Formé à la Masia (académie du FC Barcelone), Keita Baldé Diao a explosé en Italie sous les couleurs de la Lazio Rome (D1). Aujourd’hui sous les couleurs de l’As Monaco (D1 France), l’international sénégalais n’exclut pas un retour en Espagne où vivent ses parents. Dans un entretien accordé à «AS», le joueur de 25 ans a affirmé son souhait de retourner au Barça, 9 ans après son départ de la Catalogne. Il est également revenu sur son quotidien avec le confinement, son passage en Italie, ses années de jeunesse, la rumeur Sadio Mané au Real Madrid, mais aussi son choix de défendre les couleurs de l’équipe nationale du Sénégal.
AS : Comment vivez-vous cette période de confinement?
Je viens de terminer l'entraînement. J'essaie de le prendre de la meilleure façon possible. C'est surréaliste, car personne n'y est habitué. Ici, les gens respectent très bien les règles imposées. Nous devons donc rester à la maison, faire des exercices.
Keita Baldé : Il vous arrive-t-il de quitter souvent la maison?
Je ne sors que pour aller au supermarché ou à la pharmacie. Je m'entraîne ici à la maison. Et en bas dans le garage, je fais des exercices de vitesse.
A quoi ressemble une journée en confinement?
Nous faisons des ateliers quand nous voulons. Ils nous envoient les exercices du lendemain. C’est très bien expliqué tous les soirs et je le fais toujours le matin. Nous avons un GPS connecté au mobile et ils surveillent l'intensité de nos activités.
Sentez-vous la solitude en ces moments?
Non, je suis en couple. Je suis avec mon fils de cinq mois et ma copine. Mes parents sont à Barcelone. Ils ne quittent pas la maison. Et pour le moment, tout le monde va bien.
Les clubs ont demandé aux joueurs de diminuer leurs salaires. Est-ce le cas à Monaco?
Pour le moment, nous avons réduit nos salaires de 30%.Tous les joueurs se sont rencontrés et nous avons décidé de faire ce geste. Le président l'a compris et nous a remerciés.
Pensez-vous que cet arrêt est profitable à certains clubs ?
Cette pause nous a tous blessés. Nous étions de bonne humeur avec le nouvel entraîneur. Maintenant, cette pause a tout changé. Mais nous ne sommes pas les seuls. Tous les clubs vont le sentir.
Les vacances de cette année sont menacées. Il vous arrive t-il d’y penser ?
Je ne sais même pas quoi penser. C'est spécial. Ils veulent finir la saison et cela devrait se faire, une fois que la maladie sera vaincue. Mais à l’heure actuelle, je ne sais pas ce qui sera fait.
Vous avez connu le derby de Rome avec deux buts lors de la victoire contre la Roma. Comment aviez-vous vécu ce moment?
C'est un sentiment unique. En plus, mon dernier derby à Rome avait coïncidé avec le dernier derby de Francesco Totti. Ce fut un moment spécial dans ma carrière.
Comment est le public de la Lazio?
Avec moi, il a été très bon. Les fans ont bien pris soin de moi. Je suis sorti de leur centre et j'ai explosé, même étant jeune. Je les respecte beaucoup et ils me le rendent bien.
Racontez-nous votre passage à l'Inter Milan.
C'est la beauté du football. Laissez de bons souvenirs et vous serez respecté. L'Inter a été une expérience courte, mais intense, avec beaucoup d'émotions. J'ai marqué le but qui avait qualifié l'équipe pour la Ligue des champions. C'était unique.
Derby de Rome ou de Milan, lequel vous préférez?
Celui de Rome est plus intense. Les gens jouent avec le cœur. C'est unique. Celui de Milan est plus glamour, car ce sont les deux grands en Italie, en comptant également la Juventus. C'est le derby de classe. Chacun a ses propres choses spéciales.
Vous êtes né en Espagne et vous avez opté pour le Sénégal. Pourquoi ce choix ?
J'ai décidé de jouer au Sénégal à cause des racines de mes parents. Je l’ai fait pour voir le sourire de mes parents, pour qu'ils se sentent plus fiers de moi. C’était le rêve de ma famille. Et c’est l'une des meilleures décisions que je n’ai jamais prises. Je n'ai jamais douté. Et chaque jour, je suis plus heureux. Rendre tant de gens heureux est une fierté.
Comment jugez-vous l’évolution de l’équipe nationale du Sénégal ?
Nous avons une grande génération, avec des jeunes talentueux. Nous sommes une grande équipe en Afrique et nous n'envions personne. Il faudra travailler pour que l'équipe nationale puisse ailler le plus loin possible dans les compétitions à venir.
Qu’est-ce que cela vous fait de jouer avec Sadio Mané ?
C'est un grand frère et il mérite le meilleur. Il est humble et personne ne lui a rien donné. Il mérite d'être là où il est aujourd'hui.
Pensez-vous qu’il va quitter Liverpool?
Pour vous dire la vérité, nous n'avons pas parlé de football. Je sais qu’il est très bien là-bas. L'entraîneur l'aime beaucoup. Quelque chose de très attirant doit lui venir pour qu’il quitte Liverpool. Il a beaucoup donné à ce club. Il y a peu d'équipes comme Liverpool.
Le Real Madrid est-elle la bonne équipe pour lui?
