SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
17 juillet 2025
par Birane Diop
L'INTELLIGENCE ECONOMIQUE
La maîtrise de l’information stratégique dans les entreprises sénégalaises peut être une aubaine dans cette politique de construction économique du pays après avoir subi les politiques d’ajustement structurel des institutions de Bretton Woods
Trente ans après la chute du mur de Berlin marquée par l’effondrement du bloc soviétique, le monde a inauguré un nouveau cycle avec la mise en place d’un système capitaliste sans résistance symbolisé par une économie de marché dont la base est la recherche de profit.
Pourtant même sans être passionné de géopolitique, il n’est point de secrets que le capitalisme est le système économique reflétant la compétitivité et la libre concurrence entre les entreprises de tous les secteurs d’activités et quelles que soient leur taille (GE, ETI, PME).
En effet, cette nouvelle hégémonie a profondément changé le circuit économique du monde car elle a donné un blanc-seing aux Grandes Entreprises (GE) dont l’effectif est supérieur ou égal à 4235 employés[1]. Alors, avec cette marge de manœuvre les GE dictent leur loi. Les GAFAM, entreprises de la Silicon Valley sont un exemple patent de cette domination économique voir de ce pouvoir sans précédent des Grandes Entreprises. Ces dernières ont mis en place des stratégies afin de maîtriser leur capital informationnel gage d’influence et de sécurité économique.
Mais malgré cet état de fait, c’est-à-dire la farouche concurrence au sein du marché, certaines entreprises moins costauds n’ont pas jusqu’à présent mesuré l’importance de l’information dans la bonne marche de leurs activités.
Paradoxalement, depuis la fin de la guerre froide, le monde est entré de plain-pied de ce qu’on peut appeler la société de l’information. Comme la société industrielle avec ses multiples indices qui sont entre autres l’essor des moyens de production et la floraison des biens de consommation, la société de l’information a aussi ses propres leitmotivs in fine son contingent d’identifiants. « Les nouvelles technologies de l’information et de la communication dont Internet constitue le référent identitaire, sont présentes dans tous les domaines d’activité des hommes, enseignement, documentation, édition, commerce, finance, médecine, loisirs, recherche scientifique, etc… La généralisation des échanges électroniques d’informations et de documents, le caractère universel de cette nouvelle communication globale, planétaire, la rapidité et le caractère spectaculaire des mutations induites font de cette « révolution » un moment clé voire spéciale de l’histoire de l’humanité.[2] »
Par ailleurs, à l’aune de la connaissance immatérielle, l’information occupe un pan de l’économie mondiale irriguée par deux facteurs majeurs : la mondialisation et la globalisation. Ce faisant, certaines entreprises ont pris le train en marche afin d’être aux aguets des signaux faibles pour mieux anticiper les évolutions et d’avoir une vision 360° de leur environnement concurrentiel, commercial, technologique. C’est la raison pour laquelle, beaucoup de pays ont adopté une démarche de veille stratégique dont le substrat est la maîtrise de l’information garantie de compétitivité et de sécurité pour les entreprises.
Par exemple, en France, l’efficacité de l’information à valeur économique découle du rapport d’Henri Martre « Intelligence économique et stratégie des entreprises », publié en 1994 à la Documentation française[3]. C’est à l’issu de ce travail que les entreprises françaises ont pris conscience, en proportion de leur goût, l’importance de la mise en place d’outils de veille stratégique in fine d’intelligence économique pour mieux se positionner en Europe et à l’international. Ce qui leur permet d’avoir une photographie de l’environnement des affaires et de la compétitivité mais aussi d’engranger des parts de marché.
Ayant compris l’importance de l’information stratégique pour la bonne marche de leur économie, certains pays africains à l’image du Maroc via ses petites et moyennes entreprises s’initient à la veille informationnelle car les PME occupent une place cruciale dans le tissu économique du pays[4]. Ne voulant pas être le dernier de la classe en Afrique subsaharienne, le Sénégal a entamé aussi sa mue d’Intelligence économique dans l’optique d’armer ses entreprises avec la mise en place au sein du ministère de l’Economie des Finances et du Plan d’un dispositif national d’intelligence économique. Ainsi, le Sénégal est l’un des pays africains à avoir fixé une réflexion sur sa sécurité économique par le management de l’information[5]. L’objectif est de booster l’économie des entreprises notamment des PME. Mais malheureusement, cette initiative souffre de rigueur car les outils « cellules de veille » qui devaient l’accompagner ne sont pas présents dans certaines entreprises.
