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18 juillet 2025
Par M. Tahir NDIAYE
UNE HECATOMBE EFFROYABLE !
Tous les spécialistes de l’économie des Transports aériens sont aujourd’hui unanimes et terrifiés à constater, dans une totale impuissance, la catastrophe effroyable du tsunami économique qui s’est abattu sur le secteur aérien du fait du covid-19
Tous les spécialistes et analystes de l’économie des Transports aériens, toutes les Organisations professionnelles dédiées (OACI, IATA, ACI/CIA, Funuap, etc…), tous les Etats du monde, comme les Organisations multilatérales, sont aujourd’hui unanimes et terrifiés à constater, dans une totale impuissance, la catastrophe effroyable du tsunami économique qui s’est abattu soudainement sur le secteur aérien international, après juste un mois et demi de ravage de la pandémie mondiale du Covid 19. Nul doute, c’est toute l’économie mondiale des transports aériens, toute la configuration et l’architecture de cette industrie internationale qui se trouvent et se trouveront davantage chamboulées, sans considération de la taille des structures qui y opèrent, des statuts juridiques qui encadrent leurs activités, de la sophistication de leurs organisations et de leur management, des alliances stratégiques, des volumes des marchés, du flux des trafics, des flottes d’avions, des structures des réseaux, etc…
C’est le chamboulement total. Il faut le dire sans fard, c’est tout un monde qui chavire, qui s’effondre… entrainant une hécatombe jamais connue par le passé. Un vieux monde nous quitte. Et comme toujours, Eternelle Transcendance et Impérieuse Loi Divine, Vie et Mort, Mort et Vie, alternent et s’imbriquent, rythmant le cours de l’Histoire, pour conduire les sociétés humaines dans des évolutions et des mues sans fin. Quel monde du transport aérien en naîtra-t-il ? A l’échelle internationale ? En Afrique ? Dans notre sous-région Afrique de l’Ouest ? Qui peut dire ? une certitude toutefois, un autre monde sera… et tout en pointillé, devinons-le.
Le retour de l’Etat régalien, le seul sauveur…
Le seul sauveur… Je ne crois pas que, sans intervention massive, vigoureuse et volontaire des Etats régaliens aucune compagnie aérienne du monde, publique ou privée puisse se remettre de ce tsunami. Il est impossible dans cette crise, et aussitôt après, qu’avec les seules dynamiques propres et internes de l’économie des transports aériens, une auto régulation autonome puisse se faire. Il est constant de constater que depuis la dernière guerre, les marges internes dans les transports aériens ont toujours été faibles, incapables par elles-mêmes de générer et d’assurer seules, sans des transferts extérieurs, les massifs investissements capitalistiques que requiert le secteur. Le Premier ministre français vient d’annoncer la couleur en affirmant que son pays n’hésitera pas à recourir au subterfuge de la renationalisation par l’Etat d’Air France, pour son sauvetage express de la crise actuelle. Ses pairs européens ébauchent des plans de même nature. L’union européenne vient de lever une sévère contrainte budgétaire pour laisser plus de marge à ses Etats membres afin davantage pouvoir s’endetter et se doter ainsi plus de moyens de faire face à la terrible crise économique qui va survenir. Une toute dernière information tombe pour apprendre que le gouvernement italien vient de renationaliser Alitalia. Tout le monde a en souvenir aussi le précédent américain, lors de la crise financière de 2007-2008, qui avec de colossales injections directes de capitaux de l’Etat fédéral et de la Federal Reserve Bank ont pu permettre de sauver les banques américaines privées du naufrage total. Bis repetita 12 ans après, le Président Trump, cette fois encore, n’hésitera pas à voler au secours des compagnies aériennes privées par des injections massives de capitaux. Et aujourd’hui toujours, même l’ultra- libérale IATA ne voit pas d’autres voies possibles si ce ne sont les recours aux interventions publiques des Etats. La question immédiate et essentielle qui se pose est la suivante : sera-ce suffisant pour sauver les meubles ?
Et quel sort pour l’Afrique de l’aérien, dans ce chamboulement par le Covid 19 ?
Comme toujours, notre continent vit en décalé le rythme de l’économie mondiale. Les soubresauts l’atteignent en seconde ou troisième vague, et parfois même quatrième vague ou plus avec des ravages incommensurables compte tenu de l’indigence de nos moyens. L’économie des transports aériens dans le continent est extrêmement faible, peu de ses compagnies aériennes peuvent se prévaloir de la taille minimale pour exister dans le marché mondial. South Africa Airways (SAA), pratiquement dans une mort clinique, risque de ne plus se relever. Kenya Airways, déjà très fragilisé par une récente restructuration, risque de retomber dans les grands déséquilibres qui l’avaient plombée. Quant à Egyptair et Royal Air Maroc, sans intervention importante et directe de leurs Etats respectifs, elles ne pourront reprendre ne serait-ce que la moitié du niveau de leurs activités récentes.
Seule Ethiopian Airlines, qui est la 1ère compagnie continentale, fierté actuelle de l’Afrique, peut espérer pouvoir faire face à la situation certes avec difficulté, vu son histoire, ses expériences passées, son management et sa taille relative. C’est assurément un grand défi aujourd’hui pour sa Direction actuelle. Et celui-là n’est pas gagné d’avance. Notre sous-région Afrique de l’Ouest ne présente pas une meilleure figure. Le Nigéria de 203 millions d’habitants, jalousement protecteur de son marché intérieur et d’un trafic captif, encloître des compagnies aériennes privées menées par des managements hasardeux et incertains. La crise actuelle en balayera beaucoup, et l’Etat fédéral tentera d’en sauver un certain nombre. La partie n’est pas non plus gagnée là aussi. Les autres compagnies aériennes de la sous-région francophone, Air Côte d’Ivoire, la toute dernière-née Air Sénégal SA, TACV, Air Burkina, ASKY vont se retrouver étouffées par la montagne de dettes issues de leur endettement récent, qui a financé leurs derniers actifs avions. Elles vont être fragilisées face aux ECA (Export Crédit Agency), face aux lessors et aux avionneurs de qui ces actifs sont acquis. Si ASKY suivra le sort que voudra bien lui réserver son mentor Ethiopian Airlines, les trois autres pavillons nationaux (Air Côte d’Ivoire, Air Sénégal SA et Air Burkina), qui voient leur destin très fortement lié à la volonté de leurs Etats respectifs, seront paralysés s’il n’y a pas injection de plusieurs dizaines de milliards cfa de leurs propres Etats afin de réamorcer de bien pénibles redémarrages. Les Etats sont aujourd’hui incontournables. J’espère que les nôtres en sont bien conscients.
Un mode s’effondre…. Un autre s’ébauche
Sept années sont passées déjà, dans un désespéré appel direct à deux de nos chefs d’Etat francophones de notre région, M. Macky Sall et M. Alassane Ouattara, j’écrivais en éditorial du bimestriel « Transports et Tourisme International » N° 16 de février-mars 2013, sous le titre que Lapalisse ne saurait renier, l’invite suivante, « Ce que nous ne pouvons pas seul, Nous le pouvons à plusieurs ». ‘’Si hier, Houphouët Boigny et Léopold Sédar Senghor avaient réussi la prouesse de mettre sur pied Air Afrique, qui a pu exister 40 ans durant, avec beaucoup de succès économiques multiformes, aujourd’hui les circonstances placent Alassane Ouattara et Macky Sall dans une position historique privilégiée pour reprendre le flambeau et jeter les bases d’une des compagnies régionales, qui potentiellement peut devenir l’une des puissances en Afrique. A l’instar de ce que sont Royal Air Maroc et Egyptair au Nord de l’Afrique, Ethiopian Airlines et Kenyan Airways à l’Est ou South African Airlines au Sud du Continent. Ce faisant, sans nul doute, ils entraineront tous les autres pays de la zone de l’UEMOA et de la CEDEAO qui vivent la même communauté de destin’’. Plus loin j’ajoutais que ‘’ c’est sûrement la voie. Il y faut de la volonté politique, de la détermination des responsables au plus haut niveau et de la coopération entre nos Etats. Je crois que Macky Sall et Alassane Ouattara peuvent porter cette grande initiative régionale sans coup férir. Leurs deux pays en ont les moyens’’. Hélas ! Hélas ! Trois fois Hélas ! Cet appel n’eut aucun écho. Le temps a coulé. Les deux pays ont cheminé seuls, chacun de son côté, s’aventurant à des pavillons nationaux qui ont peine à véritablement se déployer, limités et cloitrés qu’ils sont dans des marchés exigus qu’ils se disputent farouchement, entre eux et avec d’autres. Pire, si on devait s’amuser à additionner les déficits et pertes cumulées de l’activité de ces deux compagnies aériennes ces sept années durant, ce n’est pas moins de 250 milliards CFA qu’il faudrait inscrire en report à nouveau dans les comptes de leurs bilans respectifs. Aucune de ces compagnies aériennes n’a jamais gagné de l’argent durant tout ce temps. Et loin devant encore, elles n’en gagneront point. Ce sont nos Etats qui les supportent à bout de bras. un vieux monde s’effondre… un autre s’ébauche… il est en devenir…incertain et flou, qui accouchera de paradigmes nouveaux. Le Covid-19 nous invite à apprendre de notre passé, à devoir nous interroger nous-mêmes sur nos succès et nos échecs, surtout nos échecs et nos erreurs pour pouvoir comprendre et bâtir un autre monde, plus libre, plus empathique et plus prospère. Air Sénégal et Air Côte d’Ivoire unifiées c’est une flotte de plus d’une vingtaine d’avions regroupés, un réseau régional et international mieux structuré, et une crédibilité et rationalité économique plus réelles. Il y suffit de volonté politique. Car les Etats sont les seuls sauveurs.
