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18 juillet 2025
"LE PROBLÈME, CE N'EST PAS DE RENTRER DANS L'HISTOIRE, MAIS D'EN SORTIR"
Le paternalisme français est intériorisé par les Africains eux-mêmes - Les idées africaines doivent être recyclées par l’Occident en général et la France en particulier pour être reconnues par les Africains - ENTRETIEN AVEC MAHAMADOU LAMINE SAGNA
Mahamadou Lamine Sagna, sociologue sénégalais, s’intéresse au symbolisme des échanges et de la monnaie. Après des études de commerce, d’ethnopsychiatrie et une thèse de sociologie en 1997 à l’université de Caen sur le rapport des pauvres à l’argent et à La Poste en France, il a enseigné à Nanterre, puis à l’université du Maryland aux Etats-Unis (2000-2002), avant de rejoindre la prestigieuse université de Princeton (2002-2011).
Il y a donné des cours sur « la monnaie et la religion », mais aussi, avec un astrophysicien nigérian, sur la « science et les technologies appliquées au développement » dans les départements d’études africaines et d’études africaines-américaines. Voilà quinze ans qu’il travaille sur l’Afrique et la globalisation, l’exclusion, ainsi que le rapport entre « monnaie, religion et immigration dans le cas des Sénégalais de New York ».
Il navigue depuis 2011 entre New York, Paris, la Normandie et Dakar, où il organise tous les deux ans des conférences dénommées Homecoming, dans le cadre de l’association qu’il a fondée et qu’il préside, Rencontre des Sénégalais pour une organisation utile des ressources de la communauté expatriée (Re-Source/Sununet). L’objectif : contribuer de manière concrète au développement du Sénégal, avec le soutien de la diaspora. Ce qui ne l’empêche pas de porter un regard critique sur ses deux ports d’attache, le Sénégal et la France.
Cet entretien que nous reprenons a été publié en janvier 2017.
Rue89 : Pourquoi avez-vous quitté la France pour les Etats-Unis ?
Mahamadou Lamine Sagna : Par hasard. J’avais un mentor, le sociologue américain Richard Brown, qui m’a invité à donner des cours à l’université du Maryland. Ensuite, la sociologue américaine la plus connue sur les questions de monnaie, Viviana Zelizer, m’a invité à Princeton, où le professeur Cornel West m’a incité à rester.
Que ressentez-vous chaque fois que vous faites un voyage New York-Paris ?
Un sentiment d’altérité qui me fait réfléchir sur la relativité et l’universel. Je suis toujours heureux de retrouver des rapports interraciaux très naturels en France, sur le plan individuel.
Aux Etats-Unis, c’est plus facile de trouver un logement et un travail quand on est noir, et sur le plan professionnel, on peut vous faire confiance d’une manière extraordinaire… Mais les relations entre personnes sont faibles, il y a peu de liens d’amitiés. Je connais des Américains blancs qui n’ont pas d’amis.
En France, c’est le contraire : c’est plus difficile de trouver un travail et la plupart des gens brillants n’ont pas d’opportunités. Mais se faire des amis français, c’est naturel.
Pourquoi n’êtes-vous pas resté enseigner en France ?
Je faisais récemment la réflexion à un universitaire français dans une conférence à Paris : pourquoi si peu de départements d’études africaines dans les universités françaises ? Il m’a répondu qu’il y en avait un à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) !
Aux Etats-Unis, la plupart des enfants de familles aisées prennent des cours en option dans les départements d’études africaines, parce qu’ils savent que l’Afrique, c’est l’avenir. La France est censée faire mieux, mais elle ne fait rien.
Autre chose : dans les départements d’études africaines, aux Etats-Unis, entre 15% et 20% des professeurs sont africains. En France, on compte très peu de spécialistes qui viennent du continent.
Faut-il y voir du racisme ?
Je préfère parler, comme Cornel West, d’un nihilisme sentimental ou paternaliste de la France, qui fait que ce pays ne voit pas le potentiel des Africains.
Il y a un refus de reconnaître des réalités sociales, par exemple le fait que des Africains puissent avoir autant de compétences que les autres et avoir eux-mêmes dépassé les questions raciales.
Tout se passe comme si les Africains étaient sympas, mais incapables de faire des analyses. Je ne suis pas sûr que ce soit du racisme. Le problème, c’est plutôt qu’on n’a pas quitté le colonialisme.
Il reste des « habitus » comme dirait Pierre Bourdieu, qui jouent de manière inconsciente. Même quand on est face à des gens bien disposés, même quand on a des relations personnelles poussées, il existe en France une forme de violence symbolique qui agit sur la structure mentale.
Il s’agit de croyances collectives qui permettent de maintenir des hiérarchies, de véhiculer des mécanismes de domination, et qui aboutissent à des pensées du type : les femmes ne sont capables que de faire que telle ou telle tâche, les Africains peuvent nous aider à faire de l’anthropologie, mais pas de la science ou de la technologie.
Pourtant, le système de paiement par téléphone mobile (M-Pesa au Kenya) a été imaginé et créé par un jeune Sénégalais qui vit aux Etats-Unis. Il est allé voir les autorités du Sénégal, qui ne l’ont pas écouté, et il a commencé en Ouganda et au Kenya.
Pourquoi n’a-t-il pas été pris au sérieux au Sénégal ?
A cause de cet effet miroir entre la France et les pays francophones, qui fait que le paternalisme français est intériorisé par les Africains eux-mêmes.
Du coup, tous les Africains francophones qui sont passés par les Etats-Unis et ont fait une rupture avec ces modes de pensée se sentent mieux considérés en Afrique anglophone. Beaucoup d’entre eux travaillent au Kenya, en Ouganda, au Rwanda.
En tant qu’expert sénégalais, on peut faire une proposition au Sénégal, mais on sera toujours moins écouté que le confrère français. C’est le complexe du colonisé.
