« La société « Urbaine d’Entreprise » de Diop SY est en liquidation judiciaire depuis le 19 avril 2019 »
Le 19 avril 2019, le tribunal de commerce hors-classe de Dakar en audience de la Chambre des procédures collectives, a constaté la cessation de paiement de la société de Diop Sy, et ordonné la liquidation des biens de sa société « Urbaine d’entreprise ».
Lorsqu’une entreprise n’est plus en capacité de régler ses dettes avec son actif disponible, elle se trouve alors en situation de cessation de paiement (dépôt de bilan). La liquidation judiciaire survient lorsque la société est dans l’impossibilité de pouvoir faire face à la poursuite de son activité.
La situation est si compromise que la société n’a pas d’autre choix que de disparaître. Lorsque la liquidation est prononcée dans le jugement d’ouverture de la procédure collective, le dirigeant de l’entreprise est dessaisi de ses fonctions (pour l’entreprise de Diop SY, le tribunal de commerce a désigné M. El Hadjj Allah Kane en qualité de juge commissaire et Mme Delphine N’Diaye en qualité de syndic).
En liquidation judiciaire, le jugement emporte arrêt de l’activité. Par exception (extrêmement rare pour ne pas dire nul), le Tribunal peut autoriser la poursuite de l’activité dans trois cas précis :
1) si l’intérêt des créanciers l’exige,
2) si l’intérêt public est en cause, 3) si des perspectives de cession d’entreprise existent.
Alors que le tribunal de commerce hors-classe de Dakar a ordonné la liquidation des biens de la société de Diop Sy (UdE) depuis le 19 avril 2019, ce dernier a décidé de se refaire une santé financière sur le dos des sénégalais, dans le cadre d’une entente illicite et d’une magouille de bas étage avec un piètre ministre, affairiste Mansour Faye.
Alors que le pays tout entier retient son souffle, que la majorité de la population sénégalaise est confrontée à une situation sociale dramatique et n’arrive plus à se nourrir, que des hommes d’affaires, et des citoyens se sont mobilisés pour apporter leur contribution financière au fond mis en place pour lutter contre la pandémie de COVId-19 ; 2 sinistres personnages indignes, perfides, ignobles et dépourvus d’honneur décidant de faire du business avec le CORONAVIRUs : « le business de la mort ».
Le député Diop Sy et le ministre le ministre Mansour Faye ; 2 énergumènes perfides qui jouent avec la mort (COVId-19), et profitent de la pandémie du CORONAVIRUs ne méritent qu’une seule chose : la prison à perpétuité et l’indignité à vie.
Alors que le peuple crève de faim, et que les citoyens sont préoccupés par le CORONAVIRUs, ils se sucrent ! Le Ministre Mansour Faye (qui doit sa nomination à son appartenance au clan fayesall) doit être démis de ses fonctions et traduit devant la haute cour de justice. Cette affaire est d’une extrême gravité. In fine, un seul homme, depuis son accession au pouvoir, par effraction en 2012, a favorisé la persistance de telles pratiques « macabres » : Macky Sall, un « président » irresponsable, et incompétent, qui devra forcément un jour, ou l’autre rendre compte de ses turpitudes.
Redressement judiciaire : une procédure de redressement judiciaire est destinée à permettre la sauvegarde de l’entreprise, le maintien de l’activité et l’apurement du passif (à ce stade, la situation est rattrapable).
Liquidation judiciaire : Elle est prononcée lorsque l’entreprise a cessé toute activité ou lorsque le redressement est manifestement impossible.
Par quel miracle l’entreprise de Diop Sy (Urbaine d’Entreprise), en liquidation, judiciaire depuis le 19 avril 2019 a-t-elle pu remporter le marché de transport d’aide alimentaire au titre du Covid ?
LE MARCHÉ NOIR DE LA SANTÉ AU NIGERIA
Sur les groupes Whatsapp et dans les cliniques privées, les kits de tests de coronavirus se vendent au marché noir: au Nigeria, le nombre de tests officiels est insignifiant et peu ont confiance dans le système de santé public
Sur les groupes Whatsapp et dans les cliniques privées, les kits de tests de coronavirus se vendent au marché noir: au Nigeria, le nombre de tests officiels est insignifiant et peu ont confiance dans le système de santé public.
Le manque d'accès aux tests est un problème mondial, et plus particulièrement en Afrique sub-saharienne, où il y a un "énorme fossé" par rapport aux autres pays, a déclaré la semaine dernière le directeur du Centre de contrôle des maladies de l'Union Africaine, John Nkengasong.
Toutefois, au Nigeria, pays de 200 millions d'habitants - le plus peuplé du continent - ce "fossé" est encore plus criant qu'ailleurs.
La première économie d'Afrique n'a réalisé à ce jour que 7.100 tests officiels.
A titre de comparaison, le Ghana, avec une population six fois moins importante (30 millions d'habitants) en a réalisé neuf fois plus, avec plus de 68.000 (chiffres du 20/04).
L'Afrique du Sud, avec une population trois fois moins nombreuse, en a réalisé près de 114.000.
- "Demande inimaginable" -
"Nous n'avons aucune idée de l'ampleur de la propagation du Covid-19 au Nigeria", affirme un responsable d'un laboratoire médical privé.
Ce laboratoire a commandé des milliers de tests et une machine qui leur permettrait de réaliser plusieurs centaines de tests par heure, et "attend le feu vert du gouvernement", affirme cette source à l'AFP.
Mais "la demande pour ces kits hors des circuits officiels est inimaginable" et suscite un marché parallèle, rapporte ce responsable.
"Une ambassade voulait commander des milliers de tests (pour ses ressortissants), on les a renvoyés vers la NCDC", la Commission nationale de gestion des maladies, rapporte-t-il.
Certains criminels tirent néanmoins partie de cette demande, et le gouvernement a récemment mis en garde les Nigérians contre des publicités de "tests à faire à domicile frauduleux" qui "fleurissent sur la Toile".
Comme dans de nombreux pays au monde, et pour des raisons évidentes de sécurité, les équipements spécialisés et les tests sont encadrés par les autorités officielles.
La NCDC conduit des programmes de tests en "porte à porte" à Abuja, et l'Etat de Lagos, épicentre des contaminations, tente de développer un réseau de dépistage dans tous ses quartiers.
A la mi-avril, le Nigeria comptait 12 laboratoires pour ses 36 Etats, avec une capacité de traiter entre 1.000 et 1.500 tests par jour.
- Secteur public à genoux -
Mais après des décennies de négligence, le secteur public de la santé est à genoux.
Près de 80% des institutions de santé dans le pays n'ont pas l'eau courante, rappelait Dr Francis Faduyile, le président de l'Association des médecins du Nigeria (NMA) le mois dernier.
"Mes patients ont peur que je les dénonce à la NCDC", raconte à l'AFP le médecin d'une clinique privée. "Avant de venir en consultation, ils me demandent +Si je viens, vous ne m'enverrez pas à Yaba?+", en référence à l'un des centres d'isolation Covid-19 à Lagos.
