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31 juillet 2025
par Siré Sy
DE L’EXFILTRATION DES ÉTUDIANTS SÉNÉGALAIS DE WUHAN
Ce papier-éclairage a pour ambition, de nous expliquer techniquement (du point de vue de la Logistique), comment il est presque impossible à l’heure actuelle de la situation à Wuhan, d’exfiltrer nos frères restés bloqués à Wuhan et non pas abandonné.
Si l’angoisse des parents des étudiants bloqués à Wuhan et la préoccupation du Peuple sénégalais resté au Sénégal et établi dans la diaspora, est compréhensible en de pareil moment où le coronavirus reste très contagieuse et très mortel (déjà 250 morts et plus de 10.000 patients contaminés), ce papier-éclairage a pour ambition, de nous expliquer techniquement (du point de vue de la Logistique), comment il est presque impossible à l’heure actuelle de la situation à Wuhan et en Chine, d’exfiltrer nos frères restés bloqués à Wuhan et non pas abandonné par l’Etat du Sénégal. A l’heure actuelle (le 09/02/2020), il est impossible d’exfiltrer ni personne, ni aucun patient contaminé, en dehors de Wuhan et de la Chine et le Gouvernement chinois, en concert avec l’OMS, ont décidé de confiner tous les malades au coronavirus, dans deux hôpitaux (Wuhan Coronavirus Hospital), spécialement construits à cet effet, en 10 jours, dans la banlieue de Wuhan, capitale de la province de Hubei). Le premier bâtiment de 25.000 m² - appelé «Hôpital du Dieu de feu», a été ouvert depuis lundi 3 février à Wuhan, le second hôpital sur 30.000 m², a été ouvert depuis le mercredi 5 février dernier.
Ce n’est pas une question d’argent, mais un problème d’avion à réaménager
De Wuhan, c’est seulement à bord d’un avion qu’une exfiltration de personne, était encore possible, il y a quelques semaines auparavant. Ensuite, il fallait, pour l’occasion et en espèce, transformer l’intérieur de l’avion, pour en faire un avion médicalisé avec un dispositif préventif de type médicalisation épidémiologique (un hélicoptère ne serait pas adapté en ce genre d’opération. Tout au plus, un hélicoptère évacue des patients avec des soins palliatifs et curatifs à bord, le temps de regagner l’hôpital). Avec le Coronavirus, nous sommes dans le registre des maladies virales (virus) extrêmement contagieuses (rapidité du virus à infecter le porteur à un autre sujet sain). Avec le Professeurs Souleymane Mboup, Président de l’Institut de Recherche en Santé, de Surveillance Epidémiologique et de Formations (IRSSEF) et le Professeur Daouda Ndiaye, Chef du Département de Parasitologie-Mycologie à Université Cheikh Anta Diop de Dakar, tout a été planifié et tout était fin prêt sous le lead de ces deux sommités mondiales, sur le plan de l’évacuation et de la prise en charge des étudiants bloqués à Wuhan, mais il fallait trouver un avion, pour la cause. Ce que le Sénégal n’a pu trouvé au moment opportun. AIr Sénégal, notre compagnie nationale, ne dispose que de 2 avions (ATR 72-600) dans sa flotte et encore, ses deux avions sont toujours en option, c’est-à-dire que le Sénégal continue à payer des traites jusqu’à termes, afin que ses deux avions lui appartiennent définitivement et c’est en ce moment seulement, que des transformations à l’intérieur de l’avion, pourraient être possibles. Même sur le marché privé mondial de l’aviation civile, aucune société de location d’avions, n’a voulu loué un avion de sa flotte, pour qu’il aille à Wuhan. Aucun opérateur privé dans le monde si feutré de l’avion civile privé, n’a voulu prendre le risque ;
‘’Sacrifier’’ un avion dans sa flotte
Il fallait donc une décision de souveraineté nationale, ‘’en sacrifiant’’ dans sa flotte nationale, un avion, réaménagé et isolé en l’espèce, pour aller exfiltrer ses citoyens. Et regardons bien, les pays qui ont réussi, en son temps, dans les délais impartis, à exfiltrer leurs citoyens: ce sont (entre autres et en ce qui nous concerne, l’Afrique), le Maroc qui dispose de 61 avions dans sa flotte, l’Algérie qui dispose de 56 avions dans sa flotte, de la Tunisie qui dispose de 29 avions dans sa flotte, de l’Ethiopie qui dispose de 96 avions avec 8 avions Cargo et … de la France qui dispose de 295 avions dans sa flotte. Sur le plan de la connaissance médicale et de la prise en charge des maladies épidémiologiques, il n y a pas de meilleur au monde que les médecins et le personnel de Soins sénégalais. Le point faible du Sénégal, ce sont les infrastructures (plateau médical et l’écosystème de Santé). Quand le Président Macky Sall disait que les difficultés logistiques font que le Sénégal ne peut pas exfiltrer ses enfants, à son corps défendant et au coeur meurtri du Peuple, ce n’était pas un problème d’argent, ni un problème de médecins, mais simplement un problème d’avion adapté parce que devant être réaménagé de fond en comble.