Cela dépend de beaucoup de choses. Je ne sais pas quelle est sa décision. Dans un an ou deux, il voudra peut-être changer. Et je ne pense pas qu'il veut être là toute sa vie. C'est un garçon intelligent et il sait ce qui est bon pour lui. Et il sait ce qu'il doit faire. Mais pour ce qui est de Madrid, de nombreux noms sont avancés.
Quels souvenirs gardez-vous de votre passage à l'académie des jeunes de Barcelone?
Je garde de très bons souvenirs. J’étais encore jeune et ça s'est très bien passé pour moi. J'ai eu une excellente formation au sein de cette académie. J’avais des coéquipiers comme Bellerín (Arsenal), Marc Navarro (Leganés), Grimaldo (Benfica), Samper (Vissel Kobe), Iniesta (Vissel Kobe). Que de très bons joueurs.
Souhaitez-vous évoluer un jour en Liga espagnole ?
C'est l'un de mes souhaits. J'ai pu jouer à l'Académie des jeunes du Barça. Et c'est l'un des meilleurs championnats au monde. J’aimerais bien y jouer un jour.
Peut-on s’attendre à un retour au FC Barcelone?
Bonne question, hein. Si Gerard Piqué devient président du club, je reviendrai. Cela dépend des circonstances. Je ne dirais pas non pour l'instant. Je ne te mentirais pas. J'y penserais et peut-être plus tard, je dirai non.
Comment Robert Moreno gère t-il le vestiaire de Monaco?
Il est venu avec des idées claires. Il a relancé un 4-3-3 et a utilisé chacun à sa place. De plus, il est «classe Barça». Et nous sommes très à l'aise avec lui.
Quels sont vos objectifs pour le reste de la saison?
Dans la situation que nous vivons, je n'ose pas me mouiller. Je pense que si la Ligue décide de la reprise du championnat, nous ne devrions pas nous fixer d'objectifs. Il faudra tout simplement jouer et à la fin, nous ferons le calcul.
Quelle est votre relation avec Cesc Fábregas, également un produit de La Masia ?
J'apprécie vraiment Cesc. Nous avons beaucoup de liens. Je pense que le Barça ne s’est pas bien comporté avec lui, car il est allé en Angleterre à 16 ans. Il a grandi à Arsenal, gagnant beaucoup de choses avec ce club. Et lorsque Barcelone est revenu à la charge, le club avait déjà les trois meilleurs milieux de terrain du monde (Xavi, Busquets et Iniesta). Il est revenu au club, mais a fini par rejoindre Chelsea. Il est maintenant ici à Monaco avec nous. C’est un exemple pour tout le monde.
On parle de Lautaro Martinez au Barça. Pensez-vous qu’il va quitter l’Inter?
J'aime beaucoup Lautaro. Il a joué avec moi l'année dernière et c’est joueur que j’apprécie énormément. Il est rapide et je le vois très loin dans sa carrière. Je vois qu'il est difficile pour l'Inter de le laisser partir. Mais je pense que le Barça devrait essayer de le faire signer. Mais ce sera compliqué, car l’Inter est dans une logique de bâtir une équipe pour tenter de prendre le titre à la Juventus.
Pourquoi les grands joueurs africains ont parfois des difficultés à convaincre quand ils jouent avec l'équipe nationale?
Il y a des choses qui vous limitent comme le terrain de jeu, l'organisation de l'équipe. Ce n'est pas facile. Si vous êtes habitué à l'Europe, il y a beaucoup de choses à prendre en compte. C’est notamment le ballon, la chaleur, le système
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PÉTALES DE SANG, DE NGUGI WA THONG'O
C'est un roman-fleuve de près de 500 pages, où il est question de beauté assassinée et de promesses non tenues dans le Kenya postcolonial. Son auteur Ngugi wa Thiong’o figure dans la liste des écrivains africains nobélisables
Au programme de la chronique littéraire de ce dimanche, Pétales de sang, un roman-fleuve de près de 500 pages, où il est question de beauté assassinée et de promesses non tenues dans le Kenya postcolonial. Son auteur Ngugi wa Thiong’o figure dans la liste des écrivains africains nobélisables.
Immense Ngugi wa Thiong’o
Romancier, homme de théâtre, essayiste, Ngugi wa Thiong’o est un auteur majeur des lettres anglophones d’Afrique de l’Est. Né en 1938 à Limuru, au Kenya, cet octogénaire a une trentaine de livres à son actif, dont seulement quatre romans et un recueil de nouvelles ont été traduits en français. C’est ce qui explique qu’il soit si peu connu dans le monde francophone. Mais comme le nom de Ngugi est souvent cité depuis quelques années pour le prix Nobel de littérature, on peut imaginer que son œuvre intéressera de plus en plus les éditeurs français, soucieux de répondre à la curiosité du grand public.
Bien qu’il vive en exil aux États-Unis depuis les années 1980, l’écrivain est resté proche de son pays et de l’Afrique sur le plan de l’imaginaire, puisant dans le passé et le présent de son continent les ingrédients de ses romans souvent militants et toujours puissamment évocateurs. Son grand livre Pétales de sang , roman au souffle épique, qu’il a publié en 1978, avant de quitter son pays pour de bon, ne déroge pas à la règle. L’ouvrage s’inscrit dans le projet ambitieux de l’auteur de rédiger en six romans une vaste fresque historique du peuple kikuyu, s’étendant de l’époque coloniale jusqu’après l’indépendance. Les trois premiers romans que l’écrivain avait fait paraître dans les années 1960-1970, avaient permis d’asseoir sa réputation d’écrivain engagé, peintre subtil des heurs et malheurs d’un peuple spolié par la colonisation de ses terres et de sa dignité.
