Vous doutez encore de leur toute-puissance ? La toute-puissance de ces citoyens que l’autre qualifiait d’ordinaires et qui ont commencé à lui montrer la direction à suivre. A le toiser, à enfreindre les lois de la république, à le menacer d’en découdre avec sa police, manquer de respect à ses hommes, tout en lui promettant la géhenne. Quand il décrétait l’état d’urgence et le couvre-feu, il s’en est même trouvé parmi ces citoyens dits ordinaires quelques-uns à lui dire que ça ne s’appliquerait pas à leurs foyers. Ils ont effectivement mené tranquillement leurs activités comme avant, pendant que les autres coins du pays devraient subir les lois de la république. Et vous croyez encore que les lois s’appliquent de manière égale à tous les citoyens ? Tu parles ? Un magistrat aurait ainsi été muté. Son crime a été d’avoir fait respecter la loi en mettant aux arrêts un de ces citoyens dits ordinaires qui se croyait sorti de la cuisse de Jupiter. Ayant laissé ses bœufs paître dans le champ d’une vieille femme, cette dernière avait saisi d’une plainte les gendarmes. Lesquels ont convoqué notre citoyen ordinaire à trois reprises. Il n’a jamais daigné déférer à la convocation des hommes en bleu ! Lesquels ont transmis le dossier à la justice. Le président du tribunal leur a demandé d’aller le chercher manu militari. Une fois dans le bureau de ce dernier, le citoyen « ordinaire » s’est montré si arrogant que l’intraitable juge l’a fait coffrer illico. Provoquant un tremblement de terre au sommet de l’Etat où on l’a sommé de libérer fissa le citoyen ordinaire. Refus du juge tant que le « marabout » ne serait pas jugé. Ce n’est que lorsque le procès s’est tenu qu’il a infligé une peine avec sursis au citoyen « ordinaire » avant de le libérer. Quelques jours plus tard, il était muté à Thiès comme simple conseiller. Ces citoyens ordinaires se disent hommes de Dieu comme si nous autres pécheurs étions des fils de Satan alors qu’ils n’ont rien de vertueux. Leurs actes sont souvent aux antipodes des règles édictées par le Créateur. De vrais Tartuffes de la religion qui lisent les textes selon la perception qu’ils se font de leur vie. Rien donc ne doit arriver à ces messieurs qui sont pour la plupart — on l’a déjà dit et répété — loin d’être des modèles. Des hommes comme vous et moi et dont le seul mérite reste leur patronyme qui renvoie à une famille de saints sans qu’ils soient eux-mêmes des saints. Par quelle vertu d’ailleurs ? Il faut que dans ce pays, la loi commence par s’appliquer à tout le monde et sans distinction. La Justice ne s’en portera que mieux !
Kaccoor bi
ECONOMIE LE BUDGET DU PAP II MONTE A 14 712 MILLIARDS
Malgré le sombre tableau économique du pays, le chef de l’Etat n’entend pas baisser les bras. Il a revu à la hausse le budget du Plan d’actions prioritaires 2019-2023 (PAP II) du Plan Sénégal émergent. Lors d’une réunion organisée ce jeudi, il a été décidé que le budget du PAP II prévu à 14 098 milliards avant la crise devait normalement baisser à 11260 milliards. Mais suite à une stratégie axée sur le développement du secteur privé et des Partenariat Public-Privé (PPP), l’Etat espère atteindre le montant de 14 712 milliards. Le chef de l’Etat, qui a présidé la rencontre, a indiqué que l’ajustement du budget permettra de «surmonter les défis majeures révélés par la crise qui a mis à nu nos vulnérabilités et nos faiblesses afin d’asseoir durablement la résilience de l’économie sénégalaise et de repositionner notre pays sur sa trajectoire initiale de croissance portée depuis 2014.» Il a ensuite donné les orientations pour l’utilisation de ces ressources : «Les priorités se feront autour de la souveraineté alimentaire, pharmaceutique, sanitaire, mais autour, également, de l’industrialisation de l’équité sociale et territoriale, du renforcement du secteur de l’éducation et de la santé avec les réformes qui doivent les accompagner, mais également les secteurs émergents comme l’économie numérique » souligne le président Macky Sall.
TAHIROU SARR ET SA PARTICIPATION AU « TOUBA ÇA KANAM » 280 MILLIONS DE SUPPUTATIONS
L’argent n’a pas de couleur, ni d’odeur. Alors qu’empêtré dans l’affaire des 93 milliards de frs de Mamour Diallo, Tahirou Sarr sorti de nulle part s’est encore manifesté dans la philanthropie dans l’initiative Touba Ça Kanam, lancée par le khalife général des Mourides pour la prise en charge des questions d’assainissement de la cité religieuse. Eh bien l’homme d’affaires a casqué, mais vraiment casqué puisqu’il a mis 280 millions de frs dans l’affaire. Il faut se rappeler qu’il avait affiché une générosité exceptionnelle lors de l’appel à fonds du président de la république dans le cadre de la force covid19 puisqu’il avait casqué un milliard. L’origine de son argent demeurant un mystère pour la plupart de nos compatriotes, nombreux sont donc les Sénégalais qui disent que la ville sainte ne devait pas accepter l’argent d’un homme douteux. Mais comme l’argent ouvre les portes même du paradis, pour éviter l’enfer, Tahirou Sarr fait dans le blanchiment social pour retrouver une certaine aura auprès de l’opinion.
HIVERNAGE LINGUERE COUPEE DU RESTE DU PAYS
A la suite de nombreuses pluies diluviennes qui se sont abattues sur le département de Linguère, une bonne partie de la ville est coupée de son chef-lieu voire du reste du pays entraînant du coup des difficultés pour les populations. En effet, beaucoup de routes qui relient les localités environnantes à la commune de Linguère se sont retrouvées coupées du chef-lieu de département. Ainsi la route Dahra Linguère, à hauteur du virage de Thilla warkhokh, a été sérieusement endommagée empêchant la circulation de tout véhicule. Les conducteurs sont obligés d’emprunter d’autres pistes de déviation de fortune pour rallier la capitale du Djolof. Au niveau de la commune de Kadji Madia, située à 12 km de Linguère, les ponts et routes ainsi que les champs ont été emportés par les eaux qui ont repris leur lit. Ces mêmes eaux ont inondé quelques édifices publics tel que le collège d’enseignement. Depuis, les populations, pour rallier Linguère, sont contraintes de faire des déviations avec ce que cela comporte comme risques. Le ministre de l’Intérieur et maire de Linguère, Aly Ngouille Ndiaye, qui s’est rendu sur les lieux a constaté de visu l’ampleur des dégâts et a promis d’en informer qui de droit pour la réfection de ces infrastructures endommagées par les pluies. En attendant, les populations qui subissent les difficultés de cette situation interpellent le ministre des infrastructures, Me oumar Youm — au cas où son collègue Aly Ngouille Ndiaye ne lui en aurait pas parlé — pour une intervention rapide et efficace afin de leur permettre de retrouver une vie normale notamment la reprise de leurs activités professionnelles. C’est en tout cas le cri du coeur des élus locaux qui ont tous tiré la sonnette d’alarme dans ce sens.
TRIBUNAL DE PIKINE
Les journalistes chroniqueurs judiciaires vivent un calvaire infernal au niveau du tribunal de Pikine Guédiawaye. Depuis l’apparition de la pandémie du coronavirus, ils n’arrivent pas à exercer correctement leur travail. Et pour cause, certains ASP et autres policiers leur empêchent l’accès du temple de Thémis pour suivre les audiences et informer les populations. Pour le moment, ces journalistes ne savent pas si c’est un excès de zèle ou ce sont vraiment des ordres reçus d’on ne sait qui. Et pourtant, à Dakar, malgré la pandémie, leurs confrères peuvent faire leur travail normalement. Le Garde des Sceaux doit donc intervenir rapidement pour permettre aux journalistes de faire correctement leur travail. Car, ce que font les policiers et leurs supplétifs ASP au tribunal de Guédiawaye, c’est inadmissible.
