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18 juillet 2025
par Calame
THEORIE DES CONTEXTES : LA TACTIQUE EN RENFORT A LA STRATEGIE
Il est tout de même étonnant d’entendre le chef de l’Etat , Macky Sall, comme en écho à Mansour Faye, se désoler du fait « qu’on nous ramène au ras des pâquerettes et vers un débat de transport de vivres »
En plus d’apprendre aux Sénégalais, par le biais de médias étrangers, qu’ils risquaient de subir un durcissement des horaires de couvre-feu, il est tout de même étonnant d’entendre le chef de l’Etat , Macky Sall, comme en écho à Mansour Faye, son ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, se désoler du fait « qu’on nous ramène au ras des pâquerettes et vers un débat de transport de vivres ».
Montant sur ses grands chevaux, il s’est livré à une remarque un tantinet désobligeante, à la limite de la condescendance. Comment en effet s’étonner que puisse sourdre une indignation de plus en plus grande, rien qu’à l’idée d’une surdétermination du clientélisme politique et des logiques prébendières dans la gestion du programme alimentaire de résilience nationale ? Qu’en sera-t-il alors du comité de suivi qui se veut inclusif tout en excluant de son champ, le fait accompli, suite aux attributions nébuleuses des marchés et autres dotations, en nature et en numéraires ?
S’agirait-il sous ce couvert, de «mouiller» les récalcitrants, de les embarquer dans la même galère, en les présentant au mieux comme caution des opérations justes…sujettes à caution ? De leur faire entériner et les rendre coresponsables des aléas de la carte et du plan de distribution déjà en exécution par les acteurs étatiques: l’armée, l’administration territoriale et les collectivités locales ? Au besoin, en isolant les lanceurs d’alerte, probables victimes expiatoires tout désignés à l’opinion comme de mauvais coucheurs semant le virus de la discorde, par ces temps de consensus connivents. Il n’est cependant jamais trop tard pour bien faire et l’occasion est belle pour éprouver la bonne foi et l’- honnêteté des uns et des autres. Notamment, en acceptant de reconfigurer la nature, la stratégie et de les évaluer, chemin faisant, afin d’apporter les corrections nécessaires.
L’opération vient juste d’être amorcée pour justifier son reprofilage et faire échec à ce que Jean François Bayard caractérise de « politique du ventre », s’agissant du pouvoir africain. Mais voilà que le décret sur le Comité de suivi de la mise en œuvre rappelle, à s’y méprendre, celui proposé pour le parrainage, boycotté par l’opposition «significative» de l’époque -dont certains caciques ont basculé depuis lors, ou font des œillades au pouvoir. Le rapport de présentation est clair: «Les aspects stratégie et mise en œuvre pris en charge par le décret précité (en date du 1er Avril-Ndrlr), il reste à assurer le suivi des interventions envisagées, en vue de garantir la transparence de celles-ci et leur impact sur la vie des populations » (sic).
La stratégie et la mise en œuvre évacuées, le débat citoyen sur la nature, les conditions d’attribution des marchés, la qualité, les qualifications ainsi que les capacités réelles des bénéficiaires passent à la trappe de ce décret de sauvegarde (et de sauvetage) des opacités tant décriées au démarrage des opérations du Fonds de Riposte mis en place par le président de la République et cogéré par le ministre Mansour Faye, et subsidiairement celui de la Santé et de Solidarité Force Covid19. Les « forces vives» de la Nation dont il est question dans le décret, comprennent des membres d’institutions croupions, d’organisations politiques caporalisées, de groupements phagocytés du secteur privé ou de certaines sociétés abonnées depuis tant et tant d’années aux honneurs et privilèges (et les prébendes qui vont avec !). Au point qu’il est difficile de séparer la bonne graine de l’ivraie.
A preuve, parmi les attributaires des contrats d’achat et de transport de riz, de sucre, d’huile, etc., figurent un honorable député et un membre du Conseil économique et social ainsi que des conseillers municipaux et des promoteurs de lutte membres ou proches de la majorité présidentielle. La liste n’est pas exhaustive. Loin s’en faut ! D’autres membres des « forces vives » ont également été « dotés » comme sous-traitants des attributaires qui ne présentent aucun état de service encore moins de stocks ou de véhicules pour approvisionner le marché en riz, sucre, huile et autres produits hygiéniques.
L’armée qui était déjà à la manœuvre, se voit confier la baguette de meneuse de revue. Ainsi, les apparences sont sauves. Circulez, y a rien à voir ! Pour l’heure, vu que l’on est loin de tirer toutes les leçons de la crise qui nous a pourtant montré nos failles et manquements, l’opinion publique reste fondée à se montrer dubitative quant à l’avènement d’un monde nouveau.
LES INQUIÉTUDES DE CHEIKH GUEYE
A pied d’œuvre dans sa circonscription depuis l’entrée du covid-19 au Sénégal, le maire de Dieuppeul Derkler, parce que sa commune a été touchée par l’effusion de la contamination du covid-19 par voie communautaire.
A pied d’œuvre dans sa circonscription depuis l’entrée du covid-19 au Sénégal, Cheikh Gueye, le maire de Dieuppeul Derkler, est inquiet. Sa commune a été touchée par l’effusion de la contamination du covid-19 par voie communautaire. Et chez nos concitoyens, le respect des mesures barrières est actuellement très timide. Dans cet entretien avec iGfm, il pousse un véritable coup de gueule.
Monsieur le maire quel est l’état d’esprit qui prévaut chez vous après la découverte de ce cas communautaire ?