Notre Sénégal est à l’épreuve du COVID 19 dénommé Coronavirus à l’instar des pays du Monde. «Ce petit machin microscopique» verbatim Moustapha DAHLEB, auteur Tchadien, à la force d’une bombe atomique est entrain de générer le Tsunami de notre planète Terre. « Notre maison Terre brule » disait le Défunt Président de la République Français Jacques Chirac. Et cette fois ci, le feu se propage de manière fulgurante. Personne, ni rien ne peut l’éteindre. Notre humanité est en réel danger. Car ce petit machin pyromane invisible et insaisissable circule librement, à sa guise. Coronavirus ne tient pas compte des frontières mais fait fermer toutes les frontières. Il ne connait ni frontière géographique, toutes les régions, tous les pays, tous les continents sont touchés. Il ne connait ni frontière sociale, qu’on soit riche ou pauvre, prince ou citoyen, gouvernant ou gouverné, artiste ou intellectuel. Coronavirus fait régner la terreur. La croissance de ses victimes est dans une dynamique exponentielle. Des chiffres record tombent tous les jours. Les humains vivent dans la terreur et la psychose d’une fin du monde terrestre. La moitié de l’humanité, plus de 3 Milliards de personnes sont confinés, isolés de tout. C’est un moment historique car l’humanité entière se bat contre un ennemi commun invisible. une bataille inédite, inattendue et inespérée. Nous sommes en guerre crièrent à l’unisson, les dirigeants du Monde entier contre COVID 19. L’ennemi de tous.
A titre collectif
Coronavirus nous rappelle à notre bon souvenir d’humain. Coronavirus ébranle nos certitudes. Il sonne l’heure de vérité. Il a changé notre rapport à la vie. Nous sommes à présent tous conscients que nous sommes tous égaux devant la mort, l’autre versant de la vie. Et que la mort, cet acte inéluctable nous définit comme humain. Enfin les hommes reconnaissent qu’ils ne sont ni invulnérables, ni infaillibles encore moins invincibles face au Coronavirus. C’est la quête du sens, c’est le retour à la spiritualité. La leçon essentielle est que les hommes sont égaux.
Au titre du Sénégal
Nous comprenons tous que la science et le progrès bien qu’utiles à nos vies doivent être consignés dans un humanisme. Les grandes puissances occidentales deviennent impuissantes devant ce minuscule machin et danger mortel. Dans cette guerre mondiale déclarée, notre Nation Sénégalaise fait aussi face à l’ennemi ce machin. Dans cette crise sanitaire qui prévaut, des cas de contamination sont diagnostiqués, elle développe ses propres défenses immunitaires. Elle cherche à se protéger et à le vaincre pour survivre.
Les armes sont déployées par le Chef de Guerre, le Président de la République: Il décréta :
-L’Etat d’urgence du Pays
-Le couvre-feu de 20h à 6h du matin
-un Fonds de relance de l’économie
-un appel à l’effort national
-Fermeture des frontiéres aériennes
Grâce au COVID 19, nous sommes rentrés dans un climat Républicain bienveillant qu’on n’aurait pas envisagé dans un passé récent. Cela signifie que c’est possible de changer de choses en faveur d’un vivre ensemble meilleur. Chacun a privilégié son appartenance à la nation et son ancrage à la Patrie. Un réflexe d’ être citoyen et de faire partie d’un collectif.
OUI !
Le Président de la République dans ses habits de Chef Suprême des armées entreprend une stratégie de défense qui enseigne de la gravité de l’attaque et de la nature de la bataille qui s’annonce épique. Dans son rôle, il débuta la stratégie nationale avec comme ligne directrice : l’unité nationale. Tous en ordre de bataille contre Coronavirus.
Dans cette guerre sanitaire le Président de la République affiche sa vision d’unité et de rassemblement de la nation autour de l’essentiel. Mardi 24 Mars2020, un jour différent de l’autre fut vécu. Un jour historique qui marqua un tournant dans la vie de notre nation. Ce jour se distingua, par l’exhumation de l’exception démocratique Sénégalaise. Un modèle exemplaire. De ce jour, s’ouvre une ère nouvelle dans l’histoire de notre vivre ensemble.
Au demeurant, notre jeune République qui fêtera très bientôt (04 Avril 2020) ses soixante (60) années dans des circonstances de guerre comme annoncé par son Président. Ce jour, le président de la République après s’être adressé à la Nation et avoir déployé ses premières armes de défense le jour d’avant, initia une série de consultations avec les acteurs politiques et sociaux de toutes les obédiences politiques, de toutes les influences idéologiques ou religieuses.
COVID 19 exige et oblige. Il est des évènements qui changent la confrontation entre les hommes. Le Président SALL l’a compris en développant cette vision inclusive d’unité autour du combat contre le COVID 19. L’arme de guerre présentée par ses soins sous le protocole thérapeutique d’union consiste à mutualiser les forces sans exception et à faire bloc pour lutter contre l’ennemi. L’unité, La seule arme qui vaille ! Solidaire, unis, nous vaincrons! clame-t-il.
Il est des situations de crise qui révèlent le leadership des hommes d’Etat dans leur posture et leur action. La stratégie de défense déroulée en est une illustration. Autre fait majeur c’est la mise en valeur du Savoir des experts, des sachant, de ceux qui savent de manière objective et rationnelle.
Toutes les décisions de l’exécutif sont éclairées par les avis et recommandations scientifiques. Une jurisprudence de gouvernance mise en relief dans la stratégie de défense nationale qui gagnerait à être souvent utilisée en faveur de l’efficacité de l’action publique. Cette stratégie de l’alliance entre expertise et légitimité, du dialogue entre politique et technocrates apparait comme une règle de gouvernance à perpétuer.
Le Président de la république a donné le ton. Le Chef suprême des armées, dans ce contexte de guerre a également déployé une grande arme qui consiste à la réhabilitation des valeurs de la République. La devise de notre République comme boussole un Peuple, un but, une Foi, unis comme un seul peuple. Avec un seul but la survie de la Nation contre l’ennemi. Et une foi, la victoire dans l’unité. Telle est votre vocation ! Vous l’avez assumé à la hauteur de la gravité de l’heure. Présider c’est définir un cap pour la nation dont on est dépositaire de la confiance. Présider c’est développer une vision en faveur d’un projet de société. Ce n’est point inaugurer des chrysanthèmes ou faire de l’intendance.
La Nation vous ovationne
OUI! L’opposition, la société civile et tous les segments appelés ont également joué leur partition. Ils ont répondu à l’appel avec responsabilité et patriotisme. L’opposition systémique et systématique a disparu en faveur du combat contre Coronavirus. Tous ont homologué le schéma thérapeutique et le protocole de lutte contre COVID 19 proposés par le Chef de guerre. Il est des sujets qui nécessitent et qui exigent la mobilisation nationale. Cette période de crise sanitaire en est une. L’on sait que le sentiment national se forge toujours durant les épreuves pénibles.
