Dakar, 26 juin (APS) – Les quotidiens reçus vendredi à l’APS rendent hommage au porte-parole du Khalife général des tidianes, Serigne Papa Malick Sy, décédé jeudi à Dakar à l’âge de 80 ans.
’’Rappel à Dieu de Serigne Pape Malick Sy, Tivaouane touchée au cœur’’, affiche Enquête à sa Une.
’’Décédé hier, à son domicile de Dakar, le porte-parole du khalife général des tidianes, Serigne Pape Malick Sy, a été inhumé au mausolée de son +maître+ et aîné Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum, dans l’après-midi, en présence d’une foule immense. La disparition +brutale+ de cet homme +généreux, éloquent+ et dotée d’une humilité +sans faille+, est considérée comme une perte pour toute la Ummah islamique. Les Sénégalais de tout bord ont tenu à rendre un dernier hommage à la +voix+ de Tivaouane+, écrit le journal.
Pour La Tribune, ‘’Tivaouane (est) sans voix’’. ‘’Tivaouane a perdu. La Khadara Malickya a perdu. Les musulmans du Sénégal ont perdu. Le monde musulman tout court a perdu. Nos parents de l’Église ont perdu. Le rappel à Dieu de Serigne Pape Malick Sy a surpris plus d’un car, personne ne s’y attendait’’, lit-on dans le journal.
’’Cinq jours seulement après le décès de Tafsir Sakho, il rejoint l’au-delà laissant des fidèles abattus par la tristesse. Porte-parole de Tivaouane, Serigne Pape Malick Sy est la voix de l’éloquence et la parole de la pédagogie. Homme de parole, il n’a jamais fait partie de ceux qui bégaient des doigts lorsqu’il se mettait à pointer l’horizon de l’éducation positive, de l’humilité, de la sagesse, du pardon, du partage, de la générosité’’, écrit Tribune.
Parlant des ‘’derniers instants de la voix de Tivaouane’’, L’As rappelle ‘’lors du dernier Gamou Abrar 2020, Serigne Pape Malick Sy avait disserté sur le sens de la mort pour dire, en citant un guide religieux, que +la mort n’existe pas. C’est le processus de réintégration qui permet à l’homme de rejoindre le monde spirituel+. Il a par ailleurs toujours exhorté les talibés à prendre toujours en compte ce rendez-vous immanquable avec la grande Faucheuse’’. ‘’On n’a que peu de vie, il faut la vivre agréablement, mais tout en l’organisant conformément aux préceptes de l’Islam’’, disait-il à une autre occasion.
Selon le quotidien Source A, il y avait comme une sorte d’éclipse solaire à Dakar à l’annonce de la mort de Serigne Papa Malick Sy. ‘’Même le soleil n’a pas dérogé à la règle. En effet, visiblement marqué par le voyage au ciel de Serigne Pape Malick Sy, porte-parole de la Confrérie tidjane, les rayons solaires n’ont pas brillé, hier, au-dessus de Dakar’’, écrit la publication.
’’Endeuillé, également, le soleil s’est éclipsé, ce jeudi. Normal ! Car c’est un énième coup dur pour la Ummah, en général, et la Communauté musulmane du Sénégal, en particulier. En effet, après les rappels à Dieu successifs de Serigne Cheikh Tidiane Sy, Al Makhtoum et de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, respectivement khalifes de Tivaouane, c’est au tour de Serigne Pape Malick Sy d’être rappelé aux côtés du Seigneur, dans la nuit de ce jeudi, des suites d’une maladie. Il était le porte-parole de Serigne Babacar Sy Mansour et cadet de la famille du premier Khalife de El Hadj Malick Sy, Seydi Khalifa Aboubacar Sy (Rta)’’, dit le journal.
Selon Sud Quotidien, ‘’Pape Malick Sy était un guide éclairé et élégant’’.
Le journal relaie une série de réactions à l’annonce de sa dispartition. ‘’Je rends hommage à un homme exceptionnel…’’ (Macky Sall) ; ‘’Le Sénégal vient de perdre un homme d’une grande dimension spirituelle’’ (Idrissa Seck) ; ‘’Pape Malick était un intellectuel, éloquent et charismatique’’ (Abdoul Mbaye) ; ‘’Il fut une figure magnifique d’un Islam moderne, tolérant et ouvert’’ (Aminata Touré).
Sur le front de l’épidémie de la Coid-19, Source A souligne que ‘’Le Sénégal (est) toujours en zone rouge’’.
‘’Le pays est toujours en proie à une hausse fulgurante des cas positifs. Rien que dans le bilan d’hier, 104 nouvelles personnes sont contaminées par le virus. A cela, s’ajoute la liste macabre qui ne cesse de s’accroître. La preuve, hier, il a été dénombré un nouveau décès, lié à la pandémie, portant à 94 morts, le nombre total. Pour les cas graves internés dans les Services de réanimation, la courbe reste maintenue à 24 patients’’, écrit le journal.
Le Témoin revient sur la reprise des cours et parle de ’’second essai réussi pour le gouvernement’’.
‘’Une rentrée globalement réussie malgré les réserves des syndicats alors que le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, a affiché partout sa +satisfaction par rapport à la belle reprise de l’école+, syndicalistes d’enseignants et enseignants, chefs d’établissements scolaires et élèves, bien qu’ayant répondu à l’appel du gouvernement, notent pourtant des couacs dans l’organisation et la disponibilité de matériels sanitaires. Ils pointent aussi l’absence d’eau dans certaines écoles où il n’y a pas d’eau…’’, écrit le journal.
C’est une ‘’rentrée à double vitesse’’ que Sud Quotidien schématise ainsi : ‘’Dakar assure sa rentrée ; A Ziguinchor, Une rentrée +mouillée+ par la pluie ; Kolda, Une reprise, les pieds dans l’eau’’.
Dans un entretien avec le quotidien L’As, Modou Diagne Fada, directeur général de la Sonacos déclare : ‘’Il n’y a jamais eu de relations conflictuelles entre Macky Sall et moi’’.