Cela dit, la pénétration des technologies de l’information et de la communication ont donné un nouveau visage à l’information à tel point qu’on parle de trop-plein d’informations « Infobésité ». Ainsi, les entreprises sénégalaises, doivent asseoir un travail de vigie pour anticiper, innover dans l’optique d’atteindre cette quête de compétitivité. Ceci demande une stratégie bien pensée de la part des entreprises en toile de fond les PME si le pays veut atteindre les objectifs fixés par le Plan Sénégal Emergent (PSE) d’ici 2035.
La maîtrise de l’information stratégique dans les entreprises sénégalaises peut être une aubaine dans cette politique de construction économique du pays après avoir subi les politiques d’ajustement structurel des institutions de Bretton Woods (FMI, Banque mondiale). Il faut armer nos entreprises à l’ère de la guerre de l’information, lit de la compétitivité économique où le marché est roi.
[2] Michel, Jean. Société de l’information et nouvelles solidarités professionnelles : L’impérative exigence de dépassement des frontières. In : http://michel.jean.free.fr/publi/JM331.html
[3] Le rapport d’Henri Martre, « Intelligence économique et stratégique des entreprises », publié en 1994 à la Documentation française, est le premier ouvrage considéré comme fondateur de l’IE en France.
BLACK LIVES MATTER - René Lake analyse le phénomène des discriminations raciales outre-atlantique, ravivé par la récente mort par étouffement au sol de George Floyd, un afro-américain, suite à une violente arrestation policière
Le 25 mai dernier, George Floyd, Noir-Américain de 46 ans, est mort d'étouffement à l'issue d'une violente arrestation, à Minneapolis. La scène, effroyable, a été filmée. Quatre policiers ont été licenciés. Depuis, des émeutes ont eu lieu, et la famille de la victime dit vouloir aller en justice.
René Lake analyse pour VOA Afrique, les tenants et boutissants du racisme contre les noirs aux Etats-Unis. Entretien à retouver à partir de la 10è minute.
par Benaouda Lebdai
FATOUMATA SISSI NGOM QUESTIONNE LA RESTITUTION DES ŒUVRES D'ART
C'est un récit captivant sur l'exil involontaire et le retour aux sources d'un objet sacré sérère que livre l'autrice dans "Le Silence du totem"
Le Point Afrique |
Benaouda Lebdai |
Publication 28/05/2020
Un premier roman est souvent une gageure, toujours une aventure. La Sénégalaise Fatoumata Ngom, en publiant Le Silence du Totem, réussit un pari avec elle-même, d'autant plus que c'est plutôt une scientifique de formation. Premier roman, classiquement semi-autobiographique,mais qui dépasse l'autocentrisme pour aborder une question essentielle, celle de la restitution d'œuvres d'art africaines aux pays africains quelque soixante ans après les indépendances. En effet, il est étonnant que Fatoumata Ngom transpose en fiction une donnée culturelle postcoloniale qui allait s'avérer d'actualité au moment de la parution du Silence du totem, en l'occurrence, la restitution à l'Afrique des œuvres africaines confisquées pendant la colonisation. Certes, de nombreux pays, comme le Bénin, en avaient fait la demande depuis quelques années, sans réponse aucune de la part des différents gouvernements français et des musées. Quel est donc l'objet de ce texte de fiction qui illustre à quel point cette question est vitale ?
L'histoire du livre de Fatoumata Ngom
Le Silence du totem raconte donc l'histoire d'un masque sérère, du nom d'une ethnie du Sénégal, ramené en France par un explorateur missionnaire du nom d'Alexis de Fabrègues durant la colonisation et ainsi devenu une propriété dans la collection privée de la famille du missionnaire. Plus tard, la petite fille d'Alexis de Fabrègues, Marie-Charlotte de Fabrègues, l'a légué à l'État français. Le totem fut pris en charge par le musée des Colonies, transféré ensuite au musée du Quai-Branly. Par le biais d'une enquête rondement bien menée par la narratrice. Le voyage du masque sérère est suivi à la trace par le lecteur grâce aux notes laissées par le missionnaire explorateur, mais aussi à la mémoire de Marie-Charlotte de Fabrègues.