Quand je vais à Dakar, je parle dans la presse de Sénégalais qui vivent au Sénégal et qui mènent des travaux très intéressants, mais ne sont pas reconnus…
Par exemple, l’architecte Cheikh Mbacké Niang est étudié pour ses réalisations à l’université de Princeton, mais il est inconnu chez lui au Sénégal.
De même, une ferme « intelligente » a été lancée à Gorom, près de Rufisque, par un professeur de physique à l’université de Dakar, Aboubaker Beye, qui produit sa propre énergie et fabrique de l’huile essentielle de baobab, sans aucune subvention et très peu d’intérêt local.
Les idées africaines doivent être recyclées par l’Occident en général et la France en particulier pour être reconnues par les Africains !
Qu’est-ce qui fait la différence entre l’Afrique francophone et anglophone ?
La colonisation britannique n’a pas été assimilationniste. Le terreau pour l’autonomie y est plus favorable. Le problème pour l’Afrique francophone n’est pas d’entrer dans l’Histoire, comme l’a dit Sarkozy dans son discours de Dakar, mais plutôt d’en sortir !
Les Africains francophones sont toujours dans la dynamique post-coloniale, alors qu’on n’est plus dans la même temporalité avec la globalisation.
Que pensez-vous des lamentations qu’on entend toujours en Afrique francophone contre l’ancienne puissance coloniale ?
C’est stérile et j’y vois de la malhonnêteté intellectuelle. Un nombre important d’intellectuels africains qu’on peut à mon avis qualifier de glandeurs perpétuent la « Françafrique » sans le savoir.
On peut critiquer la France, la Françafrique, les privatisations, la façon dont les télécoms au Sénégal ont été vendus à Orange avec la complicité de la Banque mondiale, alors qu’ils n’avaient pas besoin d’être privatisés…
On peut condamner la France sur bien des points mais c’est malhonnête de le faire sur son intervention au Mali. En 24 heures, les islamistes pouvaient prendre Bamako. Ils ont cassé les monuments de Tombouctou. Comment critiquer ceux qui viennent sauver ce qu’on revendique ? Dans la politique africaine de François Hollande, je ne vois pas quel est l’acte condamnable pour l’instant.
Quid de l’intervention française en Côte d’Ivoire ?
C’est plus compliqué : le Conseil constitutionnel a validé les élections, sans le faire sous la contrainte ou la violence. Dès lors, je ne vois pas pourquoi les Nations unies peuvent intervenir, au-delà de cette instance suprême.
Sur le fond, je pense que l’histoire donne raison à Léopold Sédar Senghor plutôt qu’à Félix Houphouët-Boigny. Il fallait plus insister sur la culture que l’économie après l’indépendance. Si on pense construire le citoyen à partir de l’économie, on prend le risque de la violence, puisque l’économie porte de la violence en elle-même, dans la mesure où elle repose sur l’accumulation, qui engendre des inégalités et des frustrations.
La primauté de l’économie a failli l’emporter au Sénégal avec Abdoulaye Wade, mais heureusement, Senghor a posé les bases : ce qui est important, c’est le vivre ensemble, l’homme, la culture.
Si le Sénégal avait été centré sur les questions économiques, personne ne se serait soulevé en 2011 pour défendre la Constitution.
Où va le Sénégal ?
La ruse de Leuk-le-Lièvre a été érigée en vertu... C’est l’un des fondements de l’existence au Sénégal. Etre sérieux à Dakar relève presque de la maladie !
par Vincent Brossel et Marie Holzman
UN BANQUET OFFICIEL AU CŒUR DE LA PANDÉMIE EN CHINE
Alors que les premières victimes du Covid-19 gisaient à la morgue, un repas géant réunissait 40 000 familles de Wuhan, avec des assiettes gravées à l’effigie de Xi Jinping
Libération |
Vincent Brossel et Marie Holzman |
Publication 05/04/2020
Pendant que le monde se confine et enterre ses morts emportés par le Covid-19, le président chinois Xi Jinping triomphe. La propagande présente sans relâche le commandant suprême victorieux de «la guerre du peuple» contre le coronavirus.
Et pourtant, après l’épidémie du Sras en 2003, après celle de peste porcine, après les divers virus qui ont attaqué les poulets et les autres catastrophes sanitaires qui sont nées en Chine populaire, nous pensions que les autorités de Pékin auraient tiré des leçons. Et nous sommes aujourd’hui obligés d’admettre que les logiques du pouvoir chinois ne sont pas celles attendues par la France et l’Europe qui en ont fait un partenaire privilégié.
Il faut s’arrêter un instant sur les circonstances de ce banquet qui a donné lieu à une mise en scène délirante. Des assiettes avaient été gravées à l’effigie de Xi Jinping, avec des slogans à sa gloire. Le journal local Chutian du shibao du 19 janvier a publié des photos des centaines de tables installées dans un immense hangar et vantant le fait que 13 986 plats avaient été servis pour cette fête. Des spectateurs ont été félicités d’avoir «surmonté la fièvre, la toux et la maladie pour participer à ce grand événement».
Alors que des docteurs courageux alertaient sur le danger de ce nouveau virus, le Parti maintenait des spectacles de divertissement à l’approche du nouvel an lunaire. Le 21 janvier, RFI en chinois a rapporté que certains danseurs et chanteurs portaient des masques et étaient déjà contaminés par le Covid-19. Le secrétaire du Parti et le préfet de la province du Hubei applaudissaient à tout rompre alors que les premières victimes du virus gisaient à la morgue. L’ordre de se confiner n’est tombé que le 23 janvier, ne laissant que quelques heures pour quitter Wuhan. Près de 5 millions de personnes ont ainsi réussi à quitter la mégalopole. Beaucoup porteuses du virus.
La vie du Parti plutôt que celle des citoyens
Nous qui connaissons maintenant le confinement, qui avons appris les «gestes barrières», nous sommes stupéfaits en revisitant le scénario de la propagation du virus. Un banquet à la gloire du président chinois serait donc devenu l’accélérateur de cette pandémie devenue mondiale en quelques semaines.
