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23 septembre 2025
L’ECO, LA FAUSSE SORTIE DE LA FRANCE
Le mercredi 20 mai 2020 devait rester dans l’Histoire comme la date de la vraie indépendance économique des pays africains d’expression française utilisant le franc CFA.
Le mercredi 20 mai 2020 devait rester dans l’Histoire comme la date de la vraie indépendance économique des pays africains d’expression française utilisant le franc CFA. Ces pays se trouvent en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale en plus des Comores. Hélas, la fin du Franc CFA annoncée par la France n’est qu’un faux affranchissement puisque l’ancienne puissance coloniale continuera en réalité à entretenir de très fortes relations monétaires avec les quinze pays de la CEDEAO qui ont décidé de lancer en juillet 2020 une monnaie unique dénommée ECO.
La décision du gouvernement français qui va être soumise à son Parlement s’inscrit dans un calendrier global mis en œuvre par les 15 chefs d’Etat de la Cédéao lors du sommet d’Abuja du 29 juin dernier. a cette occasion, les dirigeants de la zone étaient tombés d’accord pour mettre sur pied une monnaie unique, l’ECO, en juillet 2020.
Les discussions entre la France et ses « partenaires » africains de l’Umoa ont abouti à une proposition commune de réforme des instances et du fonctionnement de la coopération suivant quatre axes :
le changement de nom de la devise, les autorités de l’Umoa indiquant leur souhait de passer du « franc Cfa » à l’« ECO7 » ;
la suppression de l’obligation de centralisation des réserves de change sur le compte d’opérations au Trésor ;
le retrait de la France des instances de gouvernance de la Zone et
la mise en place concomitante de mécanismes ad hoc de dialogue et de suivi des risques (notamment reporting, échanges et rencontres techniques).
La signature le 21 décembre 2019 de l’accord de coopération entre les états membres de l’Umoa et la France, est la concrétisation de cette proposition. Cet accord viendra remplacer l’accord existant de 1973. Cet accord doit être complété courant 2020 par une convention de garantie, texte technique d’application, conclue avec la Banque centrale des états de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).
Deux mois restant à la France pour prononcer la mort du FCFA, il fallait arranger les deux agendas du FCFA et de l’ECO qui n’avaient pas les mêmes paramètres monétaires. Le facteur handicapant, le franc Cfa est imprimé en France (Chamalières et Pessac), 50% des réserves de l’Uemoa étaient gardées par la France, la politique monétaire de nos pays était aussi décidée depuis Paris. Or dans le schéma d’Abuja, dans un premier temps, les 8 pays membres de l’Uemoa doivent commencer en juillet à utiliser l’ECO du fait qu’ils sont proches des critères de convergence (déficit inférieur à 3%, inflation inférieure à 3%, endettement inférieur à 70 %).
Ensuite, les deux grandes puissances de la zone Cédéao, notamment le Nigéria et le Ghana, deux pays anglophones il est bon de le préciser, ont conditionné leur adhésion à la monnaie unique à la coupure par la France du cordon ombilical la liant à ses anciennes colonies. Ce de manière à ce puisse être mise en place une banque centrale fédérale.
La dernière étape devait consister en la mise en place d’une politique économique et commerciale, la signature des traités et du statut de la Banque centrale. Seulement à deux mois de la date de juillet 2020, les dirigeants de la Cédéao n’ont pas encore défini la politique monétaire à mener, encore moins le statut de la Banque centrale de la Cédéao. a deux mois de l’échéance de juillet 2020, il ne sera pas possible d’opérer toutes ces ruptures qui devraient accompagner l’avènement de l’Eco. La servitude monétaire avec la France va alors continuer puisque le seul changement opéré sera celui du nom de la monnaie.
Divorce officiel d’un mariage de 47 ans
La coopération monétaire actuelle entre la France et l’Umoa repose sur un accord de coopération monétaire signé le 4 décembre 1973 par les ministres des finances de l’Umoa et de la France, qui posait le cadre général de la coopération. Cet accord est complété par une convention de compte d’opérations, signée en décembre 1973 et modifiée par deux avenants de 2005 et 2014. Sous ce régime (accord de coopération, complété par la convention de compte d’opérations et ses deux avenants), la France est représentée dans des instances techniques de gouvernance de la zone (Conseil d’administration et Comité de politique monétaire de la Banque centrale des états de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), Commission bancaire de l’Umoa). La Bceao est l’institut d’émission commun aux états membres de l’Umoa et jouit du privilège exclusif de l’émission monétaire sur l’ensemble de ces états membres. La Commission bancaire de l’Umoa, présidée par le Gouverneur de la Bceao, est l’autorité de supervision bancaire de l’Union.
Les représentants de la France y disposent d’un droit de vote sans voix prépondérante. Il est à noter que la France ne participe pas aux instances politiques (Conférence des chefs d’état, Conseil des Ministres). « Le positionnement de la France évolue pour devenir celui d’un strict garant financier de la Zone. Les paramètres fondamentaux de la coopération ne sont toutefois pas modifiés : le régime de change demeure inchangé, avec un maintien de la parité fixe entre l’euro et la devise de l’Union tout comme la garantie illimitée et inconditionnelle de convertibilité assurée par la France » souligne « le projet de loi autorisant l’approbation de l’accord de coopération entre le Gouvernement de la République française et les Gouvernements des Etats membres de l’Union monétaire ouest-africaine » déposé à l’assemblée nationale française par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères et le ministère de l’Economie et des finances. « La transformation du rôle de la France en celui d’un strict garant financier se traduit ainsi par la fin de sa représentation dans les instances techniques de gouvernance de la Zone où elle ne disposera plus, hors cas de crise, de droit de vote. La réforme maintient inchangés les paramètres essentiels à la stabilité macroéconomique et monétaire de l’UMOA : maintien de la parité fixe de la monnaie commune de l’UMOA avec l’euro et de la garantie illimitée et inconditionnelle de convertibilité assurée par la France.
La garantie apportée par la France fonctionnera sur le même principe qu’aujourd’hui : si la BCEAO fait face à un manque de disponibilités pour couvrir ses engagements en devises, elle pourra se procurer les euros nécessaires auprès de la France. La crédibilité de l’ancrage de la monnaie de l’Union sur l’euro est donc préservée.
La fin de l’obligation de dépôt des réserves de change de la BCEAO permettra à la Banque centrale de disposer de la totalité de ses réserves et de décider de leur allocation et de leur placement, avec, dans l’environnement de taux actuel, un impact probable sur la rémunération de ces avoirs » indiquent les auteurs du projet de loi.
«LE SEVRAGE BRUSQUE AVEC LA FRANCE SERAIT EXTREMEMENT DANGEREUX POUR NOS ECONOMIES ASSEZ VULNERABLES»
La fin annoncée du FCFA le mercredi 20 mai 2020 par la France n’est pas un événement extraordinaire. Elle est une nouvelle étape du processus de divorce entre la France et les pays de l’UMOA lancé le 21 décembre 2019
« La fin annoncée du FCFA le mercredi 20 mai 2020 par la France n’est pas un événement extraordinaire. Elle est une nouvelle étape du processus de divorce entre la France et les pays de l’UMOA lancé le 21 décembre 2019. Un processus qui devait aboutir à la création de la monnaie ECO en juillet 2020. Comme il y a des représentants de la France au Conseil d’administration de la BCEAO, elle devait préparer le départ de ces membres, tout comme il fallait régler aussi la fermeture du compte d’opérations. On est en train de dérouler les décisions du 21 décembre 2019. Il reste que deux choses fondamentales n’ont pas bougé en l’occurrence la garantie française, et la parité » souligne l’économiste Cheikh ahmadou Bamba Diagne. Cet enseignant à la faculté des Sciences économiques et de Gestion de l’Université de Dakar ajoute que « ce que les gens ne savent pas, c’est que ce sont les 8 pays de l’Uemoa qui feront leur ECO dans un premier temps en changeant de parité, puis ils vont aller avec le Nigéria et le Ghana pour changer encore de parités. Donc sous peu, il y aura des changements de parité alors pourquoi anticiper ou bousculer les choses pour changer ou rechanger encore ? Cela va déstabiliser les consommateurs. Il vaut mieux garder la parité au sein de l’Uemoa pour attendre la proposition des autres avant de mettre en place l’ECO de la CEDEAO. C’est plus logique » estime l’universitaire.