Pour une Diplomatie et des Diplomates pro-actives
S’il y a une réflexion que nous souhaitons soulever par ailleurs, c’est d’inviter notre diplomatie et nos diplomates, à être plus pro-actifs. On aurait pu se la jouer à la solidarité africaine, car ni le Maroc qui est un pays plus que frère, ni l’Algérie, ni l’Ethiopie et ni la Tunisie, qui sont des pays amis et des Républiques sœurs, n’auraient lésiner sur les moyens et la logistique, si la demande leur aurait été faite à son temps. Si Sa Majesté le Roi Mohamed VI était au courant, si le Président Abdelmadjid Tebboune de l’Algérie, le Président Kais Saied de la Tunisie, si la Présidente Sahle-Work Zewde de l’Ethiopie, avaient été au courant de cette situation, à temps, tous les sénégalais et sub-africains, seraient exfiltrés à Wuhan. Aux étudiants sénégalais et autres frères africains du continent encore en Wuhan et en Chine, nos prières et nos cœurs vous accompagnent en ce moment de haute pénibilité. Mais l’Afrique, a confiance à la médecine moderne chinoise et à la République Populaire de Chine, dont nous rappelons ici, les Chinois furent le premier contact extérieur entre l’Afrique et le reste du monde. L’Afrique, continent du Rythme. La Chine, continent du Signe. La Chine et l’Afrique, se complètent harmonieusement. A toutes les victimes du 2019 nCov (Coronavirus), le Think Tank Africa WorldWide, prie pour le repos de leurs âmes. A toutes les personnes infectées, nos vœux de prompte guérison. A nos frères sénégalais, de garder le moral et de suivre à la lettre, les consignes des autorités chinoises. All be gonna right. In ch’Allah.
Sans doute, son dossier judiciaire hante le sommeil du maquisard en chef. Car, il s’impose inéluctablement la révision, oui, révision du procès Karim Wade qui va certainement défrayer la chronique au Sénégal.
Sans doute, son dossier judiciaire hante le sommeil du maquisard en chef. Car, il s’impose inéluctablement la révision, oui, révision du procès Karim Wade qui va certainement défrayer la chronique au Sénégal. Depuis le début du feuilleton politico-judiciaire jusqu’au moment où on parle, l’état du Sénégal a eu du mal à convaincre l’opinion nationale et internationale. Macky avoue sa peur bleue à l’endroit de Karim Wade, son empêcheur de tourner en rond.
Pourquoi? De quoi Macky a-t-il peur?
Le procès de l’ancien ministre du pouvoir sortant de 2012, celui où le Pr Macky Sall nouvellement élu a créé une véritable cacophonie au plus haut sommet de l’état du Sénégal. Des organisations des droits de l’homme ont eu à dénoncer cette juridiction d’exception aux ordres exclusifs de Macky Sall, élu en mars 2012 : la Raddho, Amnesty Internationale, etc. ont toutes, unanimement, déploré la démarche de cette Cour, la Crei, remise sur pied par Macky Sall. Ce dernier, à peine élu, a mis en place un dispositif judiciaire et politique dit « traque des biens mal acquis » par le biais d’une Cour d’exception : la Cour de répression de l’enrichissement illicite, violant le droit et les Conventions internationales. Cette cour fut créée et dissoute par Abdou Diouf, en son temps.
Son successeur Wade ne l’a jamais utilisée donc. Macky l’a réactivée à la stupéfaction générale. Cette cour a reçu l’instruction d’engager des poursuites contre vingt-cinq (25) personnes dont les noms figuraient sur une liste officielle que le Procureur, d’alors, près de cette Cour, avait égratigné devant la presse nationale et internationale au cours d’une conférence de presse aux allures d’une grande messe ou kermesse en pleine rue.
