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17 juillet 2025
LA FIN DES CAS IMPORTES ET L’EQUATION DE LA TRANSMISSION COMMUNAUTAIRE
Entre samedi et dimanche derniers, le Sénégal a enregistré deux cas communautaires, c'est-à-dire que ces malades ne savent pas qui leur a transmis le virus du Covid-19.
Entre samedi et dimanche derniers, le Sénégal a enregistré deux cas communautaires, c'est-à-dire que ces malades ne savent pas qui leur a transmis le virus du Covid-19. Il faut souligner que la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes intervenue le 20 mars commence à porter ses fruits, puisque passé la période d’incubation de 14 jours, l’on n’a pas noté de cas importé depuis vendredi 03 avril.
Les cas communautaires sont en train de prendre le relais des cas importés dans la chaîne de transmission au Sénégal. Une situation qui conforte la thèse du directeur du Centre des Opérations d’Urgences Sanitaires (Cous), Dr Abdoulaye Bousso qui soutenait il y a quelques jours, que normalement, il ne devrait pas y avoir de cas importés à la date du 4 avril.
A l’en croire, les cas importés seront maîtrisés à cette date, puisque la fermeture des frontières va faire 14 jours. A moins qu’il n’y ait des personnes qui ne passent pas par la voie légale. Par contre, Dr Bousso alertait sur le risque que constitue la prolifération des cas communautaires qui sont très difficiles à combattre, puisque leur origine n’est pas connue. Donc, il est fastidieux de retracer leur circuit ; ce qui peut poser un énorme problème au Sénégal. D’où l’urgence d’effectuer un dépistage massif en vue de cerner les potentiels cas communautaires.
En attendant que les autorités se décident à franchir ce pas, il faut souligner que durant les dernières soixante-douze (72) heures, il y a eu27casdéclarépositifs, 27 guéris et 01 décès. En effet sur 422 tests réalisés entre vendredi et dimanche, 27sont revenus positifs. Il s’agit de 08 cas importés, de 17 cas contacts suivis par les services du ministère de la Santé et de 02 cas issus de la transmission communautaire. Au même moment, 27 personnes hospitalisées dans les structures sanitaires ont été contrôlées négatives donc guéries. La principale ombre au tableau, c’est le décès d’une dame de 58 ans des suites du coronavirus.
En effet, dans la soirée du vendredi 03 avril, le Sénégal a enregistré son second cas de décès lié au Covid19. «Il s’agit d’une Sénégalaise âgée de 58 ans qui était hospitalisée au service des maladies infectieuses et tropicales de Fann», a précisé Abdoulaye Diouf Sarr. A la date d’hier, dimanche 5 avril 2020, le Sénégal compte 222 cas déclarés positifs, dont 82 guéris, 02 décédés, 01 évacué et 137 sous traitement.
«CES VEHICULES DE TRANSPORT ALLO-DAKAR RISQUENT DE FAIRE REAPPARAITRE LE COVID-19 A TOUBA»
Selon le médecin chef de la région médicale de Diourbel, le Dr Mamadou Dieng, qui a sonné l’alerte, ce sont les véhicules de transport clandestin plus communément appelés Allo Dakar qui constituent le danger.
Depuis le jeudi 26 mars dernier, Touba qui était l’épicentre du Coronavirus n’a enregistré aucun cas nouveau. Mais d’après le Dr Mamadou Dieng, médecin-chef de Diourbel, il existe une possibilité que réapparaisse le Covid-19 à Touba à cause des véhicules clandestins appelés Allo-Dakar et dont les chauffeurs empochent 15 à 20 mille CFA par passager pour rallier incognito Dakar à Touba ou Touba à Dakar. d’où son cri de détresse en direction des autorités étatiques.
Il y a bel et bien risque de voir de nouveaux cas de Covid-19 à Touba où aucun cas testé positif n’a été enregistré depuis le 26 mars dernier.
Selon le médecin chef de la région médicale de Diourbel, le Dr Mamadou Dieng, qui a sonné l’alerte, ce sont les véhicules de transport clandestin plus communément appelés Allo Dakar qui constituent le danger. Monnayant le transport à 15 ou 20 mille francs par passager, ces taximen qui rallient Dakar, la capitale sénégalaise, par les petites pistes, font fi de toutes les mesures d’interdiction édictées par les autorités étatiques et sanitaires, foulant ainsi au pied l’état d’urgence et même le couvre-feu. «Il faut se féliciter des énormes efforts réalisés par les personnels de santé, avec l’appui de toutes les autorités et des personnes de bonne volonté, qui nous ont valu ce résultat aujourd’hui. Parce que depuis le jeudi 26 mars dernier, aucun cas testé positif n’a été enregistré, ni à Touba qui a été pendant un bon moment l’épicentre de la maladie, ni dans les autres localités de la région de Diourbel», s’est-il réjoui. «Cependant, il faut bien admettre qu’aujourd’hui, nous sommes face à un danger.
Parce qu’il y a un risque de voir réapparaître le Coronavirus à Touba. Il y a ces véhicules de transport appelés Allo Dakar qui risquent de faire revenir le Covid-19 à Touba. Ces transporteurs qui empochent entre quinze et vingt mille CFA par passager, réussissent à trouver le moyen de faire la navette entre Touba et Dakar. C’est un fait. Et comme personne n’est en mesure de les contrôler sur le plan sanitaire, il y a bien un risque que ce système de transport pratiqué par des gens quine sont motivés que par l’appât du gain nous ramènent la maladie à Touba. C’est le lieu d’interpeller et d’alerter les autorités de ce pays, parce qu’il y a bel et bien un danger», a indiqué le Dr Mamadou Dieng.
Par El hadji Amadou Mbaye
AUCUNE REPONSE, LA VOIX DU NORD S’EST TUE A JAMAIS
Laye Diaw : «Allo Golbert ?, Gol, si tu m’entends réagis, le monde sportif à les oreilles rivés sur Saint-Louis.»
Laye Diaw aurait pu encore s’exprimer ainsi, comme un clin d’œil à l’histoire : « Allo Laye Niang ? Un instant, je vais du côté de Saint Louis avec Golbert au stade Wiltord, devenu stade Me Babacar Seye. « Allo Golbert ? Golbert Diagne à Saint Louis ? Golbert, tu nous entends ? » Golbert reste injoignable. Cette fois-ci, ce ne sont ni les aléas climatiques, ni les caprices de la technique du son. La ligne est coupée. Et définitivement. Pour la première fois, Golbert ne réagit pas à la sollicitation professionnelle. Pour une fois, il est aphone, les yeux rivés sur ces terres de Marmyal, le cimetière de la Corniche à Saint Louis, ces fosses sombres aux labyrinthes hostiles qu’il connaît paradoxalement si bien dans ses moindres coins et recoins au point d’y avoir choisi l’emplacement de sa dernière demeure, le seul vrai titre foncier, aimait-il à répéter.