Promesses non tenues dans le Kenya postcolonial
En campant son intrigue résolument dans la réalité postcoloniale, cette fois. Le Kenya qui fut une colonie de peuplement, a accédé à l’indépendance en 1963. Rendre aux populations leurs terres dont ils avaient été dépossédés pendant la colonisation était l’une des principales revendications des rebelles indépendantistes kényans. Dans Pétales de sang, Ngugi raconte comment, après l’indépendance, une bourgeoisie corrompue et avide de gains, a fait main basse sur le pays, préférant chausser les bottes du colonisateur plutôt que de procéder à des réformes foncières promises. Ce roman a une grande valeur documentaire, mais il reste avant tout une œuvre de fiction qui se distingue par sa structure narrative complexe, son contenu riche en analyses, introspections et métaphores.
Une structure narrative complexe
Ce récit est construit autour de ses quatre protagonistes, trois hommes et une femme. Un maître d’école en proie à des angoisses existentielles, un militant syndicaliste marginalisé, une prostituée rejetée par le clan des profiteurs qu’elle a rejoint et un ancien combattant qui a perdu une jambe dans la lutte pour l’indépendance du pays et réduit aujourd’hui à la mendicité. Le roman s’ouvre sur leurs arrestations.
Suspectés d’avoir participé à l’incendie de la brasserie du village qui a causé la mort de ses propriétaires, ce quatuor improbable est longuement interrogé par la police. Dans leurs récits se mêlent à l’Histoire avec un grand « H », des histoires intimes d’amours, de frustrations et de déchirement. Ce sont autant de miroirs dans lesquels se reflète l’évolution des forces sociales à l’œuvre dans le village ficitf d’Ilmorog où se déroule l’intrigue, avec en arrière-plan une nouvelle classe de propriétaires africains qui soumet le peuple à une exploitation de plus en plus féroce.
On l’aura compris. Il s’agit d’une allégorie. Dans les interstices des récits que racontent les protagonistes à la police, se dessine le portrait du Kenya contemporain.
Symbolique des « Pétales de sang »
C’est d’autant plus habile que, comme le rappelle Denise Coussy, la grande spécialiste des littératures d’Afrique, tout le roman est placé « sous la symbolique de la fleur aux pétales de sang – cette plante traditionnelle dont on faisait une boisson forte qui inspirait les chanteurs, les poètes et les devins de jadis et, qui maintenant, est devenue un breuvage nocif vulgairement commercialisé ».
N’est-ce pas une belle manière de symboliser la beauté assassinée et la dérive spirituelle de tout une société, qui sont au cœur de cette épopée kényane signée Ngugi wa Thiong’o ?
Pétales de sang, par Ngugi wa Thiong’o. Disponible aux éditions Présence Africaine.
«LA POLÉMIQUE QUI S’EST INSTALLÉE SUR LA PLACE PUBLIQUE NE NOUS SURPREND GUERE»
Abdoul Aziz Diop, coordonnateur du Forum Civil a jeté un regard sur le débat qui a cours sur l’achat et le convoyage des vivres destinées aux populations impactées par le COVID19.
Abdoul Aziz Diop Coordonnateur du Forum Civil a jeté un regard sur le débat qui a cours sur l’achat et le convoyage des vivres destinées aux populations impactées par le COVID19. « La polémique qui s’est installée sur la place publique ne nous surprend guère » a-t-il soutenu, avant de rappeler les différentes alertes lancées par le forum civil, pour éviter la situation d’aujourd’hui
Abdoul Aziz Diop Coordonnateur du Forum Civil, n’a pas fait dans la dentelle pour analyser la situation globale du plan de riposte contre le COVID-19, par l’Etat du Sénégal. Après avoir rappelé les alertes lancées dès le début, il soutient, «la polémique qui s’est installée sur la place publique ne nous surprend guère».
Selon lui, le forum civil a été l’une des premières organisations de la société civile à avoir accepté l’invitation ou la main tendue du Chef de l’Etat, aux forces vives de la nation, pour faire face au COVID-19. Dès l’apparition du premier cas, le forum civil a eu à formuler un certain nombre de recommandations à l’endroit des autorités, notamment la fermeture des frontières, pour éviter la propagation des cas importés.
Ladite mesure a été prise tardivement mais dit-il, le forum civil avait alerté à temps. Quand le Président a annoncé des mesures exceptionnelles pour faire face au COVID-19, notamment en terme de riposte et de solidarité, Abdoul Aziz Diop déclare que le forum civil avait applaudi des deux mains. Cependant, en tant que structure de veille et d’alerte, il avait alerté très tôt sur d’éventuelles dérives, qui pourraient survenir dans l’opérationnalisation de ces différentes mesures.