Poursuivant, il indique que « la garantie de convertibilité avec l’EURO, c’est transitoire. Le sevrage brusque, c’est extrêmement dangereux pour nos économies aussi vulnérables. Ceux qui continuent de théoriser l’asservissement de la zone Franc à la France ne font que de l’activisme. Cela n’a pas de sens. Les gens ont soutenu que la France gagnait de l’argent avec notre compte d’opérations. Ils racontaient du n’importe quoi.
Les activistes ont mobilisé des combats, aujourd’hui que la gestion de la réserve nous revient, ils vont savoir ce que c’est une réserve. Cet argent pris à la France, qui est un avoir extérieur net ne pourra être logé à la BCEAO, mais à la Banque centrale européenne ou dans une autre grande banque européenne. La fin du FCFA, c’est le FCFA sorti de la France. Pour aller vers une union monétaire dans l’espace CEDEAO, on ne pouvait pas continuer à avoir notre compte d’opérations en France. Il fallait créer une monnaie transitoire. L’ECO, c’est juste une monnaie transitoire » conclut le Pr Cheikh Ahmadou Bamba Diagne
LES CHEMINS DE FER DU SÉNÉGAL CRÉÉS
Le Sénégal dispose depuis le vendredi 22 mai 2020 d’une société nationale dénommée les Chemins de Fer du Sénégal (CFS)
Le Sénégal dispose depuis le vendredi 22 mai 2020 d’une société nationale dénommée les Chemins de Fer du Sénégal (CFS). La loi qui a été votée à cette date par l’Assemblée Nationale dissout aussi l’Agence nationale des Chemins de Fer (ANCF) et le personnel et l’actif de Dakar Bamako ferroviaire (DBF) seront versés dans les CFS, qui seront chargés en conséquence de la liquidation de DBF.
La mutation du secteur des transports ferroviaires au Sénégal a connu le vendredi 22 Mai 2020 une importante phase de son évolution. Le projet de loi portant création d’une société nationale dénommée les Chemins de fer du Sénégal, en abrégé (Cfs), a été voté, sans débat, à l’unanimité par l’ensemble des députés présents lors de la séance plénière.
C’était sous la Présidence de M. Moustapha Niasse, en présence du Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, El Hadji Omar Youm, et du secrétaire d’Etat au réseau ferroviaire, M. Mayacine Camara souligne une notre du ministère des Infrastructures. Le rapport de l’inter commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains et celui de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat, des infrastructures et des transports de l’assemblée nationale, tenue le lundi 18 Mai, explique les détails de ce projet de loi. La création des Cfs entre dans le cadre de la politique de revitalisation des chemins de fer au Sénégal, la lutte contre l’insécurité routière et la dégradation prématurée des routes du Sénégal.
La société aura pour mission d’assurer la gestion du patrimoine ferroviaire de l’Etat du Sénégal, excepté celui du Train express régional (Ter) par la réalisation de toutes les opérations se rattachent directement ou indirectement à son objet selon le document parvenu à la rédaction. Pour éviter des doublons, précise la même source, les Cfs vont se subroger à l’agence nationale des Chemins de fer (aNCf) dans ses droits et obligations découlant des activités qu’il exerce pour le compte de l’Etat. Tous les agents et biens de l’aNCf seront versés aux Cfs. Ce n’est pas tout, les actifs de l’ex régie des Chemins de fer du Sénégal (Rcfs) et de la Société Nationale des Chemins de fer du Sénégal (SNCS) seront aussi dévolues aux Cfs. Le personnel et l’actif de Dakar Bamako ferroviaire (DBf) seront versés dans les CfS qui seront chargés en conséquence de la liquidation de DBf.
Par ailleurs, avec plus de flexibilité dans sa gestion financière, Cfs sera chargé de la recherche de financements pour la reconstruction et la modernisation du patrimoine ferroviaire national. Mais aussi du suivi et du contrôle des conditions d’exploitation des chemins de fer du Sénégal par les sociétés minières et autres. Le Petit train de banlieue (Ptb) quant à lui chargé du transport de passagers sera redéployé à l’intérieur du pays.
Par Kadialy Gassama
LA PEUR BLEUE DU COVID-19 VAUT-ELLE UN ARRET BRUSQUE DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE MONDIALE?
Si toute l’humanité reste confinée à cause d’une peur bleue du covid 19 pour leur bonne santé, il n’y aura plus de création de valeur et d’accumulation du capital,
Avec le confinement de plus de la moitié de la population active du globe de plus de 4 milliards d’individus, le monde d’aujourd’hui connaît une récession économique de large ampleur , de l’ordre de -4% du PIB mondial, soit plus de 840 milliards de dollars us jetés par la fenêtre en moins d’un trimestre.( 84740 milliards de dollars /4, année de référence 2018)x 4%=847,4 milliards de dollars . Si nous prenons uniquement les travailleurs touchés du secteur informel qui représentent deux milliards d’individus à l’échelle mondiale, leurs revenus vont baisser de 60% pouvant même atteindre 80% dans de nombreux pays africains.
Les PIB des pays producteurs de pétrole comme le Nigéria, l’Angola, l’Algérie ou l’Afrique du sud vont prendre un sacré coup avec la baisse vertigineuse des cours du pétrole. L’agriculture en Afrique pourrait subir une perte de 79 milliards de dollars, en plus du tourisme et du transport aérien qui sont par terre, toutes choses désorganisant les économies du vieux continent. Cette pandémie a perturbé les échanges de chaînes de valeurs, ce qui pénalise les exportations des produits de base. Il y a également la réduction des flux des échanges internationaux en ce qui concerne les transferts des fonds des migrants, les investissements directs étrangers, la fuite des capitaux. Il se trouve que la crise économique mondiale sans précédent, consécutive à la propagation planétaire d’un simple virus venu d’Asie, est surtout due à l’attitude fébrile des pays de l’OCDE à balance commerciale excédentaire, représentant 75% du commerce mondial du fait de la psychose .
Cette situation a compromis gravement la production mondiale des biens et services et le commerce international. Toutes les composantes de la structure de l’économie mondiale, allant du secteur public au secteur privé, de la production à la consommation, du secteur formel au secteur informel, des revenus du travail comme des revenus du capital et des revenus de transfert, subissent de plein fouet un choc comparable à un cataclysme planétaire. La machine économique mondiale est devenue grippée, impliquant des décroissances économiques et un risque majeur d’une insécurité alimentaire pouvant occasionner des émeutes de la faim en un si peu de temps, qu’une guerre mondiale d’usure de plusieurs années n’aurait produite sur l’humanité. Ce coup de frein brusque du fonctionnement de l’économie mondiale relève d’une très grande frayeur causée par le covid 19, au motif qu’aucune personne humaine qui respire l’air ambiant ne soit susceptible d’échapper à la contamination du virus pathogène.
Pour l’heure, des pays comme les USa et les pays de l’union européenne totalisant à eux seuls la moitié de la richesse mondiale, en sont les principales victimes d’un point de vue de l’impact sanitaire .La panique généralisée de départ et les stratégies subséquentes de sortie de crise adoptées par ces pays occidentaux au moyen du confinement total, n’ont pas été à la mesure des défis pour la résilience économique et sanitaire. Il ya lieu de faire remarquer que pendant ce temps ,les différentes stratégies de sorties de crise utilisées en Chine, en Corée du sud, au Sénégal, à Madagascar ou dans d’autres pays du monde qui ont adopté le modèle du confinement ciblé ou limité et d’autres mesures barrières afin de ne pas arrêter le fonctionnement de la machine économique , ont rencontré moins de problèmes en termes de chômage de masse, mais , sont affectés ,outre mesure, par les effets collatéraux du blocage de la machine économique mondiale .rien qu’aux USa, les observateurs ont dénombré plus de 30 millions de chômeurs en un laps de temps et autant dans les pays de l’union européenne.