Sur cette liste de 25 anciens dirigeants ou membres du gouvernement du pouvoir précédent, seules trois (3) personnes ont fait l’objet de poursuites judiciaires. Parmi ces derniers, seul Karim Wade a été arrêté. Karim Wade est le fils de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade. Et, pour cette raison, certains ont parlé de ‘’délit de fils de Président de la République
’’. En vérité, Karim a été victime de sa popularité qui en fait un challenger sérieux de Macky Sall aux prochaines échéances électorales. Pour cette raison, Macky Sall qui ne se souciait que de sa réélection en 2019, a donc décidé d’éliminer Karim de la course à tout prix, notamment en le faisant condamner par son tribunal politique à une peine privative des droits civiques.
Pourtant, Monsieur Karim Wade a fait l’objet de plusieurs enquêtes et vérifications par l’Inspection générale d’état (Ige) et de la Cour des Comptes qui sont les corps de contrôle assermentés et agissant sous l’autorité directe du Président de la République et aucun de leurs rapports ne remet en cause la gestion de Monsieur Karim Wade dans le cadre de ses fonctions ministérielles. Il a été blanchi de toute mal gouvernance par les rapports d’audits. Il est important de préciser l’objet des poursuites contre Karim Wade. Il ne s’agissait pas de détournement de deniers publics.
Le délit spécial qui est créé par le nouveau pouvoir au Sénégal est dit ‘’enrichissement illicite’’ est le fait de posséder, selon la Crei, un patrimoine jugé trop important par rapport aux revenues normales connues du citoyen. Ainsi, dans les faits, le Procureur spécial de la Crei peut déclarer n’importe qui ‘’soupçonné d’enrichissement illicite’’, lancer une enquête de gendarmerie, mettre la personne en état d’arrestation, la jeter en prison et la traduire devant la Cour pour le faire condamner sans appel. Le pire, c’est que cette cour d’exception accuse sans preuve et c’est à l’accusé de prouver son innocence.
Cette pratique du renversement de la charge de la preuve en matière pénale est prohibée dans toutes les démocraties et dénoncée dans tous les traités et conventions internationales sur les droits de l’homme dont l’Etat du Sénégal s’est engagé sans réserve. Ce système qui instaure une bataille à armes inégales entre l’accusation et la défense est un instrument redoutable pour écraser un opposant.
Le Procureur accusa Karim Wade sur la base de ses renseignements et de ses propres enquêtes et lui attribua un patrimoine colossal qui dépassait l’entendement et qui n’appartenait pas à l’ancien ministre mais bien à d’autres personnes, chose que Karim Wade prouva dans la réponse envoyée suite à la mise en demeure.
En effet, la Crei mis au nom de Karim Wade le patrimoine d’autres personnes telles Bibo Bourgi, gérant de la fortune richissime et célèbre famille libanaise établie au Sénégal, Pape Mamadou Pouye, Samba Diassé, hommes d’affaires détenant leurs propres sociétés. Karim Wade a donc été condamné, sans preuve aucune, sur la base de ces accusations ridiculement erronées.
Les accusations à son encontre ont été de près de 700 milliards F Cfa avant de retomber, six mois plus tard, à 117 milliards qui comprennent les 64 milliards du patrimoine de Bibo Bourgi et les 47 milliards d’un compte fantôme créé de toutes pièces, sans aucune trace d’existence, par l’accusation à Singapour !
La condamnation eut lieu sur ces bases mensongères
En fait, le patrimoine réel de Karim Wade est d’environ 2 398 502 198 Francs Cfa, soit 3 656 493,03 euros ainsi composé:
• Du solde créditeur à la banque Julius Baer de Monaco : 1.300.000.000 FCFA soit 1.981.837,22 euros (Président Wade).
• Du solde du compte créditeur à la Sgbs Madeleine : 48 169.323 FCFA soit 73.433,66 euros.
• Du contrat d’assurance Sogelife : 421.461.500 FCFA soit 642.513, 91 euros.
• De l’appartement sis à la Rue de la Faisanderie Paris : 245.871.375 FCFA soit 374.828, 49 euros
• De la maison Sicap Rue 10 : 120 millions FCFA soit 182.938,82 euros (domestiques à la retraite)
• Des véhicules : 263 millions F Cfa soit 400.940, 92 euros.
Ce patrimoine est largement justifié par ses revenus car Karim Wade a eu une carrière professionnelle intense bien avant l’arrivée de son père au pouvoir. Le Maquisard est prêt à tout pour se maintenir au pouvoir. Mais le Pds est plus que jamais déterminé à aller jusqu’au bout contre son pouvoir abusif en exigeant une révision de ce procès injuste.
