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25 septembre 2025
L’OPPOSITION A CONTRE-COURANT
A l’heure du bilan de la première prorogation, marquée par les proportions inquiétantes prises par la pandémie durant le mois d’avril dernier, les avis sont partagés, selon qu’on est du côté du régime ou de celui de l’opposition.
Après une première prorogation de 30 jours, le chef de l’Etat, Macky Sall a encore allongé, pour une durée d’un mois supplémentaire, l’état d’urgence sur le territoire national, dans le but de permettre aux pouvoirs publics de prendre toutes les mesures tendant à restreindre les libertés publiques en vue d’endiguer le Covid-19 et de freiner sa propagation. Une mesure de prorogation diversement appréciée par les acteurs politiques, selon leur chapelle. Du côté de la mouvance présidentielle, le porte-parole de la Ligue démocratique (Ld), Moussa Sarr, se félicite de la mesure exceptionnelle qui aurait permis de limiter les cas de contamination communautaire. Ce qui est tout autre pour leurs adversaires politiques, en l’occurrence le président du mouvement Alliance Générationnelle pour les Intérêts de la République (Agir), Thierno Bocoum, qui réclame une évaluation de la première prorogation, ainsi que des justifications de l’actuelle.
Le chef de l’Etat, Macky Sall a prorogé, pour une deuxième fois, l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire. En effet, après la première séquence de 30 jours déclarée par décret n° 2020- 830 du 23 mars 2020, le chef de l’exécutif a décidé de remettre une autre couche jusqu’au 2 juin prochain. L’idée, selon les autorités, c’est de permettre aux pouvoirs publics de prendre toutes les mesures tendant à restreindre les libertés publiques en vue de contenir le Covid-19 et de ralentir sa propagation.
A l’heure du bilan de la première prorogation, marquée par les proportions inquiétantes prises par la pandémie durant le mois d’avril dernier, les avis sont partagés, selon qu’on est du côté du régime ou de celui de l’opposition.
Joint au téléphone par la rédaction de Sud quotidien, le porte-parole de la Ligue démocratique (Ld) tire un bilan satisfaisant de la première mesure d’état d’urgence. Pour Moussa Sarr, la Ld s’est félicitée de l’implication personnelle du chef de l’Etat dans la lutte contre le Covid-19, mais aussi de toutes les mesures prises jusqu’ici. Se réjouissant de l’adaptation des décisions du Président Sall à la situation de la pandémie dans le pays, il dira que «le couvre-feu, qui a été instauré jusqu’ici, a donné des résultats. Si ce n’était pas le couvre-feu, qu’aurait été la situation ? Il est évident que la situation aurait été pire». Parce que, explique-t-il, «nous connaissons le mode de vie des Sénégalais». Il a ainsi relevé que malgré le couvre-feu, certains Sénégalais par méconnaissance ou par défiance de l’autorité, circulent de région en région et transportent le virus avec eux. Ce qui lui fera dire que «partout où les mesures ont été prises et appliquées, il y a eu très peu de cas communautaires».
Toute chose qui conforte le porte-parole des “Jallarbistes“ dans sa position. Il reste formel que «le président de la République a très bien fait de proroger l’état d’urgence et le couvre-feu pour limiter les cas dits communautaires. Pour le reste, nous sommes tous individuellement et collectivement interpellés». Moussa Sarr n’a pas manqué enfin de saluer le travail des praticiens et des forces de l’ordre. Le regard est tout autre, du côté des adversaires politiques du régime en place.
Le président du mouvement Alliance Générationnelle pour les Intérêts de la République (Agir), Thierno Bocoum s’offusque de l’absence de bilan et de justificatifs pour la deuxième prorogation. Il pense qu’il revenait «à l’Etat sénégalais d’évaluer les effets de l’Etat d’urgence dans la lutte contre le Covid-19 et de justifier sa deuxième prorogation». Pour lui, le président Macky Sall et son gouvernement doivent des comptes et des éclairages aux populations. Il explique que «l’Etat d’urgence est décrété dans un cadre exceptionnel. Et pour ce cas d’espèce, le péril imminent a été évoqué. Nous pensons que sa prorogation pour la deuxième fois doit également être justifiée».
Pour étayer son propos, l’ancien poulain d’Idrissa Seck, président du parti Rewmi, rappelle la loi d’- habilitation votée à l’Assemblée nationale pour autoriser le président à disposer de 3 mois pour gérer la crise. «Dans le rapport de présentation du décret en date du 3 Avril dernier, prorogeant l’Etat d’urgence, il était question de phase séquentielle. C’est important de justifier la nécessité d’ouvrir une autre séquence d’Etat d’urgence dans notre pays», selon lui. Plus exigeant, le président d’Agir soutient mordicus que «l’Etat doit justifier toute utilisation de mesures exceptionnelles à l’aune de l’évolution du combat contre la maladie». Pour cause, se justifie-t-il, le chef de l’Etat a une obligation de transparence et de redevabilité qui pèse sur sa tête.
DAOUDA NDOYE, COORDONNATEUR DES CADRES DE LA REPUBLIQUE DES VALEURS : «La République des valeurs dresse un bilan morose de cette première prorogation liée à l’état d’urgence»
«La République des valeurs dresse un bilan morose de cette première prorogation liée à l’état d’urgence relatif à l’apparition du Covid-19 au Sénégal. A ce titre, force est de constater que le Covid-19 est une pandémie sanitaire mondiale et que sur le plan national, nous assistons à deux drames.