Cette panique généralisée de départ dans le monde occidental, qui a été à la base d’une réaction plus émotive qu’efficace des pouvoirs publics par un confinement total de la population, a provoqué la mise à terre des structures productives et l’arrêt des flux d’échange, de transport et de consommation, sans pour autant minimiser les impacts immenses de la crise sanitaire. Les populations dans lesdits pays commencent à bouger pour réclamer un meilleur sort en rejetant les mesures de confinement total. Il est vrai que, pour pouvoir travailler et créer de la richesse, il faut une bonne santé. La santé est au début et à la fin de toute activité humaine productive, intellectuelle ou physique. au niveau sociétal, les mouvements du travail qui génèrent les dynamiques dans les processus de production et les flux d’échange, nécessitent une bonne santé publique .Sans cette dynamique du travail, il ne peut exister de revenus pour permettre aux agents économiques de reconstituer la force de travail et aux transactions de s’effectuer.
Si toute l’humanité reste confinée à cause d’une peur bleue du covid 19 pour leur bonne santé, il n’y aura plus de création de valeur et d’accumulation du capital, C’est dire que, la santé publique et le travail social constituent les deux faces d’une même monnaie qu’il faut savoir conjuguer, comme l’ont toujours pratiqué les pays africains ou asiatiques ,en dépit des situations épidémiques et, comme semble l’adopter aujourd’hui les pays occidentaux avec les mesures de dé confinement. au demeurant, il est apparu que les pays les plus durement affectés par le covid 19 sont les pays les plus riches au monde, alors les pays les moins avancés de la planète qui ont appris à vivre avec de nombreux virus ou maladies infectieuses (paludisme, Ebola, tuberculose, dingue, fièvre jaune, lèpre, onchocercose etc.) sans que leur existence soit compromise, ont mieux résisté au choc, d’un point de vue sanitaire ,comme d’un point de vue de la résilience économique. La leçon de vie apportée par l’apparition du covid 19 dans le monde, indique que l’humanité doit évoluer vers des transformations rapides, pour une société mondiale plus solidaire, plus égalitaire et plus humaine, dans une planète plus verte.
Kadialy Gassama,
Economiste
Rue Faidherbe X Pierre Verger Rufisque
Par Amadou BA
DE L’ANOMIE RÉPUBLICAINE
Quelle est donc l’opportunité du décret brandi par Yakham Mbaye qui, aux yeux de l’opinion, n’a pas plus de dignité que le premier décret «faux» du même numéro comportant les émoluments du président honoraire ?
Le chef de l’Etat a accordé le titre de présidente honoraire du Conseil économique social et environnemental (Cese) à Aminata Tall qui a dirigé l’institution depuis sa création en 2013 jusqu’à son remplacement par Mme Aminata Touré. Avec Famara Ibrahima Sagna, ils sont désormais deux à porter le titre et à disposer de ce statut particulier.
Est-il besoin de rappeler que Famara Ibrahima Sagna est président honoraire du Cese depuis l’arrivée de Me Wade au pouvoir et à ce titre, il bénéficie déjà de tous les avantages tant pécuniaires qu’honorifiques qui vont avec le statut. On sait depuis le philosophe français Montesquieu que la République a ses convenances, ses logiques souvent guidées par la politique et donc forcément ses mystères difficiles à dénouer et inaccessibles à la compréhension du citoyen lambda.
Des sources dignes de foi recoupées à plusieurs strates confirment que Famara Ibrahima Sagna jouit bel et bien de son statut de président honoraire du Conseil économique, social et environnemental (Cese) que lui avait conféré Me Abdoulaye Wade et bénéficie en conséquence, de tous les avantages liés à ce statut.
II en sera désormais ainsi pour Aminata Tall qui dispose, en plus de ses pensions diverses, d’un traitement gargantuesque, après avoir été pendant plus de 40 ans au sommet de l’Etat, d’abord comme député, ensuite comme ministre, maire, ministre d’Etat et présidente du Cese. Telle est la volonté du président de la République, chef de l’Etat, chef suprême des armées.
S’il est vrai qu’en vertu du pouvoir que lui confère la Constitution, il peut nommer à tous les pouvoirs civils et militaires, il se pose tout de même un sérieux débat de fond et de forme sur l’opportunité d’une telle mesure dans un contexte où les Sénégalais ont décidé de consentir des efforts énormes dans la lutte contre le covid-19. Elles sont en effet nombreuses les catégories socioprofessionnelles à endurer la souffrance au quotidien du fait des restrictions de leur liberté. Le secteur informel est dans son ensemble paralysé, les gorgolou résignés, mais républicains dans leur attitude qui consiste à accepter toutes les mesures édictées, quitte à se nourrir d’eau et de pain.
Sur la forme, il se trouve que le décret 2020-964 visé dans l’acte de nomination de Aminata Tall est une erreur administrative et donne l’impression d’une anomie républicaine. Et pour cause, le Journal Officiel (JO) ne fait toujours pas mention de ce décret. Même celui qui a été exhibé par le directeur du quotidien «Le Soleil» et responsable Apr, Yakham Mbaye dans son entretien avec Dakaractu quoique quasiment identique à celui démenti auparavant par Mohamed Dionne et Seydou Guèye dans le communiqué de la présidence, n’est pas dans le JO. Seul l’alinéa relatif aux avantages du président honoraire les différencie.
Dans le fond, pourquoi viser un décret non encore officiel (2020-964) alors que le règlement intérieur du Cese approuvé par le décret 2013-732 prévoit la nomination d’un ancien président au titre de président honoraire. Quelle est donc l’opportunité du décret brandi par Yakham Mbaye qui, aux yeux de l’opinion, n’a pas plus de dignité que le premier décret «faux» du même numéro comportant les émoluments du président honoraire ? Autant dire que nous sommes en face d’un imbroglio qui ajoute à la confusion. Aujourd’hui, beaucoup de Sénégalais sont convaincus qu’avec sa nomination, Aminata Tall aura droit à 4,5 millions Fcfa de salaire net, un garde-du-corps, un véhicule, du carburant, etc. Au nom de quoi doit-elle bénéficier d’un tel traitement auquel aura sans doute droit l’actuel président du comité d’initiative du Dialogue national, lui aussi président honoraire du Conseil économique et social ? Qu’ont-ils de mieux que les anciens présidents de l’Assemblée : Mamadou Seck, Pape Diop, Youssou Diagne.
Autre incongruité, d’après des sources sûres, le bureau du Cese n’a jamais été saisi pour valider en plénière la désignation de Aminata Tall comme présidente honoraire tel que prévu par le règlement intérieur. Visiblement, cette mesure a été faite à l’insu du Cese et conforte beaucoup de son caractère inique et scélérat de portée personnelle dont le dessein est d’assouvir les désidérata d’un individu : Aminata Tall. Les mystères de la Républiques sont certes insondables, mais Macky Sall devrait mesurer la portée d’une telle mesure qui déchaine des passions et désole même ses plus grands thuriféraires.
ENFIN UN DÉCRET, SUR FOND DE POLÉMIQUE
Après une vive controverse autour de l’existence du décret «2020-964» instituant un honorariat pour les anciens présidents du Conseil économique social et environnemental (CESE), le gouvernement a finalement publié le document
Après une vive controverse autour de l’existence du décret «2020-964» instituant un honorariat pour les anciens Présidents du Conseil économique social et environnemental (CESE),le gouvernement a finalement publié le document. Suffisant pour faire enfler la polémique entre le régime et une certaine opposition.
