Les opérateurs de téléphonie mobile opérant dans notre pays ont la fâcheuse tendance de délester impunément les usagers de leurs maigres ressources. Et ce, même en cette période de crise économique où le pouvoir d’achat des Sénégalais lambda est lourdement affecté par la pandémie du Covid-19. Cette période où le chef de l’état préconise pour certains élèves des cours à distance avec une connexion internet.
C’est dans une pareille période que ces opérateurs de téléphonie mobile dont les contributions au Programme de résilience économique et sociale sont fortement décriées, s’adonnent, toute honte bue, à un vol déguisé au détriment des pauvres usagers. Nous en avons encore fait l’amère expérience avec le nouvel opérateur Free qui a racheté, en 2018, Tigo.
Cette société, malgré l’intense marketing avec un teasing sur les déclinaisons de « Li Moy… » (ndlr, Ça c’est…) vantant ses mérites, pompe insidieusement ses clients. Votre serviteur, qui en avait vraiment mare de l’instabilité de la connexion Orange dont le « bonus nuit » ne sert pratiquement à rien du tout, avait ainsi décidé de profiter de la « promo nuit » de 5 go de Free pour seulement 250 F CFA de 00 h à 08 h du matin.
Ainsi, le mercredi 06 mai à 18 h 02 mn, nous rechargeons notre compte avec 250 F CFA et tentons cette nouvelle promotion tant vantée par ses promoteurs. Surprise, nous recevons un message de l’opérateur : « Cher client, votre crédit est insuffisant. Veuillez recharger svp ». Après vérification, votre serviteur se rend compte qu’il venait d’être… délesté, injustement, de 49 F CFA. il s’en ouvre au boutiquier du coin qui lui confirme que ces « vols » sont fréquents mais qu’il y avait une possibilité d’activer directement la promo en laissant le vendeur utiliser un procédé validé par l’opérateur à cet effet.
Prudent, votre serviteur préfère d’abord recharger son compte en complétant le montant manquant pour bénéficier de la promo et éviter le vol du montant restant avant d’activer ultérieurement la promo par ce nouveau procédé vraisemblablement plus sécurisé.
Effectivement, la connexion est parfaite et beaucoup plus rapide que celle d’Orange, du moins dans la zone où votre serviteur est confiné. Le seul hic est que ce vol perpétré à une grande échelle rapporterait des dizaines de millions de francs CFA journaliers à l’opérateur qui occupe 24,54 % du part de marché derrière orange. Sur par exemple 100.000 clients délestés du même montant, l’opérateur franco-sénégalo-malgache brasse, mine de rien, 4 900 000 F CFA. Et il ne pompe pas seulement de petits montants parce que nous avons renouvelé l’expérience avec un autre rechargement plus consistant chez un autre vendeur pour voir la différence. C’est ainsi que le mardi 12 mai à 15 h 13 mn, votre serviteur a rechargé 5000 F CFA.
Cette fois pour activer la connexion mensuelle de 15 go. Surprise encore ! «Cher client votre crédit est insuffisant. Veuillez recharger svp.» Free venait encore de voler… comme une Free…pouille 151 FCFA. Sur une échelle de 100. 000 clients, l’opérateur se retrouverait, rien que par ce coup de baguette magique, avec 15 millions 100 mille F CFA.
En multipliant à une échelle de 200 000 clients, cela donnerait 30 millions 200 mille F CFA. Qui dit mieux pour s’enrichir impunément ? Imaginez maintenant ces petits larcins pas du tout catholiques sur tous les rechargements opérés par les pauvres « gorgorlous » à l’échelle d’une journée, d’une semaine, d’un mois ! Lii Moy todjé deug ! Ça c’est du vrai vol ! Vous pouvez multiplier encore et encore à de plus larges échelles pour voir comment ces délinquants à col blanc nous sucent le sang. Une télé rapine qui pourrait avoisiner une centaine de millions de F CFA totalement illicites.
La complainte des usagers
Chargée de réguler le secteur des télécommunications et des postes, l’Artp est régulièrement saisie sur les arnaques, les débits de crédits, l’instabilité de la connexion, les messages intempestifs et indésirables entre autres manquements sur le non-respect du cahier de charges signés par les opérateurs. Sur un parc global de lignes de téléphonie mobile de 17 948 492 abonnés (chiffres au dernier trimestre 2020), Orange se taille la part du lion avec 9 936 251 abonnés contre 4 404 424 pour Free et 3 607 817 pour Expresso.
Dans le cadre de sa mission de protection des consommateurs et afin d’assurer le traitement des plaintes et litiges dans le secteur des télécommunications, l’Artp a mis en place un dispositif automatisé de prise en charge des réclamations et plaintes des consommateurs. Selon le dernier rapport annuel des plaintes enregistrées par l’Artp et publié en 2016, 293 plaintes dont 202 commerciales et 91 techniques ont été déposées contre les différents opérateurs de la place. Dans le lot, la Sonatel se retrouvait avec 198 des plaintes contre 59 pour Tigo et 26 pour Expresso. 60 plaintes enregistrées contre Orange étaient relatives aux facturations dalal tones et aux messages alors que 16 pour Expresso concernaient la couverture nationale. Pour Tigo, la quintessence des plaintes (13) portait sur la qualité de services réseaux.
Devant la récurrence des plaintes, la plateforme de traitement des réclamations avait recommandé à l’Artp dans les perspectives pour l’année 2017 de sanctionner les opérateurs coupables de surfacturation, de sms indésirables entre autres manquements. Selon une source contactée au niveau de l’Artp, rien que l’opérateur orange fait l’objet de plus de 500 plaintes en 2019. Et des associations consuméristes à l’instar d’Asutup de Famara Ibrahima Sagna et Modiec de Aminata Barro, essaient, pour leur part, de défendre autant que faire se peut, les intérêts des usagers contre ces opérateurs indélicats qui ne perdent aucune occasion pour s’enrichir illicitement. Pour ce qui est des cas de vols perpétrés par Free, l’Artp indique qu’il y a une procédure à suivre.
D’abord, il faut formaliser la saisine en appelant au numéro vert mis à la disposition des populations, ou à travers un mail, par courrier classique ou encore en se présentant physiquement.
Ensuite, l’Autorité saisit l’opérateur incriminé pour une prise en charge diligente de la question, lui laissant la latitude d’entrer en contact avec le client insatisfait.