Oulimata Kane dite ‘’Lynx’’, l’Amazone de Karim Wade.
Pds/Ujtl
MACKY SALL CEDE SON PRIX SUN HAK A L’UA
Le chef de l’Etat reverse les 296.750.000 F CFA, accompagnant son Prix Sunhak 2020 institué par la Fédération pour la paix universelle (Upf) co-fondée et dirigée par la coréenne Hak Ja Han Moon’s, au “Fonds pour la paix“ de l’Union africaine
Le chef de l’Etat, Macky Sall, reverse les 296.750.000 F CFA, accompagnant son Prix Sunhak 2020 institué par la Fédération pour la paix universelle (Upf) co-fondée et dirigée par la coréenne Hak Ja Han Moon’s, au “Fonds pour la paix“ de l’Union africaine (Ua). Il a lui-même fait l’annonce, via son compte Twitter hier, lundi 10 février, d’Addis-Abeba, en marge de la 33ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Ua.
L’appel du nouveau président de l’Union africaine (Ua) pour l’année 2020, Cyril Ramaphosa, Président de la République d’Afrique du Sud, à savoir la recherche «des solutions africaines aux problèmes africains», ne semble pas tomber dans l’oreille d’un sourd. C’est le moins que l’on puisse dire dans la mesure où, le chef de l’Etat, Macky Sall contribue au “Fonds pour la paix“ de l’Union africaine (Ua), officiellement lancé en novembre 2018 à Addis-Abeba, en marge de son sommet extraordinaire pour la mise en œuvre des réformes. En effet, mis en place pour permettre à l’Ua de financer rapidement ses initiatives en faveur de la paix sur le continent, sans avoir besoin de solliciter des pays donateurs, comme c’est souvent le cas, ledit fonds qui a longtemps été une coquille vide, vient d’enregistrer la participation du président sénégalais.
C’est le président de la République sénégalais, lui-même, qui a rendu publique la contribution qu’il a faite. Sur son compte Twitter hier, lundi 10 février, en marge de la 33ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Ua qui s’est ouverte le samedi 9 février 2020, à Addis-Abeba, le président Macky Sall a informé qu’«à titre de contribution aux efforts de paix, j’ai le plaisir de donner au Fonds pour la Paix de l’UA le montant de 500 000 $ (296.750.000 F CFA) qui accompagne le Prix Sun Hak pour la paix dont je suis le lauréat».
En effet, le président de la République a gagné, en octobre dernier à Nagoya, au Japon, le Prix Sun Hak 2020 pour la paix institué par la Fédération pour la paix universelle (Upf) co-fondée et dirigée par la Coréenne Hak Ja Han Moon’s. Le Prix doté d’une enveloppe financière de 500.000 dollars lui sera remis, lors d’un Sommet mondial de l’Upf, prévu dans ce mois de février, en Corée du sud. C’est en réalité ce prix qui lui a été décerné au nom de sa «bonne gouvernance» qu’il a décidé de reverser à l’Ua, pour son “Fonds pour la paix“.
Le chef de l’Etat n’est pas resté par ailleurs de marbre face au besoin d’autonomisation des femmes africaines. Dans un autre Twitte fait aussi hier, il informe que «le Sénégal apporte une contribution de 500 000 dollars (296.750.000 F CFA) pour soutenir l’action de notre Union dans le cadre de l’autonomisation des femmes africaines». Pour rappel, le “Fonds pour la paix“ de l’Ua a été créé dès 1993, sans enregistrer de contributions. Il a été relancé en juillet 2016, alors que Nkosazana Dlamini Zuma était encore présidente de la Commission de l’Ua. Ce n’est qu’en 2017 qu’il récoltera, enfin ses premiers millions de dollars.
TER À CONTROVERSE
De son utilité à son coût, en passant par ses impacts sur l’environnement des quartiers traversés par les rails, le Train express régional (Ter) a toujours fait l'objet de polémiques
De son utilité à son coût, en passant par ses impacts sur l’environnement des quartiers traversés par les rails, le Train express régional (Ter) a toujours fait objet de polémiques. La dernière en date, c’est la sortie de Philippe Lalliot, l’ambassadeur de la France au Sénégal, qui sur les ondes de la Radio futurs médias (Rfm) dimanche, est venu encore remettre en question la date de livraison jusque-là fixée par les autorités sénégalaises.