Bel exemple de l’expression vivifiante de notre vieille démocratie. Les 14 manifestants du mouvement « nittu Degg », qui ont été arrêtés dans la journée du mardi 23 juin en même temps que les militants de l’Apr, ont été déférés avant d’être libérés. Plus heureux, les militants du parti au pouvoir, Apr, ont été, eux, libérés le jour même de leur arrestation à 21 h avec certainement les courbettes de nos flics qui n’ont pas eu la même délicatesse avec les opposants du chef. Que voulez-vous ? Tant pis pour les autres. Après ses accusations de malversations financières qui lui avaient valu son arrestation avant qu’il ne soit libéré et mis sous contrôle judiciaire, rebelote pour notre confrère cheikh Yerim Seck qui doit bien aimer comme nous les belles créatures de ce pays dont un Belge a eu à dire qu’elles sont les plus belles au monde. Impossible de leur résister. Le journaliste est encore rattrapé par une affaire de mœurs. Entendu et déféré au parquet, il a été mis sous contrôle judiciaire. D’ici son procès, il devra se tenir tranquille et contrôler ses pulsions… ce contrôle judiciaire, une belle manière de tenir un rebelle qui promet des bombes. il parait qu’en Russie, poutine en use et ça s’appelle « Kompromat ». Faire chanter ses ennemis avec des informations compromettantes. Des informations à caractère sexuel le plus souvent, surtout si l’on peine à retenir sa braguette comme notre confrère. Et quoi encore ? un de nos confrères a servi à ses lecteurs un titre bien embarrassant. Une virgule qui a créé beaucoup de quiproquos. Honni soit qui mal y pense. Souhaitons que le Dirpub ne soit pas convoqué à la Dic pour s’expliquer. La maladie du chef serait, ainsi, imaginaire. Dans un climat tendu d’anti-france, il ne serait pas de l’intérêt du préfet d’accueillir son patron qui pourrait lui remonter les bretelles. Vraie ou fausse ? L’explication agite des esprits.
KACCOOR
MACKY SALL ‘’SERIGNE PAPE MALICK SY ETAIT UN HOMME EXCEPTIONNEL ET D’UNE EXQUISE COURTOISIE’’
Le chef de l’état a rendu hommage à Serigne pape Malick Sy, le porte-parole du khalife général des Tidiane, décédé jeudi, saluant l’‘’homme exceptionnel’’ qu’il était, ainsi que son ‘’exquise courtoisie’’. ‘’J’ai appris avec tristesse le rappel à Dieu de Serigne pape Malick Sy, porte-parole du khalife général des tidales. Je rends hommage à un homme exceptionnel et d’une exquise courtoisie. Au khalife général, à tous les musulmans, je présente mes condoléances les plus attristées’’, a dit Macky Sall. Serigne pape Malick Sy est décédé jeudi, à Dakar. Fils cadet de Serigne Babacar Sy (1884-1957), il était porte-parole du khalife général des Tidiane, Serigne Mbaye Sy Mansour, depuis que ce dernier a succédé en 2017 à Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, décédé. il est le frère du cinquième khalife des Tidiane, Theikh Tidiane Sy Al maktoum, le fondateur en 1959 du parti de la solidarité sénégalaise, qui s’opposait à Léopold Sédar Senghor (1906-2001)
AMINATA TOURÉ, PRÉSIDENTE DU CESE « PAPE MALICK SY ETAIT UNE MAGNIFIQUE FIGURE DE L’ISLAM MODERNE, TOLERANT ET OUVERT »
La présidente du conseil économique Social et environnemental (Cese), Aminata Touré, a présenté ses condoléances à la Oumah islamique en général et aux Tidiane en particulier suite au rappel à Dieu du porte-parole de la confrérie Serigne pape Malick Sy, arraché à notre affection hier matin. « Le rappel à Dieu de Serigne Pape Malick Sy est une grande perte pour notre pays et toute la Oumah. Il fut une figure magnifique d’un Islam moderne, tolérant et ouvert. Nous présentons nos condoléances les plus attristées au Khalife General des Tidjanes, à sa famille et toute la communauté musulmane. Qu’Allah lui réserve une place de choix dans son Paradis », témoigne Mme Aminata Touré à l’endroit du défunt Khalife Général des Tidjanes qui avait pourtant pris part à la levée du corps de sa mère le lundi 15 juin dernier à la mosquée Omarienne de Dakar.
IDRISSA SECK « NOTRE PAYS A PERDU UN HOMME D’UNE GRANDE DIMENSION SPIRI- TUELLE »
Le président de rewmi idrissa Seck s’est joint au concert d’hommages à l’endroit du porte-parole de tivaouane. « Je viens d’apprendre avec tristesse le rappel à Dieu de Serigne Pape Malick Sy porte-parole du Khalife général des Tidianes. Notre pays vient de perdre un homme d’une grande dimension spirituelle dont la vie a été principalement rythmée par la préservation de la paix sociale et de la cohésion entre les confréries, mais également entre musulmans et chrétiens sénégalais. Je m’incline devant sa mémoire et prie le Tout-puissant de l’accueillir dans son paradis céleste » indique l’ancien premier ministre.
PARUTION DR ALASSANE BA PUBLIE « COMPRENDRE LES FUTURS SYSTEMES D’INFORMATION : TRAFIC ET GIGUE DANS LE RESEAU DE BASE IMS »
Le Dr en télécommunications Alassane Ba vient de publier aux éditions harmattan un ouvrage intitulé « comprendre les futurs systèmes d’information : trafic et gigue dans le réseau de base IMS ». Un ouvrage qui s’adresse aux vrais initiés. « L’IMS est une architecture de type « next generation network » (nGn) qui permet la convergence de réseaux fixes et mobiles. il prend en compte les services de voix, de données et multimédia, le tout sur ip, et prend en charge les systèmes traditionnels à commutation de circuits et de paquets. La visioconférence et les plateformes de réseaux sociaux en sont des applications. Alassane Ba étudie le trafic dans le cœur de ces réseaux et son optimisation. L’opération consiste en la gestion de la répartition de la charge par classe de trafic et la définition d’un seuil de tolérance de connexions. A partir d’approches théoriques et de calculs, l’auteur tente de les évaluer et donne déjà des indications utiles au dimensionnement du trafic. Une plateforme expérimentale est mise en place grâce à l’efficacité, au génie et à la disponibilité des systèmes ouverts » souligne l’éditeur. Un vrai langage chinois. Dr Alassane Ba, une vraie tête, est cadre aux impôts et Domaines où il dirige d’ailleurs le Syndicat des travailleurs de l’administration fiscale (StAf). Outre son doctorat en télécommunications, il est titulaire d’un diplôme du centre de formation de la Bceao et d’un diplôme d’études approfondies en mathématiques. En systèmes d’informations, l’auteur est passé par les différents postes d’ingénieur, de consultant puis de chercheur. Un livre que les initiés et les sociétés de télécoms devraient s’arracher.
Tous les députés contacts testés négatifs
L’Assemblée nationale devra pousser un ouf de soulagement. D’après de sources de «L’As», tous les prélèvements faits sur les députés ayant pris part aux commissions techniques en même temps que la député Yéya Diallo se sont révélés négatifs. C’est hier soir que l’hôpital Principal a câblé les autorités pour leur donner la bonne nouvelle. «Cela ne fait que confirmer ce que nous avions dit : L’Assemblée respecte scrupuleusement les gestes barrières depuis le début», a laissé entendre Aymérou Gningue que nous avons joint au téléphone. Yéya Diallo a qui nous souhaitons un prompt rétablissement n’a donc, heureusement, contaminé aucun parlementaire.