DEMEURES ETERNELLES
Saint Louis se souvient que, chaque année, après avoir réuni la participation matérielle et financière des généreux donateurs, il appelait toutes les bonnes volontés au nettoyage des différents cimetières de Ndar. Une foule immense l’accompagnait toujours aux demeures éternelles. A cette occasion, il prenait toujours la parole pour ne s’inquiéter que d’une seule chose : qui va pérenniser son œuvre après sa mort ? Malal, digne fils, le défi t’est encore lancé. Par ce geste répété des années durant, Golbert nous faisait mieux comprendre cet épitaphe sur la tombe d’un mort enterré au cimetière de « Thiaka Ndiaye » de Saint Louis : « Nous avons été ce que vous êtes (des vivants), vous serez ce que nous sommes (des morts). Gol avait, très tôt, compris que les choses ici-bas, les choses matérielles derrières lesquelles nous courons et qui nous éloignent de plus en plus de Dieu le Tout Puissant, ne sont que vanité. Il savait, mieux que quiconque, que l’argent règne sur tout maintenant, sur la politique, sur la presse et sur les esprits. Mais il voyait dans le pouvoir de plus en plus tyrannique de l’argent, une baisse du civisme et de la moralité républicaine. C’est pourquoi, il ne ratait aucune occasion de conseiller les jeunes de prendre exemple sur des hommes et femmes de valeurs. « Nit dafay ame diome » (la personne doit être digne), aimait-il à dire dans son accent Saint Louisiens qui lui était si particulier. Ce qu’il détestait le plus, c’est la déperdition de la jeunesse. Golbert qui nous quitte sans en avoir tout dit sur tout ce qu'il sait, c’est la nation entière qui perd un de ses plus illustres fils, en cette période si cruciale de guerre sanitaire contre la pandémie du Covid 19, alors même qu’il aurait pu nous être très utile au vu de sa grande capacité de persuasion et de mobilisation des masses.
LE SPORT EN BANDOULIERE
Après la mort de Pape Diouf, ancien président de l’Olympique de Marseille, harangueur hors pair et spécialiste de la formule juste, c’est le monde sportif qui reçoit un double camouflet à l’annonce du décès de Golbert. Le sport, Golbert Diagne l’a porté en bandoulière jusqu'à son dernier souffle. Même s’il n’a pas été un foudre de guerre au football, il l’a pratiqué avec application, comme à son habitude, dans son premier club, les Almamys de Saint Louis, ses premières amours sportives. Bien sûr qu’il a chéri la Linguère de Saint Louis ensuite parce que, ce qu’il aimait par dessus tout, c’est la ville de Ndar ; et tout ce qui pouvait aider à l’unité de ses fils l’intéressait au plus haut point. Il fit donc tout pour unir les Saint Louisiens autour de l’essentiel : le soutien à l’équipe fanion de la Linguère, malgré d’autres obédiences comme les Espoirs de Saint Louis du regretté Sarr de Guilé, l’homme au mouchoir blanc et Alioune Diagne, sans compter le Barack devenu ‘’Réveil’’ qui a révélé bien des talents sous le regard bienveillant du défunt Mawade Wade. Grâce au football, Golbert a traversé les âges. Sa générosité de cœur et dans l’effort lui a permis de côtoyer toutes les catégories : pupilles, cadets, juniors, séniors, Uassu, sélection nationale. Aucune messe sportive ne le laissait indifférent. Il a appris le BA-BA du football en pratiquant l’arbitrage tout en étant l’un des plus illustres reporters sportifs du Sénégal aux côtés de ses amis de toujours Abdoulaye Diaw, Abdoulaye Niang, Doudou Diene etc.
Pendant de longues années, la Tribune des Sports, l’émission sportive fétiche de l’Orts qu’animait avec brio Laye Diaw, a bercé notre jeunesse, nous permettant grâce à la magie des ondes de nous familiariser avec les plus grandes stars du football sénégalais des années 80- 90 et de placarder ensuite sur nos murs de chambres d’écoliers leurs photos. Ils ont pour noms : Yoro Diongue, Sylvain Nkom, Séraphin Coly, Manou Corréa, Thierno Mboup, Diene Diouf, Badou Gaye, Christophe Sagna, Serigne Mbaye Fall, Cheikh Fam, Yatma Diouck, Serigne Youssoupha Thiam, Mbaye Touré, Léopold Diop etc. C’est ainsi que les week-ends étaient les moments les plus attendus par les écoliers que nous étions, non pas seulement pour la trêve dans les cours, mais aussi et surtout parce qu’ils nous permettaient de nous délecter à la voix captivante de Laye Diaw. Ce dernier, conscient de la valeur et du professionnalisme de ses confrères qu’il avait à portée de manettes, se faisait un réel plaisir... de faire plaisir aux sportifs sénégalais. C’étaient pour lui et pour nous des moments privilégiés d’incursions furtives, de voyage dans l’esprit sur tous les stades du Sénégal. ‘’Allo Sathiomby ?’’, ‘’Allo Laye ?’’, ‘’Balabass Diallo ?’’ ‘’Oui Laye, je vous entends parfaitement’’.
Si ce n’est pas le cas à l’autre bout du fil, Abdoulaye Diaw rebondit : ‘’Balabass, je vous tiens en repérage, le temps d'aller à Saint Louis pour prendre l’ambiance du match de la Linguere contre... avec Golbert.’’ ‘’Allo Golbert ?’’, ‘’Gol, si tu m’entends réagis, le monde sportif a les yeux et les oreilles rivés sur Saint Louis. ‘’Golbert ?’’, ‘’Golbert ?’’ Aucune réponse. Le fil du dialogue est rompu. La voix du Nord s’est tue à jamais. On n’entend plus que le grésillement des regrets, le crépitement des cœurs brisés ; les esprits sont brouillés. Ironie du sort, Golbert est mort au moment où le sport agonise sur tous les stades du monde. C’est le retour de Dieu et à Dieu. Golbert savait qu’il est son unique maître. Qu’il l’accueille en son saint paradis.
El hadji Amadou Mbaye journaliste
Par Jean Pierre CORREA
TOUT GESTE EST BEAU, MAIS QUAND MÊME…
Un homme qui figure dans une procédure judiciaire encore pendante devant la justice, et auquel en l’état procédural du dossier, il est réclamé plusieurs milliards, peut apporter un chèque auto-blanchissant à notre ministre de l’économie ?