Ainsi durant cet exercice démocratique exceptionnel initié par le président SALL, l’opposition politique s’est honorablement distinguée. Tous les aspirants politiques à la conquête du pouvoir ont fait preuve d’un grand sens de l’intérêt général. Ils ont à leur tour écrit en lettres d’or dans le Panthéon des personnages qui marquent l’histoire dans des moments d’épreuves de la nation. La fierté de notre nation est légitimement exhibée. L’initiative du mouvement « Y EN A MARRE» en atteste, avec leur engagement actif noté dans la campagne de prévention contre la propagation du Coronavirus contenue dans le slogan « FAGARU CI CORONAVIRUS ».
La Nation vous applaudit
MAIS ! Voilà qu’en affutant l’arme de guerre, avec le vote de la loi d’habilitation qui confère au Président de la République les pleins pouvoirs d’agir conformément à l’article 77 de la constitution, l’union sacrée tant vantée commence à se fissurer. Faut-il rappeler que cette fissure affaiblit nos forces de défense immunitaires face à ce puissant ennemi ? Des voix s’élèvent pour exprimer des réticences, des hostilités à cette loi d’habilitation. Cette arme de guerre devient clivante. Elle est sur le point de diviser la nation. Par opposition à cette loi d’habilitation, les uns refusent de donner un blanc-seing au Président de la République arguant le risque d’abus de pouvoir et de détournement d’objectifs. Les autres évoquent des velléités dictatoriales, argumentant de l’instauration d’un régime d’autoritarisme, à mon humble avis aux antipodes de notre vécu démocratique. Toutefois, force est de reconnaitre que la crainte est compréhensive et légitime.
MAIS Faut- il ensuite rappeler que nous sommes en guerre ? Et qu’en période de guerre, l’union sacrée n’est pas un besoin mais une nécessité. Ce n’est pas seulement utile mais s’avère comme une impérieuse nécessité pour vaincre l’ennemi.
MAIS faut-il enfin convoquer l’histoire des institutions du pays d’emprunt « La France », dont on s’inspire. L’on comprendra que la nation peut s’exonérer de cette crainte et l’on pourra rassurer les sceptiques sur cette gouvernance par ordonnance. Qui a comme principale vertu démocratique de permettre au Chef Suprême des armées d’agir vite et bien.
A situation exceptionnelle, régime exceptionnel! Ce qui est essentiel, c’est l’adaptation de la mesure au contexte. Charles DARWIN, auteur du 19 siècle nous enseignait verbatim « les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes ni les plus intelligentes mais celles qui s’adaptent le mieux au changement ».
Ainsi, l’on sait que le régime de gouvernance par ordonnance de la France à la libération de la 2ème Guerre Mondiale leur a permis d’être un modèle d’Etat Providence inscrit dans les annales politiques. Qui a pu produire des réformes historiques dans la continuité de l’esprit des lumières. Des réformes fructueuses, en faveur de leur reconstruction.
L’on peut citer:
1/ l’ordonnance instituant la création de l’ENA Ecole Nationale d’Administration en 1945, un fleuron du système d’éducation pour former les élites compétentes.
2/ l’ordonnance accordant le droit de vote aux femmes du 05 Octobre 1944 sous le Gouvernement provisoire.
3/ L’ordonnance instituant le dispositif de la Sécurité Sociale qui met en place un mécanisme de solidarité de protection sociale (assurance maladie, assurance chômage..), l’une des plus belles réussites de l’Etat- Providence. Ce qui montre à suffisance, les raisons d’y croire.
Croire à la vision du Chef de Guerre. Croire aux armes déployées y compris celle relative à la loi d’habilitation lui conférant des pouvoirs d’agir. A ceux qui doutent, sachez qu’une gouvernance par ordonnance peut répondre au triptyque des 3P. Aussi précaire fût-elle ? Aussi provisoire fût-elle ? Elle peut être prodigieuse. Les réformes du Gouvernement Provisoire de la France Libre ont permis l’émergence des trente glorieuses, séquence de paix et de prospérité. A ceux qui doutent.
Puisse le Président de la République s’inspirer du Général De Gaulle qui a institué par ordonnance un Gouvernement d’union nationale politique pour vaincre l’impact désastreux de la Guerre et jeter les bases d’une nouvelle République forte.
C’est pour dire que la loi d’application est loin d’être un mirage, elle peut aussi être un miracle pour le devenir de la nation. S’y ajoute, que l’arme de défense affutée par le Chef de Guerre doit monter en puissance si l’on sait que vaincreCOVID19ne signifie pas gagner la Guerre. C’est gagner une première bataille sanitaire. Il y a une autre bataille qui s’avère épique. Causée par le prochain virus, il sera pire que COVID 19.
Considérons que le pire Virus est à venir. Il sera plus virulent et risque de faire plus de victimes. C’est la crise économique qui prendra le relais de la crise sanitaire et qui s’annonce plus redoutée et redoutable par les puissances économiques à fortiori nous les pays en construction. Ainsi, à ceux qui doutent, ma conviction républicaine est que le compromis républicain n’est pas synonyme de compromission politique. A la Nation pour triompher et venir à bout des deux ennemis, l’impératif d’union sacrée s’impose sous l’autorité du Chef de Guerre sans risque d’autoritarisme.
QU’ALLAH NOUS PRESERVE DU COVID 19 POURQUE VIVE LA REPUBLIQUEDUSENEGAL.
MAME DIARRA SOW. CITOYENNE.
VERS DES SEMAINES CRUCIALES
Depuis un mois, le coronavirus est en plain-pied dans le pays. Actuellement, des stratégies sont en train d’être mises au point pour contrôler le pic épidémique dont personne ne connait la date exacte de survenue.
Depuis un mois, le coronavirus est en plain-pied dans le pays. Actuellement, des stratégies sont en train d’être mises au point pour contrôler le pic épidémique dont personne ne connait la date exacte de survenue. Pour la journée d’hier, sur 127 tests effectués, seuls 5 sont revenus positifs. Ce qui porte le bilan des contaminés à 195. En faisant l’évaluation, hier, de la riposte à la maladie, un mois après son apparition au Sénégal, les médecins sont revenus sur des points importants concernant le Covid-19.
Hier, le nombre de cas testés positifs a baissé par rapport aux jours précédents. En effet, sur les 127 tests réalisés par l’institut Pasteur, 5 seulement sont revenus positifs. Il s’agit de deux cas importés et de trois autres contacts suivis par les services du ministère.
En même temps, 10 patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs et sont donc déclarés guéris. Quant aux patients toujours hospitalisés, leur état serait stable. Avec les cinq cas d’hier, le Sénégal compte à ce jour 195 cas déclarés positifs dont 55 guéris, 1 décès, 1 évacuation et 138 encore sous traitement. Mais hier, les médecins qui ont participé à la conférence pour dresser le bilan d’un mois de coronavirus dans notre pays mois ont dit craindre le pire. Le directeur du Samu national, le Pr. Mamadou Diarra Bèye a renseigné que la capitale, Dakar, qui est l’une des régions les plus touchées par le méchant virus, ne dispose que de 56 lits de réanimation et 40 autres qui ne sont pas encore prêts. «D’emblée, 56 lits ont été préparés et dégagés pour répondre à cette riposte. Ces lits sont répartis à Dakar dans différents hôpitaux, d’abord au niveau d’où on a le centre QMO qui a pris en charge nos deux patients dont les cas se sont aggravés.
Il y a également le Service de la réanimation de la chirurgie cardiovasculaire qui été remis à neuf. Il y a aussi l’hôpital Dalal Diam qui est en train de se mettre aux normes et de finaliser son service de réanimation », a encore confié le professeur Mamadou Diarra Bèye. Revenant sur la question des respirateurs, il estime que « même si le coronavirus a un tropisme processus de nutrition des tissus) sur l’appareil respiratoire, la défaillance respiratoire dans l’aggravation est la première chose à constater. Tous les malades n’ont pas besoin de respirateur. C’est une phase de prise en charge qui est assez longue » a-t-il fait savoir.
Présent lors de cette évaluation de la riposte à la maladie un mois après son apparition au Sénégal, le directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire (COuS), Dr Bousso, indique qu’à partir de la semaine prochaine, les autorités sanitaires s’attendent à une meilleure visibilité de la courbe épidémiologique du Covid-19 dans notre pays. « A partir de la semaine prochaine, en principe, nous devrions avoir une meilleure visibilité sur la courbe épidémiologique au Sénégal », a-t-il dit. S’agissant du pic tant redouté, Dr Bousso estime que « ce serait hasardeux de donner une date pour le pic de la maladie au Sénégal.
