable le régulateur, dans un délai d’un mois avant l’entrée en vigueur des nouveaux tarifs. Donc, avant que les citoyens ne soient informés, l’Artp l’a été un mois avant et n’a pas jugé utile de «freiner» Orange. Il a fallu qu’il y ait une vague d’indignations pour que l’Artp sorte de son hibernation, non pas pour être ferme, mais pour solliciter une suspension. Parce que dans le communiqué, l’Artp ne donne pas injonction d’annuler, mais demande à Orange de Surseoir aux nouveaux tarifs. Et Orange semble ne pas s’en soucier », analyse-t-il. Pour Ndiaga Guèye, Président de l’Association sénégalaise des usagers des Tic (Asutic), dans ce cas de figure, il est important que l’Artp joue son rôle de régulateur. « Elle doit se prévaloir de ses pouvoirs règlementaires, en auto-saisine, qui lui permettent de prendre la décision d’annuler.
Pour rappel, par décision n°2019-015, l’ARTP a obligé en novembre 2019 l’opérateur Free Sénégal à retirer ses nouvelles offres du marché. Si un tel résultat est obtenu avec un opérateur qui n’a pas une puissance significative sur le marché, il faut savoir que l’autorité de régulation dispose de compétences et de prérogatives beaucoup plus contraignantes quand il s’agit d’un opérateur puissant. L’Asutic l’exhorte à aller dans ce sens», indique le communiqué. Pourtant d’après des sources dignes de foi, l’Artp n’a pas de pouvoir absolue de sanction contre un opérateur. «Il peut informer mais cela ne veut pas dire que c’est l’Artp qui donne l’autorisation d’augmenter. Le code des télécommunications numériques ne dit pas clairement que l’Artp dispose du pouvoir de sanctionner hic et nunc un opérateur qui augmente son prix» , explique-t-il.
LE REGULATEUR CAMPE SUR SA POSITION
Invité de l’émission Rfm Matin, le Directeur général de l’Artp Abdoul Ly s’est voulu clair. Le régulateur ne compte pas s’en arrêter là dans sa volonté d’inciter Orange à revoir ses dernières offres illimix qui ont suscité beaucoup de remous. «Même si l’Artp est à équidistance des opérateurs de télécommunications, les droits des consommateurs pour des services accessibles sont une préoccupation prioritaire pour le régulateur. J’ai rencontré les responsables de Sonatel Orange et les consommateurs pour trouver une solution. Après, j’ai demandé à l’opérateur d’arrêter ses nouvelles offres prises dans ce contexte difficile pour les consommateurs avec la crise de la pandémie ; ce n’est pas le moment de faire des offres décriées. Aucun opérateur n’a moralement le droit de faire ça», a-t-il décrié.
LES CAUSES DES CONFLITS AUTOUR DES EXTRACTIONS MINIÈRES
Vingt-quatre heures après le passage musclé des forces de l’ordre, le village de Tobène (dans la région de Thiès) est toujours sous tension.
Vingt-quatre heures après le passage musclé des forces de l’ordre, le village de Tobène (dans la région de Thiès) est toujours sous tension. En effet, une vive polémique entoure depuis quelques mois la délimitation des 6 hectares devant abriter la progression de la mine des Industries Chimiques du Sénégal (Ics). Selon Abdoul Aziz diop du Forum Civil, cette affaire de Tobène n’est que l’arbre qui cache la forêt, dans ces conflits récurrents entre populations riveraines et industries extractives.
Après Tobène, les forces de l’ordre ont investi hier le village de Macka Dieng. Une opération qui entre dans le cadre de la délimitation des 6 ha attribués aux Industries Chimiques du Sénégal (Ics). Vingt-quatre heures après, le village de Tobène est toujours sous tension. La mine des Ics devant progresser dans les champs des populations, un processus d’indemnisation est lancé en faveur des paysans impactés. Mais la pomme de discorde est la méthode d’évaluation des impenses. Les paysans ont opposé un niet catégorique et les forces de l’ordre ont été déployées pour empêcher toute velléité d’opposition. Les impactés restent campés sur leur position, en exigeant un barème d’indemnisation de 20 millions de francs Cfa par ha.
Et selon le front AAR Linou Bokk de Tivaouane, au moins 25 personnes dont le chef de village de Tobène ont été arrêtées dans cette affaire. Si l’ancien ministre Thierno Alassane Sall, par ailleurs président de la République des Valeurs (RV), parle d’une épidémie d’accaparement de terres communautaires en dépit de précédents sanglants (Casamance, Fanaye...), Abdoul Aziz Diop coordonnateur national adjoint du Forum Civil et coordonnateur régional de l’antenne de Thiès estime qu’il s’agit là de l’arbre qui cache la forêt, dans ces conflits récurrents entre communautés riveraines et entreprises extractives dans la région de Thiès.