Tout geste de générosité est bienvenu. Comme dit l’adage wolof : « Teranga Toutiwoul ». Cependant comme le diffuse la sagesse populaire, « la façon de donner vaut mieux que ce que l’on donne ».
La liste des donateurs privés, publics et anonymes, qui participent à l’effort de lutte national contre la pandémie du Covid-19, à travers Force Covid-19, s’allonge et c’est tant mieux pour le Sénégal, qui aura besoin de toutes ses forces vives pour contenir dans les limites du supportable, ce péril sanitaire qui est dans nos murs et nous menace tous tant que nous sommes, petits ou grands, blancs ou noirs, patrons ou chômeurs, riches ou pauvres, catholiques comme musulmans.
Les besoins sont énormes, et il faudra en délimiter les priorités, médicales, alimentaires, et économiques. Il en faudra beaucoup, de gestes de solidarité et de générosité pour atteindre et remplir l’enveloppe des 1000 milliards nécessaires à cette lutte historiquement inédite.
Il est néanmoins important de ne pas transformer cette séquence, qui doit plus démontrer notre solidaire appartenance à une même nation, surtout quand celle-ci célèbre le 60ème Anniversaire de son Indépendance dans ces tristes circonstances, que d’initier un Concours Général du « Plus Généreux que moi Tu meurs ». Sans entrer dans une exhaustivité qui serait fastidieuse et injuste parfois, il convient d’interroger certains actes posés par des sociétés nationales ou multinationales, mais aussi par certains privés.
Allez, sans les suspecter d’être radins et près de leurs sous, on peut s’étonner que la Sonatel, qui fait 100 milliards de CA, ne donne « que » 250 millions, en moyens financiers, même si elle affirme que sa contribution à l’effort de guerre du gouvernement atteint en services gratuits les 2 milliards. Des SMS et autres transactions gratuits, ce n’est pas très parlant et concret pour une marque qui est au cœur de l’économie sénégalaise. 100 millions de masques, ça c’est parlant. Le patron de la CSS, Mimran, a sur sa fortune personnelle donné un milliard, et a en plus soutenu pour plusieurs autres millions, les besoins matériels et logistiques de notre système de santé. C’est parlant…
La marque Total, a il y a peu bénéficié du soutien du Sénégal dans une compétition ouvrant sur des concessions pétrolières, au détriment d’autres candidats, ce qui a créé d’ailleurs à l’époque une crise gouvernementale conduisant à la démission d’un ministre, Alassane Sall pour ne pas le nommer. La compagnie Total, à travers sa fondation d’entreprise au Sénégal, a annoncé qu’elle offrira du carburant d’une valeur de 100 millions de francs CFA pour appuyer le pays dans sa lutte contre le nouveau coronavirus. Mais ce n’est même pas un jerrican d’essence pour un 4x4, en comparaison, d’autant que les besoins sont ailleurs en urgence absolue. Concrètement, aucune compagnie pétrolière opérant dans le pays, n’est encore venu en soutien, 25 jours après le premier cas signalé au Sénégal.
A côté de cela, il y a le réconfort de voir une enseigne comme Wari, en difficulté, donner courageusement 5 fois plus que son rival d’alors dans la conquête de Free, alors que l’associé sénégalais de cet opérateur de téléphonie, bénéficie à travers les routes et programmes immobiliers, de la manne des marchés de l’Etat sénégalais. Mais heureusement, le tir a été corrigé grâce à un consortium des entreprises liées à la famille Sow.
Il y a enfin les dons de ceux qui ne peuvent faire « que » ça… Et c’est déjà beaucoup parfois, en regard de la surface de leurs entreprises, ou de leurs professions lorsque ces donateurs sont des personnes privées, et même parfois politiques.
Il y a surtout les milliers de gens qui donneront sans vouloir, c’est leur droit, qu’on les cite et les célèbre. C’est parce que nous aurons « fait nation », tous ensemble, que cette solidarité sera vigilante et agissante.
Et la générosité a souvent des épines, et il y aura, hélas, les cas dont on pourra discuter de l’opportunité, si ce n’est de l’opportunisme. Sans remettre en cause la licité du don télévisé de monsieur Tahirou Sarr, il est pour le coup, opportun de s’interroger si un homme qui figure dans une procédure judiciaire encore pendante devant la Justice, et auquel en l’état procédural du dossier, il est réclamé plusieurs milliards, peut apporter un chèque auto-blanchissant à notre ministre de l’économie. Réponse souhaitable… La générosité masque nos imperfections.
DERNIER VIRAGE DECISIF POUR SOCHAUX ET OMAR DAF !
La reprise de la Ligue 2 française s’annonce difficile pour le FC Sochaux, pas encore à l’abri d’une relégation, malgré sa 14ème place au classement.
La reprise de la Ligue 2 française s’annonce difficile pour le FC Sochaux, pas encore à l’abri d’une relégation, malgré sa 14ème place au classement. Avec seulement huit points sur le barragiste Niort, Omar DAF et ses hommes devront sortir le grand jeu pour sauver leur peau. Un énorme défi pour l’ancien international sénégalais.
Alors que le coronavirus continue de faire des ravages dans le monde, les différentes Ligues s’organisent pour reprendre les compétitions. En France, l’objectif est de terminer la saison au plus tard le 30 juin ou le 15 juillet prochain. Et aussi bien en Ligue 1 qu’en Ligue 2, la bataille sera rude pour les places européennes, mais également pour le maintien. Et en ce qui concerne Sochaux (Ligue 2), il n’y a plus de calculs. Il faudra à tout prix éviter la relégation.
BILAN COMPTABLE MITIGE !