D’une part, nous avons un drame sanitaire, d’autre part nous avons un drame politico-politicien. Sur le plan sanitaire, effectivement que nous sommes en train de payer les frais de cette pandémie parce qu’en 50 jours, là où nous avions moins de 300 cas, en moins de 10 jours, c’est-à-dire à 2 mois de pénétration de cette maladie, nous avons atteint le cap des 1000 cas. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, il va falloir qu’on redouble d’effort, à la fois que le corps médical, mais aussi que l’Etat prennent leurs dispositions. Nous n’avons toujours pas entendu le chef de l’Etat se prononcer sur la mise en place d’- hôpitaux de campagne, notamment dans les coins les plus reculés du Sénégal. Nous n’avons pas entendu également le président de la République prendre ses responsabilités face à l’acquisition des respirateurs. Actuellement, l’ensemble des pays qui ont été infectés essaient de trouver des respirateurs. Jusqu’à présent, nous attendons le président sur ces sujets, alors que des Sénégalais proposent leur service. C’était l’occasion de faire une subvention et de commencer à fabriquer ces respirateurs, de sorte que lorsque le pic sera atteint et qu’on ait beaucoup plus de cas graves, qu’on puisse les prendre en charge. C’est également le lieu pour nous de décrier sur le plan sanitaire, le manque de plateaux médicaux appropriés pour être capables à la fois, d’accueillir les malades dans des services modernes de réanimation, mais également de pouvoir proposer aux malades un certain nombre de lits conséquents. Même si le corps médical, dans son ensemble, fait un travail remarquable, ce travail devait être accompagné par les politiques. Parce qu’en réalité, aujourd’hui, l’ensemble des mesures qui ont été prises par le chef de l’Etat, notamment l’attribution des marchés, s’est fait dans des conditions nébuleuses … Le beau-frère du chef de l’Etat avait mieux à faire que de recevoir des dotations de vivres pour lutter contre le Covid-19 et parallèlement à cela, c’est après qu’on met la charrue avant les bœufs, en mettant en place une commission de suivi. Actuellement, vous avez même vu que le perdium que doit recevoir ce personnel qui est dans cette commission fait couler beaucoup d’encre et de salive. Nous aurions proposé de choisir de manière autonome deux magistrats qui seront élus par leur pairs pour mettre en place cette commission, choisir deux membres de l’opposition et deux de la société civile qui chacun de leur côté pourront éventuellement gérer tout ce qui est appel d’offre jusqu’à l’obtention des marchés…Nous avons entendu le ministre de l’emploi dire que nous allons confectionner 1 million de masques, alors que nous sommes 16 millions. Un pays comme le Maroc conçoit 5 millions de masques par jour. Aujourd’hui, on demande aux Sénégalais de porter des masques, alors que l’Etat ne met pas en place les moyens nécessaires pour permettre à chacun de pouvoir être à l’aise. Tous les artisans et tailleurs devraient être mobilisés de sorte à produire autant de masques pour chacun des Sénégalais».
LA DETTE AFRICAINE ENVERS LA CHINE ET SA PART D’OPACITÉ
Depuis quelques années, les grands argentiers de la planète, Banque mondiale et FMI en tête, accusent Pékin de ré-endetter, voire de sur-endetter l’Afrique
Mercredi 15 avril, Pékin a accepté, avec les autres pays du G20, de geler, pour une année, une partie de la dette de 77 pays dont une quarantaine de pays africains. Un moratoire donc et non pas une annulation de créances. En la matière, rien ne pourra se faire sans l’avis de Pékin, premier créancier de l’Afrique.
Depuis quelques années, les grands argentiers de la planète, Banque mondiale et FMI en tête, accusent Pékin de ré-endetter, voire de sur-endetter l’Afrique.
Outre le fait que ces accusations rendent peu justice aux dirigeants africains - implicitement accusés de ne pas savoir gérer leurs affaires - elles ne correspondent qu’en partie à la réalité, tant la situation est différente d’un pays à l’autre. À titre d’exemple, si 72% de la dette publique kényane est détenue par la Chine, cette dette n’a pas les mêmes effets sur un pays à l’économie dynamique, apte à produire des richesses, que sur Djibouti, endetté à 82% auprès de la Chine et dont l’économie se résume essentiellement aux activités portuaires.
L’opacité est encore trop souvent de mise
L’un des grands problèmes concernant la dette chinoise a trait à l’opacité des dirigeants de l’empire du Milieu, puisqu’ils ne rendent pas publics les détails de leurs opérations. Ainsi, il n’existe pas à l’heure actuelle de chiffre précis de cette dette mais seulement une estimation : entre 145 et 170 milliards de dollars pour un stock total de dette africaine estimé à 365 milliards de dollars.
La China Africa Research Initiative (Cari), institut de recherche dépendant de l’université américaine John Hopkins, a fait le calcul qu’entre 2000 et 2018, la Chine avait effectué plus d’un millier de prêts à 49 pays africains, pour une valeur de 152 milliards de dollars. À elle seule, l’Angola a reçu 43 milliards de dollars dont une partie gagée sur le pétrole. Depuis, Luanda aurait remboursé environ 16 milliards de dollars.
Ce qui rend les calculs plus difficiles, c’est aussi le fait que les chiffres annoncés ne sont pas toujours suivis d’effets. Ainsi, en 2017, la Chine claironne vouloir prêter au Nigeria 5,3 milliards de dollars mais seuls 2,5 milliards ont été réellement déboursés, selon la Cari.
L’opacité chinoise concerne aussi le fonctionnement des institutions prêteuses. Si l’Eximbank chinoise détient la majorité des créances, de nombreux prêts sont effectués par d’autres organismes, comme la Banque chinoise de développement ou encore de grandes sociétés de construction ou de travaux publics, des dizaines d’acteurs qui rendent difficile la compilation des chiffres.
Le même flou entoure parfois les conditions auxquelles l’argent est prêté. Certains dirigeants se satisfont de cette opacité, comme au Congo Brazzaville qui a longtemps caché au FMI le montant de sa dette chinoise. Il a fallu que l'institution internationale exige de Pékin un accord sur la restructuration de cette créance - qui pesait près de 40% de la dette globale du pays - pour donner son aval à un programme d’assistance à Brazzaville, alors en quasi-banqueroute.
