Le groupe de la Banque mondiale a indiqué aujourd’hui que ses opérations d’urgence en réponse à la pandémie de COViD-19 (coronavirus) concernaient dorénavant 100 pays en développement, qui représentent 70 % de la population mondiale. Depuis mars, il est parvenu à mobiliser en un temps record un volume d’aide exceptionnel pour permettre aux pays de protéger les populations pauvres et vulnérables, renforcer leurs systèmes de santé, préserver l’activité du secteur privé et stimuler le redressement économique.
Cette assistance, d’une ampleur et d’une rapidité inédites dans l’histoire du groupe de la Banque mondiale, s’inscrit dans l’engagement pris par l’institution de débloquer 160 milliards de dollars de dons et d’aide financière sur une période de 15 mois pour accompagner la riposte des pays en développement face aux conséquences sanitaires, économiques et sociales de la crise du coronavirus et de la mise à l’arrêt des économies avancées. « Cette pandémie et la mise à l’arrêt des économies avancées pourraient faire basculer jusqu’à 60 millions de personnes dans l’extrême pauvreté, gommant la plupart des progrès récents de la lutte contre la pauvreté, souligne David Malpass, président du groupe de la Banque mondiale.
Le groupe de la Banque mondiale s’est mobilisé rapidement et résolument pour organiser des opérations de riposte d’urgence dans 100 pays, assorties de mécanismes permettant aux autres donateurs d’étendre sans délai les programmes. Pour renouer avec la croissance, nous devons apporter des réponses rapides et modulables qui permettront de faire face à l’urgence sanitaire, mais aussi de fournir un appui financier et d’autres ressources extensibles dans le but de protéger les plus démunis, préserver l’activité du secteur privé et renforcer le redressement et la résilience économique. » trente-neuf des 100 pays concernés sont situés en Afrique subsaharienne et pratiquement un tiers des projets sont déployés en faveur de pays en situation de fragilité et de conflit, comme l’Afghanistan, Haïti, le Niger ou le Tchad.
La Société financière internationale (iFC) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MigA) ont également accéléré leurs opérations de soutien aux entreprises des pays en développement, y compris à travers des crédits commerciaux et le financement des fonds de roulement pour préserver l’activité privée, les emplois et les moyens de subsistance. Le moratoire sur le service de la dette bilatérale, approuvé par les gouverneurs du groupe de la Banque mondiale, viendra compléter les dons, les prêts et les participations déployés en soutien aux pays. Les pays éligibles à l’Association internationale de développement (iDA) qui en font la demande récupéreront ainsi des ressources pour gérer la pandémie de COViD-19 et financer des mesures d’urgence destinées à sauver des vies. « La suspension du remboursement du service de la dette bilatérale va permettre de libérer des moyens vitaux pour financer la riposte d’urgence face à la pandémie, précise David Malpass.
De leur côté, les pays doivent au plus vite renforcer la transparence autour de leurs engagements financiers. Ce faisant, ils renforceront la confiance des investisseurs, qui seront davantage enclins à s’engager dans des opérations plus bénéfiques et à mobiliser des ressources supplémentaires. » La réponse opérationnelle du groupe de la Banque mondiale va venir consolider les systèmes de santé, protéger les ménages les plus pauvres et installer les conditions propices à la préservation des moyens de subsistance et de l’emploi des populations les plus durement touchées.
Les opérations menées à l’échelle des pays s’attacheront à apporter une aide aux familles les plus démunies, à travers des transferts monétaires et un soutien à l’emploi ; préserver la sécurité alimentaire, la nutrition et la continuité des services essentiels, comme l’accès à l’eau potable et l’éducation ; cibler les groupes les plus vulnérables, parmi lesquels les femmes et les communautés déplacées qui risquent d’être particulièrement éprouvées ; et associer les communautés en vue de soutenir les ménages vulnérables et favoriser la cohésion sociale.
L’envergure et la rapidité de la riposte du groupe de la Banque mondiale sont déterminantes pour permettre aux pays d’atténuer les effets négatifs de la crise et privilégier les investissements dans le capital humain susceptibles d’accélérer le redressement. 100 pays concernés ! Les opérations menées par le groupe de la Banque mondiale dans 100 pays ont pour objectif de sauver des vies, protéger les moyens de subsistance, renforcer la résilience et accélérer le redressement, en agissant sur plusieurs fronts : consolider les systèmes de santé, la surveillance et la protection, en particulier dans les pays à faible revenu et dans les pays en situation de fragilité et de conflit : la riposte du groupe de la Banque mondiale dans le domaine sanitaire couvre les besoins liés à l’endiguement de la pandémie, y compris en améliorant la capacité des systèmes de santé à traiter des cas sévères et sauver des vies.
La priorité doit aller à la mise en place et au soutien des initiatives dans les pays en situation de fragilité et de conflit, face à l’explosion du nombre de cas. Des décaissements sont déjà en cours en faveur du Sénégal (20 millions de dollars) et du ghana (35 millions), pour financer notamment le renforcement des dispositifs de veille épidémiologique, les laboratoires publics et les capacités de dépistage précoce. Un don de 20 millions de dollars de l’iDA en faveur de Haïti a été approuvé pour améliorer les capacités de tests, atténuer la propagation du virus grâce au suivi des cas confirmés et fournir au personnel soignant des équipements de laboratoire et de protection.
Etendre la protection sociale : le groupe de la Banque mondiale s’appuie sur les systèmes existants de protection sociale pour aider les familles et les entreprises à récupérer un revenu, préserver leurs moyens de subsistance et compenser la hausse des prix ainsi que des dépenses médicales imprévues. Ces filets de sécurité devront être renforcés par la distribution directe et sécurisée de denrées alimentaires et, en parallèle, la diffusion d’informations clés sur la nutrition, la distanciation sociale et l’hygiène.
En Ouzbékistan , une enveloppe de financement de 95 millions de dollars couvre des transferts monétaires aux familles à faible revenu et une allocation chômage exceptionnelle. En tunisie, 100 millions de dollars ont été réaffectés au financement d’allocations sociales supplémentaires et de subventions pour les petites et moyennes entreprises. Soutenir les entreprises et préserver les emplois : la Société financière internationale (iFC) poursuit le déploiement de son mécanisme de financement accéléré de 8 milliards de dollars (a), dans le but de maintenir l’activité des entreprises et préserver les emplois.
Près de 300 clients ont sollicité son soutien, faisant craindre que le dispositif ne soit insuffisant. Forte de cette mobilisation et de la demande des marchés, iFC envisage de mobiliser 47 milliards de dollars de financement en faveur des pays en développement sur 15 mois. à travers son programme mondial de financement du commerce, qui cible les petites et moyennes entreprises opérant dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, les engagements cumulés d’iFC pour lutter contre le coronavirus ont représenté 1 200 transactions dans 33 pays pour 1,4 milliard de dollars, dont 51 % en volume en faveur des pays à revenu faible et des pays fragiles.