C’est ainsi qu’il avait demandé que le plan d’investissement d’urgence de la santé et de l’action sociale puisse être disponible et rendu public. Il avait demandé à ce que les fonds collectés au niveau du Ministère de la Santé soient reversés au Ministère du Budget pour plus de traçabilité, ce qui a été fait. Il s’y ajoute la demande d’encadrement des marchés liés au COVID19, d’autant qu’avec la loi d’habilitation ces marchés n’obéissent plus aux critères du code des marchés publics. Il souligne que c’est pourquoi, le souhait du forum civil est que ces marchés obéissent aux critères de bonne gouvernance, même s’ils sont exempts du code des marchés publics pour non seulement plus d’impact, mais aussi qu’ils puissent atteindre les objectifs fixés. Mais malheureusement regrette-t-il, la polémique s’est installée sur la place publique, et il s’agit d’un débat inopportun, indécent et qui pouvait être évité. Si cette situation s’est créée renseigne-t-il, « c’est parce que nous n’avons pas été entendus et les leçons qu’on peut en tirer sont multiples.
Le plus important est que toutes les parties prenantes tirent les leçons de cette situation, pour lever cette rupture de confiance, ces suspicions, ces présomptions. Ce que nous attendons des autorités, surtout de celles qui ont en charge l’opérationnalisation des mesures, c’est surtout la transparence, la redevabilité, éviter la polémique, qu’elles soient plus proactives. De cette façon, ces autorités pourront rétablir la confiance entre les acteurs.
En effet dans les marchés qui ont été attribués, il y a des présomptions de conflits d’intérêts. Ici au Sénégal, il n’y a pas de loi sur les conflits d’intérêts et le forum civil l’a toujours réclamée, mais l’éthique et la morale sont au-dessus des lois. Tous ceux qui interviennent dans la gestion de ces fonds doivent avoir en bandoulière l’éthique individuelle de conviction et collective de responsabilité à la fois, pour en faire en sorte que tous les marchés obéissent aux critères de bonne gouvernance ».
«L’ACCESSOIRE EST EN TRAIN DE PRENDRE LE DESSUS SUR L’ESSENTIEL»
Aux yeux du coordonnateur adjoint du forum civil, force est aussi de constater que l’accessoire est en train de prendre le dessus sur l’essentiel. Selon lui, l’essentiel est de renforcer cet élan de solidarité national, de rétablir la confiance, de mobiliser toutes les énergies autour de la riposte surtout face à cette recrudescence des cas communautaires, qui devient de plus en plus inquiétante. L’essentiel c’est d’apporter une riposte énergique pour endiguer cette pandémie et que l’Etat mette à la disposition des populations des intrants de qualité pour faire face, surtout pour accompagner les gestes barrières, à travers la disponibilité de gants, de masques, les gels hydro alcooliques, d’autant plus que cette guerre se gagne d’abord sur le terrain de la prévention.
Pour lui, c’est là où le débat doit se situer aujourd’hui. Sur la question de la transparence Abdoul Aziz Diop rappelle que le forum civil avait proposé la mise en place d’un comité de pilotage indépendant et inclusif, composé des représentants de l’Etat, de l’Assemblée Nationale, de la société civile, du secteur privé et même de la presse et qu’il puisse piloter toutes les opérations liées au COVID-19. Il s’y ajoute d’autres recommandations par rapport au ciblage des bénéficiaires de ces vivres. Il s’agit entre autres de faire en sorte que tous les membres, dans un souci d’équité et pour éviter les conflits d’intérêts ou les passes droits, ne soient pas bénéficiaires directs ou indirects de ces vivres ou de l’appui de l’Etat envers les couches vulnérables.
Pour lui, il y a des couches vulnérables de manière conjoncturelle, mais qui sont fortement impactées par le COVID-19, comme les sénégalais qui sont dans l’informel, qui vivent dans des secteurs précaires et qui ont perdu leur emploi à cause de l’état d’urgence ou du couvre-feu. Il faut mener une réflexion pour aller dans le sens de la prise en charge de cette catégorie sociale qui vit cette situation dans la dignité. Pour lui, il est évident que la demande dépasse largement l’offre, d’où la nécessité de faire en sorte que le ciblage se fasse sur des principes très clairs.
De l’avis d’Abdoul Aziz Diop l’après COVID-19 devra aussi être l’occasion de s’interroger sur l’efficacité et l’impact des bourses de sécurité familiale. Certains en bénéficient depuis 6-7 ans et qui sont toujours dans cette base de données alors que l’Etat devrait réorienter cette politique sociale pour l’autonomisation afin que ces populations puissent sortir de la pauvreté, de la vulnérabilité et avoir des moyens de subsistance.
par Jean-Baptiste Placca
L'INCAPACITE DE L'AFRIQUE À TIRER LE MEILLEUR DE SES ÉLITES
Il faut prendre congé de la médiocrité, et laisser l’excellence se saisir des commandes du gouvernement de l’Afrique, pour en finir avec ce qu’il faut bien appeler un état de déclin permanent !
Dans l’actualité, cette semaine, deux noms inspirent une réflexion sur l’incapacité de l’Afrique à tirer le meilleur de ses élites : Tidjane Thiam, une des quatre personnalités désignées par le président Ramaphosa pour piloter les relations avec les partenaires financiers de l’Afrique ; et Edem Kodjo, ancien secrétaire général de l’OUA, décédé le 11 avril. Pourquoi ces deux hommes ?
Bien évidemment, la valeur des trois autres membres du quatuor n’est pas en cause. Mais les profils de Kodjo et de Thiam parlent davantage aux auditeurs de notre microcosme franco-africain. Tidjane Thiam est polytechnicien. Avec un parcours brillant, parsemé de quelques injustices, mais il a toujours su faire ses preuves. Edem Kodjo est énarque, sujet d’élite brillant, ancien administrateur de Radio France, et sans doute un de ces Africains (avec Babacar Ndiaye), auxquels la génération des Ngozi Okonjo-Iweala, Donald Kaberuka, Trevor Manuel et Tidjane Thiam, pouvait, dans les années 80, vouloir ressembler.
