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18 juillet 2025
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TRAITEMENTS CONTRE LE CORONAVRUS TESTES EN AFRIQUE, UNE POLÉMIQUE DANGEREUSE
Les propos de deux experts français favorables à la réalisation d’essais cliniques contre le Covid-19 en Afrique ont suscité une vague d’indignation, en suggérant que des expérimentations pourraient prendre les Africains pour cobayes. Décryptage
Jeune Afrique |
Marième Soumaré |
Publication 05/04/2020
Les propos choquants de deux experts français favorables à la réalisation d’essais cliniques contre le Covid-19 en Afrique ont suscité une vague d’indignation, en suggérant que des expérimentations vaccinales pourraient prendre les Africains pour cobayes. Décryptage.
Les Africains seraient-ils les « rats de laboratoire » des chercheurs occidentaux ? C’est ce que beaucoup ont compris suite aux propos tenus ce 2 avril par deux experts français sur le plateau de LCI.
Invité par la chaîne française à parler de l’utilisation potentielle du vaccin anti-tuberculeux BCG contre le Covid-19, Camille Locht, directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), est interpellé par Jean-Paul Mira, le chef du service de réanimation de l’hôpital Cochin. « Est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitements, pas de réanimation ? » l’interroge Jean-Paul Mira. Le médecin se risque ensuite à une comparaison hasardeuse : « Un peu comme c’est fait d’ailleurs pour certaines études sur le sida. Chez les prostituées, on essaye des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées et qu’elles ne se protègent pas. » « Vous avez raison, on est d’ailleurs en train de réfléchir à une étude en parallèle en Afrique », lui répond alors Camille Locht.
En posant cette question pour le moins douteuse, Jean-Paul Mira se voulait « provocateur ». Opération réussie. Réactions indignées de personnalités africaines, pétitions, vidéos : l’ensemble du continent et de la diaspora s’est insurgé suite à ces propos. « Faut-il rappeler que le dénuement africain (« pas de masques, pas de traitement »…) n’est pas un fait de nature, mais résulte notamment d’un pillage continu ? Faut-il décrire les sentiments de familles réduites à la condition de rats de laboratoire ? », s’insurge l’association Esprit d’Ébène dans les colonnes du Monde. Dans une tribune signée par de nombreuses personnalités françaises et issues de la diaspora, elle évoque une « insulte à l’Afrique et à l’humanité ».
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a par ailleurs été saisi par l’association SOS Racisme, indignée par les propos tenus par les deux hommes, « tombés d’accord à l’antenne sur le projet d’utiliser les Africains comme cobayes pour tester des vaccins contre le virus Covid-19 ».
Un collectif d’avocats africains menace de faire de même et exige des excuses et « un rectificatif clair et sans réserve » de la part de la chaîne. Dans un communiqué, le Marocain Nabil Boudi dénonce en leur nom des propos « aux relents néo-colonialistes ». « Il ne convient pas ici de discuter le fondement ni la pertinence de la démarche présentée dans les propos de ces deux scientifiques mais d’en dénoncer la forme purement abjecte”, précise l’avocat.
Mea culpa
Le professeur Jean-Paul Mira a rapidement dû faire son mea culpa pour avoir tenu ces propos « pour le moins maladroits » et « pouvant se prêter à des interprétations péjoratives vis-à-vis des pays d’Afrique ». L’Inserm a également réagi, de manière plus timide, évoquant des « interprétations erronées » qui seraient dues à une vidéo « tronquée ».
Camille Locht s’est quant à lui excusé, par le biais de l’institut, expliquant qu’il avait « manqué de réaction » face aux propos de son interlocuteur et précisant « qu’il n’avait tenu aucun propos raciste’. L’Inserm rappelle que si des tests visant à tester l’efficacité du BCG contre le Covid-19 pouvaient être lancés en Afrique, il le seraient « parallèlement » aux essais cliniques menés en Australie ou en Europe.
Dans une version plus longue de la vidéo, le microbiologiste avait pourtant présenté, sur le plateau de LCI, une hypothèse qui pourrait se convertir en bonne nouvelle : les capacités du BCG à protéger des maladies respiratoires autres que la tuberculose. Le vaccin, qui permet de renforcer le système immunitaire, pourrait ainsi diminuer le risque d’être infecté par le Covid-19 ou en limiter la gravité des symptômes. Déjà lancés en Australie et en Europe, des essais axés sur le personnel soignant devraient bientôt être réalisés en France.
De quoi alimenter la confusion
Si le BCG n’est plus obligatoire dans l’Hexagone – où il reste toutefois recommandé -, il l’est dans la grande majorité des pays aficains. « Si cette étude devait prouver que le vaccin BCG a un effet protecteur sur le système immunitaire [contre le Covid-19], cela serait une bonne nouvelle pour l’Afrique parce que ce vaccin y est largement disponible, et parce que la quasi-totalité de la population y est déjà vaccinée”, détaille l’immunologue kényane Yvonne Mburu, membre du Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA), créé par Emmanuel Macron.
L’étude proposée par Camille Locht concerne donc un vaccin déjà existant et largement utilisé en Afrique. Et pas une expérience à l’aveugle qui prendrait les Africains pour cobayes, comme certains militants souverainistes l’ont affirmé un peu vite. Des expérimentations vaccinales et des traitements spécifiques contre le Covid-19 pourraient toutefois également être réalisés en Afrique, ce qui alimente la confusion.
Ainsi, en RDC, le Dr Jean-Jacques Muyembe, docteur en virologie et spécialiste du virus Ebola, a essuyé une vague d’indignation pour avoir évoqué la possibilité de réaliser des essais cliniques en vue d’élaborer un vaccin contre le Covid-19. « Nous avons été choisis pour faire ces essais. Le vaccin sera produit soit aux États-Unis, soit au Canada, soit en Chine. Nous, nous sommes candidats pour faire les essais ici chez nous », a-t-il ainsi déclaré.
Face aux critiques nées de la récente méfiance antivaccinale, celui qui vient d’être nommé coordonnateur de la riposte contre le Covid-19 en RDC a dû présenter ses excuses : « Je suis moi-même congolais et ne permettrais jamais d’utiliser les Congolais comme cobayes », a-t-il déclaré le 3 avril.
Les essais cliniques, une pratique très encadrée
Comme une vingtaine de pays africains, la RDC avait pourtant bien répondu positivement à un appel mondial de l’OMS pour rechercher des traitements contre le Covid-19 – dont le vaccin BCG ne fait pas partie. Dans quelles conditions pourraient être réalisés ce type de tests en Afrique ?
« Les essais cliniques sont une étape indispensable pour mesurer l’efficacité des médicaments », rappelle le Dr Michel Yao, responsable des opérations d’urgence de l’OMS pour l’Afrique. « Plus on a de pays qui participent à la recherche, plus nous disposerons d’un nombre de données significatives, recueillies dans des contextes différents, qui nous permettront de valider ce qui a été entamé par des recherches préliminaires », détaille le médecin.
Le responsable de l’OMS reste toutefois prudent quant aux tests liés au BCG : « Il est nécessaire que les équipes qui débutent ce type d’essai puissent bien le documenter et qu’il soit proposé par un comité scientifique avant d’être accepté par les pays, via leur comité d’éthique. Ce sont des pratiques très encadrées mais nécessaires, car elles font avancer la médecine », rappelle-t-il.