Pourquoi le gouvernement local a-t-il maintenu ces festivités ? Parce que la priorité était la vie du Parti communiste, pas celle des citoyens. En janvier, les autorités étaient obnubilées par l’organisation des assemblées locales qui précèdent l’Assemblée nationale et de la Conférence consultative du peuple chinois qui se tiennent en mars. Pas question de renoncer à ce processus incontournable. Le parti avant tout.
Imposer «sa» vérité
Avec le confinement de Wuhan, puis du Hubei et enfin de tout le pays, Xi Jinping reprend la main face à une crise qui a plongé la Chine dans le doute. Ce «triomphe» de la Chine, face à ce virus qui est né en son sein, se fait au prix de la vérité. Les bilans officiels sont bien en deçà du nombre réel de personnes mortes et infectées. Selon des estimations indépendantes, on arrive à plus de 50 000 morts à Wuhan et 97 000 morts pour toute la Chine. On est bien loin du chiffre officiel de moins de 4 000 morts…
Pour imposer «sa» vérité, la police n’a pas chômé. L’organisation Chinese Human Rights Defenders a documenté 900 cas d’arrestations, d’intimidations et de censure intervenus en lien avec l’épidémie depuis début janvier. Xi Jinping a aussi réussi à convaincre l’OMS de retarder pendant plusieurs semaines l’annonce de la pandémie. On peut se poser des questions sur le fonctionnement de l’OMS au sein de laquelle la Chine exerce un pouvoir très fort depuis le passage à sa tête de Margaret Chan, médecin chinoise. Une mission de l’OMS est rentrée de Chine en février avec des conclusions plutôt optimistes. Elle a loué les méthodes employées par Pékin pour lutter contre le virus, sans évoquer les erreurs qui ont été faites, comme avoir laissé fuir du Hubei puis de Chine des dizaines de milliers de personnes infectées. Et le 7 mars, Pékin a été largement remercié par l’OMS pour son don de 20 millions de dollars destiné à la lutte mondiale contre le Covid-19.
Aujourd’hui, le régime de Pékin veut apparaître comme le sauveur avec sa politique des masques, et surtout réécrire l’histoire à son avantage. Et la propagande se déploie, sans vergogne. Un éditorial récent d’un quotidien d’Etat a appelé le monde à remercier la Chine pour son efficacité dans la lutte contre le Covid-19…
EXCLUSIF SENEPLUS - La vie de Pape Diouf offre un exemple patent de la manière dont un homme parti de rien, échoué dans une ville de prime abord austère, peut s’élever à une existence supérieure - NOTES DE TERRAIN
“Footballeurs, mes frères. (...) Votre sport suscite l’enthousiasme parce que dans ses manifestations supérieures, il s’élève au niveau de l’art. (...) Synthèse attrayante, parce que naturelle, des « disciplines » physiques les plus diverses, elle est à la mesure de l'Homme.” François Thébaud
Lundi 30 mars 2020. Depuis près d’une heure, je suis entièrement absorbé par la lecture d’un recueil de nouvelles. Mémoires d’un chasseur, d’Ivan Tourguéniev. On m’appelle dans le salon. On parle de football à la télévision. Lorsque je me lève pour aller voir de quoi il retourne, je ne savais pas que j’allais passer le reste de la soirée devant l’écran. Je regarde rarement la télévision. Les chaînes sénégalaises encore moins. Le programme en question passe sur la TFM. Il s’agit d’un reportage sur le football sénégalais. Honnête mais terne. Qui relate le parcours de l’ancien sélectionneur national du Sénégal, Bruno Metsu. Un peu plus tôt, le matin, comme c’est le cas depuis l’apparition du premier cas confirmé de coronavirus dans notre pays, le ministère de la Santé a fait le point sur la situation de la maladie au Sénégal. Pour la première fois, deux cas graves ont été enregistrés. Un ami m’a appelé, juste après la déclaration des autorités sanitaires. Pour m’annoncer une mauvaise nouvelle. “Pape Diouf est l’un des deux cas graves”.
Quand j’arrive au salon, plusieurs personnes défilent sur l’écran. A ce moment-là, le reportage met en scène Abdoulaye Sarr, l’ancien sélectionneur national adjoint des “Lions”. Puis les journalistes Cheikh Tidiane Fall, Salif Diallo, et le footballeur Khalilou Fadiga. Ils évoquent la relation particulière de Bruno Metsu avec le Sénégal. Je suis transporté près de vingt ans en arrière. Mon esprit est à la nostalgie. Des souvenirs agréables sont ressuscités. Ce n’est pas seulement l’épopée des “Lions” en 2002 qui ressurgit. Un bonheur immense, et une tristesse refoulée me donnent un pincement au cœur. Soudain, Pape Diouf apparaît sur l’écran. Le plan est serré. Peu de lumière. Présence solaire. Il porte un boubou marron. Son regard est allumé. Tout de suite ce visage mystérieux et épais murmure des mots justes. Il ne cabotine pas. Sa voix rocailleuse et traînante retentit comme le tambourinement d’une anaphore. Impossible de décrocher. Il apparaîtra plusieurs fois encore dans le reportage. A chaque fois, je me mets à penser au combat qui doit être le sien, à cet instant.
Une voix singulière. Pape Diouf était un homme inspirant. Il avait une maîtrise souveraine du verbe. Lorsqu’il parlait, on pouvait sentir cet élan poétique, qui germe dans les esprits habités par la passion. Il avait un vrai sens littéraire. Jamais ses récits n’étaient fades ou aseptisés. Avec lui, le verbe était toujours très précis, haut et sublime. Ses réflexions et plaidoiries étaient toujours empreintes de dignité et d’éclat. Son charisme faisait le reste. Il avait toujours la répartie parfaite pour se faire comprendre et respecter. Comme lorsqu’il a voulu faire savoir à François Hollande qu’il n'était pas son obligé. Ce dernier le poussait à se présenter sous la bannière du Parti socialiste français, à Marseille, lors des élections municipales de 2014. “On me presse pour répondre mais décider ce n’est pas simplement dire oui ou non. Je dois évaluer la situation et voir ce que je peux apporter à une cause”, avait-il fait savoir. Exigence de liberté et indépendance d’esprit. C’était son principe.