Edem Kodjo a marqué l’histoire du continent, par sa vision prospective, audacieuse. Peut-être même l’Afrique n’en serait-elle pas à quémander, aujourd’hui, des moratoires, si elle avait suivi, dès 1980, « son » Plan d’Action de Lagos. Il n’est cependant jamais parvenu au niveau d’où il aurait pu donner toute la mesure de sa réelle valeur, car ses erreurs lui ont été beaucoup moins pardonnées qu’à d’autres.
En dépit d’un premier mandat convaincant, il a été privé d’un second, à l’OUA, par pure mesquinerie nationale. Il traversera l’exil avec l’aisance insolente de celui qui a tout réussi. L’économiste camerounais Célestin Monga, qui l’avait pour mentor, le décrivait alors comme un : « Souverain-né, (…) qui, à 49 ans, donnait l’impression d’avoir le présent, le passé, et même l’avenir derrière lui ».
Qu’a donc fait le continent de cette brillante élite ?
Dans Redemption Song, qui vaut testament, Bob Marley se demandait : « Combien de temps il allait encore nous falloir laisser démolir nos prophètes, avant de réagir ». A Zürich, Tidjane Thiam a été traîné dans la boue. Et l’Afrique est restée muette. Il a, certes, par ses résultats, imposé le respect, mais au prix de quels sacrifices personnels ! En 2002, on en parlait comme d’un possible ministre de Jacques Chirac, mais il n’en sera rien. N’en pouvant plus du plafond de verre, il quitte la France pour la Grande-Bretagne, où il devient, vite, patron d’une des plus grandes compagnies d’assurances au monde. Ce fut, ensuite, le Crédit Suisse, qu’il vient de quitter, malgré lui, après des résultats pourtant éclatants. Et voilà que, soudain, tout le monde se met à préciser qu’il est franco-ivoirien. Soit ! Mais Cyril Ramaphosa l’a sollicité pour ce qu’il est, fondamentalement : un Africain ! De grâce, qu’on le laisse à l’Afrique !
N’est-il pas tout simplement un citoyen du monde ?
Si l’Afrique avait été cette nation solide dont rêvaient George Padmore, Marcus Garvey et autres Kwame Nkrumah, Tidjane Thiam n’aurait jamais eu besoin d’aller travailler à Londres ou ailleurs. Les meilleurs Américains ne sont pas en Europe, pas plus que les meilleurs Asiatiques ne sont en Europe. Et les meilleurs Botswanais sont au Botswana, pays qui fait bonne mine, sur le continent. Et avec ses richesses naturelles, sa jeunesse, et ses élites, brillantes et autrement plus nombreuses que les quatre aujourd’hui portés aux nues, l’Afrique a les moyens de prospérer, sans avoir besoin ni d’aumône ni de maîtres à penser.
Il faut juste prendre congé de la médiocrité, et laisser l’excellence se saisir des commandes du gouvernement de l’Afrique, pour en finir avec ce qu’il faut bien appeler un état de déclin permanent !
FRAPP TRAINE MANSOUR FAYE ET DIOP SY DEVANT L’OFNAC
D’ores et déjà, le célèbre activiste a saisi hier l’Ofnac d’une lettre de dénonciation contre le ministre et beau-frère du Président Macky Sall, Mansour Faye et le député et homme d’affaires Diop Sy.
Le Front pour une Révolution anti-impérialiste Populaire et Républicaine (Frapp) a déposé hier sur la table de l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (Ofnac) une dénonciation contre le ministre du Développement Communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, Mansour Faye et le député Diop Sy pour conflit d’intérêts et délits de favoritisme.
Les explications fournies par le ministre Mansour Faye pour se dédouaner des faits qui lui sont reprochés dans le cadre de l’achat et du transport des vivres destinés aux ménages vulnérables n’ont pas adouci les membres du mouvement Frapp France Dégage. Guy Marius Sagna et ses camarades ont décidé d’engager le combat judiciaire pour tirer cette affaire au clair.
D’ores et déjà, le célèbre activiste a saisi hier l’Ofnac d’une lettre de dénonciation contre le ministre et beau-frère du Président Macky Sall, Mansour Faye et le député et homme d’affaires Diop Sy. Il soupçonne ce duo de faits qui pourraient être constitutifs d’un conflit d’intérêts et du délit de favoritisme dans certains marchés publics. «Ces faits concernent le député Demba Diop Sy d’Urbaine d’Entreprise (Ude), Directeur Général de ladite société de droit sénégalais fondée en 1997, titulaire d’une partie du marché en cours d’exécution relatif à l’acheminement des denrées alimentaires, dans le cadre du volet alimentaire du programme force covid-19, et Mansour Faye, ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale, et territoriale, responsable du programme», explique Frapp dans sa missive déposée sur la table de Seynabou Ndiaye Diakhaté (présidente de l’Ofnac). «Cette situation manifeste de conflit d’intérêts est totalement interdite par les règles aussi bien nationales qu’internationales relatives à l’éthique, la transparence et la déontologie dans les marchés publics.