Les effets des mesures de contingence relatives à la fermeture des frontières aériennes, la suspension des enseignements et l’interdiction des manifestations publiques devront commencer à se voir à partir de la semaine prochaine ». Par ailleurs, faisant le décompte des cas enregistrés, il explique qu’au moins 45 % de cas détectés ont été importés de l’étranger, alors que les cas contacts représentent 55 % et la transmission communautaire 4 %. « A la fin de la semaine, nous serons au quatorzième jour de la fermeture des frontières. Normalement, nous ne devrions plus enregistrer de cas importés », soutient-il. Au total, les cas importés, associés aux cas contacts, représentaient 96 % des patients suivis dans les différentes structures sanitaires dédiées à la prise en charge de la maladie. « Si on parvient à maîtriser les entrées de nouveaux patients, il nous restera les 4 %, un chiffre bas, mais très important à partir de la semaine prochaine ». Et au cas où, hélas, ne le souhaitons pas, le dispositif médical de riposte ne parviendrait pas à maîtriser ces cas, « l’épidémie pourrait aller dans un sens pouvant être très difficile pour nous », selon Dr Bousso. Le Sénégal risque donc de vivre des semaines cruciales durant ce mois d’Avril.
Un autre médicament du nom de Azythromycine associé au hydroxychloroquine
Par ailleurs, le chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de Fann, Pr. Seydi, a annoncé une bonne nouvelle. A l’en croire, les patients de Covid-19 sous traitement avec de l’hydroxychloroquine guérissent plus rapidement. Pr Moussa Seydi informe qu’il va associer à ce médicament un autre qui s’appelle azithromycine. « Les patients sous traitement spécifique tel que l’hydroxychloroquine guérissent plus vite. Nous l’avons constaté. Mais comme j’ai eu à le dire, en matière de sciences, la constatation seule ne suffit pas. Il faut faire des recherches poussées avant de valider une attitude », a-t-il commenté. « Ce constat (relatif à la chloroquine, Ndlr) nous rassure et rassure toute mon équipe. Et nous allons continuer dans ce sens. Nous allons même, dans les jours à venir, y associer de l’Azithromycine, ce qui devrait nous permettre d’avoir de meilleurs résultats », a-t-il ajouté.
Avant d’indiquer : « Les résultats obtenus avec l’hyroxychloroquine ne doivent pas pousser à l’automédication, du reste dangereuse. C’est pour éviter d’avoir des effets secondaires inconnus que nous avons commencé à traiter nos patients uniquement avec de l’hydroxychloroquine bien qu’il soit connu que son association avec l’azithromycine soit plus efficace ». Ce médicament supplémentaire sera administré aux malades en l’absence d’effets secondaires du premier. cas que son équipe a fait. « Certes, le traitement antiviral permet de raccourcir la durée d’hospitalisation, de guérir plus vite le malade, mais il ne serait pas suffisant si on n’y associe pas les autres aspects thérapeutiques tel que le traitement symptomatique », a encore expliqué le Pr Moussa Seydi. Face aux autres pathologies dont pourraient être porteurs les malades du coronavirus, Pr Seydi explique que lui et ses équipes doivent en même temps traiter les comorbidités comme le diabète, l’hypertension artérielle, l’insuffisance rénale. Il est nécessaire aussi de prévenir d’autres complications comme la maladie à thromboembolique. « Cette maladie peut se compliquer d’embolie pulmonaire et tuer le malade. Par conséquent, il convient de prévenir les surinfections », a indiqué en conclusion le patron du service des maladies infectieuses et tropicales du CHu de Fann.
195 CAS POSITIFS, 40% D’IMPORTES, 56% DE CONTACTS SUIVIS ET 4% DE TRANSMISSION COMMUNAUTAIRE
Un mois après que le Sénégal a enregistré son premier cas confirmé du nouveau coronavirus, le ministère de la Santé et de l’action sociale a fait une évaluation mensuelle de la riposte apportée à cette épidémie.
DENISE ZAROUR MEDANG ET BRIAN M. PRECIEUX |
Publication 03/04/2020
Un mois après que le Sénégal a enregistré son premier cas confirmé du nouveau coronavirus, le ministère de la Santé et de l’action sociale a fait une évaluation mensuelle de la riposte apportée à cette épidémie. Ainsi à la date du jeudi 02 avril, le Sénégal a enregistré 40% de cas importés, 56% de cas contacts suivis et 4% issus de la transmission communautaire. Sur le total des cas positifs au nouveau coronavirus au Sénégal, 96% des cas représentent l’addition des cas importés et de cas contacts suivis. Le directeur du Centre des opérations d’urgences sanitaires (Cous), Dr Abdoulaye Bousso, prédit la diminution, voire la disparition des cas importés conséquemment aux mesures prises par le Chef de l’État, notamment la fermeture des aéroports, des établissements scolaires et l’interdiction de rassemblement. Le chef du Service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann, le professeur Moussa Seydi, a fait les éloges de la chloroquine dans le traitement des patients atteints de Covid-19. Tout en annonçant l’entrée en lice d’un autre médicament dans le traitement. Le professeur Mamadou Diarra Bèye, pour la réanimation, a lui déclaré que « 56 lits ont été anticipés depuis la déclaration de la maladie et des sites ont été réaménagés dans plusieurs régions du Sénégal». Sur la disponibilité des ressources humaines, la blouse blanche a déclaré que le ministère travaille en toute efficience avec tous les médecins anesthésistes et réanimateurs du pays dans cette lutte sans pourtant omettre les autres urgences. L’Institut Pasteur de Dakar va lui augmenter sa capacité de dépistage qui va passer du simple au double dès ce mois d’avril, à savoir de 500 à 1000 tests par jour avec l’ouverture d’un laboratoire mobile à Ziguinchor.
DR ABDOULAYE BOUSSO DU COUS : «4% de cas communautaires représentent une bombe à retardement»
4% de cas communautaires ont été dénombrés au Sénégal depuis la déclaration de la maladie au Sénégal, le 02 mars dernier. Pour le directeur du Centre des opérations d’urgences et sanitaires (Cous), le Dr Abdoulaye Bousso: « ces 4% peuvent paraître bas mais seront très importants à partir de la semaine prochaine. Si n’on arrive pas à les maitriser, l’épidémie peut aller dans un sens qui peut être difficile pour nous». Le directeur du Cous a aussi rappelé qu’à partir de la semaine prochaine, on aura une bonne visibilité sur la courbe épidémiologique. Et d’appeler à l’esprit de responsabilité des populations pour stopper cette épidémie car, selon lui, les 4% de cas n’ayant aucune visibilité épidémiologique, à savoir qu’on ne sait pas où ils ont attrapé la maladie, peuvent être déterminants. Docteur Bousso a aussi rajouté qu’à la date du jeudi 02 avril, le Sénégal en plus des 4% issus de la transmission communautaire, a enregistré 40% de cas importés, 56% de cas contacts suivis. Sur le total des cas positifs au nouveau coronavirus au Sénégal, 96% des cas représentent l’addition des cas importés et de cas contacts suivis. Sur la situation géographique de la maladie, Dr Bousso dénombre six (6) régions dont Diourbel, Dakar, Thiès, Saint-Louis, Ziguinchor et Fatick qui ont enregistré des cas de Covid-19 et par la même occasion a déclaré : « Contrairement à la France, les femmes sont plus touchées au Sénégal où elles représentent 64% de nos malades». Les sites de prise en charge sont à ce jour à 7, implantés à Dakar au niveau de l’hôpital Fann, l’hôpital d’enfants de Diamniadio, l’hôpital Daalal Diam, le centre Hospitalier de l’Ordre de Malte, dans les régions à Touba, à Ziguinchor et à Saint-Louis.