Se procurer des produits et équipements médicaux : de nombreux pays en développement importent l’essentiel, voire parfois la totalité, des fournitures médicales vitales pour combattre la pandémie, ce qui les expose particulièrement aux perturbations des chaînes d’approvisionnement et aux restrictions frappant les exportations
Au Pakistan, les premières livraisons d’équipement personnel de protection (masques, gants, combinaisons, blouses et casaques de protection, protège-chaussures, lunettes et visières notamment) sont parvenues aux médecins et au personnel paramédical. Cette assistance fait partie d’une enveloppe plus large, prévoyant 25 millions de dollars de transferts monétaires d’urgence en faveur des ménages pauvres et vulnérables. Le 23 avril, la Banque mondiale a approuvé un projet de 100 millions de dollars aux Philippines pour organiser la fourniture d’équipement personnel de protection, de médicaments essentiels, de kits de tests et de matériel essentiel comme les respirateurs mécaniques, les appareils de surveillance cardiaque et les appareils de radiographie portables.
En iraq , la Banque mondiale a redéployé 33,6 millions de dollars pour financer l’approvisionnement en fournitures et équipements essentiels et renforcer les capacités des unités de soins intensifs dans les hôpitaux publics. Le groupe de la Banque mondiale aide les pays à accéder à des produits et équipements dont ils ont un besoin urgent, en identifiant par exemple des fournisseurs intéressés et en négociant les prix et les conditions d’achat.
LE JUGE DEMBA KANDJI HÉRITE DU FAUTEUIL DE Me ABC
Le juge Demba Kandji devrait atterrir, dès le mois de juin, à la tête de la Médiature de la République, en remplacement de Me Alioune Badara Cissé
Le jeu de chaises musicales se poursuit au sein de la Magistrature. Après la vague de nominations survenue hier, dans les hautes instances juridictionnelles du pays, à l’instigation du Conseil Supérieur de la Magistrature, des réajustements continuent de se faire.
Selon des informations exclusives obtenues par Emedia, l’ex Premier président de la Cour d’Appel de Dakar, qui avait été détaché auprès de la présidence de la République lors de la réunion d’hier du Conseil supérieur de la Magistrature, ne va pas trainer dans les couloirs du Palais. Son détachement n’y est que provisoire. En effet, le juge Demba Kandji devrait atterrir, dès le mois de juin, à la tête de la Médiature de la République, en remplacement de Me Alioune Badara Cissé qui termine son mandat de 6 ans.
En sa qualité de Premier président de la Cour d’Appel, poste qu’il occupe depuis 2010, et de président de la Commission de recensement des votes, le Juge Kandji avait annoncé les résultats provisoires de la dernière élection présidentielle, en février 2019, consacrant la réélection de Macky Sall. Sa dernière sortie publique date du 8 mars dernier, lors d’une journée de réflexion portant sur les "Nouveautés et défis de la loi sur la criminalisation de l’infraction du viol." « Nous appliquerons cette loi sans état d’âme mais nous devons éviter de commettre des erreurs judiciaires », avait-il alors déclaré.
«TOUT CLUB QUI DÉCIDERA DE NE PAS JOUER LES PLAY OFFS SERA RELÉGUÉ»
Le format des play-offs et play-downs décidé par le comité d’urgence de la Fédération sénégalaise de football continue de secouer le monde du football sénégalais
Le format des play-offs et play-downs décidé par le comité d’urgence de la Fédération sénégalaise de football continue de secouer le monde du football sénégalais. Face aux critiques, Me Augustin Senghor est monté au créneau et ne compte pas se laisser faire. Le président de la Fsf a indiqué que des sanctions seront prises contre les clubs qui refuseront de jouer.
Depuis l’annonce de cette mesure de différer la reprise des championnats au mois de novembre, les pourfendeurs de cette décision de l’instance dirigeante du football sénégalais ne manquent. Joueurs, coaches et dirigeants ne partagent pas le même avis. Entre un Youssoupha Dabo, entraineur de Teungueth FC et de l’équipe nationale du Sénégal, qui demande plus de respect et de considération, des joueurs qui s’inquiètent pour leur salaire et des présidents de club comme Mady Touré qui rejettent la formule, la polémique ne cesse de s’installer quant à l’issue de cette saison 2019-2020 perturbée par le Covid-19.
Sous le feu des critiques depuis mercredi dernier, la Fsf n’avait jusqu’ici pas répondu aux attaques, son président a fait ce mardi une sortie qui risque de ne pas apaiser la tension. Joint par iradio pour réagir par rapport à cette polémique ambiante, Me Augustin Senghor n’est pas resté sur la défensive et a haussé le ton. « Nous avons toujours été ouverts, fédérateurs mais aussi il faut que les gens comprennent que ce n’est pas à l’aune de leurs propres intérêts qu’une fédération discute. Nous sommes obligés aujourd’hui de dire à qui veut l’entendre que quand une décision est prise, nous sommes obligés de l’appliquer. L’avantage de cette décision aussi, c’est qu’elle nous permet de voir venir. Nous avons du temps pour voir comment l’évolution de la maladie pourra nous permettre de réorienter cette décision au besoin. Parce qu’il n’y a que cela qui peut nous faire changer d’avis. Qu’on se rende compte qu’au mois de septembre comme le président l’a préconisé le virus n’est pas vaincu et que sa propagation n’est pas endiguée. Dans ce cas, on peut aller vers une annulation. Autrement, nous appliquerons ce qui a été arrêté parce que c’est dans l’intérêt général que nous l’avons pris » assure celui qui est également le président de l’Us Gorée.
« L’intérêt de quelques clubs ne peut pas primer sur celui de l’ensemble des clubs »
Loin de s’en arrêter là, le président de la Lsfp a indiqué que les décisions prises par le CU seront appliquées et des sanctions sont prévues pour les clubs qui menacent de ne pas prendre part aux play-offs ou aux playdowns. « Tout club qui décidera de ne pas jouer les play offs, sera déclaré non activité, il sera relégué et aussi perdra tous ses joueurs professionnels. Parce que quand on est en non activité, les joueurs seront libres et pourront rejoindre le club de leurs choix. Les appuis aussi seront donnés qu’aux clubs qui ont décidé de participer aux play offs » a indiqué le patron du football sénégalais. Une déclaration qui ne manquera pas de faire réagir des présidents de club.