L’une des difficultés avec les emprunts auprès de la Chine, c’est qu’ils mélangent parfois des investissements directs et des prêts concessionnels, comme le relevait, en 2015, l’économiste Sanou Mbaye, dans les colonnes du Monde diplomatique. Il est dès lors plus difficile de savoir ce qui relève de la dette et de l’aide. Globalement, la plupart des crédits accordés par Pékin sont des prêts concessionnels à taux avantageux mais les sociétés chinoises qui sont, elles aussi, créancières ont tendance à pratiquer des taux nettement plus élevés, associés à des délais de remboursement plus courts.
La mauvaise pratique des prêts gagés
La question qui agite les esprits concerne les prêts gagés, c’est-à-dire les remboursements en nature, lorsque l’emprunteur est jugé peu solvable. Un tiers des prêts chinois sont garantis, c’est-à-dire gagés sur des ressources ou des infrastructures.
Les Chinois n’ont pas le monopole de cette pratique, habituelle pour certaines compagnies pétrolières occidentales. Mais il a été souvent fait, à Pékin, le reproche « d’institutionnaliser » cette tendance. Ainsi, aujourd’hui, 63% du pétrole extrait en Angola sert à rembourser les prêts chinois.
L’abus de prêts gagés fait parfois grincer des dents les institutions financières internationales, comme ce fût le cas en République démocratique du Congo (RDC) en 2007. À l’époque, la Chine avait accordé pour 8,8 milliards de dollars de prêts à Kinshasa, en échange de l’exploitation de mines de cuivre et de cobalt ainsi que de la construction d’infrastructures de base. Ce troc avait fait réagir le FMI qui en dénonçait l’opacité.
Si l’appétit chinois pour les matières premières n’est plus à démontrer, Pékin n’est pas forcément le prédateur que certains de ses concurrents dépeignent. Ses prêts favorisent aussi le développement d’infrastructures qui justement permettent aux États d’exploiter leurs ressources. Ainsi, la Cari a calculé que 40% des prêts accordés par la Chine a servi à payer la construction d’unités de production et de distribution d’électricité, et 30% à des infrastructures de transport (des routes, des ports et des trains).
Il reste qu’aujourd’hui, alors que le niveau moyen d’endettement des pays africains a doublé en dix ans pour remonter à 60 % du PIB, huit pays africains sont surendettés et une dizaine d’autres pourraient se retrouver rapidement dans cette situation, d’après le Fonds monétaire international.
Des prêts en baisse
Désormais Pékin se montre plus prudent avec certains de ses partenaires. La Cari affirme d’ailleurs que les prêts chinois ont même commencé à diminuer, à partir de 2013.
Pékin deviendrait aussi plus regardant sur la qualité des projets et leur solvabilité. Le rapprochement avec le Club de Paris, qui regroupe les créanciers publics des États africains et où la Chine à désormais une place d’observateur, participe à ce mouvement.
Si le géant chinois n’en est pas encore à rejoindre les standards occidentaux en matière de prêts, il commence cependant à s’en approcher. Il est d’ailleurs à parier que la pandémie de Covid-19 et la crise économique mondiale qui en découle pourraient renforcer cette tendance.
AIR SENEGAL ENREGISTRE DES PERTES DE 20 MILLIARDS DU CHIFFRE D’AFFAIRES
La pandémie du covid-19 a eu des effets négatifs sur le secteur des transports aériens au Sénégal. Air Sénégal, aura perdu sur les trois mois 20 milliards de chiffre d’affaires.
Le Ministre du Tourisme et des transports aériens Alioune Sarr, a présidé avant-hier, mardi 5 mai une réunion par vidéoconférence, avec les acteurs de la plateforme aéroportuaire pour échanger sur le plan de résilience et de relance du secteur des transports aériens. Au cours de cette rencontre, il a annoncé que la compagnie nationale Air Sénégal, aurait perdu sur les trois mois, 20 milliards de chiffre d’affaires. Aussi, le ministre ajoute que LAS (Limak-Aibd-Summa) qui fait l’exploitation de l’aéroport aura perdu 6 milliards.
La pandémie du covid-19 a eu des effets négatifs sur le secteur des transports aériens au Sénégal. Air Sénégal, aura perdu sur les trois mois 20 milliards de chiffre d’affaires. L’annonce a été faite par le Ministre du tourisme et des transports aériens Alioune Sarr qui a tenu avant-hier, mardi 5 mai une réunion par vidéoconférence avec l’ensemble des acteurs de la plateforme aéroportuaire pour échanger sur le plan de la résilience et de la relance du secteur des transports aériens. «Air Sénégal, aura perdu sur les trois mois 20 milliards de chiffre d’affaires. Une compagnie comme LAS ((Limak-Aibd- Summa) qui fait l’exploitation de l’aéroport aura perdu 6 milliards.
Les entreprises de la plateforme aéroportuaire vivent avec les redevances aéroportuaires. Quand un avion atterrit, il paye des redevances de sureté, des redevances de balisage etc. Donc, quand il y a plus d’avions, il y a plus de recettes. C’est 1,3 million de passagers perdus, ce qui va nous coûter cher», indique-t-il.
Selon le ministre la relance des transports aériens passe nécessairement par la promotion de l’aérien intérieur. C’est pour cette raison, dit-il que l’État du Sénégal, qui a lancé les travaux de l’aéroport de Saint-Louis, Ourossogui (Matam), pour 40 milliards de francs Cfa et la construction de 8 autres aéroports régionaux. «Il nous faut banaliser le transport aérien. Cela passera par la promotion de la compagnie nationale auprès de ces aéroports régionaux.
La construction du hub, c’est donc la connectivité intérieure renforcée mais aussi la connectivité internationale du Sénégal et c’est ça qui permettra justement de rendre accessible le transport aérien à toutes les Sénégalaises et à tous les Sénégalais », a laissé entendre Alioune Sarr.