La vocation. Pape Diouf, c’est surtout un homme du football. C’est quoi le football ? Il y a fort à parier que beaucoup répondront que c’est un jeu. D’autres diront : c’est un jeu avec un ballon. Et même certains vont suggérer que c’est le sport-roi. Les plus téméraires pourraient évoquer les différentes pratiques du football. A onze contre onze. Sur une surface délimitée. En salle. Sur un terrain vague. A la plage. Dans la rue. Dans un appartement. C’est vrai, le football est un jeu et ses variantes sont nombreuses. Mais c’est plus que tout cela. Ce qui est d’abord frappant dans ce sport, c’est qu’il n’est pas naturel. Ses pratiquants sont obligés d’utiliser leurs pieds et non leurs mains. Le football est un défi lancé à l’appareil locomoteur. Il faut un premier effort, qui paraît simple à première vue, mais qui est exigeant et malaisé. Qui demande l’éducation du corps. Une intelligence des muscles. Ensuite, le football est simple. Il faut un engin-outil plutôt rudimentaire, un ballon, et en avant pour le plaisir. Enfin, le football déchaîne les passions. Partout sur la planète des clubs et des joueurs sont vénérés. Des statues et monuments dressés. Le football, c’est aussi un ferment communautaire. A cause du football, une guerre a éclaté entre deux pays, une révolution s’est éteinte, des pays ont sombré dans la crise. C’est une économie. Un art. Un fait social total.
Pape Diouf fait partie de ces hommes qui ont fait du football une transcendance. Et ont confondu leur vie avec ce sport. Qui savent que le football est une réalité complexe. Un phénomène qui va au-delà du simple jeu. Il a passé sa vie à servir ce sport. En étant agent de joueurs, puis dirigeant. Un parcours glorieux, durant lequel il parviendra à se hisser à la tête d’un des plus grands clubs du monde. Il a fait des footballeurs ses “frères”. Il était affectivement proche d’eux. Il a conseillé, entre autres, Joseph-Antoine Bell, Abedi Pelé, Marcel Desailly, Basile Boli. Fort d’une culture remarquable et d’un sens de la responsabilité, il s’est hissé un chemin vers les sommets. Tout seul. Pape Diouf est une référence. Un homme d’avant-garde. Un homme du football et du verbe. Un homme de la fraternité. Sa vie offre un exemple patent de la manière dont un homme parti de rien, échoué dans une ville de prime abord austère, peut s’élever à une existence supérieure. Jusqu’à devenir un mentor pour beaucoup de personnes.
Retrouvez sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
Hervé Bourges, que Manu Dibango surnommait son « ange gardien », est parti le premier, laissant à découvert son « protégé » qui, en toute logique, lui a emboîté le pas… Ce témoignage leur est dédié
Première « vedette internationale à succomber au Coronavirus », comme l’a relevé le communiqué de l’Elysée, Manu Dibango a été rejoint par Pape Diouf, une autre star dans son domaine : il fut le premier Africain à présider un club de foot international, l’Olympic de Marseille. Les deux hommes s’appréciaient. Mais bien plus intime encore était Hervé Bourges, figure tutélaire du journalisme en France et en Afrique francophone. Nés la même année, ils se sont suivis dans la mort, à un mois d’intervalle. « Hervé », que « Manu » surnommait son « ange gardien », est parti le premier, laissant à découvert son « protégé » qui, en toute logique, lui a emboîté le pas… Ce témoignage leur est dédié.
Dans tous les cas, ce ne fut pas un bon signe.
A l’église Saint-Eustache où la profession et les amis s’étaient réunis une dernière fois autour de Hervé Bourges, décédé une semaine plus tôt, une absence a nourri les conversations chuchotées dans les travées et à la sortie de la messe. « Mais où est Manu? ». Nous en étions sûrs; après Michèle Cotta, qui l’avait nommé à la tête de Radio France Internationale; Frank Riester, l’actuel ministre français de la Culture; ou avant Pascal Josèphe, son accompagnateur fidèle à la gestion du paquebot audiovisuel; ou l’écrivain et diplomate Henri Lopes, la longue silhouette de Manu Dibango allait se dresser face à l’assistance pour nous raconter son ami. Avec des mots, avec son saxo – ou les deux. Ce jour-là, aucun autre témoignage n’aurait semblé plus indispensable sur celui qu’on surnommait « Bourges l’Africain »…
Entre les deux hommes, la complicité était totale, renforcée par des aventures historiques communes. Bien avant qu’on ne parle de « diversité » en France, ceux de ma génération ne sauraient oublier que Hervé Bourges, le tout-puissant patron de la télévision publique, avait offert à Manu Dibango une carte blanche pour une émission qui durerait deux ans, alliant musique et culture. « Salut Manu! », sur France 3, devint un cri de ralliement de ses fans tout au long de sa fabuleuse carrière. C’était à l’aube des années 1990 et Hervé Bourges, toujours en liaison avec Manu et son « Collectif Egalité », allait inscrire l’exigence de diversité (sexes, âges, origines) dans le cahier des charges des chaînes publiques, avec l’objectif affiché de refléter la société française dans son ensemble. Tout en échappant à l’anathème du « communautarisme », officiellement réprouvé, c’était une révolution!
Devenu le premier président du Conseil supérieur de l’Audiovisuel (CSA), Hervé Bourges s’arrangera toujours pour associer le grand artiste aux conseils d’administration réunissant les sommités de la branche. En fin de réunion, Manu se joignait au groupe et tirait de son saxo des envolées qui émoustillait l’assistance…
Entre le jazzman et le chrétien engagé, l’amitié pour la vie avait débuté vingt ans plus tôt, sur les hauteurs du Mont-Fébé, lorsque Hervé Bourges était venu créer à Yaoundé la meilleure école de journalisme d’Afrique francophone, l’ESSTIC d’aujourd’hui. Lu par son directeur de cabinet Olivier Zegna-Rata, le témoignage de ses anciens élèves a ému aux larmes une partie du public.