DR ALPHA SALL DE L’INSTITUT PASTEUR DE DAKAR : «Un dépistage massif ne se justifie pas pour le moment»
Pour le docteur Alpha Sall de l’institut Pasteur de Dakar, le premier cas suspect a été identifié au Sénégal le 26 février dernier, toutefois le 02 mars a été une phase de préparation avec la confirmation du premier cas de Covid-19. Revenant sur le bilan et l’évolution du dépistage des cas au Sénégal, le docteur Sall a avancé : « à ce jour, 1730 échantillons ont été testés et ont conduit à l’identification de 195 cas confirmés. Ces différents échantillons testés l’ont été pour le suivi de malades hospitalisés, pour les cas suspects qu’il fallait confirmer et les contacts à haut risque qui ont été détectés ». Depuis le début de l’épidémie au Sénégal, le 02 mars dernier, Dr Alpha Sall a renseigné que l’Institut Pasteur a en moyenne 53 échantillons qui sont testés par jour avec un minimum d’un cas par jour et un maximum qui a été atteint à 211 cas testés par jour. Cela qui l’amène à parler des capacités de tests de sa structure. « Au jour d’aujourd’hui, les capacités sont de 500 tests par jour au sein de l’Institut avec très prochainement une montée à un cap de mille tests par jour ». Avec la propagation de la maladie, l’Institut Pasteur compte se déployer au niveau de la région de Ziguinchor très prochainement mais aussi augmenter ses capacités de dépistage dans la localité de Touba qui polarise les régions de Diourbel, Louga, Fatick, Kaolack, Kaffrine, Matam et Tambacounda . « Il est important de signaler que dans la stratégie actuelle au niveau du Sénégal, il est important d’identifier parmi les cas suspects quels sont les cas confirmés et de les suivre. Il ne se justifie pas un dépistage massif qui présente des limites importantes concernant les capacités qui existent et des aspects logistiques. La situation du Sénégal ne le justifie pas. C’est pourquoi jusqu’à présent, il a été mis en place cette stratégie pour laquelle chaque personne ou cas de contact qui est considéré comme suspect va être prélevé et testé et c’est la stratégie qui correspond à notre situation et qui nous a permis de maîtriser l’épidémie »
PR MOUSSA SEYDI, CHEF DU SERVICE DES MALADIES INFECTIEUSES DE FANN : «Les patients guérissent plus rapidement avec l’hydroxychloroquine, mais...»
Le Sénégal a introduit dans son protocole de traitement du nouveau coronavirus l’hydroxychloroquine, un dérivé de la chloroquine utilisée avant pour le traitement du paludisme. Pour le professeur Moussa Seydi, chef du Service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Fann:« les patients guérissent plus rapidement avec le traitement par l’hydroxychloroquine. Les résultats que nous avons obtenus après son usage nous rassurent ». Au cours du bilan d’étape sur la maladie hier, jeudi, le professeur Seydi a déclaré: « nous allons mieux faire, en ajoutant de l’azithromycine à ce traitement avec l’hydroxychloroquine». Par ailleurs, le Chef de service au niveau des maladies infectieuses de l’hôpital Fann se veut prudent: «le traitement viral permet de raccourcir la durée d’hospitalisation des malades mais ce ne serait pas suffisant si on n’y associe pas les autres traitements, tels que ceux symptomatiques, de la réanimation avec l’utilisation du respirateur qui font partie des traitements symptomatiques.». Et de poursuivre : « il y a aussi la prise en charge des co-morbidités, la prévention des complications et des surinfections. Ce qui veut dire que la prise en charge est un ensemble, un package, ce n’est pas seulement l’utilisation de traitements spécifiques».
GOLBERT DIAGNE EST DÉCÉDÉ
Le journaliste et comédien Alioune Badara Diagne, est mort ce vendredi à Saint-Louis à l’âge de 79 ans des suites d’une maladie
Le journaliste et comédien Alioune Badara Diagne dit Golbert, est décédé ce vendredi à Saint-Louis à l’âge de 79 ans des suites d’une maladie, a-t-on appris de plusieurs sources.
’’Journaliste, homme de culture Golbert Diagne a traversé la vie utilement. Il laisse la marque intacte d’un créateur assidu, d’un homme ouvert et affable, d’un Saint-Louisien fier mais profondément pénétré des valeurs de la Nation. A sa famille, je présente mes condoléances émues’’, a écrit le chef de l’Etat Macky Sall sur tweeter.
Journaliste à la station régionale de la RTS de Saint-Louis (La Voix du Nord), l’homme s’est fait connaître davantage du public grâce à la troupe théâtrale de Saint-Louis Bara Yeggo.
Il avait ouvert une radio privée ’’Téranga Fm’’.
Le maire de Saint-Louis, Mansour Faye, a déploré ‘’une grande perte pour la ville’’. Selon lui, le défunt s’identifiait à Saint-Louis.
’’Il va laisser une marque indélébile dans la ville. Il faisait l’unanimité autour de sa personne. Pour ma part, je perds un parrain’’, a aussi témoigné Mansour Faye, qui dit avoir cessé toute activité pour se rendre à Saint-Louis.
Sur tweeter toujours, l’ancien maire de Saint-Louis Cheikh Bamba Dièye a écrit : ’’Saint-louis a ses symboles et l’un d’entre eux vient de nous quitter. Je rends hommage à l’immense et digne représentant de la ville qu’a été Alioune Badara Diagne dit Golbert. Je prie Dieu pour qu’Il lui accorde sa miséricorde et présente mes condoléances à sa famille’’.
LE COVID-19 NOUS REPLONGE DANS L’HISTOIRE
Prise d’armes pour la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance du Sénégal
En raison de la pandémie du Covid-19, le Sénégal va célébrer, cette année, le 60e anniversaire de son indépendance par une prise d’armes au Palais de la République. En effet, sous le magistère du Chef de l’Etat, Macky Sall, notre pays a fêté trois fois l’anniversaire de son accession à la souveraineté internationale, la fête nationale des Armées, par une prise d’armes. C’était en 2012, 2013 et 2015 à la Place de l’indépendance
Après-demain, samedi 4 avril 2020, le Sénégal va fêter les soixante ans de son indépendance. Mais cette année, l’accession à la souveraineté internationale de notre pays va être célébrée dans la sobriété, pas de défilés civil ou militaire.
En raison de la pandémie du Covid-19 qui sévit dans notre pays depuis début mars, entrainant des mesures de restriction adossées à l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu en vigueur, elle va être réduite à une prise d’armes au Palais de la République. «Le Président de la République, abordant la célébration de la fête nationale du Sénégal, a rappelé aux membres du Gouvernement que le soixantième anniversaire, du fait de la pandémie et de l’Etat d’urgence, sera organisé sous forme d’une cérémonie aux couleurs, le 04 avril 2020, à 10 heures, dans la cour d’honneur du Palais de la République.
La cérémonie consistera à une prise d’armes suivie de l’hymne national, en présence du ministre des Forces Armées et des autorités militaires», a rapporté le communiqué du Conseil des ministres d’avant-hier, mercredi 1er avril. Cette décision du Président de la République entre dans le cadre de la lutte contre la propagation de la maladie, mais aussi du respect des mesures préventives prises notamment l’état d’urgence qu’il avait décrété le 23 mars dernier. En effet, la prise d’armes prévue au Palais de la République pour la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance du Sénégal va être suivie de l’hymne national.
Toutefois, «le Chef de l’Etat a, dans ce contexte, demandé au ministre de la Communication de veiller à la transmission dans les médias, tout au long de cette journée, des missions, actions et réalisations des différentes Forces de Défense et de Sécurité», lit-on toujours le communiqué du Conseil des ministres. Cependant, il faut dire que ce n’est pas la première fois que l’anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale est célébré par une prise d’armes, notamment sous le magistère du Président Macky Sall.
Fraichement élu Président de la République en 2012, plus précisément le 25 mars, Macky Sall a pris fonction le 3 avril, veille de le fête de l’indépendance. En raison ainsi de la proximité des élections dont le deuxième tour s’était donc tenu le 25 mars, Macky Sall a ainsi présidé une cérémonie de prise d’armes à la Place de l’indépendance pour fêter le 52e anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale.
L’année suivante, en 2013, la célébration du 53e anniversaire de l’indépendance s’est également faite à travers une prise d’armes à la Place de l’indépendance. Beaucoup de personnes trouvaient la raison sur les contingences économiques mais aussi sur l’insécurité qui secouait le Mali. Ce n’est qu’en 2014 que le successeur du Président Abdoulaye Wade à la magistrature suprême a supervisé son premier défilé grandeur nature qui marque le 54ème anniversaire de la République du Sénégal. Mais, en 2015, la fête nationale des Armées du Sénégal est aussi fêtée par une prise d’armes. Même si aucune raison n’avait été avancée par les autorités politiques pour justifier la cérémonie de prise d’armes, à la place d’un défilé civil et militaire comme d’usage, certains pensaient que c’était à cause de l’affaire du verdict du procès Karim Wade. Car, juste 12 jours séparaient les deux événements : verdict le 23 mars et fête de l’indépendance le 4 avril.
Le thème prévu pour la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance du Sénégal est : «Le rôle des Forces de Défense et de Sécurité dans la gestion des pandémies et autres catastrophes.» La cérémonie était programmée à la Place de la Nation, ex-Obélisque, comme chaque année ; avant que la pandémie à coronavirus ne vienne dicter son agenda au chef suprême des Armées, le Président Macky Sall.