Il n’est pas convaincu d’une possibilité de mettre le Train express régional (Ter) sur les rails au mois d’avril prochain, comme annoncé par les autorités sénégalaises. Mieux, l’ambassadeur de la France au Sénégal, Philippe Lalliot a dit au Grand Jury de la Rfm, dont il était l’invité, dimanche 9 février, qu’en avril, il ne pense pas qu’il puisse y avoir une mise en service commercial du Ter. «C’est en tout cas, ce que me disent les entreprises françaises. Les Sénégalais verront le Ter circuler. Mais ils devront attendre pour pouvoir l’utiliser». Pour lui, il «reste à faire un certain nombre de choses qu’on ne voit pas, mais qui sont absolument indispensables pour que le train roule à son maximum de performance et en parfaite sécurité. L’impératif de la sécurité, il est absolu. On va faire circuler 100 mille personnes par jour avec ce train. Il faut que ce soit en parfaite sécurité».
DEPUIS LA RECEPTION DE LA PREMIERE PHASE DU PROJET ET LE VOYAGE INAUGURAL DU 14 JANVIER 2019, LE TER TOUJOURS A LA GARE
Cette déclaration du chef de la diplomatie française au Sénégal vient donc remettre en cause la date de la réception de l’infrastructure annoncée par le gouvernement, en dépit des nombreuses autres (dates) avancées précédemment par l’Etat.
En effet, lors du vote du projet de loi portant deuxième loi de fiance rectificative pour l’année 2019, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, avait fixé l’échéance en fin 2019. «Les travaux du Ter ne sont pas arrêtés. Au contraire, l’essentiel des infrastructures de circulation est terminée. D’ici le 31 décembre 2019, le Ter sera totalement réceptionné», avait-il dit. Pendant ce temps, son collègue en charge des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Oumar Youm, avait quant à lui, auparavant, pris date pour septembre 2019, au plus tard. «Les travaux du Train express régional (Ter) avancent très bien. Nous avons retenu la date contractuelle du 14 juin 2019 pour la fin des travaux. Il y aura une période de pré-exploitation, dont le démarrage est imminent et qui devra se terminer au plus tard en septembre 2019».
Quelques mois plus tard, lors de son passage à l’Assemblée nationale, le 4 décembre, il a fixé à nouveau le démarrage du Ter en avril 2020. Déjà, le mercredi 14 décembre 2016, c’est un président Macky Sall, enthousiaste et galvanisé par des souteneurs qui ont pris d’assaut la grande salle du Centre de conférence de Diamniadio, qui avait donné une date aux Sénégalais. «Je donne rendez-vous aux entreprises partenaires le lundi 14 janvier 2019 pour inaugurer la ligne et faire le premier trajet Dakar-Diamniadio en Ter».
Mieux, avait-il ajouté, «j’exhorte toutes les entreprises partenaires et toutes les autorités impliquées à différents niveaux dans la réalisation du projet à faire preuve de la même diligence dans l’exécution des travaux. Ensemble, nous avons pris des engagements ; ensemble respectons nos engagements. Alors, au travail et en avant pour les autres étapes. Et, croyez-moi, je ferai souvent des visites de chantier sans prévenir». Cette même date du 14 janvier avait été choisie par le chef de l’Etat pour faire le voyage inaugural. Depuis lors, le Ter est resté à la gare.
COUT ET UTILITE CONTESTES
A la cérémonie de lancement de l’infrastructure, le président de la République, Macky Sall, avait dit que le montant du financement était 568 milliards de F CFA. Plus tard, un prix contradictoire a été donné. Sur le site officiel du Bureau d’information gouvernemental, il est dit que le Ter a couté 656 milliards de F CFA : 568 milliards au début du projet et un avenant de 88 milliards, soit 15% du coût de départ, signale-t-on. Aussi, dans la même source, il est mentionné que 5 milliards de F CFA ont été prévus pour l’indemnisation des impactés, mais finalement 50 milliards F CFA ont été payés. D’ailleurs, le député et ancien inspecteur des impôts et domaines, Ousmane Sonko, a toujours contredit la version officielle. Selon lui, le projet qu’il qualifie de «mégalomanie» va coûter 1300 milliards de F CFA à l’Etat.