Ousmane Sonko avait raison. Le décret n°2020-964 instituant un honorariat pour les anciens Présidents du Conseil économique, social et environnemental(CESE) existe bel et bien. Tout au moins, le Directeur du journal «Le Soleil» et non moins membre du régime de Macky Sall l’a exhibé fièrement lors d’une interview avec le site Dakaractu.com. Dans le document, il est indiqué que l’honorariat peut être conféré par décret, sur proposition du bureau du CESE, entériné par l’Assemblée plénière dudit Conseil. Il peut aussi être conféré par décret, sur leur demande, aux anciens Présidents, note-t-on aussi dans le document. Une fois acté, il est établi et délivré au Président honoraire du CESE, une carte aux couleurs nationales spécifiant ce titre. Juste que dans le décret dont «L’As» détient copie, il n’est aucunement fait état d’indemnités.
Alors que le leader des Patriotes avait déploré l’allocation aux ayants droit d’une indemnité de représentation mensuelle de 4,5 millions Fcfa nets ainsi que d’un véhicule de fonction avec macaron (laisser-passer permanent) ; sans compter les 500 litres de carburant ; un chauffeur ; et un garde du corps. Dans sa sortie, le tonitruant défenseur du chef de l’Etat estime que ce dernier n’a pris aucun décret portant indemnités et avantages d’un Président honoraire du Cese. Et il défie quiconque de prouver le contraire. Mais pour le président du Mouvement national des cadres patriotes, Bassirou Diomaye Faye, Yakham Mbaye ne peut avoir le droit de disposer de ce décret. Il lui dénie le droit d’avoir le décret qui, par carence ou cachoterie, n’a pas été publié au Journal officiel comme cela se devait. «Lequel, du faux dont il est le seul détenteur ou de celui qui a été reçu par des centaines d'agents de l'administration par voie officielle, mérite crédit» ? s’est interrogé Bassirou Diomaye Faye.
Et de marteler que ce n'est assurément que dans un État en péril que de telles interrogations surgissent et qu'un tel débat oppose pouvoir et opposition devant des citoyens médusés. «Aucune gymnastique intellectuelle ne saurait exonérer de responsabilité ceux qui ont la charge de publier les décrets qu’ils signent. Ceux qui, par voie de communiqué, et parce que poursuivis par la clameur publique dénonçant le vampirisme malvenu en cette période de COVID-19, se défaussent sur le faux pour refuser d’assumer d’avoir décrété l’ignominie », a souligné le responsable patriote. Il estime que c’est d’ailleurs rassurant d’entendre qu’une « enquête est en cours sur cette œuvre de faussaire, «si tant est qu’on puisse accorder une once de crédit à un homme comme lui (Ndlr : Yakham Mbaye), plus préoccupé à témoigner de sa fidélité canine pour préserver ses strapontins qu’à convaincre par une cohérence argumentative minimale, dans le cas d’espèce ».
BASSIROU DIOMAYE FAYE : «SI LE DECRET REMIS AUX AGENTS DE L’ADMINISTRATION EST UN FAUX, CELA VOUDRAIT DIRE QUE L’AUTORITE DE L’ETAT S’EST AFFAISSEE…»
Poursuivant, Bassirou Diomaye Faye soutient que le sort d’un acte administratif, c’est d’être exécutoire, dans les conditions définies par les dispositions de la Loi n 70-14 du 06 février 1970 fixant les règles d’applicabilité des lois, des actes administratifs à caractère individuel. Pour les lois et les actes administratifs réglementaires, cela prend la forme d’une insertion au Journal officiel, informe-t-il. Alors, au lieu de se mettre à «jacasser» dans la presse, Yakham Mbaye doit réclamer la publication du décret au Journal officiel, tonne le patron des Cadres de Pasteef. «Un décret n’a donc pas vocation à être gardé secret sauf dans un Etat en péril. De même, un président de la République qui n'assume plus les décrets qu'il signe est disqualifié pour diriger», martèle-t-il. Non sans préciser que quand l'administration diffuse un texte règlementaire à ses agents pour information et application, un simple communiqué pour en démentir l’existence, fût-il de la Présidence de la République, ne saurait suffire pour considérer que la vigilance de cette administration a été trompée sur toute la ligne. «Si le décret remis aux agents de l’administration est un faux, cela voudrait dire que l’autorité de l’Etat et par ricochet celle du président de la République s’est tellement affaissée que des individus s’autorisent allègrement sous son régime à mettre à la disposition des agents de l’Etat une fausse base de travail (décrets et probablement lois)», a tranché Bassirou Diomaye Faye, patron des Cadres Patriotes et inspecteur des impôts et des domaines.
NGOUDA MBOUP : «LE DECRET ACCORDANT A AMINATA TALL LE STATUT DE PRESIDENTE HONORAIRE EST ILLEGAL POUR VICE DE FORME»
Le plus intriguant dans cette affaire, c’est que le président de la République s’est fondé sur ce décret fantôme pour instituer Aminata Tall présidente honoraire du CESE. Mieux, l’enseignant de Droit public Ngouda Mboup estime que cette nomination est illégale. «En vertu de l’article 51 du décret n° 2013-732 du 28 mai 2013portant règlement intérieur du CESE, l’honorariat ne peut être accordé que ‘’sur proposition du Bureau, entérinée par l’Assemblée plénière’’ », a expliqué le professeur Mouhamadou Ngouda Mboup dans un post sur Facebook. Il soutient ainsi que le décret accordant à Aminata Tall le statut de présidente honoraire est illégal pour vice de forme et violation de l'autonomie de gestion d'un pouvoir public constitutionnel. (…)
Poursuivant, il soutient : «Affirmer que la loi ne donne pas de délai pour publier les décrets est faux ! Affirmer que le Président peut accorder l'honorariat sans l'avis de l'institution concernée est grotesque. Un pouvoir public constitutionnel a droit au respect de sa dignité institutionnelle. C’est vraiment lassant et énervant ce qui se passe sous nos yeux.»
«C’EST QUAND J’AI COMMENCE A REVER QUE J’AI EU UNE GRAVE BLESSURE»
De Yeggo aux équipes de jeunes du Sénégal, en passant par l’US Gorée, Roger Gomis , ex-capitaine des u20 du Sénégal, a connu une ascension fulgurante
De Yeggo aux équipes de jeunes du Sénégal, en passant par l’US Gorée, Roger Gomis a connu une ascension fulgurante. Alliant puissance, technique et régularité, le natif de Ziguinchor a connu son heure de gloire en 2015 avec l’équipe nationale U20 (il disputa plusieurs tournois majeurs dont le mondial de la catégorie). Le jeune milieu de terrain déposa par la suite ses valises à Marioupol (Ukraine), réalisant ainsi un rêve de gamin. Mais une grave blessure freinera l’élan du capitaine des «Lionceaux», l’obligeant à résilier son contrat pour revenir au pays. Aujourd’hui, le champion du Sénégal (avec l’US Gorée lors de la saison 2015-2016) tente de rattraper le temps perdu avec Teungueth FC. Dans cette seconde partie de l’entretien qu’il nous accordé, roger Gomis revient sur sa grave blessure, ses plus beaux moments en sélection, mais aussi son souhait de tenter une nouvelle fois sa chance à l’étranger.
Roger, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Tout a commencé à Ziguinchor, dans mon quartier. J’avais l’habitude de jouer avec des amis de mon âge. Bien qu’étant dans les études, je faisais du football aussi à côté. Parfois, je venais à Dakar pour des vacances, avant de repartir. Par la suite, je me suis installé à Dakar où j’ai une famille, pour continuer le football. Dans la capitale, j’avais rejoint Yeggo en petite catégorie. A l’époque, le club était en partenariat avec l’AS Saint-Etienne (Ndlr : D1 France). J’avais même eu à faire des tests avec les recruteurs de ce club. A l’époque, c’est Boucounta Cissé qui avait la gestion de l’équipe U17 du Sénégal. Il était de passage à Yeggo pour suivre quelques joueurs. Il m’a vu jouer ce jourlà et il m’a retenu dans sa présélection pour les éliminatoires de la Coupe d’Afrique 2011 au Rwanda. Nous avions joué cette Can au Rwanda. Et après cette Coupe d’Afrique, Me Augustin Senghor qui était avec nous m’a parlé. Il voulait que je rejoigne son club qui est l’US Gorée. Il m’a convaincu et j’ai rejoint l’US Gorée. Et c’est avec ce club que j’ai connu les plus beaux moments de ma jeune carrière. J’ai eu la chance d’être appelé en équipe nationale U20, mais aussi avec les Olympiques. Avec Aliou Cissé, nous avions participé au tournoi de la Francophonie à Nice (France). J’ai également eu à disputer le tournoi de l’Uemoa, de l’Ufoa, les Jeux africains de Brazza, mais aussi la Can U20 avec le Sénégal.