J’ai accueilli cette nouvelle avec beaucoup de surprise et d’étonnement. Mais aussi de responsabilité. Parce qu’au regard des informations distillées chaque jour par le ministère de la Santé, je pense qu’à l’heure actuelle, le plus important c’est de faire dans la sensibilisation.
Quel sentiment vous habite aujourd’hui ?
Le sentiment qui m’habite, c’est que les sénégalais ne sont pas conscients de l’ampleur de cette pandémie. Et si on n’est pas à un certain niveau de conscience, nous allons enterrer des morts et des morts sous peu.
Pourquoi monsieur le maire ?
Là où je vous parle je suis au marché de Castor. Je vois des personnes qui vont et viennent sans le port de masque alors que le port de masque doit être obligatoire. J’ai entendu le chef de l’Etat et je suis favorable à ses mesures. Le couvre-feu ne suffit pas pour stopper la progression de la pandémie. Il faut aller même vers un confinement.
Le confinement total ?
Je suis d’accord. Que toute activité cesse et que les gens restent chez eux. Si ce n’est pas quelque chose d’important qu’on reste chez soi. C’est un problème de conscience et surtout de responsabilité. Nous, nous faisons ce que nous pouvons, avec les services de l’Etat mais véritablement c’est un souci. La mobilité le jour, tan que les gens vont et viennent ; les regroupements sont encore là, les gens s’entrelacent, s’embrassent, vivent comme ils vivaient avant la pandémie. C’est un danger qui nous guette.
Et comment se passe la prise en charge de votre cas communautaire ?
C’est au niveau sanitaire qu’est effectuée la prise en charge. Les services compétents sont en train de prendre toutes les dispositions pour régler cela.
Derkler est une cité carrefour. Cela ne vous fait-il pas craindre le pire ?
C’est beaucoup de craintes. Aujourd’hui Derkler est le carrefour de Dakar. C’est un passage obligatoire. Si la pandémie ne s’arrête pas, c’est véritablement une bombe. Je pense qu’à tous les niveaux il faut agir quand il est temps pour arrêter cette pandémie.
Votre message à vos administrés ?
Moi je pense qu’on a beau parler de sensibilisation, mais vous savez que la sensibilisation c’est un état d’esprit. Quand on est à un certain niveau on ne peut pas comprendre.
Je sors d’une boulangerie où la personne qui est sensée vendre le pain c’est la même personne qui récupère l’argent. Je le lui dis mais elle me parle d’emplois supplémentaires et de je ne sais quoi. J’étais obligé d’appeler la police. Les gens doivent aller vers des mesures plus graves. Parce qu’ils ne sont pas conscients du danger qui les guette.
MANSOUR FAYE PROMET UNE DISTRIBUTION ÉQUITABLE DE L’AIDE ALIMENTAIRE
Le ministre du Développement communautaire et de l’Equité sociale et territoriale, Mansour Faye, a promis dimanche une distribution équitable de l’aide alimentaire destinée à soulager les populations vulnérables des effets de la pandémie de coronavirus.
Saint-Louis, 20 avr (APS) - Le ministre du Développement communautaire et de l’Equité sociale et territoriale, Mansour Faye, a promis dimanche une distribution équitable de l’aide alimentaire destinée à soulager les populations vulnérables des effets de la pandémie de coronavirus.
Le président de la République, Macky Sall, a lancé un programme d’aide alimentaire d’urgence, qui est financé avec 69 milliards de francs CFA du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du coronavirus (Force Covid-19). Ce montant a servi à acheter 146.000 tonnes de denrées alimentaires pour un million de ménages.
L’acquisition et le transport de ces denrées sont l’objet d’une vive polémique. Le coût du transport des vivres est jugé ‘’exorbitant’’.
Après qu’il s’est défendu des soupçons d’opacité, vendredi dernier, Mansour Faye a donné des assurances dimanche sur la distribution des denrées destinées aux ménages vulnérables.
‘’L’aide alimentaire sera distribuée équitablement à tous les ayants droit, sans aucune discrimination ou calcul politicien’’, a-t-il promis lors d’une tournée de sensibilisation sur le port du masque à Saint-Louis, la ville dont il est le maire.
‘’Toute personne impliquée dans la gestion des ressources du Fonds [de riposte et de solidarité contre les effets du Covid-19] répondra de sa gestion. Et à l’arrivée, un bilan exhaustif sera fait de manière claire. Notre seul objectif, c’est que ces vivres parviennent aux ménages’’, a assuré Mansour Faye.
Selon lui, l’administration territoriale, aidée des forces de sécurité (gendarmerie, armée et police), veille à la transparence de la distribution des denrées alimentaires.
Le maire de Saint-Louis a par ailleurs invité les populations de cette ville à rester ‘’vigilantes’’ dans la lutte contre le Covid-19.
Il les invite à porter un masque pour éviter la propagation du coronavirus, par le biais de la transmission communautaire notamment.
Selon M. Faye, la sensibilisation doit se poursuivre pour que les populations continuent à respecter les conseils donnés par les services sanitaires, le lavage des mains, la distanciation sociale et le port du masque de protection.