L’intérêt scientifique de cette étude n’excuse toutefois en rien les propos « inadmissibles et racistes » des deux experts français, explique Yvonne Mburu. « Il y a énormément de raisons scientifiques qui expliquent pourquoi ce serait utile de faire une étude clinique en Afrique et ce n’est certainement pas parce que nous n’avons ‘pas de masques ou de traitements’ ou que nous sommes moins protégés », s’indigne-t-elle.
La scientifique déplore un discours « contre-productif » et dangereux. Car l’Afrique n’avait pas attendu Camille Locht et Jean-Paul Mira pour se méfier de la médecine occidentale. En RDC, plusieurs membres du corps médical engagés dans la lutte contre Ebola sont morts à cause de cette méfiance, attaqués par une population qui ne croyait pas à l’existence de la maladie.
Un rôle à jouer dans la recherche mondiale
Une dizaine d’enfants tués suite à des essais cliniques illégaux contre la méningite menés par la firme pharmaceutique Pfizer dans les années 1990 ; les essais cliniques du Tenofovir contre le sida suspendus en raisons de manquements éthiques au Nigeria… L’Afrique charrie un lourd passé de scandales sanitaires et d’expérimentations illégales conduites par des médecins occidentaux peu scrupuleux en matière de règles éthiques et déontologiques.
Accusé d’inventer des maladies pour générer du profit, de concevoir des vaccins pour éradiquer la population africaine, de voler des corps ou des organes, les médecins et chercheurs occidentaux y restent soumis à une grande méfiance de la part des populations.
« Aujourd’hui, certains Africains critiquent le BCG sans savoir ce que c’est, et en oubliant qu’ils sont eux-même vaccinés ! L’Afrique a beaucoup à apporter au discours scientifique mondial, mais ce type de polémique rend notre travail encore plus difficile », se désespère Yvonne Mburu, qui lance un appel à la responsabilité. « Ce débat doit être tenu par des personnes légitimes. Il ne s’agit plus d’entendre les Occidentaux : les scientifiques africains doivent faire entendre leur voix pour lutter contre la désinformation », conclut-elle.
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"L'AUTRE MOITIÉ DU SOLEIL" PAR CHIMAMANDA NGOZI ADICHIE
Héritière de la tradition littéraire nigeriane, Chimamanda est la nouvelle grande voix de l’Afrique anglophone. Son roman sur la guerre du Biafra L’Autre moitié du soleil est entré dans le répertoire des classiques de la littérature contemporaine
Héritière de la grande tradition littéraire du Nigeria, Chimamanda Adichie est la nouvelle grande voix de l’Afrique anglophone. Son superbe roman tolstoïen sur la guerre du Biafra L’Autre moitié du soleil est entré dans le répertoire des classiques de la littérature contemporaine.
Deux mots sur l'auteur
La magistrale Chimamanda Adichie. Cette quarantenaire est sans doute la romancière la plus talentueuse de sa génération, qui a pris le relais des grands pionniers des lettres nigérianes que furent Chinua Achebe et Wole Soyinka. Elle a à son actif trois grands romans, des nouvelles et des prises de positions audacieuses sur la question du féminisme en Afrique et dans le monde. C’est en 2004 qu’elle s’est fait connaître en publiant son premier roman L’Hibiscus pourpre qui mettait en scène une famille nigériane, ravagée par l’intégrisme religieux des sectes chrétiennes. Ce roman a révélé une écriture affirmée, plongée dans la réalité sociale et politique. L’Autre moitié du soleil que je voudrais vous inviter à lire ou à relire est le deuxième roman sous la plume de la Nigériane, et sans doute son œuvre la plus réussie.
L'éphémère république biafraise
Ce roman raconte la guerre du Biafra qui a ensanglanté le Nigeria entre juillet 1967 et janvier 1970. L’auteur met en scène la dislocation matérielle et spirituelle qu’ont vécue les Nigérians pendant cette période dramatique, avec plus d’un million de morts. Le récit oscille entre le début et la fin des années 1960 : il nous fait revisiter la période euphorique de la post-indépendance lorsque les graines de la guerre civile ont été semées et nous nous attardons sur la proclamation d’indépendance par la province du Biafra. Le titre du roman L’Autre moitié du soleil est d’ailleurs inspiré du drapeau de l’éphémère République biafraise, frappé d’un soleil d’or sur fond noir. Il ne s’agit pas pour autant d’un témoignage, mais d’une œuvre de fiction.
Guerre civile et catharsis
Sans doute, il y a un besoin de catharsis car ce passé n’est pas réellement passé. Il a laissé des traces profondes sur la conscience collective qui n’ont pas encore cicatrisé. La romancière a expliqué qu’en évoquant par le biais de la fiction les souffrances que cette guerre a engendrées, elle voulait contribuer au processus de cicatrisation. Le récit puise aussi ses ingrédients dans la mémoire familiale de l’auteur dont les deux grands-pères avaient été tués pendant la guerre. Leur deuil a bercé son enfance. « Ecrire ce livre était une expérience douloureuse, se souvient la romancière. A chaque pas, j’avais l’impression de marcher sur des lambeaux de souffrances ».
Pourquoi ça marche ?
Ce roman doit son succès à l’écriture élégante de Chimamanda Adichie, à l’histoire qu’elle raconte avec une époustouflante économie de moyens et surtout aux personnages inoubliables qui portent le récit. Ce sont des personnages complexes, comme, par exemple, Odenigbo, l’un des protagonistes importants du roman. Intellectuel engagé, Odenigbo est amoureux de la ravissante Olanna. Fille d’un riche homme d’affaires, elle abandonne les ors et les lumières de Lagos pour vivre avec son amant idéaliste. Leurs amours se déroulent sous le regard d’Ugwu, leur jeune domestique illettré, qui est pourtant la conscience à travers laquelle le récit est filtré. Outre ce trio, le roman compte une foultitude de personnages secondaires, pittoresques et mémorables. Bientôt tous ces hommes et femmes seront happés par le tourbillon de la guerre qui mettra à rude épreuve leurs convictions, leurs sentiments, leurs loyautés, bouleversant les hiérarchies binaires qui séparent le maître du serviteur, le colonisateur du colonisé, le savant de l’illettré. Il y a quelque chose de panoramique et tolstoïen dans cette Guerre et paix au Nigeria.
L’Autre moitié du soleil, par Chimamanda Adichie. Traduit de l'anglais par Mona de Procontal. Gallimard, Paris, 2008 (Disponible en collection Folio poche).
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L'AFRIQUE APPELÉE À REVOIR SA GOUVERNANCE
Le Conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng, plaide pour une revue des priorités d'investissement des gouvernants africains et exhorte les communautés à la solidarité pour vaincre le covid-19
Pour le Conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng, il ne sert à rien pour les Etats d'investir massivement dans l'armement par exemple, pendant que les autres secteurs comme celui de la santé, sont dans le dénuement. Un sens des priorités que suggère la pandémie du coronavirus, selon le militant des droits humains. Il appelle toutes les nations à la solidarité pour gagner cette crise.
Adama Dieng est interrogé dans l’émission hebdomadaire : “L’Histoire en Marche “ de la radio Alger Chaîne 3.