Vous avez effectué des tests en Norvège. Pouvez-vous nous en parler ?
Avant d’aller en Ukraine, j’avais déjà fait la Norvège. Je devais même signer à Sarpsborg, là où Krépin Diatta a débuté (Ndlr : international sénégalais qui joue aujourd’hui au Club Bruges, Belgique). J’étais parti bien avant Krépin. J’avais effectué la visite médicale avec succès et je devais signer. Mais il y a eu quelques détails avec mon club et cela ne s’est pas concrétisé. Je suis finalement rentré au Sénégal. J’avais retrouvé mon club l’US Gorée et nous avions gagné le championnat du Sénégal cette année. Et par la suite que je suis parti en Ukraine.
Alors que vous étiez à deux doigts de signer, tout s’écroule. Comment gérez-vous ces moments ?
C’est quelque chose de très difficile. Personnellement, j’étais déçu. Si on n’a pas le mental, on ne va pas s’en remettre. On va tout simplement craquer. Imagine quelqu’un qui quitte les siens, la famille compte forcément sur lui. Tu sais que tu devais signer, mais il y a de petits détails qui gâchent tout. Et tout ce qui te reste, c’est de rentrer. Ce n’est pas du tout facile. Mais comme j’ai souvent l’habitude de le dire, c’est la vie. Et nous devons faire face, trouver la force nécessaire pour nous relever. Parfois, le talent à lui seul ne suffit pas. Nous connaissons énormément de joueurs dont le talent n’est plus à discuter, mais ils n’ont jamais eu la chance de réussir dans le football. C’est aussi ça la vie.
Vous êtes rentré au Sénégal, suite à des blessures en Ukraine. Expliquez-nous cette période trouble de votre carrière ?
Ce fut un moment difficile et j’ai beaucoup galéré. J’étais dans le championnat ukrainien et j’avais commencé à me retrouver. Jusque-là, je n’ai pas atteint mon niveau de l’époque. C’est quand j’ai commencé à rêver que j’ai eu cette blessure. Elle a freiné ma progression. Cela a été difficile pour moi, mais aussi pour ma famille. Mais nous sommes des croyants et nous remettons cela entre les mains de Dieu. Si je n’avais pas le mental, j’allais peut-être abandonner le foot. Mais c’est une blessure qui m’a beaucoup fatigué. Cette blessure revenait tout le temps et je suis dit que j’ai encore le temps d’aller me soigner pour revenir plus fort. Mais aujourd’hui, je rends grâce à Dieu, je commence à rejouer et c’est déjà bien. Quand cette blessure a commencé à me fatiguer, je n’avais qu’une seule idée en tête ; c’était de rentrer et me soigner. Malgré la blessure, j’avais beaucoup de contacts. Mais je ne pouvais pas m’engager, car je devais me soigner avant tout.
Vous êtes aujourd’hui au Teungueth FC. Espérez-vous toujours retourner en Europe ?
Bien sûr ! Comme on a l’habitude de dire, il faut reculer pour mieux sauter. J’ai signé un contrat d’une année et demi. Je vais essayer de retrouver mon meilleur niveau. Et cela passera par la compétition. Je suis là pour donner le meilleur de moi-même et si Dieu décide que je dois repartir, cela se fera. Cela fait partie de mes objectifs de repartir, mais pas n’importe comment non plus. Je ne veux pas aller non plus dans un championnat où ça ne va pas. Je travaille pour me donner les moyens d’y arriver. Et l’avenir nous édifiera.
Quelles sont vos relations avec vos anciens coéquipiers qui sont aujourd’hui en équipe nationale ?
Nous gardons toujours le contact. Pas plus qu’avant-hier (Ndlr : dimanche), j’ai échangé avec Rémi Nassalan qui est un frère. C’est également le cas avec Ibou Sy qui joue à Monaco. Nous échangeons souvent et ce sont des amis. Je le fais également avec d’autres comme Moussa Wagué. C’est juste pour vous dire que nous gardons toujours le contact.
Quel est votre plus beau souvenir dans votre carrière de footballeur ?
Je dirai sans doute l’année 2015, d’une manière globale. Cette année-là, elle me marquera pour toujours. Nous avions non seulement disputé la Coupe d’Afrique, mais surtout la Coupe du monde avec l’équipe nationale U20. C’était vraiment des moments forts de ma carrière. Il y a eu aussi l’année 2013 avec le tournoi de l’Ufoa au Ghana. Nous avions perdu en finale contre le pays organisateur, mais je dirai que nous méritions de gagner. J’avais été désigné meilleur joueur de la compétition. Cela m’a beaucoup marqué aussi.
Quel est votre pire souvenir en carrière ?
Je pense que mes blessures sont mes pires souvenirs. Je dirai même que cela m’a empêché de réaliser mon rêve. J’ai souvent été dans des moments où il fallait passer à une autre étape, mais les blessures revenaient toujours. Cela freine un peu votre progression. Mais nous sommes des croyants et nous laissons tout entre les mains de Dieu. C’est Lui qui décide pour nous.
Quel regard portez-vous sur l’équipe nationale du Sénégal, avec l’arrivée des jeunes?
C’est une bonne chose et cela montre que le coach a confiance aux jeunes. L’avenir, c’est la jeunesse. Vous savez en football, la base, c’est surtout la petite catégorie. Cette jeunesse est matérialisée par la présence dans l’équipe des Sidy Sarr, Mamadou Loum Ndiaye. Ce sont des gens avec qui j’ai eu à jouer. Et je suis content de les voir à ce niveau. Nous sommes de la même génération en équipe nationale U20. Je suis toujours collé à cette équipe nationale et je suis content de son évolution. Aujourd’hui, le Sénégal, tout le monde en parle. L’équipe a fait une belle coupe du monde, avant d’en faire de même lors de la Can. Ils nous ont fait rêver et c’est toujours un plaisir de les voir jouer. Je ne peux que souhaiter bonne chance au coach et à ceux qui sont là aujourd’hui à défendre le drapeau national.
Intégrer l’équipe nationale A est-il toujours dans vos plans ?
J’ai connu toutes les catégories jeunes en équipe nationale et je rends grâce à Dieu. Mais comme vous le savez, rien n’est impossible dans la vie. Je sais qu’en ce moment, ce sera compliqué avec la situation. Mais je garde toujours espoir. Si j’ai la chance d’y être un jour, ce serait vraiment formidable. Mais en attendant, je continue d’être un supporter de l’équipe nationale. C’est Dieu qui décide des choses.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui rêvent tous de rejoindre l’Europe ?
Je leur demanderai surtout de ne pas se précipiter. Ce n’est pas du tout facile, mais il faut croire en soi et travailler dur pour réaliser ses rêves. Les choses ne se passent pas souvent comme on le souhaite. Mais il ne faut jamais baisser les bras. Continuez de vous donner à fond et laissez le reste entre les mains du bon Dieu.
par Lamine Niang
SUR SOULEYMANE NDÉNÉ NDIAYE ET SA LOGORRHÉE PHARAONIQUE
Ce qui vous fait sortir de vos gonds dès que le président Ousmane Sonko prend la parole, c’est qu’en réalité, il dresse devant vous ce miroir que vous n’aimerez nullement regarder
M. Ndiaye, j’ai réfléchi un moment à l’opportunité de vous apporter la réplique suite à votre texte intitulé Sur « Sonko le pharaon noir » et publié dans le journal Le Quotidien. Une réponse à mon dernier article Ousmane Sonko, digne héritier de Cheikh Anta Diop.