Un récit qui prend le lecteur
Fatoumata Ngom a superbement structuré le récit dans le sens où le lecteur entre dans l'histoire avec subtilité et, au fur et à mesure, se sent concerné par l'aventure qu'a connue ce masque. Le texte fictif est loin d'être un roman à thèse puisque l'histoire coule de source naturellement, et donc l'ensemble devient parfaitement crédible et convaincant. On entre dans le jeu d'une intrigue qui se transforme presque comme une enquête policière qui tente de résoudre l'énigme de la statue sérère : son histoire, son itinéraire, sa disparition, sa réapparition, son retour auprès des siens, structurent le récit.
Un récit dense
L'intérêt de ce roman réside dans une construction simple et complexe à la fois. De facture classique, linéaire, le développement de multiples centres d'intérêt et de multiples relations humaines, le récit en devient dense. C'est ce mixage qui en fait sa force et sa vitalité littéraire. Le personnage principal, Sitoé, a certainement atteint la plénitude dans sa vie privée, mariée, un enfant, une belle profession, après un parcours d'études brillantes qui ont commencé au Sénégal, ensuite à Paris en khâgne et une admission à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm. C'est le parcours d'une jeune Sénégalaise qui a réussi son adaptation et son intégration dans la société française avec son mariage à un Français. Le début du roman raconte les années d'apprentissage, celles de la jeune romancière elle-même, et donc les ingrédients d'un roman initiatique et d'apprentissage semblent réunis. Son exil pour poursuivre ses études à Paris est narré avec force détails, de même que les descriptions de Paris des beaux quartiers, de Paris et de ses élites intellectuelles, de Paris et de sa culture, mais aussi de Paris et de sa solitude.
"L'AFRIQUE DOIT PARTICIPER AUX ESSAIS SUR LE VACCIN ANTI-CORONAVIRUS"
Malgré son sous-équipement et l’exode des cerveaux, la recherche africaine a intérêt à mettre en avant sa phytothérapie, a plaidé au micro de Sputnik France le professeur Ndeye Coumba Touré Kane, une virologue spécialiste du VIH
Sputnik France |
Christine H. Gueye |
Publication 28/05/2020
Si elle ne veut pas être marginalisée, l’Afrique devra participer aux essais pour trouver un vaccin contre le Covid-19. Malgré son sous-équipement et l’exode des cerveaux, la recherche africaine a intérêt à mettre en avant sa phytothérapie, a plaidé au micro de Sputnik France le professeur Ndeye Coumba Touré Kane, une virologue spécialiste du VIH.
On se souvient de l’indignation suscitée par les propos échangés, le 1er avril dernier sur la chaîne LCI, entre Camille Locht, directeur de recherche à l'Inserm à Lille (nord de la France), et Jean-Paul Mira, chef de service de médecine intensive et réanimation à l'hôpital Cochin. Parlant de recherches menées autour du vaccin BCG contre le Covid-19, les deux Français avaient évoqué la possibilité d’essais cliniques en Afrique, à l’instar de ce qui avait été fait sur des travailleuses du sexe pour le vaccin contre le sida.
Regrettant que de tels «propos racistes ne font rien avancer», le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait aussitôt rétorqué que l'Afrique «ne sera un terrain d'essai pour aucun vaccin». Au-delà de cette polémique, la question de la participation de l’Afrique n’en est pas moins posée. D’autant que des essais sont déjà prévus en Europe et en Australie, selon l’Inserm, et que plus de 100.000 Américains se sont portés volontaires dans les régions les plus touchées aux États-Unis.
Car même s’ils peuvent difficilement rivaliser avec les moyens déployés par les grands laboratoires pharmaceutiques du Nord, les instituts de recherche africains ont tout intérêt à participer aux essais sur ce futur vaccin, y compris sur des humains. D’autant que malgré un sous-équipement médical chronique et la fuite des cerveaux, le continent –qui regorge de plantes médicinales–, a des atouts à faire valoir à condition de mettre en place des protocoles et les essais cliniques qui vont avec.
Invitée Afrique de Sputnik France, le 20 mai, aux côtés du professeur Aimé Bonny, un cardiologue camerounais qui a alerté sur le protocole élaboré par le Pr Didier Raoult, et du docteur congolais Jérôme Munyangi, qui coordonne la task force «Artemisia for Africa», le Pr Ndeye Coumba Touré Kane, virologue sénégalaise, spécialiste du VIH-Sida, a insisté sur la nécessité pour le continent de ne pas s’exclure de cette compétition mondiale dans la course au vaccin contre le SARS-CoV-2, responsable de la maladie du Covid-19.