JUSTICE DJIDIACK DIOUF, LE MANAGER DE VIVIANE CHIDID LIBRE
Inculpé pour une affaire de trafic de visas et autres titres de voyage, Djidiack Diouf peut enfin retrouver sa famille. Le manager de viviane Chidid a bénéficié d’une liberté provisoire après six mois de détention. L’information a été confirmée par son avocat Me Cissé selon DakarActu. Pour rappel, Djidiack Diouf et son co-accusé Petit Mbaye, avaient été inculpés pour association de malfaiteurs, trafic de migrants, faux et usage de faux, dans un document administratif. Le manager a été par la suite placé sous mandat de dépôt depuis le 12 février 2020 par le juge du huitième cabinet, Mamadou Seck.
«LICI REW MI»
L’émission « Lici rew Mi » de la radio Top fm reçoit, ce samedi 15 aout, M. Abdou Karim Guèye, Coordonnateur du mouvement Nittu Deugg valeurs. Il fera face à Assane Cissé, responsable politique de l’Alliance pour la république aux HLM. Vous pouvez suivre l’émission sur la bande 97.8. vous pouvez également participer à l’émission en composant directement le 88 628 81 81 ou facebook top fm Dakar97.8 L’émission, animée par Seydina Alioune GuEYE, est également disponible sur www.topfmdakar.com. A ne pas rater.
Abdoulaye Daouda Diallo réquisitionne son personnel
Au ministère des Finances ça rouspète dans les chaumières. D’après des sources de «L’As», le grand argentier a interdit de congé tout le personnel pour cette année en cours. D’après nos sources, si Abdoulaye Daouda Diallo a pris une telle décision c’est pour accélérer le rattrapage d’autant que l’économie a été rudement éprouvée par la pandémie de la covid-19. Aussi a-t-il adressé une lettre aux autres directeurs pour leur dire d’en faire autant. Une décision diversement appréciée d’autant que selon certains, cette lettre n’a pas valeur administrative et ne peut être opposée aux agents qui ont travaillé toutes l’année qui sont en droit de jouir de leur congé annuel.
Kolda, sans une unité de réanimation, compte 131 cas positifs
Le Fouladou est sérieusement infecté par la pandémie du coronavirus. La région de Kolda compte, à la date d’hier, 131 cas positifs à la Covid-19, d’après le médecin-chef de la région médicale, Dr Yaya Baldé. Le personnel de santé de Kolda n’est pas épargné par la maladie. Selon Dr Baldé, 20 agents de santé sont testés positifs depuis le début de la pandémie. Mais sur les 131 cas de la région, le gros lot vient du département de Vélingara avec notamment le foyer qui s’était constitué à un certain moment à Médina Gounass. Le département de Vélingara a enregistré 81 cas positifs à la covid-19 et 50 pour la commune Kolda dont 16 cas issus de la transmission communautaire. La région a également enregistré 7 décès et 9 cas graves. Mais le Centre de Traitement des Epidémies (CTE)logé à l’hôpital régional de Kolda ne dispose pas d’une unité de réanimation pour la prise en charge des cas graves. Vélingara est mieux loti que Kolda. Ainsi, les cas graves sont-ils évacués à Vélingara ou à Tambacounda, de l’avis de Dr Yaya Baldé.
Le budget du PAP II estimé à 14 712 milliards sur 2019-2023
Le Président Macky Sall est dans une dynamique de relance de l’économie durement éprouvée par la pandémie de la Covid-19. A cet effet, il a présidé hier une réunion gouvernementale du second Plan d’Action Prioritaire (PAP II) ajusté et accéléré. Le but de cette réunion était de réfléchir sur les perspectives macroéconomiques et sociales. Le gouvernement, qui a réajusté le budget à cause de la crise sanitaire à coronavirus, a tablé sur 14 712 milliards Fcfa sur la période 2019-2023 pour le budget du PAP II. L’objectif final visé, selon le Président Macky Sall, est d’accélérer et d’ajuster le budget aux priorités dégagées. Ainsi, le Président Macky Sall et son gouvernement ont jeté les bases d’une relance rapide et consolidée de l’économie.
Projet de loi autorisant la création du FERA
On a cherché à en savoir un peu plus sur l’adoption, mercredi dernier en conseil des ministres, du projet de loi autorisant la création d’un Fonds d’Entretien Routier Autonome (Fera) alors qu’il existe depuis 2017. En réalité, il ne s’agit pas d’un nouveau Fonds, mais c’est le Sénégal qui se conforme ainsi, à travers cette loi, à la Directive n°11 de l’Uemoa portant harmonisation des stratégies d’entretien routier dans les Etats membres. L’institution régionale recommande aussi que chaque Etat mette en place un Fonds d’Entretien Routier créé par une loi et des textes d’application de cette dernière. Or, même si le Sénégal dispose de ce Fonds, il n’existe pas de loi créée à cet effet. Le FERA est créé au Sénégal en 2007 par un décret. Maintenant, une fois le projet de loi adopté par l’Assemblée nationale, le FERA sera une loi. Dès lors, il sera administré et géré par un Conseil d’Administration composé à part égale des membres représentant l’Etat, des opérateurs économiques et des usagers de la route. Et son personnel est recruté par voie d’appel à candidatures. Il faut rappeler que le FERA assure le financement régulier des études et des travaux d’entretien routier courant et périodique, la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre des travaux d’entretien routier.
Aïda Mbodj décroche son Doctorat
Il faut désormais l’appeler Dr Aïssatou Mbodj. La député Aïda Mbodj a soutenu hier sa thèse de Doctorat au CDS sur : «La gouvernance territorialisée : modèle de développement des territoires». L’ancienne ministre a obtenu la mention très Honorable avec félicitations du jury dont est membre le Pr Babacar Guèye. Le jury lui a octroyé 120 crédits en plus des 60 crédits des enseignements et activités de recherche. Elle a été élevée par le jury au grade de Doctorat/Ph.D en Relations Internationales et Diplomatie.
Kits alimentaires et hygiéniques à 1 350 ménages à Malika
L’Association des Femmes de l’Afrique de l’Ouest (Afao) que dirige Khady Fall Tall a mis la main à la poche pour contribuer à la résilience contre la pandémie de la Covid-19. L’association a octroyé des kits alimentaires et hygiéniques à 1 350 ménages dont 375 à Malika. Selon Khady Fall Tall, le coronavirus a ralenti considérablement les activités économiques.
Désencombrement à Colobane
Le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’hygiène Publique Abdou Karim Fofana poursuit ses opérations de désencombrement de la capitale. Hier, c’est Colobane qui a reçu la visite des services du ministère de l’Urbanisme. Sous la houlette du Directeur du Cadre de Vie, Omar Ba, les bulldozers ont dégagé les épaves de véhicules qui encombraient le quartier. Ce vendredi, ils vont débarrasser le quartier des occupations illégales afin de permettre aux gros porteurs de circuler librement dans cette zone industrielle très encombrée. L’opération de désencombrement va aussi, selon M. Ba, faciliter aux populations l’accès à leurs domiciles. Les dépôts de planches de bois sont également dans le viseur du ministre de l’Urbanisme. Selon Omar Ba, les dépôts de bois à coté des stocks de carburant constituent un véritable danger.