Par ailleurs, il s’agit d’une violation de la loi. Une telle pratique viole l’article LO.163 du Code électoral et l’article 113 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui précisent que le mandat du député est incompatible avec les fonctions de chef d’entreprise», souligne le mouvement Frapp qui espère que ces manquements à la passation des marchés relevant de la lutte contre le Covid-19 vont faire l’objet de poursuites sur le fondement du délit d’octroi d’avantages injustifiés plus connu sous le nom de délit de favoritisme.
Guy Marius Sagna et ses camarades comptent rester à la disposition de l’Ofnac pour compléter ces informations.
«SOIT C’EST LE PORT DU MASQUE, SOIT C’EST LE CONFINEMENT»
Le colonel Babacar Faye, chef de service du laboratoire de biologie médicale et moléculaire à l’hôpital militaire de Ouakam est formel
Alors que le Sénégal fait face à une nouvelle dynamique dans la lutte contre le Covid19 avec 30 cas communautaires, le colonel Babacar Faye, chef de service du laboratoire de biologie médicale et moléculaire à l’hôpital militaire de Ouakam est formel. Pour lui, soit c’est le port du masque, soit c’est le confinement
Il n’y a plus d’autres alternatives dans la lutte contre le Covid-19 au Sénégal avec l’ascension fulgurante des cas communautaires qui touche en plus plusieurs régions du pays. Du moins, c’est ce que laissent entrevoir les propos du colonel Babacar Faye qui pense que les Sénégalais n’ont plus le choix. «Soit c’est le port du masque, soit c’est le confinement», soutient-il tout en ajoutant qu’il n’y pas d’autres solutions.
Sa parole faisant foi dans le domaine médical, il a estimé que tant que les personnes continuent de circuler sans masque, il y a danger. Il pense en effet que notre manière de vivre peut favoriser la propagation du Covid-19, si les gens ne respectent pas les gestes barrières. C’est pourquoi, insiste-t-il, les gens doivent impérativement rester chez eux.
Par ailleurs, sur la typologie des masques, il a souligné qu’il faut un certain temps pour faire l’évaluation et juger de l’efficacité des masques en tissu par exemple. «Mais pour moi, les porter est un moindre mal», indique colonel Babacar Faye.
QUAND DES SENEGALAISES BRISENT LES TABOUS
L’arbitrage, jadis chasse gardée des hommes, peut se conjuguer désormais au féminin au Sénégal ; et les filles gambadent sur les pelouses derrière les hommes et les dames en «culottes courtes».
L’arbitrage, jadis chasse gardée des hommes, peut se conjuguer désormais au féminin au Sénégal ; et les filles gambadent sur les pelouses derrière les hommes et les dames en «culottes courtes». De Fatou Gaye à Florence Biagui, en passant par Ndèye Fatou Sèye, Fadouma Dia et Fatou Thioune, elles sont de plus en plus nombreuses sur les pelouses. Mais la place qu’elles sont en train de conquérir ne leur a été pas donnée sur un plateau d’argent. Au contraire ! Elles ont franchi le cap en brisant des barrières de discrimination, avec une grande force de caractère qui les a aidées à imposer le respect.
«lorsque je devais arbitrer la première finale de la Ligue professionnelle opposant la Linguère de Saint-Louis et le Casa Sports, en 2009, tout le monde disait que le président de la Commission centrale des arbitre avait pris des risques en me désignant. En plus, nous étions un quatuor féminin. Jusqu’à l’échauffement, le jour du match, certains ont continué à contester le choix», confie Fadouma Dia. Du temps a passé.
L’ancienne arbitre internationale a fait du chemin. Devenant même, depuis 2017, inspectrice et assesseure à la Confédération africaine de football (Caf). Le sexisme et la misogynie qu’elle a vécus lors de ce Linguère-Casa n’est plus qu’un mauvais souvenir qui la fait même sourire.
La discrimination, les stéréotypes n’ont pas trop duré. «A la fin du match, la Linguère a gagné (aux tirs au but, Ndlr). Le lendemain, tous les joueurs ont parlé de moi et la Radio télévision sénégalaise (RTS) a fait un portrait de moi. Feu Bocandé m’a aussi félicité», se rappelle t-elle. Aujourd’hui, après dix ans à courir sur les terrains, Fadouma Dia continue le combat pour une plus grande féminisation du monde du ballon rond. Elles sont désormais 150 femmes qui ont intégré le milieu soit par «amour», ou parce que «convaincues par d’autres», selon le président de la Commission centrale des arbitres, Amadou François Guèye qui cherchent ainsi à faire voler en éclat les barrières du milieu de l’arbitrage. Certaines sont même allées loin et se sont installées sur la scène continentale. L’une d’elles, Fatou Thioune, également sergent de l’Armée sénégalaise, rappelle : «J’ai arbitré mon premier match international en 2013, lors des éliminatoires de la Coupe d’Afrique féminine. C’était Maroc-Algérie.
Mon baptême du feu. Ce n’était pas facile, mais je me suis donnée à fond. J’ai montré aux gens que je sais faire ce qu’on m’a demandé. J’ai fait un bon match.» Les difficultés ne manquent pas par moment. Mais dans l’arbitrage féminin, on a compris que s’imposer sur un terrain de foot, c’est d’abord une question de personnalité.
