Selon nos informations, l'ancien président de la Fédération internationale d'athlétisme, l'un de ses fils et quatre autres prévenus, soupçonnés d'être au coeur d'un vaste système de corruption pour couvrir des athlètes dopés, seront jugés du 8 au 18 juin à Paris.
Au lendemain de son 87e anniversaire, Lamine Diack devra faire face à la justice française. Selon nos informations, le procès de l'ex-omnipotent président de la fédération internationale d'athlétisme (IAAF, devenu World Athletics), entre 1999 et 2015, soupçonné d'avoir pris part à un système de corruption destiné à protéger des athlètes russes, convaincus de dopage, se tiendra du 8 au 18 juin prochains devant la 32e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris.
Ce « programme de protection » a permis à des sportifs dopés de continuer à s'aligner dans des compétitions majeures telles que les JO de Londres en 2012 et les Mondiaux d'athlétisme en 2013 à Moscou, en échange de pots-de-vin.
Lamine Diack est poursuivi pour des faits de « corruption », « blanchiment en bande organisée » et « abus de confiance ». L'octogénaire, ancien champion de France de saut en longueur, assigné à résidence dans l'Essonne depuis sa mise en examen en novembre 2015, se voit également reprocher, d'avoir détourné de l'argent de l'IAAF, à son profit et à celui de son fils, Papa Massata Diack, ex-consultant marketing de la fédération internationale d'athlétisme, en marge de contrats de sponsoring. Ce dernier est renvoyé devant la 32e chambre correctionnelle dans la même affaire.
LE SÉNÉGAL MALADE DE SON ÉLITE POLITICO-ADMINISTRATIVE
EXCLUSIF SNEPLUS - L'honorariat ne constitue pas un droit automatique et ne doit générer aucune incidence financière à la charge de l’institution qui le décerne. C'est ainsi partout dans le monde, sauf chez nous
Le Sénégal a hérité, en accédant à l’indépendance en 1960, un modèle administratif conçu et mis en place par les colons français pour asseoir leur domination et exploiter, au mieux, les ressources de leur colonie. Pour faciliter sa tâche de domination et de spoliation de nos ressources, l’Administration publique coloniale s’était adjointe d’une classe de fonctionnaires locaux. Dans le but d’obtenir leur collaboration, pleine et entière, à son œuvre de domination et de déprédation, l’État colonial français leur octroya un certain nombre de privilèges, lesquels leur conférait un statut social au-dessus de celui des citoyens ordinaires.
Depuis l’éclatement de son empire colonial, l’Administration française a su se renouveler, se moderniser et s’adapter, tant bien que mal, à l’évolution du monde. De son côté, l’Administration publique sénégalaise est restée, après 60 ans d’indépendance, avec le même modèle, hérité de son ancien colonisateur. Même si des réformes ont été entreprises, des changements opérés, des technologies introduites, il demeure que, dans son essence et sa quintessence, le modèle administratif est resté le même : une administration organisée pour profiter, d’abord, à ses propres agents, soit à une très petite minorité de privilégiés.
Un système taillé sur mesure au profit exclusif de son élite politico-administrative
La loi n°2019-17 du 20 décembre 2019 portant loi des finances pour l’année 2020 est arrêtée, à 3 258,45 milliards FCFA en recettes et à 3 708,95 milliards FCFA en dépenses. Ces montants se répartissent entre le budget général et les comptes spéciaux du Trésor. S’agissant du budget général, il s’élève à 3 122,55 milliards FCFA en recettes et à 3 573 milliards FCFA en dépenses, tandis que les comptes spéciaux du Trésor sont dotés, en ressources et en charges, de 135,95 milliards FCFA.
Dans le budget général de l’État, les dépenses de personnel représentent 817,7 milliards FCFA, soit 23% des dépenses prévues en 2020. Elles englobent notamment les traitements et salaires en espèces, les primes et indemnités, les cotisations sociales, les traitements et salaires en nature, les prestations sociales, les prises en charge médicales et autres. Selon la loi des finances de 2020, ces 817,7 milliards de FCFA correspondent aux dépenses de personnel de 160 334 agents. Ce qui donne une dépense moyenne annuelle de 5 099 979 FCFA par agent. Ce qui est énorme ! Ceci n’est qu’une moyenne, car tout laisse croire, au regard des émoluments de certains membres de l’élite politico-administrative rendus publics, que l’écart-type (servant à mesurer la dispersion), serait très élevé. Ce qui témoignerait de l’existence de grandes disparités, voire de profondes inégalités entre les agents de l’Administration publique sénégalaise.
À côté des dépenses de personnel, les autres dépenses courantes du budget général de 2020 représentent 947,43 milliards FCFA (311,85 milliards FCFA au titre des acquisitions de biens et services et 635,59 FCFA pour les transferts). Les 311,85 milliards FCFA destinés aux acquisitions de biens et services couvrent plusieurs dépenses de fonctionnement notamment celles relatives aux matériels et mobiliers (de logement et de bureau, matériels informatiques et de communication, matériels de transport, etc.), aux achats de biens (matières et fournitures de bureau, carburant, eau, électricité, téléphone, internet), acquisitions de services (frais de transports et de missions, loyers et charges locatives, entretiens et maintenance, frais de relations publiques, dépenses de communication, etc.).