Sur les causes de ces conflits, il liste «la violation flagrante des droits socio-économiques, environnementaux, etc. des populations, en contradiction avec les dispositions de l’article 94 du code minier de 2016, relatif au respect des droits humains ». Il s’y ajoute à ses yeux, l’application d’un régime d’indemnisation obsolète, comparé à la perte ou à la dépossession des moyens de survie (terres, champs, exploitations agricoles..) des populations, l’absence de voies de recours pour les populations victimes. Il note également l’absence de contrôle et de suivi régulier des obligations contractuelles des entreprises, la non-implication des élus locaux, ne serait-ce qu’à titre consultatif dans le processus d’octroi des contrats.
De l’avis d’Abdoul Aziz Diop, le dispositif mis en place souffre également de cadres de concertation souvent non inclusifs, d’absence de consensus sur le processus de délocalisation et d’indemnisation, de contrats souvent mal négociés au profit des entreprises.
Selon lui, les conséquences de tels manquements sont marquées par ces conflits récurrents entre les entreprises extractives et les populations riveraines impactées. Il indique que c’est parce que les populations sont souvent mises devant l’épreuve de la perte de moyens de subsistance et de survie face au paradoxe de l’abondance avec des entreprises prospères et des communautés pauvres, de l’instabilité dans les zones d’exploitation. Et à cela s’ajoute une politique de « responsabilité sociétale des entreprises non contraignante et qui ne répond pas souvent aux attentes et priorités des communautés impactées ». Abdoul Aziz Diop coordonnateur national adjoint du Forum Civil et Coordonateur Régional de l’antenne de Thiès a par ailleurs dégagé des pistes de solutions, en insistant sur la nécessité d’avoir un régime juridique sur les compensations, à la place des indemnisations.
Pour lui, il y a aussi lieu de « renégocier ou revisiter le contrat de certaines entreprises extractives comme les Industries Chimiques du Sénégal (ICS), pour un rééquilibrage au profit de l’Etat et des collectivités territoriales riveraines impactées ». Il y ajoute la piste d’user de « voies de recours juridictionnelles et non juridictionnelles pour les populations victimes, pour qu’elles passent de l’indignation à l’action intelligente et pacifique, l’effectivité des différents fonds prévus par les différents codes au profit des collectivités et communautés impactées ». Pour Thierno Alassane Sall, « le recours à la force publique contre des communautés villageoises prouve que l’État a choisi son camp ».
LA BANQUE MONDIALE RECOMMANDE LA PROTECTION DU CAPITAL HUMAIN APRES LA COVID-19
Le groupe de la banque mondiale a publié hier le rapport 2019 sur l’évaluation des politiques publiques et des institutions en Afrique (CpIa)
Le groupe de la banque mondiale a publié hier le rapport 2019 sur l’évaluation des politiques publiques et des institutions en Afrique (CpIa). À cet effet, l’institution, dans sa note globale, soumet à la région de l’Afrique subsaharienne une batterie de recommandations parmi lesquelles la protection du capital humain après la covid-19.
Selon le groupe de la Banque Mondiale, les pays de l’Association internationale de développement (IDA) en Afrique subsaharienne devraient mettre en œuvre des politiques visant à protéger le capital humain après la covid-19. Cette recommandation est issue du rapport 2019 sur l’Évaluation des politiques et des institutions en Afrique (CPIA) rendue publique par l’institution.
Le document indique en effet que la pandémie de COVID-19 aura probablement des effets néfastes sur le capital humain en raison des perturbations causées à des services de santé essentiels, des pertes de revenus et des mesures de fermeture des établissements scolaires. « Pour un grand nombre de pays IDA en Afrique subsaharienne, la lutte contre la pandémie aura pour conséquence de détourner des ressources publiques au détriment d’autres services de santé essentiels, en raison d’une marge de manœuvre budgétaire limitée », rapporte le document
D’autant plus, rappelle le même document, que pour la plupart de ces pays, la mise en place de mesures de confinement a imposé la fermeture des écoles et entraîné des pertes de revenus chez les familles pauvres qui travaillent dans l’économie informelle et sont privées de ce fait d’une protection sociale. Aussi, d’après le rapport, l’interruption des services de santé maternelle et infantile, en particulier, risque de se traduire par une hausse des décès chez les enfants de moins de cinq ans. « Les estimations indiquent que la fermeture des établissements d’enseignement a concerné environ 252 millions de jeunes dans l’ensemble de la région, ce qui devrait détériorer encore davantage le niveau des apprentissages », souligne la source.
Le rapport de l’institution révèle en outre que les perturbations infligées à des services de santé et d’éducation essentiels ont mis en péril la capacité des pays IDA d’Afrique subsaharienne à se doter du capital humain indispensable à leur développement. Et selon le document, en s’attachant à préserver leur capital humain aujourd’hui, ces pays seront en mesure de se rétablir et de poursuivre leur croissance après la pandémie. Et pour cela, souligne le document de l’institution de Bretton woods, ils devront mettre en œuvre des politiques visant à soutenir les ménages vulnérables, protéger les moyens de subsistance, garantir l’accès à l’éducation et renforcer la connectivité numérique.