A cause de son coût important, des Sénégalais, notamment la classe politique, ont émis des réserves quant à l’utilité d’un tel projet dont le montant injecté pouvait servir à autre chose, selon ses détracteurs. Le Ter, c’est également un lot de problèmes que les habitants de certaines quartiers traversés par ses rails vivent, en attendant la réception définitive du projet. De Fass-Mbao, Route de Boune, à Keur Massar, Yeumbeul et Rufisque, des voix se sont élevées pour dénoncer des manquements liés aux travaux du Ter notamment l’enclavement, l’envahissement de maisons et quartiers entiers par les eaux de pluie pendant l’hivernage, entre autres. N atteste, l’hivernage passé, à Rufisque, les populations ont exprimé leurs frustrations en accusant le Ter comme étant à la source de leur malheur. A Thiaroye, Pikine, Ginaw-Rail aussi, des manifestations ont lieu contre le Ter
ABDOU NDENE SALL, DIRECTEUR GENERAL DE LA SOCIETE NATIONALE DE GESTION DU TRAIN EXPRESS REGIONAL (SENTER) : «Il n’y a aucune contradiction»
Le directeur général de la Société nationale de gestion du Train express régional (SenTer), Abdou Ndéné Sall, trouve que la déclaration de l’ambassadeur de la France est conforme à la position des autorités sénégalaises sur la date de livraison du Ter. «Il n’y aucune contradiction. Le président (Macky Sall, ndlr) a toujours dit que le Ter va fonctionner lorsque les travaux seront terminés totalement et que tous les tests de conformité, de sécurité et sureté sont faits. C’est après que nous aurons l’autorisation de mise à niveau commerciale pour démarrer. Ces tests sont un examen. Tant que l’examen n’est pas concluant, nous n’allons pas démarrer le Ter. Le 4 avril, nous allons commencer les tests qui vont se dérouler sur deux ou trois mois ; si tous les tests sont concluants, nous allons donner l’autorisation de mise à niveau commerciale», at-il expliqué. Il a réagi sur la Radio futurs medias (Rfm), hier lundi.
1751 MIGRANTS ONT DÉBARQUE EN ITALIE EN JANVIER DERNIER
La mauvaise perception du phénomène migratoire dans l’opinion publique renforce les partis xénophobes, surtout en Europe. Et, les journalistes travaillant sur le sujet participent activement à la stigmatisation des migrants.
Abdou DIAO (Envoyé spécial a Rome) |
Publication 11/02/2020
Une rencontre d’échange sur le traitement médiatique de l’information sur les migrations réunit, depuis hier lundi, des journalistes du Sud et des confères du Nord à Rome en Italie. Occasion pour un responsable de l’OIM d’informer qu’au moins 1751 migrants illégaux en provenance essentiellement de l’Afrique sont entrés en territoire italien en janvier 2020, annonçant un bilan de 77 morts, rien que pour cette année 2020
La mauvaise perception du phénomène migratoire dans l’opinion publique renforce les partis xénophobes, surtout en Europe. Et, les journalistes travaillant sur le sujet participent activement à la stigmatisation des migrants. Au moment où l’obtention du visa pour l’Europe devient pratiquement impossible ou presque pour les Africains. Même les journalistes et autres intellectuels ne sont pas épargnés par cette mesure sélective qui ne dit pas son nom. Les jeunes africains mal informés, sans perspectives partent à l’assaut de la forteresse Europe dirigée de plus en plus par des régimes «fascistes».
C’est fort de ces constats qu’une rencontre d’échange, des dialogues et autres témoignages sur la migration s’est ouverte, hier lundi, a Rome. Pendant 4 jours, des journalistes Africains en provenance du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de la Tunisie et du Nigeria, choisis après des productions sur le thème, vont visiter les rédactions des grands organes de presse d’Italie, échanger les bonnes pratiques sur les migrations.
Dans son briefing à l’ouverture de la rencontre, M. Flavio Di Giacono, journaliste travaillant pour l’OIM/Italie est revenu sur la situation en Libye qui ne s’améliore pas. Il révèle qu’au moins 1751 migrants illégaux en provenance essentiellement du continent africain sont entrés en territoire italien en janvier 2020, non sans annoncer un bilan de 77 morts, rien que pour cette année 2020. Indiquant aussi une baisse des arrivées. En 2019, prés de 14.876 migrants sont arrivés en Italie et près de 9225 ont été renvoyés en Libye où aucune organisation ne peut garantir les droits humains de ces personnes. Et l’instabilité actuelle complique la situation.
En 2019, il y a eu 1319 victimes, contre 2242 en 2018 car il y avait moins de bateau travaillant pour sauver les migrants à la Méditerranée. Ce conclave est organisé sous l’égide de l’Organisation internationale des migrations (OIM) et l’organisation Charte de Rome («Carta di Roma»), association de journalistes qui défend un travail respectueux de la déontologie et autres codes qui crédibilise le métier.