Le cumul des dépenses de personnel et celles prévues pour les acquisitions de biens et services donnent un montant total de 1 129,55 milliards FCFA (817,7 milliards FCFA + 311,85 milliards FCFA). Soit 32% du budget général consacré uniquement aux dépenses de personnel et aux conditions de travail de 160 334 agents de l’Administration publique, c’est-à-dire à moins de 1% de la population totale du Sénégal (16,7 millions d’habitants en 2020). Ce qui pose plusieurs problèmes notamment celui d’ordre éthique et moral : comment moins de 1% de la population sénégalaise puisse capter, à elle seule, plus de 1 129 milliards FCFA du budget général alors qu’au Sénégal, selon la Banque Mondiale, « le taux de pauvreté était évalué à 46,7 % (…), le travail est essentiellement informel, d’où des salaires faibles, un sous-emploi et une protection sociale limitée ». Ces montants grimperaient encore si on y incluait les charges des comptes d’affectation spéciale, d’un montant de 113,7 milliards FCFA, destinées au paiement de traitements ou d’indemnités à des agents de l’État ou d’autres organismes publics dont 111,7 milliards FCFA pour le seul Fonds national de Retraite (FNR).
L’élite politique est également bien servie. En effet, la dotation de l’Assemblée nationale inscrite dans la loi des finances de 2020 s’établit à 17,8 milliards FCFA pour 165 députés, le personnel de soutien et son fonctionnement. Elle est de 6,6 milliards FCFA pour le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) avec ses 120 Conseillers, son personnel de soutien et son fonctionnement. Pour le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), une dotation de 8,6 milliards FCFA lui allouée pour ses 150 Hauts conseillers, son personnel de soutien et son fonctionnement. Ces trois institutions politiques absorbent 33 milliards de FCFA du budget général de l’État voté en 2020. Ainsi, le coût moyen annuel (toutes charges confondues) s’établit à plus de 107,8 millions FCFA pour un député, plus de 55 millions FCFA pour un Conseiller du CESE et 57 millions FCFA pour un Haut conseiller. Ce qui est hallucinant pour un pays pauvre !
Des artifices pour continuer à vivre sur le dos de l’État même après la période active : l’honorariat
La théorie de la reconnaissance développée par Honneth (2000) part du postulat selon lequel la valeur que chacun s’attribue dépend du regard d’autrui. À cet égard, la reconnaissance aiderait à bâtir une société plus juste, car permettant à chacun d’établir sa valeur à partir du regard des autres. C’est dans cette perspective que s’inscrit l’honorariat comme tant d’autres formes et niveaux de reconnaissance.
Dans le cas qui nous concerne, la reconnaissance des personnes ayant exercé des fonctions ou appartenu à une profession, l’honorariat est tout simplement la possibilité qui leur serait offerte, après cessation de leurs activités, de se prévaloir de leur titre ou de leur grade, voire d'un titre ou d'un grade supérieur. Cette possibilité est généralement enchâssée dans les textes qui organisent le fonctionnement des institutions ou dans les statuts qui régissent l’exercice d’une profession. L'honorariat est accordé, généralement, sur proposition des pairs. Il ne constitue pas un droit automatique et, en plus, ne doit générer aucune incidence financière à la charge de l’institution ou de la profession qui le décerne. Bref, c’est un titre purement honorifique conféré à une personne en reconnaissance de sa contribution dans une institution ou au sein d’une profession. C’est ça le principe, et celui-ci est partout pareil dans le monde sauf au Sénégal.
Il existe un nombre incalculable de sénégalaises et de sénégalais, dans tous les domaines, qui se sont dévoués(es), corps et âme, à la construction du pays. Elles ou ils ont consacré toute leur vie active, parfois longue de plus de 40 ans, à faire progresser les choses dans leur domaine. Elles ou ils viennent de la sphère politique, de l’Administration publique, mais aussi des mouvements paysans, des professions libérales, des organisations non gouvernementales, des opérateurs économiques, etc. Autant de personnes méritantes à qui la Nation doit une reconnaissance. C’est là que certaines pratiques de l’élite politico-administrative relatives à l’honorariat peuvent relever de l’indécence doublées d’un abus ou d’un détournement de pouvoir. En effet, cette élite politico-administrative profite de sa position au sein de l’État pour travestir les principes et valeurs qui sous-tendent l’honorariat pour faire de cette forme de reconnaissance une source de privilèges une fois à la retraite. Le cas Aminata Tall, qui occupe le devant de la scène, est là pour le prouver. Ce cas, est loin d’être isolé comme le montre, par exemple, ceux des Inspecteurs généraux d’État (IGE) et des Magistrats.