Pour Fadouma Dia, c’est même «la principale astuce pour s’en sortir. L’arbitrage, c’est le domaine où la personnalité s’exprime à fond. Quand tu es arbitre, tu es le maitre du terrain. C’est à toi de t’imposer. La dernière décision te revient». L’exercice n’est pas facile. Face aux stéréotypes qui tombent des gradins, elles sont exposées et parfois atteintes dans leur personnalité. Du genre «Retourne à côté de ton mari et de tes enfants, ici ce n’est pas ta place». Ou encore «C’est une femme ! Elle ne peut connaître les lois du hors jeu !». «En tant que femmes, on est parfois exposées, mais ça ne peut pas nous décourager. C’est le métier qu’on a choisi. Quand on a du caractère, on arrive à faire fi de tout cela et imposer notre autorité. A faire les matchs correctement », explique Fatou Thioune.
Joueur de l’Asc Pikine, Chérif Diallo trouve que les femmes veillent toujours à prendre leurs distances dans un terrain. «Elles ne veulent pas se familiariser avec les hommes. Elles pensent que nous allons en profiter pour leur manquer de respect. C’est pourquoi elles sont rigoureuses et fortes sur un terrain». Refuser la familiarité, c’est un moyen d’élever des murs qui instaurent le respect. Entraineur adjoint de l’Us Ouakam, Demba Bâ s’habitue ainsi à voir des femmes diriger son équipe. Pour lui, il n’y a rien de plus normal. «En un moment, les femmes étaient rangées dans une catégorie à part. Hors du football. Mais il y a une évolution.
L’arbitrage est un métier. Si la femme n’a pas de caractère, elle ne peut l’exercer. Maintenant que le milieu leur est ouvert, on se rend compte qu’elles font un bon travail. Je n’ai aucun doute dessus», laisse-t-il entendre.
L’HONNEUR DU SIFFLET SENEGALAIS
L’arbitrage au féminin continue de faire son bonhomme de chemin. Aujourd’hui, toutes les compétitions sportives sont à l’arrêt à cause de la pandémie du Covid-19, mais chaque week-end, elles descendaient sur le terrain, désignées par la Commission centrale des arbitres (Cca) pour officier dans les différents terrains du Sénégal. De la Ligue 1 au National. «L’arbitrage féminin a évolué. Il fut un temps où cela s’arrêtait à Dakar et à Saint-Louis. Maintenant, dans toutes les régions, on compte des filles ou des femmes qui sont dans l’arbitrage et qui ont un très bon niveau. Dont des internationales qui viennent des régions de l’intérieur du pays. Il y a quelques années, c’était inimaginable», souligne le président de la Cca, Amadou François Guèye. Après avoir tenu le haut du pavé au niveau national, les arbitres sénégalaises se sont frayées un chemin au niveau international. On les retrouve dans les grandes compétitions.
Fadouma Dia, par exemple, a fait les Jeux africains en 2007 (Algérie), les Jeux olympiques de 2008 (Pékin), la Coupe d’Afrique en Guinée Equatoriale (2008), mais aussi le Mondial féminin U20 en 2012 (Japon), sans compter la Coupe d’Afrique des Nations féminine de football en 2010 (Afrique du Sud). Mieux, c’est elle qui a «sifflé» la finale Nigéria-Guinée Equatoriale lors de cette compétition.
Fatou Thioune affiche aussi une belle carte, entre les matchs de la Caf et de la Fifa. «L’arbitrage des femmes se passe très bien. La preuve, il n’y a pas une seule compétition africaine où nos femmes ne sont pas désignées. Ça prouve la bonne santé de l’arbitrage sénégalais, particulièrement chez les femmes», indique le président de la Cca. Les femmes font désormais partie intégrante de l’arbitrage sénégalais après avoir surmonté un tas d’obstacles. Et pour l’ancienne arbitre internationale Fadouma Dia, leur avancée est irrésistible : «J’ai une très grande satisfaction parce qu’au début, nous n’étions pas nombreuses. Et là, on a non seulement un nombre important d’arbitres femmes, mais je vois que la relève est bien assurée. Je leur demande juste de persévérer». Fatou Thioune, non plus, ne cache pas sa satisfaction à l’endroit de ses sœurs. «On a commencé à intégrer les filles dans les matchs des hommes et cela montre que nous sommes en train de faire un excellent travail. C’est une fierté», lance t-elle. C’est pour dire que les femmes font aussi l’histoire du football sénégalais. Même si les stéréotypes n’ont plus la peau dure.
Sept internationales sur 150
Au rayon des arbitres femmes, on en 150 femmes en activité au Sénégal. Dont 7 internationales (3 centrales et 4 assistantes). Le président de la Commission centrale des arbitres, Amadou François Guèye, souligne que ce nombre devrait s’améliorer encore. «Ce n’est pas définitif. Nous venons de terminer les examens et d’autres femmes vont se joindre à cette liste». Des arbitres dont la qualité s’améliore et qui commencent à intégrer le gotha international du sifflet. Une reconnaissance qui montre leur qualité indiscutable. Cela peut cependant s’améliorer, car «c’est la Caf et la Fifa qui gèrent le choix des arbitres pour les matchs internationaux. Mais, les femmes font beaucoup de matchs locaux dans tous les championnats». Aussi bien en Ligue 1 qu’en Ligue 2 et les championnats amateurs. Une arbitre comme Fadouma Dia s’est imposée sur le plan international et alignée toutes les compétitions, allant des Jeux africains à la Can, voire la Coupe du monde féminine de football.