Pour cette titulaire de la chaire bactériologie-virologie à la faculté de médecine de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui dirige le laboratoire de bactériologie-virologie-biologie moléculaire du centre hospitalier universitaire Dalal Jam de Dakar, rester en dehors des essais serait, en effet, contre-productif. Par ailleurs, directrice scientifique et responsable de la plateforme de biologie de l’Institut de recherche en santé de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef), le professeur Ndeye Coumba Touré Kane a également son mot à dire en tant que conseillère technique numéro un du ministre sénégalais de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
«C’est bien beau de dire qu’il faut de l’équité quand le vaccin sortira afin qu’il soit disponible pour tous. Mais si l’Afrique ne veut pas être marginalisée, elle devra participer aux essais. Car là, nous pourrons avoir notre mot à dire sur sa véritable efficacité. D’autant qu’il nous sera possible ainsi de comparer différents terrains, chez nous, avec des fonds génétiques différents», a déclaré au micro de Sputnik France le professeur Ndeye Coumba Touré Kane.
Même si, pour l’instant, «personne n’a trouvé l’anticorps miracle», selon la virologue sénégalaise, l’Afrique, qui regorge de plantes aux vertus médicinales connues depuis des millénaires, pourrait constituer un réservoir inépuisable contre les coronavirus, à condition de «booster» le développement d’une recherche endogène à partir de sa pharmacopée traditionnelle.
Le premier adjoint au maire de Yoff, Abdou Nar Mbengue, traîne en justice Diatta Laye Ndiaye. L’activiste et membre du Parti rénovateur progressiste-Yeesal a accusé la mairie de Yoff d’avoir «détourné» 28 des 200 millions francs Cfa destinés à l’aide aux populations vulnérables au Covid. Il est reproché à la mairie de Yoff une «gestion frauduleuse, «gabégique» et catastrophique des denrées alimentaires ainsi que sa distribution nébuleuse». M. Ndiaye estime que les 200 millions récoltés lors d’un téléthon n’ont pas tous été utilisés pour l’achat de kits alimentaires.
Dans un communiqué, la mairie de Yoff a rejeté ces accusations. Les services du maire Abdoulaye Diouf Sarr précisent que le téléthon a été géré par l’Association pour la promotion économique sociale et culturelle de Yoff (Apecsy). «Aucun sou émanant de ce téléthon n’a été reçu par l’autorité municipale. C’est donc l’Apecsy qui a géré tout le processus post-téléthon à la demande de la mairie de Yoff. D’ailleurs, un rapport a été fait par l’Apecsy pour informer sur l’utilisation de ces fonds», éclaircit la mairie de Yoff.
Le Conseil municipal rappelle que toutes ses activités liées à la gestion de cette pandémie ont été médiatisées pour plus de transparence. «La mairie de Yoff s’insurge contre cette entreprise de calomnie sciemment orchestrée par des pseudo-activistes avec comme objectif de nuire à la réputation ou à l’honneur des autorités municipales», dénonce leur communiqué. La municipalité appelle les Yoffois à se rapprocher de ses services pour des plus d’informations. Des arguments qui n’ont pas trop convaincu les plaignants. «Ce n’est pas ce Abdou Nar Mbengue, un repris de justice bien connu, qui parviendra à intimider un commando de la Marine nationale qui a servi son pays pendant 25 ans. C’est un combat pour la libération de Yoff face à cette mairie qui s’approprie les biens communaux», a réagi Mame Birane Mbengue, président du Parti rénovateur progressiste-Yeesal. Les opposants ont reçu le soutien de Seydina Issa Laye Thiaw, fils du 3ème khalife des Layènes, Baye Seydi Thiaw.
LA RÉVISION DU CONTRAT SENELEC-AKILEE BIENTÔT ENTAMÉE
Le Directeur général de la Senelec, M. Papa Mademba Bitèye, a maintenant les coudées franches pour négocier en position de force face à son partenaire Akilee
C’est lors de leur réunion d’hier que les membres du Conseil d’administration de la Senelec ont vraiment vu le contrat liant l’entreprise à Akilee. Ils ont donné les pleins pouvoirs au Dg pour qu’il renégocie le partenariat à des conditions moins contraignantes pour la Senelec.