Profitant de leur proximité avec le chef de l’État, les IGE ont fait passer la loi n° 2011-14 du 8 juillet 2011 abrogeant et remplaçant la loi n° 2005-23 du 11 août 2005 portant statut des Inspecteurs généraux d’État, modifiée par la loi n° 2007-17 du 19 février 2007 qui édicte en son article 27 que « les Inspecteurs généraux d’État ayant atteint la limite d’âge pour faire valoir leurs droits à une pension de retraite, et justifiant au moins de dix années de services effectifs cumulés dans le corps des inspecteurs généraux d’État, peuvent prétendre à l’honorariat. A ce titre, ils continuent de jouir des honneurs et privilèges attachés au corps ». Continuer à « jouir des honneurs » dus à leur corps, personne ne trouverait quelque chose à redire. Cela est tout à fait acceptable. Mais continuer à jouir des « privilèges attachés au corps» après la retraite, cela ressemble à une arnaque et au bénéfice d’avantages indus. Peu importe la nature et l’ampleur de ces privilèges (les IGE en ont beaucoup !), c’est une pratique qui méprise la morale et l’éthique.
La même remarque vaut pour les magistrats à qui les politiciens ne refusent rien pour des raisons que tout le monde connaît. En effet, la loi organique n° 2017-10 du 17 janvier 2017 portant Statut des magistrats prévoit en ses articles 66, 67 et 68 l’honorariat avec la possibilité de continuer «de jouir des honneurs et privilèges attachés à leur état ». Tous les décrets conférant l’honorariat à des magistrats à la retraite en notre possession terminent par cette disposition : « Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et le Ministre de l’Économie et des Finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret ». Ce qui prouve, incontestablement, que la décision de conférer l’honorariat aux magistrats à la retraite a des incidences financières (notification au ministère des Finances chargé de la mise en œuvre du Décret) au contraire des Professeurs d’Université, qui sont aussi méritants. Par exemple, le Décret n° 2004-1329 du 1er octobre 2004 conférant le titre de Recteur honoraire de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis au Professeur Ahmadou Lamine Ndiaye (c’est lui qui a démarré cette université et a réussi en faire une institution réputée par la qualité de ses enseignements) termine tout simplement par «Le Ministre de l’Éducation est chargé de l’exécution du présent décret». Ce qui dénote l’absence d’incidences financières de cette décision. Ceci conformément aux principes de l’honorariat.
Avec tout cela, on peut comprendre pourquoi il n’y a pas eu de changements en profondeur depuis 1960. L’Administration publique sénégalaise est aux mains d’une caste de privilégiés qui pense d’abord à ses propres intérêts avant ceux du peuple. C’est cela la triste réalité. Macky Sall, lui-même, a avoué, lors de la cérémonie de lancement officiel du Programme d’appui à la modernisation de l’administration que de 2012 à 2019 « plus de 307 milliards de FCFA ont été dépensés pour l’achat de véhicules ». Cela se passe de commentaires !
LE SÉNÉGAL NE RENONCE PAS À L'USAGE DE LA CHLOROQUINE
Le pays va continuer à traiter les malades du Covid-19 avec de l'hydroxychloroquine en milieu hospitalier malgré la publication récente d'une nouvelle étude concluant à son utilisation inefficace voire néfaste
Le Sénégal va continuer à traiter les malades du Covid-19 avec de l'hydroxychloroquine en milieu hospitalier malgré la publication récente d'une nouvelle étude concluant à son utilisation inefficace voire néfaste, a dit mercredi à l'AFP le directeur du Centre des opérations d'urgences sanitaires. "Le traitement avec l'hydroxychloroquine va continuer au Sénégal, l'équipe du professeur Seydi maintient son protocole thérapeutique", a écrit à l'AFP le Dr Abdoulaye Bousso. Ni le professeur Moussa Seydi, infectiologue qui coordonne la prise en charge des contaminés, ni le directeur de cabinet et la porte-parole du ministère de la Santé n'ont répondu aux sollicitations de l'AFP. Mais M. Bousso a indiqué qu'il s'agissait de la position des autorités sanitaires.
Le Sénégal, inspiré par le professeur français Didier Raoult, a tôt fait le choix de généraliser la prescription de l'hydroxychloroquine en milieu hospitalier. Cet antipaludique disponible sur le marché est au coeur d'une querelle internationale d'experts quant à son efficacité et son innocuité.
Une étude menée sur près de 15.000 malades et publiée vendredi dans la prestigieuse revue médicale The Lancet montre selon ses auteurs que la chloroquine et son dérivé l'hydroxychloroquine ne bénéficient pas aux patients hospitalisés et augmentent même le risque de décès et d'arythmie cardiaque. Elle recommande de ne pas les prescrire en dehors des essais cliniques.A la suite de cette publication, l'Organisation mondiale de la santé a annoncé suspendre par précaution les essais cliniques qu'elle mène avec ses partenaires dans plusieurs pays.
La France a décidé mercredi d'interdire l'hydroxychloroquine contre le Covid-19. En Algérie en revanche, un responsable sanitaire a indiqué que le pays ne renoncerait pas à la chloroquine, et le Brésil a dit son intention de continuer à recommander l'hydroxychloroquine contre le nouveau coronavirus.
Le professeur Seydi invoque une réduction plus rapide de la charge virale chez le malade traité avec l'hydroxychloroquine et une bonne tolérance au médicament. Il souligne qu'elle n'est administrée qu'en milieu hospitalier avec l'accord du patient et accompagnée d'un électrocardiogramme.