L’ÉTAT D’URGENCE ET LE COUVRE-FEU PROLONGÉS D’UN MOIS
Le président de la République, Macky Sall, vient de décider de prolonger, pour une durée d’un mois, l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu tous les jours, de 20h à 6h, sur toute l’étendue du territoire national.
Le président de la République, Macky Sall, vient de décider de prolonger, pour une durée d’un mois, l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu tous les jours, de 20h à 6h, sur toute l’étendue du territoire national. Ainsi, lesdites mesures sont prolongées jusqu’au 4 mai 2020, à l’instar de la mesure de fermeture de tous les établissements scolaires et universitaires, prises en début de semaine.
« Conformément à la loi sur l’état d’urgence, ces mesures donneront en particulier aux autorités administratives compétentes le pouvoir de réglementer ou d’interdire la circulation des personnes, des véhicules ou des biens dans certains lieux et à certaines heures, d’interdire, à titre général ou particulier, tous cortèges, défilés, rassemblements et manifestations sur la voie publique ; d’ordonner, la fermeture provisoire des lieux publics et lieux de réunions , d’interdire, à titre général ou particulier, les réunions publiques ou privées de quelque nature qu’elles soient, susceptibles de provoquer ou d’entretenir le désordre », disait Macky Sall.
À ce jour, 219 cas positifs au coronavirus ont été enregistrés au Sénégal depuis le 2 mars 2020, date de la détection du premier cas. Parmi eux, il y a 144 patients sous traitement dans les différents centres de traitement, 72 patients déclarés guéris, 2 décès ont été également déplorés et un patient a été évacué à sa demande, à son pays, en France.
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SENGHOR, FAIRE D'UN POÈTE UN PRÉSIDENT
A l'occasion des 60 ans de l'indépendance du Sénégal ce 4 avril, le professeur de littérature et critique Boniface Mongo Mboussa retrace le parcours de son premier président : Léopold Sédar Senghor
A l'occasion des 60 ans de l'indépendance du #Sénégal ce 4 avril, le professeur de littérature et critique Boniface Mongo Mboussa retrace le parcours de son premier président : Léopold Sédar Senghor, entre poésie et politique.
Avec la voix de Christophe Paget. ---
1- Construire un intellectuel
Léopold Sédar Senghor naît le 9 octobre 1906, à Joal, au sud de Dakar, dans une famille sérère bourgeoise. Elève dans diverses congrégations, passionné de littérature, il obtient son bac et une bourse pour étudier en France, où il débarque en 1928. Agrégé de grammaire en 1935, il enseigne à Tours et Saint-Maur ; il fréquente les intellectuels parisiens. Avec le Martiniquais Aimé Césaire et le Guyanais Léon Gontran-Damas, il exprime le concept de négritude. Mobilisé en 1939, captif pendant 20 mois, Senghor s’inspire de cette expérience pour son premier recueil, « Hosties noires ». Son « Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache » est préfacée par Jean-Paul Sartre.
2 - Construire une œuvre
L’œuvre de Senghor est une ode à l’Afrique. Cet éloge valorise l’art nègre, célèbre la femme et la civilisation africaine. Senghor est un poète de la mémoire. Un homme travaillé par la fuite du temps. Le poète se veut Dyali (griot), avec une mission bien précise : glorifier son lignage, ses amis, ses morts, son pays et sa civilisation. "Chants d’Ombre", "Ethiopiques", "Liberté" sont quelques-uns de ses plus célèbres recueils.
3 - Entrer en politique…
et en sortir Senghor a toujours dit qu’il était tombé en politique. Il ne mentait pas. La politique l’a rattrapé au pays en 1945, alors qu’il était venu collecter la poésie orale sérère pour sa thèse. Sollicité avec insistance par son aîné Lamine Gueye de la SFIO, il devient député à l’Assemblée nationale française. Réélu en 1951, il sera notamment secrétaire d’Etat dans le gouvernement d’Edgar Faure. Le 5 septembre 1960, il est élu président du Sénégal naissant, dont il écrit l’hymne national. Il sera réélu à la tête du pays jusqu’à sa démission le 3 décembre 1980, au profit de son dauphin Abdou Diouf.
4- Présider pendant l’année, être poète l’été
Senghor a dirigé son pays en professeur, avec méthode et esprit d’organisation. Pendant la saison scolaire, il est président au Sénégal ; en été, il est poète en Normandie, patrie de sa seconde épouse, Colette Hubert. Pour Senghor, « interpréter poétiquement le monde » ne s’oppose pas à le « changer » politiquement. D’où ce beau titre, Poésie de l’action, qu’il donne à son autobiographie parue en 1980.
5- Défendre les mêmes valeurs
Dans sa poésie, Senghor célèbre sa terre natale, la fraternité, la mémoire, l’honneur, la bravoure. En politique, il prône un digne enracinement tout en s’ouvrant au monde, à la France. D’où la francophonie. On le lui a reproché. C’était oublier son sens de la fidélité. Il savait ce qu’il devait à la France, à ses professeurs de Louis-Le-Grand, à Paris. Dans le conflit qui l’oppose, en 1962, au président du Conseil Mamadou Dia, Senghor agit là aussi avec bravoure et sang-froid, saisissant l’opportunité pour écarter celui qui commençait à lui faire de l’ombre.
6- Devenir immortel !
Poète-président, Senghor ne fut pas l’un sans l’autre. Il a assumé avec rigueur et dignité ses deux fonctions. Mais dès 1979, à la question : « S'il fallait choisir, que voudriez-vous sauver de votre triple vie d'homme politique, de professeur et de poète ? », Senghor répond : « Mes poèmes, c'est là l'essentiel. » Son élection à l’Académie française, en 1983, lui donnera raison.
par Papa Demba Thiam
COVID-19 ET DÉVELOPPEMENT, COMMENT COMPTER SUR LES ÉLITES AFRICAINES ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le rôle de la superstition inhibe les capacités de réflexion des élites africaines - Dans leur imaginaire collectif, dire qu’un malheur pourrait arriver est perçu comme un souhait
Il y a beaucoup de dissertations sur le rôle des gouvernants, des leaders politiques et de la société civile dans la lutte contre le Covid-19 en Afrique. On en a aussi beaucoup entendu de son brave corps médical et de ses forces de l’ordre et de sécurité. Quid des élites africaines en termes de propositions concrètes sur l’après Covid-19, pour une Afrique encore plus forte et moins vulnérable aux chocs extérieurs du genre de la pandémie du Covid-19 ?
A dire vrai, j’ai une pensée émue pour les gouvernants africains. Je sens leur solitude au moment où certains pays développés entrent en mode-prospective pour imaginer des scenarii parmi les pires, avec la propagation du Covid-19 et les réponses géostrophiques qu’ils imaginent apporter en termes de positionnement sur l’Afrique. Ils sont dans leurs rôles de prévision, pour planifier leurs attitudes. Ils s’appuient sur leurs élites pour analyser la situation chez leurs partenaires africains et décider de leurs alternatives d’actions. « Gouverner, c’est d’abord prévoir ».