PAR Gilles Olakounlé Yabi
"L'EFFET PANGOLIN", LA FRANCE ET NOUS
Il serait dommage de donner raison à ceux qui font le pronostic d’une hécatombe en Afrique parce qu’on aura passé plus de temps à proclamer que nous n’allons pas mourir qu’à éliminer toute possibilité que nous ne mourrions
Jeune Afrique |
Gilles Olakounlé Yabi |
Publication 20/04/2020
Il faut dire qu’elle n’y vas pas par quatre chemins. Extraits : « L’onde de choc à venir du Covid-19 en Afrique pourrait être le coup de trop porté aux appareils d’État. Le taux de médicalisation est quasi-nul et les systèmes de santé nationaux peuvent être considérés comme saturés d’office. L’État va faire massivement la preuve de son incapacité à protéger ses populations. Cette crise pourrait être le dernier étage du procès populaire contre l’État, qui n’avait déjà pas su répondre aux crises économiques, politiques et sécuritaires. »
Plus néfaste que l’effet pangolin
L’analyse est-elle juste ? Est-elle pondérée ? Tient-elle compte de manière fine des variations entre les situations politiques, économiques et sociales des pays africains d’un bout à l’autre de l’Afrique subsaharienne ? Certainement pas. Mais il ne s’agit ni d’un rapport, ni d’une étude, ni même d’un article de recherche académique. Il ne s’agit que d’une note interne de six pages, comme les différentes composantes de la machine administrative et politique française en produisent toutes les semaines.
S’étonne-t-on vraiment qu’un pays comme la France, qui essaie de rester dans le cercle des puissances du monde en conservant des capacités militaires et diplomatiques significatives, produise des analyses régulières sur la partie du monde où elle exerce sa plus grande influence géopolitique et économique ? À quoi cela lui servirait de rémunérer des fonctionnaires, des chercheurs, des consultants spécialisés sur des questions internationales et des zones géographiques diverses si ce n’est pour pouvoir bénéficier d’un faisceau large d’analyses prospectives ?
Certaines réactions africaines outrées illustrent un effet sans doute plus néfaste que celui du pangolin, accusé d’être à l’origine de la pandémie. Un effet qui nuit gravement à notre capacité à penser le monde avec lucidité et à sortir du tête-à-tête entre l’Afrique et la France ou l’Europe. Qui met en lumière la charge de l’histoire coloniale, du racisme qui lui est consubstantiel et de la condescendance postcoloniale. N’est-ce-pas précisément en nous intéressant d’abord à nos pays, à nos sociétés, et en étant pleinement conscients que le monde non africain ne se résume ni à l’Europe ni à l’Occident que nous pouvons affirmer notre véritable indépendance d’esprit ?
Il serait irresponsable d’écarter le scénario catastrophe
Quelle sera l’ampleur de la crise sanitaire du Covid-19 en Afrique et quels en seront les effets sur les économies africaines et les conditions de vie des populations ? La réponse la plus honnête à ce stade est que nul ne le sait.
Le scénario du pire, celui de l’hécatombe, « des millions de morts », n’est pas en train de se concrétiser au moment où ces lignes sont écrites. La progression de la pandémie en Afrique est régulière mais pas explosive, dans la limite des données officielles disponibles. Le scénario catastrophe reste cependant un scénario parmi d’autres et il serait irresponsable de l’écarter totalement à ce stade.
La diversité des pays en termes de sens des responsabilités des gouvernants, d’expérience de gestion des épidémies et de capacité des administrations publiques et des systèmes de santé fait que l’on ne saurait formuler des prévisions sur la base de quelques pays qui ont jusque-là été rassurants – voire exemplaires – dans leur prise en charge de la situation. Pendant combien de temps les dispositifs de réponse ad hoc mis en place en Afrique pourront-ils fonctionner avec l’efficacité requise sans mettre en péril les autres services de santé essentiels privés de ressources et d’attention ?
Sur le plan économique, le coup d’arrêt à la dynamique positive dans beaucoup de pays est déjà certain. Les premières estimations des pertes résultant de la pandémie et des mesures exceptionnelles mises en œuvre pour la contenir sont inquiétantes. La récession, c’est-à-dire une croissance économique négative à l’échelle du continent, paraît certaine même dans le scénario optimiste d’une sortie rapide de la crise sanitaire.
État d’exception et États fragiles
L’incertitude majeure réside dans la durée de l’état d’exception qui sera nécessaire pour contrôler la propagation du virus. Plus il sera long, plus terrible sera l’impact, car derrière les agrégats économiques qui se détériorent, ce sont des millions de familles qui risquent de perdre leurs emplois, formels ou informels, et donc leurs sources de revenus.
Dans certains pays, comme chez les grands exportateurs de pétrole brutalement privés de ressources pour financer les services publics et les filets sociaux, on pourrait bien basculer dans le scénario d’un effondrement économique, d’une crise sociale et d’une crise politique. Un scénario parmi d’autres, mais un scénario crédible en particulier pour ceux qui étaient déjà fragilisés par des tensions politiques et des crises sécuritaires graves.
Le Cameroun de Paul Biya, pays stratégique faisant jonction entre le centre et l’ouest du continent, un des plus touchés par le Covid-19 en Afrique subsaharienne, est-il à l’abri d’une crise politique grave ? Il n’a pas attendu l’arrivée du nouveau coronavirus pour donner des signes de fragilité, entre incertitudes de fin de règne, rébellions dans les régions anglophones et violences terroristes dans le Nord. Quid du Tchad, du Gabon ou de la RDC ? En Afrique de l’Ouest, notamment dans les pays sahéliens déjà en très grande difficulté, le risque d’un délitement encore plus profond post-Covid-19 est-il à écarter ?