Le rapport du groupe de la Banque Mondiale recommande par ailleurs aux pays subsahariens de veiller au renforcement de leur système de santé. Le document renseigne en effet que du fait d’une faible couverture sanitaire, de l’insuffisance des dépenses publiques dans la santé et du niveau élevé des coûts supportés par les patients, les pays de l’Association internationale de développement (IDA) d’Afrique subsaharienne ont du mal à faire face à la pandémie de COVID-19.
Selon toujours ledit rapport, les systèmes de santé d’Afrique subsaharienne accusent globalement de graves lacunes en matière de capacités de soins dans les dispensaires et les hôpitaux, de déploiement des personnels soignants, d’accès aux soins et de pratiques de lutte contre les infections. « Ils présentent dans l’ensemble des failles importantes dans leur capacité à prévenir, détecter et répondre à une situation d’urgence sanitaire», d’après le document.
LES MEDECINS CONTRACTUELS EXIGENT LEURS RENOUVELLEMENTS POUR RESTER DANS LES CTE
A quoi jouent les autorités du ministère de la Santé ? Cette question vaut son pesant d’or, puisqu’au moment où le coronavirus fait des ravages au Sénégal, elles n’ont pas daigné renouveler le contrat des médecins contractuels
Au moment où la propagation de la maladie du coronavirus connaît une progression vertigineuse, les contrats des 83 médecins contractuels déployés dans les Centres de traitement des Epidémies (Cte) ont expiré depuis le 09 août passé. Et bizarrement, les autorités sanitaires traînent les pieds pour le renouvellement de ces contrats.
A quoi jouent les autorités du ministère de la Santé ? Cette question vaut son pesant d’or, puisqu’au moment où le coronavirus fait des ravages au Sénégal, elles n’ont pas daigné renouveler le contrat des médecins contractuels. Un contrat qui est d’une durée de 03 mois renouvelables. Actuellement, les médecins contractuels travaillent sans contrat et cela risque de compliquer davantage la stratégie de riposte face à la Covid-19.
Selon leur coordonnateur, Dr Ousseynou Sarr, 82 médecins contractuels sont déployés dans les différents Centres de Traitement des Epidémies (Cte), notamment à Dalal Jamm, au Hangar de Yoff, à Kaolack, à Ziguinchor et au Novotel. Il n’y a que le Cte de Diamniadio qui n’avait pas de médecins contractuels. «La durée du contrat était de trois mois renouvelables. Nous avons saisi le ministère, mais nous n’avons pas trouvé d’interlocuteurs», se désole-t-il tout en trouvant cette situation déplorable, surtout en cette période de crise sanitaire. «Nous avons l’information selon laquelle ils attendent que les chefs de service des Cte écrivent une note pour émettre le souhait de nous reconduire. Mais cela devait être fait depuis longtemps, car ils savaient que les contrats allaient se terminer le 09 août», indique Dr Ousseynou Sarr.
En tant que médecin traitant dans les Cte, il a été interpellé sur la hausse des cas issus de la transmission communautaire. La réponse, selon lui, se trouve dans le fait que les gens ne respectent plus les mesures. «Certains mêmes ne croient pas à l’existence de la maladie.» Par ailleurs, le ministère de la Santé a annoncé hier, lors de son point journalier, que sur 1 730 tests réalisés, 153 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 8,54%.
Il y a eu 47 cas contacts et 106 cas issus de la transmission communautaire. Ziguinchor 11, Bignona 7, Mbour 7, Almadies 6, Saint-Louis 6, Kédougou 5, Kolda 4, Thiès 4, Dakar Plateau, Kaolack, Khombole, Hlm, Maristes, Medina, Ouakam ont 3 cas ; Dieuppeul, Hlm Grand Yoff, Keur Massar, Liberté, Richard-Toll, Tivaouane ont 2 cas ; Ben Tally, Bopp, Bounkiling, Centenaire, Cité Fayçal, Diouloulou, Fann Hock, Grand Yoff, Guédiawaye, Mékhé, Mermoz, Ouest Foire, Oussouye, Patte d’Oie, Popenguine, Rufisque, Sacré-Cœur, Sicap Baobab, Sokone, Thiadiaye, Touba, Yoff et Vélingara ont respectivement un cas.
Les services de réanimation accueillent 51 patients dont l’état clinique est jugé grave. 02 nouveaux décès ont été enregistrés au cours de la journée du mercredi. Par ailleurs, 49 patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris.
A la date d’hier, le Sénégal a recensé 11 740 cas positifs dont 7 572 guéris, 244 décédés et donc 3 923 sous traitement.
LA REPRISE DU DIALOGUE NATIONAL SE PREPARE ACTIVEMENT
Les choses pourraient reprendre progressivement dans les prochaines 48 heures. Un agenda de travail est en cours d’élaboration et il sera divulgué prochainement
Les complaintes des différents acteurs du dialogue national ne sont pas entrées dans l’oreille d’un sourd. Famara Ibrahima Sagna et son équipe préparent activement la reprise. Et il n’est pas exclu que les choses redémarrent progressivement dans les 48 heures à venir.