Au cours de la même entrevue, Augustin Senghor a tenu à expliquer la démarche entreprise par la Fsf qui a découlé sur cette décision. « Il faut comprendre aussi que les consultations qui devaient être faites l’ont été. Nous avons plus de 300 clubs, et nous ne pourrons pas surtout dans un contexte de coronavirus et de mesures interdisant la circulation et les rassemblements, consulter l’ensemble des 300 clubs. Nous sommes passés par les ligues régionales, et les instances intermédiaires pour prendre les avis des uns et des autres. Nous avons même dû violer le délai accordé par la CAF (Confédération africaine de football) qui souhaitait que nous rendions notre position au plus tard le 5 mai, nous avons attendu le 13 pour pouvoir nous réunir en attendant d’emmagasiner le maximum d’informations et de positions.
Après, nous avons pris une décision, elle est applicable. Certains clubs, pas tous, ont cru devoir protester par voie de presse. Mais, il aurait dû déjà d’attendre la notification via les ligues régionales parce que nous avons des règles et des procédures. Après nous avons pris une décision, elle est applicable. Avant même je pense de faire des réclamations de certains clubs parce que je pense que ceux ne sont pas la majorité, ont cru devoir protester par bras de fer d’autres par écrits mais ils auraient dû attendre déjà la notification officielle via les ligues régionales parce que nous avons des règles, nous avons des procédures de notification avant de faire des recours » assure-t-il. L’été risque d’être très chaud pour le football sénégalais déjà secoué par le Covid-19 et les problèmes financiers.
IL Y A CINQUANTE ANS, PARAISSAIT LE PREMIER NUMÉRO DU JOURNAL LE SOLEIL
L’astre de Hann doit son appellation à Léopold Sédar Senghor, alors président de la République du Sénégal qui avait résolu une discussion sur le nom à donner au journal
Dakar, 20 mai (APS) – Il y a cinquante ans, le 20 mai 1970, paraissait le premier numéro du quotidien national Le Soleil, qui prenait le relais du journal Dakar-Matin, anciennement Paris-Dakar (1933-1960), tout en marquant également une rupture avec cette publication de la famille française De Breteuil.
’’Aujourd’hui, l’évènement, c’est aussi Le Soleil’’. Le mercredi 20 mai 1970, cet appel à la une annonçait la naissance du +grand quotidien sénégalais+. L’astre de Hann doit son appellation à Léopold Sédar Senghor, alors président de la République du Sénégal qui avait résolu une discussion sur le nom à donner au (journal) en disant +...et si on l’appelait Le Soeil’’, rappellent les Cahiers de l’alternance, le maggazine du CESTI, dans un numéro intitulé ’’Médias au Sénégal entre mutations et contraintes’’.
Depuis cette date, ce joyau du paysage médiatique n’a cessé de briller comme l’astre auquel il doit son nom, à la fois comme vitrine de l’actualité nationale et internationale et creuset de l’information officielle.
Dans un édito en février, le chef de l’Etat, Macky Sall, soulignait que ses cinquante ans d’existence ont "permis au Soleil de produire et de diffuser, dans un bel esprit de service public, des informations majeures qui auront largement contribué, d’une certaine façon, à l’éclosion d’une Nation solide, solidaire et au progrès indéniable de celle-ci".
Le responsable maintenance de l’unité de production du Soleil, Alioune Faye, revient pour l’APS sur les plus grandes étapes qui ont jalonné la production de ce journal édité par la Société sénégalaise de presse et de publication (SSPP), qui a le statut de société nationale.
‘’Le premier numéro du journal le Soleil a été tiré par Grande Imprimerie Africaine (GIA)’’, a rappelé M. Faye.
Située à l’époque en plein cœur du Plateau, cette entreprise française, propriété du Groupe de Breteuil, assurait l’imprerssion de l’ancêtre du quotidien national, Dakar-Matin et de deux autres hebdomadaires, Le Moniteur Africain, le premier journal imprimé au Sénégal et Terre Sénégalaise, rappelle t-il.
Selon Alioune Faye, la GIA a ainsi assuré le tirage du journal jusqu’en 1974, date de création par l’Etat de la société nationale des Nouvelles Imprimeries du Sénégal (NIS), dont Le Soleil était l’un des actionnaires majoritaires.
A en croire cet ancien responsable de la maintenance des NIS, la première rotation de cette imprimerie était exclusivement dédiée au tirage du quotidien national. ’’C’est ce qui faisait d’ailleurs que les autres journaux privés étaient obligés d’être, soit des hebdomadaires, soit des mensuels, parce qu’il était quasi impossible les produire en même temps, tous les jours’’, a-t-il aexpliqué.
Ce n’est qu’au début des années 2000 que Le Soleil a acquis sa propre imprimerie qu’il a par la suite renforcée grâce à l’acquisition d’une nouvelle imprimerie moderne.
Selon Aliou Faye, si la fabrication du journal est devenue aujourd’hui beaucoup plus facile, grâce aux ordinateurs, il en était autrement auparavant. il fallait toute une demie journée de conception et de montage, avant d’obtenir un produit fini et apte à être tiré.
’’On recevait le manuscrit des journalistes qui étaient transmis à l’imprimerie. On faisait des saisies kilométriques qu’on sortait sous forme de bromure, à savoir un support en papier qu’il fallait découper avec des ciseaux et monter manuellement’’, se souvient Faye.
Après le montage manuel de ce papier, ‘’il fallait faire le transfert sur un autre support plastique en film’’, raconte-t-il. Il précise qu’"à partir de ce support plastique en film, on faisait le transfert sur un support métallique en aluminium, dénommé plaque [et] qu’on devait après accrocher sur la rotative pour imprimer le journal’’.
’’Cette procédure méticuleuse obligeait, dit-il, les équipes de saisie, de montage qui recevaient les premières copies, à être sur place à 16 h, bien avant le démarrage aux environs de zéro heure. Pendant tout ce temps, cette équipe qui s’appelle la prépresse travaillait bien avant l’utilisation de la rotative qui était le dernier maillon de la chaîne’’.
Aujourd’hui, relève-t-il, ’’il n’y a plus de prépresse au niveau de l’imprimerie’’. Il assure qu’à partir de l’ordinateur, ’’le service technique fait tout le montage, et une fois ce travail fini, la plaque est directement lancée sur la machine pour impression’’.
Pour le responsable maintenance de l’unité de production du Soleil, ’’c’est tout ce petit rituel d’avant qui rendait unique et donnait de la valeur aux journaux anciens’’.
’’C’’est de l’or’’, s’exclame le responsable du service des archives du quotidien national Le Soleil, Fadel Dièye, exhibant fièrement le premier article du journal.
Il confie que d’autres numéros de journaux archivés ‘’ont été brûlés lors d’un violent incendie, qui a ravagé en 1971, les archives du Soleil’’. "A l’époque, je n’étais pas encore au Soleil, mais j’habitais le quartier de Hann. Je faisais partie des gens qui avaient essayé d’éteindre le feu’’, déclare-t-il.