Obsession occidentale
« L’effet Pangolin » décrit dans la note française n’est donc pas que l’hypothèse farfelue d’une ancienne puissance colonisatrice angoissée par sa perte d’influence en Afrique. La séquence actuelle souligne en revanche une autre obsession, très occidentale celle-là : celle de la montée en puissance de la Chine en Afrique qui serait renforcée par l’épisode du Covid-19. Sauf que Pékin n’a pas attendu le virus pour se projeter méthodiquement en Afrique et partout dans le monde.
La fascination africaine pour le partenaire chinois, ses offres généreuses d’infrastructures et sa diplomatie respectueuse, certes mise à l’épreuve par les récents actes humiliants visant les Africains à Canton, est aussi une menace au réalisme lucide qui devrait guider les stratégies de nos pays.
Pensons-nous vraiment que les analystes et les diplomates de la puissante et très organisée machine étatique chinoise ne produisent pas eux aussi des notes régulières sur les évolutions politiques possibles dans les pays africains ? Tout comme les fonctionnaires et chercheurs mandatés pour suivre les affaires africaines aux États-Unis, en Russie, en Inde ou en Turquie ?
Nous pouvons et nous devons faire exactement la même chose, à l’échelle des États africains et encore davantage au niveau des communautés économiques régionales : organiser, maintenir, financer et valoriser les dispositifs d’analyse des dynamiques de nos propres sociétés et de celles des autres régions du monde. Nous devons au moins lire ce qui s’y produit, écouter ce qui s’y discute et essayer de savoir ce qu’il s’y prépare.
Renforcer nos lieux de production de savoirs
Il est temps que nous acceptions le fait que nous ne pouvons empêcher personne de penser, de réfléchir sur le présent et l’avenir de notre continent. Que nous le voulions ou non, les grandes, les moyennes et les petites puissances continuerons à formuler des hypothèses qui serviront à l’élaboration de leurs stratégies. Et nous ne pouvons pas non plus empêcher le président français Emmanuel Macron, élu par ses seuls concitoyens, de s’exprimer souvent, trop souvent, en porte-parole de l’Afrique.
Le meilleur usage de notre temps serait de structurer et de renforcer, nous aussi, tous nos lieux et institutions de production de savoirs, d’idées, d’analyses, et de les mettre au service de la défense de l’intérêt des populations africaines d’aujourd’hui et de demain.
Plus que jamais, nous devons adresser nos exigences de changement à nos gouvernants et non aux présidents français ou chinois, qui ne sont point comptables devant nous. Il serait dommage de donner raison à ceux qui font le pronostic d’une hécatombe en Afrique parce qu’on aura passé plus de temps à proclamer que nous n’allons pas mourir qu’à éliminer toute possibilité que nous ne mourrions.
Économiste et analyste politique, Gilles Olakounlé Yabi est le fondateur de WATHI, think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest (www.wathi.org).
LE VIRUS PÉNÈTRE MBACKÉ
La situation alarmante, selon le médecin-chef de la région, qui demande la fermeture des marchés et la suspension du transport entre les deux villes d’autant plus que les deux nouveaux infectés travaillent au marché Ocass
La commune de Mbacké a enregistré hier ses deux premiers cas communautaires. Alors que les malades étaient seulement recensés à Touba. Une situation alarmante, selon le médecin-chef de la région, qui demande la fermeture des marchés et la suspension du trans port entre les deux villes d’autant plus que les deux nouveaux infectés travaillent au marché Ocass. En une semaine, le département a connu 7 cas com munautaires et plus de 30 personnes sont présentement confinées.
Depuis le début de la pandémie, le virus était «confiné» à Touba. Finalement, Mbacké vient d’enregistrer ses deux premiers cas, qui sont tous issus de la transmission communautaire. En effet, ils sont originaires de cette ville mais travaillent au marché Ocass de Touba, devenu une bombe au cœur de la ville religieuse. Selon Dr Mamadou Dieng, médecin-chef de la région médicale de Dakar, «l’un est un bijoutier et l’autre un marchand ambulant et ils fréquentent tous le marché Ocass de Touba».
Sans compter, précise le médecin-chef de région, que le 5ème cas issu de la transmission communautaire détecté samedi dernier est un professionnel de la santé qui travaille à l’hôpital Matlaboul Fawzeyni de Touba. Par conséquent, les contacts de cet agent de santé sont mis en quarantaine. De l’avis de Dr Dieng, il fallait s’attendre à ce que la commune de Mbacké ait des personnes testées positives au Covid-19 avant d’ajouter qu’elles ont sûrement infecté d’autres personnes qui ne sont pas encore identifiées.
Que faire pour rompre la chaîne de contamination ? «Il est temps de fermer les marchés et arrêter le transport entre Touba et Mbacké. Sinon la situation sera beaucoup plus compliquée car les marchés et le transport constituent une véritable source de propagation des cas communautaires», alerte le médecin.
Il insiste : «La meilleure manière de réussir la lutte contre la propagation des cas communautaires, c’est la fermeture des marchés et l’arrêt du transport interurbain. On ne peut pas fermer les mosquées et continuer à ouvrir les marchés alors que les gens passent plus de temps dans ces lieux de commerce.»