De l’émotion aussi, quand l’officiant a présenté un grand métis, Patrick, l’unique fils du défunt, longtemps préservé dans son jardin secret. Assis à quelques rangées, d’autres rejetons, ceux du musicien camerounais absent, Michel et Marva.
« Mais où est Manu? »
Derrière l’énigme apparente, l’explication était pourtant implacable. Emmanuel Ndjocké Dibango luttait déjà contre la maladie. A l’heure où la dépouille de son « ange gardien » s’acheminait vers le cimetière du Père Lachaise, le patient était confiné dans un hôpital, atteint par le Coronavirus. Venus au monde la même année, les deux « frères » ont effectué le voyage sans retour en synchronisé.
La puissance du lien quasi-gémellaire avec Hervé Bourges, loin d’être anecdotique, a traversé comme une épine dorsale l’univers de Manu, enfant du Cameroun né face à la mer et navigant dans un monde sans frontières où l’amour de la France n’a jamais évincé une forme de fidélité au pays natal; globe-trotter professionnel, il s’est ainsi astreint aux incessantes autorisations de circuler tamponnés sur son passeport africain qu’il conservait jalousement, alors qu’un passeport européen l’aurait pratiquement exempté de visas. « Les Européens qui vivent chez nous ne demandent pas à changer de nationalité. Pourquoi devrais-je le faire »? estimait-il. Une posture idéologique qu’il n’a cessé de défendre face à des compatriotes plus pragmatiques qui prônaient la double citoyenneté. Peut-être avait-il trouvé là un rempart symbolique contre le sentiment d’abandon de leurs racines qui ronge les éternels expatriés, lui dont l’existence ne s’est pas déroulée en Afrique, mais en France pour l’essentiel? L’auteur du fameux « Soul Makossa » y aura vécu une soixantaine d’années, les autres points de chute, Abidjan ou Yaoundé, n’étant que de brefs intermèdes.
En quittant son Douala natal à 15 ans, à bord d’un paquebot, il avait emporté, et non laissé derrière lui, une part non négociable de son terroir, de son parler et de son patrimoine culturel. A l’heure du bilan qui s’est déroulé comme un tapis rouge de reconnaissances internationales et de prestigieuses distinctions octroyées surtout par son pays d’adoption, les mots d’un président malawite résonnent comme un hommage personnel à son endroit: « Be successful wherever you are. Your success is Africa’s success ». Vous devez réussir où que vous soyez. Votre succès et celui de l’Afrique. Adressée à un forum des diasporas noires à Addis Abeba, l’exhortation de Bingu wa Mutharika, (1934- 2012), inconnu du grand public, aura néanmoins inspiré des milliers d’Africains vivant loin du Continent – et résolu leur dilemme existentiel.
Rien de tel chez Manu. L’amateur de chemises en wax et de boubous n’a jamais semblé questionner son identité qu’il affichait naturellement multiple et sereine, n’essayant guère de la travestir pour complaire aux conformismes identitaires de notre époque, ni d’un côté, ni de l’autre. Comment aurait-il pu, lui qui écoutait autant Bach et Haendel en culottes courtes chez ses parents, que les comptines traditionnelles en langue douala? A la fois ami de Juliette Gréco et de Miles Davis? De Francis Bebey et de Nino Ferrer? De Quincy Jones et de « Grand Kallé » Kabasele? De Youssou Ndour et de jeunes rappeurs inconnus? Distingué autant par Nicolas Sarkozy (Légion d’honneur épinglée par… Hervé Bourges) que par Alassane Ouattara? En juin prochain lui sera décernée, à titre posthume, une distinction prévue de longue date : Docteur honoris causa de l’université de Valenciennes en France.
Au bout du compte, un véritable exploit : dans les quartiers de Yaoundé, de Douala, de Dakar, d’Abidjan ou de Kinshasa, le citoyen d’honneur de Saint-Calais, dans la Sarthe, où il fut écolier en débarquant en France; ce Français sans le passeport était perçu comme 100% Africain… Au Cameroun, pourtant source de bien des frustrations pour cet exilé volontaire, la télévision nationale a été en première ligne pour marquer la disparition de ce « digne fils du pays », sous la houlette du DG Charles Ndongo, avec de somptueuses éditions spéciales agrémentées de documents rares pendant plusieurs jours! J’ai repensé à Ismaël Bidoung Mpkatt, ancien ministre de la culture, un des rares « officiels » dont Manu m’avait dit tant de bien; à son « petit frère » Amobe Mevegue, patron de Ubiznews; A Denise Epote, qui l’appelait « Tonton Manu »; à Yannick Noah qu’il était parfois le seul à pouvoir joindre; au regretté confrère Henri Bandolo, également un ami intime de Hervé Bourges… Sans oublier Jean-Michel Denis, éminent spécialiste des musiques afro-caribéennes, récemment emporté par le Coronavirus – lui aussi. Des Etats-Unis où il vit, l’artiste Richard Bona a proposé que l’aéroport de Douala porte désormais le nom de Manu Dibango, une idée qui a rapidement rallié des milliers de partisans… Quelle leçon de vie de la part d’un citoyen du monde qui ne possédait pas de demeure en Afrique et n’avait pas prévu d’y être enterré! Conforme à des dispositions de longue date, il repose désormais au cimetière du Père-Lachaise. Comme Hervé Bourges…
A ce passeur hors pair, l’Elysée a rendu un hommage d’une grande justesse. « Manu Dibango se riait des frontières : il sautait d’un continent à l’autre, d’une culture à l’autre, d’un genre à l’autre, d’un instrument à l’autre – il les maîtrisait presque tous – pour créer une musique universelle, qui était à la fois africaine et caraïbéenne, américaine et européenne, mais qui était surtout chaloupée, entrainante et joyeuse. À chaque album, il inventait de nouveaux rythmes de joie, des mélodies du bonheur ».