L’Affaire Fatou Ndoye à la barre aujourd’hui
Après le renvoi de la première audience retenue le 06 aout dernier en raison des nouvelles auditions de témoins, le procès des bourreaux de Fatou Ndoye se tient aujourd’hui en correctionnel. Cette jeune dame avait été accusée de vol par des tenanciers d’une boutique à Sacré Cœur avant d’être malmenée et humiliée, alors qu’elle souffrait de troubles mentaux. La police avait arrêté les auteurs de la violence sur cette jeune cadre de l’administration. Jamra, l’Association des Juristes Sénégalaises, Amnesty international, le Collectif Dafadoy, contre la violence faite aux femmes appellent à la mobilisation au tribunal pour soutenir la famille Ndoye. A rappeler que les prévenus sont poursuivis pour collecte et diffusion de données à caractère personnel, attentat à la pudeur et atteinte à la dignité humaine.
Trois morts et plusieurs blessés dans deux accidents à Kaolack
Trois personnes ont été tuées dans deux accidents de la route survenus mercredi dernier dans la région de Kaolack, a appris «L’Aps» d’une source hospitalière. Le premier accident a eu lieu à Touba Sanokho, un village situé sur l’axe Kaolack-Ndiaffate, où un véhicule de transport en commun «7 places» a percuté un taxi en stationnement au bord de la route, tuant deux personnes dont le chauffeur du taxi. Des personnes grièvement blessées ont été évacuées à l’hôpital El HadjiIbrahima-Niass, dans la commune de Kaolack. Par ailleurs, un motocycliste a été mortellement fauché par un véhicule particulier à Sing-Sing, un quartier périphérique de la ville de Kaolack.
Affrontement entre Thiantacounes à Janatou
C’est la fin de l’accalmie entre les différentes des Thiantacounes, en l’occurrence les talibés de Serigne Saliou Thioune et ceux de Sokhna Aïda Diallo. Les membres des deux camps ont déclenché encore les hostilités hier au quartier Janatou de Touba. Selon la «Rfm», les deux camps se sont affrontés hier occasionnant plusieurs blessés. Un disciple de Serigne Saliou Thioune, Youssou Mboup a condamné cette tension entre les deux camps. A l’en croire, depuis la Tabaski les disciplines du fils de Cheikh Béthio Thioune et ceux de son épouse, Aida Diallo se regard en chien de faïence. La police a arrêté des thiantacounes favorables à Serigne Saliou Thioune à la suite d’une plainte de disciples de Sokhna Aïda Diallo. Le Khalife général des mourides est invité à mettre fin à cette situation.
Le Comité d’initiative sur l’annulation de la dette africaine au CESE
Le Comité d’initiative sur l’annulation de la dette africaine poursuit ses rencontres pour enrôler le maximum de leaders dans la lutte pour l’annulation de la dette des pays africains. A cet effet, le président du comité, Mody Guiro a été reçu par la Présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental(CESE) dans le but de la faire adhérer au projet. Mody Guiro, et sa délégation ont exposé à MmeAminata Touré les motivations de leur démarche consistant à créer un large front pour l’annulation de la dette de l’Afrique. Mme Aminata Touré, qui s’est considérée comme un membre actif de ce Comité, s’est engagée à porter leur voix auprès des instances africaines et internationales.
Don du maire de Ndiarème Limamou Laye
En prélude aux examens du Certificat de Fin d’Etudes Elémentaires (Cfee) et du concours d’Entrée en Sixième, la commune de Ndiarème Limamou Laye a octroyé à ses 800 candidats du matériel géométrique. Le maire Mamadou Baïdy Sèye, par ailleurs membre du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct), dira que ce don va revigorer les candidats qui vont passer les examens sans stress. L’édile de Ndiarème Limamou Laye a promis également la restauration gratuite des candidats et des enseignants qui vont assurer la surveillance des examens dans tous les centres d’examens de sa commune.
AU COEUR D'UN DRAME ÉCOLOGIQUE
La production de zircon, démarrée en 2013 par l’usine GCO, dans la localité de Diogo, a plongé les populations de cette bourgade, dans un désarroi fait de manque d’eau, d’électricité et de pollution sonore
La production de zircon, démarrée en fin 2013 par l’usine Grande Côte Opération (GCO), dans la localité de Diogo, a plongé plusieurs populations de cette bourgade située dans le département de Tivaouane, dans un désarroi fait de manque d’eau, d’électricité et de pollution sonore. Ce dossier a été réalisé dans le cadre du projet de l’ONG Article19 qui porte sur le thème ‘’L’impact environnemental de l’activité extractive dans les régions de Thiès et de Kédougou’’.
Après une heure de route depuis Dakar, Diogo apparaît sous une forte canicule aggravée par un vent sec qui semble se plaire à irriter les lèvres de tout visiteur. A un jet de pierre du village, l’usine GCO, comme pour célébrer cette chaleur, pointe haut ses tubes dont le vrombissement dérange la quiétude de l’endroit.
Implantée depuis 2013, cette usine cohabite avec une population de 14 000 âmes. Diogo polarise une dizaine de villages et abrite l’unique industrie de transformation de métal installée au Sénégal. L’usine produit environ 85 000 tonnes de zircon et 570 000 tonnes d’ilménite (ainsi que de petites quantités de rutile et de leucoxène), avec une durée de vie de la mine fixée à 25 ans environ. Mais le constat est qu’elle laisse, de jour en jour, les riverains dubitatifs. Surtout qu’ils peinent à mettre la main sur l’étude d’impact environnemental de l’usine, malgré une forte insistance.
Diogo est devenu célèbre grâce à l’usine GCO qui laisse paraître de loin des bâtis rouges. Elle passionne et inquiète à la fois. Evoquer le sujet relève d’une témérité à laquelle plusieurs villageois n’osent se hasarder. Par ici, on murmure, on chuchote, mais personne n’a le courage de parler tout haut. Les raisons avancées ? ‘’Nous avons en face de nous des personnes puissantes qui n’hésitent pas à se venger sur nos enfants qui travaillent dans l’usine. Il y a vraiment beaucoup à dire, mais je ne veux pas me prononcer. Il faut continuer vos recherches. Vous allez tomber sur des personnes qui pourront le faire à notre place. Mais retenez que nous ne sommes pas contents d’eux et pour plusieurs raisons’’, soupire une dame du village sous le sceau de l’anonymat. Si les uns ont pris l’option de céder à la peur, d’autres ont choisi de se battre.
C’est le cas de vieux Ba, au cœur de tous les combats menés depuis l’installation de l’usine. Ses inquiétudes résident le plus dans la gestion de l’environnement et dans l’accaparement des terres. ‘’Il est évident qu’une usine d’une telle envergure ne peut pas manquer de causer certains dégâts. Tout au début, les tenants de l’usine avaient promis de faire des reboisements tout au long du littoral. Cela a été certes fait, mais la presque totalité des arbres n’a pu survivre. L’autre aspect est relatif à l’accaparement des terres dans le cadre de l’extension de l’usine. Ce volet social pose le plus de problèmes’’, déclare-t-il.
Avant de dire sa conviction sur les effets négatifs à long terme. Sur ce point, il y a lieu de préciser que, d’après les autorités administratives de Méouane, 644 producteurs ont été impactés et indemnisés pour une somme globale de 802,136 millions F CFA.
Malgré un budget social de 200 millions F CFA par an, le problème reste entier. Car, au lieu de donner la priorité aux populations de Diogo, l’argent doit être partagé entre les autres localités de tout le département de Tivaouane. ‘’Ceci constitue un problème, car la priorité devrait revenir à la population locale. Les revenus dans le volet social sont répartis en fonction des représentations communales, à savoir les communes de Tivaouane, Méwane, Mékhé, Taïba Ndiaye, etc. Elles reçoivent une part de cette somme de même que Darou Khoudoss, le chef-lieu’’, regrette Vieux Bâ. Cette situation, il l’impute au fait que le maire de la localité ne vit pas à Diogo.