A l’en croire, les gens doivent respecter les mesures édictées par les autorités sanitaires.Toutefois, Dr Mama dou Dieng a fait savoir que ces deux malades sont internés au centre de traitement au coronavirus de Darou Marnane tout en soulignant que les équipes sanitaires sont sur le terrain pour identifier tous les contacts de ces tout nouveaux malades au coronavirus. Il faut savoir que le département de Mbacké a enregistré 7 cas communautaires en une semaine.
par Jean Pierre Corréa
UN GÉNÉRAL POUR DISSIPER LE « RIZ-LE-BOL » DES SÉNÉGALAIS
Au-delà de cette nomination d’un Général à la tête de ce comité de suivi du Covid-19, c’est une image d’une Armée réconciliée avec sa nation et à son service qu’il faudra donner
Les gouttes de sueurs qui ont giclé, puis ruisselé sur le visage du ministre Mansour Faye lors d’une Conférence de presse pour le moins mal préparée, et qui du point de vue du langage corporel, en ont fait un coupable malgré lui, se sont transformées en un fleuve gluant pour, arrivées au Palais, y transformer le parquet en dangereux facteur de glissades incontrôlées.
Au-delà de la panique qui polluait ses réponses et en assombrissait les contours, et au vu de la manière d’agiter son mouchoir blanc trempé, comme une reddition, il était urgent d’abord de le thermoflasher, pour savoir si d’aventure il ne couvait pas un Covid-19, pour le coup sarcastique. Mais je digresse… Les choses sont plus sérieuses, et il convient de maîtriser son fou-rire, parce que l’heure est à la gravité.
Le discours du président fait de clairvoyance notamment lors de son entretien télévisé sur RFI et France24, était télescopé par cette douloureuse séquence qui brouillait nettement ses vœux de prise au sérieux de la méthode sénégalaise dans l’affrontement de cette crise sanitaire dont personne ne peut présager de l’issue pour la santé de nos populations. Le chef de l’Etat joue gros dans cette gestion. Et l’image désastreuse qu’il a donnée en allant seul comme un héros antique, recueillir les tonnes de riz au Port, défilant martial devant un mur de vivres, pour aller au final « remettre symboliquement les clés du camion » à son frère et son beau-frère, plutôt qu’à un CEMGA auquel il tendrait le drapeau de la révolte contre le Covid 19, devait être corrigée, à tout le moins enfouie sous une décision rassurante pour une population qui commence à être plus qu’agacée par les turpitudes, doux euphémismes, de certains responsables politiques, provoquant chez elle un sacré « riz le bol ». Le truc est vieux comme le monde politique : Quand surgit un problème, créer une commission est l’urgence. Là c’est un comité, que nous n’oserons pas pour l’instant baptiser « Théodule » qui est mis en orbite, avec à sa tête un Général de 40 ans, pour atténuer les polémiques et soustraire Mansour Faye des tranchées de cette guerre qu’il n’est pas en mesure de conduire, puisque devenu inaudible.
Et ça tombe plutôt bien… Le Général de division François Ndiaye occupait jusqu’à cette date, les fonctions d’Inspecteur Général des Forces Armées (IGFA). Au cours de sa carrière, il a assuré notamment les fonctions de chef d’état-major de l’armée de terre (CEMAT). Un fantassin pour remettre un peu d’ordre dans cette obscène pagaille créée par des affamés autour d’un bol de riz. Pour nettoyer un escalier, commencer par le haut est nécessaire. Pour que les Sénégalais accrochent au discours de discipline qu’on attend d’eux et qui devrait s’accentuer si l’on en croit le président, il faudrait montrer un peu de rigueur là-haut, pour que ça puisse suivre, exemplarité oblige. Mais la raison commande aussi de penser que la présomption de neutralité et d’efficacité qui entoure les officiers et les Généraux n’est pas toujours avérée. Armée loyaliste, c’est son honneur, ses chefs ont toujours obéi à l’autorité politique, qui les a par ailleurs « bien traités », au nom de la loyauté républicaine. Sous les uniformes vivent et se comportent tout de même des « sénégalais comme les autres », et ce n’est pas le manque de réponses il y a quelques années de cela, aux questionnements du Colonel Ndao sur les agissements douteux de certains de ses pairs, qui nous rassurera totalement. Jusqu’au jour d’aujourd’hui il ne nous a pas encore été démontré que ces questionnements étaient saugrenus. On a fait sonner la charge du brouhaha et on est passé à autre chose.
Il faut à présent casser tous paradigmes fallacieux qui nous maintiennent dans un conservatisme qui ne peut parfois être de mise. Les humbles magistrats d’hier ont été remplacés par de plus ostentatoires juges et procureurs, c’est ainsi que notre monde va, se « bling-blinguant » un peu plus davantage chaque jour. Au-delà de cette nomination d’un Général à la tête de ce comité de suivi du Covid-19, c’est une image d’une Armée réconciliée avec sa Nation et à son service qu’il faudra donner, comme un défilé du 4 Avril géant et en live sur tout le territoire qu’il faudra exécuter avec responsabilité, pour que le Sénégal sorte vainqueur de cette crise sanitaire qui nous menace tous tant que nous sommes et qui met en péril le futur de nos enfants pour des générations. Ce général est face à l’Histoire de son pays… Comme le président qui lui met le pied à l’étrier de cette glorieuse mission, lequel doit aussi savoir que pour qu’il emprunte cette porte de l’Histoire qui s’ouvre devant lui, il doit pouvoir avancer avec dignité, courage, grandeur et élégance. Cette démarche ne peut être que claudicante si il trimballe des cailloux dans ses mocassins. Il lui faut s’arrêter, les prendre en mains, les secouer et les remettre une fois balancés, pour avancer serein vers le destin que son peuple alors l’aura aidé à dessiner. La prestance et l’élégance de son allure dépendront des quelques cailloux qu’il aura su éjecter de ses babouches. Sinon nous continuerons à regarder notre film préféré sur l’écran noir de nos nuits blanches et qui a pour titre : « Ndoumbelane ».