Selon lui, ces archives, témoins de l’histoire du Sénégal des années 1970 à nos jours, renferment également des pièces uniques dont sont dépourvues les Archives nationales.
’’Une fois, il y a un Européen qui est venu au Sénégal. Il s’était rendu aux Archives nationales, à l’IFAN, et fait le tour de Dakar pour un document. Mais, quand il est venu ici, en cinq minutes, je le lui ai sorti’’, fait-il savoir avec fierté.
C’est fort de ce constat que la Direction du Soleil a envisagé de numériser ses archives, dont les photos, pour la postérité et pour un meilleur usage, rappelle Fadel Dièye.
par Oumar Kamara
POINT DE VUE SUR LE NOUVEAU CORONAVIRUS
EXCLUSIF SENEPLUS - Vouloir attendre la fin totale de la pandémie, pour relancer son économie me parait suicidaire, l’angoisse d’un peuple engendre le désespoir et peut mener vers le chaos. Il n’y a pas de solutions toutes faites
Apparue en décembre 2019 en Chine, la maladie du Covid-19 née de l’acronyme anglais (coronavirus disease 2019) a commencé dans la province de Hubei à Wuhan n’en finit toujours pas de poursuivre son élan sinistre au fur et à mesure de sa progression. C’est une maladie qui se manifeste généralement par une forte fièvre, de la toux et des difficultés respiratoires. La contamination reste insidieuse et très élevée, le bilan macabre constamment mis à jour, il se différencie d’un point du monde à un autre. De l’Asie, en Amérique en passant l’Europe et l’Afrique et l’Océanie, le nouveau coronavirus a fini de faire le tour du monde en moins de six mois à la faveur des voies aériennes principalement. Ce qui est arrivé, on le voyait venir. La communauté internationale n’a pas su avoir l’intelligence et la diligence de le prévenir en prenant des mesures idoines pour stopper le mal à la source préférant parler de maladie chinoise.
Le Covid-19 se particularise surtout par la rapidité de contagion qui lui donne son statut de pandémie. On n’a pas encore compris la maladie du fait de ses mutations spontanées, de ses spécificités complexes induisant en erreurs beaucoup de spécialistes. On note qu’il y a beaucoup d’espace pour la spéculation et très peu de certitudes, les rumeurs les plus folles circulent (théorie du complot, manipulation ratée de produit chimique, plan de dépopulation, etc.) parfois escortées par une mauvaise foi. Pendant ce temps, la maladie continuait sa propagation mondiale.
Curieusement, la possession du matériel médical n’est pas suffisante pour autant pour combattre le COVID 19, car il y a tout une stratégie technique qu’on doit creuser, apprendre, connaitre pour faire un traitement de qualité. Les grandes puissances semblent impuissantes face à cette crise sanitaire malgré leurs grands moyens (infrastructures sanitaires de qualité, plateau médical relevé, personnel soignant qualifié…). Les petites économies semblent moins affectées, les raisons demeurent encore mal connues et les hypothèses sont nombreuses.
Présente en Afrique depuis plus de deux mois, la maladie progresse timidement, la même situation est constatée au Sénégal, elle reste généralement pareille et se heurte à une forte résilience. Cela peut s’expliquer du fait que les pays africains ont certainement une expérience plus récente des crises et des épidémies (tuberculose, sida, choléra, ébola…). Le continent africain présente une évolution optimiste et rassurante même si elle offre des variabilités que certains offices occidentaux activent pour tirer la sonnette d’alarme, en versant malheureusement dans des jugements tendancieux qui traduisent beaucoup plus des relents de racisme que des opinions rationnelles et logiques.
On ignore certainement à quand la fin de la pandémie ? C’est la raison pour laquelle : on doit apprendre à vivre avec le virus et à s’habituer de sa présence. Il ne s’agit pas de laisser propager le virus mais de le cloîtrer, de l’isoler, de le barricader de sorte qu’il se désagrège doucement. Cela doit passer par un changement des rapports sociaux, en évitant de fréquenter les zones à risque, coupant ainsi la chaine de transmission en usant des gestes barrières (lavage systématique des mains, port obligatoire du masque, écart physique, tousser ou éternuer dans le creux du coude, éviter les accolades et de serrer la main lors des salutations …). Par conséquent, il faudra être discipliné, ingénieux, prudent, responsable, pour rompre la chaine de transmission. Le lien social sera simplifié pour un temps, ce sera le sacrifice certainement. C’est un combat quotidien pour une bonne hygiène et une lutte de tous les instants, aucun individu n’a le droit de contaminer le restant de la communauté pour satisfaire une convenance personnelle.
Il est fondamental de respecter les consignes sanitaires. Dans les pays sous-développés où le secteur informel est la trame principale de l’économie, il sera important d’innover et de développer d’autres stratégies encore intelligentes. C’est là qu’on attend le leadership de l’Etat, notamment sa compétence, sa pédagogie, la psychologie et sa capacité de résolution des obstacles, d’offres de solutions innovantes et émergentes pour traverser cette période.
L’Afrique n’est pas l’Europe, les réalités ne sont pas les mêmes, les solutions de sortie de crise ne seront pas identiques évidemment. Les conditions de précarité et de promiscuité dans lesquelles vivent les populations africaines n’épousent pas totalement le respect des mesures de distanciation sociale. Les pays africains ne peuvent pas se permettre le luxe de se confiner au risque de créer d’autres difficultés, nos modes de vie n’officient pas les conditions d’une restriction sérieuse, le confinement n’a de sens et d’efficacité que si les environs immédiats de la région concernée ne sont pas infectés, la porosité de nos frontières demeure une problématique majeure. Les populations se déplacent sans prendre en considération les réalités des frontières. Autrement dit, tant qu’il reste un bastion de la maladie quelque part dans le globe, le risque de contamination restera réel, nous vivons dans un monde ouvert et interdépendant.
L’Afrique devra gérer la pandémie en tenant compte de ses réalités socioculturelles, religieuses et économiques, et essayer de mettre à profit cette lenteur encore énigmatique de propagation de la maladie. Egalement, profiter de nos atouts (la jeunesse, l’environnement) qui sont des avantages non négligeables qui restent encore mal exploités par nos experts. Certainement, l’occident n’en ferait pas de même si le schéma inverse était constaté. Ces instants restent difficiles pour les autorités politiques parce que leurs décisions pourraient avoir des glissements profonds pour leurs populations. La situation n’est pas facile, il faut le dire, c’est une étape compliquée qui demande du courage, de la retenue, de l’humilité, de la documentation et la capacité à faire face à la pression avant de se prononcer.