Le Sénégal, comme les autres pays du continent, reste relativement épargné par la pandémie. Il a déclaré 3.253 cas de contamination et 38 décès depuis le 2 mars.
PRIME DE 7100 FCFA AUX POLICIERS, « C’EST DE L’AUMÔNE »
Ndèye Fatou Ndiaye Diop Blondin fustige le traitement réservé aux forces de l’ordre durant la période de couvre-feu
Ndèye Fatou Ndiaye Diop Blodin fustige le traitement réservé aux policiers. Membre de la plateforme, Avenir Bi Nu Beug, Fatou Blodin qualifie « d’aumône », les 7 100 F CFA que les forces de l’ordre auraient reçus comme prime durant la période de couvre-feu.
« Cela montre encore, une fois où se trouve l’essentielle de la gouvernance au Sénégal », a-t-elle déclaré interrogée par iRadio. Pour elle, même si les policiers sont en train d’exercer une mission de service public, ils n’en demeurent pas moins qu’ils doivent être bien traités à l’image des membres du comité de suivi mis en place par le chef de L’Etat.
C’est le journal Le Témoin qui révèle l’affaire dans son édition de ce mercredi. Selon le journal, les policiers mobilisés depuis 2 mois et 10 jours pour faire respecter le couvre feu, n’ont perçu que 7100 FCFA, à titre de prime.
par Babacar Diop
L'ECO DE LA SERVITUDE
Le destin de l’Afrique se joue encore au XXIe siècle à la table de conférence des ministres de Paris. Décidément, les chaînes de la conférence de Berlin (1884-1885) restent longues et solides
Le conseil des ministres de France, en sa dernière séance, a officialisé le changement de nom du franc Cfa qui devient l’« Eco ». L’image constitue une humiliation pour les peuples africains dont la dignité a été bafouée pour une nouvelle fois. Le destin de l’Afrique se joue encore au XXIe siècle à la table de conférence des ministres de Paris. Décidément, les chaînes de la conférence de Berlin (1884-1885) restent longues et solides. Nous avons besoin de la volonté inaltérable des peuples pour les rompre définitivement.
Le changement de nom du franc Cfa, sans mesures substantielles, est la preuve la plus éloquente que nous sommes toujours victimes d’une violente domination et exploitation néocoloniales. En réalité, l’Eco constitue le symbole d’une nouvelle répression et aliénation monétaires de l’Afrique. Pourquoi toujours la France et l’Europe et pas nous-mêmes ? Pourquoi la France garantit notre monnaie ? Pourquoi la parité devrait rester fixe à l’Euro ? Pourquoi la Banque de France devrait imprimer les nouveaux billets Eco ? Voilà ce qu’on appelle la répression et l’autorépression monétaires.
Les pays de l’UEMOA et de la CEMAC sont les seuls au monde dont la monnaie dépend toujours et encore de l’ancienne puissance coloniale. Les peuples de l’Amérique latine et de l’Asie progressent à pas de géant avec dignité vers la pleine libération. En Afrique, nous refusons d’assumer notre responsabilité collective et historique devant notre destin.
Le projet de monnaie commune régionale des 15 pays de la CEDEAO, avec un régime de change flexible, annoncé avec enthousiasme, s’est transformé en une illusion. Les dirigeants africains ont préféré protéger les intérêts de la France, que d’entendre la saine et juste colère de la jeunesse africaine. Alassane Ouattara et Macky Sall, les valets de pied de la France en Afrique, doivent comprendre que la jeunesse africaine revendique plus qu’un changement de nom. Elle réclame la fin de la domination et de l’exploitation du continent africain par les pays développés. Elle revendique la pleine souveraineté en vue de la promotion d’un monde plus humain pour tous.
La Seconde émancipation des peuples africains à laquelle j’appelle à plein cœur passera nécessairement et impérativement par une libération monétaire. En vérité, le destin de l’Afrique se joue inexorablement sur la monnaie.
La jeunesse africaine, épuisée par la violence de la domination et de l’exploitation de la France, consciente de ses droits, mais également de ses responsabilités historiques, et en tant que force vive de notre peuple, organisera et dirigera les luttes populaires, patriotiques et démocratiques pour la conquête de la souveraineté de nos Etats.
La dignité de l’Afrique n’est pas matière à commerce.
92 NOUVELLES CONTAMINATIONS, 21 GUÉRISONS ET 20 CAS GRAVES
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a rapporté, ce mercredi, 92 nouvelles contaminations au nouveau coronavirus, 21 guérisons et 20 cas graves.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a rapporté, ce mercredi, 92 nouvelles contaminations au nouveau coronavirus, 21 guérisons et 20 cas graves.
Sur 961 test effectués, 92 sont revenus positifs au Covid-10, soit un taux de positivité de 9,57%, a indiqué la directrice générale de la Santé.
Lors du point de presse quotidien sur la situation de la pandémie, Marie Khémés Ngom Ndiaye a précisé que 80 des nouvelles contaminations étaient issues des cas contacts suivis tandis que 12 provenaient de la transmission communautaire à Dakar (8) et à Touba (4).