par Amadou Tidiane Wone
LA CHUTE DES IDOLES
Pensons que la terre aux habitants si turbulents, si bavards et vaniteux, est la plus petite planète du système solaire. Devenons plus humble. Ressemblons à ce que nous sommes : des gouttelettes de vie répandues sur terre pour la féconder
Qui l’eût cru ? L’humanité entière mise au pas par une créature invisible à l’œil nu ! Il est vrai que le virus qui hante nos sommeils, bouleverse toutes nos habitudes et transformera en profondeur nos manières de vivre ensemble, s’est présenté sous la forme d'une tête couronnée... Rien d’étonnant à ce qu'il mette à genoux tous les pouvoirs politiques, économiques et sociaux de la planète, surpris pour ne pas dire déroutés par sa virulence. Le Coronavirus, installé dans l’histoire contemporaine sous le titre (royal ?) de Covid 19 a ouvert une brèche dans le déroulé qui paraissait implacable, de la domination d'un modèle économique et politique, culturel et militaire, triomphant depuis la fin de la guerre froide. Suite à l’irruption du Covid 19 sur la scène internationale en effet, les superpuissances doutent, les puissances s’affolent, les dirigeants des pays qualifiés de « pauvres » écarquillent les yeux face à la déconfiture de leurs mentors et modèles. C’est que les faiblesses des « puissants », masquées aux regards en temps de…paix, éclatent au grand jour devant le péril inattendu. Les temps actuels dévoilent la fragile vanité de ceux qui se prétendaient les maîtres du monde. Eh bien ! Le maître des mondes vient de siffler la fin de la récréation ! Tous confinés, tous empêtrés dans les mensonges successifs qui ont fini de les démythifier au regard de l'opinion publique mondiale. Ni les jactances en quête de tempo gaullien, ni les bravades de moins en moins drôles dans la twittosphère, ne sauront freiner la chute inéluctable des idoles. A plus ou moins long terme…
Dans la foultitude des informations contradictoires, et bien des fois manipulatrices qui essaiment sur les médias mainstream et leurs nouveaux concurrents, les réseaux sociaux, il est difficile voire impossible de distinguer le vrai du faux. Des multiples théories du complot aux prêches apocalyptiques, il y a de quoi faire le marché de spéculations interminables. Et pourtant c'est dans ce fouillis que se trouvent, dans le désordre, les pièces du puzzle qui dévoilera la réalité de la scène. En attendant, arrêtons-nous un instant sur une affirmation du Professeur Montagnier (Prix Nobel de Médecine 2008) qui avait découvert le virus du sida. Il a déclaré en effet que : «…Le Covid-19 serait un virus manipulé, sorti accidentellement d'un laboratoire chinois à la recherche d'un vaccin contre le sida... » Cette voix, pour le moins autorisée, pose les termes de l’équation de la tragédie actuelle en distinguant la responsabilité humaine (manipulation) d'une responsabilité… autre (accidentelle)… Nous y reviendrons car, les tentatives de le tourner en bourrique vont jaillir de partout tant son hypothèse réduit à néant les récits fantastiques qui occupent le devant de la scène depuis. Les tentatives de détourner notre attention de Wuhan et de son laboratoire P4 fruit d’une coopération franco-chinoise seront vaines. Les faits sont têtus !
La troisième guerre mondiale ? Ce qui est constant et qu’il va falloir désormais prendre en compte de manière conséquente, c'est que la troisième guerre mondiale est en cours ! Elle a, en fait, commencé depuis la fin de la guerre froide par la déliquescence du bloc communiste qui se posait en alternative au modèle capitaliste et néolibéral. Depuis, le monologue (trop ?) sûr de lui du bloc occidental conduit les destinées du monde, au gré de ses intérêts stratégiques, notamment pétroliers et miniers. Autoproclamé, « monde libre » la vieille Europe et ses excroissances, pavées de sang indien en Amérique du Nord et du Sud, en Australie avec des aborigènes apeurés et confinés dans leur propre pays, la vieille Europe et ses banderilles profondément fichées dans la terre et la chair africaines commence à dérailler sérieusement. Car, aujourd’hui cette vieille Europe et ses excroissances (à quel prix d’ailleurs ?) cherchent à contrôler la démographie mondiale, et notamment africaine, quitte à inoculer des substances étranges à sa jeunesse. En fait, l’occident se retrouve désemparé face à une perte de contrôle inattendue des rênes de l’histoire par le vieillissement inexorable de ses populations. Et certains milieux financiers et idéologiques occidentaux ne cachent plus leur peur panique de la disparition progressive de la race blanche ! Les théories nazies les plus sordides refont surface. Des moyens colossaux sont mis à la disposition de cerveaux maléfiques qui pensent que certains ont droit de vie et de mort sur d'autres. Que des vivants ont le droit de fermer la porte de la vie à de nouvelles générations appelées à les remplacer ainsi qu’il en a toujours été. Personne n'est éternel. La ronde des générations est consubstantielle du cycle de la vie. Il est triste de voir des hommes et des femmes ayant dépassé la soixantaine se préoccuper de limiter les naissances au lieu de se préparer à mourir pour céder la place aux futurs héritiers de la terre… Il est tout autant absurde de voir les moyens colossaux que Bill et Melinda Gates, par exemple, déploient pour freiner la démographie africaine. Dès lors, ce débat macabre qui nous est imposé devient incontournable. Il va falloir que les intellectuels africains l’affrontent de face et taillent en pièces les théories de ces illuminés fantasques. L'Afrique n’est pas surpeuplée. Elle dispose de bras et de terres arables pour se nourrir et pourvoir aux besoins de plusieurs pays à travers le monde. Elle dispose de ressources naturelles à suffisance. Il ne manque à l'Afrique que des leaders éclairés, rigoureux, honnêtes et travailleurs ayant de l’empathie pour leurs peuples. Voilà les termes de l’équation à résoudre !