Les chefs d’Etat africains nous avaient épatés et avaient donné l’exemple, le 2 Décembre 2019 avec le « Consensus de Dakar ». Bien que conscients de leur forte dépendance financière vis-à-vis des institutions multilatérales, ils ont d’abord reçu leurs hauts dirigeants avec force hospitalité et honneurs. Ensuite, ils ont eu le « courage » de les réunir en conférence internationale publique à Dakar, pour leur expliquer en (public), comment ils trouvent leurs instruments conceptuels et analytiques inadaptés aux contextes africains, au point de générer des effets pervers de leurs déclarations et interventions sur leurs économies.
Comment ne pas aussi saluer le fair-play dont les partenaires au développement ont fait montre en les écoutant religieusement. En évitant toute polémique. En promettant de prendre leurs observations en considération. C’est comme cela que ça doit se passer en termes de coopération au développement. C’est cela l’esprit du multilatéralisme. C’est du reste, ainsi que les institutions internationales travaillent mieux, ailleurs qu’en Afrique. Parce qu’ailleurs, il y a du répondant dans le cadre de dialogues sincères, ouverts et décomplexés.
De retour à leurs pénates, les dirigeants de ces institutions internationales ont probablement dû réunir leurs experts pour rendre compte, demander des conseils, discuter et instruire. Il devrait en être de même pour les chefs d’Etat africains. Et à l’heure actuelle, dans les états-majors africains, on devrait être en mesure de discuter et d’enrichir des documents de stratégies et d’action comme suites au « Consensus de Dakar ». Mais sur quelles élites les chefs d’Etat africains peuvent-ils vraiment compter en pareils exercices ? Objectivement.
Les politiciens, entrepreneurs et leaders d’opinion du monde occidental n’hésitent pas à approcher des experts qui ne partagent pas leurs positions idéologiques pour s’inspirer de leurs idées et mieux voir dans leurs propres angles morts. Ils essaient même de les « débaucher » pour mieux utiliser leur puissance intellectuelle. Parce qu’ils ont compris qu’il ne faut pas haïr ses adversaires au point de ne pas leur reconnaître des qualités. Pour une raison simple, ce sont les qualités d’un adversaire qui représentent un danger pour soi. En Afrique, on tente de l’étouffer. On le persécute.
Les réactions aux articles de presse sur une note de prospective destinée au ministère français des Affaires étrangères sont très intéressantes à analyser. Cette note décrit ce que pourrait être la situation économique et sociale d’après Covid-19 pour plusieurs pays africains et propose des stratégies politiques pour le gouvernement français. D’aucuns disent que prévoir des situations de révoltes sociales relèvent de souhaits de malheurs, donc de méchanceté et de haine de l’Afrique. D’autres trouvent que c’est de la « simple prospective ». Ces deux positions sont aveuglantes.
Ce sont ceux qui font de la prospective qui se donnent les moyens d’accompagner ce qu’ils croient venir. C’est pourquoi ce qu’ils pensent pouvoir arriver, peut justement finir par arriver. C’est comme à la bourse. Quand on croit qu’elle va monter, elle finit par le faire. Parce qu’on y achète alors des titres, ce qui finit par la faire monter. C’est comme cela que les pays développés gouvernent. Parce que dans leur monde, la prospective n’est pas une affaire de voyance moderne avec une boule de cristal. C’est un instrument de politique et d’action. Il faut donc prendre les notes de prospective au sérieux. Rien n’arrive par hasard. Les phénomènes sont aidés à se réaliser.
Le rôle de la superstition inhibe les capacités de réflexion des élites africaines. Parce que dans leur imaginaire collectif, dire qu’un malheur pourrait arriver est perçu comme si on le souhaite. C’est pourquoi beaucoup d’analystes de talent ne s’aventurent pas sur ce terrain. Résultat, on se concentre sur ce qu’on sait faire le mieux : pleurer sur notre sort et se dédouaner de toute responsabilité en mettant tout sur le dos du sort.
Il s’agit-là d’un piège énorme qui risque d’obstruer l’horizon pour les analystes africains. Cette attitude psycho-sociologique n’aide pas les gouvernants qui ont aussi besoin d’écouter les porteurs de mauvaises nouvelles potentielles. Pour justement faire en sorte qu’elles n’arrivent pas, en étant proactif dans la recherche de stratégies palliatives. Mais il est vrai que la même prédisposition psycho-sociologique habite beaucoup de dirigeants africains. Et leur fait tirer sur les porteurs de « mauvais » messages au lieu de les écouter et de leur demander de proposer des solutions pour les éviter. Beaucoup de ceux qui les entourent se complaisent dans cette situation qui le confère une rente et les protège contre leur insécurité intellectuelle et technique.
Quel expert ose commencer par dire qu’il y peut y avoir des catastrophes sans être jeté en pâture et subir un procès en sorcellerie ? C’est ainsi que peu d’experts proposent des solutions de sortie d’une crise économique, financière et sociale que le Covid-19 va inévitablement installer en Afrique. Parce qu’ils doivent d’abord énoncer les raisons de l’éminence d’une catastrophe. Dans une situation ou soit les gouvernements ne prennent pas de mesures de confinement, alors c’est une catastrophe sanitaire qui risque d’emporter des millions de personnes sur le continent. Soit ils prennent des mesures de confinement et l’activité économique va beaucoup ralentir avec à la clé, du chômage et de la pauvreté qui vont durablement s’y installer. Des situations perdant-perdant.
Les meilleures politiques possibles se trouvent certainement entre ces deux extrêmes. Mais dans tous les cas, elles demandent une certaine forme de « déconnexion » avec l’économie mondiale telle qu’elle est actuellement globalisée. Et cette réflexion doit se faire maintenant, en même temps que des réponses d’urgence doivent être développées, financées et déployées pour contenir les effets sanitaires et économiques de la pandémie du Covid-19. Gros dilemme pour les gouvernants africains et leurs experts : comment dépendre des solutions d’urgence qui doivent être financées par les institutions financières multilatérales chevilles ouvrières de la globalisation actuelle, tout en leur promettant de « rompre » avec leurs pratiques courantes pour mieux asseoir le développement de l’Afrique sur des bases endogènes, tel qu’envisagé par le « Consensus de Dakar » ?
La grosse erreur des gouvernants africains serait d’en faire un jeu à somme nulle et, face aux solutions d’urgence, de jeter en pâture ceux des experts africains qui sont à même de théoriser et d’opérationnaliser cette déconnexion qu’ils veulent et se doivent d’opérer à moyen et long terme. La même « déconnexion » de la vulnérabilité verticale directe de leurs économies à l’économie mondiale que des gouvernements comme ceux de la France veulent maintenant, aussi opérer en « rapatriant » certaines de leurs industries stratégiques par la restructuration et l’internalisation de certaines chaines de valeurs pour rendre leurs économies plus résilientes.
Cette même quête est plus que jamais légitime pour les pays africains. Leurs experts doivent être décomplexés pour ouvertement assumer des positions qu’ils croient justes et des stratégies opérationnelles qu’ils pensent pouvoir aider leurs peuples à être mieux gouvernés et jouir enfin des ressources dont Dieu les a dotées ? Quelle est cette forme de terrorisme intellectuel, moral, institutionnel ou politique qui leur fait se cagouler ? Pourtant, ils prient tous les jours pour que Dieu leur donne le courage de croire en lui pour faire et dire ce qui est juste.