Ce médecin, début avril, avait déjà vu une dizaine de patients suspectés d'avoir été contaminés par le coronavirus, mais un seul a accepté d'être testé: un coup d'épée dans l'eau, puisque les autorités sanitaires ont réalisé son test plus de 15 jours après s'être déclaré au NCDC, soit après la période d'incubation du virus.
Le rythme des tests officiels est "trop lent", regrette Zouera Issoufou directrice générale de la Fondation Dangote, qui porte le nom de l'homme le plus riche d'Afrique et partenaire privé du gouvernement, qui a commandé 250.000 tests.
Mais la demande mondiale explose, et "ils arrivent au compte-goutte", explique-t-elle.
Si le nombre officiel de décès liés au Covid-19 reste extrêmement faible dans un pays dans un pays si peuplé qui n'enregistre qu'une vingtaine de décès, "c'est que l'on ne teste pas les gens", assène Mme Issoufou.
- Des tests "dans son coin" -
Le Dr Richard Banda de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Nigeria, s'inquiète de ce marché parallèle et rappelle qu'il est "très dangereux de faire des tests dans son coin, dans des laboratoires privés, avec un risque de propagation du virus".
Pour lui, "le manque d'informations fiables données lors des opérations de traçabilité est le problème majeur dans la lutte contre le Covid-19 au Nigeria".
"Il y a encore beaucoup de stigmatisation autour de la maladie", conclue-t-il.
Un patient a été admis fin mars à l'hôpital universitaire de Lagos (LUTH), présentant tous les symptômes du coronavirus.Sa famille a menti, en omettant de dire qu'il avait déjà été testé positif.
"Ils avaient peur qu'on ne le prenne pas s'ils disaient la vérité", raconte un médecin à l'AFP.Le patient est finalement décédé et en plus des risques présentés pour les autres patients de l'hôpital, quatre médecins ont du être placés en quarantaine.
Dans un pays qui compte seulement 0,4 médecin pour 1.000 habitants (contre plus de 4 en France, selon les chiffres de la Banque Mondiale), "c'est très lourd pour nous", confie ce médecin du LUTH sous couvert d'anonymat.
Le personnel soignant comptait déjà 4 décès sur les 21 morts recensés officiellement au lundi 20 avril.
LA CAMPAGNE DES NOIX D’ACAJOU MENACEE PAR LE COVID 19
En fait, le spectre d’une non campagne plane de plus en plus dans la région.
Jean Diatta (correspondant permanent Ziguinchor) |
Publication 21/04/2020
En fait, le spectre d’une non campagne plane de plus en plus dans la région. Chose qui serait une catastrophe pour une bonne partie de la population de la région qui tire l’essentiel de ses ressources de vie dans la vente de ce produit, appelé par les économistes le nouvel or de la Casamance.
Selon Boubacar Diatta, un producteur d’un village de la région de Ziguinchor, la situation est très inquiétante chez les populations qui fondaient beaucoup d’espoirs sur la campagne de cette année vu que celle de l’année dernière ne s’était pas bien passée à cause de la chute des prix de la noix au niveau du marché mondial. Une situation qui avait créé un grand manque à gagner pour les producteurs qui ont été obligés de céder leurs récoltes à des prix dérisoires, relève t-il. ‘’Les producteurs des noix d’acajou sont inquiets parce qu’ils n’ont pas vu jusqu’à présent des gens venir pour acheter leurs noix à cause du coronavirus, alors que nous comptons sur la vente de ces noix pour assurer la survie de nos familles. Jusqu’à présent, on ne voit pas les opérateurs indiens et chinois qui sont encore dans leurs pays à cause de la crise sanitaire mondiale. Et pourtant, nous avions beaucoup d’espoirs avec la campagne de cette année, après celle ratée de 2019 à cause de la chute des prix du cajou au niveau mondiale’’ pleurniche t-il. de l’avis de notre interlocuteur, le gouvernement doit prendre des mesures pour sauver la campagne comme il le fait avec les arachides sans cela les planteurs de la région vont connaître une année très difficile. ‘’Comme la maladie empêche les opérateurs asiatiques de venir, nous pensons que l’Etat doit prendre la campagne en charge comme c’est le cas avec l’arachide pour permettre aux producteurs de vendre leurs noix sinon ce sera la catastrophe. Nous voulons que l’Etat se substitue aux opérateurs étrangers et fixe les prix comme l’arachide et achète toute la production pour faire de la transformation’’, lance-t-il. sans quoi, il y aura inévitablement une mévente des noix cette année et une telle éventualité entraînera une famine dans de nombreuses localités de la région, défend-t-il.
L’Etat invité à prendre en charge la campagne
‘’Si l’Etat ne prend pas en charge cette campagne, il y aura une mévente de nos récoltes et cela va créer la famine dans beaucoup de villages de la région. Or, la Casamance ne connaît pas la famine, les populations ont toujours pu manger et boire grâce à leurs productions de mangues ou de noix d’acajou’’ relève-t-il. Bacary bodian, un autre producteur qui habite le village de Darusalam non loin de Ziguinchor, est du même avis, autrement il vit la même hantise. ‘’C’est vraiment inquiétant cette année, pour nous producteurs de noix d’acajou. Depuis, le début de la récolte, on ne voit aucun acheteur dans nos villages du fait de ce coronavirus qui a perturbé tous les secteurs de la vie.
Dans le passé, à l’heure-là, on était envahis par de nombreux acheteurs, mais cette année jusque présent, nous ne voyons personne, tout est bloqué personne ne bouge’’ avance-t-il avant de renseigner qu’actuellement, la seule question qui taraude l’esprit des producteurs c’est de savoir si leurs noix seront achetées ou pas. ‘’Les producteurs sont très inquiets, ils se demandent est-ce leurs noix seront achetées ou pas ? Nous interpellons l’Etat pour qu’il intervienne pour sauver cette campagne sinon nous risquons de nous diriger vers une situation désastreuse’’, insiste-t-il. Il signale qu’en attendant d’éventuels acheteurs, les producteurs se confinent à récolter et à stocker leurs noix.
Siaka Diallo, un intermédiaire, qui s’est confié à nous note que leurs partenaires indiens ou chinois sont encore confinés chez eux à cause de la crise sanitaire qui secoue le monde, donc les intermédiaires n’ont jusque-là pas de financement pour démarrer la campagne. Et à l’état actuel des choses, c’est l’incertitude totale pour ce qui est de la campagne de cette année. ‘’Nous ne pouvons pas démarrer la campagne vu le coronavirus, nos partenaires extérieurs se trouvent au Viet-Nam, en Inde et en Chine. Compte tenu de l’impossibilité de venir au Sénégal d’abord,... Vous savez que la frontière aérienne est fermée et chez eux aussi, ils sont en confinement. Personne n’a reçu pratiquement aucun financement nous les intermédiaires. Cela pose énormément de problèmes... ‘’ a-t-il souligné avant de mentionner que l’inquiétude gagne tous les acteurs de la filière chaque jour qui passe. Il confie que lui et ses amis vont essayer de prendre contacts avec les autorités étatiques pour trouver des solutions pour sauver cette campagne.