Pour mettre fin à cette ‘’injustice’’, des habitants de Diogo ne cessent de le condamner et de se battre pour obtenir ce qui leur revient de droit. ‘’Nos différents plans d’action consistent à se faire entendre à travers des marches de protestation et des points de presse pour alerter qui de droit. Nous travaillons aussi pour que la zone puisse être érigée en commune. On pourra ainsi avoir plus d’infrastructures sociales de base. Il faut reconnaitre que l’usine ne collabore pas directement avec la population locale, mais avec la mairie et la sous-préfecture», explique Vieux Ba.
Une étude d’impact environnemental introuvable pour la population
Le président de l’Union des groupements et associations des producteurs maraichers de Diogo, Ngagne Diop, décrit, pour sa part, la pollution sonore : ‘’L’usine fait beaucoup de bruit, surtout pendant la nuit. La centrale électrique, également, laisse paraitre beaucoup de fumée, ce qui peut avoir des impacts sur la santé, à long terme. La proximité de l’usine est un danger pour les villageois. Et nous n’avons vu à ce jour aucune étude d’impact environnemental’’, dit-il. ‘’Que valent les constructions d’écoles, la réfection des clôtures des cimetières et du CEM, les dons d’ambulances médicalisées, si la santé et le bien-être des populations sont foulés aux pieds ? Comment comprendre que les populations vivent dans le noir, alors que l’usine possède en son sein une centrale électrique ?’’, s’interroge Ngagne Diop.
Que dire alors du manque d’eau ? Diogo polarise 23 villages et n’a qu’un seul forage. Voilà pourquoi le village est souvent confronté à une pénurie d’eau. Le paradoxe, c’est que l’usine GCO possède à elle seule plusieurs forages. ‘’Cette situation est inacceptable et nous le déplorons vivement. Les femmes du village éprouvent beaucoup de difficultés à trouver de l’eau’’, regrettent les populations. A cela, il faut ajouter l’accaparement des terres avec plus de 300 villageois qui ont vu leurs terres spoliées.
Serigne Mbaye, Professeur de philosophie au lycée Ababacar Sy de Tivaouane et habitant du quartier Darou Fall, estime qu’a côté des avantages, il y a aussi des inconvénients. A Darou Fall, il y a une dégradation continuelle de l’environnement, depuis l’installation de cette usine, et une déforestation galopante. Il explique que dans le cadre d’un projet, des Japonais avaient planté des filaos et autres arbres, mais depuis l’implantation de l’usine d’exploitation du zircon, les dunes de sable sont dépossédées de leurs richesses et pratiquement la plupart des plantes n’ont pu survivre. ‘’Les gens de l’usine nous avaient promis de replanter, mais cela n’a pas été le cas. Jusqu’à présent, nous peinons à trouver l’étude d’impact environnemental pour pouvoir évaluer. On nous fait du ping-pong et nous aimerions disposer de ce document. C’est la raison pour laquelle ce sera très difficile pour nous de faire la comparaison. De toutes les façons, la population n’est pas du tout contente. Partout, c’est le même discours’’, se désole le Pr. Mbaye.
Quant à ses attentes par rapport à l’usine, il veut qu’elle soulage la souffrance de la population. ‘’Ils ont pris nos terres. Maintenant, il faut qu’on sente plus les retombées au niveau de la localité. Il nous manque beaucoup d’infrastructures ; l’emploi des jeunes et les autres choses que nous aimerions avoir dans cette localité et qui auraient pu être faites par l’usine. A vrai dire, c’est la communication entre l’usine et nous qui ne marche pas. On nous avait promis une rencontre avec le personnel de l’usine, mais cela tarde à venir vraiment’’, explique Serigne Mbaye.
L'AIDE DE L'ÉTAT NE PARVIENT PAS À TOUS
Dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, Dakar a promis la distribution de kits alimentaires. En Casamance, des familles attendent toujours
Les kits alimentaires distribués par le gouvernement sénégalais en vue de soutenir les familles démunies pour faire face aux conséquences du coronavirus n'ont pas fait que des heureux.
Des contestations ont surgi, particulièrement en Casamance, au sud du pays, au lendemain de la distribution de ces kits.
Les oubliés dans la lutte
Beaucoup de familles déclarent avoir été oubliées par les commissions de distribution de ces kits et parlent de détournement.
Mariétou Sané, mère de famille d'un quartier populaire de Ziguinchor, ne cache pas son amertume:
"Ce sont les ouvriers qui doivent bénéficier de cette aide mais après le recensement, la distribution est venue et on n’a rien vu. J'ai interpellé les gens concernés, ils m'ont dit que ce n'est pas venu pour tout le monde, seuls les gens qui bénéficient de bourses familiales doivent recevoir cette aide. Une personne qui a déjà la bourse familiale a droit à quelque chose mais celle qui n'en a pas et qui vit dans une famille démunie, comment pourra-t-elle vivre ?"
La complainte est la même chez Youssouf Mané qui confie que sa famille fait partie des oubliés bien qu'ayant été enregistrée lors du passage des commissions de recensement:
"On n'a pas reçu le riz et je ne sais pas pourquoi on ne l'a pas reçu. L'autre jour, il y a un gars qui est passé ici en train de faire son recensement. Dans notre quartier, il y a une femme qui est la déléguée de quartier. Je suis passé la voir, j'ai parlé avec elle, elle m'a dit qu'elle n'en savait rien, qu'il faut passer voir le chef de quartier. Je suis parti là-bas avec ma mère, on a essayé de lui demander et il nous a dit attendez, au moment venu vous recevrez votre riz. Mais, depuis lors, on n'a rien reçu. Je suis en train de me demander pourquoi nous n'avons pas reçu de riz''.
Distribution de kits dans la légalité
Les chefs de quartier qui ont dirigé les commissions de distribution affirment que tout s’est déroulé dans la légalité. Selon Ibrahima Diakité, chef d'un quartier populaire de Ziguinchor, ceux qui les accusent de détournement le font à tort:
"Nous sommes les bras de la mairie et du gouvernement dans les quartiers, donc maintenant on ne fait que suivre les instructions. Celui qui ne figure pas sur la liste du registre national unique et n'est pas dans l'extension, ne peut pas en bénéficier, il faut que cela soit clair. On a précisé ça aux gens. Les gens qui se plaignent le font à tort''.
Signalons que pour apaiser les esprits des familles plaignantes, certains chefs de quartier ont laissé entendre qu'il y aura une seconde phase de distribution de kits. Mais en réalité, cela ne serait pas envisagé par le gouvernement.
par Elhadji Ibrahima Thiam
LE TOUR DE PASSE-PASSE DE LA SONATEL
Comment prétendre agir dans l’intérêt de ses clients et se retrouver dans l’obligation de justifier les actes que l’on pose en direction de cette clientèle ? Quand on domine autant le marché de la téléphonie mobile, ça autorise quelques coups de menton
Entre Sonatel-Orange et ses clients, la ligne ne passe plus. Le réseau grésille et indispose jusqu’au plus haut sommet de l’État. Un vrai dialogue de sourds s’est installé. Là où l’opérateur de téléphonie mobile persiste et signe que sa nouvelle gamme de forfaits mobiles n’a entraîné aucune hausse des tarifs, les clients, eux, pensent tout le contraire. On le sait, le chasseur et le gibier n’auront jamais la même vision ni la même perception d’une partie de chasse.
Certes, ce n’est pas la première fois que l’opérateur historique essuie les critiques des consommateurs soit pour des tarifs jugés élevés, soit pour un déficit de qualité de services, mais ça doit être une première que la plus haute autorité du pays s’invite au débat. Qui plus est, en Conseil des ministres. D’ailleurs, c’est cinq jours après la sortie présidentielle que Sonate-Orange a organisé une conférence de presse pour s’expliquer sur le bien-fondé des réajustements apportés à ses offres de forfaits mobiles. Calcul ou pure coïncidence ? En tout cas, la concomitance interpelle.