21 patients ont été déclarés guéris, selon le porte-parole du ministère, ajoutant que l’état de santé des autres patients est stable.
Vingt cas graves sont en observation dans les services de réanimation.
A ce jour, le Sénégal a dénombré 3253 cas de Covid-19 dont 1586 guéris, 38 décès et 1628 patients sous traitement.
PARRAINAGE DU STADE DE DIAMNIADIO, DAKAR ARENA ATTEND ABDOULAYE SEYE MOREAU
L’idée de donner le nom du Dakar Arena à la légende du basket sénégalais, Abdoulaye Sèye Moreau, a été beaucoup agitée.
L’idée de donner le nom du Dakar Arena à la légende du basket sénégalais, Abdoulaye Sèye Moreau, a été beaucoup agitée. En effet, l’ancien président de Fiba-Monde fait l’unanimité au sein de la famille du sport sénégalais et particulièrement celle de la balle orange. Mais deux ans après l’inauguration de ce complexe sportif de dernière génération, on attend toujours…
C’est le mercredi 8 août 2018 que le président de la République, Macky Sall, a inauguré le complexe sportif Dakar Arena, situé à Diamniadio.
Conçu pour accueillir 15 000 spectateurs, ce joyau que beaucoup de pays africains nous envient, bénéficie d’équipements de dernière génération adaptés aux normes internationales. Grâce à son caractère modulable et polyvalent, ce temple du basket peut accueillir d’autres événements sportifs tels que le handball, le volleyball, la boxe, le tennis, etc.
Mais près de deux ans après son inauguration en grande pompe, le Dakar Arena attend toujours qu’on lui donne son nom de baptême. Un choix qui devrait réunir beaucoup de critères sportifs pour ne pas dire exceptionnels et qu’il faut chercher chez les anciennes gloires du basket sénégalais. Mais parmi elles, il y a un qui fait l’unanimité : il s’agit du doyen Abdoulaye Sèye Moreau.
Les honneurs de Fiba-Monde
En effet, en revisitant l’itinéraire de cet émérite dirigeant qui aura 91 ans en novembre prochain, tout le monde s’incline devant un si riche parcours.
Ancien banquier, natif de Louga et de parents saint-louisiens, Moreau est un vrai homme du sérail pour avoir été basketteur ; puis tour à tour président de fédération, patron du basket africain et mondial, président du Cnoss. Avant d’être nommé président d’honneur à vie de Fsbb.
En 2010, pour couronner sa belle carrière dans le basket, il est nommé «Fiba All of Fame» en qualité de contributeur. Une distinction créée par la Fiba en 1991 et qui consacre les plus grands du basketball international. Sèye Moreau devient ainsi le premier africain à recevoir ce prix.
Matar Ba : «Un grand homme dans la lignée des grands dirigeants sénégalais»
Avec une telle carte de visite aussi balèze, le président d’honneur de la Fiba et membre de la Commission éthique de Fiba-Monde mérite les honneurs ; comme le témoigne le doyen Mamadou Sow (voir par ailleurs).
D’ailleurs sous ce chapitre, l’ancien patron du basket mondial a été choisi par l’Association nationale de la presse sportive (Anps) comme parrain de son gala de l’édition 2018. Le ministre des Sports, Matar Ba, avait saisi cette occasion pour lui rendre hommage, en saluant «un grand homme dans la lignée des grands dirigeants sportifs sénégalais».
Qu’est-ce qui tarde donc pour que celui qui a donné plus de 50 ans de sa vie au basket puisse être honoré de son vivant ? On nous dira que le temps des politiques ce n’est pas le temps des sportifs. Il est vrai aussi que le Coronavirus est venu compliquer les choses. Mais les propos du doyen Mamadou Sow résument tout : «Il faut honorer les anciens de leur vivant.»
par l'éditorialiste de seneplus, penda mbow
SOUTENONS LE PROFESSEUR EMMANUEL BASSÈNE
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans ce contexte si particulier de lutte contre le Covid-19 où personne ne semble vraiment détenir la solution, le moment est peut être venu d’interroger notre patrimoine et nos savoirs endogènes
Après lecture de l’interview du Professeur Emmanuel Bassène dans la livraison du journal l’Observateur de ce samedi 23 mai 2020, je fus fort embarrassée. Devons-nous abandonner ce vaillant collègue, se débattre tout seul autour de ce judicieux combat concernant « la valorisation de nos ressources locales en matière de santé » et qu’il mène depuis plusieurs décennies ?
Dans ce contexte si particulier de lutte contre le Covid-19 où personne ne semble vraiment détenir la solution, le moment est peut être venu d’interroger notre patrimoine et nos savoirs endogènes. Pour paraphraser l’éminent Professeur Joseph Ki Zerbo, il est largement temps d’arrêter de s’asseoir sur la « natte des autres ».
Le Professeur Bassène a parfaitement raison d’évoquer une image à défendre pour le Sénégal. Dans ce domaine précis, on ne peut pas être à la remorque d’autres pays car le Sénégal bénéficie d’un héritage et d’une expérience exceptionnels en la matière !