Carta di Rome souhaite plus de rigueur dans le traitement de l’information sur les migrations, surtout dans les pays du Nord où le travaille se résume souvent au procès. Aujourd’hui, avec les gouvernements «xénophobes», certains journalistes du Nord n’échappent pas au piège des hommes politiques. En stigmatisant les migrants dans le traitement de la question. Faisant ainsi l’affaire des partis d’extrême droite en Europe. Le travail va se poursuivre notamment les échanges sur le terrain avec les jeunes migrants en Italie et les journalistes de ce pays.
Par Moussa DIAW
LES MAUX DE LA DEMOCRATIE SENEGALAISE
Mais la grande interrogation concerne le fonctionnement de cette démocratie sénégalaise marquée par des contradictions qui relativisent ses performances dans la gouvernance politique, économique et sociale.
Le régime politique sénégalais est souvent présenté par le Président Macky Sall comme une démocratie majeure qui fonctionne bien. Comparé aux voisins dans la sous-région souvent en crise, le Sénégal pourrait bien être considéré comme un espace où l’on respecte théoriquement les principes et les règles sur lesquels se fonde la démocratie. Au plan juridique et institutionnel, le principe démocratique est reconnu.
Mais la grande interrogation concerne le fonctionnement de cette démocratie sénégalaise marquée par des contradictions qui relativisent ses performances dans la gouvernance politique, économique et sociale. Maintenant, la sempiternelle question de séparation des pouvoirs se pose avec acuité parce que la suppression du poste de Premier vient renforcer la concentration des pouvoirs aux mains du Président de la République.
La célérité affichée dans le traitement des dossiers a montré ses faiblesses et les lenteurs bureaucratiques continuent d’affecter une administration en mal de réformes adéquates. Sur ce plan, l’Acte III de la décentralisation peine à se traduire en politiques publiques territoriales capables de prendre en charge, de façon inclusive, les préoccupations des populations locales. L’absence de séparation des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire se ressent dans le traitement subjectif de certains dossiers politiquement chargés qui impliqueraient des personnalités de la majorité.
N’est-il pas temps de procéder à une véritable réforme de qualité pour libérer la justice de l’étau politique et partisan dans lequel elle semble être enfermée de manière à lui permettre de remplir son rôle combien indispensable dans un Etat de droit et de démocratie ?
Il s’agit d’une demande récurrente qui s’inscrit dans une logique de perfectionnement de la démocratie laquelle constitue un long processus permettant de bâtir avec la volonté et la détermination une entité politique favorable à l’éclosion d’une communauté citoyenne et responsable. C’est dans cette perspective que se régénèrent la pensée et les pratiques politiques imprégnées de valeurs démocratiques. Il est aisé de constater qu’elles stagnent aujourd’hui pour plusieurs raisons qui méritent l’attention.
Des pratiques politiques désuètes
Les conceptions que les leaders habituels se font de la politique n’ont pas vraiment changé, elles se perpétuent au gré du recyclage des hommes politiques de génération en génération sans réelle modification des pratiques qui plombent le système politique sénégalais. Les hommes politiques prônent en général le même discours puisé d’un registre peu ou prou amélioré mais, en réalité, très éloigné des attentes des citoyens confrontés à des conditions de vie rudes, avec maintenant les augmentations des produits de premières nécessités, ajoutées à la réévaluation des prix de l’électricité. Plutôt que de convaincre les populations par une stratégie communicationnelle bien élaborée, on s’évertue à verser dans la polémique ou l’argumentation d’une légèreté insoutenable. Malgré des changements d’hommes au niveau de la communication présidentielle, les effets positifs d’une telle décision tardent à se concrétiser au regard des déclarations officielles récentes et relatives à l’opportunité ou à la possibilité du rapatriement de treize étudiants piégés par l’épidémie de coronavirus dans la ville chinoise de Wuhan. Ici, c’est la forme du discours qui pose problème devant une situation de détresse et d’inquiétude exigeant des formules rassurantes de la part d’un chef d’Etat dont la fonction est d’abord de protéger et de garantir la sécurité des citoyens à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Cela dit, la vision cristallisée sur la politique doit être renouvelée et révisée car elle n’est nullement la voie pour s’en3richir par le biais d’un système clientéliste institutionnalisé.