Lors de cette rencontre avec la presse, le team management de l’entreprise était au complet. Le micro passait de main en main. Les diapositives faites de diagrammes, de tableaux, de courbes et de chiffres défilaient sur grand écran. On sentait chez les intervenants, une grande maîtrise des éléments de langage, résultant peut-être de nuits d’efforts de répétition. La séance de justification a duré près de deux heures si on y ajoute l’étape des questions-réponses avec les journalistes. Et, au final, c’est pour s’entendre dire par les responsables de l’entreprise, que «malgré le bruit qui a accompagné le lancement de la nouvelle gamme, il n’en est rien», ces réaménagements tarifaires ont été apportés dans «l’intérêt des clients». Comment peut-on prétendre agir dans l’intérêt exclusif de ses clients et se retrouver par la suite dans l’obligation de justifier les actes que l’on pose en direction de cette clientèle ? Qui s’explique, s’accuse, dit la maxime. Et dans cette histoire, Sonatel-Orange semble avoir quelque chose à se reprocher et qui justifierait toute cette campagne d’explication qu’elle déploie actuellement à un moment où la logique aurait voulu qu’elle soit plutôt en train de faire la promotion de ses nouvelles offres commerciales.
En réalité, Sonate-Orange aura du mal à persuader ses clients qu’elle n’a pas procédé à des hausses tarifaires. Pour se convaincre du manège de l’opérateur, il suffit de se pencher sur l’offre «Illimix/mois» de 4500 FCfa qui propose 300 mn d’appels, 5g de connexion (+5g bonus nuit) et 300 sms. Celle-ci a remplacé l’offre 5900 FCfa qui permettait à son souscripteur de bénéficier de 900 mn d’appels tous réseaux, de 14 g et 500 sms. On le voit donc, avec la nouvelle gamme, cette offre/mois revient certes moins chère de 1400 FCfa mais le souscripteur perd 600 mn d’appels, 9g d’Internet et 200 sms.
L’opérateur a bien le droit, dans le respect des textes en vigueur, de réajuster ses offres commerciales. Mais ce qui n’est pas acceptable, c’est cette insidieuse tentative de faire croire à ses clients qu’il n’y a pas eu de hausse des tarifs. Mais comme parfois les mots trahissent la pensée, le Directeur général de la boîte n’est pas à une contradiction près. Lors de la fameuse conférence de presse, il a déclaré ce qui suit : «Nous avons tenu à ne pas affecter la majorité de nos clients». Voilà qui est clair. Ceux qui seront affectés, Sonatel-Orange les estime à 70.000 personnes, représentant 0,7 % de sa clientèle. Aux yeux des responsables de l’entreprise, cette «clientèle particulière» – comme les appelle le patron de Sonatel-Orange – «présente sur les réseaux sociaux, ‘’di diaay yefou grand’’», devrait s’estimer heureuse car ayant déjà bénéficié de la générosité de l’opérateur. «Cette clientèle particulière a été bien servie car se retrouvant dans les offres hyper généreuses que nous avions lancées. Mais elle commençait à mettre en danger la qualité de service de 10 millions d’autres Sénégalais», a déclaré le patron de Sonatel-Orange pour expliquer une des autres raisons des réaménagements tarifaires.
Il y a une certitude, Sonatel-Orange est trop sûre de sa force pour se permettre de se plier aux injonctions de l’Artp encore moins aux récriminations d’une partie de sa clientèle qu’elle pense avoir déjà trop choyés. Le communiqué en réponse à l’injonction de l’Artp de surseoir à la mise sur le marché de sa nouvelle gamme est à la limite du dédain. Quand on domine outrageusement le marché de la téléphonie mobile comme Sonate-Orange, ça autorise quelques coups de menton.
LES INFIDÉLITÉS DU CNRA À LA CONSTITUTION
Si l’on se fie à la cadence des fatwas de Mactar Guèye, les auteurs de séries devront bientôt coopter les oulémas dans leur comité de rédaction pour s’épargner la déconvenue de leurs œuvres jetées à la corbeille par des censeurs à l’indignation sélective
Le CNRA, depuis quelques années, s’évertue à nous persuader que Mame Mactar Guèye et ses amis les « gardiens de nos valeurs » ont la science infuse de même que le monopole de la vertu, en plus de détenir la vérité absolue… Des attouchements commis sur les articles 8 et 10 de la Constitution. Explication de sexe et bientôt délit de presque…
C’est ce 12 août 2020 que le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel publie une « décision portant conditions de poursuite de la diffusion de la série ‘‘Infidèles’’ par la SEN TV ». Il est donc ordonné à la Sen TV « de ne plus diffuser des propos, comportements et images jugés indécents ainsi que des séquences et propos susceptibles de nuire à la préservation des valeurs, sensibilités culturelles et religieuses ; de ne plus diffuser ou rediffuser la série ‘‘Infidèles’’ avant 22 heures 30 minutes ; d’extirper des bandes-annonces de cette série, les scènes susceptibles de heurter la sensibilité du jeune public ; d’insérer de manière visible et pendant toute la durée de la série, un pictogramme rond, de couleur blanche, avec l’incrustation de -16 en noir ».
Même pour le pictogramme d’avertissement, le choix n’est pas large : c’est la prison, direct, le carré rouge avec des écritures jaunes, ou une bande passante où il y a écrit en toutes lettres : « avertissement au public, ce film est interdit aux moins de seize ans » ?
Une fatwa qui fait suite à la plainte déposée le 06 août 2020 par un collectif censé défendre notre société pécheresse contre « les dérives de l’audiovisuel ». Au final, le Régulateur suprême en conclut avec une touchante célérité que « l’instruction du dossier par les services du monitoring du CNRA apporte la preuve que dans la série sont régulièrement notés des propos, comportements et images jugés choquants, indécents, obscènes ou injurieux ; des séquences et propos qui portent gravement atteinte à la dignité, l’image, l’honneur et la réputation de la personne humaine, notamment de la femme ; des séquences et des propos susceptibles de nuire à la préservation des valeurs, sensibilités et identités culturelles et religieuses »…
A noter, crime abominable, « les manquements à la réglementation, notamment celle relative à la signalétique ». Vous savez bien, -16 inscrit en noir, dans un rond blanc…
Dans le peloton des plaignants, quelques convenables citoyens aux patronymes à consonance religieusement aristocratique, des barbus ébouriffés et l’inévitable …Mame Mactar Guèye. Lequel se remet gaillardement de ses émotions fortes de la Saint-Valentin passée. Le patibulaire activiste envahit les plateaux pour y promener sa bouille d’avis de décès, multiplie les déclarations et met tant de zèle à la tâche, qu’il commet un bel impair à propos des prénoms : certains, d’origine islamique, seraient dignes des femmes de vertus, les sokhnas et les dôm’ou sokhnas, on suppose ; et d’autres, d’origine chrétienne, seraient la peau d’âne des, euh, filles publiques. Une saillie qui ébouriffe la communauté chrétienne et bien d’autres Sénégalais de confessions diverses et aux regards peu obtus sur notre époque. Le porte-étendard des « défenseurs de nos vertus et valeurs traditionnelles » devra s’excuser publiquement, confessant par là même les tares qu’il porte si fièrement en bandoulière.
Sans chercher trop loin, le brave homme devrait quand même savoir depuis la Saint-Valentin que se prénommer Fatou Binetou ne fait pas forcément d’une jeune femme la réplique fidèle d’une irréprochable fille de prophète.
Ceci dit, Mame Mactar Guèye et ses ouailles sont dans leur bon droit : nous sommes en république et la liberté d’opinion y est théoriquement protégée par la Constitution. Ils s’indignent du spectacle qu’offre cette république « laïque » qui tolère des mœurs jugées scabreuses, et le disent ? Grand bien leur fasse… En ont-ils la légitimité ? Apparemment. Le CNRA, qui la leur reconnaît, reçoit leurs plaintes, les étudie et rend des décisions à ce propos et même en leur faveur.