Depuis le 23 mars 2020, toutes les activités relatives au dialogue national ont été suspendues. La pandémie de Covid-19 a sapé la dynamique enclenchée par Famara Ibrahima Sagna et son équipe. Le président du Comité de pilotage était resté pendant une longue période sans prendre fonction, réclamant une installation officielle.
A peine cette formalité effectuée et les commissions formées, l’épidémie liée au nouveau coronavirus est venue interrompre les travaux. Cependant, à la fin de l’état d’urgence et malgré l’appel du chef de l’Etat demandant aux Sénégalais d’apprendre à vivre avec le virus, le Dialogue national est toujours resté dans l’hibernation. Pendant ce temps, toutes les activités gouvernementales avaient repris. Les acteurs politiques avaient d’ailleurs fait des sorties pour attirer l’attention sur l’étroitesse des délais afin de tenir les élections législatives et l’urgence de procéder à l’audit du fichier et à l’évaluation du processus électoral. Et cela a eu pour effet de faire bouger les lignes. Puisque les membres du Comité de pilotage du Dialogue national ont très vite entamé des tractations pour voir comment reprendre les travaux en tenant compte de la nouvelle donne, c’est-à-dire la menace liée à la Covid-19.
Et selon nos informations, les choses pourraient reprendre progressivement dans les prochaines 48 heures. En tout cas, un agenda de travail est en cours d’élaboration et il sera divulgué prochainement. Il faut relever par ailleurs que depuis l’installation officielle du Comité de pilotage, plusieurs actes ont été posés. Après l’élaboration d’un calendrier de travail et d’un Règlement Intérieur, il a été mis en place les différentes commissions thématiques. Mais la structure dirigée par Famara Ibrahima Sagna n’a pas accouché facilement de tout cet organigramme. Il a fallu huit mois pratiquement pour que l’on installe le président du Comité de pilotage.
Annoncé au mois de mai par le président de la République après sa réélection à la magistrature suprême, il a fallu tout un tollé pour que Macky Sall l’installe définitivement le 14 janvier 2020. Juste après, les différentes commissions ont été créées : la commission politique, la commission économique et sociale, la commission paix et sécurité, la commission ressources naturelles, la commission environnement et cadre de vie, la commission modernisation de l’Etat et lutte contre la corruption, la commission décentralisation et territorialisation des politiques publiques et la commission synthèse.
CE QUI ATTEND FAMARA IBRAHIMA SAGNA ET SON EQUIPE
Mais à ce jour, la Commission politique est en avance sur toutes les autres. En effet, il fallait qu’elle anticipe sur les travaux pour des raisons de calendrier électoral. Mais la Covid-19 est venue retarder les choses. Avec des délais très serrés, l’organisation du scrutin législatif à date échue risque d’être hypothéquée si des dispositions particulières ne sont pas prises par le Comité de pilotage du Dialogue national. A moins qu’on décide d’y aller avec le Code électoral en vigueur.
Toutefois, si tout rentre dans l’ordre, il faudra une célérité dans l’exécution des tâches pour qu’on puisse aller à ce scrutin avec un nouveau code. C’est dans ce sens d’ailleurs que les acteurs politiques ont alerté dernièrement sur les fortes menaces qui pèsent sur la tenue des élections locales prévues le 28 mars 2021. Déjà, il faudra trois mois pour auditer le fichier et évaluer le processus électoral, sans compter la révision exceptionnelle des listes électorales suivie de la période contentieuse et les parrainages s’ils sont maintenus. Aujourd’hui, il est attendu du comité de pilotage de dire quels sont les points épuisés, comment gérer les urgences et dans quelles conditions organiser les sessions et suivant quel protocole sanitaire.
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AU MOINS QUATRE MORTS EN COTE D'IVOIRE
Au moins quatre personnes sont mortes entre mercredi et jeudi en Côte d'Ivoire durant les manifestations contre une nouvelle candidature à la présidentielle du président sortant ADO
À la Une, au moins quatre personnes sont mortes entre mercredi et jeudi en Côte d'Ivoire durant les manifestations contre une nouvelle candidature à la présidentielle du président sortant Alassane Ouattara.
L'ACTIVITÉ HÔTELIÈRE AU POINT MORT
Certains établissements sont fermés, ne pouvant pas faire face à la crise. Cette situation a engendré d’énormes pertes d’emplois chez les travailleurs qui ne savent plus à quel saint se vouer
C’est encore le calme plat dans le secteur de l’hôtellerie malgré l’appui des autorités étatiques avec la mise en place du fonds de roulement pour permettre à l’industrie hôtelière de survivre et de préserver les emplois. Malgré l’ouverture des frontières aériennes du Sénégal après quatre mois de fermeture pour cause de la pandémie Covid-19, les hôtels du pays sont toujours en mal de clientèle. Certains établissements sont fermés, ne pouvant pas faire face à la crise. Cette situation a engendré d’énormes pertes d’emplois chez les travailleurs qui ne savent plus à quel saint se vouer.