Et il est légitime de s’interroger sur le blocage du projet de loi relatif à l’exercice de la médecine traditionnelle au Sénégal adopté en Conseil de ministre depuis le 31 mai 2017. Même si on doit cerner les effets néfastes d’un « recours massif et parfois incontrôlé des populations à la médecine et à la pharmacopée traditionnelles » d’une part et de maitriser la « profusion des guérisseurs » d’autre part, nous devons profiter de la situation pour lancer notre propre industrie pharmaceutique.
En plus, nous n’avons plus le choix car la crise du Covid-19 a bouleversé certains solidarités et partenariats qui s’effritent de jour en jour ; il s’agit de répondre à partir de nos propres ressources, aux défis qui nous interpellent. Nous disposons de savoirs endogènes, d’une recherche empirique, d’une recherche scientifique qui remonte aux années 40.
A l’Institut Fondamental d’Afrique Noire Cheick Anta Diop, se trouve le plus ancien herbier d’Afrique francophone créé depuis 1941. Le département de Botanique avait pour principal objectif, la création d’une banque de toutes les espèces végétales de l’Afrique francophone puis de toute l’Afrique continentale et insulaire ; plus de 60 000 spécimens s’y sont inventoriés, selon les botanistes.
Des chercheurs de renommée internationale ont séjourné dans cet institut. On a souvenance de feu le Doyen Ahyi, le botaniste qui parlait aux plantes, des chercheurs de la trempe d’Antoine Nongonierma, spécialiste de l’Acacia. On peut aussi évoquer l’apport du géographe Paul Ndiaye qui s’est beaucoup investi dans les Aires protégées du Sénégal. Les plantes poussant dans notre pays ont été décrites de manière détaillée dès 1954 aussi bien sur le plan botanique que chimique, successivement par le Père Berhaut, les Professeurs Joseph Kerharo et J. G. Adam.
Par conséquent, plusieurs strates de savoirs sur les plantes existent dans ce pays. Pourquoi ne nous en servons-nous pas pour résoudre nos problèmes de santé ? Des tentatives n’ont pas manqué et on peut citer par exemple, l’expérience du Professeur Yvette Parès de l’hôpital Traditionnel de Keur Massar ou encore celle du Docteur Eric Gbodossou du centre Malango et des techniciens comme Gaoussou Sambou. Certainement, il en existe beaucoup d’autres ; c’est ainsi que le document de référence élaboré par le Professeur Bassène ajoute à cette liste, le Centre communautaire de Technologie appropriée pour la santé de Yeumbel, le centre de Médecine traditionnelle El Hadj Demba Ba (Gëstu) de Pout, le Centre de Médecine traditionnelle El hadj Malick Sy de Tivaouane, tous des références pour la promotion de la médecine traditionnelle.
Encore une fois, Emmanuel Bassène dans son argumentaire peut s’appuyer sur l’ancienneté de l’Ecole africaine de Médecine et de Pharmacie créée dès 1916 et qui deviendra la faculté de Médecine et de pharmacie en 1962. Dès lors, allons-nous simplement nous contenter de pharmaciens gestionnaires d’officines et non pas de fabricants de produits pharmaceutiques ?
La crise du Covid-19 a largement démontré notre vulnérabilité face à cette option.
Le moment est venu de recenser tous les savoirs endogènes, de les exhumer pour nous prémunir d’un monde très incertain. Plusieurs idées circulent autour des plantes comme le rat, le nger, le nim, le nébéday, le sexaw, l’artémesia, le mbantémare ou autres condiments comme le clou de girofle, l’ail, le miel, etc. Il reviendra aux spécialistes d’étudier les meilleures combinaisons, les dosages pour des remèdes, des molécules à offrir à nos populations souvent désarmées face à la fulgurante de ce coronavirus.
Il est vrai que lorsqu’on suit un peu les débats en cours, on se rend compte très facilement de la puissance de l’industrie pharmaceutique. Il y a quelques années, j’avais lu un roman fabuleux de John Le Carré intitulé la Constance du Jardinier paru aux Editions Seuil, en 2005. Il s’agit d’un thriller qui tourne autour des pratiques supposées ou réelles des laboratoires pharmaceutiques.
Qu’on ne s’y trompe pas : même pour sauver des vies, des moyens colossaux peuvent être en jeu mais profitons de l’ère des remises en cause, pour nous définir une nouvelle trajectoire et être au rendez-vous du donner et du recevoir, car notre survie en dépend grandement.
A cet effet, ici au Sénégal, mobilisons-nous pour donner des moyens au Professeur Bassène et à tous ceux qui travaillent sur les plantes de notre pays.