Une grande inquiétude au niveau des acteurs
‘’L’inquiétude a gagné tous les acteurs de la filière. Maintenant, je pense que nous allons explorer au fur à mesure les voies et moyens pour pouvoir sauver la campagne. Nous allons prendre contact avec les autorités de l’Etat pour échanger profondément avec eux sur cette question en vue de trouver une solution dès que ce coronavirus baisse au niveau du Sénégal. Nous allons solliciter l’Etat afin qu’il nous accompagne au niveau des institutions financières pour que nous puissions accéder aux financements pour pouvoir acheter la production et stocker en attendant une amélioration de la situation au niveau mondial’’ confie-t-il.
Selon Bassamba Diédhiou, secrétaire général de la Chambre de commerce de Ziguinchor, qui garde encore espoir quant à la tenue de la campagne, une non vente des noix d’acajou serait synonyme d’asphyxie économique et sociale pour les populations de cette région dont l’essentiel des ressources de vie provient de ce commerce. ‘’Je comprends très bien que les gens soient inquiets et puissent penser à une non campagne. Mais jusqu’à preuve du contraire, je pense qu’il y aura un décalage de campagne, mais il y aura quand même campagne. Maintenant, s’il n’y a pas campagne, ça c’est le cas extrême, cela veut dire que c’est une situation catastrophe. Les populations ici en Casamance comptent essentiellement sur la vente de leurs noix d’anacarde. Aujourd’hui, la plupart des agriculteurs compte fondamentalement sur un bon déroulement de la campagne d’anacarde pour survivre. C’est là qu’ils tirent leurs 90% de ressources financières pour vivre le reste de l’année. S’ils ne vendent pas, ça va être extrêmement difficile pour eux sur le plan financier, social et familial’’ avance-t-il, soulignant que la campagne des noix d’acajou est une priorité c’est pourquoi le gouvernement du Sénégal s’est engagé depuis deux ans d’appuyer le processus de commercialisation et d’exportation de ce produit pour permettre aux populations d’y tirer plus de profits.
À son avis, le seul salut aujourd’hui par rapport à cette situation, c’est que la noix d’acajou n’est pas une denrée hautement périssable, donc il y a une possibilité pour les producteurs de conserver les récoltes en attendant que des opportunités de vente ne s’offrent à eux. ‘’Heureusement que la noix d’acajou n’est pas un produit rapidement périssable. Donc les producteurs n’ont qu’à commencer à récolter, à cesser et respecter les conditions de stockage, dans ce cas, même s’il n’y a pas campagne tout de suite, si la noix est bien conservée, tôt ou tard il y aura une campagne, donc ils pourront vendre leurs récoltes à l’avenir.
Dans d’autres pays, il y a des stocks qui sont restés un an avant d’être vendus. Mais cela veut dire que les ressources financières ne parviendront pas aux producteurs cette année d’où l’inquiétude quand on sait c’est ça leur source de vie’’, affirme-t-il. A signaler que chaque année la Casamance naturelle produit environ quarante mille tonnes de noix d’acajou. Plus de la moitié des superficies cultivables de la région est occupée par des forêts d’anacardiers. La campagne de l’année dernière a permis de générer plus de 30 milliards de francs CFA. Et toutes ces noix ont été exportées à partir du port de Ziguinchor qui devient un véritable hub pendant le temps de la campagne.
«IL FAUT PASSER LES MARCHES A LA MOULINETTE DE LA TRANSPARENCE»
Serigne Fallou Dieng, président du Cercle des intellectuels soufis, fait une analyse globale sur la situation créée par la crise sanitaire du covid 19.
Interview réalisée par Serigne Saliou Guèye |
Publication 21/04/2020
De la mesure de confinement jusqu’à l’exigence de la transparence dans la passation des marchés publics en passant par l’appel de Macky Sall sur la dette, Serigne Fallou Dieng, président du Cercle des intellectuels soufis, fait une analyse globale sur la situation créée par la crise sanitaire du covid 19.
Le Témoin : Les médecins sont divisés à propos d’un éventuel confinement pour endiguer la pandémie du coronavirus. Quelle est votre opinion sur la question ?
Serigne Fallou Dieng : Le Conseil scientifique en charge d’aiguiller l’exécutif dans la gestion de la crise sanitaire liée au coronavirus (Covid-19) doit arrêter de vendre au président de la République des idées simples et des courtes vues en lui présentant le confinement, comme une petite ritournelle qui n’en finit plus. Le Conseil scientifique et autres sachants médicaux ont en revanche le devoir de mettre les bouchées doubles et travailler d’arrache-pied en vue de mettre en place le matériel de barrage comme des masques à profusion et faire en sorte que la distribution de tous les équipements de protection soit assurée et gratuite. Le président Sall a raison de s’effrayer de l’afflux des cas issus de la transmission communautaire, ce qui constitue certes une «phase ascensionnelle» de la maladie sans pour autant accéder au niveau de la situation de haut plateau et de l’hospitalisation massive. Laquelle situation obligerait les autorités à condamner les sénégalais à la réclusion sanitaire et à la relégation économique. La guerre contre le sars-cov-2 n’est pas que martiale. Et la santé ne se réduit pas à la médecine, elle inclut la qualité de vie et les rapports à l’autrui. des pays tels que l’Islande, Taïwan, l’Allemagne, la Nouvelle-Zélande, la Finlande, la Norvège et le Danemark partagent deux points en commun. Un : ils ont affronté l’épidémie de coronavirus avec une efficacité redoutable et recensé beaucoup moins de victimes que les autres. deux : ils sont tous des pays dirigés par des femmes qui ont su faire preuve de qualités précieuses telles que l’inventivité, la réactivité, le sang-froid et l’esprit de vérité. Avec ce nouvel ordre mondial post-covid qui s’annonce, assorti de réformes sociales massives, le président Sall déclare trouver son chemin de damas qui passerait évidemment par la priorité nationale et par la capacité d’offrir de nouveaux débouchés aux producteurs locaux. Lequel chemin de damas ne saurait nous ramener ni aux mauvaises habitudes congénitales à nos Etats, ni au favoritisme de la parentèle, ni à l’infestation de l’Etat par des renards politico-affairistes. Il ne peut plus y avoir de resurgissement des entourloupes d’avant-hier.