Rester en Ligue 2 est aujourd’hui l’objectif premier de Sochaux. Au moment d’observer cette trêve « obligatoire », l’équipe coachée par le Sénégalais Omar Daf avait presque fait la moitié du chemin. En 28 journées disputées, Sochaux occupe la 14ème place, avec 34 points au compteur. En termes de chiffres, Sochaux a enregistré 8 victoires, contre 10 revers et 10 matchs nuls. Les Sochaliens ont trouvé le chemin des filets à 28 reprises, encaissant au passage 30 buts. Mais le club a réussi à se stabiliser à ce rang, il le doit sans doute à son bon début de saison. A la tête d’un groupe jeune, Omar Daf avait marqué les esprits dès l’entame de la saison. Au terme de la 10ème journée, Sochaux avait même réussi la prouesse de se hisser sur le podium, après une belle victoire (4-0) contre Clermont. Mais des contreperformances inattendues vont freiner la belle progression de Ousseynou Thioune et de ses coéquipiers. Entre la 12ème et la 15ème journée, Sochaux enregistre deux défaites, respectivement contre Ajaccio (0-2, match joué à domicile) et Lens (4-0). Deux revers qui feront des dégâts dans les rangs sochaliens. En plein doute, le club va enchaîner les matchs nuls et les défaites. Sur les 14 dernières rencontres disputées, les « Doubistes »n’enregistrent qu’une seule victoire, pour un total de 9 points sur 42 possibles. Une tache noire que le coach Daf et ses hommes tenteront de rayer lors de la reprise. Avec 8 points d’avance sur le barragiste Niort (18ème, 26 pts), Sochaux semble avoir son destin en main pour rester en Ligue 2.
LE REVEIL ATTENDU DU BUTEUR SANE
Les dernières sorties du FC Sochaux sont à l’image de l’attaquant Abdoulaye Sané. Buteur maison des « Doubistes » en début de saison, le Sénégalais portait presque à lui seul le club sur ses épaules. Lors de la 10ème journée, l’attaquant de 27 ans avait réussi un triplé contre Clermont, avant de remporter le titre de « joueur du mois » décerné par la Ligue de football professionnel (LFP). Mais une blessure viendra freiner l’ancien joueur de Brest, précipitant ainsi la dégringolade de son équipe. Et dans ce dernier virage, Sochaux aura besoin de son buteur au meilleur de sa forme. Avec 10 buts au compteur, Abdoulaye Sané a encore l’opportunité d’améliorer ses statistiques. Ce qui serait bénéfique pour son équipe, dans cette folle lutte pour le maintien.
UN CALENDRIER DEMENTIEL !
Le maintien n’est pas loin, mais Sochaux n’aura pas la tâche facile, avec un calendrier plus ou moins serré. Pour la reprise de la compétition (même si la date n’est pas encore fixée), Omar Daf et ses hommes joueront Chambly (10ème, 35 pts). Une formation difficile à jouer, surtout à pareil moment de la saison. Pour le compte de la 30ème journée, Sochaux sera à Ajaccio, avant de recevoir Niort (31ème journée). Des rencontres qui s’annoncent pénibles pour les Sochaliens, face à des concurrents directs pour le maintien. Sochaux va enchaîner avec trois matchs compliqués. Le Havre (6ème, 44 pts), Lens (2ème, 53 pts) et Troyes (4ème, 51 pts) seront d’un autre niveau pour la bande à Amadou Dia Ndiaye. Sur les quatre dernières journées, Sochaux aura la possibilité d’en jouer deux à domicile (Châteauroux et Orléans). Face à des équipes du bas du tableau, Sochaux part avec la faveur des pronostics. Des résultats positifs permettraient à l’équipe de bien finir la saison lors de l’ultime journée à Caen. Mais Omar Daf et ses hommes espèrent que le maintien sera déjà assuré avant cette ultime rencontre de la saison.
SE MAINTENIR ET PREPARER L’AVENIR !
Le maintien est l’objectif assigné à Omar Daf. Nommé en novembre 2018 à la tête de l’équipe première sochalienne suite au départ de José Manuel Aira, le Sénégalais avait par la suite prolongé son contrat jusqu’en juin 2021. Ayant sauvé le club d’une relégation, l’ancien latéral des « Lions » s’est inscrit dans la durée. Très respecté au club pour y avoir passé la grande partie de sa carrière de joueur, le technicien de 43 ans a aujourd’hui le soutien des anciens. Considéré comme une des légendes du club, Faruk Hadzibegic a marqué Sochaux en tant que joueur (1987-1994) et entraîneur. Dans les colonnes de l’Est Républicain, il a salué le travail de Omar Daf. «Sochaux, ce sont mes plus belles années de football. J’ai appris avec tristesse le décès de Silvio Croci, c’est un homme qui m’était cher. J’ai aussi dernièrement envoyé un message à Omar Daf pour lui faire part de mon soutien. J’espère que ce sera lui qui fera remonter le FCSM en L1 », a fait savoir l’actuel sélectionneur du Monténégro (nommé en 2019).
300 JEUNES MONTENT LA GARDE À BIGNONA
Ces derniers filtrent les entrées et les sorties dans des endroits du département où l’accès est difficile pour les membres du comité départemental de riposte de la localité
En collaboration avec le district sanitaire de Bignona, les élèves et étudiants de la commune de Kata et Diouloulou entendent jouer pleinement leur partition dans la lutte contre le Covid-19. Au nombre de trois cents, ces derniers filtrent les entrées et les sorties dans des endroits du département où l’accès est difficile pour les membres du comité départemental de riposte.
Le département de Bignona mène une lutte acharnée contre le coronavirus. Depuis son apparition dans notre pays, plusieurs initiatives ont été prises, soit par des responsables politiques, soit par des particuliers ou des acteurs sanitaires. Cette fois-ci, ce sont bien des élèves et étudiants qui sont montés au créneau pour jouer leur partition.
Au trois de cents jeunes dont la moyenne d’âge est de vingt ans, ils ont abandonné cahiers et stylos pour se mettre au service des habitants du département de Bignona. Surtout ceux qui habitent dans les villages frontaliers où les entrées et sorties ne sont guère contrôlées. «L’Etat ne peut pas tout faire et être partout. C’est pourquoi, nous avons décidé de le représenter là où il est absent», déclare le président du comité de surveillance, Cheikh Ababacar Diatta.
Pour ce dernier, il est important de surveiller les entrées et sorties, car il n’y a aucun contrôle. «On est prêt à signaler tout cas suspect venant de l’extérieur. On ne va pas stigmatiser, mais juste faire notre travail qui consiste à dénoncer», précise-t-il. Revenant sur l’organisation, il a indiqué que des comités villageois ont été installés dans les villages pour mener une campagne de sensibilisation et veiller à ce que les gens respectent scrupuleusement les mesures d’hygiène édictées par le Ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Selon Ababacar Diatta, les membres du comité n’ont aucun pouvoir ou droit d’arrêter quelqu’un. Mais, explique-t-il, «ils ont le droit de signaler toute personne qui présente les symptômes de coronavirus au district sanitaire avec lequel nous collaborons. Nous représentons le comité départemental de riposte dans des villages où l’accès est difficile, faute de routes». Et d’ajouter : «On a fait des séances de formation sur les symptômes de la maladie. Et les populations sont bien outillées. Elles sont désormais capables de reconnaître des personnes qui présentent les signes de la maladie.» En cette période de crise sanitaire, il faut signaler que les autorités de Bignona sont bien inspirées dans la prise des initiatives afin de contrecarrer le covid-19.