Medina se rebelle et tient en respect la Police
Les policiers sont en rogne contre la population médinoise. Hier, un drame y a été évité de justesse. En effet, une voiture de la police, en course-poursuite avec un jeune garçon conduisant un scooter qu’il a volé à la Rue 6, a failli tuer un vieux à la Rue 41x30. En voulant coincer le conducteur du scooter, le chauffeur du véhicule de la police a dérapé, heurtant une voiture qui était stationnée sur le bord et un vieux qui a échappé à la mort. Le jeune conducteur du scooter a été arrêté par la suite. Mais il a été extirpé de force du véhicule de la police par les jeunes de la Médina qui ont pris d’assaut la bagnole. Impuissants, les policiers ont regardé les jeunes défoncer la porte du véhicule pour extraire le présumé voleur. Un renfort de la police est arrivé pour sauver les flics qui effectuaient l’opération. Les policiers ont arrêté une personne qui voulait photographier la voiture de la police. Pour disperser la foule, ils ont lancé une grenade lacrymogène. Cependant, les jeunes ont riposté par des jets de pierres. Le conducteur du scooter a profité de la situation pour prendre la tangente.
…Plus de 25 personnes interpellées à la Médina
Au cours de la vive altercation entre la police et des jeunes de la Médina, plus précisément ceux de la Rue 41x30, les limiers se sont repliés avant de revenir en force. Quelque temps après les troubles, les policiers sont revenus sur les lieux vers 22h avec des «dragons» pour procéder à l’arrestation des jeunes qui ont caillassé leur voiture et libéré le jeune conducteur de la moto volée. Ainsi, ils ont interpellé plus de 25 personnes dont un garçon de 16 ans.
Le Canada offre un lot de médicaments et de matériels
Le gouvernement canadien a apporté sa contribution dans le cadre de la croisade contre la pandémie du coronavirus. Par le biais de son représentant diplomatique, le Canada a remis au ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, un lot de médicaments et de matériels d’une valeur de 600 millions Fcfa pour les régions médicales de Kolda, Ziguinchor, Sédhiou, Kaffrine entre autres.
Approvisionnement en moutons pour la Tabaski 2020
Le temps presse pour le ministre de l’Elevage, Samba Diobène Ka. La fête de la Tabaski est prévue dans un mois. Samba Diobène Ka annonce une tournée très prochainement dans les régions et les postes frontaliers pour évaluer l’approvisionnement en moutons. En attendant, il a rencontré les associations d’éleveurs, les promoteurs, les transporteurs et les associations de consommateurs afin d’échanger sur les différentes questions liées aux préparatifs de la fête de tabaski 2020. Les acteurs ont souligné la nécessité de renforcer la sécurité au niveau des points de vente et de faciliter l’accès à l’eau. Toutefois, ils ont rassuré les populations quant à l’approvisionnement correct du marché en moutons. Une autre rencontre avec d’autres acteurs de l’élevage est prévue jeudi prochain.
Libération de Xrum Xax
Transféré depuis hier au pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec, l’activiste Abdou Karim Guèye alias «Xrum Xax» a vu son état de santé se dégrader. Une situation qui a poussé plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme à alerter sur son sort. Pour le président de la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (Lsdh), Me Assane Dioma Ndiaye, l’activiste devrait bénéficier d’une libération anticipée parce que le droit à la santé prime sur toute autre considération. Il invite d’ores et déjà le juge d’application des peines à anticiper sa libération de manière à préserver son droit à la vie. Me Assane Dioma Ndiaye travaille pour la libération de Karim Xrum Xax et espère une réaction rapide du juge d’application des peines. Déjà que Abdou Karim Guèye était en convalescence au moment de son arrestation. Il faut rappeler que l’activiste purge une peine de trois mois ferme pour avoir réclamé publiquement l’ouverture des mosquées.
La directrice d’Asbef résiste
Le contentieux qui oppose le comité intérimaire de gouvernance de l’Association Sénégalaise pour le Bien-être Familial(Asbef) et son ex-directrice Myriam Makéba Mingou est loin de connaître son épilogue. Ce, malgré l’ordonnance du juge d’instruction du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar qui a placé sous administration provisoire Asbef pour une année, à partir du 17 juin 2020 et ce, avec effet immédiat. Myriam Makéba Mingou n’a pas abdiqué puisqu’elle a interjeté appel pour contester l’ordonnance du juge. Un acte qui irrite le comité Intérimaire de gouvernance qui y voit une défiance contre les autorités judiciaires et une tentative de s’accrocher désespérément à la Direction exécutive de l’association. Cette situation est inédite, à leurs yeux, dans un Etat de droit comme le Sénégal. Les membres du comité Intérimaire de gouvernance précisent que l’ordonnance du juge d’instruction ne peut être suspendue par une quelconque action d’appel.
Convention avec le COJOJ 2022
Une convention tripartite a été paraphée hier, dans le cadre de l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse (Joj) Dakar 2022. Elle a été signée par le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, le président du Comité d’organisation des jeux olympiques de la Jeunesse de 2022 (COJOJ 2022), Mamadou Diagna Ndiaye et le président de la Fédération des Organisations Patronales de l’Industrie Touristique du Sénégal, Mouhamadou Racine Sy. Cette convention vise la promotion de la destination Sénégal, le partenariat entre Air Sénégal et le Cojoj 2020, la mise en tourisme des jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2022, la mise à disposition de circuits touristiques et la promotion de la gastronomie sénégalaise. Le ministre du Tourisme, Alioune Sarr, invite les professionnels du tourisme et de l’hôtellerie à collaborer étroitement avec le Comité d’Organisation et à s’impliquer activement dans toutes les activités de préparation des JOJ de 2022. Alioune Sarr pense que la visibilité du Sénégal sera renforcée avec la présence de 5 000 athlètes dans 35 disciplines sportives, 7 000 participants et plus de 20 000 spectateurs attendus suivis par des millions de téléspectateurs.
Doute sur l’atteinte du pic
Le taux de positivité au coronavirus oscille entre 10 et 7% depuis quasiment un mois, bien qu’on ait dépassé le pic, du moins si l’on en croit le ministre de la Santé et de l’Action sociale. Ce qui fait douter certains de l’atteinte du pic. Tout compte fait, le constat est que la pandémie de la Covid-19 progresse de manière inquiétante, occasionnant une augmentation des décès et des cas graves. La croissance du nombre de cas issus de la transmission communautaire montre que la Covid-19 est encore là pendant longtemps. En dix jours, le Sénégal a recensé 157 cas issus de la contagion communautaire. La prolifération des cas communautaires complique davantage la situation. Hier, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé 104 nouveaux cas revenus positifs sur 985 tests réalisés, soit un taux de positivité de 10,6%. La majorité des cas positifs sont recensés dans la capitale. Ainsi, le district de Dakar-ouest a enregistré 15 cas, Dakar Centre 24 cas, Dakarnord 07 cas et Dakar-Sud 24 cas. La capitale du Mouridisme s’est retrouvée hier avec 04 malades au coronavirus, le district de Guédiawaye 02 cas, Mbao 04 cas, Rufisque 01 cas, Pikine 05 cas, Keur Massar 03 cas, Thiès 04 et Popenguine 02 cas.