« Allô? Il sort quand, mon article »? J’ai rencontré Manu Dibango en France, à mes tout débuts dans le journalisme, après avoir pris un appel destiné à mon regretté
collègue Elimane Fall qui l’avait interviewé. Maintenant qu’il nous quitte, me voici recevant de nombreuses condoléances pour la perte d’un grand ami. C’est qu’au fil des décennies, des combats communs et de magnifiques moments de convivialité nous ont soudés et mutuellement renforcés. Il nous avait ainsi rejoints dans l’association créée en mémoire de Thomas Sankara, avec Sennen Andriamirado et Francis Kpatinde. Souvent accompagné de la fidèle Claire Diboa, sa nièce et manager de confiance, « Grand Manu » était une star habituée de nos galas où se côtoyaient des personnalités du monde entier, souvent issues des diasporas africaines, et acceptait toujours dans la bonne humeur de se faire photographier avec ses admirateurs. Beaucoup doivent se souvenir de son humour en y recevant un trophée pour son inégalable contribution au « rayonnement culturel » de notre Continent, à bord d’un bateau sur la Seine en 2000. Ou de ses néologismes. Lors d’une soirée organisée chez moi en soutien à Christiane Taubira, ministre de la justice traitée de « singe » par un journal d’extrême-droite, et de « guenon » par des jeunes à Angers, Manu, avec le rire sonore qui le caractérisait, avait dédié quelques notes de son légendaire saxophone « aux guenons – et aux guenonnes »…
Pour ma part, je retiendrai aussi les mots magiques que Manu Dibango a prononcé à mon égard. Du genre de ceux qui peuvent transformer une vie en destin. Pulvérisent les plafonds de verre imposés ou intériorisés. Décapsulent les esprits, libèrent les talents. Devant le cinéaste américain Spike Lee, invité spécial du 40 ème anniversaire du magazine que j’avais repris quelques années plus tôt, Manu avait porté un toast à l’organisatrice de cet événement scintillant : « Au succès de ”Africa International” et de sa directrice, la prochaine Oprah Winfrey! ». Puis se reprenant: « Ou plutôt Robert Maxwell! »
On ne présente plus la première, femme des médias la plus puissante (et la plus riche) des Etats-Unis. Le second était alors un magnat de la presse très en vue en Grande Bretagne. Quelle sympathique utopie, pensais-je! Mais cette fois, Manu n’avait pas ri. Il le pensait vraiment. « Pourquoi pas ? » conclut-il.
Oui en effet. Pourquoi pas? Tout était dans la question.
En une seconde, Manu-le mentor m’a fait réaliser les auto-limitations qui réduisent notre capacité d’action. Ce jour là, il a désinhibé mes ambitions. L’échec ne viendrait plus jamais d’un manque de confiance en moi-même, ni des avis condescendants qui vouent au…confinement – déjà! De fait, bien des percées obtenues prennent leur source dans cet instant et, au lieu de m’esclaffer face aux projets les plus fous, j’ai appris à encourager mes interlocuteurs à se battre pour leurs rêves. Publier « le journal du médecin » ou des « Amateurs de cigares » était donc certes à ma portée. Me consacrer à un « journal africain », en revanche, ne relevait aucunement d’une assignation identitaire, mais d’un choix existentiel: rien d’autre n’avait de sens si ce n’était au service du continent africain.
« Comment souhaitez-vous qu’on se souvienne de vous »? Au jeune reporter qui l’interrogeait ainsi, Manu a renvoyé la balle : « Ah! c’est à chacun de décider! »
C’est bien ce qui se produit. De cet « influenceur » qui a promené son inimitable dégaine entre deux siècles et croisé des millions de vies, chacun a conservé sa part de « Grand Manu »; sur les réseaux sociaux, les témoignages foisonnent.
Le sage grave ses peines dans le sable et ses bonheurs dans le marbre, selon un dicton.
Parmi ses grandes joies, on retiendra celle d’être grand-père. Une satisfaction qu’il partageait dans la même intensité avec Hervé Bourges, gratifié par Patrick d’un petit-fils adoré, présent à ses obsèques. Leurs petits-enfants ont clairement illuminé les dernières années des deux complices. « Je ne sais pas si j’ai été un bon père, reconnaissait souvent Manu. Mais je suis un très bon grand-père », assurait-il dans un éclat de rire. Son fils ivoirien, James, connu sur le tard, semble avoir hérité de sa fibre musicale… Pour Manu et Hervé, le fil de la vie continuera donc à dérouler sa pelote magique et multicolore.
PAPE NDIAYE, 16 ANS, TUÉ À COUPS DE COUTEAU
Le drame s’est produit au quartier Ngaye-Ngaye de Mboro, dans la région de Thiès. Le présumé meurtrier est entre les mains de la gendarmerie.
Pape Ndiaye, un adolescent de 16 ans, a été tué à coups de ciseaux par un autre garçon de la même localité. Le drame s’est produit au quartier Ngaye-Ngaye de Mboro, dans la région de Thiès. Le présumé meurtrier est entre les mains de la gendarmerie.
Le motif n’a pas encore été révélé mais d’après le récit de Sud fm, tout serait parti d’une discussion entre ces 2 jeunes qui s’est terminée à coups de poing. Selon les informations recueillies sur place, c’est après l’altercation que le présumé tueur est revenu à la charge, armé d’une paire de ciseau. La victime a reçu des coups au niveau de la poitrine.
Le corps de Pape Ndiaye a été acheminé à la morgue de l’hôpital Mame Abdoul Aziz SY de Tivaoune avant son évacuation à Dakar pour les besoins de l’autopsie.