Le Directeur général de la Senelec, M. Papa Mademba Bitèye, a maintenant les coudées franches pour négocier en position de force face à son partenaire Akilee. Hier, à l’issue de la rencontre du Conseil d’administration de la Senelec, M. Bitèye a reçu mandat de renégocier le contrat qui lie son entreprise à sa filiale-partenaire. M. Bitèye a obtenu le feu vert pour en finir notamment, avec les points portant sur l’exclusivité de la fourniture des compteurs intelligents, que la Senelec ne veut pas accorder à une entreprise qui, à ses yeux, n’a pas encore fait preuve de compétences avérées ou apporté une technicité particulière dans ce domaine.
L’autre point important que la Senelec veut revoir également, est celui de la durée du contrat, de dix ans, qu’elle trouve anormalement et inutilement longue, en particulier avec la rapide évolution des technologies, surtout dans ce domaine.
Le Conseil d’administration a été prompt à soutenir la demande du Directeur général parce que, assurent certains membres, il n’avait jamais vu le contrat d’Akilee. Ce n’est qu’hier, lors de sa présentation par M. Bitèye, que les membres ont eu l’occasion de le voir officiellement. Il semblerait qu’en son temps, le prédécesseur ne leur avait présenté qu’une note d’orientation préparée par Akilee, et intitulée : «Stratégie de fourniture de prestations technico-commerciales pour les opérateurs du secteur de l’électricité.» Sans doute emportés par la confiance qu’ils avaient en leur Dg, les membres du Conseil d’administration avaient entériné le projet sans broncher. Cela a même permis à Akilee d’encaisser 2,7 milliards d’avance, juste quelques jours avant la passation des services entre M. Cissé et son successeur Bitèye, comme le journal Les Echos l’avait révélé la semaine dernière.
Le mandat donné à Bitèye précise que si Akilee accepte de renégocier les termes de son contrat sur les bases qui lui seront proposées, les choses pourraient évoluer. Au cas où cette entreprise persisterait dans son blocage, Papa Mademba Bitèye a également mandat de rompre ledit contrat, purement et simplement, ce qui, probablement, ouvrirait un contentieux dont personne ne peut prédire comment il aboutirait. Il ne faudrait pas oublier que la Senelec détient une part de 34% environ dans Akilee, ce qui lui accorde une minorité de blocage. Cela constitue aussi un levier pour que les partenaires puissent trouver un terrain d’entente mutuellement profitable.
par Nioxor Tine
COVID-19, LE SALUT PEUT-IL VENIR DES COMMUNAUTÉS ?
Il est difficile de lire les statistiques, qui semblent indiquer un hiatus entre un taux de positivité stable et l’augmentation accélérée de la mortalité en réanimation. Comment dès lors, mesurer l’impact des mesures d’assouplissement ?
Il a fallu attendre la saturation des hôpitaux, l’augmentation du nombre de cas graves, toutes pathologies confondues et la hausse de la mortalité de la Covid-19 pour se rendre à l’évidence. Une logique exclusivement technique, coercitive et verticale ne peut venir à bout de cette pandémie. Au contraire, c’est l’approche communautaire, prenant en compte les fortes implications socio-anthropologiques inhérentes à ce type d’affections, qui devrait être de mise.
Effets collatéraux d’une gestion trop médicalisée
Nous voyons apparaître, depuis peu, dans le cadre de la pandémie, des tendances inquiétantes se manifestant par une stigmatisation exacerbée (déni de la maladie, refus d’installation de CTE dans certaines localités, opposition à l’inhumation de morts du Covid-19).
Ces phénomènes, qui avaient pu être observés, il y a quelques années, durant l’épidémie de la maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest traduisent un état de panique, mais surtout un manque de solidarité et d’empathie au sein des communautés. Cela augure mal de la cohabitation avec la Covid-19, à laquelle les communautés sont appelées.
Ces dysfonctionnements sont à mettre sur le compte d’un déficit de proactivité, visible depuis le retard observé lors de la fermeture des frontières nationales, donnant l’impression que nos autorités sont en train de courir derrière le coronavirus au lieu de le devancer.
Depuis lors, on a pu observer une gestion de la pandémie caractérisée par une médicalisation outrancière allant de pair avec l'implication insuffisante des spécialistes des sciences sociales et des communautés.