Ce n’est que re-belote… Il y a deux ans de cela, déjà, le Régulateur national accueille avec déférence la fatwa de la même engeance qui condamne « Maîtresse d’un homme marié », l’étudie avec dévotion. La décision arrêtée par le CNRA pousse la connivence jusqu’à imposer Mame Mactar Guèye et sa troupe dans le visionnage des scènes avant diffusion… Pourquoi ne pas leur octroyer un statut de co-auteur de toutes les séries à diffuser pendant qu’ils y sont ?
Une manière de ménager la chèvre et le chou bien de chez nous. Vous savez bien, nous autres, Sénégalais, avons cette capacité inouïe des arrangements entre nos pulsions inavouables et notre bonne conscience apparente.
Dans toute cette affaire surréaliste d’indignation surfaite, la seule véritable infidélité qui se perpètre sous nos yeux, est celle du CNRA qui cocufie allègrement notre Constitution. Un enfant fait dans le dos de l’article 8 qui protège les inaliénables libertés d’opinion, d’expression, de presse, d’association, de réunion, de déplacement, de manifestation, d’entreprendre, culturelles, religieuses, philosophiques, syndicales… Plus manifeste, le viol de l’article 10 de la Constitution, quant à lui, si formel : « chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume, l’image, la marche pacifique, pourvu que l’exercice de ces droits ne porte atteinte ni à l’honneur et à la considération d’autrui, ni à l’ordre public ».
Dans un pays aussi désordonné et insalubre, où les chants et les danses sont les modes d’expressions les plus populaires, cette clause de style prête presque à sourire… N’ayons pas peur des comparaisons : il y a bien plus d’indécence dans une seule des félonies politiques qui font notre histoire que dans toutes les scènes érotiques des séries sénégalaises…
Disons-le tout net : une œuvre de fiction ne saurait être un attentat à l’honneur et à la considération de qui que ce soit, puisque le fruit de l’imagination fertile d’un auteur. Et quel désordre public peut-il y avoir à regarder la télé seul, en famille ou en bandes de copains ? Devons-nous truquer un combat de lutte pour éviter qu’un colosse de banlieue prenne une déculottée pour qu’il n’y ait pas de troubles dans son quartier ? Faut-il interdire le football parce que des pneus brûlent après les matchs de l’équipe nationale qui se terminent par une défaite cuisante ou l’élimination d’une passionnante compétition ?
Une œuvre artistique est un bouquet de libertés : de penser, de croire, de s’exprimer, d’entreprendre. Ce que le CNRA viole également, c’est le droit de chacun à décider de ce qu’il veut regarder à domicile. Quand un programme ne convient pas, on change de chaîne, ou on éteint la télé. Les familles n’ont pas les mêmes valeurs, les mêmes priorités, ni les mêmes pédagogies de l’éducation. Etre païen, athée, animiste, bouddhiste, épicurien, hédoniste, libertin quelle que soit sa race, sa confession n’empêche pas la dignité de Sénégalais.
Il est tout de même curieux que nos gardiens du Temple soient allergiques aux infidélités conjugales dans un pays qui vante les vertus de la polygamie. Il faudrait quand même se demander par quelle alchimie l’esprit d’un conjoint, indiscutablement fidèle, divague au point de s’égarer dans les charmes d’une femme autre que la légitime, au point de la …désirer jusqu’à l’épouser. Que dire des délires d’Oustaz Alioune Sall qui se réjouit par avance des félicités que lui doivent les « 700 femmes » à l’attente dans ses appartements privés du septième ciel, après le verdict du Jugement dernier ? Une image insultante pour l’intelligence des libres-penseurs et pour toutes les femmes vertueuses qui ne sont plus de ce monde : elles seraient donc destinées à égayer le séjour éternel de ces ubuesques hérauts de l’islam tropical. Il serait cependant si malvenu de s’en offusquer !
Si ce n’était que ça… Si l’on se fie à la cadence des fatwas de Mame Mactar Guèye et sa suite, les auteurs de séries, dans quelques années, devront coopter les oulémas dans leur comité de rédaction pour s’épargner la déconvenue de leurs œuvres pilonnées et jetées à la corbeille par des censeurs sourcilleux à l’indignation graduellement sélective.
Bientôt, la musique profane et les danses païennes, déjà maudites seront bannies, avant la fermeture des boutiques qui vendent du tabac, ainsi que des bars et restaurants qui vendent de l’alcool et du porc… Ensuite, ce sera au tour des pharmacies qui distribuent des préservatifs et pilules de baisser les rideaux, avant que les boutiques de mode qui exposent des strings, des jupes courtes et des jeans slim ne ferment…
Ça finira par fermer les établissements scolaires et universitaires qui n’enseignent pas l’islam, avant d’enterrer les sciences humaines qui inoculent le doute raisonnable au sujet de la condition humaine… Bien entendu, l’histoire du Monde ne sera enseignée qu’à compter de l’hégire et la géographie effacera de la surface du globe les continents peuplés d’infidèles.
Sous peu, Youssou Ndour devra détruire tous ses albums, sauf « Allah », signe des cieux, qui lui a rapporté le Grammy… Adieu donc, Waly Seck, Pape Diouf, Mbathio Ndiaye et Ndèye Guèye qui pourraient devenir gambiens ; Mod’ Lô et Eumeu Sène organiseront alors leur revanche à New-York ; Sadio Mané devra lâcher la balle pour le chapelet sans que la coupe d’Afrique ne séjourne sous nos cieux ; les maîtresses des hommes mariés comme les célibataires libertins seront contraints à l’exil dans des pays où les barbus sont bien moins ébouriffés ; sur Facebook, Tik-Tok, Instagram et Whatsapp, seuls les consensus autour des valeurs islamiques y seront tolérés sous haute surveillance…
Et puis, un jour, quelqu’un frappera à ma porte pour m’apprendre qu’éditer les « Sénégalaiseries » et « Le P’tit Railleur » est passible de la peine capitale. La santé mentale des jeunes pousses sénégalaises étant à ce prix…
Que deviendraient donc vos âmes pécheresses sans le CNRA ?
DES MANIFESTATIONS ANTI-TROISIÈME MANDAT DE OUATTARA FONT AU MOINS 4 MORTS
Plusieurs mouvements d'opposition avaient appelé à manifester jeudi contre cette candidature. La situation est tendue à Bonoua, traversée par une voie internationale qui relie Abidjan au Ghana
Au moins quatre personnes sont mortes mercredi et jeudi en Côte d'Ivoire, dans des violences liées à la candidature controversée du président Alassane Ouattara à un troisième mandat lors de l'élection présidentielle du 31 octobre.
Plusieurs mouvements d'opposition avaient appelé à manifester jeudi contre cette candidature.
Un jeune de 18 ans a été tué jeudi à Bonoua (sud-est) au cours de heurts avec les forces de l'ordre, a annoncé à l'AFP Jean-Paul Améthier, le maire de la ville située à 50 km d'Abidjan, ancien fief de l'ex-première dame Simone Gbagbo.
"Le commissariat de Bonoua a été saccagé par les manifestants en colère", a témoigné Hervé Niamkey, un habitant de la ville.
La situation est tendue dans cette ville traversée par une voie internationale qui relie Abidjan au Ghana.
Des violences ont aussi éclaté à Daoukro, bastion de l'ancien président Henri Konan Bédié, également candidat à la présidentielle.
"Le calme revient timidement, mais nous déplorons trois morts" a indiqué une source sécuritaire, sous couvert de l'anonymat.Des témoins ont aussi fait état de trois morts lors d'affrontements entre des partisans d'Henri Konan Bédié et des jeunes favorables à Ouattara.
D'autres heurts ont eu lieu jeudi entre manifestants et force de l'ordre, notamment dans la capitale économique Abidjan.Les autorités avaient interdit les manifestations.