Invité ce 5 avril du Jury du dimanche (JDD) de Mamoudou Ibra Kane, sur iRadio et Itv, le Directeur de la Sécurité publique de la Police nationale, le commissaire Abdoul Wahab Sall a dit avoir recensé entre janvier et février derniers, 17 meurtres de nature passionnel, dont celui de Ndioba Seck à Guinaw Rail, et de nature domestique (bagarre qui se termine par mort d’homme).
NON, CETTE VIDEO NE MONTRE PAS UNE CAMPAGNE DE VACCINATION EN CASAMANCE
Une vidéo partagée sur la messagerie WhatsApp prétend montrer une équipe de vaccination qui cherche à répandre le coronavirus dans un village du sud du pays. La réalité est toute autre
Africa Check |
Samba Dialimpa Badji |
Publication 05/04/2020
L’épidémie de la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) qui touche plus d’un million de personnes dans le monde, à la date du 4 avril 2020, s’accompagne d’une vague de désinformation que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle « Infodémie ».
C’est dans ce registre qu’il faut classer des rumeurs persistantes sur des essais de vaccin qui seraient sur le point d’être lancés en Afrique. Des rumeurs qui installent la psychose, notamment au Sénégal.
C’est ainsi qu’une vidéo partagée sur la messagerie WhatsApp prétend montrer une équipe de vaccination qui cherche à répandre le virus dans un village de Casamance, dans le sud du Sénégal.
Sur la vidéo, on voit deux hommes blancs discutant et faisant des accolades avec des Noirs sous un arbre. A côté d’eux, on remarque des sachets avec l’inscription « pharmacie » ainsi que des valises. On voit également un des hommes blancs transposer le contenu d’une des valises dans une autre.
Le message vocal en Wolof (langue la plus parlée au Sénégal) qui accompagne la vidéo demande à tous ceux qui la recevront de « l’envoyer aux Sénégalais pour leur dire que les gens qui font la vaccination sont arrivés ». La vidéo précise que cela se passe en Casamance « dans un village qui s’appelle Pakao ». Avant d’ajouter que « la personne qui a reçu cette vidéo dit que les gens sont là-bas pour commencer leur programme de vaccination. Et ils veulent répandre le virus ».
Origine du message inconnue
Nous n’avons pas été en mesure de remonter jusqu’à l’origine du message ni l’auteur de la vidéo. Mais, en nous basant sur l’information selon laquelle la vidéo a été filmée dans un village qui s’appelle Pakao, nous en avons déduit que cela devait être dans la région de Sédhiou.
Nous avons contacté le correspondant du journal Sud Quotidien dans la ville éponyme, Moussa Dramé qui nous apprend avoir reçu la même vidéo et que d’après les informations dont il dispose, la scène se serait déroulée dans le village de Soumboundou.
En procédant à une recherche par mots clés, nous avons pu accéder à une page Facebookconsacrée au village en question et sommes parvenus à entrer en contact avec son administrateur. Tout en confirmant que la vidéo a bien été filmée dans le village, Fodé Cissé, précise que les personnes que l’on voit ne procédaient pas à une vaccination mais faisaient un don de médicaments et de quelques matériels scolaires. Il nous a par ailleurs mis en contact avec un résident du village, Insa Biaye, « pour plus de détails ».
Un groupe d’évangélistes, selon les villageois
Insa Biaye que nous avons contacté via la messagerie WhatsApp, puis par téléphone, a confirmé les propos de Fodé Cissé tout en précisant que les Blancs que l’on voit sur la vidéo font partie d’un groupe d’évangélistes ou de témoins de Jehovah (il n’est pas très sûr). Il nous a notamment fait savoir que le chef du village fait partie des habitants visibles sur la vidéo.
Par ailleurs, Insa Biaye nous a permis de nous entretenir avec un autre résident du village, Kéba Faty (en maillot vert sur la vidéo). Ce dernier a confirmé qu’il n’y a pas eu de vaccination et qu’il n’y avait pas non plus de vaccins dans le lot de médicaments. Il a également précisé que la scène s’est déroulée 12 mars 2020.
Le correspondant de Sud Quotidien à Sédhiou, qui s’est également rendu dans le village le vendredi 3 avril 2020, nous a permis de parler par téléphone à l’agent de santé communautaire de la localité,Yoro Sow, au chef du village, Sadioba Camara, et au maire d’Oudoucar (commune qui englobe Soumboundou), Sankoung Sagna. Ils ont tous les trois insisté sur le fait qu’il n’y a jamais eu de vaccination tout en rappelant que les personnes en question, se rendent dans ce village depuis 2014.
L’agent de santé communautaire a par ailleurs précisé que les sachets de médicaments contenaient des médicaments de premiers secours.
Le journaliste Moussa Dramé a d’ailleurs pu filmer ses témoignages au niveau du village. Voici un extrait dans lequel l’agent de santé communautaire de la localité,Yoro Sow s’exprime.
185 TONNES DE RIZ ET DIX MILLIONS DE FRANCS OFFERTS AUX POPULATIONS DE MBOUR
Aïssatou Sophie Gladima, a remis dimanche, au préfet du département de Mbour (ouest), Mor Talla Tine, 185 tonnes de riz et une enveloppe financière de dix millions de francs CFA en soutien aux populations des différentes communes de la Petite-Côte
La ministre des Mines et de la Géologie, Aïssatou Sophie Gladima, a remis dimanche, au préfet du département de Mbour (ouest), Mor Talla Tine, 185 tonnes de riz et une enveloppe financière de dix millions de francs CFA en soutien aux populations des différentes communes de la Petite-Côte, a constaté l’APS.
Outre ces vivres et l’enveloppe financière qui sera répartie en raison de 500 mille francs CFA par commune et le Conseil départemental un million de francs CFA, Mme Gladima a aussi offert des équipements et produits d’hygiène et du carburant à la gendarmerie.
‘’Pour le moment, en termes financiers, l’enveloppe globale est presque de 50 millions de francs CFA pour tout le département de Mbour, en dehors de Joal-Fadiouth’’, a-t-elle précisé.