Par Abdoulaye THIAM
M. DIENG, VOUS AUSSI…
Alors que les acteurs des médias s’attendaient à ce qu’il décline les critères d’attribution de cette aide et surtout, publie la liste des ayants droit et les montants reçus, Ousseynou Dieng s’efforce de jeter l’anathème sur la presse privée du Sénégal
Le Directeur de la communication du ministère de la Culture et de la Communication est sorti de sa réserve pour s’expliquer sur la polémique née de la manière partisane dont l’aide à la presse que le Chef de l’Etat a fait passer du simple (700 millions) au double (1,400 milliard) pour cause de l’impact négatif des effets du Covid-19 sur les entreprises de presse, a été distribuée.
Alors que les acteurs des médias s’attendaient à ce qu’il décline les critères d’attribution de cette aide et surtout, publie la liste des ayants droit et les montants reçus, pour rester sur la volonté de transparence, clairement réitérée hier, encore en conseil des ministres, par le Président de la République, à son patron, Ousseynou Dieng s’est prêté à une sorte de baroud d’honneur avec des arguments spécieux dans le seul but de jeter l’anathème sur la presse privée du Sénégal.
Enfonçant des portes ouvertes, il fonde son argumentaire sur la caducité de la loi 96-04 organisant l’aide à la presse. Mais aussi, la prolifération des sites en ligne qui, selon lui, se sont partagés 260 millions en lieu de 120 millions, habituellement. M. Dieng qui en veut visiblement à la presse privée indépendante, ne n’est pas non plus privé de rappeler les nombreuses fois que l’Etat du Sénégal a annulé la dette fiscale des médias et/ou autres redevances qu’elle restait devoir à l’Autorité pour la Régulation des télécommunications et des postes (ARTP).
Pourtant, on n’a aucune souvenance d’une annulation des redevances même si celles-ci ne sont pas honorées. Même le président du Cdeps, Mamadou Ibra Kane en prendra pour son grade. Son pêché : avoir publié un communiqué au nom de ses pairs dénonçant les conditions d’attribution de l’aide alors qu’il serait le premier à venir prendre son chèque.
Encaisser de l’argent qui est dû ne signifie pas approuver l’opacité qui entoure cette affaire. Alors qu’on attendait à plus d’informations sur la répartition de l’aide comme le réclament le Cdeps, la CJRS, l’Appel et le Synpics qu’il cite pourtant comme étant témoins de cette «forfaiture» qui ne dit pas son nom, le directeur de la Communication, convoque également le développement exponentiel des radios communautaires qui ont vu leur part passer de 125 à 280 millions.
Bien qu’il soutienne, lui-même, que la concentration de différents supports au sein d’un seul groupe est bannie (par la loi), il ne s’est pourtant pas gêné d’affirmer que les grands groupes de presse qui, selon lui, sont au nombre de sept, ont vu leur part doublée voire triplée, passant de 112 à 225 millions. A moins que sa langue ait fourché, les «7 majeurs» devraient empocher au total, 1,575 milliard.
En revanche, s’ils se partagent les 225 millions annoncés, alors chaque groupe devrait percevoir un peu plus de 32 millions. Ce qui est loin d’être le cas en vérité. Ce qui apporte ainsi de l’eau au moulin à ceux qui contestent l’aide qui leur a été attribuée à l’image de Bougane Guèye Dani qui a craché sur 30 millions, nonobstant ses différents supports (journal, radio, télévision, site internet…)
Last but not least, une partie de l’argent (combien ?) est destinée au Cesti parce que soutient M. Dieng, il y a «trop dérives» dans les médias particulièrement la presse en ligne. Par conséquent, il serait nécessaire de former davantage les journalistes.
Sur la liste des ayants droit, il cite aussi l’agence de presse sénégalaise en se rappelant de son rôle hautement important de pourvoyeuse de dépêches aux journaux. Pourtant, cette agence est en train de mourir de sa belle mort à cause d’une absence de politique de restructuration. Quant au Soleil, sa part se justifierait par le «travail extraordinaire» qui est abattu.
En gros, 225 millions ont été attribués à 7 grands groupes, 280 millions aux radios communautaires et 260 millions à la presse en ligne. Ce qui fait un total de 765 millions sur une enveloppe de 1,400 milliard. Quelle est la destination des 435 millions restants ?
59 NOUVEAUX CAS ET 69 GUÉRISONS RECENSÉS JEUDI
Le ministère sénégalais de la Santé a dénombré jeudi 59 nouvelles contaminations au nouveau coronavirus et 69 guérisons.
Dakar, 7 mai (APS) – Le ministère sénégalais de la Santé a dénombré jeudi 59 nouvelles contaminations au nouveau coronavirus et 69 guérisons.
Ces nouvelles infections ont été détectées à partir de tests virologiques réalisés sur des échantillons prélevés sur 1 492 individus, soit un taux de positivité de 5, 74 %, a notamment expliqué la Directrice générale de la santé, le docteur, Marie-Khemesse Ngom Ndiaye.
Faisant le point quotidien de la situation de l’épidémie au Sénégal, la directrice générale la santé a fait savoir que les 51 parmi les contaminés recensés jeudi étaient suivis par les autorités sanitaires alors que les 8 autres étaient issus de la transmission communautaire.
Au Sénégal on évoque une transmission communautaire lors que la source de la contamination d’une personne demeure inconnue.
Les cas communautaires recensés ce jeudi proviennent des localités de Pikine, Parcelles Assainies, Grand Yoff, Maristes, Rufisque, Yeumbeul, dans la région de Dakar, et Touba dans le centre du pays, selon la directrice générale de la Santé.
Dans le même temps, un chiffre record de 69 guérisons a été rendu public par les autorités sanitaires, tandis que six patients dans un état grave sont pris en charge dans les services de réanimation de l’hôpital Fann et de l’hôpital Principal à Dakar, a indiqué Mme Ndiaye.
Le pays a un peu plus tôt enregistré un nouveau décès lié au Covid-19, un treizième depuis le 2 mars, date d’apparition de la maladie au Sénégal.