Quelle appréciation faites-vous de l’appel de Macky Sall relatif à l’annulation de la dette ? Un appel d’ailleurs non entendu par les bailleurs de fonds…
La demande récurrente de la suppression des dettes est une vieille habitude très éculée, appartenant au vieux monde. Or, l’instauration du nouvel ordre mondial requiert forcément l’abandon des vieilles pratiques. depuis des décennies, les pays « riches » ne cessent de consentir à l’Afrique des allègements et des suppressions de dettes. Au début des années 2000, les PPTE (Pays pauvres très endettés) ont ainsi bénéficié de considérables remises par les créanciers bilatéraux. Or, à peine sauvés du gouffre de l’endettement, ils y ont replongé… En plus des remises de dettes, l’Afrique engloutit, année après année, des sommes colossales versées au titre de l’APd (Aide publique au développement). de 1960 à 2018, le continent a ainsi reçu en dons, au seul titre de l’APd, près de 2000 milliards de dollars (pour une dette d’environ 400 milliards de dollars dont entre 180 et 200 milliards de dollars de dette chinoise), soit en moyenne 35 milliards de dollars par an. En dollars constants, le continent a donc reçu plusieurs dizaines de fois plus que l’Europe du lendemain de la seconde guerre mondiale avec le Plan Marshall. Or, ces prêts, ces allègements de dettes, ces aides et ces dons n’ont servi à rien car, en plus de sa suicidaire démographie, le continent est paralysé par son immobilisme. En effet, en dehors du don de la nature constitué par le pétrole et les minerais contenus dans son sous-sol, l’Afrique ne produit rien, sa part de la valeur ajoutée mondiale dans l’industrie manufacturière est en effet de moins de 2 % dont les 9/10e sont réalisés par deux pays sur 52, l’Afrique du sud et l’Egypte… L’annulation de la dette proposée par le président Macron ne changera donc rien à cet état des lieux. D’autant plus que la Chine, prédatrice souriante, est désormais à la manœuvre. Mue par le seul moteur du profit, elle endette chaque jour un peu plus le continent à travers des prêts généreusement octroyés. Ces derniers font replonger les pays bénéficiaires dans la spirale de l’endettement dont ils commençaient tout juste à sortir après les considérables allègements consentis dans les années 2000 aux PPTE par les Occidentaux. Comme ces prêts ne pourront jamais être remboursés, Pékin va mettre la main sur les grandes infrastructures données en garantie par ses débiteurs. Ainsi en Zambie où le gouvernement, après avoir été contraint de céder à la Chine la ZNbC, la société de radio-télévision, s’est vu contrainte d’engager des discussions de cession concernant l’aéroport de Lusaka et la ZEsCO, la société nationale d’électricité.
Que dites-vous des recherches sur le vaccin Covid-19 préconisées par le milliardaire (en dollars, Ndlr) Bill Gates ?
Cette plaidoirie des vaccins par bill Gates est un gagnant-gagnant pour l’industrie pharmaceutique et la vaccination obligatoire. Les vaccins, pour bill Gates, sont une philanthropie stratégique qui alimente ses nombreuses activités liées aux vaccins (y compris l’ambition de Microsoft de contrôler une entreprise mondiale d’identification vaccinale) et lui donne un contrôle dictatorial de la politique de santé mondiale. L’obsession de Gates pour les vaccins semble être alimentée par la conviction de sauver le monde par la technologie. Promettant sa part de 450 millions de dollars sur 1,2 milliard de dollars pour éradiquer la polio, Gates a pris le contrôle du Groupe consultatif technique national indien sur la vaccination (NTAGI), qui a prescrit jusqu’à 50 doses de vaccins contre la polio par le biais de programmes de vaccination se chevauchant pour les enfants avant l’âge de cinq ans. Les médecins indiens accusent la campagne Gates d’être à l’origine d’une épidémie dévastatrice de paralysie flasque aiguë non-polio (NPAfP) qui a paralysé 490 000 enfants au-delà des taux attendus entre 2000 et 2017. En 2017, le gouvernement indien a rappelé le schéma vaccinal de Gates et a demandé à Gates et à ses politiques de vaccination de quitter l’Inde. Les taux de NPAfP ont chuté brusquement. Pendant des années, bill Gates a été à l’avant-garde sur la recherche concernant les pandémies mondiales et les campagnes de vaccination de masse. Au cours de la dernière décennie, Gates a déclaré à plusieurs reprises que le monde n’était pas prêt pour une pandémie mondiale. En octobre 2019 (seulement quelques mois avant l’apparition de COVId-19), la fondation bill et Melinda Gates (en coopération avec le forum économique Mondial) a organisé l’événement 201, une simulation de 3,5 heures sur table d’une pandémie mondiale. Curieusement, cette simulation concernait un nouveau coronavirus qui tuerait des millions de personnes. Environ huit semaines plus tard, un véritable nouveau coronavirus a éclos en Chine. Cela a conduit certaines personnes à se demander si cet exercice avait réellement prédit la propagation du COVId-19. C’est dans le sillage de bill Gate que les Européens ont eu à mettre en place la novlangue dite passeport d’immunité. Ces passeports d’immunité devraient être fondés sur des tests de dépistage d’anticorps spécifiques au Covid-19. des tests distincts de ceux utilisés pour déterminer si l’on est porteur du virus ou non. Problème : en l’état actuel, ces tests « ne sont pas suffisamment précis pour permettre des passeports d’immunité individuels », comme l’a affirmé Claire Stanley, professeure adjointe au Center for Global health science and security de l’université de Georgetown, aux états-Unis. Et « tester les individus avec ces méthodes est encore loin d’être considéré comme utile », a-t-elle ajouté.
Comment appréciez-vous le marché du transport du riz attribué au député Diopsy par le ministre Mansour Faye et le manque de transparence décrié par les opérateurs économiques s’activant dans la vente du riz ?
Quand le président de la République se pique de philosophie du nouvel ordre mondial, cela impliquerait immanquablement des nouveaux standards de bonne gouvernance et de la gestion rationnelle. Aucun franc n’est un pognon de dingue dans la passation des marchés publics. Les commandes publiques doivent être passées à la moulinette de la transparence par le peuple sans lequel rien ne se fera. Et aucune revendication de cette nature ne saurait être perçue comme un débat au ras des pâquerettes. Cet épisode est un avant-goût des paradis sociaux et du cimetière économique de l’après-covid. Le Président devait faire preuve davantage de fermeté et d’efforts pour garantir la transparence dans la gestion du secours social et dans la distribution des vivres destinés aux ménages vulnérables.
MACRON TENTE DE MYSTIFIER LES AFRICAINS
Tant que les réserves de change détenus par le Trésor Public français ne sont pas restitués, la France reste en situation débitrice nette à l’égard des Etats africains qui utilisent le franc CFA - COMMUNIQUÉ DU COLLECTIF SORTIR DU FCFA
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Collectif Sortir du Fcfa, daté du 20 avril 2020, à propos du moratoire accordé aux africains sur la dette.
« Le président Macron est visiblement prêt à tout pour tenter de manipuler les Africains. Ainsi, lors de sa dernière allocution télévisée du 13 avril dernier à propos du coronavirus, il n’a pas hésité à promettre l’effacement massif de la dette des pays africains pour leur permettre de faire face au Covid-19. Problème, les pays africains, ceux de la zone franc CFA du moins, n’ont pas de dette vis-à-vis de la France. Au contraire, c’est la France qui doit de l’argent à l’Afrique. En effet, depuis les indépendances dans les années 60, les 15 pays de la zone franc CFA ont versé à la France jusqu’à 65% de leurs réserves de change sur un compte d’opérations détenu par le Trésor Public français.