RIEN NE PROUVE QUE LE COVID-19 A ÉTÉ CRÉÉ EN LABORATOIRE
La théorie complotiste de la création d’un virus en laboratoire puis libéré dans la nature a été beaucoup relayée. Rien ne corrobore cette hypothèse mais on peut expliquer pourquoi elle prospère
The Conversation |
Eric Muraille |
Publication 06/04/2020
La pandémie de Covid-19 qui ébranle nos systèmes de santé, nos économies et bouleverse nos habitudes est également à l’origine de ce que le Dr. Sylvie Briand, Directrice du Département Pandémies et épidémies de l’Organisation mondiale de la santé, a qualifié judicieusement d’infodémie, la circulation virale de rumeurs et de fausses informations.
On peut retrouver sur le site Conspiracy Watch un florilège des théories les plus populaires à propos du Covid-19.
L’infodémie du Covid-19
Des journalistes, un ancien agent de renseignement, Dany Shoham, et de pseudo-experts, tels que l’ancien professeur de droit international Francis Boyle, ont évoqué avec sérieux la possibilité que le coronavirus SARS-CoV-2, à l’origine de l’épidémie de Covid-19, aurait été produit dans le laboratoire de biosécurité de niveau 4 (BL4) récemment construit dans la région du Wuhan, épicentre de l’épidémie en Chine.
Une autre théorie populaire chez certains suggère que le virus aurait été introduit par les juifs pour provoquer l’effondrement des marchés et pouvoir s’enrichir en réalisant des délits d’initiés. Enfin, il est également affirmé que le virus aurait été créé et breveté par l’Institut Pasteur. Ces théories sont devenues virales, au point que de récents sondages montrent que 23 % des Américains et 17 % Français sont convaincus que le nouveau coronavirus aurait été intentionnellement fabriqué en laboratoire.
La vague complotiste entourant l’épidémie de Covid-19 est également stimulée par quelques gouvernements, qui se livrent une véritable guerre de l’information en politisant à outrance l’épidémie. Le président américain Donald Trump a insisté sur l’origine chinoise du Covid-19 lors de son allocution du 11 mars 2020, le qualifiant de virus chinois. En réponse, l’un des porte-paroles du ministère chinois des Affaires étrangères a posté sur son compte Twitter un article censé démontrer que le SARS-CoV-2 était déjà présent en 2019 aux USA et aurait été amené en Chine par des soldats américains.
La propagation de fausses informations peut entraver la réponse aux vraies épidémies. Un décryptage des faits vérifiables à propos de l’épidémie de Covid-19 s’impose donc.
Que savons-nous des origines du Covid-19 ?
Les résultats de l’analyse du génome du SARS-CoV-2 sont claires. Sa séquence est à 96 % identique à celle du coronavirus RaTG13 isolé chez une chauve-souris collectée dans la province chinoise du Yunan. La séquence du domaine du récepteur présent à la surface du SARS-CoV-2 et permettant l’infection des cellules humaines (RBD, receptor binding domain) diverge cependant fortement de la séquence équivalente observée chez le RaTG13. La séquence du RBD du SARS-CoV-2 est par contre très proche, 99 %, de celle d’un coronavirus isolé chez le pangolin. Ce qui suggère que le SARS-CoV-2 serait le résultat de la recombinaison de deux virus. Ce mécanisme de recombinaison a déjà été décrit chez les coronavirus.
La comparaison des séquences de coronavirus présents en nature supporte donc une origine naturelle du SARS-CoV-2. De plus, le SARS-CoV-2 ne contient aucune trace d’une quelconque manipulation génétique d’origine humaine. Plus précisément, il ne contient pas de séquences résiduelles apparentées aux systèmes de vecteurs servants classiquement aux manipulations génétiques, ce qui suggère qu’il serait bien le produit d’un processus de sélection naturelle aléatoire.
Laboratoire BL4, manipulations génétiques : réalité et mythes
Il existe effectivement un laboratoire BL4 à Wuhan, le Wuhan National Biosafety Laboratory. Construit en partenariat avec la France, il a obtenu sa certification en 2017. Suite aux épidémies de SARS de 2002-2004 et de H1N1 de 2009, la Chine voulait améliorer sa capacité à lutter contre les épidémies. Il est principalement missionné pour effectuer des recherches sur Ebola, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo et le SARS. Le seul accident documenté lié à un laboratoire travaillant sur les coronavirus en Chine est l’infection de 9 individus en avril 2004 par le virus SARS-CoV-1, responsable de l’épidémie de SARS de 2002-4. Il s’agissait de deux étudiants travaillant au National Institute of Virology Laboratory et de leurs proches.
Une trentaine de laboratoires BL4 sont recensés dans le monde. Leur fonctionnement a toujours été source de polémique et de suspicion. Certains de ces laboratoires étaient autrefois impliqués dans la fabrication d’armes biologiques. La signature de la Convention sur l’interdiction des armes biologiques de 1972, interdisant le développement, l’acquisition, le stockage et l’usage d’armes biologiques, a modifié leur finalité. Ces laboratoires sont à présent officiellement consacrés à la lutte contre les épidémies et les armes biologiques. Il a toutefois été démontré que certains États, dont l’ex Union soviétique, ont persisté, en dépit de la signature de cette convention, à financer des programmes de recherche, tel que Biopreparat, visant au développement d’armes biologiques.
Des accidents ont effectivement déjà été liés au fonctionnement de ces laboratoires BL4. Par exemple la catastrophe de Sverdlovsk en 1979, qui causa plusieurs dizaines de morts, liés à une dissémination accidentelle de spores de la bactérie Bacillus anthracis, responsable de la maladie du charbon. Les attaques terroristes à l’aide d’enveloppes contaminées au bacille du charbon en 2001 aux USA ont également été reliées à un microbiologiste, le docteur Bruce Ivins, travaillant dans un laboratoire BL4 de l’armée américaine. Ces laboratoires de haute sécurité constituent donc, à juste titre, un terreau extrêmement fertile au développement de théories complotistes.