La réponse est tristement simple. Beaucoup d’experts n’osent pas prendre le risque de s’aliéner des institutions qu’elles accusent en privé, de fabriquer de la pauvreté en Afrique. Pourtant, celles-là ne devraient pas avoir envie qu’on ne leur dise que ce qu’on croit qu’elles veulent entendre. Au contraire, leurs hauts dirigeants veulent savoir ce qu’il faut vraiment faire pour que les effets non-désirés de leurs stratégies et opérations ne leur reviennent pas à la figure comme des boomerangs et saper leurs crédibilité et légitimité.
Déjà avec la crise migratoire, les pays partenaires-au-développement autant que les institutions multilatérales qu’elles financent ont fini par comprendre que nous vivons dans un même monde fini. Que les crises alimentaires, sociales et politiques qui génèrent des conflits et déplacent des populations vers les pays du Nord, créent de l’instabilité dans les pays d’accueil. Les migrations y bouleversent leurs équilibres politiques et favorisent l’arrivée de mouvements populistes.
Ces dirigeants ont donc compris que le développement économique et social de l’Afrique n’est pas une option, mais une nécessité vitale pour tous les pays développés. Ils ont maintenant compris que les désastres que peuvent provoquer le Covid-19 en Afrique peuvent avoir des conséquences encore plus graves dans les pays occidentaux. L’heure est donc à l’unité des diversités de pensées et de stratégies, pour trouver les meilleures solutions pour tous. Quoi de plus normal alors que de compter sur toutes les élites et expertises africaines pour les aider à mieux comprendre ce qu’il vaut mieux faire en Afrique pour enrayer la pauvreté à laquelle le continent n’est pas prédisposé ?
Les élites africaines vont-elles devenir plus courageuses avec les risques de cataclysme de la pandémie du Covid-19 ? Parce qu’il était déjà navrant de constater que certains des intellectuels africains qui sont conviés à des rencontres du savoir et de l’expertise jouent de la langue de bois, pour ne pas dire de la fumisterie, en embrassant en public ce qu’ils brûlent en privé, dans les couloirs. Il faut dire que la plupart d’entre eux sont des consultants qui ne croient pouvoir vivre que de projets financés par les bailleurs de fonds. D’autres rêvent de rentrer dans le « système » qu’ils disent pourtant abhorrer, en privé. C’est aussi cela le drame de l’Afrique. Beaucoup d’élites se mentent tous les jours et leurrent leurs gouvernements tout-autant que leurs partenaires au développement, ce qui laisse le champ libre aux simples bureaucrates qui ne délivrent que ce qu’ils savent faire le mieux. « La nature a horreur du vide ».
J’ai des nouvelles pour les élites africaines frileuses. Il ne faut pas être plus royaliste que le roi. Ceux qu’elles croient être les « adversaires » de l’Afrique n’ont jamais été aussi proches du continent que maintenant. En gens de conviction pour notre pire ou notre meilleur, on les sent présents autour de tout ce qui se dit et s’écrit sur l’Afrique. Ils se rapprochent parce qu’ils peuvent à présent, mener un même combat avec l’Afrique, chacun dans ses quartiers, avec ses moyens. Alors élites africaines, finissez-en avec vos phobies et assumez vos convictions. Nous avons besoin de tout le monde pour aider nos peuples à se sortir de ce tragique guêpier qui nous est tous tendu avec la propagation du Covid-19 en Afrique.
Papa Demba Thiam est économiste, expert en Développement Industriel Intégré par des Chaines de Valeurs
par Abdourahmane Sarr
RÉALISONS NOTRE DESTIN, LIBRES
Nous ne partageons pas, en ce qui concerne le Sénégal, que notre dette bilatérale et multilatérale soit effacée, même si tel peut être le cas pour d’autres Etats fragiles - Nous préférons également une révolution agricole à une souveraineté alimentaire
Le président de la République a pris de bonnes mesures sur le plan de la riposte macroéconomique face aux effets de la pandémie qui « en nous mettant à l’épreuve » nous fait faire ce qui devait être fait même sans la crise. Le creusement du déficit associé au remboursement des arriérés de l’Etat répond à la critique que nous avions formulée sur le programme du FMI publié en janvier 2020 « Programme Sénégal-FMI : Décryptage et Paradigmes à Revoir ». Il est également en ligne avec les recommandations que nous avions formulées dans notre tribune intitulée « Organiser la résilience systémique à la crise » au vu de notre contrainte monétaire qu’il faudra lever dans une deuxième phase et qui nous imposait une riposte budgétaire d’envergure financée par le FMI, les bailleurs, et les banques.
Les mesures fiscales nous semblent également appropriées, de même que le programme de garantie de crédits bancaires responsabilisant qui de droit. Par ailleurs, le ministère des Finances devrait profiter de l’effacement de la dette fiscale pour préparer une réforme fiscale d’envergure en 202 dans le cadre du programme "Yaatal" et réduire les taux et types d’impôts afin d’élargir l’assiette fiscale à tous. Le ministère de l’Economie quant à lui devrait travailler à l’élaboration d’une stratégie de résilience systémique au-delà de la crise.
En effet, les options stratégiques du Plan Sénégal Emergent ne renforcent pas notre résilience puisque ce sont des plans locaux dans la diversité qu’il aurait fallu et comme nous l’avons argumenté ailleurs, une économie basée sur des PMEs du secteur informel plus productives.
Sur le plan social cependant, nous aurions préféré comme nous le disions, un transfert de cash de 25000 FCFA à chaque sénégalais adulte ou les 6 millions ayant une carte d’identité pour un montant de 150 milliards. Un kit alimentaire assorti de paiements de factures est un plan de « résistance » spécifique et non de « résilience ». La résilience est le résultat de réactions diverses et appropriées à nos échelles individuelles et collectives contre des chocs et selon nos circonstances. Avec un transfert de cash, le montant par famille aurait ainsi varié et la dépense en fonction des besoins qui ne sont pas nécessairement des vivres de soudure, et aurait indirectement soulagé certains sénégalais dans la diaspora qui sont des soutiens de famille au Sénégal. L’effet macroéconomique aurait également été systémique et pas seulement dans le secteur de l’alimentation moins touché dans la conjoncture d’une économie au ralenti mais sans confinement. Le secteur informel au cœur de notre économie en aurait également davantage profité.
Le président de la République a néanmoins fait dans le compromis en tenant en compte des thèmes chers à son opposition : « mettre l’humain au cœur du développement » ou encore la « souveraineté alimentaire », mais la liberté à laquelle il a appelé pour que nous réalisions notre destin ne sera pas pour bientôt. En effet, nous ne partageons pas, en ce qui concerne le Sénégal, que notre dette bilatérale et multilatérale soit effacée, même si tel peut être le cas pour d’autres Etats africains fragiles.