Il est urgent de développer rapidement des plans de relance tout en renforçant évidemment les mesures barrières proposées par les acteurs de la santé. De toute façon, même après la maladie, on ne se débarrassera pas de sitôt des mesures de restriction. Vouloir attendre la fin totale de la pandémie, pour relancer son économie me parait suicidaire, l’angoisse d’un peuple engendre le désespoir et peut mener vers le chaos. On risquerait malencontreusement de dégrader le tissu social et vivre des situations désastreuses (émeutes, révoltes, insurrections…).
Il faut que l’autorité centrale déroule courageusement son protocole sanitaire sans tomber dans l’autoritarisme naturellement et en tenant compte des avis des médecins. Au regard de nos modestes moyens, le dépistage massif semble à la limite une option utopique mais on pourra certainement faire un dépistage ciblé qui reste moins onéreux et plus efficient principalement dans les zones les plus touchées.
Il n’y a pas de solutions toutes faites. Il y a des forces en marche : il faut les secouer par la conception, le réajustement, le réalignement et les résultats suivent avec le temps. De la même manière, les autorités locales doivent appuyer pleinement les stratégies communautaires notamment par l’implication du conseil de sages dans les quartiers, les associations de jeunes, les groupements de femmes… qui peuvent de manière digeste interpréter la maladie au niveau de la base. Ces relais communautaires doivent être associés dans la lutte pour que les solutions puissent prendre vie peut être au début dans une certaine confusion avant que la mouvance ne puisse se bonifier avec le temps.
Cette stratégie va facilement permettre de conduire les grandes orientations et les plans d’action pour les prochains jours voire mois. Cette crise n’est pas une fatalité. C’est un état qui peut être surmonté si tout le monde s’y met. Cette lutte contre ce fléau doit être portée individuellement et collectivement.
Cette pandémie n’est pas la première dans l’histoire de l’humanité, elle ne sera pas la dernière certainement. On doit se préparer à voir d’autres émerger naturellement. L’espèce humaine doit apprendre en réalité à respecter son environnement pour bien s’adapter aux contingences naturelles.
Par ailleurs, il est intéressant de remarquer que tous les Etats du monde partent à chance égale dans la course vers la découverte du traitement et près d’une centaine d’études sur le Covid-19 ont été menées. Il y a une carte à jouer, l’enjeu pour le pays qui trouvera le vaccin, c’est la production à peu près de 8 milliards de doses. Imaginé ! La Chine s’engage dans la recherche, l’Amérique mise sur ses puissants laboratoires, l’Allemagne lance des essais cliniques, la France opte sur le pragmatisme de ses professeurs à l’exemple de Didier Raoul.
J’encourage les pays africains de bien travailler pour trouver un remède, le monde a changé, brisons les chaines de la dépendance pour un monde nouveau : c’est une question de survie. Les Etats-Unis et la France s’empoignent déjà pour l’exclusivité d’un éventuel traitement prophylactique du Covid-19 proposé par le laboratoire Sanofi sous le regard médusé de l’OMS. La santé n’a pas de prix, elle doit s’éloigner totalement de ce service stipendié et de groupe de pression.
Je salue surtout le courage de Madagascar et le leadership de son président Andry Rajoelina d’avoir lancé le COVID-Organics. L’option de la tisane et de la quinine comme adjuvant semble efficiente. Cette crise doit rompre in fine les fantasmes historiques des grandes puissances et de ce chauvinisme attaché à une perspective purement monogéniste. La recherche scientifique n’est pas figée, elle reste dynamique. La solution pourrait venir d’Afrique !
Oumar Kamara est professeur d’histoire-géographie, aux C.P. Limamoulaye
LE DIAGNOSTIC DE MAURICE SOUDIECK DIONE SUR LES DERNIÈRES ANNONCES DE MACKY SALL
« Avec les nouvelles mesures, c’est toute la stratégie gouvernementale qui est chamboulée »,
Selon le Docteur en Science politique, Maurice Soudieck Dione, la décision du président de la République d’assouplir les premières mesures de restrictions face au nouveau coronavirus s’inscrit dans une démarche visant à éviter l’ouverture d’autres fronts pour le gouvernement. Cependant, l’Enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis est d’avis qu’ « Avec les nouvelles mesures, c’est toute la stratégie gouvernementale qui est chamboulée », reposant par suite la nécessité d’un Premier ministre dans l’appareil gouvernemental. Quand bien même, par certains de leurs côtés, ces nouvelles mesures d’assouplissement ont tant soit peu écorné l’image de l’autorité de l’Etat, avec les tribulations autour du rapatriement des Sénégalais décédés de Covid-19 à l’étranger. Si elles n’ont pas montré tout simplement avec la controversée décision de réouverture des lieux de culte que « le chef de l’État ne peut pas régir les affaires spirituelles »
«LE PRÉSIDENT A CHOISI L’OPTION DE NE PAS OUVRIR INUTILEMENT D’AUTRES FRONTS, CAR LE SEUL ENNEMI A COMBATTRE, C’EST COVID-19»
L’option du Président d’assouplir les mesures peut être compréhensible. Il affirme dans son discours du 11 mai : « Dès l’apparition de la pandémie dans notre pays, j’ai donné instruction au Gouvernement de définir et mettre en œuvre une stratégie adaptée à nos réalités économiques, sociales et culturelles. C’est pourquoi, en lieu et place du confinement, nous avons opté pour des mesures restrictives visant à limiter la circulation du virus». Dans cette perspective, arrêter ou ralentir fortement les activités économiques peut avoir des conséquences néfastes sur l’ensemble de la communauté nationale. D’autant plus qu’il y a seulement 400 000 salariés du public et du privé sur 16 millions de Sénégalais et que le secteur informel compte près de 97% de la population active. Dans ces conditions, il est suicidaire de prolonger les mesures restrictives de circulation et d’activités avec tous les risques que cela comporte pour la survie de beaucoup de ménages. Une telle situation peut susciter des révoltes. Les pressions pour la réouverture des mosquées également auraient pu dégénérer, car le domaine de la foi est un peu plus sensible. Le Président a donc choisi l’option de ne pas ouvrir inutilement d’autres fronts, car le seul ennemi à combattre, c’est Covid-19. Mais là où le bât blesse, c’est au niveau de la communication, précisément à travers deux aspects essentiels : la cohérence et la congruence. La cohérence, c’est le rattachement logique et diachronique des différents éléments de la communication en une totalité et une unité de sens. La congruence, c’est l’orientation de toutes les formes de la communication, verbale, para-verbale et non verbale (les mots, la voix et les attitudes) vers une unité de but, vers la même finalité de construction et de consolidation du message.