Enfin, l’information est remontée au niveau des services juridiques et de la direction générale de l’Artp qui sont les seuls habilités à prendre des sanctions qui sont, souvent, d’ordre pécuniaires.
MIMI TOURÉ, MEILLEURE AVOCATE DU PRÉSIDENT SALL ?
Elle n’avance jamais masquée. Les batailles, elle les mène de façon frontale avec de fortes convictions chevillées au corps. Quand les autres sont dans le temps du bavardage stérile, Aminata Touré préfère celui de l’action.
Elle n’avance jamais masquée. Les batailles, elle les mène de façon frontale avec de fortes convictions chevillées au corps. Quand les autres sont dans le temps du bavardage stérile, Mimi Touré préfère celui de l’action. Normal puisque la présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) peut se targuer d’un vécu politique de plus de 25 ans qui l’a fait cheminer de la gauche trotskyste au libéralisme mâtiné de socialisme de l’Alliance Pour la République (APR), un parti dont elle est le numéro deux de fait. Trajectoire d’une militante expérimentée mais aussi collaboratrice fidèle et loyale du président de la République.
Mimi Touré, derrière l’apparence gracile et le sourire avenant, cache un caractère trempé. A l’ong Asbef (Association sénégalaise pour le Bien -Être Familial) où elle officiait dans les années quatre-vingt- dix, elle recevait son monde dans un modeste bureau, en « Blue jean », les cheveux en bataille. Bien avant, elle s’était illustrée au sein du Mouvement pour le Socialisme et l’unité (MSu) du défunt « Premier Mawdo » Mamadou Dia. Elle se distinguait par son engagement politique. Avec son allure de garçon manqué, elle savait se faire respecter dans l’univers maso que constituait l’opposition d’alors, plus particulièrement sa frange extrémiste. Après des années de clandestinité, le grand public la découvrit alors qu’elle était Directrice de Campagne de Landing Savané alors candidat « sans illusions » de la présidentielle de l’année 1993. Celle que l’on surnommait affectueusement « Mimi » joua admirablement son rôle par la force de ses idées.
A l’école des esprits libres, elle s’était construit une identité dans le cercle des étudiants en France, pendant que ses camarades de Dakar menaient des batailles idéologiques épiques. C’était à une époque où la religion n’avait pas encore pénétré le campus universitaire avec un certain dogmatisme qui y fait aujourd’hui autorité. Pour s’imposer, elle a dû se battre face à des hommes tout en revendiquant son féminisme. Quelques années après, plus rien… Appelée à servir l’Afrique dans des organisations onusiennes, elle participait de loin à la vie politique du pays. Elle rentre en 2010 et s’engage auprès de Macky Sall alors forcé à démissionner de l’Assemblée nationale.
Directrice de campagne du candidat Macky Sall à la présidentielle de 2012, Mimi Touré joue sa belle partition avec efficacité et rigueur sans jamais faire de l’ombre à son candidat finalement élu 4ème président de la République du Sénégal. A la formation du premier gouvernement de Macky Sall, elle hérite du département de la Justice. Les Sénégalais la découvrent forte, confiante et expérimentée, et l’apprécient dans son rôle à travers la traque des biens supposés mal acquis. Ministre de la Justice de 2012 à 2013, elle fut en effet intransigeante dans son combat visant à faire rendre gorge aux prédateurs. On la surnomme alors la « Dame de fer ». Un surnom dont elle ne veut pas. Elle se veut plutôt une femme de devoir qui fait corps avec ses convictions. « Pas de sentimentalisme, ni de passe-droit quand il s’agit des deniers publics ». Telle semble être sa devise !
Dans le temps de l’action
Au départ d’Abdoul Mbaye de la Primature, le président Macky Sall en fait son deuxième Premier ministre en 2013. Elle embraye au quart de tour et se met aussitôt au travail. Quand ça jase, elle préfère rester dans son coin pour travailler. Accélérer la cadence fut son slogan et sa philosophie. Bref, Aminata Touré préférait l’action à la parole. Ce qui lui valut bien des inimitiés. Mais elle est un « roc ». Une carapace solide qui sait encaisser des coups, mais aussi en donner. On ne lui fait pas lâcher le morceau. Elle tient à la parole donnée et reste loyale jusqu’au bout. Ce qui est rare en politique. Elle était intransigeante quand d’aucuns disaient qu’elle gênait l’action de son chef qui voulait mettre la pédale douce dans la traque des biens supposés mal acquis.
Emportée par les élections locales après avoir perdu devant Khalifa Sall dans la commune de Grand Yoff, elle quitte la Primature en 2014 et cède le fauteuil à Mahammad Boun Abdallah Dionne. On lui fit porter des habits de rebelle. La rue prétendit même qu’elle était en bisbilles avec le Président Sall. Elle tentait également de lui faire porter de force une camisole d’opposante. C’est mal la connaître ! On l’a déjà dit, Mimi, c’est un « roc » qui sait endurer. Elle milite au lieu de sa résidence, Grand Yoff, tout en apportant un coup de main à ses camarades de Kaolack, la ville de sa naissance. Bien sûr, y en a parmi ces habitants de la ville de Mbossé, parmi les responsables locaux de l’APR plus précisément, qui pensent qu’elle était venue pour les combattre. Et leur piquer le leadership. Les voix montent, elle tempère et continue de massifier le parti.
Le chef de l’Etat la nomme le 10 février 2015 Envoyée spéciale. D’autres, moins coriaces, auraient boudé. Elle, elle joue son rôle dans la discrétion, sans tambour ni trompettes en attendant le moment propice pour rebondir. Son expérience dans les structures onusiennes fait qu’elle est souvent sollicitée dans des foyers de tensions ou lors d’élections qu’elle supervise. Là aussi, elle joue son rôle avec efficacité tout en restant attachée à son pays. Une expérience si solide qu’elle est pressentie au poste de Vice- Secrétaire Générale de l’Onu. Mais, patriote jusqu’au bout des ongles, elle décline l’offre préférant son pays alors qu’elle pouvait être dans une position fort confortable. Pendant ce temps, d’autres menaient des batailles souterraines pour être dans ce confort. Mais tout cela montre son engagement à soutenir le chef de l’Etat à n’importe quelle station où qu’elle puisse se trouver.