Il y a, de plus, un hospitalo-centrisme, une communication principalement orientée vers le "grand public" et un confinement princier pour les cas-contacts dans des hôtels.
Au bout du compte, la stratégie centralisée, élitiste et dispendieuse a montré ses limites, n’ayant pas pu résister à l’avancée inexorable de la pandémie et à la pénurie imminente de lits d’hôpitaux.
Pilotage à vue par manque de données probantes
C’est donc contraints et forcés, n’ayant plus ni lits hospitaliers ni chambres d’hôtels, que nos autorités sanitaires semblent redécouvrir les vertus de la responsabilisation communautaire avec la prise en charge domiciliaire et les plateformes communautaires. Nous considérons, malgré tout, ces décisions comme des pas dans la bonne direction, même si elles interviennent tardivement.
En outre, il est toujours difficile de lire les statistiques de la pandémie, qui semblent indiquer un hiatus entre un taux de positivité stable (autour de 10%) et l’augmentation accélérée de la mortalité en réanimation (30 décès entre le 2 et le 28 mai). Comment, dans ces conditions, mesurer l’impact des mesures d’assouplissement annoncées par le chef de l’État, le 11 mai dernier et celui de la prochaine rentrée des classes d’examen ?
Par ailleurs, certains signes inquiétants semblent étayer l’argument d’une épidémie silencieuse.
Il s’agit, en premier lieu de ces cas dits communautaires sans lien épidémiologique clair. Il y a aussi cette stigmatisation cruelle qui dissuade plus d’un citoyen à se signaler ou à "dénoncer" ses contacts. Que dire de ces morts inexpliquées, à domicile ou sur le chemin vers les structures de soins ? Tout cela plaide en faveur d’une politique de dépistage plus massive et plus intelligente, permettant de fournir un tableau de bord pour une gestion scientifique basée sur des données factuelles et probantes.
Pour une prise en charge communautaire intégrée
Le postulat de base de la prise en charge communautaire est celui d’une cohabitation forcée avec un virus mortel. Cela signifie que tous les gestes barrières comme le port du masque, le lavage des mains, la toux dans son coude ou un mouchoir, la distanciation physique... doivent devenir, pour longtemps encore, des actes réflexes pour tous les citoyens.
La mise en œuvre de ces mesures de protection devrait également permettre de poursuivre la vie socio-économique, sans courir de risques sanitaires inconsidérés.
A la lumière de la lutte contre les différentes endémies auxquelles nos populations continuent de payer un lourd tribut, il est possible de dégager quelques idées forces.
Le test de dépistage est un outil incontournable, un préalable à toute prise en charge digne de ce nom de la Covid-19. Certains cas peuvent être gérés au niveau décentralisé voire communautaire.
Les cas-contacts doivent faire l’objet de supervision communautaire (relais, badjenou gox), autant que possible à domicile, ou dans des espaces aménagés à cet effet. La prise en charge des cas positifs asymptomatiques est un peu plus délicate, d’où la nécessaire implication de prestataires de soins.
À partir du moment où le tableau clinique du patient révèle une association avec des comorbidités, la référence doit impérativement se faire vers l’échelon supérieur de la pyramide sanitaire.
En l’absence d’informations fiables des autorités sanitaires sur l’évolution possible de la maladie, le bon sens commande d’impliquer les communautés dans la lutte contre la pandémie. Cela permettra non seulement d'assurer un meilleur contrôle des cas simples au niveau périphérique mais aussi d'éviter l'engorgement des structures hospitalières pouvant porter préjudice à la continuité des soins tertiaires pour tous les patients (Covid et non-Covid).
"EN 1963, IL Y A EU UN PÉCHÉ ORIGINEL EN AFRIQUE QUI CONTINUE DE NOUS HANTER"
Selon l'ancien ministre des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, le refus de certains leaders africains dont Senghor et Houphouët d’aller rapidement vers les États-Unis d’Afrique a conduit aujourd’hui le continent dans l’impasse
Dans le cadre de la célébration des festivités de la Journée mondiale de l’Afrique marquant la création, le 25 mai 1963, de l’Organisation de l’unité africaine (Oua), devenue par la suite Union africaine (Ua), Cheikh Tidiane Gadio, député et ancien ministre des Affaires étrangères, a indiqué qu’« en 1963, il y a eu un péché originel qui a été commis et qui continue de nous hanter ».