Il s’agit d’un homme âgé de 94 ans, habitant à Thiès et décédé mardi à 19 heures, à son domicile. Le test réalisé post mortem est revenu positif mercredi.
A la date du 7 mai 2020, le Sénégal compte 1 492 cas confirmés de Covid-19, dont 562 guéris et treize décès.
En tout, 916 patients sont actuellement sous traitement dans les établissements de santé chargés de la prise en charge médicale des personnes infectées par le Covid-19.
Marie Khemesse Ngom Ndiaye a réitéré l’appel fait aux populations par les autorités sanitaires de veiller au respect des mesures de prévention collective et individuelle de la maladie à coronavirus.
Elle a par ailleurs indiqué que la prise en charge extrahospitalière concerne toute personne testée positive, âgée de moins 50 ans, ne souffrant d’aucune maladie chronique et ne présentant aucun signe de la maladie à Coronavirus.
"IL Y A UNE SORTE DE PILOTAGE À VUE"
Abdoulaye Wilane a beau faire partie de la majorité. Mais lorsqu’il s’agit de défendre sa commune, le maire socialiste ne porte pas de gants, ni de masque pour tirer sur le gouvernement dans le cadre de la gestion de la pandémie du Covid-19
Abdoulaye Wilane a beau faire partie de la majorité. Mais lorsqu’il s’agit de défendre sa commune, le maire socialiste ne porte pas de gants, ni de masque pour tirer sur le gouvernement dans le cadre de la gestion de la pandémie du Covid-19. Confiné dans sa commune, le député-maire de Kaffrine fustige le mépris des autorités à l’endroit de cette localité. Wilane suggère le confinement des 3 régions non encore touchées par le coronavirus.
Quelle est la stratégie de riposte que vous avez mise en place à Kaffrine, une des 3 régions épargnées du Covid-19 ?
Il n’y a pas de stratégie particulière ou spéciale. Notre stratégie fait partie intégrante de celle mise en branle au niveau national par le gouvernement sur la base des conseils, recommandations et prescriptions des médecins, professeurs d’université et autres spécialistes. La région de Kaffrine a 13 collectivités territoriales qui sont frontalières à la Gambie. Nous avons 5 régions qui nous ceinturent. C’est une ceinture de feu. Tous les soirs, les Forces de l’ordre sillonnent nos territoires en parfaite intelligence avec les chefs de village pour arrêter les gens qui violent les interdits en provenant de zones où la pandémie sévit. Ces gens arrêtés sont mis en quarantaine avec surveillance, prélèvement pour test et prise en charge alimentaire. La mairie de Kaffrine a mis à la disposition de ses administrés du gel, du savon, du détergent, des produits de désinfection dans les lieux publics comme les marchés, les quartiers, dans les foyers ou dans les daaras. Mieux, dans tous les postes de santé, nous avons mis à la disposition des usagers des pulvérisateurs. C’est le cas chez les mareyeurs, vendeurs de viande, imams et dans les différentes administrations. Charité bien ordonnée commence par soi-même : en tant que maire, j’ai mis suffisamment de masques à la disposition des agents municipaux, des gants de service dans l’administration comme les collecteurs chargés des marchés. Nous avons appuyés dans ce sens aussi la gendarmerie, la police et l’administration déconcentrée. Ce sont des masques lavables faits par des couturiers sénégalais et kaffrinois.
Est-ce que le centre de prise en charge de Kaffrine de 29 lits, mis en place il y a quelques jours, est équipé ?
Dans le cadre du plan de contingentement, nous avons repéré 2 pistes pouvant être utilisées. La première était un poste de santé que la mairie a réalisé mais qui n’était pas encore fonctionnel. Il y avait uniquement l’eau, l’électricité, etc. Au fur et à mesure qu’on avait quelques cas suspects, on les isolait pour les mettre en quarantaine. Mais avec la vigilance des Forces de l’ordre, le nombre d’interpellés était tellement important que nous avons mis à contribution les réceptifs hôteliers. Le poste de santé a été finalement libéré. La deuxième piste qu’on avait prévue, c’était le centre d’hémodialyse de l’hôpital de Kaffrine qui était en construction et qui est maintenant terminé en termes de phase de réalisation. Là-bas, les besoins indispensables pour qu’il puisse recevoir immédiatement des cas de malade à coronavirus, c’est qu’il faut au minimum 100 millions selon l’avis des experts de la santé. Il faut également un certain nombre de ressources humaines, c’est-à-dire quelques spécialités et des infirmiers pour étoffer l’équipe soignante. A diplôme égal, compétence égale, il faudra privilégier les natifs de notre terroir. Le gouverneur qui préside le Comité régional de gestion des épidémies, le préfet présidant celui départemental avec le maire de la commune et en présence d’autres élus, y avons effectué une visite. Malheureusement jusqu’au moment où je vous parle, le centre de Kaffrine n’est pas répertorié. Je voudrais dire que gouverner, c’est prévoir. Il ne faut pas que le pilotage à vue prévale dans le cadre de la gestion de cette pandémie. Il faudrait, avant que nous soyons dépassés ou surpris, que l’Etat mette à niveau le site de Kaffrine, qui peut recevoir des malades issus de leurs terroirs comme venant d’autres localités du pays. Je salue les efforts admirables du président Macky Sall et interpelle le Comité de suivi du Force Covid-19 pour qu’il n’y ait pas de favoritisme, de négligence ou de méprise. Jusqu’ici, et nous touchons du bois, nous faisons partie des 3 régions qui ne sont pas encore touchées. Cependant, nous sommes impactés à tous points de vue par les conséquences socioéconomiques de la pandémie. Je demande aussi à la Senelec de veiller à ce que la fourniture d’électricité soit stable. Il y a des coupures d’électricité qui font que des bébés qui sont dans les couveuses perdent la vie. Imaginez qu’un malade à coronavirus qui a besoin d’une assistance respiratoire soit confronté à une coupure d’électricité ! La chaleur qui prévaut à Kaffrine fait qu’il faut nécessairement une ventilation dans les centres de santé. Enfin, dans plusieurs collectivités territoriales de Kaffrine, il y a des forages qui sont en panne. Le ministère en charge de l’Eau et de l’assainissement doit agir vite et bien. Toutes ces préoccupations peuvent être prises en compte dans le cadre du Force Covid-19. On ne peut pas demander aux gens de rester chez eux s’ils n’ont pas d’eau à la maison.