L’essentiel, c’est d’être auprès du peuple qu’elle éclaire face à des pyromanes prêts à mettre le feu pour leurs intérêts bassement personnels. Mimi Touré, elle, mène un autre combat. La réussite de Macky Sall. Lors de la dernière présidentielle, elle s’est investie pour porter partout à l’intérieur du pays la vision du président Sall. Rien n’a pu la dévier de son engagement à servir loyalement le chef de l’Etat sans rien attendre en retour.
Fidélité et loyauté
Nommée présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) en mai 2019, elle donne un contenu à sa mission. Elle aurait pu se suffire de cette fonction et manger son fromage. Mais c’est mal connaître cette battante dont la vie est faite d’engagement. Dans un contexte si difficile de la vie de la nation avec la pandémie de la Covid-19, pendant que ses camarades de parti se terrent, elle est au front. Elle s’expose, reçoit des coups, mais rien ne l’empêche de développer sa vision. Sa ligne de conduite : fidélité et loyauté au président Sall. C’est certainement ce qui explique sa sortie de mercredi dernier.
Un numéro deux de fait qui ne fuit jamais le combat des idées. Elle le mène avec courage et endurance. Et en face de l’ennemi, qui n’est pas toujours celui que l’on croit. Au front pour défendre le président quand d’autres se cachent vautrés dans le confort. Dans ces moments où le chef de l’Etat est acculé de toutes parts, Mimi monte au créneau, s’érige en bouclier et investit les plateaux de télés et les studios de radios pour défendre les mesures prises par le chef de l’Etat. Elle le fait avec des concepts forts et une grande rigueur intellectuelle. Mimi, telle quelle !
Engagée, loyale et percutante d’idées ! Forte de son vécu politique riche de plus de vingt-cinq ans comparé à ses camarades de parti au parcours vierge, Mimi Touré, par son leadership au niveau de sa formation, son engagement politique et sa loyauté envers Macky Sall, se présente de fait comme le numéro deux de l’APR, celle sur qui il faudra compter pour de nouvelles conquêtes politiques.
73 NOUVEAUX CAS, 57 GUÉRISONS ET DEUX DÉCÈS SUPPLÉMENTAIRES
Le ministère de la Santé a annoncé mardi 73 nouveaux cas de Covid-19, la guérison de 57 patients et la mort de deux autres.
Dakar, 19 mai (APS) - Le ministère de la Santé a annoncé mardi 73 nouveaux cas de Covid-19, la guérison de 57 patients et la mort de deux autres.
Avec les nouvelles contaminations, le nombre de cas de coronavirus recensés au Sénégal depuis le 2 mars s’élève à 2.617, a indiqué la directrice générale de la santé, Marie Khemesse Ngom Ndiaye.
En publiant le dernier bilan national de la pandémie de Covid-19, elle a dit que les 73 nouveaux cas proviennent de 930 tests.
Les nouvelles infections concernent 68 personnes contacts suivies par le corps médical, et cinq patients ont contaminés par transmission communautaire à Grand-Médine (1), Dakar-Faidherbe (1), Yoff (1) et Touba (2), a précisé Mme Ndiaye.
Le nombre de guéris de la maladie à coronavirus s’élève à 1.133 patients, un effectif comprenant les 57 nouvelles guérisons annoncées mardi.
Selon la directrice générale de la santé, neuf patients sont dans les services de réanimation des hôpitaux.
Avec les deux décès annoncés, le nombre de personnes qui ont succombé au Covid-19 s’élève maintenant à 30, a indiqué Mme Ndiaye.
Selon un communiqué du ministère de la Santé, l’un des deux nouveaux décès concerne un homme âgé de 73 ans résidant à Grand-Yoff, dans la banlieue de Dakar. Il a rendu l’âme au centre de santé Nabil-Choucair, à Dakar.
Le second, un homme âgé de 86 ans, est décédé vendredi dernier dans un établissement de santé privé, et un examen effectué à la suite de son décès indique qu’il avait été infecté par le Covid-19, ajoute le communiqué.
Du 2 mars à ce jour, 2.617 cas ont été recensés au Sénégal, où la maladie a fait 30 morts, un malade a été rapatrié par ses proches, et 1.453 patients sont sous traitement, selon le dernier bilan.
S’il ne travaille pas sur une commande, il est sur la représentation de la femme avec ses tableaux relatifs aux thèmes ayant traits à la vie quotidienne. C’est ainsi que, dans un contexte marqué par la propagation du coronavirus, l’artiste- peintre, Lamine Sarr, a essayé de représenter les actions jusque-là menées dans la riposte au covid-19 avec la participation des médecins, des forces de l’ordre, des services d’hygiène… Il a essayé d’apporter sa pierre à l’édifice en faisant extérioriser son côté purement artistique. Zoom sur talent pur.
A main levée, la représentation d’un monde secoué par la présence d’un grincheux virus est vite réalisée. Le tableau est d’un peu moins d’un mètre de longueur et de quelques centimètres de largeur. A L’heure où toutes les langues se délient autour du covid-19, l’artiste peintre a voulu participer à la sensibilisation en extériorisant à travers des couleurs vives comme sombres toutes les actions menées autour de cette pandémie au niveau international et au Sénégal. Notamment les gestes barrières !
Une représentation conçue avec seulement cinq personnages qui représentant le monde entier. on peut apercevoir un médecin sur la surface de la toile habillé en bleu avec un masque chirurgical qui cache une bonne partie de son visage, du nez au menton en passant par la bouche. Ce spécialiste de la santé occupe presque le centre du tableau. Ce qui se justifie bien car il est aujourd’hui au centre de la riposte au covid-19 soutenu dans ses actions de prise en charge médicale par des forces de l’ordre en train de tirer le virus pour… faire respecter les gestes barrières…
Ce teigneux s’est déjà logé partout à travers le monde, notamment au Sénégal où les cas se multiplient. Et c’est la partie rouge du tableau qui montre la forte présence du virus parmi…nous. Tout comme les artistes chanteurs qui ont produit des tubes pour sensibiliser l’humanité, des innovateurs avec des créations de produits de protection sanitaires (gels, masques…), cet enfant de la commune des Parcelles Assainies a essayé d’apporter sa pierre à l’édifice à travers une représentation artistique. Un tableau parmi tant d’autres qui donnent ainsi une idée des thèmes développés par l’artiste sur ses toiles.