Nouveau cas à Tamba, Ziguinchor flambe
La pandémie prend de l’ampleur à Ziguinchor qui a enregistré hier 06 cas. La région de Tambacounda qui était au vert compte désormais un nouveau cas, Khombole 01 cas, et Thiadiaye 01 cas. Quant aux 29 cas d’hier issus de la transmission communautaire, ils sont répartis entre Thiès 04 cas, Touba 03 cas, Guédiawaye 03 cas, Maristes 03 cas, Keur Massar 03 cas, Liberté 6 (02 cas), Yeumbeul 01 cas, Mbao 01 cas, Rufisque 01cas, Grand Yoff 01 cas, Médina 01 cas, Dalifort 01 cas, Ouakam 01 cas, Ngor 01 cas, Ouest Foire 01 cas, Sicap 01 cas et la Cité Djily Mbaye 01 cas. Le seul réconfort de la journée est la guérison de 90 patients. Cependant, 24 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. En plus, un nouveau cas de décès lié à la Covid19 est à déplorer.
par Lamine Aysa Fall
L'ÉDUCATION NATIONALE ET LA ROULETTE ROUSSE
Un grave malentendu est perceptible au niveau des moyens déclarés injectés et le manque noté dans presque tous les domaines, de la maternelle à l’université. Sinon, existerait-il encore des écoles entières constituées d’ « abris provisoires permanents » ?
La pandémie du coronavirus a imposé un retard dans le déroulement des enseignements/ apprentissages qui, à son tour, confronte l’école sénégalaise à une situation inédite où plusieurs centaines d’écoles se retrouvent en danger de disparition du fait de l’installation progressive de l’hivernage.
Ainsi des classes colmatées en abris provisoires risquent fort de disparaître de la carte scolaire sous l’assaut répété de la mousson africaine et de ses précipitations abondantes, atteignant les 1500 millimètres. Paradoxalement, ce sont les régions les plus pluvieuses du pays qui comptent le plus grand nombre de classes sous forme d’abris provisoires (Sédhiou (21,8% des classes), Kolda (16,3%), Ziguinchor (12,6%), et Kédougou (10,5%)). C’est sous une telle menace destructrice que le Ministre de l’Education compte organiser, ce jeudi 25 juin, la reprise des cours pour les classes d’examen au Sénégal. Quid des autres classes intermédiaires ?
Au Sénégal, l’enseignant est au cœur d’un faisceau de relations dont il est censé avoir une pleine maîtrise. Sa conscience sur la nature de son activité en tant que métier de relations humaines le positionne souvent en épicentre du dispositif « enseignemental ». Ce métier est une relation intime entre un enseignant, des apprenants, des savoirs et un environnement. Mais, un enseignant fait plus que transmettre des savoirs. Dans les localités les plus reculées, il est le juge en tout, le conseiller, l’avocat, l’ingénieur, l’analyste politique, l’infirmier parfois.
Les services qu’il rend à la communauté d’accueil sont divers et multiples, et dépassent souvent son domaine de compétences. La centralité de sa position exige que nous soyons dans un rapport de co-construction avec lui, des grands changements que nous désirons imprimer à notre société. Sur ses épaules, repose un pan important du système éducatif. Au-delà de son rôle dans la transmission des savoirs, il a la responsabilité de la gestion de tout ce qui intéresse son établissement. Mais, le résultat attendu n’est pas toujours satisfaisant et embarrasse souvent toute la communauté. Toutefois, avant de sombrer dans une sorte de généralisation abusive, nous verrons d’abord la source de ce qui semble être un gros leurre, avant de proposer une lueur, une clé de dénouement de ce problème.
A y voir de plus clair, l’essentiel des ambitions contenues dans la loi d’orientation 91-22 du 16 février 1991 qui gouverne l’Education n’a été jusqu’ici qu’un tissu de vaines promesses. On se rappelle aussi que le Sénégal s’était fixé le pari de « scolariser la totalité des enfants âgés de 7 à 12 ans » avant la fin de l’année 2010 (cf. Plan Décennal de l’Education et de la Formation). Nous sommes en 2020, et le retard est de plus en plus béant. Le Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence (PAQUET) n’aura pas aidé à enrôler « la totalité » des enfants sénégalais scolarisables. Nous sommes inscrits dans une perspective improductive d’adoption de modes et de modèles étrangers. En vérité, l’autre n’avait pas raison, « notre école craint bien le courant d’air ».
Les vents soufflant depuis l’extérieur vêtus d’habits réformateurs ne nous réussissent toujours pas. Evidemment, nous n’estampillons aucun courant du sceau de l’innovation, s’il n’est accompagné d’une belle enveloppe financière. C’est dire donc que souvent, nous qualifions d’ « innovations » dans notre système éducatif, des envies ou désirs de bailleurs. Et là-dessus, aucun des différents ministres qui se sont succédé au MEN depuis 2000, n’a pu réussir à éviter le piège. Aussi, judicieusement recoupées, peut-on écrire un magnifique pamphlet pour le système éducatif avec les promesses d’amélioration du système de ces différentes personnalités.
Notre système d’enseignement apparaît comme un large champ d’expérimentation des laboratoires étrangers. Dès lors, il y a comme un flagrant malentendu entre les missions exprimées dans l’article 5 de la loi d’orientation 91-22 du modifiée et le style de gestion actuel de l’Education nationale sénégalaise. Cette loi stipule : « L’Education nationale est démocratique. Elle donne à tous, les chances égales de réussite. Elle s’inspire du droit reconnu à tout être humain de recevoir l’instruction et la formation correspondant à ses aptitudes sans discrimination de sexe, d’origine sociale, de race, d’ethnie, de religion ou de nationalité ». Alors, notre école est-elle démocratique ? Une Education démocratique place la démocratie en plein centre de sa mise en œuvre. Dans le processus de décisions, elle considère que la voix d’un élève est égale à celle d’un enseignant.