Grâce à notre mobilisation sans relâche, le 21 décembre 2019, les présidents Alassane Ouattara au nom de ses pairs au sein de l’UEMOA et Emmanuel Macron avaient officiellement annoncé la fin factice du franc CFA et la fermeture définitive de ce compte d’opérations largement excédentaire en milliards d’euros. Tant que ces fonds ne sont pas restitués, la France en situation débitrice nette à l’égard des Etats africains qui utilisent cette monnaie coloniale, le franc CFA.
Pour cette raison, les déclarations du président français n’étaient que pure communication et ne reposaient sur rien. D’ailleurs, deux jours plus tard, dans une interview exclusive accordée à RFI, Emmanuel Macron a notablement modifié ses propos en affirmant qu’il ne s’agissait pas d’annulation mais d’une demande de moratoire sur les dettes à l’égard de l’Afrique formulée par les pays du G20.
Ensuite, le coup de grâce sera donné par le député de la 9ème circonscription des Français établis hors de France M'jid El Guerrab, finissant ainsi de discréditer totalement les paroles du président Macron. L’histoire se déroule en direct sur les réseaux sociaux lors de l’audition filmée du ministre français de l’Economie et des Finances Bruno le Maire. Interrogé par ce parlementaire sur les déclarations du président français, le ministre a répondu qu’il n’est pas question d’annulation de dettes pour les pays. Et ce dernier de rajouter qu’il n’existe aucun projet spécifique d’annulation de dettes pour l’Afrique. Il s’agit en réalité d’une initiative de la communauté internationale pour un moratoire de 32 milliards de dollars pour les 76 pays les plus pauvres de la planète.
Bien sûr, l’Afrique est un continent endetté jusqu’au cou. Au Sénégal par exemple, Macky Sall a considérablement endetté son pays pour financer ses projets jugés loufoques par la population comme la construction d’une ligne de TER illusoire. Devenue hors de contrôle, cette dette africaine est détenue par la Chine à hauteur de 40 % et par des capitaux privés. En effet, après avoir quasiment évincé la France en Afrique subsaharienne, la Chine, en fin stratège, a choisi l’option de l’endettement massive pour mieux tenir en laisse les Etats africains.
En définitive, le président Macron a fait ces déclarations uniquement pour donner le change : énième pirouette pour détourner en vain la colère des Français après s’être montré incapable de les protéger efficacement contre le Covid-19. »
Par Abdou Latif COULIBALY
POURQUOI FAUT-IL EFFACER LA DETTE DE L’AFRIQUE ?
L’idée d’effacement de la dette africaine, à peine lancée par le président de la république du Sénégal, a fait débat et, continue d’en faire, au-delà des frontières africaines.
L’idée d’effacement de la dette africaine, à peine lancée par le président de la république du Sénégal, a fait débat et, continue d’en faire, au-delà des frontières africaines. L’appel en question fait, naturellement, débat en ce qu’il questionne une sempiternelle problématique : comment, à défaut de pouvoir changer le pernicieux ordre économique mondial, le rendre moins affligeant pour une plus grande partie de l’humanité, en particulier pour les populations du Sud, en mettant en place des mécanismes de solidarité minimale entre le peuples.
Cette exigence est aujourd’hui rendue davantage plus indispensable par la crise économique procédant de la pandémie du Covid-19. Certains s’interrogent sur la légitimité et sur la faisabilité technique de la nouvelle demande qui ne concerne en réalité que 365 milliards de dollars US. Des sommes dues au titre de la dette publique. Autant dire tout de suite, peu de choses est demandé, au regard des sommes astronomiques payées chaque année aux créanciers par les pays du Tiers monde, en remboursement de capitaux prêtés et d’intérêts divers. En tout état de cause, cet appel lancé par le Sénégal ne manque pas d’intérêt.
Au-delà de la personne qui en a eu l’initiative, la demande réjouit en Afrique, car les discussions qu’elle suscite permettent d’éclairer le monde, en ce qu’elles sont susceptibles d’expliquer les effets bénéfiques qu’une telle mesure pourrait avoir sur les faibles économies de nos pays en ces temps de crise. Et l’on comprend mieux l’idée ainsi exprimée, dès lors que l’on met en parallèle cette nouvelle demande formulée par le Sénégal avec un précédent effacement de dettes qui avait été initié au début de la première décennie des années 2000. Nous parlons, ici, de l’initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés). Comme la précédente initiative (PPTE), cette nouvelle demande émise par le Sénégal pourrait, entre autres, constituer, dès lors que la communauté internationale accepte de l’endosser, un puissant levier de refondation des économies africaines qui sont du reste durement frappées par cette pandémie du Covid-19.
En quoi faisant ? Comme en écho à l’initiative du Sénégal, le FMI a déjà annoncé un allégement de dettes qui n’est certes pas un effacement. Ainsi, de nombreuses personnes, à travers le monde et même en Afrique doutent que l’appel de Dakar soit suivi d’effets, au-delà de l’accueil favorable que lui réserve Sa Sainteté le Pape François et le Chef de l’Etat français qui l’a également préconisé. Ceux qui doutent ainsi considèrent que l’annonce faite par le Fonds monétaire international (FMI), préconisant l’allégement de la dette de quinze pays africains, est une nette indication quant à la position définitive de la communauté financière internationale, comme réponse apportée à l’appel du Chef de l’Etat sénégalais. Il semble pourtant, à en croire, du moins, des sources proches des milieux financiers internationaux, que la position affichée par le Fonds Monétaire International (FMI) est une mesure conservatoire pour parer au plus pressé, face au pire qui pourrait résulter d’une inaction totale. Il s’agirait pour le FMI d’une réaction d’attente, préalable pour engager l’élaboration d’une stratégie globale, mieux pensée et plus adaptée à une crise économique sans précédent, depuis la crise de 1929.
Rappelons que cette crise de 1929 avait produit dans certains pays d’Europe, comme l’Allemagne et l’Italie, des régimes ultranationalistes et fascistes qui ont été à la base de la deuxième guerre mondiale. En rappelant cela, on attire en même temps l’attention des uns et des autres sur les risques – qui sont peut-être de toute autre nature, mais qui n’en sont pas moins périlleux que ceux des années 20 -, pour l’humanité. Si jamais les égoïsmes nationaux, étroits, fossoyeurs de l’esprit de solidarité internationale, résultant en particulier de l’attitude des pays les plus développés du monde, empêchent de voir et de comprendre que le péril actuel, du fait de la mondialisation des économies, est autrement plus complexe et plus grave que la crise qui a frappé le monde, il y a 90 ans (1929) et à laquelle nous faisions tantôt référence.