Né à Yeumbeul en 1981. il s’est installé définitivement aux Parcelles Assainies avec sa famille à l’âge de 4 ans. Autodidacte, il a appris à griffonner auprès de son géniteur, un dessinateur de talent. Mais qui n’a pourtant jamais peint un seul tableau. Donc « c’est un don pour moi », a dit ce jeune de 39 ans, regard figé sur un tableau sur lequel une main noir tacheté à la peinture affine le crayonnage. A l’école et en plein cours, il était surtout préoccupé par le dessin.
Dans son atelier sis à l’unité 21 des Parcelles Assainies, tout respire Art… il use du figuratif et souvent de l’abstrait. Ce talent porte un coup de projecteur sur la vie quotidienne de son pays avec une bonne place réservée à la beauté de la femme. Dans ses représentations, il utilise surtout des tons chauds. il fait respirer les couleurs, les marie, les oppose, les fait vibrer. Un coloriste subtil qui réussit de jolis portraits, des paysages bien dessinés. Lamine a arrêté ses études en classe de CM2. Il a d’abord été soudeur métallique avec des motifs de porte avant de se lancer carrément dans la peinture auprès de son grand frère du nom de Massène qui lui a appris les motifs abstraits, les portraits, les figuratifs. Toutes ces bases qui fondent le métier d’artiste peintre. Aujourd’hui, ses commandes sont envoyées jusqu’à l’étranger malgré qu’il ne soit pas encore très connu dans son pays. Qui disait que nul n’est prophète chez soi !
Au sein de l’Association des Artistes des Parcelles Assainies (Arpa), Lamine s’y sent à l’aise pour avoir surtout participé à la décoration murale de l’Acapes de ladite localité. Très ambitieux, il n’a eu pourtant à participer qu’à une seule exposition. il envisage d’ailleurs de faire des expositions pour faire découvrir ses tableaux comme celui qu’il a intitulé « Le penseur » et tant d’autres qui peuplent l’atelier de ce talent à l’état pur.
IBOU FALL DISTRIBUE SES PLAINTES
Le milliard 400 millions de l’aide à la presse n’a pas fini de soulever des vagues. Après les protestations du Cdeps, c’est au tour de l’administrateur de Forte impression Sa éditrice du journal satirique Le P’tit Railleur Sénégalais de hausser la voix
Le milliard 400 millions de l’aide à la presse n’a pas fini de soulever des vagues. Après les protestations du Cdeps, c’est au tour de l’administrateur de Forte impression Sa, éditrice du journal satirique Le P’tit Railleur Sénégalais, de déposer une série de plaintes contre le ministre de la Culture et de la communication Abdoulaye Diop, les membres de la commission d’attribution, Mame Goor Diazaka et X pour détournement de fonds publics, enrichissement sans cause.
Non content de s’être attiré les foudres des patrons de presse, le ministre de la Culture et de la communication va devoir aussi s’expliquer devant la justice et devant les corps de contrôle. Après le partage du milliard quatre cent millions de francs de l’aide à la presse de cette année, Abdoulaye Diop a dû faire face aux grincements de dents du Conseil des diffuseurs de presse du Sénégal (Cdeps).
Cette fois, il devra fournir des explications au président de la République et peut-être même payer 300 millions de francs Cfa, si jamais la plainte introduite par Ibrahima Fall, administrateur de Forte impression Sa, éditrice du journal satirique Le P’tit Railleur Sénégalais, venait à être entendue.
«J’ai l’honneur, par la présente, en ma qualité de directeur de publication du journal satirique Le P’tit Railleur Sénégalais, et en espérant que l’Inspection générale d’Etat sera saisie, de dénoncer avec la dernière énergie les membres de la commission d’attribution de l’aide à la presse, pour détournement de fonds publics, Monsieur Abdoulaye Diop, le ministre de la Culture et de la communication, pour complicité, le dénommé Mame Goor ‘’Diazaka’’ pour complicité de détournement de deniers publics et enrichissement sans cause et X, pour enrichissement sans cause, complicité de détournements de deniers publics, visant tout individu qui en aurait bénéficié indûment, pour enrichissement sans cause», écrit M. Fall dans la missive qu’il a adressée au Président Macky Sall.
Le P’tit Railleur Sénégalais, journal satirique qui existe depuis 7 ans, s’étonne de ne pas figurer dans la grille de répartition de l’aide à la presse au moment où le chanteur Mame Goor Diazaka et son site web sont servis. «Les mystères qui entourent la liste des bénéficiaires de cette aide estimée cette année à 1,4 milliard de francs Cfa, contre 700 millions de francs Cfa les années précédentes, nous confortent dans nos doutes quant à l’équité de la répartition de cette aide dont la destination initiale est manifestement détournée», estime le journaliste satirique qui s’est fait un nom dans la presse
sous le sobriquet de Ibou Fall.
Auteur de six ouvrages dans la série des «Sénégalaiseries», Ibrahima Fall est journaliste depuis trente ans, écrit-il dans sa lettre. «Tant que c’était une affaire de critères, je pouvais être d’accord. Mais qu’on me dise que Mame Goor est sur la liste, je considère qu’on a insulté 30 ans de journalisme et je ne laisserai pas passer. Je le suivrai jusqu’au but», assure M. Fall au bout du fil.
Ibrahima Fall, qui réclame «un dû et réparation du préjudice», en appelle aussi aux organes de contrôle de l’Etat. «Plainte a été déposée auprès du procureur de la République afin que le droit soit dit dans cette nébuleuse. Nous espérons que l’Inspection générale d’Etat se penchera sur la gestion de ces fonds qui finalement causent plus de torts à la profession qu’ils ne lui profitent», note M. Fall.
De même, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), l’Office national de lutte contre la corruption (l’Ofnac), le Conseil économique, social et environnemental (Cese) et l’Assemblée nationale seront saisis pour l’ouverture d’une enquête, notamment parlementaire.
Et pour finir, le ministre lui même a été servi par une lettre au ton hardi : «Ce que je peux vous dire, en prenant l’opinion à témoin : libre à vous de donner de la confiture aux cochons, mais vous n’insulterez pas trente ans de journalisme impunément.»