Elle a pour objectif de donner une entière liberté à l’apprenant au cours de ses apprentissages. Est-ce vraiment cela notre école ? Avons-nous atteint ce stade ? Nos enfants ont-ils des chances égales de réussite ? L’année-Covid que nous sommes en train de vivre, n’a-t-elle pas fini de nous prouver que les enfants nantis ont plus de chance de réussir les apprentissages dans le cadre du télé-enseignement, du fait du matériel adéquat dont ils peuvent disposer ? L’apprenant issu d’une famille à revenus modestes, sans aucun matériel didactique moderne, a-t-il les mêmes chances de réussite que l’enfant nanti ayant tout le nécessaire à disposition ? Ce n’est pas le propre des pays pauvres, notre système tel que pensé et mis en œuvre, ne cesse de creuser les écarts et favoriser les inégalités.
Bien sûr qu’un malentendu fondamental est bien perceptible au niveau des moyens déclarés injectés (476.940.066.492 FCFA en 2019) et le manque noté dans presque tous les domaines, de la maternelle à l’université. Sinon, existerait-il encore des écoles entières constituées d’ « abris provisoires permanents » ? Et pourtant, nous notons toujours une résistance de près de 6500 classes sous forme d’abris provisoires (dont 3979 à l’Elémentaire public). Sans entrer dans les détails de la gestion de l’hygiène de nos potaches, à l’heure où se prépare la réouverture des écoles pour les classes d’examen, nous ne pouvons manquer de souligner avec une profonde indignation, l’existence de 1922 écoles élémentaires n’ayant pas de latrines (cabines de toilettes). Depuis le temps où les parents et syndicats d’enseignants se plaignent de ce manque, peu d’efforts ont été faits, alors que tous les Ministres savent qu’il suffit juste près de 73 milliards de FCFA pour relooker ce visage hideux de l’école sénégalaise. Ou peut-être que cela n’a-t-il jamais été une priorité pour eux ?
A entendre les responsables syndicaux enseignants, la recherche d’efficacité et d’efficience gouverne l’ensemble des points de leurs plateformes revendicatives. Ils sont tous mus par un désir inébranlable de toujours faire de meilleurs résultats. Entre 2009 et 2010, les bailleurs de fonds de notre Ecole avaient réussi à vendre à l’Etat du Sénégal un tout nouveau type de gouvernance portant l’appellation de Gestion Axée sur les Résultats (GAR). En effet, l’Etat avait longtemps mis le focus sur le déroulement des activités ou les ressources injectées dans l’activité, et il était arrivé le moment d’essayer de se centrer sur les résultats, de se focaliser sur les performances. Et depuis, les relais sur le terrain parcourraient les « bassins » polarisant les Inspections d’Education et de la Formation à coup de séminaires, de formations et d’ateliers dans le but de former les formateurs sur le sujet.
Cet achat de la GAR par l’Education Nationale a-t-il produit les changements escomptés ? Sommes- nous arrivés à bonne gare ? Que nenni ! Mais, nous avions refusé de croire que chaque nouvel « achat » d’innovation ou de « réformette » était une arnaque de plus. Parce que derrière l’intitulé ronflant de chaque innovation, se cachent un vaste projet d’aliénation de l’avenir de nos enfants et une volonté manifeste de marchandisation de l’école. Ceci causera sans nul doute une perte progressive de repère. Nous avons fini par comprendre que les Chefs d’établissement, les Directeurs d’école, et les Enseignants craie-en-main intègrent avec une forte dose de subjectivité cet outil de gestion, en perdant de vue la quête d’efficacité et d’efficience dont il est enceint. C’est bien ce manque d’objectivité des intervenants qui floue et altère l’innovation. C’est cette perte sans cesse d’efficacité qui a fait dire à un ancien directeur d’Ecole de Formation d’Instituteurs que « l’école sénégalaise était malade de ses directeurs et chefs d’établissement ».
Ainsi, tout le changement qui devait découler d’un bon usage de ses nouveaux instruments de gestion est toujours attendu. Et pourtant, les Directeurs et chefs d’établissement bénéficient régulièrement de formations en gestion administrative ou de mises à niveau. Beaucoup d’entre eux, devenus de véritables managers, ont fini par croire qu’ils étaient aussi des chefs d’entreprise. Malheureusement, beaucoup de ces « entreprises scolaires » vont faire beaucoup d’argent. Tout le problème est là ! La GAR s’étendra sur toute la gestion hormis le volet financier. L’opacité et le manque de transparence y auraient statut de loi. Ces managers en oublient souvent que toute leur gestion devait tendre vers la mobilisation de la structure pour la réussite de l’apprenant. Parallèlement, au lieu de se « professionnaliser » pour devenir de vrais leaders pédagogiques, ils se suffisent à rester du moins de bons gestionnaires, sinon de preux comptables-matières.
Aujourd’hui à l’heure où règne en maîtresse la COVID-19, l’Ecole sénégalaise a exprimé un grand besoin : celui d’avoir des directeurs et chefs d’établissement aux compétences avérées, avec en bandoulière de pertinents projets d’établissement sous-tendus par une vision claire. Ces attributs s’avèrent fondamentaux pour une intervention efficace dans un milieu où l’enseignant, au nom de l’autonomie et de l’entière responsabilité dans « sa classe », semble être jaloux de ses privilèges. L’éducation doit impérativement être une réussite de diverses rencontres. Elle est une croisée entre un manager d’établissement (leader pédagogique) et une équipe pédagogique. Cette dernière n’est pas la somme arithmétique des enseignants d’un établissement. Elle est un ensemble d’intervenants ayant un même projet pédagogique et visant les mêmes objectifs. Notre école est aussi un carrefour entre des enseignants et des apprenants, mais aussi elle symbolise une rencontre entre de jeunes apprenants (très jeunes quelques fois) et des savoirs. Aussi ces savoirs constituent-ils la culture. La culture étant tout ce qui peut s’ajouter à notre naturalité. Par exemple, l’acte de manger est naturel, c’est le propre de toute la création, mais la façon de le faire varie d’un groupe humain à un autre : c’est cela sa culture. Et pour cette raison, nous la définissons comme un savoir acquis au contact des sollicitations liées à notre évolution.
En dernière analyse, la pandémie de la Covid-19 nous aura appris que la facilité de la gestion de l’école sénégalaise reposait simplement sur une redéfinition des priorités de l’Education nationale. Mais encore que la réussite des grandes missions dépendait de l’audace à résister aux commandes souvent en déphasage avec les vrais besoins de notre système éducatif. L’école doit échapper au phénomène de mode. Elle doit demeurer une « école nationale » comme le veut la loi d’orientation 91-22 modifiée, c’est-à-dire qu’elle n’est pas qu’ouverture « aux vents fécondants ». C’est une nécessité aujourd’hui d’avoir un œil sur ce qui se fait ailleurs, mais il faut éviter de tomber dans le piège ironique du copiage inspiré par la peur de la solitude dans la prise de décision. Et comme le disait M. TALLA, un éminent formateur de la Faculté des Sciences et Technologies de l'Education et de la Formation (FASTEF), « l’imitation est une sorte de soumission, puisque celui qui imite n’a pas, dans une certaine mesure, le courage d’aller seul ». Innover, c’est donc avoir l’audace d’aller seul. C’est bien mieux que de passer son temps à jouer à la Roulette Russe avec l’avenir de notre jeunesse.