Enfin, il est également vrai que d’anciens virus mortels ont été ressuscités en laboratoire, que de nouveaux virus sont créés par manipulation génétique à des fins de recherche et que certains virus ont déjà été disséminés dans la nature par des États. En 2005, le virus de la grippe espagnole de 1918 a été reconstruit par génie génétique et testé en laboratoire afin de mieux comprendre son exceptionnelle virulence. En 2012, le virus de la grippe H5N1 a été modifié en laboratoire afin de lui conférer la capacité d’infecter par voie aérienne le furet dans le but de comprendre comment ce virus pourrait muter pour infecter l’humain par cette voie. Le gouvernement australien a autorisé en 2017 la dissémination massive d’une souche de virus (appelée RHDV1 K5) de la maladie hémorragique du lapin afin de réduire les populations de lapins sauvages sur son territoire. Il est donc assez aisé, à partir de ces faits bien documentés, de générer une infinité de scénarios complotistes.
La théière de Russel et le Covid-19
Qu’y a-t-il de commun entre une théière céleste et les théories complotistes du Covid-19 ? Beaucoup plus qu’on ne pourrait le penser de prime abord.
Une théière serait en orbite autour du Soleil, plus précisément entre la Terre et la planète Mars. On ne peut démontrer que cette théière n’existe pas, il faudrait donc y croire. La métaphore de la théière céleste a été proposée par le philosophe Bertrand Russell pour contester l’idée que ce serait au sceptique de réfuter les bases invérifiables de la religion et pour affirmer que c’est plutôt au croyant de les prouver. La théière de Russel constitue la version cosmique du rasoir d’Ockham, également nommé principe de parcimonie ou de simplicité. Ce principe recommande d’éliminer d’un raisonnement les explications complexes d’un phénomène si des explications plus simples s’avèrent vraisemblables. Il reste un principe fondamental du raisonnement logique en Science. Il ne stipule nullement que l’explication la plus simple est forcément vraie, mais qu’elle doit cependant être considérée en premier.
Dans le cas du Covid-19, aucun fait vérifiable ne soutient l’hypothèse que le SARS-CoV-2 aurait été intentionnellement fabriqué en laboratoire. Les diverses théories complotistes ne sont supportées que par des corrélations, telles que l’existence d’un BL4 à Wuhan. Les séquences du RBD du virus pourraient, en théorie, résulter d’une adaptation du virus en laboratoire lors de culture sur des cellules humaines. Mais l’existence d’une séquence de RBD identique à 99 % chez un coronavirus infectant le pangolin supporte une hypothèse plus parcimonieuse : l’infection d’une chauve-souris ou d’un pangolin par deux coronavirus, qui auraient recombiné pour former un nouveau virus qui aurait ensuite infecté un humain ; le fameux patient zéro encore inconnu à l’origine de l’épidémie de Covid-19.
Les raisons évoquées pour expliquer l’adhésion d’un nombre croissant d’individus aux thèses complotistes sont multiples. Il est bien établi que la croissance exponentielle des connaissances scientifiques spécialisées a entraîné, paradoxalement, une augmentation simultanée de l’ignorance. Et la tendance lourde de ces dernières décennies de l’éducation à favoriser l’employabilité des étudiants plutôt que leur formation générale, en particulier dans le domaine scientifique, n’a pas aidé à rapprocher les citoyens de la science. Ni à leur permettre de développer un esprit critique.
Cette absence de culture scientifique cumulée avec l’effet Dunning-Kruger, un biais cognitif selon lequel les moins qualifiés dans un domaine surestiment leurs compétences, explique sans doute en partie la grande perméabilité du public aux théories complotistes présentant des aspects pseudo scientifiques. D’autre part, selon la théorie de l’identité sociale d’Henri Tajfel, le raisonnement logique et l’information pourraient en définitive être peu impliqués dans l’adhésion aux théories complotistes. Car adhérer à celles-ci permettrait de rejoindre un collectif et de se parer des qualités présumées de ce collectif qui s’oppose à d’autres collectifs supposés présenter de nombreux défauts. Il s’agirait donc d’une adhésion sociale et non d’une adhésion fondée sur le raisonnement.
Dans le cas précis du Covid-19, on peut aussi se demander si l’adhésion aux théories complotistes ne traduit pas en partie notre besoin viscéral de nous rassurer en inventant une explication simpliste aux phénomènes naturels qui nous terrifient. Quelle hypothèse est la plus insupportable ? Que des savants fous subventionnés par une puissance étrangère seraient à l’origine d’une épidémie capable d’ébranler nos sociétés modernes ? Ou que de nouvelles épidémies émergent naturellement suite à l’invasion et à la destruction des écosystèmes ? Dans le premier cas, il serait facile de mettre fin au cauchemar. Dans le second, c’est notre mode de vie et notre système économique qui doivent impérativement changer.
par Cheikh Oumar Dieng
CORONAVIRUS SÉNÉGAL : PROGRESSION DE LA COURBE ET STRATÉGIE DE TEST
L’évolution des cas se détache d'un doublement tous les 7 jours pour passer à près d'un doublement tous les 10 jours - La tendance de la courbe du Sénégal est sensiblement identique à celle du Japon après le 100e cas
La courbe de l’évolution des cas confirmés de COVID-19 suit des trajectoires bien différentes selon les pays. La capacité d’un virus à se propager dans la population est établie à partir de son indice de contagion (R0) - Selon l’OMS, cet indice est compris entre 1,4 et 2,5 - c’est-à-dire une personne infectée peut infecter entre 1,4 et 2,5 personnes. Ce qui veut dire que la croissance du nombre de cas peut rapidement devenir exponentielle. Des études prévoient un doublement des cas tous les 6 jours dans les différents foyers du monde. Dans les pays qui maitrisent moins la progression du virus, un doublement tous les 2 jours est noté.
Pour le Sénégal, l’évolution des cas se détache d'un doublement tous les 7 jours pour passer à près d'un doublement tous les 10 jours ou plus. Ce qui dénote d’une évolution lente et maitrisée qui ne surcharge pas la capacité de notre système sanitaire pour le moment et on espère un aplatissement de la courbe. La tendance de la courbe du Sénégal est sensiblement identique à celle du Japon après le 100e cas. Rappelons que le Sénégal (premier cas le 02 Mars), à l’image du Japon et de certains pays a rapidement pris des mesures dont le contrôles thermiques à l’aéroport et la batterie de mesures qui s’en est suivi respectivement les 14 Mars, 20 Mars et 24 Mars, à savoir la fermeture des établissements publics, la suspension des rassemblements, le contrôle accru aux frontières, la suspension de liaisons aériennes et l’état d’urgence avec les différentes mesures affiliées. Une série de dispositions prises associées à une campagne de sensibilisation sur des mesures individuelles de prévention.