Si les deux guerres mondiales précédentes (14-18 et 39-45) étaient militaires, physiques, stratégiques et techniques, de plus en plus les conflits ont évolué vers une sophistication des moyens technologiques. Du renseignement à l'observation à distance, en passant par les kilotonnes de bombes déversées sur des civils innocents, la guerre est devenue, de plus en plus, un enjeu de recherche scientifique et d'application des résultats de la recherche sur des terrains d’opération, au mépris du caractère sacré de la vie humaine. De plus en plus les « grandes puissances » veulent faire la guerre sans mettre en péril la vie de leurs propres soldats. De plus en plus la guerre est unilatérale car opposant des belligérants aux forces inégales, sans que la « communauté internationale » ne daigne rappeler à l'ordre celui qui impose sa loi par la force, même si le droit lui donne tort. Drôle d’époque où les crimes d’Etat restent toujours impunis ! Pour tout dire, c'est bien dans le cadre de recherches d'armes bactériologiques qu’un virus malicieux s'est échappé pour mettre à nu les stratégies maléfiques que déroulent quelques humanoïdes pour contrôler l’humanité et son avenir. Combien de laboratoires du genre de celui de Wuhan existent à travers le monde avec des projets de recherches au service d’une guerre bactériologique? Combien d’intelligences dévoyées dans le meurtre et le sang au lieu de se mettre au service de la vie et du bonheur de l'humain ?
Rien ne sera plus comme avant ! Après le passage de la pandémie, un nouveau monde devra jaillir des cendres du désordre mondial actuel qui a poussé tous les pays à se replier sur des égoïsmes nationaux et les humains à cultiver un égocentrisme qui laissera des traces sur notre manière de vivre ensemble. Les relations internationales devront subir une mutation profonde dans le sens de plus de justice et d’équité. Le continent africain, malmené depuis des siècles, ploie encore sous le joug de « puissances » qui pillent nos ressources et veulent définir un nouvel ordre mondial à leurs conditions. C'est le moment de dire non ! On sait désormais qu'elles ne sont ni omniscientes ni omnipotentes… Un virus si petit au point d'en être invisible vient d'ouvrir un trou béant dans leurs fanfaronnades. D'autres surprises sont à attendre…
Si l'Asie est parvenue, au sortir de la seconde guerre mondiale, à se reconstruire le moral et à bâtir des économies fortes et conquérantes, le continent africain reste ce no man's land constitué de micro-états dessinés par les puissances coloniales. Il est temps pour la jeunesse africaine de donner de la voix et de se donner comme horizon la construction d'une Afrique unie, libre et industrieuse. Les dirigeants africains contemporains sont généralement décevants : paresse intellectuelle, tendance à la jouissance plutôt qu’à l'exercice du pouvoir, gestion familiale, clanique ou partisane des intérêts nationaux. Corrompus et corrupteurs, pour la plupart, les dirigeants africains sont oublieux du sort de leurs prédécesseurs tous rangés aux oubliettes. Combien de « guides éclairés, Maréchal à vie, Empereur » dégagent une odeur pestilentielle dans les poubelles de l'Histoire ? Est-il admissible que le Continent noir en soit encore à solliciter obséquieusement un siège de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies ? L’Union africaine devrait organiser un boycott total des travaux de l'ONU jusqu’à ce que cette injustice soit corrigée. L'Union africaine (UA) devrait prendre en charge la mobilisation optimale des ressources humaines et économiques de la diaspora, sixième région du continent. Au lieu de s’épuiser dans l’arbitrage de conflits interminables souvent suscités par les « amis de l'Afrique », et leurs mercenaires… Pour tout dire, l’UA devrait investir le champ de l’avenir et celui de la reconstruction du moral des jeunesses africaines en facilitant la circulation des personnes et des biens, en faisant la promotion des joint ventures intra africaines. L’UA doit retrouver le sens de sa mission : nous rassembler sur ce qui nous unit et gommer progressivement toutes les différences/divergences et causes de conflits pour parvenir à l’union continentale rêvée par tous les panafricains.
Covid 19 au Sénégal. Jusqu'au moment où j’écris ces lignes, la pandémie n'a pas encore atteint le seuil de l’irréparable. Les malades guéris sont plus nombreux que les cas de décès. Mais les signaux d'alarmes commencent à pointer la nécessité de faire preuve d'une vigilance accrue tout autant que d'une mobilisation sociale sans précédent. L’accroissement et la multiplication territoriale des cas communautaires sont des alertes sérieuses qui doivent retenir toute notre attention. En vérité, nous devons absolument gagner la bataille de la prévention parce que nous n'avons pas les moyens de la prise en charge correcte de milliers de malades en même temps. Au vu de la débâcle constatée dans des pays aux systèmes hospitaliers mieux lotis, ne nous voilons pas la face : limiter la propagation du virus est notre seul option. Cependant, la sensibilisation ne doit pas être le prétexte à une banalisation de la tragédie : les multiples artistes qui se produisent pour faire danser sous le prétexte de mobilisation sociale se trompent de vecteur. C'est le temps de toucher les cœurs et de faire percevoir le péril dans toute sa virulence. Tout peut basculer en un jour et les morts se compter par milliers. A Dieu ne plaise ! Les messages doivent être clairs et sans équivoque : la mort rôde !