"L'OPPOSITION AVAIT L'OCCASION DE FAIRE DES PROPOSITIONS INDÉPENDANTES"
Le coordonnateur de l’Apr de Netteboulou s’aligne sur les décisions du chef de l’Etat de laisser les Sénégalais «vivre avec le virus».
Le coordonnateur de l’Apr de Netteboulou s’aligne sur les décisions du chef de l’Etat de laisser les Sénégalais «vivre avec le virus». Bakary Signaté n’a pas manqué de décocher quelques flèches sur l’opposition qui parle de «mauvaise gestion» de la pandémie. Mais il sollicite aussi l’audit des bourses familiales dans la commune de Tambacounda, dirigée par l’opposition.
Que pensez-vous de la réouverture des écoles annoncée pour le 2 juin ?
Sans être spécialiste des questions éducatives, encore moins de celles de la santé, je pense que la réouverture des écoles serait une bonne chose pour au moins trois raisons : D’abord, personne ne sait jusqu’à quand va durer cette pandémie. Ensuite, comme nous avons déjà investi les 2/3 de la durée de l’année scolaire, c’est-à-dire six mois sur neuf, le dernier trimestre me semble tout à fait gérable pour éviter une année blanche qui ne manquerait pas, elle non plus, de conséquences lourdes non seulement sur le système, mais aussi sur tous les acteurs de l’éducation.
Enfin une troisième raison, corollaire de la première, tient surtout au fait que comme on ne connaît pas la durée de séjour du Covid-19 chez nous, il convient de développer une certaine résilience dans le sens de vivre avec le virus, comme le prône le président de la République, pour pouvoir réussir le sursaut. Cette option de retour à l’école sera très certainement encadrée par des mesures strictes qui, si elles sont observées, permettront de dompter ou, tout au moins, de cohabiter avec le Covid-19 sans trop de dommages et vaquer ainsi aux activités. C’est sans doute l’annonce de l’ouverture des écoles qui a poussé les autres à demander la réouverture des marchés, des mosquées, entre autres…
Certainement et cela me semble logique. Toutefois, indépendamment des marchés, des mosquées et autres, ces mesures d’assouplissement se feront progressivement et devront être toujours encadrées avec la plus grande rigueur, condition essentielle pour l’autoriser. Il faut que tout cela soit bien préparé pour éviter que cela ait des conséquences fâcheuses.
Certains responsables de l’opposition accusent le pouvoir d’avoir très mal géré la pandémie. Que répondez-vous ?
Ces responsables de l’opposition qui parlent de mauvaise gestion sont bien dans leur rôle. Sauf que le moment n’est pas du tout indiqué pour des débats stériles du genre. Je rappelle que le Président Macky Sall avait donné à ceux-là qui pensent avoir des alternatives plus intéressantes l’occasion de les partager en les recevant au palais de la République. C’était le moment et l’endroit indiqués pour faire des propositions pertinentes allant en ce sens pour l’intérêt général. Que ceux qui se lancent dans un tel exercice sachent raison garder ! L’heure est à la conjugaison des efforts pour vaincre la maladie. C’est à cela qu’il faut se consacrer.
Quelles solutions proposez-vous pour une meilleure gestion de la crise ?
A mon humble avis, un plus grand respect par les populations des consignes et mesures édictées par les autorités sanitaires serait un grand pas dans la gestion de cette pandémie. En d’autres termes, la gravité de l’heure commande plus de discipline de la part de tout un chacun.
Que pensez-vous de l’après coronavirus ?
De mon point de vue, c’est bien maintenant qu’il faut réfléchir à l’après corona. De toutes les façons, une certitude s’impose : aucun pays ne sera épargné des conséquences de cette maladie. Le pays qui s’en sortira le mieux sera celui-là qui aura accepté aujourd’hui la pandémie comme telle et donc qui se débat avec méthode, discipline et rigueur pour pouvoir rebondir demain. C’est cela la résilience.
Que dites-vous de la campagne agricole dans ce contexte du coronavirus ?
La compagne agricole sera aussi impactée certainement, comme le transport aérien, le tourisme et d’autres secteurs. Mais il faut faire avec et prendre toutes les mesures qui siéent. La situation est plutôt une question d’ensemble qu’une saine analyse systémique qui permettra de dégager des pistes de solution, en particulier pour certains secteurs interdépendants. 1 000 milliards pour le Force-Covid-19. Pensezvous que c’est suffisant ? Je pense que l’annonce de 1 000 milliards de F Cfa par le Président Macky Sall est une très bonne chose qui rime bien avec guerre.
Cette enveloppe ne pourra certainement pas régler tous les problèmes, mais elle a déjà le mérite d’apporter un soutien actif très significatif aux populations par le «père de la Nation». Aucun pays au monde n’a pu, jusqu’à date, juguler financièrement la question telle que vous la posez. Regardons un peu autour de nous pour faire la différence ! La prompte réaction du président de la République a été, à cet effet, saluée par plusieurs acteurs de tous bords.
Le Comité de suivi du ForceCovid-19 a été beaucoup critiqué. Qu’en dites-vous ?
Pour ce qui est du Comité de suivi, je crois que c’est prématuré de le juger. Je préfère le faire aux résultats. Une mission lui a été assignée. Je pense qu’il est plus juste de rapporter les résultats au mandat, aux moyens dégagés et au processus pour se prononcer. Au demeurant, j’encourage le Général François Ndiaye et son équipe en leur rappelant qu’une telle mission n’est jamais facile et que c’est parce que c’est difficile que le chef de l’Etat est allé chercher un Général qui ne se plaît, en général, que dans des situations du genre.
Votre commune, peuplée d’agriculteurs, attend toujours l’aide alimentaire d’urgence. Quel appel faites-vous à Mansour Faye ?
A l’instar de toutes les autres communes du département de Tambacounda, les populations de Netteboulou attendent cette aide. Cependant, en tant qu’élu local et responsable politique, je suggère très respectueusement à Monsieur le ministre Mansour Faye de faire auditer les bourses familiales pour y apporter les correctifs nécessaires, car il y a chez nous des cas spéciaux. Certains qui ne sont pas dans le besoin ont 2, voire 3 membres de leur famille bénéficiaires, au moment où des handicapés à vie, des veuves ou autres indigents sont ignorés. Je ne sais pas comment l’identification avait été faite, mais il y a un gros problème.