Est-ce pertinent ? me suis-je demandé. Car comme je le disais à l’entame du précédent texte, votre sortie, comme celle de vos compères apéristes que j’ai explicitement nommés, ne vaut que des broutilles. Sans aucune forme de condescendance de ma part, je ne vous vois pas réellement de taille comme un alter ego, méritant que je dépense mon énergie cérébrale et cognitive. Toutefois, pour des hommes de votre acabit, que les incohérences du destin dans un Sénégal promoteur des plus médiocres ont propulsés au-devant des scènes politique et médiatique ; au point que la mauvaise graine est malheureusement devenue indissociable de l’ivraie, il est toujours indiqué de vous faire redescendre sur terre. Barre à terre, dites-vous, je vous le concède. Ramenons les choses à leurs justes proportions.
Langues et politique
Votre propos pue à mille lieues une haine viscérale que vous nourrissez envers le président des Patriotes, Ousmane Sonko. C’est votre droit le plus absolu, les sentiments ne se décrètent pas. Qu’ils soient honorables ou obscurs, ils sont juste le reflet le plus fidèle de l’âme d’une personne. Je ne passerai pas sous silence les attaques de nature personnelle que vous avez déblatérées sans convaincre sur sa personne (j’y reviendrai), mais puisque la réfutation de ma thèse n’était en réalité qu’un alibi pour déverser votre bile sur lui, j’aimerais réaffirmer le fond de ma pensée : « Par sa nouvelle posture communicationnelle de privilégier l’utilisation de la langue nationale, majoritairement parlée par les Sénégalais, l’homme politique Ousmane Sonko reste un digne héritier de Cheikh Anta Diop ».
Souffrez de lire encore cette comparaison. Dans votre argumentaire, vous semblez en substance dire que le recours à la langue est un critère insignifiant pour établir une comparaison entre les deux hommes. Cela confirme quelque part votre ignorance du socle idéologique qui fonde et nourrit constamment la posture et la démarche politique du président Ousmane Sonko. Je ne vous en dirai pas plus, parce que le besoin irréfléchi de plaire à votre boss et votre arrogance congénitale vous voilent l’esprit, vous empêchant ainsi de mieux appréhender la portée et la signification des actes symboliques et historiques qu’il pose.
Pire encore, cela illustre bien votre méconnaissance de Cheikh Anta Diop, malgré vos efforts, et du rôle que les langues nationales occupent dans ses travaux scientifiques et surtout comme élément central de son engagement politique. Dans un magnifique texte ; Cheikh Anta Diop, savant et politique ; publié par un autre digne héritier du savant égyptologue, Dr Diallo Diop, actuel SG honoraire du RND et non moins allié politique du président Ousmane Sonko (arrêtez-vous un moment pour admirer la sincérité idéologique de ce compagnonnage), rappelait avec justesse que c’est le constat de la régression historique de l’Afrique, malgré l’antériorité de la civilisation de celle-ci, qui a amené Cheikh Anta Diop, le politique, à se poser la question suivante : « Que faire pour inverser cette tendance historique négative lourde, qui dure depuis plus d’un millénaire ? Autrement dit, comment les peuples africains peuvent-ils renouer avec l’initiative historique positive ? » En 1948, dans un article intitulé Quand pourra-t-on- parler d’une Renaissance Africaine? le fondateur du RND, conscient du rôle central de la culture dans l’émancipation d’un peuple, résuma sa pensée en un triptyque mémorable : « La démocratie par le gouvernement dans une langue étrangère est un leurre, et c’est là que le culturel rejoint le politique » ; « le développement par le gouvernement dans une langue étrangère est impossible, à moins que le processus d’acculturation ne soit achevé, et c’est là que le culturel rejoint l’économique » ; « le socialisme par le gouvernement dans une langue étrangère est une supercherie, et c’est là que le culturel rejoint le social ».
Plus de 10 ans après, en 1960, dans son ouvrage Fondements industriels, techniques et culturels d’un futur Etat fédéral d’Afrique noire ; que Dr Diallo Diop considère comme le livre de référence de Cheikh Anta en matière politique, les premiers points de son programme politique se déclinent ainsi :
Restaurer la conscience de notre unité historique.
Travailler à l’unification linguistique à l’échelle territoriale et continentale, une seule langue de culture et de gouvernement devant coiffer toutes les autres ; les langues européennes, quelles qu’elles soient, restant ou retombant au niveau de langues vivantes de l’enseignement secondaire.
Elever officiellement nos langues nationales au rang de langues de gouvernement servant d’expression au Parlement et pour la rédaction des lois. La langue ne serait plus un obstacle à l’élection d’un député ou d’un mandataire analphabète de souche populaire. .
Par conséquent, la conviction ferme du président Ousmane Sonko de revenir à la langue, support de la culture et préalable à tout projet de développement d’un pays qui a vécu pendant des siècles sous le joug de la domination culturelle, n’est pas une nouvelle trouvaille politique sans importance comme vous le laissez entendre. Elle s’inspire des écrits et trajectoires des pères fondateurs sénégalais et découle par conséquent d’une démarche logique d’un leader politique dont le dessein ultime est la souveraineté économique, impossible toutefois sans la libération culturelle des peuples africains.
La pensée de Cheikh Anta Diop dans les écoles
Le 8 février 2014, en pleine commémoration de la disparition du grand savant de Ceytu et constatant les sempiternelles conférences et débats du mois de février de chaque année, j’avais trouvé qu’il fallait franchir une autre étape pour honorer plus concrètement la mémoire de Cheikh Anta Diop. Quelle serait la meilleure action pour mieux lui rendre justice et mieux ancrer sa pensée dans les esprits au-delà des nombreux écrits flatteurs limités hélas à une minorité de lecteurs instruits ? L’école semblait être le lieu privilégié pour une telle entreprise. Je proposai à Khadim Ndiaye, un autre disciple convaincu du Cheikh, de lancer une pétition internationale pour l’introduction de l’enseignement de Cheikh Anta Diop dans les écoles sénégalaises. Un petit groupe de Sénégalais, acquis à la cause, aux profils professionnels différents et venant de divers pays, fut créé. Une pétition en ligne sera lancée et une caravane organisée pour parcourir cinq régions du Sénégal afin de récolter des signatures. Malgré nos maigres moyens, nous croyions fermement à la pertinence historique d’une telle initiative. Plus de 30 000 signatures au Sénégal et dans la diaspora furent récoltées et avec le concours du brillant et discret intellectuel, Sogué Diarisso. Votre mentor, le président de la République, donna apparemment une suite favorable à cette pétition lors d’un conseil des ministres https://legrenierdekibili.wordpress.com/tag/la-pensee-de-cheikh-anta-diop-a-lecole/.
Mais comme la plupart des grandes annonces jamais suivies d’effet auxquelles il nous a habitués, cette belle initiative ne déboucha sur rien de concret malgré les belles promesses. C’est parce que celui que vous avez rejoint pour simplement vous assurer une nouvelle sinécure n’a aucune notion de la marche de l’histoire. Il vit au quotidien, faisant de la politique à la petite semaine, et reste peu sensible aux actes forts que posent les grands Hommes pour marquer l’humanité de leur empreinte.
Et si on parlait un peu de vous ?
Le scandaleux décret d’honorariat défraie la chronique et fait couler beaucoup d’encre et de salive. Votre nouveau chef compte ainsi attribuer des largesses inimaginables et injustes à l’ancienne présidente du CESE au moment où « les Sénégalais sont assez inquiets et assez préoccupés par cette pandémie qui, de jour en jour, fait des ravages » pour reprendre vos propres propos. Sans aucun doute, vous ne piperez mot sur ce gros mensonge d’État et cette gravissime décision étatique au moment où le monde rural crie sa faim et sa profonde détresse sans être entendu. Et pourtant, comme vos acolytes apéristes, vous ne vous êtes pas fait prier pour répondre précipitamment au président Ousmane Sonko. Voilà l’idée que vous vous faites de la politique. Tout tourne autour de vos petites personnes et la sauvegarde de vos intérêts. Dès qu’une menace guette vos privilèges, vous sortez de vos terriers.