Au regard de ce qui vient d’être dit, nous pensons que la communauté internationale devrait penser à réactiver les mécanismes de l’initiative PPTE qui avait bénéficié aux pays très pauvres et surendettés.
Rebaptisée autrement mais conservant tout de même sa finalité. Cette initiative avait permis de venir en aide à une cinquantaine de pays -les plus faibles et les plus endettés de la planète-, dont trente-cinq (35) nations africaines. Pour mieux comprendre ce que nous avançons, il me semble indiqué de convoquer la teneur de l’opération d’effacement de dettes qui avait été mise en œuvre, sous l’égide des pays développés du G20 qui ont été vite rejoints dans l’initiative par le FMI et le groupe de la Banque Mondiale (BM), ainsi que par la Banque Africaine de Développement (BAD).
A l’époque, quand les États sous-développés, au sein desquels les pays africains jouaient un rôle très actif, avaient formulé une demande pressante d’effacement de leurs dettes, les pays du G20 avaient, après un long moment d’hésitation, répondu positivement pour le principe. Ils avaient toutefois décidé, du point de vue de la mise en pratique de la mesure accordée, de définir une méthodologie assortie d’un mécanisme opérationnel très rigoureux. Cette méthodologie et son mécanisme opérationnel obligeaient chaque pays désireux d’en être bénéficiaire, d’engager des réformes, pour ne pas dire des politiques d’assainissement économique et de mise en œuvre de procédures de transparence et de bonne gouvernance.
Toutes mesures tendant à rendre plus efficaces et plus efficientes les politiques publiques de chaque État éligible à l’initiative PPTE. Lors du sommet du G20 tenu à Lyon en 1996, les pays riches, sous la pression des organisations de la société civile, avaient lancé l’initiative en faveur des PPTE. Cette mesure visait comme les précédentes, à soulager les finances des pays bénéficiaires en leur permettant d’économiser des ressources pour soutenir leur développement.
Moment ne peut s’avérer plus opportun pour réinventer un tel mécanisme dans le contexte de crise née de cette pandémie du Covid-19 sévissant de façon dramatique et qui n’a pas encore fini de compromettre chaque jour le fonctionnement de toutes les économies du monde. En estimation grossière, en attendant que des évaluations plus rigoureuses soient faites, notre pays pourrait perdre rien qu’en recettes douanières la bagatelle de 200 à 300 milliards de FCFA. Ce manque à gagner pourrait être circonscrit dans cette fourchette à condition, toutefois, que la crise n’excède pas trois mois.
Sans compter toutes les remises fiscales évaluées à un peu plus de 200 milliards FCFA, qui sont concédées par l’Etat aux entreprises, pour sauver des emplois et pour éviter une faillite tous azimut de celles-ci. Autant de ressources perdues par l’Etat entraînant un affaiblissement considérable de ses Finances publiques. Aucune Banque centrale d’un pays sous-développé, encore moins celles de l’Afrique, ne peut, à l’image de ce que font la Réserve fédérale américaine (FED) ou la Banque centrale de l’UE (BCE), faire jouer la planche à billets, en créant massivement de la monnaie pour venir au secours des États.
Pour rappel, les institutions financières européennes en particulier la BCE, a dégagé en faveur des pays membres de la zone euro une aide arrêtée à 500 milliards d’euros.
Sans compter les interventions internes des États se chiffrant à des centaines de milliards également. Certains pays, foulant allègrement au pied les limites des déficits budgétaires établis par une règle de principe de l’Union quasi immuable à 3% du PIB. Un pays comme la France a explosé le plafond de son déficit, mais d’autres membres de l‘UE l’ont également fait. Ils l’ont tous fait, à bon escient, pour la survie de leur économie, sans aucune conséquence pour eux. C’est ce qui a permis à la France de mettre sur la table 300 milliards d’euros, sans compter la garantie de prêts accordée à ses entreprises, pour un plafond de couverture d’un montant de 100 milliards.
Là où les États développés du monde peuvent compter sur une panoplie de leviers pour assurer la sauvegarde de leurs économies, l’Afrique, elle, à l’image de l’ensemble des pays sous-développés, ne dispose, à cet effet, que du seul levier budgétaire. Ainsi, il va s’en dire donc, qu’au regard de la solidarité internationale imposée par la crise, nous pensons qu’une nouvelle initiative PPTE est non seulement pertinente, mais qu’elle est obligatoire dans le contexte actuel, pour tous ceux qui pensent que l’humanité est une et indivisible. On ne peut pas se contenter de sauvegarder une partie de celle-ci et laisser la majorité périr, en étant doublement victime. Une nouvelle initiative PPTE est d’autant bienvenue dans son principe, que celle qui a été déroulée, il y a quelques années, comportait une innovation majeure qui en faisait plus qu’un simple mécanisme d’effacement de dettes. Elle s’est révélée aux yeux du monde comme un puissant levier économique, dans la mesure où les pays pauvres qui voulaient en bénéficier étaient obligés de verser les sommes à rembourser aux prêteurs dans un compte séquestre ouvert dans les livres de leur banque centrale pendant une certaine période.
Conçu comme un formidable instrument de collecte de fonds, en vue d’assurer des investissements cruciaux, la mise en place d’un nouveau mécanisme d’effacement de dettes élaboré au regard du contexte actuel, avec quelques changements apportés au système, comparativement à celui du début des années 2000, est à la fois souhaitée et vivement attendue en Afrique. Dans le moyen et long terme, ce mécanisme pourrait être un excellent outil de promotion, pour un temps limité, du développement. Avec le précédent, les ressources déposées par les États leur étaient réallouées pour financer les secteurs sociaux notamment la santé et l’éducation.
Rétrospectivement, l’on constate, qu’à compter de l’année 2006, l’Etat du Sénégal était parvenu au point d’achèvement. On se rappelle l’ancien Premier ministre Idrissa SECK se félicitant, à juste titre, d’avoir conduit avec succès toute la procédure ayant abouti au point d’achèvement de son pays qui lui donnait ainsi le droit d’accéder directement à l’effacement de sa dette publique. Le philosophe et professeur émérite d’économie, notre compatriote François BOYE, n’avait pas manqué de railler la déclaration de satisfaction de l’ancien Premier ministre. Il se demandait comment un pays pouvait se glorifier d’atteindre le point d’achèvement fixé par ses bailleurs, en soulignant que cela ne devait et ne pouvait, en aucune façon, être considéré comme une prouesse économique. En tout état de cause, le pays avait réussi par le mécanisme PPTE à déposer un peu plus de 600 milliards de FCFA dans le compte ouvert, à cet effet, dans les livres de la BCEAO. Il y était parvenu avec une moyenne du service mensuel de sa dette publique estimée à l’époque à 67 milliards de FCFA.