DAKAR : Timide reprise des activités
Au seuil de la porte principale de l’hôtel Novotel de Dakar sis dans le quartier du Port de Dakar, deux vigiles debout filtrent les entrées. Les taxis qui d’habitude stationnaient au pied de ce grand bâtiment ont déserté les lieux. Ici c’est le calme plat qui règne à part les gazouillements des oiseaux. La cour de l’hôtel est désespérément vide. Dans cet endroit où jadis grouillait de monde, l’ambiance est morose Pas l’ombre d’un seul individu.
Après les présentations et les salamalecs d’usage, l’agent de sécurité nous informe que l’hôtel n’a toujours pas ouvert ses portes : « Il y a personne à l’intérieur. On n’a pas encore repris les activités », nous lance t-il. De là, nous nous rendons à l’hôtel Pullman (anciennement hôtel Téranga) situé à la place de l’Indépendance. Sur les lieux, les agents de sécurité veillent. Dans l’enceinte de l’hôtel, quelques voitures sont stationnées. On y remarque également des va-et -vient de clients, tirant leurs valises.
Pour accéder à la réception de l’hôtel, nous sommes obligés de nous conformer aux règles d’hygiène mises en place par les autorités sanitaires pour freiner la propagation du coronavirus : gel hydroalcoolique, prise de température, avant de nous permettre d’accéder à la réception. A l’intérieur règne une atmosphère de reprise qui reste timide. Le réceptionniste oriente un groupe de clients qui vient d’arriver avant de nous confirmer le constat que nous venions de faire : «Nous avons repris, il y a quelques jours. Comme vous l’avez constaté, il n’y a pas encore beaucoup de pensionnaires. Vraiment la crise a trop impacté sur notre travail», se désole-t-il.
D’une manière générale les activités du secteur de l’hôtellerie reprennent progressivement à Dakar avec le retour des vols commerciaux. Toutefois les taux d’hébergement qui sont un élément capital dans l’activité touristique, restent très bas, et ses conséquences se font sentir : « Il faut savoir qu’en dehors de l’hébergement, il ne reste pas grande chose de l’activité touristique. Parce que l’hébergement engendre plus de bénéfices que la restauration. On peut gagner 100 mille francs par nuitée pour une chambre alors que pour la restauration la consommation de 20 personnes peut nous revenir à 100 mille francs. Vous voyez la différence», explique Pape Bérenger Ngom, président de l’Association des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration (Aphore).
DES EMPLOIS MENACES
Cette de crise que traverse le secteur, fait craindre un grand nombre de pertes d’emplois. Certaines structures sont rendues à proposer au personnel des départs négociés. Beaucoup d’établissement ont mis la clé sous la porte parce qu’ils ne peuvent plus faire face : « De nombreux travailleurs ont perdu leurs emplois. Le patronat ne veut plus payer. Certains demandent au personnel de faire des départs négociés. Ce qui n’est pas normal. D’autres sont en train de réfectionner et en même temps ils sont en train de recruter d’autres personnes au détriment des salariés qui ont duré là-bas», se désole le président de l’Aphore.
Pourtant dans le plan de riposte contre la pandémie de la covid-19, l’Etat du Sénégal avait mis en place un fonds de 77 milliards pour le tourisme et les transports aériens afin de permettre au secteur de l’industrie hôtelière de survivre et de préserver les emplois.
MBOUR : Hôtels et restaurants dans le creux de la vague
Les restaurants et hôtels en bordure de la Petite Côte sont en mal de clientèle au lendemain de la Tabaski. « Tout est au ralenti » selon Boubacar Sabaly, le directeur des Bougainvillées, un hôtel installé à Saly-Portudal.
A l’en croire, la situation reste difficile. La reprise de quelques réceptifs hôteliers n’a pas encore produit une embellie ou une éclaircie, malgré la reprise des vols commerciaux, qui n’ont pas transporté le nombre de touristes qui ferait que le secteur redémarre. Quant au tourisme intérieur, rien ne présage des lendemains meilleurs. La fête de la 15 août est un espoir pour accueillir une clientèle locale. Les colonies de vacances qui ont longtemps constitué une alternative à des périodes de manque de clients sont difficilement envisageables dans le contexte actuel. Les villas et autres résidences privées recevant de la clientèle les week-ends ont déchanté pour manque de réservation. Les quelques présences notées sont le fait de participants à des séminaires, une aubaine de certains hôtels car tous n’en trouvent pas. Autres faits marquants, des gérants de restaurants et des professionnels des arts musicaux qui font des prestations dans des restaurants et des cabarets, se sont fait entendre, la quinzaine écoulée pour exiger des autorités administratives, des largesses et facilités, leur permettant de reprendre leurs activités dans le but d’avoir des revenus.