Le Sénégal a dépassé ce stade et a argumenté que son endettement extérieur en devises de ces dernières années était nécessaire et bien utilisé pour une croissance future et du pétrole en perspective. Tel n’était pas le cas et nous avons encore la possibilité de changer de cap pour ne pas répéter l’histoire et effectivement réaliser notre destin dans la responsabilité sans tendre la main à autrui. Les bilatéraux représentent des peuples libres et dignes et nous voulons que nos enfants aspirent à la même chose. Les multilatéraux sont des banques dont nous nous aurons besoin dans le futur. L’appui que le FMI vient de nous octroyer dans un contexte où nous ne lui devions presque rien par les efforts du sénégalais lambda est un appui normal pour tous les pays du monde qui doit nous être disponible à nouveau demain. Seul un moratoire nous semble approprié pour le Sénégal, et encore, car ce dont nous avons besoin c’est de substituer la dette extérieure en devises en une dette en monnaie nationale détenue par des non-résidents investisseurs non bilatéraux et multilatéraux. Ces investisseurs ne prêtent pas à des Etats qui au moindre problème demandent des effacements de dettes du fait d’une mauvaise gestion en périodes favorables et sans les instruments de gestion macroéconomique, notamment la monnaie. En effet, ce ne sont pas des effacements de dettes qui sont sollicitées par les entreprises auprès de nos banques privées et à la BCEAO, mais bien des rééchelonnements et reports d'échéances.
Nous préférons également une révolution agricole à une souveraineté alimentaire. Une grande productivité agricole peut nous garantir la sécurité alimentaire sans passer par une politique d’autosuffisance alimentaire potentiellement inefficace. Pour ce faire, nous invitons nos autorités à mettre en œuvre une réforme foncière d’envergure dans le cadre d’un nouveau plan national d’aménagement du territoire et de plans locaux complémentaires.
En effet, la finalité de la production dans une économie monétaire et d’échange et non de subsistance n’est pas la consommation propre des producteurs (individuellement ou collectivement) mais la vente pour des revenus. La finalité est l’obtention de revenus pour pouvoir se procurer ce que l’on désire d’où que ça puisse provenir tout en garantissant la sécurité alimentaire. Dans cette perspective, il nous est même possible de garantir un revenu minimum à notre population rurale qui n’est pas obligée de travailler la terre qui continuera à lui appartenir, mais exploitable par des usufruitiers plus efficaces qui maitrisent les chaines de valeur. Nous l’avons argumenté dans notre contribution intitulée «Un Revenu Minimum Garanti pour une Révolution Agricole » qui inciterait nos agriculteurs dans leurs localités aux cultures vivrières à cycles courts.
Réalisons notre destin, réellement libres, après 60 ans d’indépendance. Cette liberté nous ne pourrons l’obtenir sans passer par l’épreuve du fer comme l’a dit le président de la République, donc celle de la rupture. Comme nous le disions à la veille de la présidentielle de 2019, « Optons pour un Sénégal qui prend son destin en main pour découvrir ce qu’est ce destin avec courage et foi ».
Ce destin nous ne pourrons le découvrir libres sans l’inclusion financière de notre population dans une monnaie compétitive dans le contexte d’un environnement de liberté économique et une décentralisation autonomisante et responsabilisante de pôles régionaux résilients et librement solidaires. Nous avons travaillé dans ce sens sur un projet novateur et structurant, l’avons exposé aux autorités monétaires qui n’ont pas émis d’objection (www.sofadel.com). Nous l’exposerons aux autorités et à la classe politique pour bâtir un consensus qui permettra à nos PMEs et nos collectivités locales de réaliser leur potentiel sans tendre la main à autrui.
Bonne fête de l’indépendance !
par Jean Pascal Corréa
LE COVID-19 NOUS PARLE, SOYONS CRÉATIFS ET INGÉNIEUX
Au-delà du coût sanitaire et des morts à déplorer, les tensions sociales à endiguer avec intelligence risquent de générer plus de conséquences à long terme que cette pandémie qui ne fait que nous rappeler une certitude : l’impréparation
La crise sanitaire que vit présentement le monde a grippé des pans entiers de nos manières d’être et de faire. L’angoisse collective se traduit par ailleurs par un questionnement intérieur, personnel, mais que partage chacun et chacune ; ce qui en fait une intériorité emplie d’échos et potentiellement handicapante collectivement. Un questionnement du présent et du futur. Les incertitudes du futur poussent d’ailleurs certains citoyens à, paradoxalement, projeter leurs angoisses au point de souhaiter que cet entre-deux perdure tant qu’il ne sera pas définie une perspective de mieux-être, tant que les gouvernants continueront à prétendre « tout » prendre en charge ; État-providence ou Leadership inconscient !
D’une manière ou d’une autre, le vent tournera. Il drainera des opportunités ou des menaces pour celles et ceux qui auront activé leurs cerveaux pour envisager l’après-covid-19 en toute conscience. Car, un après-covid-19 il y aura, et les trous budgétaires élargis par la pandémie seront nécessairement comblés – peu importe le rythme – par les nations, entendues dans le sens de État et tous les segments de la population, y compris les ménages et les contribuables individuels. Chacune et chacun devront en être conscients. Pour être pertinente, une soupape ne saurait rester béante sur un temps long. Cela implique que toutes les catégories d’acteurs économiques, culturels, sociaux, environnementaux et politiques se mettent d’ores et déjà à envisager les effets hic et nunc de la crise sanitaire et des mesures politico-économiques rapidement mises en place pour gérer la situation. Cela implique de composer avec les outils et les possibilités qu’offrent les technologies modernes et le numérique. Que ce soit pour (se) former, se soigner, accéder aux services de l’eau, de l’énergie ou de l’assainissement (secteurs sociaux), que ce soit pour produire (secteurs primaires et secondaires), pour communiquer, commercer, échanger, vendre des services (secteur tertiaire) ou pour réguler (Administration et institutions publiques). Il s’agit essentiellement de mobiliser et diriger nos énergies avec plus d’intelligence et de coordination.
Pour exemple, prenons ici un domaine beaucoup moins évident que les secteurs productifs : la culture. La vie culturelle est paralysée parce qu’il ne faut pas se rassembler. Pourtant, la culture, c’est le monde de l’imagination, de l’innovation, de l’étonnement, de l’effet recherché ou perçu, du ressenti. Que ce soit pour les différentes formes d’art, pour le théâtre, le cinéma, etc., des professionnels et des intermittents sont confinés, intellectuellement parlant, en attendant de retrouver un climat plus favorable à l’activité, l’expression et la production culturelles. Qu’est-ce qui empêche une troupe de théâtre d’effectuer ses répétitions à distance, chaque membre étant dans un cadre adapté aux circonstances, et avec la supervision directe du metteur en scène ? Et, une fois atteint le seuil de satisfaction, qu’est-ce qui empêche de réaliser les prises de vue avec les technologies informatiques et numériques, les smartphones ou les caméras go-pro étant de plus en plus démocratisés en Afrique ? Et voilà que le producteur pourra continuer à travailler avec son équipe, celle-ci devant être rémunérée pour vivre. Sauf à compter sur les subventions publiques ou à envoyer ses collaborateurs au chômage, tout en assumant la maintenance des équipements et autres moyens de production. Finalement, c’est le montage qui devient le principal challenge et, pour cela, je prétendrai volontiers que nous avons des milliers de jeunes prodiges qui se feraient le plaisir de déployer leurs talents et, à leur tour, de s’activer intellectuellement et de percevoir des revenus. Tout le monde y gagne, y compris l’État et la société. La vie n’est pas à l’arrêt. C’est notre cerveau que nous bloquons en indexant le Covid-19. Mais il est de passage. Et, au-delà du coût sanitaire et des morts à déplorer, les tensions sociales à prévoir et à endiguer avec intelligence risquent de générer plus de conséquences à long terme que cette pandémie qui ne fait que nous rappeler une certitude bien convenue : l’impréparation, de l’individu à l’État – en passant par les ménages culturellement dévêtus depuis deux à trois décennies –, et dans tous les pans de la vie sociale, économique, environnementale et politique, confirme pleinement les risques liés à la trajectoire d’avant Covid-19 vers des perspectives non soutenables. Il reste maintenant – à toi, à moi comme à l’État – à choisir la durabilité ou alors le scénario du laisser-faire (Business as usual) qui revient à laisser la société mourir à petit feu. Le confinement, c’est surtout une renonciation pour se tourner vers l’essentiel. Soyons ingénieux pour redéfinir une trajectoire optimale !
par Oumar El Foutiyou BA
LE COVID 19, UN LEVIER DE REFORME DE L’ETAT ET DE CHANGEMENT SOCIAL POUR LES PED !