Par Ismael Thiam et Dr Aminata Niang
IMPLICATIONS ALIMENTAIRES ET NUTRITIONNELLES DE L’EPIDEMIE du COVID 19
La progression alarmante du Covid-19 au Sénégal nous interpelle sur la résilience du système alimentaire face aux effets pervers de ce genre de pandémie.
Ismael Thiam et Dr Aminata Niang |
Publication 03/04/2020
A l’heure actuelle, le monde entier se bat contre un seul ennemi : le Covid-19 qui est une pandémie avec des implications multidimensionnelles. A ce stade, il est difficile de mesurer les impacts réels sur la santé publique, l’économie, l’environnement, et sur les moyens de subsistance des populations. Dans ce contexte d’incertitude il convient de s’interroger sur les implications alimentaires pour les Sénégalais, et aussi de contribuer à la réflexion globale sur la place de l’alimentation dans la riposte au covid-19.
La progression alarmante du Covid-19 au Sénégal nous interpelle sur la résilience du système alimentaire face aux effets pervers de ce genre de pandémie. D’autant plus qu’il existe peu d’études traitant la durabilité de nos modes de consommation alimentaires face à diverses situations (transformations sociales, économiques et technologiques rapides) dans un contexte de croissance démographique, d’urbanisation rapide, de changements climatiques et de pauvreté.
La faim constitue un cercle vicieux qui exacerbe l’insécurité alimentaire et nutritionnelle qui est un reflet à un moment donné, d’une situation économique, d’une conséquence de crises, de conflits, de chocs naturels ou de pandémies. Pour ces raisons, il faut anticiper en cas de confinement général. Comment en effet, assurer l’équilibre alimentaire des ménages confinés en ciblant les personnes malades, les personnes âgées, les femmes enceintes, les femmes allaitantes et les enfants de moins de 5 ans ?
L’accès à l’alimentation est compromis
Dans le but d’endiguer la transmission communautaire du coronavirus, le gouvernement a pris des mesures fortes de prévention, à savoir le confinement partiel, la distanciation sociale et la limitation de la mobilité inter régionale. Ces mesures, bien qu’elles soient pour l’instant les solutions idoines, pourraient engendrer une inaccessibilité soutenue à une alimentation de qualité, nutritive et diversifiée. D’autre part, elle pourrait engendrer des perturbations du marché du travail et du marché alimentaire qui sont occupés majoritairement par des acteurs exerçant dans le secteur agricole et le secteur informel. Ces perturbations auront une forte incidence sur les revenus des acteurs de la chaine de valeur agricole et sur l’approvisionnement des marchés urbains en céréales, légumes et fruits, de même que l’approvisionnement en poisson dans les zones enclavées du pays.
Comme un effet domino, ces perturbations vont entrainer une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs et le choix des produits de consommation devant garantir une diversification alimentaire risque ainsi, d’être marginal.
Pour le moment, les populations n’ont pas à craindre une pénurie de denrées alimentaires comme l’a assuré le ministre du Commerce, cependant ce sont les mesures restrictives (fermeture de certains marchés, réduction de la durée d’ouverture aux populations, limitation de la mobilité des transporteurs…) qui la font craindre, car limitant l’accès des populations en denrées alimentaires.
Cette situation ne fera qu’exacerber le double fardeau de la malnutrition, en ce sens que, les aliments hyper transformés, vont davantage, se substituer aux produits en provenance des chaines de valeurs courtes, comme celles de l’agriculture familiale ; agriculture qui occupe surtout les femmes avec leurs multiples fonctions et responsabilités sur la production et la transformation des produits agricoles, la reproduction, les soins aux enfants, aux adultes et personnes âgées, la gestion de la famille entre autres charges.
Dans une situation de pauvreté, même dans le contexte de la crise liée à l’infection au COVID 19, il sera difficile d’opérer des changements notables des comportements et des pratiques en matière d’alimentation. Celle-ci ne se limitant pas à une ingestion de nourriture, elle a des implications fortes au plan anthropo-sociologique, économique et juridique.
Il est important dès lors de prendre en compte les déterminants socio-culturels des habitudes alimentaires des Sénégalais dans les stratégies d’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Une bonne alimentation est un processus complexe, car il faut produire les aliments, les stocker, les transformer, les préparer et les consommer dans des conditions d’hygiène correctes et de contrôle qualité. Ce processus requiert des politiques (alimentaires, sanitaires, et environnementales, éducatives, sociales…) adossées sur un cadre légal et mises en œuvre de manière effective.
La question de la sécurité sanitaire et de la salubrité des « aliments de la rue » dans ce nouveau contexte de santé publique
Au Sénégal, l’alimentation de rue (street food) est devenue un segment fondamental de l’écosystème alimentaire. Dans le passé, cette forme d’alimentation se limitait aux goûters que vendaient les mères-fataya et les kiosques à pain -qui vendaient du pain-thon ou pain-chocolat…). Après les programmes d’ajustements structurels et la dévaluation du franc CFA, beaucoup de ménages ont basculé dans la précarité et le bol de la pauvreté s’est étendu dans les quartiers urbains et périurbains. Cette pauvreté induite, entre autres facteurs, a joué un rôle important dans l’expansion de l’alimentation de rue.
A présent, des points de vente à base communautaire sont installés dans beaucoup d’endroits et constituent la principale offre alimentaire pour beaucoup de ménages et souvent, pour les trois repas de la journée.
Cette source d’alimentation, figure parmi les causes des maladies chroniques liées à l’alimentation, comme l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires, (« feebar yu bees yi »), à cause des aliments trop sucrés, trop salés et très gras. L’enquête STEPS réalisée par l’ANSD en 2015 a en effet révélé une progression de ces maladies non transmissibles. L’obésité touche 4,1 % des hommes, contre 13,5 % de femmes ; 2,1 % de la population est diabétique et 24 % des personnes sont hypertendues.
Or, il est reconnu que les personnes atteintes de maladies chroniques non transmissibles, ont plus de risque de développer des formes graves de l’infection au COVID-19, que ceux n’en souffrant pas. De même, les difficultés financières, la réduction de l’activité physique et la modification des modes d’achat1, favorisent le recours aux produits ayant une durée de conservation plus longue avec un apport nutritionnel souvent pauvre.
Ainsi, les mesures préventives pour ralentir la flambée du COVID 19, risquent d’appauvrir davantage le régime alimentaire des ménages vulnérables (les ménages dirigés par les femmes à revenus limités ou sans revenus et les individus seuls) qui dépendent de plus en plus du secteur informel de l’alimentation. Le secteur informel de l’alimentation, prend en compte toutes ces populations qui n’ont que le marché traditionnel pour manger : la boutique de quartier, les Tangana, kiosques et tables qui vendent le petit-déjeuner (café, lait en poudre), pain avec différents accompagnements et sauces locales (ndambe), les vendeurs de café Touba, de poussettes Nescafé, la dibiterie du coin, le fast-food local...
Nous avons observé dans des rues de Dakar centre, si les gens continuaient à acheter de la nourriture dans les points de vente susmentionnés dans ce contexte du Covid-19. Nous avons hélas constaté que malgré les consignes de distanciation sociale, ces endroits sont encore fréquentés notamment durant la matinée, moins en soirée en raison du couvre-feu. En fait, c’est une question de survie pour beaucoup de consommateurs et moins de palatabilité. L’alimentation de la rue est une alimentation toujours « risquée » du fait de la sécurité sanitaire quasi inexistante, mais acceptée.
Repenser notre système alimentaire autour de la sécurité, de la durabilité et de la souveraineté
Ainsi dans cette période critique de pandémie du COVID 19, il est impérieux de renforcer l’éducation nutritionnelle, promouvoir la diversification alimentaire qui contribue au renforcement du système alimentaire. Il faut repenser aussi la réglementation de la publicité des aliments néfastes à la santé (dont les additifs), sources de maladies métaboliques (diabète, hypertension, obésité…) accentuées davantage par la sédentarité.
Durant les premières heures de la pandémie, des rumeurs d’augmentation des prix de certaines denrées alimentaires ont circulé. Les décideurs doivent assurer et promouvoir la fluidité du commerce alimentaire en faveur de la sécurité alimentaire et de la nutrition, mais aussi soutenir les systèmes alimentaires locaux, en les reliant notamment aux grandes chaînes d’approvisionnement alimentaire. Il est aussi impératif de veiller à la sécurité des aliments et à la mise aux bonnes normes des produits locaux vendus dans les marchés ouverts. Contrôler le secteur informel de l’alimentation avec des visites régulières des services d’Hygiène et de Santé Publique.