ZIGUINCHOR : L’hôtellerie en létargie
L ’hôtellerie est dans une situation d’agonie, le diagnostic est fait par un hôtelier de Ziguinchor qui dresse un tableau sombre du secteur très éprouvé par la Covid 19. Si tout le monde est impatient de voir disparaitre la pandémie, les hôteliers le crient haut et fort, leur secteur étant au point mort. La décision de rouvrir les hôtels n’a pas permis de « ressusciter » certains réceptifs. La plupart des hôtels fermés suite à la mesure de l’état d’urgence avait du mal à se relever. Les rares réceptifs ouverts dans la commune de Ziguinchor fonctionnent avec un taux de remplissage très faible, tournant en deçà de 5 % : « On a repris mais timidement, les activités sont au ralenti. Juste quelques petits clients sont visibles… » nous renseigne Mme Rama Diatta gérante d’hôtel à Ziguinchor trouvée à l’entrée de son hôtel, situé en ville. Quelques réceptifs profitent du tourisme d’affaire avec les rares hommes d’affaires qui débarquent dans la région pour des missions.
Face à la difficile situation les emplois ont été considérablement réduits. Au Cap Skiring la cité balnéaire, l’absence de touristes a fini d’imprimer une situation difficile de réceptifs qui ont mis la clé sous le paillasson depuis plus de cinq mois. Seul un personnel de maintenance opère sur les lieux. Et lorsque le Président du syndicat du tourisme en Casamance Augustin Diatta est interpellé sur la situation des hôtels c’est pour dire ceci «Tout est au point mort, rien ne marche. La covid 19 a fini de nous assommer. Pas de touristes, pas de ressources, nous sommes obligés de fermer » se désole le patron des hôteliers de Ziguinchor qui estime que les fonds alloués aux hôteliers sous forme de prêt n’ont pas permis de régler la situation : «Personnellement j’avais pas pris ce fonds car il était difficile de subvenir à certaines charges afférentes au fonctionnement …
La plupart des réceptifs au Cap Skiring sont à l’arrêt » lâche M. Diatta. Même spectacle à Kafountine et Abéne des lieux touristiques qui ont vu la covid 19 changer le visage des hôtels dans ces zones. Certains campements touristiques commencent à accuser le coup dur après plusieurs mois de fermeture et leur état de non-entretien renseigne sur la situation difficile de ses hôtels et campements. Le tourisme très affecté par la pandémie, a lui-même des conséquences sur l’hôtellerie qui a fini d’accuser un coup dur qui suscite quelques interrogations du genre : « Après cette pandémie est-ce nous parviendrons à nous relever dans cette région qui tentait de se remettre de trois décennie de conflit ? » s’interroge un gérant d’hôtel fermé à Ziguinchor. Aujourd’hui la situation est critique dans le secteur de l’hôtellerie qui malgré l’appui du Bureau de Mise à Niveau traverse une zone de turbulence. Et la plupart des employés en « chômage technique » n’agitent qu’une seule question : à quand la reprise des activités dans les hôtels ?
SAINT-LOUIS : Plusieurs réceptifs hôteliers fermés et des employés en chômage technique
Les hôtels Mermoz et Diamarek de Saint-Louis font partie des réceptifs hôteliers de la région ayant fermé leurs portes dernièrement après avoir été fortement impactés par la pandémie de la Covid-19. C'est ce qu'a fait savoir le Directeur de ces deux hôtels tous basés à l'Hydrobase dans la Langue de Barbarie. Selon Bachir Cissé, la Direction était contrainte de fermer ses deux hôtels à cause de l'impact lié à la fermeture des frontières terrestres et aériennes ainsi qu'à l'état d'urgence décrété par le Chef de l'État Macky Sall.
"Évidemment quand on parle de tourisme, c'est tout d'abord le transport aérien car il faudrait bien que les gens puissent se déplacer. Malheureusement on était contraint de fermer nos hôtels pour faute de clients ou de touristes et ce n'était pas seulement qu'au niveau régional car dans l'ensemble du territoire national tous les hôtels ont été fermés excepté les hôtels ayant été réquisitionnés pour loger les cas contacts de Covid-19. C'est ainsi qu'en tant qu'entreprise, on était effectivement contraint de mettre notre personnel en chômage technique", a renseigné le Directeur Bachir Cissé par ailleurs Président de l'Office du Tourisme de Saint-Louis. Il juge insuffisant l'appui de l'État destiné au secteur du tourisme. Lequel appui visait à accompagner les responsables de réceptifs hôteliers dans le paiement de certaines de leurs charges notamment les salaires à hauteur de 70%, les factures d'eau et d'électricité, l'entretien et le gardiennage entre autres. " On avait fait un communiqué au mois d'avril et on était convaincu que la Covid-19 allait impacter le secteur jusqu'au mois de novembre. Mais on constate que la Covid-19 est toujours là et la situation empire. Donc aujourd'hui, il faut oublier l'année 2020 et jusqu'au moment où je vous parle, on ne peut pas rouvrir nos hôtels pour une simple raison et qu'il n'y ait pas assez de clients à Saint-Louis pour pouvoir remplir les hôtels. Même si on se base sur la clientèle locale, la proportion ne pourra pas satisfaire tous les hôtels de Saint-Louis", a soutenu Bachir Cissé précisant que le secteur du tourisme est très touché et que l'État est au courant de cela. Et l'homme de conclure en nous confiant qu'il n'a jamais fermé d'hôtel durant les 14 années passées dans ce secteur du tourisme.