C'est le lieu de rendre un vibrant hommage aux médecins et personnels de santé du Sénégal. Civils et militaires. Les conditions de travail surréalistes dans lesquels ils opèrent des miracles nous obligent, au sortir de cette épreuve, d'exiger un relèvement significatif du plateau technique de nos structures sanitaires. Le secteur de la santé et de l’éducation viennent de faire la preuve, encore une fois, de leur caractère supra prioritaire. Il va falloir passer des discours aux actes et surtout dépolitiser les enjeux stratégiques nationaux.
Au demeurant, les rumeurs fondées ou non sur la gestion des fonds et moyens destinés à la sécurisation de nos populations doivent être, au plus vite, contenues par une politique de transparence au dessus de tout soupçon. Nul n'a le droit de jouer avec nos vies et l'avenir de nos enfants. Nous ne sommes pas, ici, dans le cadre de la politique politicienne. Nous sommes collectivement en danger de mort. Aussi simple que cela.
Pour ne pas conclure. Le fait que le Covid 19 ait commencé par sévir dans les puissances économiques et militaires de l'heure, et parfois en ciblant des personnalités à priori hors de portée, est le signe que de nouveaux paramètres incontrôlables par l'esprit humain peuvent surgir à tout moment.
A ceux qui doutent encore de l'existence d'un être Supérieur qui, au fond, est au contrôle de l'univers : pensons que la terre aux habitants si turbulents, si bavards et vaniteux, est la plus petite planète du système solaire. Devenons plus humble. Ressemblons à ce que nous sommes : des gouttelettes de vie répandues sur terre pour la féconder le temps d'une saison. Retrouvons le sens et la force de la prière qui nous relie à la source suprême de toute vie humaine, minérale ou végétale… Retrouvons le sens et le goût du repentir. Alors le Créateur du Covid 19, que certains dont le Professeur Montagnier appellent « accident » le rappellera à l'ordre. Et le véritable Nouvel Ordre Mondial deviendra possible…
Comprenne qui pourra.
DIX NOUVEAUX CAS POSITIFS
Les cas positifs au coronavirus sont loin de s'estomper au Sénégal. Selon les résultats des examens virologiques contenus dans le communiqué numéro 50 sur 281 tests réalisés, 10 sont revenus positifs.
Les cas positifs au coronavirus sont loin de s'estomper au Sénégal. Selon les résultats des examens virologiques contenus dans le communiqué numéro 50 du ministère de la Santé et de l'Action, du lundi 20 avril, sur 281 tests réalisés, 10 sont revenus positifs.
Il s'agit, renseigne la Directrice générale de la Santé publique et présidente du Comité national de gestion des épidémies, Docteur Marie Khémesse Ngom Ndiaye, de 5 cas contacts suivis par les services du ministère et de 5 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers testés positifs au Covid-19 ont été détectés à Guédiawaye et Touba respectivement 1 et 4 cas.
1 cas communautaire à Guédiawaye et 4 à Touba
Pa ailleurs, le pays a enregistré 2 décès liés à cette maladie, dimanche dernier et lundi matin.
La bonne nouvelle, lors du point sur la situation du coronavirus du jour, au Sénégal, est la guérison de 15 patients hospitalisés. En sus, l'état de santé des malades hospitalisés est stable.
Au Sénégal, 377 cas ont été enregistrés positifs au total. Ils sont 235 guéris, 5 décès, 1 évacué et encore 136 patients sous traitement dans les hôpitaux.
Sur ce, le ministère de la Santé exhorte les populations au respect strict des mesures de protection individuelle et collective.
UN CINQUIÈME DÉCÈS ENREGISTRÉ CE LUNDI
Un patient est décédé lundi du Covid-19, ce qui porte à cinq le nombre de décès causés par cette maladie au Sénégal, a annoncé le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Dakar, 20 avr (APS) - Un patient est décédé lundi du Covid-19, ce qui porte à cinq le nombre de décès causés par cette maladie au Sénégal, a annoncé le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
‘’Le Sénégal vient d’enregistrer son cinquième décès lié au coronavirus. Il s’agit d’un homme de sexe masculin âgé de 75 ans, qui était hospitalisé au service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, à Dakar’’, affirme le ministère dans un communiqué reçu à l’APS.
Selon la même source, le patient est décédé peu avant 5 heures.
Un autre patient est décédé dans la nuit de dimanche à lundi au service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, soit près de trois jours après le décès, à Ziguinchor (sud), d’un homme de 63 ans, qui a, lui aussi, succombé à la maladie à coronavirus.
Le Sénégal a enregistré son premier décès lié au nouveau coronavirus le 31 mars, en la personne de Pape Diouf, ancien président de l’Olympique de Marseille.
Le deuxième décès par le coronavirus a eu lieu le 3 avril. La victime, une dame âgée d’un peu plus de 50 ans, était sous traitement au service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de Fann.
Depuis l’apparition de la pandémie de coronavirus dans le pays, le 2 mars, 367 cas positifs de Covid-19 ont été recensés, selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Un patient a été évacué vers son pays d’origine, et 220 ont recouvré la santé.