(Source : Recensement scolaire 2018-DPRE/MEN)
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À DJILOR DJIDIACK, VILLAGE NATAL DE SENGHOR
Son histoire est à peine connue du grand public. Or c'est le village qui a donné au Sénégal son premier président (plutôt que Joal)
Son histoire est à peine connue du grand public. Or c'est le village qui a donné au Sénégal son premier président (plutôt que Joal).
Djilor de Djidiack du nom d'un Prince dissident venu s'installer dans les îles du Saloum, Djilor de Diogoye Basile Senghor riche négociant à la maison au bord du fleuve, Djilor de Tokô Waaly Baaxoum, l'oncle tant chanté par Senghor dans ses poèmes.
Mais Djilor ce n'est pas que le "royaume d'enfance" du président-poète. C'est aussi une localité riche de sa culture préservée jalousement par le biais des cérémonies initiatiques, des festivités du mariage et des événements de lutte traditionnelle entre autres richesses.
Ses habitants accueillants et attachés aux liens tissés par leurs ancêtres, plus forts que les différences de religion effacées par une cohésion sans faille à l'image du cimetière mixte du village.
C'est donc dans ce havre de paix que La Maison Des Reporters s'est rendue pour un nouveau numéro de Carnet de Route Sn, notre magazine de découvertes à travers le Sénégal.
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L'HISTOIRE EST UNE CONSTANTE RELÉGITIMATION
Co-auteur de l'ouvrage " Les noirs en France : du XVIII ème siècle à nos jours ", l'historien et philosophe, Macodou Ndiaye, réagit à la vague de déboulonnage des statuts de personnages impliqués dans la traite négrière atlantique
Co-auteur de l'ouvrage " Les noirs en France : du XVIII ème siècle à nos jours ", l'historien et philosophe, Macodou Ndiaye, réagit à la vague de déboulonnage des statuts de personnages impliqués dans la traite négrière atlantique.
LE MFDC PEUT-IL COURIR LE RISQUE DE LA PAIX ?
La situation de ni guerre ni paix a engendré la naissance de sanctuaires rebelles. En attendant, une économie parallèle doit faire face à une armée sénégalaise déterminée à réinstaller les populations dans leurs localités d’origine
Sputnik France |
Momar Dieng |
Publication 25/06/2020
Au Sénégal, la situation de ni guerre ni paix en Casamance a mis en veilleuse la revendication d’indépendance et engendré la naissance de sanctuaires rebelles. En attendant, une économie parallèle structurée autour de trafics divers doit faire face à une armée sénégalaise déterminée à réinstaller les populations dans leurs localités d’origine.
Dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 juin, des tirs nourris d’armes lourdes ont retenti dans la zone de Bignona (région de Ziguinchor au sud du Sénégal). Le 15 juin dernier, un véhicule militaire sénégalais avait sauté sur une mine entre deux localités de Ziguinchor. Deux militaires ont été tués sur le coup, deux autres «grièvement blessés». Deux jours auparavant, huit «diambars» (mot wolof signifiant «fort» pour désigner les soldats sénégalais) avaient échappé à la mort après que leur véhicule a percuté une autre mine.
Ces incidents, les plus graves survenus depuis plusieurs mois, consacrent le retour des hostilités entre militaires sénégalais et rebelles du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC). Le conflit, entamé en décembre 1982, risque-t-il de s’exacerber après une longue période d’accalmie?
«La guerre est finie, mais la paix n’est pas là», résume pour Sputnik Robert Sagna, président du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC), une structure soutenue par les pouvoirs publics sénégalais et supposée avoir l’oreille du Président Macky Sall. «Ces derniers événements entravent certes le processus de paix [parrainé par la Communauté de Sant’Egidio proche du Vatican, ndlr] en cours, le rendent plus difficile, mais ils ne le mettent pas en danger», ajoute cet ancien ministre d’État et ex-maire de la ville de Ziguinchor.
Les incidents qui se multiplient viennent de la volonté de l’armée d’encadrer le retour au bercail des déplacés. Depuis plusieurs années, en effet, plusieurs milliers de personnes avaient déserté leurs localités pour échapper aux combats meurtriers entre militaires et rebelles.
Profitant de l’absence des populations, des franges du MFDC ont pris possession des lieux abandonnés et transformé le vide ainsi créé en des «cantonnements militaires».
Robert Sagna, président du GRPC
En même temps, ils ont développé sur place une économie parallèle, plus mafieuse que légale.
«Les bandes armées ont sanctuarisé des espaces qui ne leur appartiennent pas et qui restent des territoires occupés. Quand les populations ont fui, les rebelles ont intensifié le trafic de bois et le vol de bétail. Ils alimentent Ziguinchor et les autres centres urbains en grandes quantités de viande de brousse. Ils ont renforcé la culture de l’anacarde, pour laquelle ils tirent de substantiels revenus monétaires.
Et comme il n’y a pas eu en amont de négociations entre autorités sénégalaises et représentants de la rébellion pour organiser le retour des déplacés, personne n’ose s’approcher des zones conquises», analyse pour Sputnik un membre de la société civile locale qui a requis l’anonymat par peur de représailles contre sa famille, restée au village.
«Faux», rétorque Jean-Marie François Biagui, ancien secrétaire général du MFDC, fondateur et président du Parti social-fédéraliste (PSF), une entité éloignée de la revendication d’indépendance du MFDC originel et favorable à un grand ensemble fédéral sénégalais, qui prendrait en compte des spécificités régionalistes comme celles de la Casamance, cette région du Sud du pays.