Comme je le disais dans un autre texte publié en décembre 2018, vous incarnez cette classe de politiciens qui symbolisent ce qu’il y a de plus détestable dans l’action politique, cette face hideuse dont personne n’est fier et qui conforte la fausse idée que beaucoup se font encore de l’engagement politique. Un univers fait de mensonges, de reniement de la parole donnée, d’opportunisme dévergondé et d’égoïsme invétéré. Un environnement nauséabond qui ne saurait attirer que les plus malhonnêtes et les plus cyniques de la société. Ceux-là même qui sont capables de manipuler l’opinion publique et la crédulité des populations dans le seul but d’accéder au pouvoir et de s’entourer de privilèges. Ceux-là même qui ne se formalisent d’aucune moralité dans leurs propos et dans leur attitude.
Vous êtes la représentation vivante de cette race de politiciens. On se souviendra éternellement de votre célèbre vidéo réclamant la fusillade des transhumants. Quelques semaines plus tard, votre volte-face pour rejoindre le camp du pouvoir laissa le pays sans voix.
Ce qui déroute votre association de répondeurs téléguidés (responsables politiques et menu fretin en quête de visibilité) et vous fait sortir de vos gonds dès que le président Ousmane Sonko prend la parole, c’est qu’en réalité il dresse devant vous ce miroir que vous n’aimerez nullement regarder, celui qui vous renvoie votre image peu flatteuse et constamment piétinée. Vous auriez tant souhaité qu’il vous ressemble, qu’il traine des casseroles, et qu’il soit redevable, comme vous l’êtes, à un autre bienfaiteur, sans qui vous serez de piètres anonymes.
Souffrez de le voir planer au-dessus de vous, moralement et intellectuellement.
Fin de match !
Lamine Niang est Secrétariat National à la communication de PASTEF
1559 PATIENTS SOUS TRAITEMENT DANS LES DIFFÉRENTES STRUCTURES DE PRISE EN CHARGE
Abdoulaye Diouf Sarr a signalé, lors du point quotidien sur la situation de la pandémie au Sénégal, que sur les 551 tests réalisés, 31 étaient revenus positifs, soit un taux de positivité de 5,62%.
Dakar, 26 mai (APS) – Au total, 1559 patients atteints de Covid-19 sont sous traitement dans les différentes structures de prise en charge à la date du 26 mai, selon les chiffres rendus publics, ce mardi, par le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Abdoulaye Diouf Sarr a signalé, lors du point quotidien sur la situation de la pandémie au Sénégal, que sur les 551 tests réalisés, 31 étaient revenus positifs, soit un taux de positivité de 5,62%.
Parmi ces nouvelles contaminations, 28 sont des cas contacts suivis tandis que 3 proviennent de la transmission communautaire à Castor (1), à Dakar, et à Thiès (2), a précisé Abdoulaye Diouf Sarr.
Cinquante malades ont été déclarés guéris, selon le ministre, soulignant que l’état de santé des autres patients est stable.
Abdoulaye Diouf Sarr a signalé que 18 cas graves sont en observation dans les hôpitaux.
Depuis le 2 mars, le Sénégal a dénombré 3161 cas de Covid-19 dont 1565 guéris, 36 décès et 1559 patients sous traitement.
par Oumar El Foutiyou Ba
COMMENT SE REMETTRE EN MARCHE EN CONTEXTE POST-CRISE COVID !
Il convient de retenir que les citoyens suspicieux attendent de leurs délégataires des gages de confiance et une bonne lisibilité des processus de développement. Autrement, la tranquillité des sociétés humaines ne sera plus qu’un souvenir
L’installation du Covid-19 dans nos sociétés, depuis décembre, a suscité plusieurs réactions parmi les décideurs et de nombreuses interrogations parmi les acteurs sociaux écartelés entre leur désir d’échapper à virulence de la pandémie et des suspicions alimentées par les antagonismes entre les USA et la Chine et par des opérations prêtées ou avérées de manipulation via les réseaux sociaux.
Réfléchir sur le vivre avec la Covid ou surl’après Covid s’avère donc important en vue de générer des orientations susceptibles d’aider à la maitrise de notre futur. Pour ce faire, il convient d’abord d’identifier les problèmes phares soulevés par les citoyens et de déterminer quelques implications pratiques, en termes de choix sociétaux de développement, qui pourraient découler de certaines interrogations.
Panorama de la pandémie dans le monde
Un rapide survol des efforts mobilisés pour la prise en charge de la Covid-19, à travers le monde, laisse entrevoir, diverses tentatives de solutions. Selon les pays, celles-ci regroupent des mesures larges ou peu conséquentes de dépistage, d’isolement, d’Etat d’urgence sanitaire, de restrictions de regroupement et/ou de déplacement, d’adoption de dispositifs d’exception (lois d’urgence sanitaire, gouvernance par ordonnances) et de mobilisation de fonds de solidarité en direction des ménages, groupes socio-professionnels et entreprises.
Selon les Etats considérés, les décideurs publics ont développé (i) l’écoute des techniciens en Allemagne, à Maurice, au Maroc et à Hong Kong, des pays où la gouvernance clairvoyante bénéficie d’une forte adhésion des populations ; (ii) des mesures vigoureuses et opportunes dans des pays avec un pouvoir fort comme leMaroc, la Chine ou le Rwanda qui exige le port du masque dans les résidences multifamiliales ; (iii) des hésitations pernicieuses en Equateur, au Sénégal, en France, en Espagne ou en Italie qui ont favorisé la dissémination du virus avec des rassemblement politiques, religieux et/ou sportifs autorisés et (iv) enfin dans des pays règne le nihilisme (Chine qui dissimule la pandémie et stigmatise les Africains, USA avec un président sceptique et dans l’automédication, Brésil avec un président incrédule et manifestant contre le confinement…).
Toujours est-il que les populations de ces pays ont en commun d’avoir développé des attitudes de défiance ou de suspicion vis-à-vis de ce que devrait être l’ère post-Covid.
Implications observables à travers le monde
L’avènement de la Covid-19 a induit de nombreux bouleversements de nature à remettre en cause les rapports entre gouvernants et gouvernés.
Une crise de confiance quasi-généralisée
La pandémie a dérangé un certain nombre de perspectives de développement et mis à nu la fragilité des systèmes dans un monde où l’Homme est en proie à l’incertitude. Elle a aussi éveillé les soupçons de ceux qui voient un agenda caché derrière certains éléments de langage ou de vécu sur lesquels des réponses restent à apporter. A partir de ce moment, le leadership incarné les décideurs eux-mêmes sont forcément remis en question. Le virus a montré l’impréparation et la fragilité de la gouvernance dans des moments où il était requis des pouvoirs en place des décisions fortes, empreintes de neutralité et dénuées des pressions.
La Covid a déplacé les certitudes et installé le doute dans l’esprit des citoyens qui se posent de multiples questions relatives aux visées d’acteurs (Etats, firmes pharmaceutiques, célébrités…) aux intérêts contraires à leurs aspirations. Dans plusieurs pays, on s’interroge sur des lobbies avérés ou supposés et sur un nouvel ordre mondial destiné à assujettir les citoyens du monde.
La pandémie a même amené les populations à percevoir des stratégies eugénistes ou malthusiennes qui seraient reliées à la vaccination, dans un contexte de Covid, au regard des expériences vécues dans le passé (Afrique du Sud, USA, Afrique subsaharienne).
Il faut dire que le déficit de confiance ambiant n’est pas combattu par les décisions glaçantes de sacrifier les vieux inactifs (Exemple des EPAHD en France ou de l’arbitrage à l’âge en Italie) ou par des affirmations faisant état de faux tests de dépistages contaminés (au Nouveau Brunswick ou en Tanzanie où le président, Dr en Chimie, confirme les faits) dans un contexte où Madagascar propose un remède controversé, le Covid-organics (CVO), à base de la plante d’artémisia annua et d’autres plantes médicinales.