«LA RÉOUVERTURE DES LIEUX DE CULTE MONTRE… QUE L’ÉTAT NE PEUT PAS RÉGIR LES AFFAIRES SPIRITUELLES»
Au demeurant, les rapports entre le politique et le religieux sont extrêmement sensibles, car l’État parce qu’il est laïc n’a pas une légitimité sur le plan spirituel, et c’est ce qui lui permet d’assister, de protéger et de promouvoir de manière égalitaire les différentes religions et communautés religieuses. Dans le domaine proprement religieux qui n’est pas le domaine temporel de l’État, celui-ci est obligé de négocier avec les communautés religieuses, et de ce point de vue, cela ne me semble pas être une faiblesse. Car de toute façon, vouloir imposer la volonté de l’État par la force ne peut être que contreproductif et dangereux pour la préservation de la paix sociale. Pendant que l’arrêté n° 007782 du 13 mars 2020 était en vigueur qui interdisait en son article 1 toutes les manifestations ou rassemblements de personnes dans les lieux ouverts ou clos, il y a des mosquées qui ont continué à ouvrir. Après que le Président Sall a décidé de rouvrir les mosquées dans son discours du 11 mai 2020, plusieurs chefs spirituels ont décidé de garder fermés les lieux de culte car la menace n’est pas encore écartée. Cela montre tout simplement que l’État ne peut pas régir les affaires spirituelles, ce n’est pas sa vocation, mais il doit assurer la pérennisation du vivre-ensemble dans la paix, le respect et la concorde entre les différentes religions et communautés religieuses. La situation du Covid-19 est inédite en ce sens qu’elle révèle une ambivalence des décisions de l’État : ouvrir ou fermer des lieux de culte, touche à la fois le domaine temporel qui est celui de l’État et le domaine spirituel qui est celui des guides religieux. Dans une telle situation, seule l’information, la sensibilisation et la concertation permanentes peuvent permettre de trouver les solutions appropriées. Après les difficultés relatives à la gestion de la crise dans ses implications à la fois politiques et religieuses, il y a celles en rapport avec l’État de droit.
«L’AUTORITÉ DE L’ÉTAT ÉCORNÉE PAR LE RAPATRIEMENT DES SÉNÉGALAIS DÉCÉDÉS DE COVID-19 A L’ÉTRANGER»
En effet, le Président Sall dans son discours du 11 mai 2020 est revenu sur la décision de refuser l’enterrement au Sénégal, des Sénégalais décédés du Covid-19 à l’étranger. Le Président affirme en effet : « Ainsi, tenant compte de la forte demande de rapatriements de corps de nos compatriotes décédés du Covid-19 à l’étranger, et sur la base d’avis motivés que nous avons recueillis en ce qui concerne les conditions sanitaires, il sera désormais possible de procéder à ces rapatriements ». Or, la Cour suprême dans son arrêt du 7 mai avait débouté les requérants et le Président Sall, le 11 mai, prend le contrepied de cette décision. Je pense que c’est à ce niveau que l’image de l’autorité de l’État est écornée. Car l’autorité de l’État n’est pas seulement l’autorité du Président, qui exerce le pouvoir exécutif. En effet, aux termes de l’article 91 de la Constitution : « Le pouvoir judiciaire est gardien des droits et libertés définis par la Constitution et la loi » ; il doit donc à cette fin jouer pleinement son rôle de contre-pouvoir, de censeur et de régulateur, et non pas donner l’impression d’être une excroissance du pouvoir exécutif. Or, si les Sénégalais décédés du Covid-19 peuvent être enterrés au pays, dans le respect des mesures sanitaires nécessaires et que les Sénégalais décédés à l’étranger n’aient pas ce droit ; il y a là une rupture d’égalité flagrante. Il faut rappeler que la Cour suprême a pu tempérer l’autoritarisme du Président Senghor de 1963 à 1980, en annulant beaucoup de décisions du pouvoir entachées d’illégalité. Aujourd’hui, on a l’impression qu’il y a un recul du pouvoir judiciaire au moment où la démocratie est censée s’ancrer davantage dans le pays. «
LA NÉCESSITÉ D’AVOIR UN PREMIER MINISTRE REVIENT»
Avec les nouvelles mesures, c’est toute la stratégie gouvernementale qui est chamboulée. C’est un changement paradigmatique qui nécessite de revoir toute la stratégie pour éviter les contradictions. Ensuite, la nécessité d’avoir un Premier ministre revient. Car le Président est obligé d’aller lui-même au front, et il n’a ni bouclier ni fusible. Or, un Premier ministre aurait pu monter régulièrement au créneau et laisser au Président une plus grande marge de manœuvre, en lui permettant d’incarner davantage une posture de transcendance. On a vu la sortie de l’ex-Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, ministre d’État, Secrétaire général de la présidence de la République, dans le quotidien national Le Soleil du 13 mai 2020 pour défendre le Président Sall dans ce nouveau cap défini dans la lutte contre le Covid19. Au demeurant, si le nombre de cas augmente-ce qu’on ne souhaite pas mais l’hypothèse n’est pas à exclure pour l’analyse, le Président pourrait-il encore revenir sur les mesures ? Cela donnerait l’impression qu’il se dédit ou alors qu’il ne sait pas véritablement quoi faire, ce qui risque de plomber davantage la stratégie du Gouvernement. Sur les questions religieuses, la stratégie de communication doit davantage intégrer les guides religieux pour donner plus de force, d’autorité et de légitimité aux décisions prises. La stratégie gouvernementale doit également évoluer en intégrant davantage les leaders sociaux et les relais communautaires ; elle doit s’enrichir à devenir plus transversale et coordonnatrice, une communication plus fondée sur la coordination, l’inclusion et la circularité, plutôt qu’une communication essentiellement basée sur la hiérarchie, la verticalité, une communication dominante et surplombante qui donne l’impression d’infantiliser les cibles
97 NOUVEAUX CAS ET 53 GUÉRISONS DÉNOMBRÉS MERCREDI
Le Sénégal a déclaré mercredi 97 nouvelles contaminations au nouveau coronavirus, portant à 2 714 les cas de Covid-19 officiellement recensés dans le pays depuis le 2 mars.
Dakar, 20 mai (APS) – Le Sénégal a déclaré mercredi 97 nouvelles contaminations au nouveau coronavirus, portant à 2 714 les cas de Covid-19 officiellement recensés dans le pays depuis le 2 mars.
Ces infections supplémentaires ont été détectées à partir de tests virologiques effectués sur 1 042 sujets, a notamment souligné le porte-parole du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Faisant le point quotidien de la situation de l’épidémie dans le pays, le docteur Aloyse Waly Diouf a précisé que 83 des nouvelles personnes contaminées étaient des cas contacts, des individus suivis par les autorités sanitaires.
Les 14 autres sont issues de la transmission communautaire, des cas dont on ignore la source de la contamination.
Ils ont été localisés à Sacré-couer (2), Benne Tally (2), Guédiaye (2), HLM Grand Yoff (1) Parcelles Assainies (1), Ouakam (1), Keur Massar (1), Bel Air (1), Yembeul(1), des quartiers de Dakar et 2 à Touba, selon le docteur Diouf.