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous sommes dans des économies de la mal-croissance, fondées sur un faux système comptable qui omet de comptabiliser ses vrais coûts et nomme inadéquatement ses actifs et ses passifs
La crise du Covid-19 a fini de mettre à nu les failles du système économique néolibéral. Cela fait déjà quelques décennies que sa soutenabilité est remise en cause par maints travaux scientifiques depuis les rapports Meadows (1972) et Brundtland (1987). L’économie-monde, telle qu’elle se déploie et fonctionne est une économie de l’entropie qui carbonise le vivant et dont l’empreinte écologique est forte et négative. Elle rejette dans la biosphère plus de déchets que celle-ci ne peut absorber. Pour produire des biens et services à moindre coût, elle délocalise la production industrielle là où les facteurs de production sont les moins coûteux et crée des chaînes de valeurs internationales à circuit long. La crise que nous vivons a montré les limites d’une telle organisation de la production. Pour se nourrir, une majorité de nations dépendent d’une production agricole réalisée à des milliers de kilomètres de chez elle, dont le transport accroit les émissions de gaz à effets de serre et accélère la réduction de la biodiversité. Cette interdépendance accrue permet d’avoir à sa table tous les produits du monde, mais constitue une vulnérabilité lorsque le commerce international est empêché par une raison qui limite la disponibilité des produits agricoles sur nos marchés (pandémie, guerre, fermeture commerciale, sanctions économiques, …). Il sera nécessaire dans ce domaine, sans prôner l’autarcie, de travailler à une sécurité et une souveraineté alimentaires. Etre capable de répondre à ses besoins en nourriture dans un territoire, en produisant localement ce qui est nécessaire, en diversifiant ses sources d’approvisionnement et en retrouvant la fonction première de l’agriculture qui est de nourrir les humains. Par ailleurs, le type d’organisation des chaines de valeurs internationales conduit à une fragmentation du processus de production et à une hyper-concentration de ce dernier. La production de certains biens est presque exclusivement dévolue à quelques entreprises dans quelques pays. La pénurie de masques au début de la pandémie du Covid-19 a parfaitement illustré les limites d’une telle configuration.
Au début de la pandémie, les USA, la première économie du monde était au plein-emploi (3.5 % de chômage). En mai 2020, elle atteignait son niveau de chômage le plus élevé depuis la crise de 1929 (16,3%)[1] avec 20,5 millions d’emplois détruits sur une population active de 156 millions d’individus. Il est apparu que l’organisation, la conception et les modalités du travail de notre système économique induisent une précarisation généralisée des emplois dans la plupart des secteurs de la vie économique, et pas seulement de ceux relevant de l’économie dite informelle, dont la volatilité des revenus et l’absence de filets sociaux de ses travailleurs ont été rendu plus manifeste par la crise actuelle. Aussi bien dans l’aéronautique[2], la production de biens et services, que pour les secteurs du tourisme, de la culture, de la restauration, c’est une économie structurée autour d’une temporalité de court terme où la vie économique est financée par des recettes journalières, qui s’est révélée. Une telle économie a besoin d’une accumulation quotidienne et à la petite semaine de cash-flows pour faire face aux charges d’exploitation dues mensuellement et aux traites bancaires, surtout pour les PME. Les grandes firmes qui ont des lignes de crédit ouvertes dans les banques, financent une grande partie de leur activité par endettement. Lorsqu’elles anticipent une baisse de l’activité dans les mois à venir, elles licencient. L’investissement et donc l’activité présente sont fortement liés à l’anticipation du futur. L’endettement étant un transfert des ressources du futur vers le présent, l’économie d’aujourd’hui est financée par les ressources de demain. Le système a une forte préférence pour le présent dont elle surpondère la valeur. Une telle économie vit au-dessus de ses moyens et entretient l’illusion de ses capacités et de sa puissance. Lorsque le futur devient incertain, celui-ci par rétroaction affecte le temps présent dont le niveau d’activité et de consommation dépendent. Nous faisons l’expérience d’une économie qui pour produire des biens de consommation, souvent en excès, épuise la bio-capacité de la planète, surexploite ses ressources, entrave sa capacité à se régénérer et transfère des revenus futurs dans un temps présent. C’est une économie du présentisme, de la démesure, de la précarité généralisée et de l’étouffement. La repenser dans ses fondements structurels, ses modes de fonctionnements et ses finalités est vital pour la survie de nos sociétés.
Parmi les questions qu’elle soulève, figure celle de la rémunération du travail et de sa valeur. Les infirmières, les médecins, les caissières de supermarchés, les conducteurs d’autobus, tous les emplois liés aux soins ont révélé durant cette crise leur caractère essentiel pour la vie de nos sociétés, alors qu’ils sont les métiers les moins bien rémunérés par le système économique actuel, qui surpaye le capital, les intermédiaires, les bullshits jobs[3], les emplois des marchés captifs et sous-payent ceux qui contribuent à nourrir, à pérenniser et à soigner la vie[4]. Une réévaluation de la valeur marchande du travail et de sa rémunération pourrait être fondée sur sa contribution au maintien de la vie, à la préservation d’un environnement sain, à l’intelligence collective, à la production de savoirs et à la culture de l’esprit.
L’économie-monde est productrice d’inégalités entre les nations et à l’intérieur de celles-ci. Ces fractures sont apparues à plusieurs niveaux ; dans la faculté inégalitairement distribuée de disposer d’une épargne ou d’actifs qui permettent de traverser des moments difficiles, dans la possibilité d’accéder à des soins de qualité, mais également dans la différence de vulnérabilité des groupes humains selon l’historique des fragilités déjà constituées, notamment les comorbidités issues des conditions de vie difficiles. Ces inégalités sont liées au système de production de la valeur ajoutée de l’économie-monde et à ses modes de redistribution, aux règles du commerce international et à la division internationale du travail. Le système économique mondial est structurellement construit pour produire de l’inégalité et accélère l’entropie du vivant. C’est cette architecture qu’il faudra désarticuler, refonder les institutions qui la sous-tendent, repenser leurs missions (OMC, Institutions multilatérales, …) et inventer de nouveaux processus de régulation des relations macro et microéconomiques ; déconcentrer les pouvoirs et défaire les monopoles. Nous vivons dans un monde où un seul individu détient une richesse supérieure au PIB de 179 pays cumulés[5], ce qui représente 3,4 milliards d’individus et 43, 7 % de l’humanité. Voici l’étendue de la folie. Elle se passe de commentaires. Nous pourrions produire des règles qui plafonnent les richesses détenues par les individus, parce qu’à partir d’un certain seuil, une minorité pathologiquement accumulatrice, prive une majorité de ressources nécessaires à une vie digne ou limite ses possibilités d’y accéder.
La division internationale du travail a fait des nations émergentes et celles dites en développement des productrices de matières premières qui sont transformés dans des industries des pays du Nord. La valeur ajoutée est ainsi transférée des pays du Sud du Globe vers ceux dits du Nord. La convention est de mesurer la richesse produite en sommant les valeurs ajoutées produites annuellement. Ce concept de croissance du PIB ne prend pas en compte les coûts environnementaux, humains et sociaux de l’appareil productif mondial. Ici se pose la question de l’évaluation de la valeur de ce qui est produit, de son utilité et de son coût. En réalité nous sommes dans des économies de la mal-croissance, fondées sur un faux système comptable qui omet de comptabiliser ses vrais coûts et nomme inadéquatement ses actifs et ses passifs. Le prix de nos produits devrait intégrer leur coût environnemental et refléter leur contenu en carbone. Ce que nous appelons croissance économique, fait décroitre le vivant. Le système économique actuel en favorise l’entropie. Nous surpayons une production d’objets dont certains sont superflus et futiles, et ne servent qu’à entretenir des industries à un coût exorbitant pour la planète.