DEVRIONS-NOUS COMMETTRE LES MEMES ERREURS AVEC LE MAGAL ET LE GAMOU ?
L’État va-t-il laisser libre cours au même scénario de rassemblement, tel que nous avons pu le constater lors de la fête de Tabaski ?
Les cas communautaires montent en flèche. Les cas graves ainsi que les décès aussi. La situation se dégrade et devient anxiogène au jour le jour. On aurait pu éviter un tel scénario selon plusieurs spécialistes en santé publique et épidémiologie, si des mesures contraignantes étaient adoptées tôt pour amener les populations à respecter les gestes barrières. Malheureusement, le brusque réveil de l’État a surgi après la fête de Tabaski, conséquence d’un tableau virologie qui s’assombrit quotidiennement. Alors, qu’en serait-il du Magal de Touba et du Gamou qui s’approchent ? « L’avenir est incertain» a déclaré le Dr. Mbengue.
«C’est un événement propice à la dispersion à grande échelle sur l’ensemble du territoire national du virus», avait déclaré le Pr Mary Teuw Niane, à l’approche de la fête de Tabaski. Mieux, l’universitaire avait averti que, «les régions comme Dakar, Thiès et Diourbel risquent de voir leurs porteurs asymptomatiques et même symptomatiques faire le déplacement et semer partout où ils passeront cette covid19». Des prédictions qui s’accomplissent à la lettre. Les cas communautaires montent en flèche depuis quelques jours dans le pays et plus d’une cinquantaine de cas graves ont fini par saturer nos services. «La maladie a quitté Dakar», a lancé le patron de l’Institut Pasteur de Dakar, Amadou Sall, dans le sens d’alerter sur la flambée des cas dans les autres régions du pays après la fête de Tabaski.
Aussi, on pourrait également rappeler les multiples alertes du Dr Moussa Diedhiou. «La tabaski va rendre la situation encore beaucoup plus incontrôlable. L’impact sera ressenti dans les 20 jours après cette fête», a-t-il averti. Non sans ajouter : «qu’il est inconcevable dans l’actuelle situation de se voiler la face. En tant que Sénégalais, nous connaissons tous, la mentalité de notre peuple. Nous devons mener une riposte pragmatique pour venir à bout de la pandémie».
Malheureusement, aucune mesure contraignante pour le respect des gestes barrières n’a été actée dans cette période par le gouvernement. Le discours de communication est resté la même. « Si nous pensons que le rappel des mesures barrières comme nous le voyons tous les jours à la télévision peut nous permettre de vaincre la maladie, demain sera trop tard», avait pourtant averti la blouse blanche. Car, précisait-il, « là où le virus circule, nous devons le traquer pour l’éradiquer : en facilitant l’accès aux tests, avec des centres de dépistage supplémentaires, en limitant les rassemblements». En dépit de ces trompettes d’alertes, le mutisme de l’État a pris le dessus. Et à la date d’aujourd’hui, le réveil brusque du gouvernement par l’adoption de nouvelles mesures contraignantes, semble être trop tard pour éviter, la montée des cas de décès au quotidien, des cas communautaires qui dépassent de loin les cas contacts et se comptent désormais par centaine dans une journée, et les cas graves qui se démultiplient.
«Tous les pays qui ont fini par perdre la main sur la maladie ont pêché sur l’application rigoureuse des mesures barrières, l’isolement des foyers actifs de la maladie et l’insuffisance de tests», avait instruit le Pr. Mary Teuw Niang, en insistant sur le fait «qu’un changement de stratégie s’impose». Aussi, selon le Dr. Diedhiou, «seule des mesures ultimes peuvent nous aider à réduire de façon drastique et en un temps record l’évolution de la courbe épidémique».
EVITER LES ERREURS DE LA TABASKI
Pour la fête de Tabaski, le gouvernement s’est réfugié une fois de plus dans un mutisme coupable. Les conséquences nous surplombent à présents. D’autres manifestations donnant lieu à de grands rassemblements sont à l’horizon. L’État va-t-il laisser libre cours au même scénario de rassemblement, tel que nous avons pu le constater lors de la fête de Tabaski ?
Selon, Mor Daga Sylla, membre de la confrérie des mourides, «personne ne peut interdire aux mourides de célébrer le Magal, mais la question, c’est de savoir comment sera fait le Magal avec cette pandémie. Les autorités religieuses sont en train de prendre des décisions idoines pour prendre en compte la pandémie du Covid-19».
Comme ce dernier, Momar Ndiaye fait savoir que «depuis ma naissance, je n’ai jamais vu un Magal annulé, on part à Touba pour faire nos prières et bénédictions, on va prier pour que le coronavirus parte. Mais ça dépend du khalife et du gouvernement».