A ’’travers ce don, je suis venue pour prêter main forte à la population du département de Mbour. Nous savons que le président de la République a mis sur la table 69 milliards de francs CFA pour aider les ménages les plus démunis, mais nous sous sommes dits que ce n’est pas assez et nous sommes dans un pays de solidarité’’, a dit Aïssatou Sophie Gladima.
‘’Le coronavirus est une maladie qui peut toucher tout le monde à travers la planète. Nous félicitons le ministère de la Santé et de l’Action sociale qui, jusqu’à aujourd’hui, tient bon, de même que les autres ministères qui sont impliqués dans la lutte’’, a-t-elle indiqué.
De son côté, le préfet du département de Mbour, a magnifié l’utilité d’un tel don en ces temps difficiles marqués par la paralysie de plusieurs secteurs d’activités du fait l’état d’urgence et le couvre-feu en vigueur dans le pays depuis le 23 mars.
‘’Nous saluons à sa juste valeur cette action de haute portée humanitaire’’, a dit Mor Talla Tine, également président du Comité départemental de gestion des épidémies.
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QUI EST LA "REINE" CHANTAL BIYA ?
Dans la cour de Paul Biya, la première dame du Cameroun attire tous les regards. Mais qui se cache cache derrière ses perruques tape-à-l’œil et ses robes extravagantes ? Portrait
L’exubérante première dame compense la personnalité effacée et austère du président Paul Biya.
Chantal Biya, née Pulchérie Vigouroux, d’un père français et d’une mère camerounaise, a grandi à Dimako, une minuscule localité perdue dans une immense forêt de l’est du pays. Chantal a seulement 22 ans lorsqu’un soir de février 1993 elle est invitée par l’épouse d’un des neveux du président à assister à la fête d’anniversaire de Paul Biya. Ils se marient l’année suivante. En vingt-quatre ans, la première dame s’est fait une place unique dans l’espace public camerounais.
Mais qui se cache derrière ses perruques tape-à-l’œil et ses robes extravagantes ? Portrait de Chantal Biya.
TROIS NOUVEAUX CAS CONFIRMÉS DIMANCHE, 222 DEPUIS LE 2 MARS
Trois nouvelles contaminations au nouveau coronavirus ont été dénombrées, dimanche, au Sénégal, portant à 222 les cas de Covid-19 détectés depuis l’apparition de la maladie dans le pays, a annoncé le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Dakar, 5 avr (APS) – Trois nouvelles contaminations au nouveau coronavirus ont été dénombrées, dimanche, au Sénégal, portant à 222 les cas de Covid-19 détectés depuis l’apparition de la maladie dans le pays, a annoncé le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Faisant le point quotidien de la situation de l’épidémie, Abdoulaye Diouf Sarr a précisé que ces nouvelles contaminations concernent notamment deux cas contacts suivis par les autorités sanitaires et un autre issu de la transmission communautaire.
Ces nouvelles infections ont été confirmées à partir de tests virologiques réalisés sur 92 personnes, a indiqué Diouf Sarr.
Il a également fait état de la guérison de dix malades du Covid-19, faisant que le nombre de personnes déclarées guéries s’élève désormais à 82.
Deux personnes sont décédées de la maladie au Sénégal alors qu’un patient a été évacué à son pays d’origine à la demande de ses proches. A ce jour 137 malades du Covid-19 sont encore en observation dans les différentes structures dédiées à la prise en charge de la maladie au Sénégal.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a assuré que leur état de santé évoluait favorablement. Abdoulaye Diouf Sarr a réitéré son appel à un respect des mesures de prévention recommandées par les autorités sanitaires.
UN SAINT-LOUIS SANS LUI !
L'ancien commandant de la zone numéro 2, le Colonel Mbaye Cissé, reprend la plume pour honorer la mémoire d'un proche collaborateur et ami, le doyen Alioune Badara Diagne
C'est ta ville mythique maintenant orpheline de son héraut ;
De son avocat intrépide à la trompette sulfureuse, soufflant de Lodo à Sidone.
Crachant son message incisif repris en écho entre le fleuve et la mer, et rythmant sans répit le pouls de la belle ville,
Apostrophant et les ndomu ndar et les dooli ndar, et les Samba ndar et les Coumba ndar.
Un Saint-Louis sans lui !
C'est la mort du rire frais et du sourire jovial distribués aux vendeuses de poissons, sur les quais grouillants de vie, d'odeurs et de jurons guetndariens
Un Saint-Louis sans lui !
Sans celui qui savait parler aux jeunes et aux vieux , et aux riches et aux pauvres ; aux signares et aux talibés, aux vaniteux et aux humbles silhouettes lovées à l'ombre des murs défraîchis, scrutant au loin le Pont Faidherbe.
Un Saint-Louis sans lui !
Adieu l'urbanité exquise, le distingué casque colonial , la classe du chapeau feutré, la délicate beauté du bonnet Fass
Adieu capitale du bon goût, du bon vivre et de l'élégance !
Un Saint-Louis sans lui !
C'est aussi la clameur des stades, inondés l'instant d'un soir, par tes mots justes, tes mots rares, tes mots diamants…
Comme ceux de Alassane Ndiaye Allou, l'immortel prince du micro,
Ou l'amertume de la Place Faidherbe, déjà nostalgique de tes envolées lyriques fouettant l'allure martiale des troupes de parade des grands jours.
Mais un Saint-Louis sans lui !
C'est surtout les cimetières de Marmiyal et de Thiaka Ndiaye, guettant avec impatience les torrents de bénédictions,
Généreusement déversés par les milliers de fidèles que tu mobilisais pendant chaque mois béni de Ramadan.
Un Saint-Louis sans Golbert !
Sans son être et sa saveur, sans son vrai Pont ! Celui des cœurs et des esprits. Ce Saint-Louis là…
… Toi seul pouvais le faire vivre.