Une prime de 7100 francs. Voilà ce qu’auraient touché en tout et pour tous les policiers mobilisés pendant 2 mois et 10 jours pour faire respecter le couvre-feu instauré dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire
Une prime de 7100 francs. Voilà ce qu’auraient touché en tout et pour tous les policiers mobilisés pendant 2 mois et 10 jours pour faire respecter le couvre-feu instauré dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. Et aussi d’autres mesures diurnes comme le contrôle du port du masque ! D’où une colère diffuse qui sourd dans les rangs…
Ça grogne dans les rangs de la police. Dès l’annonce de l’instauration de l’état d’urgence sanitaire doublé d’un couvre-feu nocturne par le chef de l’état au mois de mars dernier, les forces de l’ordre, les policiers en particulier, en hommes de devoir, se sont, comme toujours, engagés patriotiquement dans la lutte contre le coronavirus. éparpillés dans toutes les localités du pays, les policiers ont, dans des conditions de travail très dures, contraint les populations au respect du couvre-feu de 20h à 06 heures (ramené par la suite de 21 heures à 5 heures) du matin imposé par le président de la République. Un travail qui n’a pas du tout été facile dans la mesure où dans des localités telles que Médina, on a assisté au début du couvre-feu à des actes de défiance à l’encontre de nos braves policiers. Lesquels, professionnels jusqu’au bout des ongles, ont su gérer toutes les situations, y compris les plus délicates. Et contenir tous les débordements. Ils ont tout fait pour faire respecter les mesures prises par le premier des Sénégalais, en l’occurrence le président de la République.
…Et pourtant les membres du comité de pilotage devaient percevoir plus de 3 millions francs CFA…
Très fortement mobilisés depuis le début de l’épidémie, et particulièrement exposés au risque de contamination, les policiers mobilisés dans la lutte contre le Covid-19 n’auraient touché depuis le début de l’état d’urgence sanitaire qu’une prime de 7100 francs par tête de pipe. Une prime « misérable » selon certains flics qui se sont confiés à nous sous l’anonymat. « On nous a annoncé que nous allons recevoir une prime de 7100 francs pour les 2 mois et 10 jours de couvre-feu », informent nos interlocuteurs. Pire, ajoutent-ils, « des commissariats auraient reçu 400.000 francs en tout et pour tout. Une somme qui devait être partagée entre tous les agents qui y servent, du commissaire au brigadier ». Nos sources dénoncent une prime « misérable » qui ressemblerait plus à une aumône qu’à autre chose au moment où une prime de 3,5 millions de francs CFA aurait été prévue initialement (avant d’être, paraît-il, annulée) pour chacun des membres du comité de pilotage du « Force Covid-19 ». Et nos sources de souligner : « vous voyez bien que depuis quelques jours, les agents ne sont pratiquement plus sur le terrain surtout dans la région de Dakar. Les collègues sont frustrés. Y en a même parmi eux qui accusent notre DgPN d’être à l’origine de cette prime misérable. ».
La police « aphone »
Joint au téléphone hier par votre serviteur, le commissaire Ndiassé Dioum, chef du Bureau des relations publiques de la police, nous a orienté vers la Direction de la Sécurité publique. Hélas, nos tentatives pour joindre la DSP sont restées vaines. En désespoir de cause, nous recontactons le commissaire Dioum. « Je n’ai pas travaillé depuis plus d’une semaine parce que je suis alité… », nous précise le chef du Bureau des Relations publiques de la police avant de prendre congé de nous !
«IDY THIAM A TRAHI LES COMMERÇANTS DU PAYS !»
Dans cet entretien accordé au «Témoin», M. Dieng fustige, dans le cadre de l’aide alimentaire, le marché de l’huile et de sucre attribué à l’homme d’affaires Idy Thiam, leader de l’Unacois rivale, qu’il accuse de trahison vis-à-vis des commerçants du pays
Directeur exécutif de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois) Yessal, Alla Dieng s’est penché sur la décision du chef de l’Etat de rouvrir les lieux de commerce et la lancinante question relative à l’approvisionnement du marché en denrées alimentaires durant cette fête de Korité intervenant dans un contexte de pandémie du covid19. Dans cet entretien accordé au «Témoin», M. Dieng fustige, dans le cadre de l’aide alimentaire, le marché de l’huile et de sucre attribué à l’homme d’affaires Idy Thiam, leader de l’Unacois rivale, qu’il accuse de trahison vis-à-vis des commerçants du pays.
La décision du chef de l’Etat Macky Sall de rouvrir les lieux de commerce fermés dans le cadre de la pandémie a été très critiquée. Ceci, du fait qu’en plus des craintes liées aux rassemblements publics dans les marchés, au Sénégal, ces lieux sont aussi réputés désordonnés avec un manque criard d’hygiène. Est-ce qu’il n’est pas temps, pour vous commerçants, de songer à la modernité ?
D’abord nous, commerçants, saluons cette décision prise par le président de la République. C’est un ouf de soulagement pour nous et particulièrement les commerçants qui s’activent dans l’économie informelle. Car, avec la pandémie du Covid19, ils sont les plus impactés.