Encore plus à faire dans les mesures préventives
Cependant, beaucoup reste encore à faire notamment dans la persévérance de l’application des mesures préventives et le respect des dispositions des autorités. Pour ce qui est des mesures prévention, la sensibilisation sur la distanciation sociale (1 à 2m) reste encore à se généraliser dans le pays notamment dans les marchés et autres lieux publics encore en fonctionnement. La lente progression de cas au Japon est d’ailleurs largement attribuée à la distanciation sociale et au port de masques en lieux publics. Le Sénégal devrait sensibiliser plus sur cet aspect et encourager la population au port de masques dans les lieux publics, qu’elle soit malade ou pas. Notre industrie textile et les tailleurs peuvent être mis à profit dans la fabrication de masques.
Faible quantité de tests de dépistages
De nombreux pays ont opté pour une stratégie de dépistage massif du Covid-19. C’est le cas de la Corée du Sud, l’un des pays ayant le plus réussi à ‘’aplatir sa courbe’’, avec le déploiement près de 600 cliniques de dépistage. Une stratégie qui semble être bonne. Cependant, les stratégies différentes selon les pays et selon la disponibilité des moyens de tests. Pour le Sénégal, les autorités ont déclaré ce 03 Avril 2020 que la stratégie adoptée ne nécessite pas des tests de masse. Pourtant l’institut Pasteur a une capacité de test supérieure au nombre de tests réalisés actuellement et a l’IRESSEF en appoint.
Le 19 Mars 2020, le Sénégal a connu son premier cas dit communautaire, dont la traçabilité épidémiologique est impossible. En date du 30 Mars, le nombre de cas communautaire était constant et égal à 10 et n’apparaissait plus dans les nouveaux cas, jusqu’à ce jour (04 Avril), où l’on notre un nouveau cas communautaire. Ce sont des cas qui méritent attention et qui devraient pousser nos autorités à réaliser des tests de manière proactive notamment dans les différents foyers atteints en procèdent par échantillonnage volontaire. Par ailleurs, tout le corps médical s’occupant de la prise en charge des cas confirmés et contacts devraient aussi être systématiquement testés si les conditions sont réunies.
par Abdourahmane Ba
DE LA NÉCESSITÉ DE RENFORCER LES CAPACITÉS DE NOS FORCES DE L'ORDRE DANS LA GESTION DE CRISE
. Les populations devront être encadrées et éduquées, non réprimées. Les mises en garde pour le respect strict des mesures de distanciation sociale devront prendre des formes plus softs sous forme d'encadrement et d'éducation plutôt que la répression
Il est connu de tous que nous avons des forces de l'ordre, police, gendarmerie, douane et autres de proximité, qui ont un grand professionnalisme et une compétence avérée. Le Sénégal a des forces de l'ordre qui ont une grande capacité de déploiement et qui sont bien équipées. Pour preuve, la grande prouesse d'avoir pu arrêter et isoler à temps neuf personnes venant du Liberia et infectées du COVID-19 qui voulaient se faufiler à travers les mailles de nos frontières du sud. Combien de milliers de vies ont ainsi été sauvées par les forces de l'ordre en arrêtant ces neuf fugitifs si on connait les capacités de propagation inouïes du COVID-19.
En mettant directement les forces de l'ordre au cœur du dispositif de déploiement des stratégies de distanciation sociale, le gouvernement a certainement assuré une démarche très importante. Cependant, nos forces de l'ordre sont généralement beaucoup plus fortes dans la répression et la punition du fait du niveau encore limité de nos démocraties aussi bien du côté des pouvoirs que du côté de l'opposition et de la société civile.
Le bras de fer est le principe directeur dans le champ politique en Afrique avec un pouvoir utilisant les forces de l'ordre à merveille comme épouvante et l'opposition et la société civile qui ont élu domicile dans les rues pour faire tanguer les pouvoir en place et ouvrir des brèches pour négocier le re-partage du pouvoir. Cela a résulté de la création et la promotion de forces de l'ordre répressives et punitives, ainsi que leur équipement à outrance en matériel de répression : bombes asphyxiantes, équipements projecteurs d'eau chaudes et autres gaz, "liif" électriques, etc.
L'avènement du COVID-19 a révélé que les forces de l'ordre doivent aussi jouer un rôle primordial dans la gestion des crises surtout lors des pandémies qui sont la nouvelle menace à laquelle l'humanité fait face. Cependant, il est clair comme l'eau de roche que nos braves forces de l'ordre ne sont pas bien préparées à cela.
Tout au début de l'état d'urgence et du couvre-feu, la presse a reporté beaucoup d'exactions et des experts du droit et des droits humains ont pointé plusieurs manquements des forces de l'ordre qui peuvent être qualifiés de non-respect des droits des citoyens. Aussi, dans le monde rural et nos campagnes, la répression utilisée pour arrêter les marchés hebdomadaires et autres foras micro-économiques où les populations rurales trouvent leurs moyens de survie, a montré des limites certaines dans l'approche de nos forces de l'ordre dans la gestion de cette crise.
Répression punitive et gestion de crise sont deux aspects différents que les forces de l'ordre devront intégrer dans cette nouvelle situation.
Le Sénégal a joué un grand rôle en Afrique et dans le monde dans la gestion de crises postes électorales ou post-conflits dans des initiatives de stabilisation variées. L'Etat devra mobiliser les experts militaires et paramilitaires, et autres experts de crise qui ont eu cette expérience pour renforcer les capacités de nos forces de l'ordre dans la gestion de cette pandémie.
Tout le monde a vu circuler une analyse prospective de services de renseignement en Europe qui prédit des émeutes qui vont résulter du couple vulnérabilité économique des pays pauvres et mauvaise gestion de la pandémie par les gouvernements. Nous devrons porter une grande attention à cette analyse. Ici, nous devrons assurer que le biais professionnel des forces de l'ordre dans l'utilisation de la répression punitive en lieu et place de la gestion de crise, ne produise des effets pervers qui mèneraient vers des émeutes de la faim.
La gestion de crise nécessite beaucoup de soutien et de l'implication de psychologues et d'économistes. Les populations devront être encadrées et éduquées, non réprimées. Les mises en garde pour le respect strict des mesures de distanciation sociale devront prendre des formes plus softs sous forme d'encadrement et d'éducation plutôt que la répression punitive.
L'expertise existe dans l'armée, les services paramilitaires et la société civile qui ont une grande expérience dans la gestion de la stabilisation post-conflits en Afrique et dans le monde. Le gouvernement devra mettre cela en valeur pour renforcer les capacités des forces de l'ordre et éviter d'éveiller le mécontentement de la population notamment les plus vulnérables, ce qui conduirait certainement à des émeutes de la faim ingérables.