Le président Alassane Ouattara, 78 ans, élu en 2010 puis réélu en 2015, avait annoncé dans un premier temps en mars passer le relais à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Mais celui-ci est décédé le 8 juillet d'un infarctus.Après ce décès, Alassane Ouattara a annoncé le 6 aout qu'il briguerait finalement un troisième mandat.
La Constitution limite à deux les mandats présidentiels, mais opposition et pouvoir sont en désaccord sur l'interprétation de la réforme adoptée en 2016: les partisans de Ouattara affirment qu'elle a remis le compteur des mandats à zéro, ses adversaires jugent anticonstitutionnelle une troisième candidature.
VIDEO
IL NE FAUT PAS AVOIR HONTE DE LA MALADIE
El Hadji Amadou Sall en convalescence après avoir été malade du Covid-19, appelle à la vigilance et au respect des gestes barrières afin d'éviter la propagation du virus
Invité de l'émission l'invité de MNF Maitre El Hadji Amadou Sall en convalescence après avoir été malade du Covid-19, appelle à la vigilance et au respect des gestes barrières afin d'éviter la propagation du virus. Il a aussi demandé aux populations d'aller directement à l'hopital dès les premiers symptomes de la maladie.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
MULTIPLE PHOTOS
HOMMAGE À UN OUBLIÉ DE L’HISTOIRE, IBRAHIMA SEYDOU NDAW
EXCLUSIF SENEPLUS - Par une altération de l’histoire, celui que les paysans du Sine-Saloum désignaient par le titre de « Jaaraf » reste méconnu de la plupart des Sénégalais pour lesquels il s’est sacrifié pendant 43 ans
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 13/08/2020
13 août 1969-13 août 2020, voilà 51 ans que Ibrahima Seydou Ndaw a tiré sa révérence. Nous lui rendons un hommage mérité parce que cette étoile méconnue de l’histoire politique du Sénégal, pour reprendre les propos de l’historien Elikia Mbokolo, s’est sacrifiée pendant 43 ans pour son pays. Toutes les informations de cet article sont tirées du livre du défunt Professeur Abdoul Sow Essai d'histoire politique du Sénégal : Ibrahima Seydou Ndaw 1890-1969 que nous trouvons être le seul ouvrage de référence qui parle de l’histoire politique réelle d’Ibrahima Seydou Ndaw.
Ce jeudi 13 août 2020 marque le 51e anniversaire de la disparition d’Ibrahima Seydou Ndaw, figure marquante de la vie politique sénégalaise. Aujourd’hui, par une occultation et une altération de l’histoire, celui que les paysans du Sine-Saloum désignaient par le titre de « Jaaraf » reste méconnu de la plupart des Sénégalais pour lesquels il s’est sacrifié pendant 43 ans. A l’instar de ceux du président du Conseil gouvernemental Mamadou Dia et du Secrétaire général du Parti du Regroupement africain-Sénégal, Abdoulaye Ly, les hauts faits et les bonnes actions d’Ibrahima Seydou Ndaw sont oblitérés aujourd’hui par les imposteurs de l’histoire politique du Sénégal.
Encoléré par cette imposture ou cette tentative d’exclusion de l’histoire, Amadou Lamine Sakho dit Kéba a toujours dénoncé les falsificateurs qui ont toujours cherché à ensevelir cette figure de proue dans les décombres de l’histoire politique du Sénégal. « Patriarche de la grande famille des pionniers de notre indépendance, Ibrahima Seydou Ndaw, de par son génie créateur, son courage légendaire, son dévouement et sa sollicitude, a pendant les 43 ans qu’il a consacré au service de son pays, accompli une gigantesque œuvre nationale qu’il serait inadmissible et condamnable de chercher à voiler… Du reste, aucun homme politique sénégalais n’a aussi efficacement que lui combattu le colonialisme par la plume et par l’action. Sa contribution à l’éveil de la conscience nationale a été des plus méritoires », peste celui qui fut son fils adoptif et secrétaire particulier de 1957 jusqu’à sa mort.
Aucun édifice public digne ne porte les noms de ces illustres inconnus comme les appelle Kéba. Aujourd’hui, la seule avenue et l’école primaire baptisée Ibrahima Seydou Ndaw se situent respectivement à la périphérie et près du stade de foot de Kaolack. Le building administratif qui servait de locaux au Conseil gouvernemental porte le nom de celui qui le dirigeait avant d’être accusée arbitrairement de coup d’Etat et embastillé pendant 12 ans dans des conditions qui lui ont fait presque perdre la vue.
Jaaraf Seydou Ndaw, le justicier
Né le 13 juillet 1889 à Sokone, Ibrahima Seydou Ndaw, surnommé Jaaraf, est entré en politique à la suite de quelques démêlées avec l'administration coloniale de l'époque. Il est décédé le 13 août 1969, à l'âge de 80 ans. Considéré comme le père fondateur du Bloc démocratique sénégalais (BDS), ancêtre du Parti socialiste (PS) sénégalais actuel, Ibrahima Seydou Ndaw a présidé aux destinées de l'Assemblée territoriale sénégalaise avant de devenir, en 1963, président honoraire de l'Assemblée nationale du Sénégal indépendant.
Parmi les hommes politiques du XXe siècle, Ibrahima Seydou Ndaw se distingue par sa longévité politique de son engagement, la constance de son combat contre l’injustice ainsi que par son courage dans la défense des faibles et dans le combat pour ses idées. Il a été de toutes les luttes contre l'autoritarisme et l'arbitraire pendant la période coloniale. Ainsi, dans son livre intitulé Essai d'histoire politique du Sénégal : Ibrahima Seydou Ndaw 1890-1969, Abdoul Sow souligne le caractère justicier de Ibrahima Seydou, défenseur des masses paysannes et ouvrières qui lui a valu le titre de « Jaaraf » : « Jaaraf Seydou Ndaw est une légende voire un mythe. C’est un grand notable, sinon le plus grand de Kaolack, le leader plus puissant de la région chez qui il fallait passer pour avoir les suffrages du cercle, respecté mais craint, l’homme qui prend la défense de la veuve et de l’orphelin en d’autres termes le protecteur des populations rurales et de tous les faibles, victimes des abus de l’autorité coloniale et de ses affidés au moment où il fallait beaucoup de courage pour oser s’opposer aux institutions coloniales ».
Mamadou Dia embouche la même trompette : « Ibrahima Seydou Ndaw s'était déjà forgé une audience personnelle par son attitude de résistant sous l'Occupation... Et avant l'Occupation par son dévouement à la cause des victimes des exactions de l'Administration coloniale... C'est la Nation tout entière qui a une dette de reconnaissance à sa mémoire... »
Le défunt professeur d’université Mbaye Guèye n’est pas en reste pour magnifier l’œuvre du justicier que fut l’ancien Président de l’Assemblée territoriale : « Ibrahima Seydou Ndaw était un homme partout présent où l'avenir de ses compatriotes était en jeu. Toute sa vie se réalisa dans la tension et le combat contre toutes les formes d'injustice. C'était une âme que sa soif ardente de justice avait armée pour les luttes. »
Dans la préface de l’ouvrage du Professeur Sow, Amadou Mahtar Mbow montre, contrairement à l’histoire mensongère la plus répandue, qu’Ibrahima Seydou Ndaw a indiqué au jeune agrégé de grammaire, Léopold Sédar Senghor, la voie politique à suivre. Pour l’ancien Directeur général de l’Unesco, c'est le président Ibrahima Seydou Ndaw qui, politiquement, a mis à Senghor les pieds à l'étrier, au moment où, accablé par l'entourage immédiat du président Lamine Guèye, il s'apprêtait à renoncer définitivement à la politique pour retourner en France. L’enfant de Joal, né hors des quatre communes de Saint-Louis, Rufisque, Dakar et Gorée, et quoique n’étant plus sujet français ayant accédé à la nationalité française par naturalisation au moment de passer l’agrégation de grammaire en France au milieu des années 30, fut choisi par Lamine Guèye pour être candidat au siège réservé aux citoyens français (Français et originaires des quatre communes). Senghor, alors peu connu, et ne résidant pas au Sénégal, car il était resté en France pour y enseigner après son agrégation, c’est Jaaraf Seydou Ndaw qui lui offrit le Sine-Saloum comme circonscription électorale. C’est donc du Sine-Saloum, alors circonscription la plus peuplée du pays avec la Casamance, et avec le soutien constant d’Ibrahima Seydou Ndaw que commença l’ascension politique de Senghor.