Quatre cent ans d’esclavage et 150 ans de colonisation ont laissé des traces profondes en Afrique et il y a une quête perpétuelle de l’unité qui hante le continent depuis 1963. C’est la conviction du Dr Cheikh Tidiane Gadio qui estime que nous avons raté le coche, car en 1963, «il y a eu un péché originel qui a été commis et qui continue de nous hanter». Selon lui, «des intellectuels et leaders africains de très haute facture, tels que Léopold Sédar Senghor, Félix Houphouët Boigny… ont fait croire à leurs collègues qu’il fallait effectivement préserver les souverainetés et indépendances individuelles».
Ainsi, poursuit-il, «ils se sont opposés à la démarche de Nkwameh Nkrumah qui proposait d’aller rapidement à un Gouvernement d’union vers les États-Unis d’Afrique et ont développé, avec Julius Nyerere et d’autres dont la ligne a fini par triompher alors, une autre approche qui, malheureusement, nous a menés, aujourd’hui, à l’impasse». En effet, certains pays, suivant leurs intérêts politiques, socioéconomiques et culturels et refusant d’être noyés, ont été jaloux de leurs prérogatives et de leurs souveraineté». Aussi, la peur de l’autre aidant, ils ont acté les frontières héritées de la colonisation, soucieux de préserver les nationalismes qui in fine se sont malheureusement avérées rétrogrades. Ceci a eu comme conséquence le fait que «sur six objectifs fixés à sa création, le 25 mai 1963, l’Oua en a réussi deux : la lutte pour la décolonisation et contre l’apartheid».
Pour Dr Gadio, «les États peinent encore à matérialiser les quatre points que sont l’intégration africaine, l’unité africaine, la coopération interafricaine, le développement économique et social du continent, la paix et la sécurité en Afrique».
Il estime que «malheureusement, nous avons raté le coche, nous avons gaspillé beaucoup d’énergie et de temps et nous n’avons pas réussi l’intégration africaine».
DIAMAGUÈNE ÉCONDUIT UN CORTÈGE FUNÈBRE À COUP DE GOURDINS
C’est à croire que la banlieue dakaroise est un no mans land où les populations font la loi impunément. Après Malika, hier des populations de Diamaguène ont refusé qu’un mort du covid-19 soit enterré dans leur cimetière
C’est à croire que la banlieue dakaroise est un no mans land où les populations font la loi impunément. Après Malika, hier des populations de Diamaguène ont refusé qu’un mort du covid-19 soit enterré dans leur cimetière. Conséquence, elles ont attaqué le cortège funèbre à coup de pierres et de gourdins, et saccagé l’ambulance des sapeurs-pompiers, le véhicule des agents du service d’hygiène et une voiture de la Croix Rouge Internationale.
On ne se croirait pas au Sénégal, pays de la Téranga, un ilot paisible où cohabitent harmonieusement différentes confréries et diverses religions. Hier, la banlieue de Dakar s’est illustrée de triste manière en refusant qu’un Sénégalais, M.G quoiqu’habitant Diamaguène Sicap Mbao, ne soit enterré dans le cimetière du quartier, sous prétexte que cette personne est morte du coronavirus. Elles se sont mobilisées pour s’y opposer de manière violente en barrant la route au cortège funèbre composé de sapeurs-pompiers, d’éléments de la Croix-Rouge et d’agents sanitaires dont ceux du service d’hygiène.
Pour parvenir à leurs fins, les populations, dans leur furie, ont saccagé 3 véhicules dont l’ambulance des sapeurs-pompiers immatriculée Dk 3226, la voiture service d’hygiène et celle de la Croix rouge. N’eût été d’ailleurs l’intervention de la police de Diamaguène Sicap Mbao dépêchée pour calmer les ardeurs, le pire allait se produire. Car, certaines populations, très en colère, voulaient s’attaquer aux soldats du feu et aux agents sanitaires. Un geste de trop qui a poussé les sapeurs-pompiers à lâcher du lest avant que les limiers de Diamaguène ne fassent le constat. Aucune arrestation n’a été constatée. Et pourtant, la famille du disparu détenait un permis d’inhumation en bonne et due forme signée par l’institution municipale de la localité en date du 23 Mai.
La destruction des véhicules des secouristes a été énergiquement décriée par les soldats du feu. Ces derniers disent ne pas comprendre que dans l’exercice de leur fonction ils soient attaqués comme des malpropres par les populations qui, parfois, se plaignent de leurs retards dans les interventions dues au manque de moyens logistiques. Un gravissime acte d’incivisme condamné également par des éléments de la Croix-Rouge qui considèrent que les populations pouvaient s’opposer sans user de la violence.