En ayant obtenu auprès de ses bailleurs une réallocation de cette somme déposée à la BCEAO, le Sénégal en avait fait usage pour investir massivement dans la construction d’écoles et le recrutement d’enseignants, mais aussi dans la construction d’hôpitaux et de Centres de santé à travers le pays. Quand nous disions, plus haut, que le groupe de la Banque mondiale et le FMI, ainsi que la BAD avaient rejoint dans l’initiative le club du G7, c’est que celle-ci avait été plus tard complétée par l’initiative d’allégement de la dette multilatérale (IADM), qui a permis l’effacement de la dette des pays concernés vis-à-vis de ces trois institutions financières en 2005. 17 pays africains éligibles ont pu disposer de centaines de milliards de FCFA pour réduire la pauvreté à travers un programme consigné dans les Documents de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP).
Parmi les conditionnalités, les bénéficiaires devaient s’astreindre à limiter toute perspective de nouveau surendettement. Pour la majorité des pays bénéficiaires, le niveau actuel de la dette reste soutenable même si un nouvel effacement aiderait à mobiliser de nouvelles ressources pour combattre les effets de la pandémie du coronavirus. Sauf que, par ailleurs, ce prétexte de la soutenabilité de la dette actuelle, ainsi que l’engagement précédent des pays qui avaient souscrit l’initiative PPTE à ne pas demander une nouvelle initiative d’effacement, brandis comme arguments pour s’opposer à l’appel de Dakar, ne sauraient tenir la route. La pandémie du Covid-19 est un cas de force majeure, un péril imprévisible qui pulvérise tous les engagements économiques ainsi que les bons points de croissance engrangés ces dernières années.
Que signifie encore la vie des êtres humains sur terre, face au drame imposé par le Convid-19 ? Que valent surtout tous les engagements économiques antérieurement souscrits, procédant souvent d’un ordre mondial bâti à partir d’une idéologie libérale forcenée, reposant essentiellement sur l’idée d’une mondialisation se jouant de l’essence même de l’homme : son humanisme et sa dignité ? Toutes valeurs qui se trouvent en permanence sacrifiées sur l’autel d’une accumulation déshumanisante de profits financiers et de biens matériels.
Comment procéder, dès lors que l’on accède à la demande d’effacement de la dette de l’Afrique ? On pourrait y parvenir, en tenant compte du contexte actuel, en améliorant le processus et le mécanisme, mais en raccourcissant surtout les délais, de la méthode d’effacement appliquée au début des années 2000. Celle-ci, nous semble-t-il, est bien appropriée à cette fin. Nous considérons, pour notre part, que le Covid19 est, sans aucun doute, une immense tragédie pour l’humanité et pour l’Afrique, en particulier.
Paradoxalement, celle-ci pourrait pourtant se révéler comme une vraie chance ouverte aux économies africaines. Ainsi, pour parler comme l’économiste sénégalais Felwin Sarr, cette pandémie offre au continent noir une réelle occasion pour engager un travail en profondeur d’une sérieuse et totale refondation de son économie.
LES REMARQUES DU FRN CONCERNANT LE COMITÉ DE SUIVI DE FORCE COVID-19
Le champ des acteurs concernés doit être élargi - Il est nécessaire de corriger tout ce qui a pu être fait en amont du comité et qui pourrait prêter à suspicion - COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du FRN, daté du 20 avril 2020, relatif à la mise en place du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Fonds de riposte et de solidarité contre les risques du Covid-19.
"Le FRN prend acte du décret n° 2020-965 du17 avril 2020 portant création et fixant les règles de fonctionnement du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Fonds de riposte et de solidarité contre les risques du Covid-19, ainsi que du décret n° 2020-966 du 19 Avril 2020 portant nomination du président dudit Comité.
Tout en se félicitant de ces décisions prises, le FRN regrette et déplore le retard de la mise en place du Comité de suivi qui, pour nous, devait être créé en amont des marchés et de toutes les décisions concernant la gestion les opérations de secours. Le FRN estime que le champ des acteurs concernés doit être élargi.
Le FRN tient à rappeler à toutes fins utiles qu’il a toujours insisté, et dès le début de la crise sanitaire, sur la nécessité de la transparence qui doit caractériser toutes les opérations de mise en œuvre et de suivi des mesures prises.
Si l’État avait suivi les recommandations du FRN, on aurait évité les cafouillages, les suspicions et les accusations de toutes sortes qui ont marqué le début des opérations.
Encore une fois, pour le FRN, la transparence et l’équité doivent marquer d’une encre indélébile toutes les opérations de mise en œuvre du processus.
Le FRN espère que la nomination du Général François Ndiaye à la tête du Comité de suivi sera un facteur garantissant la transparence et l’équité dans tout ce qui se fera.
Le FRN estime également qu'il est nécessaire de corriger tout ce qui a pu être fait en amont du comité et qui pourrait prêter à suspicion.
Ces dispositions ainsi prises pourraient, de l'avis du FRN, sauvegarder l’indispensable sérénité qui sied dans la lutte actuelle que tout le pays mène contre le covid-19.
Pour la Conférence des leaders du FRN
Mouhamadou Moctar Sourang, Coordonnateur"
PRÈS DE 7000 TONNES POUR ENVIRON 66 000 MÉNAGES À KAOLACK
La région de Kaolack va recevoir en tout 6752,9 tonnes de riz dans le cadre de l’aide alimentaire d’urgence destinée aux populations vulnérables affectées par les effets du Covid-19, a révélé son gouverneur, Alioune Badara Mbengue.
Kaolack, 21 avr (APS) - La région de Kaolack va recevoir en tout 6752,9 tonnes de riz dans le cadre de l’aide alimentaire d’urgence destinée aux populations vulnérables affectées par les effets du Covid-19, a révélé son gouverneur, Alioune Badara Mbengue.
De l’huile, des pâtes alimentaires, du savon et du sucre font également partie des denrées et devraient être convoyés ultérieurement, a-t-il dit en recevant un premier lot de riz destiné à plus de 66 000 ménages.
Les ayants droit sont ceux inscrits sur le réseau national unique, qui sont au nombre de 45.810 dans la région, auxquels il faut ajouter 21.000 autres ménages démunis touchés par les effets de la pandémie, a-t-il précisé.
Il indique que ‘’les 3891 tonnes de riz, 300 tonnes destinées aux départements de Kaolack et Guinguénéo seront gardées dans le magasin de Kahone".
"Les quantités attribuées aux populations de Nioro seront positionnées dans des magasins plus proches de ce département pour diminuer les coûts du transport’’, a-t-il ajouté.
Selon lui, ‘’un appel sera lancé aux opérateurs économiques locaux pour leur implication dans la mesure du possible pour l’éclatement de ces vivres auprès des bénéficiaires’’.
Il souligne que la commission en charge de la distribution
est composée de toutes les forces vives de la région de Kaolack, notamment les forces de l’ordre, les autorités administratives, les élus locaux, la société civile, entre autres.