Comme en atteste la gestion de la pandémie, rien n’est plus effrayant, en situation de péril, que l’image renvoyée par un décideur politique hésitant à prendre ses responsabilités parce qu’il craint d’être attaqué
Les ravages du Syndrome respiratoire aigu sévère à coronavirus 2019 (SRAS COV 19 ou COVID 19) ont conduit plusieurs pays développés, où il a sévi en premier, à développer quelques tentatives de réponse.
Destinées à arrêter sa propagation, celles-ci consistent en des mesures d’allégement des processus et d’organisation qui peuvent inspirer les PED dans leur politique de réforme de l’Etat à travers trois grands points relatifs (i) aux priorités de développement, (ii) à l’organisation de l’occupation des espaces de vie et du temps de travail et (iii) aux modalités de gouvernance.
La priorité, investir dans le savoir et le bien-être
Faire focus sur les secteurs sociaux, socles des politiques de développement durable
L’avènement de la pandémie a mis à nu la vanité du tout libéral dans les pays développés qui se traduit, pour le secteur éducatif, par la segmentation des citoyens face à l’offre (France, Luxembourg, USA, etc.) et pour le secteur sanitaire, par la faillite du système de santé publique en France (hôpitaux fermés, personnels négligés) et dans le secteur social par la remise en cause de la protection sociale (CMU combattu par les Républicains et le Président Trump aux USA).
Le constat est le même au niveau des PED avec des décideurs, soumis, durant des années, au Consensus de Washington et à ses politiques de privatisation et de restriction budgétaires, ayant choisi de négliger les secteurs sociaux, exposant ainsi leurs populations à diverses menaces.
L’apparition du COVID 19 constitue incontestablement un déclic pour les élites des PED (africains, en général) confinées chez elles en raison de la fermeture des frontières et de la surcharge exponentielle des structures des pays occidentaux alors qu’elles ont œuvré au délitement de leur système de santé.
On peut en dire autant de l’Education fortement ébranlée par la pandémie qui a révélé l’ignorance d’importants segments de la population incapables de s’autonomiser en savoir et en pensée. Certains citoyens ont nié l’existence du coronavirus et n’ont pas pris au sérieux les mesures de prévention préconisées par les spécialistes alors que d’autres préfèrent ne recourir qu’aux prières.
Ces attitudes les ont parfois conduits à défier l’autorité publique en contrevenant aux mesures de confinement et/ou en s’insurgeant contre les forces de l’ordre en période d’Etat d’urgence (Sénégal, Rwanda, Italie…).
Le COVID 19 a donc contribué, s’il en était besoin, à mettre en exergue l’importance de lutter contre l’ignorance en promouvant la rationalité, la science. En effet, si nombre pouvoirs publics de PED ont été quasi paralysés dans les réactions qu’ils auraient dû déployer, en début d’épidémie, c’est surtout parce que le déni de virus, partagé par une armée de profanes prompts à se prononcer sur des matières sur lesquelles ils n’ont aucune compétence, a pris le dessus sur l’éclairage des sachants.
On ne peut parler de la Santé et l’Education sans évoquer le Service social fortement secoué par le COVID 19 dans les Pays développés (France, USA, Italie, Espagne) et si peu valorisé dans les PED. Pourtant, les intervenants sociaux sont les mieux armés pour gérer les individus et les groupes en situation de crise et pour opérer des interventions de renforcement psychologique. Ils sont également aptes à accompagner les animateurs et opérateurs de développement à autonomiser les populations.
Ramener la planification au-devant de la scène
Investir sur le savoir et le bien-être commence par avoir une lisibilité de l’environnement lointain et proche. C’est l’une des fonctions de la planification dont les défaillances dans les PED ont été mises en évidence avec la pandémie.
Pour pouvoir compter sur de systèmes de santé de qualité, déposer sa confiance dans des ressources humaines bien formées et faire face, de manière optimale, à une pandémie, il faut, d’abord, avoir envisagé son apparition et avoir anticipé sur les précautions au regard des leçons apprises de faits similaires ou d’une réalité approchante.
La planification, et, à travers elle, ses fonctions prospective et évaluative, devrait être réhabilitée en vue de faire office de boussole pour les politiques et stratégies de développement à travers des systèmes résilients.
Agir sur les modes d’organisation de l’espace et du temps
L’aménagement des horaires de travail
Réfléchir sur les modalités de mobilisation d’une masse critique de travailleurs pendant que d’autres sont libérés ou allégés de leurs devoirs contribuerait au mieux-être des actifs ainsi déchargés et donc à la vie économique du pays. En effet, à chaque période de repos, ces agents se déploieraient dans des occupations domestiques (aménagement d’intérieur, jardinage, encadrement enfants…), les loisirs, le shopping.
Pérenniser de telles mesures, largement adoptées avec la pandémie, favoriserait le plein épanouissement des actifs et, si l’on s’en rapporte aux célèbres expériences de Mayo, la productivité liée à l’amélioration du climat de travail. D’autres avantages pourraient se faire jour en termes de réduction de l’empreinte carbone, d’amélioration de la santé des citoyens et d’économies de ressources et de temps dans les affaires publiques, privées et/ou sociales.
En plus de cela, il convient d’apporter des innovations supplémentaires dans la GRH. Parmi celles-ci, soulignons la possibilité d’opérer des réorganisations en vue de faire débuter la journée de travail pour certains actifs à une heure h et pour d’autres à h+1, h+2…h+n.
Adopter l’administration électronique et le télétravail Les inefficacités de l’administration (publique ou privée) s’expliquent, en partie, par l’engorgement des lieux de travail par les citoyens (usagers ou clients) qui squattent les bureaux à cause de processus de travail sciemment allongés, ce qui est une source de tensions et de retards.
Pour pallier ces insuffisances, il convient de simplifier et de dématérialiser les procédures dont on oublie, à force de recourir à elles ou de se réfugier derrière leur froideur, qu’elles sont établies pour sécuriser les processus de travail et non pour les alourdir.
A l’image du chemin critique en planification qui accorde une importance toute particulière aux activités essentielles d’un projet, il faudra identifier les processus clé à conserver et passer à une étape supérieure qui serait de les mettre en ligne. Bénéficier d’un service à distance sans qu’il y ait besoin pour le citoyen (usager ou client) d’être en contact direct avec l’administration in situ renferme plusieurs avantages dont le moindre n’est pas la suppression de certains contacts corruptogènes entre agents publics et usagers.