Donc, vous estimez que le gouvernement est dans le pilotage à vue dans le cadre de la gestion de cette crise ?
Ecoutez, l’obligation, le devoir, l’impératif de solidarité et de mobilisation nationale contre l’ennemi commun empêchent de mettre le doigt sur ce qui ne marche pas. Mais dans la situation actuelle, après avoir entendu les requêtes des médecins et spécialistes, c’est être criminel que de taire les manquements. Qu’on le veuille ou pas, il y a une gestion au cas par cas, une sorte de pilotage à vue dans la gestion de cette crise. C’est une perception largement répandue dans le pays. Je sais que les médecins et autres spécialistes sont impliqués dans cette lutte. Ils sont scrupuleux, consciencieux mais parfois vous percevez des non-dits dans leurs propos. Je lis à travers les lignes de leurs paroles publiques des difficultés ou des désaccords. Il faut y mettre un terme et travailler comme un orchestre. Ainsi, il y aura harmonie, célérité et efficience. De Thiès, on nous envoie des talibés qui sont originaires de Kaffrine. Pourtant, des talibés de Kaffrine provenant d’autres régions, sont laissés en rade et ne sont pas traités comme les talibés qui vivent à Dakar, vadrouillent à Rufisque ou pullulent à Thiès. Je pense que la meilleure stratégie pour protéger les régions qui ne sont pas encore infectées, c’est de les confiner. Il faudra alors une stratégie qui va laisser la possibilité aux transporteurs de vivres de pouvoir entrer mais avec un système de check-point qui fait qu’à l’entrée de chaque ville, le transporteur est aspergé de produits de désinfection. On doit mettre des check-points pour que personne ne quitte Touba pour venir et que personne ne quitte Kaffrine pour sortir. Si on confine ces 3 régions au bout de 14 jours, s’il y a des cas asymptomatiques ou communautaires jusqu’ici pas connus, cela se manifestera par des maladies ou des signes qui vont se révéler. Il faut aussi, à défaut de faire des dépistages massifs, le faire au niveau des 3 régions pas encore touchées. C’est possible. Qu’on ne me parle pas de moyens ! Bien sûr, s’il n’y avait pas de problème de moyens, on ne demanderait pas 100 millions pour équiper le site de Kaffrine. L’enjeu de la lutte, et au vu du respect des mesures édictées dans les sites comme Kaffrine, fait que nous méritons d’être appuyés fortement. Mieux vaut prévenir que guérir.
Est-ce que vous parvenez à payer les salaires avec la baisse des recettes municipales ?
Pas effectivement. Ce que je sais, c’est que le président de la République est suffisamment outillé pour prendre les bonnes mesures. Je suis convaincu qu’il a, sur le principe et dans l’esprit, bien fait de prendre une ordonnance en ce sens. Jusqu’à plus amples informations, vulgarisation de l’ordonnance, les maires sont suspendus à sa disponibilité. En tout état de cause, je ne crois pas un seul instant que le Président va laisser faire des actes qui tranchent avec l’Etat de droit, la bonne gouvernance, la traçabilité et l’imputabilité.
Quelles sont les conséquences de la pandémie sur la commune de Kaffrine ?
Les collectivités territoriales rurales qui ne vivaient que des loumas, n’ont plus de recettes. Les communes qui avaient des marchés, avec la réduction du temps de travail, voient leurs revenus baisser. A Kaffrine, le Conseil municipal a décidé d’un réaménagement de notre budget pour que nous puissions surseoir à toute dépense telle que les subventions aux Asc, les coupes, récompenses et prix, les fêtes et réceptions publiques, l’utilisation de certaines dotations en carburant et autres dépenses. On doit transformer cela en ressources pour participer à la lutte contre le Covid-19.
Est-ce que la commune de Kaffrine a reçu l’aide alimentaire promise par l’Etat du Sénégal ?
Il ne faut pas que les gens confondent vitesse et précipitation. Aujourd’hui, ce dont il est question, c’est tous de continuer à nous battre contre ce virus. On doit bloquer sa progression. Puisque le chef de l’Etat a compris que les populations ont besoin de soudure, il a mis un dispositif pour cela. Nous avons reçu à Kaffrine une partie du tonnage de riz et il reste les autres parties annoncées. Nous ne pouvons pas distribuer sans que le package ne soit complet. Nous mettrons à profit ce temps d’indisponibilité du restant pour sensibiliser et mettre à niveau les ayants droit. Les bénéficiaires seront au nombre de 3 119 dans la commune de Kaffrine seulement qui contient par ailleurs plus de 8 500 ménages. Il y a un gap énorme et incommensurable. Sans démagogie ni catastrophisme, je dis que les victimes des dégâts collatéraux du Covid-19 dépasse le champ strict des familles démunies, des personnes vivant avec un handicap ou de ceux qui sont éligibles au Rnu. Dans une région comme Kaffrine qui fait partie des régions les plus pauvres, il n’est pas facile pour un homme politique d’y rester 24h sur 24 à cause des sollicitations qui pèsent. Mais nous restons et partageons ce que nous avons, courageusement et dignement.
Que pensez-vous de la polémique sur l’aide alimentaire qui a sapé l’élan unitaire des forces vives autour du président de la République ?
Il ne faut pas qu’on se trompe d’objectifs et de priorités. Sachant son rôle, le président a fait ce qu’il devait faire en recevant tout le monde. Il ne sert à rien de s’époumoner dans la presse ou de se vilipender. Une fois que nous sommes d’accord sur l’orientation, sur les conditions qui doivent être réunis pour «capaciter» et habiliter le Président, continuons à faire preuve de disponibilité républicaine, de loyauté et de conscience citoyenne pour vaincre le Covid-19.