"La commission va procéder au ciblage des ménages
nécessiteux mais aussi à des corrections pour soustraire du registre les familles qui ne sont pas dans le besoin ou les doublons et y intégrer d’autres ménages dans le besoin", a-t-il expliqué
"A ce jour, nous avons réceptionné 23 camions contenant 917, 850 tonnes, et dès la fin de la réception, la distribution va démarrer",
a-t-il annoncé
35 NOUVEAUX CAS ENREGISTRÉS, LA BARRE DES 400 NOUVELLES CONTAMINATIONS FRANCHIE
La directrice générale de la santé, Dr Marie Khémés Ngom Ndiaye, a annoncé mardi 35 nouveaux cas de contamination au coronavirus, dont un issu de la transmission communautaire.
Dakar, 21 avr (APS) – La directrice générale de la santé, Dr Marie Khémés Ngom Ndiaye, a annoncé mardi 35 nouveaux cas de contamination au coronavirus, dont un issu de la transmission communautaire.
"Sur 466 tests réalisés, 35 sont revenus positifs. Il s’agit de 34 cas contacts suivis par nos services et d’un cas issu de la transmission communautaire et provenant de Niarry Tally, ici à Dakar", a-t-elle précisé lors d’un point quotidien de situation sur la pandémie.
C’est la première fois depuis l’apparition de l’épidémie le 2 mars que le Sénégal atteint un nombre aussi élevé de nouvelles contaminations en une journée.
Le record de nouveaux cas confirmés de Covid-19 en 24 heures était jusque-là de 22, sur un total de 147 tests.
Mais, ce nouveau record est sans doute à mettre en rapport avec le nombre de tests virologiques effectués, qui a dépassé cette fois-ci la barre des 400.
La directrice de la santé révèle que sept patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. Elle assure qu’aucun cas grave n’est à signaler, ajoutant que l’état de santé des patients hospitalisés est stable.
A ce jour, 412 cas ont été déclarés positifs au Sénégal dont 242 guéris. Cinq patients ont succombé à la maladie et un autre a été évacué vers la France. En tout, 164 patients sont encore sous traitement dans les hôpitaux.
La directrice générale de la santé a exhorté les populations au respect strict des mesures de prévention collective et individuelle.
Par Dr Adama Bâ Faye
CES CORPS BANNIS….
Tous les Lamine disent non à cette forfaiture et attendent reconnaissance et estime, amour et soutien de cette terre pour qui ils ont donné leur dernier souffle.
C’était un matin brumeux de mars, comme savent l’être les matins hivernaux dans la vallée de la Garonne. Un petit groupe de personnes était réuni dans un cimetière de la commune de Blagnac à côté de l’aéroport de Toulouse. Ils étaient une petite douzaine, les deux agents des pompes funèbres et l’agent de la mairie compris. Ils sont venus rendre un dernier hommage à Lamine, leur ami et « frère ». La famille de Lamine n’assista pas à l’enterrement. Ce fut bref, froid comme la brise matinale qui soufflait à travers les monuments funéraires et les pierres tombales. Le petit groupe ne pouvait même pas se rapprocher pour se réchauffer à cause de la fameuse distanciation sociale de mise depuis quelques semaines.
L’agent des pompes funèbres leur remit une clé numérique, il avait filmé la cérémonie. Le seul témoignage que la famille de Lamine aura pour tenter de se reconstruire. Une cérémonie terne, lugubre, comme il s’en tient d’autres partout dans ce monde où les expatriés sénégalais sont installés.
Depuis que le gouvernement de leur pays a interdit le rapatriement des corps sans débats ni consensus. On nous a dit qu’on était en guerre depuis quelques semaines. En guerre contre un ennemi invisible. Lamine fait partie de ces braves soldats tombés au champ d’honneur à qui la Patrie n’a pas rendu honneur. Pourtant ces soldats dont il fait partie ont commencé la guerre bien avant l’arrivée de cette nouvelle pandémie. Ils sont en guerre dans un pays qui n’est pas le leur. Ils se sont battus jour et nuit, du début des premières gelées jusqu’aux longues soirées estivales. Sacrifiant leur vie, leurs désirs, leur santé pour « sauver » cette patrie. Cette patrie qui demandait toujours inlassablement leurs sueurs de plus en plus fournies, de plus en plus régulières pour nourrir, éduquer, vêtir, protéger, loger sa progéniture ; et parfois même pour marier, baptiser, fêter…
Pauvres soldats laissés à eux-mêmes, nourriciers d’une terre gloutonne qui en redemande encore et toujours, insatiable. Pauvres soldats qui n’ont pas la possibilité (même morts) de reposer dans cette terre qu’ils ont chérie, mythifiée, nourrie. Cette terre qu’ils ont adorée et représentée patriotiquement à mort et qui, obstinément, continuait à leur en demander toujours davantage. Masochistes ? Absolument pas. Juste ce lien indéfectible, ce cordon ombilical invisible mais rigide qui les rattache et les ramène constamment à la terre des aïeux. Ils avaient espéré, après tant de sacrifices, que la Nation leur rendrait une inattendue reconnaissance. Ils avaient espéré, souhaité avoir le privilège de se blottir pour l’éternité dans les bras de cette terre adorée. Un groupe d’assouvis, de repus, de tire-au-flanc en a décidé autrement.
Sans tambours ni trompettes, limite en catimini. Un conglomérat en guerre pour le Covid-19, énième opportunité pour se goinfrer à s’éclater la panse proéminente. Ces gens à qui des visiteurs du soir murmurent à l’oreille des conseils tout sauf avisés. Sans aucun fondement. Les soldats comme Lamine auraient compris et accepté cet ultime sacrifice si ces murmures étaient documentés, fondés sur des analyses que la Science reconnaîtrait. Ces visiteurs du soir se disent adeptes de la Science, ils se le disent. La Science dont ils se prévalent leur aurait rétorqué que les conditions de préparation des corps au décès, leur mise en bière ne peuvent souffrir d’aucune négligence. Les corps ne sont pas contagieux.
L’autorité du pays de décès délivre dans ces cas un certificat de non contagiosité. Ces visiteurs du soir auraient pu organiser une remise des corps dans des cercueils scellés à la famille avec les conseils funéraires et éventuellement sous la surveillance de la municipalité de la localité où le défunt sera enterré.
Des sacrifices, Lamine et ses compères en ont fait continuellement. Cette fois ils refusent de continuer à se battre et à se taire. Ils réclament leurs droits et arrêteront de nourrir la Bête. Ils demandent plus de respect, plus d’estime et une juste reconnaissance de leurs efforts de guerre. Ils demandent à ces gavés bedonnants et boulimiques de revenir sur leur décision infâme et injuste, prise avec une légèreté insolente lourde de conséquences. Avaient-ils pensé à l’impossible travail de deuil de la famille de Lamine qui ne recevra que quelques octets pour se reconstruire de cette perte.
Avaient-ils pensé à la mère de Lamine qui aura, comme seul témoignage, un petit film de l’inhumation de son fils dans un cimetière froid, dans une terre dure et froide que son imagination ne peut se représenter. Tous les Lamine disent non à cette forfaiture et attendent reconnaissance et estime, amour et soutien de cette terre pour qui ils ont donné leur dernier souffle.