L’Etat a promis de renforcer et adapter les programmes de protection sociale, compte tenu des fluctuations des prix, des pertes de revenus, il faudra y ajouter les besoins nutritionnels, car la sous nutrition n’inquiète pas souvent, les carences en vitamines et minéraux étant cachées. Il faut renforcer les filets sociaux pour soutenir les ménages vulnérables à travers des mesures politiques (subventions, aides directes, défiscalisation…), visant à renforcer la résilience des populations rurales, des petits producteurs, des acteurs du secteur de l’informel, des femmes, des personnes âgées, entre autres initiatives à mettre en œuvre.
Au besoin, faire une cartographie des zones qui risquent l’insécurité alimentaire et la relier avec la carte de la progression du covid-19 afin d’opérer un bon ciblage des ménages qui ont besoin d’urgence d’une aide alimentaire.
Les mesures doivent se focaliser sur la création d’un environnement favorable, pour une adéquation entre l’offre et la demande alimentaires, qui puisse satisfaire les groupes particulièrement vulnérables, s’inscrivant dans les principes de l’autonomie alimentaire.
En effet, le COVID 19, devrait nous amener, à une réflexion sur un système alimentaire plus durable à repenser notre souveraineté alimentaire, l’optimisation de l’utilisation des produits alimentaires issus de nos écosystèmes. Cette pandémie place l’alimentation au cœur de notre survie, par sa centralité du fait que l’aliment moderne est délocalisé, déconnecté de son enracinement géographique et des contraintes climatiques qui lui étaient traditionnellement associées2. Si ce constat est inéluctable, la réflexion pourrait s’articuler sur les enjeux de la mondialisation du commerce des aliments, qui doit être maintenue, mais en même temps, il faut la « dé-mondialiser » et savoir développer l’alimentation locale.
Enfin, pour atténuer les conséquences de la pandémie du COVID 19, l’approche devra être intersectorielle, interdisciplinaire solidaire, communautaire, national et international. Les efforts doivent amener à opérer un changement de paradigme pour conjurer les effets conjugués du double fardeau de la malnutrition, des changements climatiques induits par les actions anthropiques et des manipulations biologiques.
* Ismael Thiam, Médecin, nutritionniste, Diplôme en marketing et communication UFR 2S. Université Gaston Berger.
* Dr Aminata Niang, socio anthropologue, chercheure associée à IPAR
Par Issa Oulèye Sow
LA FRANCE NÉOCOLONIALE ET PRÉTENTIEUSE !
La note rédigée par les diplomates du Quai d'Orsay, ceux qui sont en charge des analyses de conjonctures sur l’Afrique est fantaisiste, consternante, mais surtout dangereuse
La note rédigée par les diplomates du Quai d'Orsay, ceux qui sont en charge des analyses de conjonctures sur l’Afrique est fantaisiste, consternante, mais surtout dangereuse. Le contenu de la note dont nous avons pris connaissance, met au cœur des préoccupations de ses rédacteurs la situation provoquée par la pandémie du Covid 19 en Afrique francophone. Cette note nostalgique d’une pratique diplomatique singulière – à jamais révolue ?- de la France sur le contient, pose comme hypothèse de travail l’idée qu’une crise politique majeure sortira de cette tragédie. Cette note, dans ses remarques, comme dans ses préconisations, pourrait être signée et assumée par l’ancien Monsieur Afrique de l’Élysée : feu Jacques Foccart.
Ce dernier n’aurait certainement pu écrire pire ou mieux, c’est selon, que ces diplomates du vingtième unième siècle. Ceux-là gardent encore la même conception et la même vision que ceux qui ont animé au début des années 60 la diplomatie française en Afrique. Au début des indépendances africaines régnait en maître dans la fameuse Cellule Afrique de l’Élysée un certain Jacques Foccart qui, installé sous les lambris dorés du palais présidentiel faisait et défaisait les régimes africains.
La note du Quai d’Orsay est persuadée que la pandémie, en plus des vies qu’elle va arracher au continent, va naturellement emporter dans son parcours des Chefs d’État, auxquels il faut vite trouver des remplaçants qui vont assurer les transitions, au mieux des intérêts français. Le sens aiguisé d’anticipation des diplomates leur a permis, non sans malice ou plutôt par cynisme d’écrire :” les déclencheurs de la crise politique pourraient prendre plusieurs formes : un nombre trop élevé de décès ; l’effet de comparaison défavorables à certains États – notamment francophones – fragiles ou dont les politiques publiques sont défaillantes (Sahel, Afrique centrale) au miroir d’autres États africains aux institutions plus solides qui incarnent l’autorité (à l’image du Rwanda ou du Sénégal) ; ou encore le « mort politique zéro » – c’est-à-dire la personnalité dont la mort cristalliserait la contestation, qu’il appartienne au système en place ou à l’opposition.
Le risque d’infection d’un dirigeant âgé et souffrant d’autres pathologies pourrait avoir de lourdes conséquences et obligerait à se positionner clairement et rapidement sur la fin d’un système et sur une transition.” Comme on le voit, les analystes du Quai d’Orsay ont lancé la réflexion pour le compte des politiques qui suivront sans nul doute leurs recommandations et mettront en œuvre, dans les meilleurs délais, leurs préconisations. Que nul ne soit surpris !
A peine la victoire acquise sur le Covid 19 en Afrique et même peut-être avant cette fin tant désirée et attendue, des régimes se mettront à trembler, à vaciller. Si la volonté exprimée dans la note est poursuive dans toute sa logique politique, certains d’entre d’eux finiront rapidement par tomber. Ce n’est nullement une coïncidence fortuite, si déjà au Cameroun on parle de l’arrivée au pouvoir de Frank Biya, le fils du vieux grabataire qui dirige le pays depuis plus de quarante (40) ans. A en croire nos sources, les présidents Alpha Condé de la Guinée, Ibrahim Boubacar Keita du Mali, Denis Sassou Nguesso de la République du Congo seraient dans le collimateur de la France. Curieux tout de même, que le même temps, la France continue d’applaudir le continuateur de la dynastie Eyadema, au pouvoir depuis presque cinquante (50) ans. En entretenant le scénario inévitable de la crise politique majeure et des changements de régimes quasi imposés, les rédacteurs de la note veulent conduire la France à reprendre en Afrique de vieilles pratiques politico-diplomatiques qui étaient plus fréquentes au début des indépendances.
Le Chef de la diplomatie française, le socialiste défroqué, Jean-Yves Le Drian serait à la manœuvre, relayé par le proconsul Ouattara, le Chef de canton Youssoufou et d’autres tirailleurs et supplétifs recrutés au sein des oppositions, de la société civile, des ONG ; mais aussi parmi les caciques des régimes visés, pour faire aboutir cette vaste entreprise. Des manœuvres inspirées par des pratiques qui ont été à l’origine des nombreux coups d’état militaires et d’assassinats d’hommes d’État que l’ex puissance coloniale avait nourris et entretenus au pouvoir avant de les déchoir. Sauf que cette fois-ci, les militaires ne seront pas seuls dans la danse, on prévoit que les organisations de la Société civile et les nombreux activistes qui occupent largement les réseaux sociaux, mais aussi les citoyens eux-mêmes seront appelés à jouer un rôle essentiel dans la mise à mort de certains régimes. C’est le cœur des préconisations de la note diplomatique.
Tout laisse croire que celles-ci seront suivies à la lettre, si toutefois la France en a les moyens. En envisageant l’utilisation de moyens et de méthodes condamnées par l’histoire, les rédacteurs de la note, quoique n’ayant pas connu la période postcolonie immédiate, n’en font pas moins preuve d’un esprit comparable, à tous points de vue, à celui des cadres qui ont planifié et exécuté tous les scénarios de déstabilisation et de mise à mort de régimes issus des indépendances et ayant eu l’outrecuidance de montrer des velléités de liberté et d’indépendance réelle. Toutes choses qui ont causé des préjudices incalculables aux peuples d’Afrique.
La note n’hésite pas à parler « de fin de système et de positionnement pour assurer la transition ». On ne chercherait pas à conforter davantage les thèses développées par les tenants de la Françafrique, qu’on ne s’y prendrait pas autrement. « De manière plus structurelle, le Covid-19 a deux dimensions économiques spécifiques sur le continent.