«Il y a une grande pagaille dans les marchés »
Donc la fermeture des marchés avait sonné comme le dernier coup fatal à leurs activités économiques. D’autres part, je reconnais qu’il y a une grande pagaille dans les marchés. Les cantines et les boutiques sont dans une promiscuité telle qu’elle entrave même la circulation des personnes dans ces lieux de commerce. Des vendeurs de produits alimentaires y sont mêlés à des vendeurs de vêtements ou même de produits cosmétiques. Par ailleurs, l’hygiène y fait défaut alors que ce sont des endroits qui accueillent énormément de monde surtout à l’approche des évènements comme la korité. D’ailleurs, je comprends que c’est pour cette raison que les gens redoutent de voir les marchés constituer des lieux de propagation du coronavirus. Mais il faut noter que c’est une responsabilité partagée car, au-delà de celui des commerçants, c’est aussi un domaine de compétence des municipalités. Il y a aussi des structures de l’Etat comme le Service d’Hygiène qui sont censés apporter leur contribution afin que les marchés puissent répondre aux exigences de l’heure.
Justement, si votre responsabilité est engagée dans cette pagaille, n’est-ce pas vous-mêmes, commerçants du pays, qui avez balisé le chemin pour l’implantation des grandes surfaces comme Auchan dont vous fustigez souvent la concurrence ?
C’est vrai ! Et comme j’ai l’habitude de le dire à mes camarades commerçants, au lieu de fustiger ces grandes surfaces, nous devons beaucoup copier leur modèle de business. Certains d’entre nous l’ont même compris. Vous voyez qu’aujourd’hui, il commence à y avoir une prolifération de grandes boutiques bien aménagées et qui répondent aux normes d’hygiène et de qualité du service. D’ailleurs moi, en tant que commerçant, je ne suis pas contre cette concurrence imposée par les grandes surfaces. Parce que nous sommes dans un monde libéral. Et tout consommateur est libre d’aller faire ses achats dans n’importe quel lieu de commerce dont la qualité du service lu convient.
« Il faut privatiser la gestion des marchés au Sénégal »
Cela va même contribuer à améliorer de façon positive la situation hygiénique et l’organisation dans les grands lieux de commerce. Pour cela, j’estime qu’il faut privatiser la gestion des marchés au Sénégal. Par contre, il faut savoir que les grandes surfaces comme Auchan ne ciblent pas tous les Sénégalais mais juste une certaine clientèle. Donc, elles ne peuvent prendre la place des boutiquiers et autres commerçants de l’informel.
Ce même secteur informel qui pourtant domine largement l’activité économique dans notre pays a été le plus affecté par la crise sanitaire en cours. Comment aider des entreprises non identifiées dans un contexte où l’Etat parle de relance de l’économie ?
Au Sénégal, il y a un réel problème au niveau de la formalisation des entreprises. C’est un long processus à suivre. C’est cette problématique qui va rattraper avec cet appui de l’Etat destiné aux entreprises du secteur privé dans le cadre du plan de résilience économique et sociale. Par exemple, sur la ligne de financement de 200 milliards dégagée en ce sens, il y a énormément de points à éclaircir. Certains critères sont très contraignants et beaucoup d’entreprises risquent d’être laissées en rade. Car si les autorités disent que les entreprises éligibles sont celles dont le chiffre d’affaires fait moins de 100 millions, là il va y avoir un large bassin au profit des entreprises informelles. Cependant, les autres critères sont déplorables. Le ministre de l’Economie nous dit également que pour bénéficier de cet appui, il va falloir que l’entreprise ait au moins 5 ans d’existence, avec une création d’au moins cinq emplois en plus de la présentation des états financiers pour les trois dernières années, l’IPRES etc. Or, dans ce pays, plus de 95 % des entreprises au Sénégal évoluent dans l’économie informelle. Et ces entreprises n’attendent que d’être financées pour se développer.
Nous constatons que l’attribution des marchés relatifs à l’aide alimentaire que le Gouvernement entend apporter aux couches vulnérables continue de soulever des polémiques. Par exemple, l’appel d’offres lancé pour l’huile et le sucre a été remporté par l’homme d’affaires Idy thiam. Qu’estce qui explique ces déchirements récurrents entre entrepreneurs du pays à chaque appel d’offres lancé par l’Etat ?
Il faut que les acteurs du secteur privé soient sérieux sinon il y aura toujours des dissensions après chaque attribution d’appels d’offres. Si je n’étais pas dans un journal aussi sérieux que « Le Témoin », j’allais utiliser des mots crus et durs pour qualifier le comportement irresponsable d’Idy Thiam. Car ce qui s’est passé avec le marché de l’huile et du sucre qui lui a été octroyé est un exemple patent de ce manque de sérieux et de professionnalisme. Idy Thiam est plus actif dans le business de la friperie et le foncier à Mbour que le commerce de denrées alimentaires. Donc, pourquoi lui octroie-t-on un tel marché ?
« Pour gagner le marché, Idy Thiam s’est présenté sous le couvert de l’Unacois »
C’est parce que, pour gagner le marché, il s’est présenté sous le couvert de l’Unacois. Or, Il n’est pas spécialisé dans le domaine de l’huile et du sucre. Il a été trop gourmand. C’est même une trahison à l’encontre des commerçants du pays. C’est pourquoi après avoir remporté l’appel d’offres, pour livrer la commande, des problèmes ont surgi. Aujourd’hui, c’est la responsabilité de ceux qui lui ont attribué ce marché qui est engagée. Et tant que l’attribution des appels d’offres sera exécutée de telle manière, il y aura toujours des polémiques.