Une reprise des cours à l’école est-elle possible le 2 juin prochain ?
Je fais confiance aux spécialistes, aux académies, aux professeurs… Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Je souhaite que cela soit bien étudié, planifié parce qu’il ne faut pas bâcler les choses.
par Philippe Nelson Ndiaye
LA CRÉATIVITÉ ET L'INNOVATION SCIENTIFIQUE FRAPPENT A NOS PORTES
Le Covid-19 aura permis la valorisation des talents africains et le sentiment de patriotisme comme stratégie de survie - Nous devons faire les choses par nous-même et au-delà protéger notre économie
En Afrique-subsaharienne, au Sénégal en particulier, la science est souvent restée marginalisée par la communauté scientifique internationale moderne, le terme « pays non industrialisés » n'est pas anodin en ce sens.
En effet, le progrès scientifique et technologique n'a juste été jusque-là qu'une consommation du produit d'ailleurs. Le continent a toujours nourri un espoir de développement futur fondé sur le partenariat avec les pays développés. Cette réalité modélisée par plusieurs concepts contemporains tels que l’aide au développement, l'annulation de la dette, les accords de partenariat peut être une illusion ou un cercle vicieux plongeant nos pays dans un perpétuel recommencement.
Aujourd'hui depuis maintenant plus de 2 mois que le premier cas testé positif au covid19 a été signalé au Sénégal, dans un contexte où les pays développés, partenaires commerciaux ont limité leurs exportations vers le Sénégal, le gouvernement et la population n'ont eu d'autre choix que de reprendre le destin du pays en main. Dans cette situation de crise sanitaire mondiale chaque pays se replie sur soi et tente de trouver des solutions propres à sa survie, c'est ce qu'a compris les pays exportateurs en choisissant de stocker leurs produits alimentaires, pharmaceutiques, etc.
La guerre menée contre l'ennemi invisible aura le privilège au moins d'avoir réveillé ou augmenté l'esprit de créativité qui siestait en nous. En effet, en période de crise, l'ingéniosité humaine a toujours brillé, la révolution industrielle des pays occidentaux dans les années 1840 s'était considérablement accélérée durant l'entre guerre (1914-1945) et elle s'est poursuivie.
On pourrait facilement observer que les catastrophes ont toujours participé à attiser l'intellect humain, les inventions avaient facilité l'autonomie de plusieurs pays par la recherche de solutions propres aux difficultés du quotidien.
Serait-il l'occasion pour les pays africains de se libérer des diverses dépendances économiques et d'investir sur l'expertise locale ?
De nos jours avec la situation qui sévit dans le monde, le Sénégal a su saisir sa chance, et comme un déclic, les universitaires se sont approprié le combat. En effet, avant de parler des inventions technologiques, il faut noter que dès le début de la crise les universitaires ont créé des groupes de travail par champs de compétence. Selon l'économiste et écrivain Felwine Sarr, un groupe a été monté en économie afin d’anticiper l’impact au niveau des transports, du tourisme, du commerce, de la culture et du secteur informel très exposé en ce moment. Des réflexions à des mesures qui pourraient aider l’État à garantir aux individus des revenus plus durables et stables ont été initiées, allant plus loin, on serait tenté de dire que c’est une aubaine pour nos économistes d’appliquer un modèle économique intrinsèque indépendant, basé par exemple sur les concepts de microfinances. Cette synergie s’est aussi produite dans le domaine du droit, de la gestion, de la science et de la médecine, et même chez les activistes ou chez les leaders communautaires. C’est une excellente démonstration de l’impact que la société civile peut avoir.
Revenant ainsi dans le domaine de la science et des inventions, on assiste dorénavant à une renaissance du génie africain. Allant du respirateur artificiel et du Dr Car produits par des professeurs et des étudiants de l'université polytechnique de Thiès au lavabo mobile et gels hydro-alcooliques (UCAD), nos scientifiques ont relevé les défis.
Des initiateurs particuliers se sont distingués sur des ébauches de confection de masques et autres équipements de protection. Ils ont participé de ce fait à donner un certain souffle d'autonomie au pays.
Ces inventions et innovations sont attendues aussi dans les domaines de l'agriculture, de l'industrie, de la pharmacie et de la médecine, etc.
Le Covid19 aura permis la valorisation des talents africains et le sentiment de patriotisme comme stratégie de survie, enfin les autorités africaines en général et du Sénégal en particulier à travers ces exemples nombreux devraient s’atteler à la promotion et à l’encouragement des initiatives et des expertises locales. Car enfin on commence à comprendre que nous devons faire les choses par nous-même et au-delà protéger notre économie.
L’UGB S’ENGAGE DANS LA PRODUCTION DE GELS HYDRO-ALCOOLIQUES
De plus, l’institut polytechnique de Saint-Louis (IPSL) a mis en branle son imprimante 3D ultramaker, pour "contribuer à la production de visières plastiques (PLA) destinées au personnel médical
L’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, par le biais de son UFR des Sciences appliquées et Technologies, s’est mise à produire du gel hydro-alcoolique pour participer à la lutte contre le Covid-19, a révélé, mercredi, sa directrice de la communication et du marketing, Khady Niang Diop.
Les étudiants et les enseignants de cette UFR sont en train de produire une "importante quantité" de gel hydro-alcoolique, a-t-elle indiqué à l’APS. Elle a expliqué que cette initiative "entre dans le cadre de la politique de service à la communauté de l’UGB".
Le recteur de cette université, Pr Ousmane Thiaré, a visité mercredi le laboratoire de production de l’UFR des Sciences Appliquées et Technologies. Par ce déplacement, il dit vouloir encourager les étudiants et les enseignants "engagés volontairement dans cette fabrication de gel hydro-alcoolique".