Mbow rapporte que des contradictions se révélèrent bientôt au sein de la SFIO tant au niveau de Kaolack qu’à celui du Sénégal et même dans les rapports avec la direction du parti en France, alors peu sensible aux aspirations qui s’exprimaient dans les colonies à la suite de la seconde guerre mondiale. La crise interne qui couvait depuis plusieurs mois aboutit à une rupture qui eut lieu en 1948 alors qu’Ibrahima Seydou Ndaw, victime d’un grave accident, est hospitalisé à Dakar plusieurs mois durant. Quoique paralysé des quatre membres et privé de se mouvoir tout seul, il garda toute son énergie et toute la vigueur de sa pensée. Il semble que même son immobilisation rendait sa détermination plus grande et sa détermination d’agir plus vive. C’est ainsi que de son lit d’hôpital et avec Léon Boissier-Palun avocat et futur président du Conseil de l’AOF, il convainquit Senghor de rompre avec la SFIO et Lamine Guèye et de créer un nouveau parti.
La rupture accomplie, il fut, avec Mamadou Dia qui parcourut tout le Sénégal pour mettre en place le nouveau parti, le principal organisateur du Bloc démocratique sénégalais (BDS) qui bientôt domina la vie politique sénégalaise.
Senghor dans une lettre adressé à Ibrahima lui témoigne toute son affection : « Je t'aime et te resterai fidèle jusqu'à la mort... Tu peux douter de tout sauf de mon affection pour toi... Entre les deux amis et les deux hommes de bonne volonté que nous sommes, il n'y aura jamais aucun malentendu qui puisse résister à une franche explication... » Mais le comportement ingrat de Senghor à l’endroit de son mentor politique après que ce dernier a quitté l’UPS (l'Union progressiste sénégalaise) en 1959 avant d’y revenir détonne avec cette déclaration affectueuse.
Une fin de vie difficile
Et Abdoul Sow dans son ouvrage, Essai d'histoire politique du Sénégal : Ibrahima Seydou Ndaw 1890-1969, souligne la traitrise et l’injustice dont Ndaw a été victime de la part de ses camarades de parti et principalement Léopold Sédar Senghor qui l’a presque mis en résidence surveillée : «Ibrahima Seydou Ndaw connut de la part de ceux qu’il avait contribué à hisser au pouvoir une disgrâce aggravée par des mesures vexatoires qui furent d’un effet dévastateur sur sa santé. Il mourut en 1969 dans le quasi-dénuement, et, comme généralement, exclu d’une mémoire collective où ne prennent place très souvent, en dehors de certains religieux, que des personnes dont les mérites ne sont pas toujours évidents au regard de leurs actes placés dans le cadre de l’ensemble des aspirations de la collectivité nationale ».
C’est ce que confirme Amadou Mahtar Mbow dans la préface du livre d’Abdoul Sow. « Infirme et âgé, il fut destitué de l’Assemblée nationale dont il était le président honoraire, il connut une fin de vie difficile sans aucune commisération de la part de ceux qu’il avait contribué à hisser au pouvoir. A sa mort en 80 ans, des éloges hypocrites ne manquèrent pas de la part de certains qui l’avaient renié pour ensuite faire tout pour le faire oublier », déclare l’ancien compagnon d’Abdoulaye Ly.
A sa mort, des personnalités sincères n’ont pas manqué de saluer la mémoire de l’homme de pensée et d’action que fut Ibrahima Seydou Ndaw. Ainsi, l’écrivain Abdou Anta Ka, le 20 août 1969, écrit, dans le journal Dakar-Matin, ce témoignage qui dévoile la personnalité de l’enfant du Sine-Saloum : « Un homme devant qui s’inclinaient des hommes plus instruits : des gouverneurs de l’époque, des universitaires, des industriels… Le self made man qui dictait aux rapports de force sa volonté ».
L’écrivain El Hadj Moustapha Wade, dans un témoignage post-mortem en 1999, déclare : « Si j’ai grand intérêt à son école et à tout ce qu’elle recelait d’intelligence et d’intuition politique, c’est parce que j’ai en ce grand maitre, homme de pensée et d’action, de générosité sans borne et de don de soi, un incomparable passeur de frontière, un nationaliste intransigeant et ouvert à la fois, un guide riche de tout ce que les idéologies pouvaient lui apporter. »
L’ancien Directeur général de l’Unesco, Amadou Mahtar Mbow, le 12 août 1999, dans un témoignage manuscrit depuis Rabat, soutient avec force : « J’admire sa force de caractère, sa ténacité et son amour pour notre pays et pour son peuple. Le combat politique a été pour lui un combat pour la liberté, pour la dignité et pour le bien-être des Sénégalais. Il plaçait ce qu’il considérait comme l’intérêt du peuple au-dessus de toute autre considération, refusant en toute circonstance d’agir autrement que selon sa conscience. Homme d’honneur, homme d’autorité, il était aussi un démocrate convaincu. »
Janet G. Vaillant, Docteur en études politiques, Université de Harvard et ancienne directrice adjointe du Centre national de ressources sur la Russie, l'Europe orientale et l'Asie centrale de l'Université de Harvard, dans son ouvrage Vie de Léopold Sédar Senghor paru en 2006, qualifie Ibrahima Seydou Ndaw d’« un homme d’une intelligence extraordinaire d’une forte personnalité. Juriste autodidacte et homme proche du peuple, il défendait avec brio les populations de Kaolack et du Sine-Saloum ».
Mbaye Jacques Diop, le 16 février 2011 à Rufisque, dans un entretien avec le Professeur Abdoul Sow, témoigne : « Un homme d’une grande valeur bien que handicapé, qui avait le sens de l’écoute, un leader d’une forte impression assis sur sa chaise roulante, une voix forte qui portait et qui impressionnait. »
« Ibrahima Seydou Ndaw restera dans la mémoire des générations actuelles ou à venir, comme un des plus grands Sénégalais, un patriote à la fois intransigeant et bienveillant » dixit André Guillabert. « Jaaraf n'a jamais triché ni avec les hommes ni avec les événements, parce que la sincérité a été son phare. Idéaliste sans être utopiste, il s'était ancré au réel pour faire œuvre utile. Il était juste et droit. Mais sa vertu cardinale a été le courage », déclara l’avocat Omar Diop.
51 ans après sa mort, Ibrahima Seydou Ndaw donne toujours une leçon de vie politique aux différents dirigeants qui ont dirigé ou qui dirigent le Sénégal et ce, à travers ces propos exprimés dans des contextes différents mais qui sonnent comme une profession de foi : « Durant toute ma vie, je n’ai jamais su tenir ma tête qu’autrement haute… Je ne connais ni les pirouettes politiques, ni l’humiliation de la honte…»« L’homme politique utile à son pays ne se mesure pas grâce à son âge, à ses diplômes ou à sa constitution physique, mais à sa valeur morale et intellectuelle, à ses capacités pratiques et à son humanisme ; et à sa popularité qui découle d’une confiance émanant de la base à laquelle il est lié par des rapports indiscutables. »
Source : Essai d'histoire politique du Sénégal d’Abdoul Sow : Ibrahima Seydou Ndaw 1890-1969.