Une économie du vivant serait fondée sur une réévaluation de l’utilité de tous les secteurs de la vie économique au regard de leur contribution à la santé, au soin, au bien-être, à la préservation du vivant et à la pérennisation de la vie, à la cohésion sociale. C’est ce que Isabelle Delanauy appelle une économie symbiotique, cest-à-dire une économie dont le métabolisme n’affecte pas négativement les ordres sociaux, environnementaux et relationnels. L’une des questions épineuses des Etats durant la crise du Covid-19 a été de réaliser le bon arbitrage entre une reprise de la vie économique nécessaire pour répondre à nos besoins, et la préservation de la santé. Les deux étant liés dans une boucle récursive. Pour déconfiner, il a fallu commencer par faire redémarrer les activités jugées essentielles à la vie sociale. Il ne s’agit pas ici de prôner une limitation de la vie économique à la satisfaction des besoins biologiques fondamentaux : se nourrir, se soigner, se vêtir. Les besoins de l’esprit et de la culture sont aussi fondamentaux à nos sociétés, mais de se poser la question de l’utilité et de la nécessité des biens produits, de leur mode de production et de leurs impacts sociaux et environnementaux. On ne pourra plus se payer le luxe de ne pas interroger la finalité de la vie économique ainsi que ses modes de production ; ni de l’inscrire dans une cosmopolitique du vivant.
Une économie des communs
Dans une époque caractérisée par une crise écologique et un creusement des disparités économiques et sociales à l’échelle du globe, la nécessité de produire des communs et de préserver des espaces non-rivaux et non-exclusifs, garantissant un droit d’usage et d’accès au plus grand nombre aux ressources communes est impérieuse. La biodiversité, l’eau, l’air, les orbites géostationnaires, les quais de pêche, les droits humains sont autant de communs dont les règles de gestion doivent être co-définies par les parties prenantes. Le commun doit être constitué et une question importante est celle de sa fabrique et de sa gestion.
Les communs, avant de relever de discours sont d’abord des pratiques sociales du faire en commun. A chaque fois qu’une communauté décide de gérer une ressource collective en mettant l’accent sur l’accès équitable, la durabilité, l’inclusivité, un commun émerge. Elinor Ostrom s’est posée la question de savoir comment un groupe d'acteurs qui sont dans une situation d'interdépendance pouvait s’organiser et se gouverner pour préserver la continuité d'avantages communs ; lorsqu'ils sont tous confrontés à la tentation d'agir de façon opportuniste. Les constats empiriques indiquent que des communautés, principalement en milieu rural, peuvent gérer les ressources naturelles de manière durable et que les relations sociales jouent un rôle important à cet égard. Le commun au sens de Hardin est envisagé comme une ressource non gérée, n’appartenant à personne. La tendance des politiques fut de considérer l’acception du commun de Hardin. Cependant, dans la pratique, un commun, ne consiste pas seulement en une ressource, mais en un système social vivant d’agents créatifs, une communauté, qui gère ses ressources en élaborant ses propres règles, traditions et valeurs. Cette vision n’est pas prisée par les économistes car elle déplace le débat en dehors du cadre théorique de l’Homo economicus, en faisant appel aux autres sciences humaines et sociales comme l’anthropologie, la sociologie, la psychologie ; mais surtout, elle rend difficile l’élaboration de modèles quantitatifs rassurants. Dans la réalité, lorsqu’il y a un nombre élevé de facteurs idiosyncratiques locaux, historiques, culturels qui rendent difficile la proposition d’une norme universelle standard, ceci contrarie la tentation nomologique de l’économie qui veut transformer toute régularité statistique, en norme. Les communs nomment un ensemble de valeurs sociales qui se situent au-delà du prix du marché et de l’appropriation privative. Ils reflètent des réalités informelles, intergénérationnelles, expérientielles, écologiques, qui ne peuvent être comprises uniquement par la théorie de l'acteur rationnel ou les récits néo-darwiniens de l'économie néolibérale.
Pourquoi il est important d’élaborer un langage des communs ?
Le langage des communs permet de nommer et d’éclairer les réalités des enclosures du marché et la valeur du faire en commun. C’est un instrument de réorientation de la perception et de la compréhension. Sans un langage des communs, les réalités sociales auxquelles ils renvoient resteront invisibles ou culturellement marginalisées, donc politiquement sans conséquences. Aussi, le discours sur les communs est un geste épistémologique qui permet de réintégrer des valeurs sociales, écologiques et éthiques dans la gestion de notre richesse commune. Cette langue permet de formuler des revendications politiques et des hiérarchies de valeurs. Elle permet aussi de nous extraire des rôles sociaux étriqués dans lesquels nous sommes enfermés (consommateur, électeur, citoyen).
Nous sommes gouvernés par un ordre du discours. Une expertise internationale qui fait système. C’est un matériau à dimension multiples (théories économiques, accords commerciaux, littérature managériale mainstream) qui relève d’un mélange de registre théoriques et systémiques. Des langages qui à travers des discursivités hétérogènes se reconnaissent et se renforcent. C’est ce que Foucault appelle une archive. A notre époque, une théorie philosophique puissante n’a pas plus d’effet qu’un mot d’ordre. Nous sommes gouvernés par un langage qui fait système, Pour sortir de ce langage et de la réalité qu’il crée, il est nécessaire d’élaborer celui d’une économie du vivant et de la production de communs, préludes à l’élaboration de ses pratiques de son éthique et de ses finalités. Une économie du vivant nécessite une refonte complète de l’économie comme pratique et ordre du discours. Il s’agit de reconstruire la discipline, ses fondements, sa pratique, son axiologie, ses finalités et de les intégrer dans la plus haute des finalités : celle de nourrir la vie.
[1] Données du Bureau of Labor and Statistics, (BLS) USA
[2] Air Canada a licencié 70 % de ses salariés. Air France a eu besoin d’une injection de 7 milliards d’euros de la part de l’Etat Français et Néerlandais pour faire face aux effets de la crise. L’Etat Allemand est entré dans le capital de la Lufthansa avec un investissement de 3 milliards d’euros.
[3] Voir David Graeber, Bullshit Jobs (2018), éditions les Liens qui Libèrent.
[4] La France a décidé d’une revalorisation salariale des personnels soignants dont on s’est rendu compte de l’importance de la contribution dans la crise sanitaire
[5] M. Bezos, le patron de Amazon dont la fortune pourrait dépasser 1000 milliards de dollars en 2026, d’après le média américain Esquire.