Cette révolte des populations n’est pas une nouveauté en banlieue. Car les soldats du feu, venus en compagnie des agents sanitaires pour procéder à l’inhumation d’une personne morte également de la Covid19 à Malika, l’ont échappé belle. L’Etat doit prendre ses responsabilités, car il ne doit pas y avoir une zone de non droit au Sénégal
LA POLICE DES PARCELLES DEMANTELE UN VASTE RESEAU
Ibra. N, Mouhamed. B et Amadou. D croupissent en prison pour association de malfaiteurs, altération de billets de banque ayant cours légal au Sénégal, trafic de faux billets de banque et faux monnayage.
Ibra. N, Mouhamed. B et Amadou. D croupissent en prison pour association de malfaiteurs, altération de billets de banque ayant cours légal au Sénégal, trafic de faux billets de banque et faux monnayage. Les mis en cause ont été alpagués, selon nos sources, par les limiers du Commissariat d’arrondissement des Parcelles Assainies
Le Commissariat d’arrondissement des Parcelles Assainies a déféré au parquet un réseau de trafiquants de faux billets de banque. Selon nos sources, la bande au nombre de 03 personnes s’activait dans cette activité illicite jusqu’à ce qu’elle soit prise en embuscade par les limiers de la Brigade de recherches de la Police des Parcelles Assainies dans la journée du 21 mai.
Ainsi Ibra. N, Mouhamed. B et Amadou. D qui en sont les auteurs devront réfléchir sur les charges qui pèsent sur eux à savoir : association de malfaiteurs, altération de billets de banque ayant cours légal au Sénégal, trafic de faux-billets de banque, faux monnayage. Selon nos sources, tout est parti d’une information reçue par les limiers comme quoi, un groupe d’individus s’activait dans le trafic de faux billets au niveau du quartier Unité 22.
Sans tarder, les hommes du Commissaire Diop dont ceux de la Brigade de recherches mettent en place un dispositif de surveillance des lieux et de filature. Ce qui va porter ses fruits car dans la journée du 20, les 03 individus que sont Ibra. N âgé de 35 ans, mécanicien, Amadou. D marchand d’origine guinéenne âgé de 32 ans, Mouhamed. B coiffeur de nationalité guinéenne ont été surpris au domicile d’Ibra en possession de 03 lots constitués de papiers blancs noircis, découpés en format de billets de banque de 10 mille francs, et 01 million 110 mille francs, soit au total 04 millions 110 mille francs.
Conduits au poste de Police, les nommés Ibra et Mohamed ont reconnu les faits, arguant avoir fait appel au nommé Amadou pour procéder à la démultiplication de la somme de 400 mille francs en un montant de 04 millions. Ibra. N le mécanicien, interrogé sur ses agissements délictuels, a fait savoir qu’il a intégré le business malsain du trafic de faux billets par l’intermédiaire du sieur Mouhamed qui l’a connu en 2010. Il soutient d’ailleurs que c’est sa première tentative car touché par le chômage technique. Un aveu qui ne va convaincre les limiers des Parcelles Assainies qui l’ont placé en garde à vue. Mohamed. B le coiffeur par contre, trahi par son passé de récidiviste car déféré au parquet de Guédiawaye pour des faits similaires, a soutenu reprendre le travail pour soutenir son ami Ibra qui avait des difficultés financières.
Une allégation pas du tout rassurante pour les limiers qui l’ont aussi placé en garde à vue. Amadou. D, le multiplicateur de faux billets qui se dit ancien militaire libéré dans l’armée guinéenne, a fait savoir qu’il aurait appris le métier en Algérie et a fait savoir que c’est une sorte d’escroquerie divinatoire. Il a eu à mouiller Ibra qui tentait de se disculper pour avoir, selon lui, sollicité ses services par l’intermédiaire de Mohamed qu’il a connu au centre-ville de Dakar. Suffisant alors pour retenu coupable.
Finalement, au terme de leur garde à vue, Ibra. N, Mouhamed. B et Amadou. D ont été déférés au parquet pour association de malfaiteurs, altération de billets de banque ayant cours légal au Sénégal, trafic de faux-billets de banque et faux monnayage.