Prendre donc comme base une telle liste rend congénital le problème et c’est pourquoi une mission indépendante, probablement même un cabinet d’audit, devrait être commise pour faire la lumière sur cette question pour tout au moins dans la commune de Netteboulou.
N’est-ce pas pour cette raison que l’opposition parle de politisation de la distribution des vivres ?
Je répète encore que l’opposition est bien dans son rôle, mais elle se trompe de moment pour donner de la pertinence à ses remarques ou critiques surtout que, de surcroît, notre commune est dirigée par l’opposition. Je suggère donc aux opposants, dans la situation actuelle, de choisir de se taire, comme d’ailleurs nombre d’entre eux le font pour être plus pertinents
UN SÉNÉGALAIS ET UN IVOIRIEN POIGNARDÉS À MORT DANS UN FOYER POUR MIGRANTS EN FRANCE
Sur la base d'un témoignage, un suspect, qui avait pris la fuite, a pu être localisé, caché à proximité des lieux. L'origine du différend reste pour l'instant inconnue
Deux migrants d'origine sénégalaise et ivoirienne ont été mortellement blessés à l'arme blanche dans la nuit de lundi à mardi dans un centre d'accueil pour migrants en région parisienne et un suspect d'origine malienne a été interpellé, a-t-on appris de sources concordantes. Peu avant 01H00 du matin, des effectifs de police sont intervenus pour une bagarre au sein de ce centre d'accueil, dans la commune de Ris-Orangis située au sud de Paris, a indiqué une source proche de l'enquête.
Un Sénégalais de 42 ans et un Ivoirien de 29 ans y ont été retrouvés blessés, selon une source policière. Le premier a été blessé au thorax et dans le dos dans sa chambre, le second à une cuisse, au dos et au thorax, dans la cour du foyer d'hébergement où l'a poursuivi son agresseur selon les premiers témoignages, a précisé à l'AFP la source proche de l'enquête. Les victimes ont rapidement succombé à leurs blessures malgré l'intervention des secours. "L'arme du crime n'a pas été retrouvée" pour l'instant, selon cette même source. Sur la base d'un témoignage, un suspect, qui avait pris la fuite, a pu être localisé peu avant 03H00 locales (01h00 GMT), caché à proximité des lieux, a complété une autre source policière. Blessé à une main, ce Malien de 35 ans a été interpellé sans incident par les forces de sécurité. Il était également hébergé dans le foyer, a précisé la direction de la structure.
Le suspect a déjà été condamné pour des faits de violence et a des "antécédents d'hospitalisation pour troubles psychiatriques", selon la source proche de l'enquête.Il a été placé en garde à vue pour meurtre.L'origine du différend reste pour l'instant inconnue.
LA GENDARMERIE MET LA MAIN SUR PRÈS DE 2.000 MILLIARDS F CFA DE FAUX BILLETS
C’est près de la moitié du budget du pays qu’une bande de faussaires voulait blanchir dans le marché sénégalais
C’est près de la moitié du budget du Sénégal qu’une bande de faussaires voulait blanchir dans le marché sénégalais. Mais grâce à la vigilance de la Gendarmerie, les six suspects de nationalité sénégalaise ont été mis hors d’état de nuire. Les Pandores de la Brigade de recherches ont ainsi mis la main sur 2,050 milliards soit un total de 1639 milliards 892 millions 500 mille de nos francs.
Si cette bande avait réussi son coup, l’économie du pays allait s’écrouler comme un château de sable. Près de 2 000 milliards Cfa, c’est la moitié du budget du Sénégal en coupures d’euros que les braves gendarmes de la Brigade de Faidherbe ont réussi à retirer des mains d’une bande de 06 individus qui s’activaient dans la fabrication de faux billets de banque. L’information a été donnée hier par le siteweb «Lasnews.info» qui monte en puissance dans l’information digitale.
D’après le dernier né du groupe Amal, les pandores ont réussi à mettre la main sur les malfrats au cours d’une descente inopinée à leur quartier général situé à Zac Mbao dans la soirée du mercredi 13 mai dernier, aux environs de 19 heures. Cette opération a permis également aux gendarmes de saisir le matériel de fabrication de faux billets et des coupures comprenant 03 paquets de 50 millions d’euros, 01 paquet d’un milliard et 01 autre de 900 millions, soit un total de 02 milliards cinquante millions d’euros, soit 1.639.892.500 de Fcfa.
Le cerveau de la bande se trouve être un certain Badara Fall qui fournissait à la bande des coupures de billets de banque qu’il parvenait à introduire frauduleusement au Sénégal. Il revenait aux autres quidams et leurs complices de chercher des clients et techniciens pour la fabrication des faux billets. Un exercice qui a toujours marché jusqu’à ce que la Brigade de la Gendarmerie démasque la bande des 06 qui sera présenté devant le parquet incessamment. Lequel les mettra à la disposition d’un juge d’instruction qui les placera sans doute sous mandat de dépôt pour faux monnayage et éventuellement falsification d’une monnaie étrangère ayant cours au Sénégal et blanchiment de capitaux.
par Lamine Niang
OUSMANE SONKO, DIGNE HÉRITIER DE CHEIKH ANTA DIOP
Entendre un leader politique africain proclamer ouvertement qu’il recourt, dans ses communications, à une langue nationale, majoritairement parlée par son peuple, est en soi une décision révolutionnaire
Comme à son habitude, la dernière sortie de Sonko a encore détoné. Aveuglés par le vil objectif de plaire à un commandant qui a perdu le contrôle du navire en pleine tempête de Covid-19, les thuriféraires et autres hurluberlus apéristes ont tenté, dans un exercice périlleux et infructueux, d’apporter la réplique au leader du parti Pastef. En vain. Que vaut d’ailleurs une riposte signée par l’insignifiant Samuel Sarr, l’outrecuidant Ibrahima Sène, la très parasite Aminata Touré ou encore un Souleymane Ndéné Ndiaye, champion des transhumants, qui ne s’embarrasse d’aucun scrupule ? Des broutilles ! Nous préférons plutôt nous attarder sur le symbolisme de la nouvelle posture communicationnelle de Sonko qui privilégie dorénavant l’usage d’une langue nationale. D’ailleurs, voir la RFI contrainte de traduire les propos d’un chef politique issu d’un pays francophone est un fait suffisamment inédit pour ne pas être souligné. Le pharaon de Ceytu, Cheikh Anta Diop, en serait certainement fier. Entendre un leader politique africain proclamer ouvertement qu’il recourt, dans ses communications, à une langue nationale, majoritairement parlée par son peuple, est en soi une décision révolutionnaire, une prémisse à l’acquisition d’une souveraineté culturelle durable. C’est attaquer la source d’un mal bien enraciné et profondément enfoui dans notre subconscient d’aliéné culturel au point que toute référence à un recours aux langues nationales fait monter les tenants d’une rectitude linguistique sur leurs grands chevaux. Le spectre de la menace sur la cohésion nationale est ainsi vite agité. Injustement. Égoïstement. Et, comble de la turpitude, par de soi-disant intellectuels dont le nombrilisme identitaire empêche toute objectivité dans l’analyse.