LA POLICE INTERPELLE 4 INDIVIDUS EN POSSESSION DE 135 KG DE CHANVRE INDIEN A TIVAOUANE…
Malgré le Covid-19 qui perturbe, mobilisant toutes les forces, y compris celles de défense et de sécurité pour bouter la pandémie hors du Sénégal, toujours sous état d’urgence assorti d’un couvre-feu, la vigilance des agents de sécurité ne faiblit pas.
Malgré la Covid-19 qui perturbe tous les agendas, mobilisant toutes les forces, y compris celles de défense et de sécurité pour bouter la pandémie hors du Sénégal, toujours sous état d’urgence assorti d’un couvre-feu de 20h à 6h, la vigilance des agents de sécurité ne faiblit pas. C’est ainsi que, dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue sur l’étendue du territoire national, la Direction de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (DOCRTIS) a opéré une importante saisie de chanvre indien à Tivaouane.
En effet, le 16 avril 2020, «les éléments, exploitant une information, ont interpellé quatre individus dans la forêt de Ngadiam, trouvés en possession de 135 kilogrammes de chanvre indien de variété dite «verte». Par ailleurs, deux véhicules, usités pour le transport, ont été également immobilisés. Ils ont été placés en garde à vue, la drogue consignée aux fins de scellé», informe un communiqué du Bureau des relations publiques de la Police nationale.
… ET SAISIT 7,625 KG DE HASCHICH A SALY
Déjà une semaine plus tôt, le jeudi 09 avril 2020, les éléments du Commissariat Urbain de Saly Portudal, «exploitant des informations faisant état d’un vaste réseau de trafic de stupéfiants, ont interpellé, cinq (05) individus, trouvés en possession de 7,625 kilogrammes de Haschich. Une enquête a été ouverte aux fins de démanteler d’autres réseaux similaires», ajoute la source.
LE MAIS…OUI DES SENEGALAIS
La généralisation du port du masque lancée hier, vendredi, par le ministre de la Santé et de l’action sociale vient renforcer le dispositif de prévention dans la lutte contre le nouveau coronavirus
Le ministre de la Santé et de l’action sociale a annoncé hier, vendredi 17 avril, la généralisation du port de masque dans les lieux à grand rassemblement comme les marchés, dans les transports en commun entre autres pour amoindrir les risques de contamination du coronavirus au sein de la population. Selon Abdoulaye Diouf Sarr, les Sénégalais doivent se préoccuper davantage de leur santé. Toutefois, au sein de la communauté, même si on apprécie le message, la majorité est confrontée à des moyens pour l’acquisition de masques.
Dans les rues de Dakar, chacun essaie tant bien que mal de se protéger de la maladie à Covid-19. Si certains utilisent des masques médicaux, d’autres versent dans l’artisanat local. Cependant, des gens qui n’ont pas les moyens de s’en procurer utilisent des foulards pour se couvrir la bouche et le nez. La généralisation du masque lancée hier, vendredi, par le ministre de la Santé et de l’action sociale vient renforcer le dispositif de prévention dans la lutte contre le nouveau coronavirus. Avec la propagation des cas issus de la transmission communautaire, le port de masque sonne comme une solution pour stopper la chaine de contamination. Un message partagé par la population tout en émettant cependant des réserves.
Au marché Castor, Fatoumata Diallo trouvée devant son étal est pour cette mesure : « Avant même la sortie du ministre, nous utilisions les masques pour nous protéger de la maladie. Nous sommes les plus exposés du fait que nous recevons toutes sortes de clients ». Et de poursuivre : « là où le bât blesse, c’est la qualité des masques. Au marché, il y a des vendeurs de masques mais à peine les met-on qu’ils se déchirent sur nous. Les moyens pour s’en procurer le bon, nous n’en avons pas, car déjà on peine à vendre nos produits pour nourrir notre famille et le ministère nous impose le port du masque».
Alioune Badara Sylla est du même avis que Fatoumata Diallo. Toutefois, selon lui, la santé n’a pas de prix et il faut à tout prix suivre les recommandations du ministre de la Santé et de l’action sociale du Sénégal. « Nous sommes en période d’épidémie. La maladie est partout et peut attraper n’importe qui. Il faut suivre les recommandations des autorités sanitaires pour échapper au coronavirus. En plus, il y a des masques qui sont fabriqués au Sénégal par nos artisans et qui ne coûtent pas cher et sont réutilisables. Je pense que tout un chacun doit faire le sacrifice de se protéger même si les temps sont durs».
Au niveau du transport, les gens portent de plus en plus de masques. Pour les conducteurs, il reste une obligation sous peine d’amende par les forces de l’ordre. Pour Salif Diagne, un homme à la cinquantaine trouvé dans une des superettes de la place, le Sénégalais est de nature très têtue, il banalise tout ce qui lui arrive. « Depuis la déclaration de la maladie, les autorités sanitaires alertent sur une aggravation de la contamination. Beaucoup n’y croyaient pas et ont refusé de se soumettre aux recommandations du ministère de la Santé. Aujourd’hui, le nombre de contaminés ne cesse de croitre et encore des gens refusent de porter le masque prétextant qu’ils n’ont pas les moyens de s’en procurer. Le gouvernement doit être ferme et sanctionner les résistants sinon la chaine de contamination va s’allonger et il sera difficile pour le Sénégal de tirer la tête de l’eau ».