Le directeur de cabinet du ministre de la Santé a également fait état de la guérison supplémentaire de 53 patients, portant à 1 182, le nombre de malades déclarés guéris au Sénégal depuis l’apparition du Covid-19 dans le pays.
Le docteur Diouf a indiqué que 9 patients étaient encore en réanimation.
Au total, 1 497 patients infectés par le nouveau coronavirus sont sous traitement dans les différents établissements de prise en charge du pays qui a déploré jusque-là 30 décès et une évacuation d’un malade à son pays d’origine par ses proches, d’après les chiffres du ministère de la Santé.
AMADOU ALPHA SALL DE L’INSTITUT PASTEUR ROMPT LE SILENCE
Le patron de l’IPD revient sur l'affaire des «faux» tests, le dépistage massif, le rapport avec l’Iressef, le pic épidémique de la maladie au pays, ...
Au-devant de l’actualité ces derniers jours, et particulièrement de tests à Covid-19 avec des résultats contradictoires, l’Institut Pasteur de Dakar a tenu une conférence de presse hier, mardi 19 mai, afin d’élucider toutes les zones d’ombre autour dette prétendue affaire. Occasion aussi pour le Dr Amadou Alpha Sall, patron de l’IPD de revenir sur beaucoup de sujets liés à la vie de son célèbre laboratoire homologué par l’Oms. Entretien à bâtons rompus avec la presse, même en contexte de distanciation physique. Morceaux choisis.
Comment expliquez-vous cette affaire de faux tests sur les 10 médecins de l’hôpital de Fann ?
Ce qui s’est passé à Fann comme nous avons pu l’expliquer dans le communiqué, pour tous les tests, depuis le début du prélèvement jusqu’au rendu du prélèvement, il y a un circuit qui est défini et qui est organisé par le ministère de la Santé. Et donc, ce circuit défini que les districts sanitaires ou les centres de traitement vont faire des prélèvements adressés à l’Institut Pasteur. Une fois que le test est fait, ces résultats sont retransmis au ministère qui a la charge d’informer le public dans ce sens-là. Et par rapport aux cas de Fann, c’est exactement ce qui s’est passé. Des prélèvements nous ont été envoyés, accompagnés de la fiche de prélèvement. On s’est rendu compte après les avoir étudié un peu, que les informations qui existaient sur les fiches n’étaient pas très cohérentes. Partant de ce point de vue, nous avons demandé à la responsable du point focal de ce centre de traitement là, qui était chargé de coordonner ce travail au niveau de Fann, de refaire des prélèvements. Et quand ces prélèvements ont été faits, nous avons rendu ses résultats comme négatifs. Et je voulais préciser que cette procédure est quelque chose d’assez courante quand on n’a pas suffisamment d’information ou des résultats qui ne nous paraissent pas cohérents. On redemande un prélèvement pour refaire le test, afin de donner un résultat le plus fiable possible. Nous n’avons envoyé au ministère de la Santé qu’un seul document validé, comme quoi, ces médecins étaient négatifs.
-Est-ce vrai que vous avez refusé de donner des souches à l’Iressef et à d’autres institutions ?
Il faut savoir que nous travaillons sur du matériel biologique dangereux et dont l’échange est règlementé. Et donc, de ce point de vue-là, l’Institut Pasteur collabore avec toutes les institutions qu’elle estime crédibles pour avoir une viabilisation éthique et raisonnable de l’ensemble des prélèvements qui sont faits, selon les règles qui sont définies. Ce n’est pas nous qui faisions toujours les règles, c’est pourquoi cela passe par un processus. Et donc, toute institution sérieuse, éthique, crédible qui nous propose une utilisation qu’on estime valable de ces souches, nous les partagerons et nous travaillerons ensemble. Parce que si ça peut aider la santé des Sénégalais et bien comprendre cette Covid, on fait un partenariat constamment avec toutes les institutions. Donc, il n’y a pas un sujet là-dessus. Chaque fois qu’une institution fera une demande, elle sera évaluée et si elle est en conformité avec les règles de partage, et en conformité les objectifs et les missions qu’on nous a très clairement précisés, nous allons y répondre favorablement et travailler ensemble. Et je tiens à préciser qu’on n’a eu aucune demande concernant la souche. Pour une demande qui n’a pas été faite, on ne peut pas conclure qu’on a refusé de la donner. Mieux, j’ai cru lire dans un journal aujourd’hui que l’Iressef lui-même a dit qu’elle n’a pas demandé de souche à l’Institut Pasteur. Donc, ça a le mérite d’être clair et donc il n’est pas utile que nous nous égarions un peu plus sur ce sujet.
-Dans l’actuelle conjoncture, est-ce qu’on peut dire que l’Institut Pasteur a le monopole des tests ?
L’institut Pasteur n’a jamais demandé à être un seul laboratoire. Ça, c’est très important. Comme je vous ai dit, nous faisons partie d’un dispositif de la même manière que des missions de communication et de prélèvements, nous nous sommes fixés comme mission de faire les tests. Aussi, nous n’avons pas une situation de monopole, puisqu’aujourd’hui, l’Iressef est en train de faire des tests. Donc, il n’y a pas de situation de monopole. Chaque fois que l’Etat nous a dit qu’on a besoin d’une capacité à Touba, nous avons déplacé un laboratoire pour répondre au besoin du Sénégal et des Sénégalais, quand on nous a demandé d’aller à Kolda, on est allé parce que c’est des Sénégalais qui sont là-bas et parce que l’épidémie justifie qu’on aille là-bas. Je pense qu’il faut comprendre très clairement la dynamique dans laquelle on est. Au jour d’aujourd’hui, on n’a pas de concurrent, on n’a pas de compétiteur autre que la Covid-19. Notre objectif est de bouter ce virus du Sénégal. Si on est 5 à le faire, on le fera bien et si on est 10, on le fera encore mieux.
Vu la flambée des cas, est ce que l’Institut Pasteur craint le pic épidémique ?
Dans une épidémie de manière générale, il faut se préparer au pire et espérer le mieux. Et donc, dans ce contexte-là, la position de l’Institut Pasteur, c’est de ne faire ni dans l’optimisme ni dans le pessimisme, mais d’avoir une approche réaliste des choses. À chaque jour suffit sa peine. Et moi, entre l’optimisme et le pessimisme, je préfère toujours le réalisme car c’est notre façon de travailler. Nous pensons ce n’est ni utile, ni intéressant, ni important d’aller travailler sur des scénarios pour dire on va avoir le pire ou pas. On est dans une discussion et dans ce cadre-là, on a différents scénarios et on se prépare en conséquence.
Quelle est la position de l’Institut Pasteur de Dakar par rapport au dépistage de masse ?