En Afrique de l’Ouest, les mesures de confinement saperont l’équilibre fragile de l’informel, économie de survie quotidienne essentielle au maintien du contrat social. En Afrique centrale, le choc pourrait précipiter la crise finale de la rente pétrolière au Cameroun, au Gabon et au Congo-Brazzaville (effondrement d’un prix du baril déjà en crise avec la demande, aggravé par un ralentissement de la production, et risque d’accélération de la réflexion d’opérateurs pétroliers – Total au premier chef – de quitter ces pays), là aussi au cœur des équilibres sociaux. Dans les deux cas, cela pourrait constituer le facteur économique déclencheur des processus de transition politique ».
Le Covid 19 a été rebaptisé par les diplomates français de « virus politique ». Les dirigeants d’États qui disposeront entre leurs mains de cette fameuse note, y réfléchiront par deux fois avant d’en arriver à confiner leurs populations. Ils ne le feront pas, même si cette stratégie de lutte contre le virus apparaît ,de plus en plus, comme la plus efficace et la plus à même de sauver leurs peuples. La note dit de façon claire que le confinement sera l’arme fatale contre tous les régimes qui n’ont aucune crédibilité devant leur opinion publique et dont la parole institutionnelle est totalement disqualifiée. Cette note diplomatique des Français leur inspirera sans aucun doute, la méfiance et la vigilance : « Les villes sont les potentiels épicentres de crises.
Au bout de quelques semaines – certainement assez rapidement – la question du ravitaillement des quartiers va se poser sous trois formes : l’eau, la nourriture et l’électricité. Des phénomènes de panique urbaine pourraient apparaître : elles sont le terreau sur lequel se construisent les manipulations des émotions populaires. Cette recette fait le lit d’entreprises politiques populistes. Ce sont les classes moyennes en cours de déclassement qui seront les premières fragilisées, car leur quotidien risque de s’effondrer ».
La France n’a pas compris ou du moins elle se montre encore incapable de lire le cours de l’Histoire et l’évolution du monde pour comprendre les changements majeurs qui impriment leur dynamique à la marche actuelle de l’Afrique. Les élites africaines qui sont de plus en plus conscientes de leurs responsabilités, sont sûrement moins taillables et corvéables à merci. En vérité, au-delà de cela, les diplomates français -pour ne pas dire la France -, se méprennent encore sur leur pays et surtout sur ce que celui-ci représente encore comme puissance sur l’échiquier mondial.
Au regard de l’actualité qui nous informe suffisamment sur la gestion par chaque pays de la pandémie, il nous semble que c’est avec beaucoup de prétention que ces diplomates cherchent des brindilles dans les yeux des Africains, alors que des poutres sont plantées de façon ostensible dans ceux de leur pays. Quand on observe la gestion de la pandémie par les Français, on se rend compte qu’ils n’ont pas mieux fait que les pays du tiers monde. Et ce, en dépit des immenses moyens dont ils disposent et de la renommée incontestable du système médical de la France. A la décharge de ce pays, la violence de la crise sanitaire et la rapidité avec laquelle elle a vite sévi en Europe, n’a donné le temps à personne et encore aux autorités politiques pour réagir avec sagacité, réussite dans les meilleures conditions pour épargner la santé de son corps médical et protéger leurs citoyens.
En parcourant la note diplomatique de nos amis français, l’étonnement passé, on essaie de comprendre la philosophie de la politique étrangère qui la sous-tend dans le contexte globale de ce que certains penseurs africains, dont Achille Mbembe et d’autres intellectuels du continent, agrègent sous le concept relativement nouveau de postcolonie, objet de l’essai du camerounais Mbembe intitulé : « De la postcolonie ». On en saisit une idée quand on parcourt son texte publié sur le site en ligne (www.seneplus.com), intitulé justement : «qui a peur de la postcolonie ?».
De ce point de vue, je lis cette note en la mettant en parallèle avec cette vérité de l’auteur Mbembe : « Les vieilles nations ont en effet leurs façons d’inventer des moulins à vent. Quand elles jouent à se faire peur, il faut se méfier car c’est généralement dans le but de commettre un sinistre forfait aux dépens de plus faible qu’elles. On connait l’antienne. Les dominés seraient responsables de la violence qui s’abat sur eux. De cette violence, les puissants ne seraient guère responsables puisqu’ils ne l’exerceraient jamais que malgré eux, à contrecœurs, et souvent pour le bien même de ceux à qui elle est infligée puisqu’en fin de compte, il s’agirait de les protéger contre leurs mauvais instincts. Une telle violence ne serait donc pas criminelle.
Relevant à la fois du don et de la miséricorde, elle serait éminemment civilisatrice. » Ainsi dit, on comprend dès lors, pourquoi et comment les diplomates du Quai d’Orsay travaillent déjà à l’élaboration d’une stratégie pour « sauver » l’Afrique francophone du chaos qui naitra fatalement de la pandémie du Covid 19.
La France, toujours prétentieuse et naïvement arcboutée dans une posture plus néocolonialiste que jamais, croit toujours pouvoir traiter, avec un cynisme et une condescendance révoltante ses anciennes colonies. Rien ne semble pouvoir la faire changer de posture ou d’idée, même pas une tragédie de dimension exceptionnelle, comme celle du Covid 19 qui sévit dans le monde entier. Celle-ci menace et fait peur à toutes les nations et en particulier celles qui sont les plus démunies d’entre elles. Voilà la France !
La déception sera grande, pour tous ceux qui croyaient et de bonne foi à la parole du président français, quand en visite à Ouagadougou, il déclarait sa volonté ferme de lutter contre la Françafrique..
Issa Oulèye Sow
PLUS DE 200 PERSONNES TESTÉES POSITIFS AU COVID-19
Le bilan du jour fait Etat de 12 nouveaux cas positifs au coronavirus selon Diouf Sarr qui n'a pas manqué de rappeler que le Sénégal a enregistré 207 cas positifs dont 66 guéris et 1 décès
Sur 153 tests réalisés, 12 sont revenus positifs, selon le bilan dressé ce vendredi, 3 avril, par Abdoulaye Diouf Sarr, le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Il s’agit de 7 cas importés, concernant des émigrés sénégalais interceptés à la frontière, le 29 mars 2020, puis placés en quarantaine à Vélingara, dans la région de Kolda. En dehors de ces cas importés, le Sénégal enregistre 5 nouveaux cas contacts suivis par les services du ministère de la Santé.
Par ailleurs, sur les 138 patients encore sous traitement hier, 11 sont déclarés guéris.
A ce jour, signale Diouf Sarr, 207 ont été déclarés positifs au Sénégal, dont 66 guéris, 1 décès, 1 évacué, et 139 actuellement sous traitement.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale renouvelle son appel au respect « strict » des mesures de prévention individuelle et collective.
LA RÉGION DE TAMBACOUNDA ENREGISTRE SON PREMIER TEST POSITIF DE CORONAVIRUS
Un premier test positif au coronavirus a été recensé dans la région de Tambacounda (est), a annoncé jeudi le gouverneur Oumar Mamadou Baldé.
Tambacounda, 2 avr (APS) – Un premier test positif au coronavirus a été recensé dans la région de Tambacounda (est), a annoncé jeudi le gouverneur Oumar Mamadou Baldé.
‘’Le patient testé est un chef religieux qui serait entré en contact avec un shérif mauritanien dans la zone de Médina Gounass (région de Kolda), dans les jours qui ont suivi le ‘daaka’ (pèlerinage musulman)’’, a précisé M. Baldé lors d’un point de presse.
Le ‘’daaka’’, une retraite spirituelle qui réunit chaque année des milliers de musulmans à Médina Gounass, a été reporté en raison de la pandémie de coronavirus.
Le chef religieux testé positif au coronavirus s’est présenté, il y a trois jours, au centre de santé de Goudiry, où il est pris en charge, selon le gouverneur de Tambacounda.
Des mesures ont été prises dans l’urgence pour permettre au médecin-chef de la région médicale de Tambacounda de renforcer le personnel médical du centre de santé de Goudiry, a assuré M. Baldé.
Des agents de la brigade régionale de l’hygiène ont été déployés dans cet établissement de santé pour le désinfecter, et la même mesure a été prise pour le village du patient, situé dans l’arrondissement de Boynguel Bamba.
Oumar Mamadou Baldé a également pris la décision de confiner tous les habitants de ce village. ‘’Nous allons confiner le village. A cette heure, aucun véhicule particulier ou de transport en commun ne peut entrer dans le département de Goudiry ou en sortir. Seuls les véhicules militaires et ceux du personnel médical sont exemptés de cette mesure’’, a-t-il précisé.