La responsable de la communication de l’UGB a précisé que ces produits hydro-alcooliques seront mis à la disposition de la région médicale de Saint-Louis mais aussi aux populations de la région. L’objectif est de "contribuer efficacement à la lutte contre la pandémie", a-t-elle ajouté.
Selon elle, le Dr Babacar Ly, chef de la section physique appliquée de l’UFR des Sciences appliquées et Technologies a promis qu’à terme, "1200 litres de gel seront produits".
De plus, l’institut polytechnique de Saint-Louis (IPSL) a mis en branle son imprimante 3D ultramaker, pour "contribuer à la production de visières plastiques (PLA) destinées au personnel médical de la ville", a dit Mme Diop.
"Plus d’une cinquantaine de supports ont été déjà réalisés par l’équipe dirigée par le Dr Dame Diongue, directeur-adjoint de l’IPSL", a-t-elle signalé.
Toutefois, elle indique que la confection est actuellement retardée par une pénurie de consommables, à cause de la forte demande à l’échelle mondiale, ainsi que par l’insuffisance des ressources financières. Elle souligne que l’IPSL souhaite "l’accompagnement des partenaires afin d’accroître la production".
A MBALLING, DES TRANSFORMATRICES SOLLICITENT DES FINANCEMENTS POUR SORTIR LA TÊTE DE L’EAU
Les transformatrices de poisson regroupées au sein des groupements d’intérêt économique (GIE) de Mballing (Mbour) ont appelé à la mise en place de financements, en vue de les aider à mieux faire face aux répercussions liées à la pandémie de COVID-19.
Mballing (Mbour), 7 mai (APS) – Les transformatrices de poisson regroupées au sein des groupements d’intérêt économique (GIE) de Mballing (Mbour) ont appelé à la mise en place de financements, en vue de les aider à mieux faire face aux répercussions liées à la pandémie de COVID-19.
Par la voix de leur porte-parole, Maguette Diène, elles se disent "inquiètes, parce que surprises par l’apparition (...) du coronavirus qui a mis à genoux toutes’’ leurs activités.
"C’est pourquoi nous sollicitons du président Macky Sall la mise en place d’un mécanisme de financement, qui pourrait être un plan de résilience économique et sociale’’, a lancé Mme Diène.
S’exprimant lors d’un point de presse organisé sur le site de transformation de Mballing (Mbour, ouest), elle a révélé que les femmes transformatrices ont subi des ‘’pertes énormes’’. Elle affirme qu’elles n’ont pu vendre les produits halieutiques qu’elles avaient transformés et qui, aujourd’hiui, pourrissent entre leurs mains.
‘’Certaines d’entre nous ont même donné à crédit leurs produits à des revendeurs sénégalais et d’autres de la sous-région (...)", a-t-elle ajouté. Elle déclare qu’avec l’arrivée du Covid-19 qui a entraîné la fermeture des frontières, les traformatrices ne savent plus "où donner de la tête’’.
Elles disent beaucoup compter sur les autorités à la tête desquelles le président Macky Sall. Elles souhaitent à cet effet que leurs produits en souffrance depuis plus de deux mois dans les magasins de stockage, soient achetés et mis à la disposition des ménages devant bénéficier de l’aide alimentaire d’urgence.
‘’Nous femmes transformatrices et autres actrices de la pêche souffrons atrocement, alors que les populations ont besoin de nos produits. De grâce, aidez-nous Monsieur le Président à sortir la tête de l’eau’’, a imploré Maguette Diène.
Le président de l’Association pour la promotion et la responsabilisation des acteurs de la pêche artisanale maritime (APRAPAM), Gaoussou Guèye, a déploré ‘’une situation catastrophique’’. Il a pointé les ‘’mauvaises conditions’’ de travail de ces braves femmes et hommes des sites de transformation, surtout dans un contexte de COVID-19.
‘’A l’image de la plupart des sites de transformation, celui de Mballing est confronté à des problèmes d’eau, entre autres, alors que leur travail a besoin d’hygiène. Ici, le poisson est manipulé de manière hors norme’’, s’est indigné M. Guèye.
‘’Dans un passé très récent, on nous parlait de la modernisation des sites, avec la construction d’aires modernes, mais aujourd’hui, il n’en est rien’’, a regretté M. Guèye.
Pour lui, ce qui se passe actuellement au niveau des sites est ‘’déplorable et honteux’’ pour le Sénégal.
L’ÉQUATION DES CAPACITÉS D’ACCUEIL DES MALADES DU COVID-19
Du 25 avril dernier, date de détection du premier cas à aujourd’hui, 77 patients ont été recensés dans cette région du Sud du Sénégal.
Sédhiou, 7 mai (APS) - Le préfet de Sédhiou, Ibrahima Fall, a déclaré que sa circonscription souffre d’une insuffisance de ses capacités d’accueil pour les personnes atteintes du Covid-19.
Le chef de l’exécutif départemental, qui tenait un point de presse, a fait un tour d’horizon de la situation qui prévaut actuellement dans le département de Sédhiou en rapport avec la maladie à coronavirus.
Du 25 avril dernier, date de détection du premier cas à aujourd’hui, 77 patients ont été recensés dans cette région du Sud du Sénégal.
Parmi les nouveaux cas recensés mercredi figurent un homme arrivé à Touba-Couta en provenance du Mali, il y a de cela cinq jours.
En dépit de la mobilisation et de la vigilance des forces de sécurité, cet homme a réussi à regagner ce village situé dans la commune Diannha Ba, dans le département de Sédhiou.
La prise en charge des familles mises en quarantaine à Manconoba est assurée grâce à l’aide du comité départemental, à travers un appui en vivres, a indiqué le préfet.
Il a expliqué que tout le village et ses environs ont été dotés de masques pour empêcher la propagation du virus.
Après la sortie de ses habitants dénonçant leur stigmatisation après qu’un habitant de la localité a été testé positif, Manconoba et les villages qui l’entourent sont aujourd’hui approvisionnés en glaces et en poissons par un véhicule du service de l’action sociale.