La source du mal
La littérature est foisonnante sur les causes du retard du continent africain. Si, de nos jours, la responsabilité d’une classe dirigeante incompétente et insensible au sort des populations est totalement engagée dans cette faillite dramatique, il n’en demeure pas moins que les populations continuent de supporter le fardeau éternel des affres de la colonisation que l’élite dirigeante a fini par rendre banale tant elle est asservie. Si, pendant de très nombreuses années, l’exploitation de nos nombreuses ressources humaines et naturelles pour satisfaire les besoins de l’ancien colonisateur a pu réussir et se poursuit d’ailleurs, c’est parce qu’elle s’est appuyée sur une autre forme d’asservissement plus sournoise et plus dangereuse : l’aliénation culturelle.
En effet, l’entreprise de domination du continent noir pendant des siècles ne s’est pas réalisée d’un tour de main ou sur un coup de tête. Elle a été le fruit d’une mure et longue réflexion, menée par des pseudos intellectuels occidentaux déterminés à assujettir des peuples africains considérés comme sauvages et prétendument prédisposés à la servitude. Avec le concours de philosophes, d’anthropologues, d’historiens… bref de toutes les disciplines des sciences humaines nécessaires à l’atteinte de la «mission civilisatrice», il a fallu en amont produire une sournoise bibliographie dans laquelle les thèses sur l’absence de la culture africaine dans l’histoire de l’humanité et, par voie de conséquence, sur l’infériorité de l’homme Noir et sa nature docile, devaient être étayées et documentées. D’ailleurs, dans Alerte sous les tropiques, Cheikh Anta Diop disait : «Les puissances colonisatrices ont compris dès le début que la culture nationale est le rempart de sécurité, le plus solide que puisse se construire un peuple au cours de son histoire, et que tant qu’on ne l’a pas atrophiée ou désintégrée, on ne peut pas être sûr des réactions du peuple dominé.» De toute sa vie, l’historien Cheikh Anta Diop, ce monument de la connaissance, a tenté de rétablir la vérité historique de l’antériorité de la civilisation negro africaine dans l’Égypte ancienne et de montrer comment l’Occident, dans une démarche de falsification et de manipulation des faits historiques, a réussi à asseoir sa domination sur les autres peuples.
L’aliénation linguistique
L’«école étrangère» comme l’appelle Cheikh Hamidou kane dans L’Aventure ambiguë est donc l’instrument par excellence de l’acculturation et de l’aliénation culturelle de l’élite africaine. Façonner des hommes et des femmes qui seraient le relais et les exécutants volontaires ou inconscients du projet impérialiste devait toutefois passer par l’utilisation d’une langue coloniale dont la maitrise ouvrait la porte au pouvoir, à la distinction sociale et à l’incarnation tropicalisée du maitre Blanc. Les dialectes locaux, considérait-on, étaient incapables de véhiculer un quelconque concept abstrait et de pensée logique. Ils ne sont bons que pour baragouiner un langage insignifiant et pour faciliter une communication minimale entre des sous hommes. À l’opposé, la langue française incarnerait la clarté, l’intelligibilité et la rationalité. Comme le soutenait Senghor, dans sa comparaison des propriétés du français et des «langues négro-africaines».
La dévalorisation grossière et le dénigrement méthodique de nos langues locales, supports naturels de la culture, et leur remplacement stratégique par la langue coloniale utilisée par l’élite dirigeante, permettait, à dessein, de parachever le projet de colonisation du continent africain. Les graines de la domination culturelle bien semées, le retrait physique du colonisateur, dans la foulée des Indépendances, pouvait bien se faire sans crainte. Les auxiliaires des colons à la «peau noire, masques blancs », pour parler comme Fanon, pouvaient perpétuer le travail…C’est ce que Cheikh Anta Diop, dans Les fondements économiques et culturels d’un État fédéral d’Afrique avait bien compris lorsqu’il déclare : «L’influence de la langue est si importante que les différentes métropoles européennes pensent qu’elles peuvent, sans grand dommage, se retirer politiquement de l’Afrique d’une façon apparente, en y restant d’une façon réelle dans le domaine économique, spirituel et culturel.»
La révolution culturelle de Sonko
La crise sanitaire et économique que vit actuellement notre planète va très certainement bouleverser les bases du libre-échange et de la mondialisation de l’économie telles que définies au XIXème siècle. Les dirigeants occidentaux, dans une logique de perpétuation de leur hégémonie sur le reste du monde, mènent actuellement une profonde réflexion sur les nouveaux paradigmes qui façonneront le jour d’après Covid-19. Ainsi, dans son allocution du 13 avril, le chef de l’État français, Emmanuel Macron, a donné le ton en soutenant à l’endroit de ses compatriotes qu’«il nous faudra rebâtir une indépendance agricole, sanitaire, industrielle et technologique française.» Et le continent africain ? Quels sont les grands défis qui nous attendent ? Celui du développement économique, bien sûr. Mais a-t-on assuré les préalables ? Les bases culturelles sans lesquelles toute tentative de développement est vouée à l’échec. Par sa préférence des langues nationales, Sonko a peut-être encore fait sauter l’un des verrous qui nous maintenait dans la dépendance et le sous-développement.