Par ailleurs, après avoir tâté les pouls des opinions, une annulation du Magal ou du Gamou semble être non envisageable. Et selon le chargé de la communication du Comité d’organisation du Magal de Touba, le Khalife général des Mourides n’a d’ordre à recevoir de personne : «Serigne Mountakha Mbacké est assez responsable et il prendra la décision qu’il jugera la meilleure». Et de marteler dans la même foulée : «Où étaient ces gens-là quand le Khalife a mis 200 millions f CFA dans le cadre de cette lutte ? Où est-ce qu’ils étaient lorsque le Khalife imposait le respect des gestes barrières même au sein de la Grande mosquée ?».
LE RETOUR ANNONCÉ DU DIALOGUE NATIONAL, UN DES SUJETS EN EXERGUE
Dakar, 14 août (APS) - Les quotidiens parvenus vendredi à l’APS commentent de nombreux sujets d’actualité parmi lesquels le retour du dialogue national impliquant le pouvoir et l’opposition, dans un contexte où le débat public est vampirisé par la crise sanitaire liée à la Covid-19 et à ses conséquences.
La reprise des travaux du dialogue national, dont le dialogue politique est un des volets, "se prépare activement", rapporte L’As, selon lequel les "complaintes des acteurs du dialogue national ne sont pas entrées dans l’oreille d’un sourd".
Selon le journal, le président du dialogue national, Famara Ibrahima Sagna, et son équipe "préparent activement la reprise" de ces concertations que le chef de l’Etat souhaite très inclusives.
L’As précise qu’il "n’est pas exclu que les choses redémarrent progressivement dans les quarante-huit heures à venir", ce qui devrait contenter beaucoup des parties prenant part au dialogue national, dont Mamadou Diop Decroix.
Dans une interview accordée au journal Le Quotidien, ce député, figure importante de l’opposition sénégalaise, déclare que la commission du dialogue politique "doit reprendre ses travaux dans les meilleurs délais".
Seulement, à y regarder de plus près, les quotidiens semblent davantage inquiets de l’évolution de la pandémie de la maladie à coronavirus au Sénégal, en raison de l’augmentation des nouvelles contaminations dites communautaires, une "explosion sans arrêt des cas de Covid-19", note Tribune.
"Impuissance !" affiche ce journal selon lequel "les cas issus de la transmission communautaire empêchent" les autorités "de dormir du sommeil des justes", d’autant plus que "les cas de coronavirus explosent".
"Aucune baisse n’est constatée et de plus en plus de localités sont touchées", écrit le même journal. Ces inquiétudes sont relayées par la plupart des journaux, dont Vox Populi, qui rapporte à ce sujet des déclarations du professeur Moussa Seydi, le responsable de la prise en charge sanitaire de la riposte contre la Covid-19.
L’infectiologue dit ne pas être surpris "par l’explosion des cas communautaires". "Ce qui se passe est douloureux. Et ce sera encore plus douloureux", ajoute-t-il. Des propos qui ne sont pas pour rassurer et qui amènent certains quotidiens à chercher des explications.
"Haro sur une stratégie ‘à bout de souffle’", écrit par exemple le journal EnQuête, mettant le doigt sur la hausse des cas communautaires, des cas graves, ainsi que la communication du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
"Le scénario tant redouté d’un débordement des structures sanitaires se dessine de plus en plus, avec l’explosion notée, ces derniers jours, des malades testés positifs au coronavirus", lit-on dans les colonnes du même journal.
EnQuête cite ensuite la Coalition pour la santé et l’action sociale, structure selon laquelle "si la courbe n’est pas inversée, de sérieuses menaces planent sur le Sénégal".
Kritik’ insiste donc sur le port du masque, "pour éviter le pire". D’autant plus que, malgré "le bilan macabre qui frôle presque 250 morts, certains compatriotes refusent toujours de porter les masques alors que la bataille communautaire est la dernière occasion pour le pays de s’en sortir".
L’Observateur tire un "bilan à mi-parcours inquiétant" des interventions des sapeurs-pompiers dans le cadre de la riposte contre la Covid-19, après cinq mois de lutte contre le coronavirus.
Le journal raconte les nombreuses difficultés qu’ils rencontrent sur le terrain à cause d’un "manque de moyens" et d’un "défaut d’équipements adéquats".
Le Témoin Quotidien annonce que cinq candidats sont en lice pour le poste de directeur général de l’ASECNA, l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar. Le journal précise que l’élection du directeur général, initialement prévue le 14 septembre à Niamey, la capitale du Niger, a été délocalisée à Dakar.
WalfQuotidien signale que le président sénégalais, Macky Sall, va participer à la prochaine université d’été du MEDEF, le Mouvement des entreprises de France, le 26 août prochain.
"Une occasion pour le patronat hexagonal de l’interpeller sur ses intérêts au Sénégal qui, visiblement, ne semblent plus trouver grâce à ses yeux, à cause sans doute du flirt avec la Chine et la Turquie", écrit le journal.
Le Soleil s’intéresse au dernier rapport de la Banque mondiale sur l’évaluation des politiques et des institutions en Afrique, une étude qui "jauge la capacité à soutenir une croissance durable et à réduire la pauvreté". "Le Sénégal, 3e sur 39 pays", titre le journal.