Faciliter la vie au citoyen, c’est s’inspirer d’exemples probants de pays (Cap Vert, Maroc, …) où les bases de données sont très fonctionnelles (information demandée une seule fois et aussitôt répertoriée et partagée) dans le cadre d’une administration électronique et de processus intelligents (Estonie).
Ces défis appellent aussi de recourir au télétravail, adopté par les pays développés, dans le cadre d’alternatives complémentaires au travail sur site. Ce procédé a plusieurs avantages parmi lesquelles on peut citer la réduction des charges locatives pour les employeurs, ce qui peut contribuer à la réorientation de leurs investissements immobiliers vers d’autres destinations. Il est, d’ailleurs, très adapté au privé, en particulier dans le cadre de l’e-commerce, un secteur prometteur pour les PED.
L’aménagement des systèmes et modalités de paiement
Les villes frémissent comme des ruches lors des fins du mois qui constituent des périodes d’engorgement dans les PED. Au-delà des phénomènes de surcharge notés sur des infrastructures de transport, durant cette période, viennent se greffer une sollicitation intense des services et une fréquentation déraisonnable des sites du tertiaire marchand (banques, commerces, transports) ou non marchand (administration et secteurs sociaux).
Il importe donc faire bouger les lignes en élargissant les systèmes de paiement existant déjà (cartes bancaire, mobile money…) et, surtout, en agissant sur les moments de paiements, en particulier en s’inspirant de l’exemple de pays où il est d’usage de rémunérer périodiquement la force de travail (au jour le jour, pour une période de x jours, à la semaine ou au mois).
Une telle mesure favoriserait la circulation de l’argent puisque les ressources que détiendraient les salariés payés avant d’autres serviraient à tous lorsqu’ils sont réinjectés, par le moyen de la consommation, dans le cycle de l’économie.
Donner du sens à la bonne gouvernance
Donner du crédit à la transparence de l’information
Le COVID 19 est apparu sur terre comme Attila donnant matière à certains esprits à se convaincre de ce qu’ils faisaient face à un insurmontable fléau de Dieu. Sa propagation aurait pourtant pu être très tôt contenue si son environnement de départ n’était pas un pays où la circulation de l’information subit plusieurs filtres.
Ces filtres sont, en réalité, des instances ou niveaux de censure obérant l’efficacité de la décision ainsi que le Maire de Wuhan, dont on a voulu faire un bouc émissaire, a eu à le révéler. Les effets pervers de cette forme de capture de l’information ont conduit à la punition de journalistes, lanceurs d’alerte, et même de scientifiques obligés de faire fuiter le génome du coronavirus pour donner au reste du monde les moyens de contenir la propagation de la maladie qui n’avait pas encore atteint le stade de pandémie.
Les PED devraient en faire de la transparence de l’information une pierre angulaire de leur action car elle apporte ce surcroît de légitimité nécessaire aux décideurs politiques et leur permet de raffermir l’autorité de l’Etat à travers une meilleure assise de la citoyenneté et de l’exemplarité (l’exemple des Pays nordiques est édifiant à ce sujet).
Il n’y a pas de droits sans devoirs et l’autorité devrait pouvoir le faire comprendre à ceux qui l’ont élue même si pour cela il faut des renoncements. Il y a lieu, en effet, de bannir l’esprit partisan et de strictement respecter les prérogatives des arbitres institutionnels (comme ce fut le cas, en Afrique du Sud ou à Maurice avec une Justice exerçant son pouvoir fut-ce à l’encontre de la plus haute autorité).
Assainir le processus décisionnel
Le conseil est un élément important auquel s’adosse la décision car il permet d’avoir une diversité d’opinions de spécialistes et ainsi de minimiser l’erreur. Il aide à réduire les errements liés à l’asymétrie d’information ou à la rationalité limitée si chère à la science économique et pourtant si présente dans les processus managériaux.
Les expériences de gestion de crise en contexte de COVID 19 ont fini de révéler dans beaucoup de pays (France, USA, Sénégal…) combien il est important, dans le cadre de la délivrance de l’information, de calibrer les annonces en recourant aux principes de subsidiarité ou de délégation, de sorte que le niveau de décision le plus approprié puisse se prononcer en temps opportun.
Investir hâtivement sa parole dans certains sujets engage à l’erreur. L’information peut être partielle et ses réajustements amènent le message à évoluer. Ne pas prendre de tels éléments en considération peut contribuer à éroder la crédibilité du décideur qui donnerait ainsi l’impression de rien maitriser. En effet, la voix de l’autorité, si elle se fait rare, peut être mieux reçue.
C’est pourquoi, il convient de consolider l’Etat de droit propice à l’interaction sereine entre les différents protagonistes autour de consensus forts favorables à la sécurisation du processus décisionnel dans les cas d’urgence manifeste. Comme en atteste la gestion de la pandémie, rien n’est plus effrayant, en situation de péril, que l’image renvoyée par un décideur politique hésitant à prendre ses responsabilités parce qu’il craint d’être attaqué, dans ses propres rangs.
Pour conclure, on peut estimer qu’un des enseignements majeurs de la pandémie est l’urgence de remettre le savoir et l’orthodoxie à leur véritable place et de susciter l’humilité et le désir de l’excellence chez de nombreux ignorants qui constituent un danger pour tous.
L’expérience du confinement a poussé l’humanité à jeter un regard étonné sur sa fragilité (infection de Prince, ministres, décès de décideurs et de célébrités…) et fort heureusement aussi sur la réversibilité des dommages causés par ses modes de production et de consommation.
Les PED pourront tirer parti des leçons apprises du passage de COVID 19 s’ils reconsidèrent leurs modes d’action en vue d’améliorer l’organisation de leur espace de vie (social et professionnel) et leur temps de travail.
Oumar El Foutiyou Ba est écrivain, expert en Organisation.
DOUZE NOUVELLES CONTAMINATIONS ANNONCÉES SAMEDI
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a fait état samedi de la contamination supplémentaire de douze personnes au nouveau coronavirus alors que six patients du Covid-19 ont été déclarés guéris.
Dakar, 4 avr (APS) – Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a fait état samedi de la contamination supplémentaire de douze personnes au nouveau coronavirus alors que six patients du Covid-19 ont été déclarés guéris.
Faisant le point quotidien de la situation de l’épidémie, Diouf Sarr a indiqué que ces nouvelles contaminations ont été détectées après des tests virologiques réalisés sur des échantillons prélevés sur 177 cas suspects.
Parmi ces nouveaux cas positifs 10 étaient suivis par les autorités sanitaires, un, provenant de l’étranger, et un autre issu de la transmission communautaire.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a également confirmé le décès d’un deuxième patient du Covid-19 au Sénégal. Il s’agit d’une femme âgée de 58 ans. Elle était en observation au service des maladies infectieuses et tropicales du centre hospitalier national universitaire de Fann à Dakar.
Le Sénégal a enregistré un bilan global de 219 cas positif de Covid-19 depuis l’apparition de la maladie dans le pays (2 mars). 72 guérisons et deux décès ont été dénombrés tandis qu’un patient a fait l’objet d’une évacuation à son pays d’origine.
A ce jour, 147 malades du coronavirus sont en observation dans les différents centres de traitement dédiés à la maladie à travers le pays. Leur état de santé évolue favorablement, selon le ministre de la Santé.