Quand on parle de dépistage de masse, il est important de comprendre la notion. Si dépistage de masse, c’est de tester tout le monde, notre position dans le cadre du dispositif qui est mis en place est que nous ne sommes pas d’accord pour ça. Ce n’est ni raisonnable sur le plan scientifique, ni faisable sur un plan logistique en terme de tests qui existent dans le monde. C’est tellement vrai qu’aucun pays au monde ne le fait et il faut être clair là-dessus. Il y a toujours une stratégie qui est adoptée. Ce n’est pas l’Institut Pasteur qui décide de quelle stratégie il faut adopter. On a eu une concertation avec le Cnge qui s’occupe du rôle stratégique de la lutte et dans ce contexte-là, nous exprimons notre opinion et c’est l’opinion que le comité a décidé qui prévaut, puisque on fait partie de ces dispositifs. À partir du moment qu’il a été décidé qu’on se focalise sur les cas symptomatiques, cela a été fait. Quand on nous a demandé de tester les contacts des cas symptomatiques et les contacts à risque, nous l’avons fait. C’est pour ça aujourd’hui, on est à plus de 1200 tests par jour. Et les choses vont se poursuivre ainsi. Maintenant dans le dépistage, s’il s’agit de passer de 50 par jour à 1200 par jour, si cela veut dire élargir de façon significative, je pense qu’on y est. C’est une stratégie adaptative qui répond à la situation et c’est ça qui est important. La lutte contre la Covid-19 se gagne par la prévention mais surtout lorsqu’il y a une bonne organisation et concertation. Je connais des pays où aujourd’hui, on ne fait pas de tests, je connais des pays où la stratégie n’est pas définie, entre autres. On a la chance d’avoir au Sénégal un dispositif qui jusque-là fonctionne et permet de retenir la courbe en dessous des capacités du Sénégal. À cet effet, il faut remercier le bon Dieu et l’ensemble des personnels qui s’activent tous les jours à cela.
Au sujet des tests qui ont été effectués sur des personnes décédées, est-ce qu’il s’agit d’une erreur de diagnostic ?
Ce qu’on a constaté dans certains pays et aussi au Sénégal, c’est que certaines personnes peuvent développer la maladie et qu’on les libère selon les critères définis (02 tests négatifs, ndlr), et qu’ensuite, quelques jours après, on retrouve le virus chez lui. Ce sont des cas qui sont rares, et pour lesquels il y a des investigations pour comprendre est-ce que c’est le virus hébergé qui a été réactivé ? Ou est-ce qu’en sortant, ils se sont réinfectés ? Et c’est pour ça qu’il faut analyser ces virus pour savoir si le dernier virus est le même que le précédent ? Ou un virus différent ? On ne sait pas si c’est le virus qui est hébergé qui revient ou c’est une réinfection. Dans la plupart des pays où cela a été le mieux étudié, il semble que c’est une réactivation du virus A dans son corps.
DES CONDUCTEURS DE MOTO-TAXIS METTENT LE FEU A TAMBACOUNDA
Malgré l’accalmie notée sur le front du coronavirus, le mercure est monté dans le thermomètre hier, mardi 19 mai à Tambacounda, avec les échauffourées entre les conducteurs de mototaxis et les limiers.
De violentes échauffourées entre limiers et conducteurs de moto-taxis ont éclaté hier mardi 19 mai à Tambacounda. Les jeunes diront vouloir reprendre du service car «la famine a fini de s’installer dans leurs foyers», et c’est ce que les forces de l’ordre de voulaient guère entendre.
Malgré l’accalmie notée sur le front du coronavirus, le mercure est monté dans le thermomètre hier, mardi 19 mai à Tambacounda, avec les échauffourées entre les conducteurs de mototaxis et les limiers. Pour le président de l’union des mototaxis de Tambacounda, «il n’est plus question pour nous de continuer à tourner les pouces durant de longues semaines avec comme conséquence la famine qui a fini de s’installer dans nos foyers».
Hamady Bâ de poursuivre en laissant entendre «ne pas comprendre que 5 milliards de nos francs soient dégagés par la tutelle et que personne ne songe à nous alors que nous nous sommes évertués à respecter les dispositions prises par les pouvoirs publics centraux». En outre, «pourquoi dans les nouvelles mesures d’assouplissement paraphés par Aly Ngouille Ndiaye (ministre de l’intérieur, Ndlr), l’on ne parle que de conducteurs de taxis et de Ndiaga Ndiaye», s’est-il interrogé. C’est pourquoi, soutiendra-t-il, «nous sommes sortis par centaines ce mardi (hier, Ndlr) pour aller travailler et avoir de quoi soulager nos familles avec l’Aïd El Fitr qui arrive».
Les limiers n’ont pas voulu entendre cela, et il y a eu une véritable intifada. Les jeunes se sont organisés en groupes très mobiles, investissant les avenues Léopold Sédar Senghor, Kandioura Noba, le rond-point du garage Kothiary brûlant des pneus et par moments, ils sont dispersés à coups de grenade lacrymogène. Cette situation a longuement perturbé la circulation, obligé certaines boutiques à baisser les stores. Les rues étaient bondées de monde, comme si le coronavirus était vaincu car peu d’entre eux portaient des masques, avec partout des pneus brûlés et des barricades érigées pour freiner la progression des limiers à qui les jeunes ont donné du fil à retordre toute la matinée. Les manifestants n’ont pu atteindre le centre-ville savamment quadrillé par les forces de l’ordre. Il y a eu au moins deux blessés du côté des manifestants évacués par les pompiers au centre hospitalier régional de Tambacounda.
La tension est retombée vers 13 heures. Dans l’après-midi, les jeunes ont été reçus par le préfet du département, et ils lui ont remis une correspondance dans la laquelle ils sollicitent une dérogation, prenant l’engagement de ne guère sortir du périmètre communal et de respecter les gestes barrières avec le port de masque et l’utilisation de solution hydro alcoolique. Une bonne prise en main pour Ousmane Diédhiou, le tout nouveau commissaire urbain de Tambacounda installé dans l’après midi.
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MOMSAREW OU LE PARI DE L’INDÉPENDANCE
Les faits traités par ce film documentaire sont la réalité de la politique domestique sénégalaise de 1957 à 1977. Ils reflètent, sous un jour nouveau, une autre portée de la guerre froide
En 1957, le manifeste du PAI (parti africain de l'indépendance) appelle à une indépendance véritable et à la reconstruction des Etats africains sur une base marxiste - léniniste. Il en coûtera à ses militants...
Les faits traités par ce film documentaire sont la réalité de la politique domestique sénégalaise de 1957 à 1977. Ils reflètent, sous un jour nouveau, une autre portée de la guerre froide. Faisant du Sénégal un condensé des affrontements idéologiques de la deuxième moitié du 20è siècle dans le monde.