La défiance vis-à-vis de l’autorité
Dans de nombreux pays, l’autorité de l’Etat est bafouée avec des forces de l’ordre agressées (USA, Ouganda, Allemagne,Equateur, Maroc…) par des activistes (pays développés) ou par des acteurs du secteur informel (pays en Développement) qui bravent le confinement qui pour exiger la prise en compte de leur opinion qui par instinct de conservation puisque leur survie dépend de leur travail.
Les prescriptions des personnes investies de responsabilités (décideurs politiques, médecins, enseignants…) sont discutées par des ignorants aux idées corrosives avec un potentiel de diffusion énorme dans des sociétés humaines fragilisées par leur l’ouverture aux réseaux sociaux devenue un facteur favorable à la propagation de rumeurs dont la crédibilité est renforcée par le nombre de clics ou de partages, par le dernier auteur ou par la personne respectée n’ayant pas résisté à les faire suivre.
Une telle situation est à l’origine d’éruption d’inquiétudes ou de mouvements d’humeur enregistrés dans de nombreux pays (Sénégal, Côte d’Ivoire, Afrique du Sud, Brésil, USA…) de nature à fragiliser la parole des décideurs publics et à éroder les systèmes mis en place pour le développement global des pays.
Tous ces éléments induits dans la société par la survenue de Covid-19 devraient être pris en charge à travers des réponses adaptées en vue d’en tirer le meilleur parti.
Les inflexions à apporter, restaurer la confiance
Pour faire face aux remises cause inéluctables auxquelles la société est déjà en butte, les décideurs publics seraient avisés, en premier lieu, d’œuvrer à l’instauration d’une nouvelle philosophie d’action basée sur la recherche de consensus.
La tension des acteurs vers le développement exige la construction d’un même idéal. Dans cette optique, les décideurs doivent d’abord faire appel aux valeurs élevées de la société. Sous ce rapport, l’exemplarité et la patience des dirigeants est requise.
Evidemment, pour que les cœurs battent à l’unisson, des gages s’imposent puisque les pouvoirs publics sont connus pour leur habitude d’user de récurrentes manipulations. Cela veut donc dire que pour vaincre les réticences motivées des divers acteurs du corps social, il va falloir opérer des ruptures symboliques.
Parmi ces éléments emblématiques, il y a lieu d’ériger la transparence au rang de viatique, de développer la veille stratégique et une communication centrée sur le savoir et de nature à lever les angoisses véhiculées à travers la toile.
A la faveur de la Covid, il convient de calmer la montée des inquiétudes, liées à la réduction voire la stérilisation des populations à partir de l’inoculation de vaccins et au contrôle de l’utilisation des données personnelles, au moyen de l’exercice d’une souveraineté assurant une pleine lisibilité des décisions publiques aux citoyens.
Se projeter vers les résultats en pariant sur la transformation digitale
Le deuxième aspect concerne les données. Crédibiliser les résultats appelle d’abord la construction de Systèmes de suivi-évaluation robustes. Pour bien gouverner, il faut pouvoir anticiper (Allemagne, Singapour, Taiwan) et être stratège (industrie textile duMaroc réorientée vers la production de masques exportées en France et aux USA, Taiwan qui se constitue un stock de sécurité en masques et interdit leur exportation, Maurice adepte du risque zéro qui a vaincu le virus mais maintient le confinement jusqu’au premier juin et renvoie malgré tout l’ouverture des classes en septembre). La prospective et la stratégie vont de pair avec des tendances générées par les données, ce qui fait de la production et de la gestion des données une option inévitable.
Les données permettent d’apprécier les situations et de se projeter sur une vision optimale à approcher au fur et à mesure que le contexte change. C’est en cela aussi que la prospective, planification à long terme, est intrinsèquement reliée aux démarches de suivi et d’évaluation à même d’aider à jauger les évolutions et de déterminer les inflexions en vue d’apporter les adaptations nécessaires aux décisions inspirant la performance.
Asseoir l’intervention sur ces éléments de rupture permet, dans un contexte de Covid ou dans d’autres, de prendre en charge l’impact de la pandémie sur tous les secteurs de la vie (social, économique…), comme en atteste l’exemple de la Corée du Sud et de Singapour qui ont procédé à un traçage numérique des malades confinés à domicile et dont les déplacements peuvent être suivis grâce à leurs portables ou leur carte bancaire.
De façon pratique et dans l’optique de se constituer des bases de données sûres, les pouvoirs publics doivent organiser les citoyens d’abord au niveau territorial (jusque dans les villages avec les cahiers de villages) en rapport avec l’administration déconcentrée en insistant particulièrement sur l’Etat civil qui génère la donnée de base par excellence à laquelle toutes les autres se greffent.
Les services utilisant les données sensibles (Etat civil, cadastre, impôts, urbanisme, chambre de commerce…) devraient être incitées à se montrer plus proactives. De la même manière, l’informel devrait être accompagné financièrement ou rendu plus sécure sous réserve de recensement et d’embrigadement dans les schémas de développement en insistant sur un argumentaire poussant ses membres à faire mieux pour le bien de tous.
Sous ce rapport, il s’agit aussi de se projeter vers une transformation digitale (ou numérique) de la société, concept renvoyant à l’utilisation par une organisation des TICs dans l’optique de faciliter la vie des populations et les usages professionnels à travers l’adoption de solutions numériques les plus appropriées.
Elle est adaptée à la société d’aujourd’hui caractérisée par des actifs relevant des générations X (nés entre 1960 et 1980), Y (nés entre 1980 et 2000) et Z, (nés après 2000) habituées aux smartphones et aux ordinateurs à partir desquels les processus de travail et les résultats s’opèrent.
Formaliser les process
Le troisième aspect de la question est un prolongement de la digitalisation et il concerne les processus de développement qu’il faudra identifier dans le détail en vue de les formaliser. Cela veut dire qu’il doit être question de les simplifier et de les sécuriser. De nos jours, aucun pays, au vu des bonnes pratiques éprouvées (Estonie, en particulier), ne devrait en être réduit à asseoir l’essence de ses modes d’organisation sur des systèmes présentiels et/ou compliqués. Simplifier les procédures, c’est disposer de schémas d’action élémentaires et routiniers conduisant, entre autres, à pouvoir payer une contravention, régulariser ses impôts, disposer de son extrait de naissance sans perte de temps et à distance, grâce à l’ordinateur ou au smartphone.
Cela étant, il s’agira alors de sécuriser les processus en figeant dans le marbre et en protégeant les citoyens des prédations par le moyen de transfert des risques et moins-values aux opérateurs (banques, sociétés…) auxquels ils sont en relation ou aux systèmes assuranciels.
L’automatisation et l’instauration de téléprocédures devraient donc constituer des évidences pour une société post-Covid, à l’image ce qui se fait déjà dans certains pays (Maroc, Suisse, Japon…) ou comme des expériences récentes le laissent entrevoir dans certains pays du Sud (à la faveur de la pandémie, un jeune guinéen a inventé une tablette de diagnostic médical, de jeunes sénégalais ont produit des respirateurs artificiels bon marché ou des robots d’assistance médicale…).
De la même manière, il importe de rendre neutre les processus et de les inscrire dans des perspectives de développement. L’un des points de ruptures de l’ère post-Covid attendu par les citoyens concerne l’appui systématique des décideurs requis pour les innovations progressistes des acteurs (travailleurs de l’informel, sortants écoles de formation et universités, médecine traditionnelle…). Un autre point consiste pour les Etats à rendre banals certains processus et modes d’organisation (coopératives, détection génies de tous secteurs, valorisation et orientation chaque citoyen, équité sociale…) favorables au progrès global des nations.
Au terme de cette réflexion, non exhaustive, produite dans un contexte de gestion de Covid, ayant révélé un fiasco quasi général des décideurs politiques, il convient de retenir que les citoyens suspicieux attendent de leurs délégataires des gages de confiance et une bonne lisibilité des processus de développement.
Autrement, la tranquillité des sociétés humaines ne sera plus qu’un souvenir.
Oumar El Foutiyou B est écrivain, expert en Organisation