LE DEBRIEFING DU MINISTRE AMADOU HOTT
Amadou Hott revient largement sur les tenants et aboutissants du discours à la nation du président Macky Sall
Sur les 1000 milliards à mobiliser pour faire face au Covid-19, le ministre de l’Economie, de la coopération et du plan, en mission de débriefing du discours du président de la République du 3 avril a affirmé qu’ «une bonne partie du fonds de Force Covid-19 viendra de nos partenaires au développement multilatéraux et bilatéraux en prêts concessionnels, et surtout en dons». Avant de préciser: «De ces partenaires, on note la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, la Banque africaine de développement, la Banque islamique de développement, l’Union européenne, l’Agence française de développement, l’Allemagne, le Luxembourg, le Canada, le Japon…». A l’en suivre: «Le concours de tous ces partenaires nous permettra de ne pas creuser trop le déficit budgétaire, qui sera absolument creusé comme tous les pays du monde». Amadou Hott est par ailleurs largement sur les tenants et aboutissants du discours à la nation.
337 milliards de perte de recettes attendues
Pour ce qui est de la perte en recettes, Amadou Hott laisse entendre que «l’Etat a décidé de réarranger le budget pour dégager une économie de 159 milliards et il n’aura 178 milliards à financer les pertes de recettes». Parce que, dit-il: «Ce que nous attendons en perte de recettes pour l’Etat, c’est dans l’ordre de 337 milliards, pour financer 178 milliards dans le plan Force Covid-19 et 159 milliards d’économie budgétaire sur certaines dépenses de fonctionnement». A suivre ses explications: «Toutes les administrations sont sollicitées, de la présidence à toutes les structures de l’Etat pour réduire les dépenses de fonctionnement, ainsi que les dépenses d’investissement à reporter jusqu’à l’année prochaine». Sur la contribution des Sénégalais à la Force Covid-19, le ministre fait savoir qu’ «à ce jour (samedi 3 avril) nous sommes à 9 milliards de francs CFA mobilisés par le secteur privé national et des bonnes volontés. Ces fonds sont issus de différentes personnalités, de différentes entreprises, de différents patronats, de différentes associations et des bonnes volontés manifestant ainsi leur solidarité à l’Etat par la remise de chèques ou faisant des virements bancaires sur le compte dénommé trésorier général du Sénégal covid-19 ouvert à la Banque centrale». Il mentionne également: «Ceci est valable dans n’importe quelle agence du trésor du pays».
Sur les mesures sociales, Senelec, eau…
Pour ce qui est de l’éligibilité de la tranche sociale des ménages concernés par la paie de la Senelec, le ministre clarifie: «Nous partirons sur la base de données de la Senelec, qui est de 952 500 connus qui sont dans la tranche sociale. Mais de cette tranche sociale, une partie de ces ménages sont au-delà de cette tranche sociale pour qui on paie la partie de la tranche sociale». En clair, dira-t-il : «Si un particulier paie jusqu’à 15 000 francs CFA, c’est l’Etat qui paie. Si un autre paie jusqu’à 25 000 francs CFA, l’Etat paie les 15 000 francs CFA et le reste c’est le particulier lui-même qui paie le reste de la facture. C’est-à-dire les 10000 francs restants. Au total, c’est 975 522 ménages qui sont concernés, soit une enveloppe de 15,5 milliards de francs CFA que le président de la République a jugé important de reverser à ces ménages en difficultés. Ceci est valable pour l’eau», tout en précisant que: «Le tout pour un bimestre».
69 milliards de vivres pour 1 million de ménages
Au titre de l’aide alimentaire aux ménages concernés, Mr Hott soutient qu’une bonne partie de la tranche sociale est concerné. Sur ce, il fait savoir qu’ «aujourd’hui, nous avons une base de données de 588 000 ménages pauvres, le président a décidé d’augmenter 412 000 ménages supplémentaires qui seront déterminés à partir d’études faites dans toutes les collectivités locales, de concert avec les maires, les sous-préfets et les associations, de manière transparente et ouverte pour atteindre ce million de ménages, soit environ 8 millions de personnes concernées par ces mesures. Pour l’obtention de cette aide, le ministre se veut clair: «On ne donne pas d’argent, pas de cash». En clair: «En dehors du Programme national de Bourses de Sécurité familiale (Pnbsf), il n’y a pas de transfert de cash supplémentaire. Ce sont des transferts en vivres. Chaque famille recevra en vivres à peu près 66 000 francs CFA équivalent de vivres (riz, huile, sucre, pâte alimentaire, savon)».
12 milliards pour les hôtels réquisitionnés, des entreprises exonérées de l’impôt sur le salaire
Pour le secteur hôtelier, «ce que nous budgétisé en appui direct en réquisitionnant 4000 lits pour deux mois, soit environ 12 milliards de francs CFA, est une manière de soutenir le secteur. Pour le moment, il n’y a pas de fixation sur tel ou tel autre hôtel. Cela dépendra des sociétés impliquées. Les autres pourront avoir accès à ces facilités de financement aux fins de résoudre des besoins de trésorerie immédiat qui les permettront de ne pas licencier et à continuer à payer les salaires», explique le ministre sachant que l’Etat renonce à l’impôt sur le salaire pour ces entreprises en difficultés.
Autres mesures et pas des moindres pour les entreprises en règle avec les salaires des travailleurs, le ministre dira: «Les salaires qui seront payés, l’Etat va exonérer l’impôt sur le salaire pendant trois mois pour ces entreprises en difficultés». D’autres mesures prises par l’Etat souligne-t-il «vont permettre à ces entreprises des besoins de trésorerie plus satisfaits. Par exemple sur le remboursement de crédits sur la taxe sur la valeur ajoutée (Tva). Sur ce volet, en général, le ministère de l’Economie prend du temps, mais là le ministère va mettre en place une procédure en mode fast-track pour que les entreprises puissent être remboursées le plus rapidement possible. Et ainsi faire face à des besoins de trésorerie…».
Les PME exonérées de l’impôt forfaitaire
Pour les Petites et moyennes entreprises (Pme) dont le chiffre d’affaires est inférieur ou égal à 100 millions francs CFA, explique le ministre: «Le président a décidé de supprimer l’impôt minimum forfaitaire de 500 000 francs CFA. C’est-à dire quel que soit votre résultat, l’Etat a décidé de renoncer à cet impôt. L’autre chose qui me parait important, c’est l’accès aux financements à travers les sociétés de micro-finance qui financent les Groupements d’intérêts économiques (Gie) puissent avoir accès auprès des banques avec des taux de sorties réduites».