Le président du Pastef a très certainement mis à profit son long silence pour s’imprégner davantage sur les conditions d’un véritable réveil de l’Afrique et du Sénégal, plus particulièrement. À l’instar de Cheikh Anta Diop qui clamait dans Nations nègres et culture qu’«aucun peuple sérieux ne peut prétendre se développer dans la culture et la langue d’autrui», nous pouvons dire qu’Ousmane Sonko, en annonçant lors de sa sortie médiatique sa nouvelle préférence à communiquer avec la langue la mieux comprise par la grande majorité de la population sénégalaise, complète le dernier pilier qui soutient les bases solides d’un réel développement endogène. Pour un leader politique de père diola, d’une mère sérère et peule, et dont la langue maternelle est minoritaire en nombre de locuteurs, le choix de la langue majoritaire est un symbole fort de fierté assumée et de pragmatisme éclairé. Un état d’esprit qui transcende les limites de la «mosaïque linguistique africaine»…
Une minorité d’hystériques et de communautaristes, toujours prompts à crier au scandale d’un favoritisme linguistique, va très certainement ruer encore dans les brancards.
Les grandes décisions historiques qui révolutionnent profondément la marche d’un pays ne font jamais l’unanimité lorsqu’elles sont brandies, mais le temps finit toujours par légitimer leur pertinence. Elles ne sont jamais prises par des chefs politiques opportunistes qui n’ont que la conservation du pouvoir en tête et le maintien d’un statu quo apaisant et inhibiteur. Elles viennent de leaders courageux et visionnaires, capables d’étouffer leur égo et de mettre leur éphémère gloire politique de côté pour entrer dans l’histoire. L’étoile de Cheikh Anta Diop continue de briller et sa lumière ne cesse de nous éclairer parce qu’il était en avance sur son temps et ses prises de décisions, de son vivant, comme celles de défendre les langues nationales, étaient surement impopulaires à l’époque. Mais c’était la voie du salut pour l’Afrique. La majorité des Africains consciencieux et dépourvus de tout repli identitaire égoïste en sont convaincus aujourd’hui. Sonko marche aujourd’hui sur les pas de cet illustre fils d’Afrique. Espérons que la population comprenne et soutienne sa démarche et ses motivations d’un besoin d’affranchissement total et entier sur tout ce qui nous retient jusqu’ici dans notre situation peu enviable de derniers de la classe.
Lamine Niang est Secrétariat National à la communication de Pastef
LA BANQUE MONDIALE VEUT MISER SUR LA GOUVERNANCE DES DONNEES
«Les données et leur place dans le développement», thème du rapport sur le développement dans le monde en 2021 de la Banque Mondiale va se pencher sur le potentiel de l’évolution du paysage des données pour améliorer les conditions de vie des pauvres.
Articulé autour du thème : «Les données et leur place dans le développement», le rapport sur le développement dans le monde en 2021 de la Banque Mondiale va se pencher sur le potentiel de l’évolution du paysage des données pour améliorer les conditions de vie des pauvres. Il s’agit pour l’institution financière internationale d’étudier l’apport des données dans le but d’améliorer considérablement les conditions de vie des pauvres dans les pays en développement, grâce à de meilleures politiques publiques, à la conception de programme et à la création d’emplois grâce à une croissance accrue du secteur privé
L’enjeu d’un tel rapport est de mettre la révolution des données au cœur de tout développement, particulièrement pour les populations pauvres des pays à revenus faibles et intermédiaires comme le Sénégal. Et pour y arriver, la Banque Mondiale va procéder au «filtre du développement». Ce système vise à savoir comment les données peuvent modifier le quotidien des 700 millions d’individus dans le monde qui vivent dans l’extrême pauvreté, avec moins de 1,90 dollar par jour. Il s’y ajoute les 900 millions de personnes toujours privées d’électricité, dont la plupart n’ont pas accès à internet et dont les transactions économiques ne laissent que peu ou pas de traces numériques. Ce rapport va être rédigé en se plaçant du point de vue des décideurs de pays à faibles revenus. «Trop souvent, ceux-ci n’ont pas les infrastructures, les cadres juridiques et réglementaires ni les capacités institutionnelles pour installer un environnement adapté à l’essor d’une économie des données, voire faire en sorte que les innovations sous-tendues par les données aient une ampleur suffisante pour avoir des retombées économiques positives», relève la Banque Mondiale. D’autant que, rapporte l’institution, leurs voix ne sont pas toujours audibles dans les instances internationales où se forgent les règles mondiales de gouvernance régissant la nouvelle économie des données.
En effet, la première partie du rapport, renseigne la Banque Mondiale, va être consacrée à l’immense potentiel que représentent les données pour améliorer les conditions de vie des pauvres, à travers, d’une part, leur meilleure utilisation et leur réemploi au profit de programmes, de politiques et de services publics mieux conçus et, d’autre part, leur capacité à accroître l’efficacité des marchés et la création d’emplois en favorisant l’essor du secteur privé.
Pour réaliser ce potentiel, souligne l’institution de Bretton Woods, il faut d’abord repenser et restructurer en profondeur les systèmes de données, en particulier ceux qui sous-tendent l’utilisation des données produites par le secteur public. «Cette restructuration doit placer les données au cœur des processus d’élaboration des politiques et améliorer grandement le flux d’informations en vue d’une utilisation répétée par un large éventail de parties prenantes», indiquent les experts de la Banque Mondiale. Dans la seconde partie de leur rapport, il sera question des conditions qui, sur le plan de la gouvernance, du droit, de l’action publique et de l’infrastructure, sont nécessaires pour libérer le potentiel associé à l’utilisation et au réemploi des données tout en créant des mesures de sûreté qui réduisent le risque d’effets préjudiciables. Avec le rythme inédit de création de données et leur place de plus en plus grandissante dans notre quotidien, celles-ci ouvrent des promesses formidables de progrès.
Pourtant, et malgré leur essor inouï, constate l’institution financière, une grande partie de la valeur des données reste encore inexploitée. Les données, rappelle la Banque Mondiale, sont en général collectées par un agent dans un but spécifique. Une fois cette mission remplie, elles restent néanmoins disponibles pour une éventuelle réutilisation, laquelle est susceptible d’engendrer une valeur économique dans plusieurs domaines très différents de celui qui avait été anticipé au départ. Mais, relèvet-elle, de nombreux obstacles contrarient cette réutilisation bénéfique des données à savoir les incitations contradictoires à la désorganisation et l’incompatibilité des systèmes en passant par une défiance généralisée.