Ce schéma porte atteinte à l’engagement volontaire de certains leaders auprès de leurs concitoyens pour satisfaire leurs besoins et améliorer leurs conditions de vie par l’adoption de politiques rationnelles et adaptées. Pour être plus précis, la politique n’est pas un métier et ne peut abriter ceux qui en font au quotidien leurs fonds de commerce en profitant d’un système qui n’a plus sa raison d’être parce qu’il faut changer de paradigme pour remettre à la politique ses lettres de noblesse. Bien sûr, la résistance aux mutations est là, elle transparaît dans la proposition issue du dialogue national, consistant à institutionnaliser les coalitions de partis politiques, une absurdité consolidant le système tant décrié par ceux qui se battent pour une autre façon de faire la politique en s’ouvrant au monde et aux aspirations des jeunes.
Un dernier point qui me semble essentiel dans une démocratie, c’est l’instauration d’un espace de débat contradictoire de haut niveau, de qualité et non de dénigrement, associant les hommes politiques, les professionnels des médias et la société civile afin de contribuer à une dynamique de l’opinion publique. Cela suppose une mise en place d’instruments de régulation, avec des membres non partisans pour jouer un rôle crucial dans le respect des règles de la démocratie où toutes les sensibilités politiques participeront à cette œuvre collective et inclusive. Nous avons évoqué de manière condensée quelques aspects qui attirent notre attention dans les pratiques politiques sans oublier les mécanismes de compétition politique et leurs dysfonctionnements dont l’évaluation est en cours selon l’agenda de la commission politique du dialogue national.
Il est vrai que la démocratie représente un processus qui demande du temps et de l’effort de tous les citoyens mais la majorité au pouvoir doit accepter la contradiction et s’atteler à faire une introspection pour que ce bien commun soit préservé et enrichi par la pluralité des idées et des pensées.
Moussa DIAW,
enseignant-chercheur en science politique,
Université Gaston Berger de Saint-Louis
VIDEO
LE PRESIDENT IBK ANNONCE UN DIALOGUE AVEC DES CHEFS JIHADISTES
Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, annonce pour la première fois l’ouverture d’un dialogue avec les chefs jihadistes Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa dans une interview exclusive accordée lundi 10 février 2020 à RFI et France—24 à Addis-Abeba,
RFI : Dans le Sahel, la situation sécuritaire empire, le G5 Sahel est en difficulté, il y a des blocages aux Nations unies. Ne faut-il pas essayer de trouver autre chose ? On a discuté ici à Addis-Abeba, d’une éventuelle force d’imposition de la paix africaine...
Ibrahim Boubacar Keïta : Aujourd’hui, le Sahel est dans une situation très préoccupante. Nous sommes obligés de faire des constats. Au long de ces derniers mois, nous avons senti comme une sorte d’aguerrissement des forces adverses, nous avons senti une meilleure maîtrise du terrain, et nous y avons vu quelque part, peut-être, l’arrivée d’éléments venant de là d’où ils ont été chassés : le Proche-Orient, la Syrie, l’Irak. Ces éléments-là n’ont pas eu beaucoup de mal à emprunter le grand boulevard qu’offre la Libye pour se retrouver chez nous au Sahel. Tout cela ne cesse d’interpeler. Il faut que l’on voit, et que l’on revoit notre copie. Qu’est-ce qui, dans le dispositif aujourd’hui en place ne fonctionne pas très bien, qui fait que nous sommes encore perméables et si fragiles par rapport à ces attaques qui sont lancées régulièrement contre nous, malgré la mobilisation de beaucoup d’efforts internes et également de nos alliés ? Et c’est surement en cela, également, que le sommet de Pau [en France, en janvier dernier] était utile et devait se tenir.
Au moment où ces forces adverses, comme vous dites, s’aguerrissent, les Français que vous avez vus à Pau renforcent leurs effectifs. Mais en même temps les Américains veulent partir. Est-ce que le départ éventuel des forces américaines ne risque pas de porter un coup fatal ?
Nous pensons qu’au contraire, aujourd’hui, plus qu’hier, il faut renforcer les systèmes de renseignements. Et ça, ils [les Américains] le prouvent fabuleusement avec tous les drones, avec les systèmes de logistique, l’appui de ravitaillement en vol, notamment pour nos alliés. De cela nous avons besoin. Cela est utile et indispensable aujourd’hui à l’efficacité de nos actions dans le Sahel. Alors si l’on dit que cela ne pourrait pas être demain, il y aurait de quoi inquiéter, et je l’ai dit, cela a été noté. Je pense qu’il y aura peut-être un assouplissement. En tous les cas, on m’a annoncé que l’on m’indiquerait dans les prochains jours le nom d’un envoyé spécial [des États-Unis] pour le Sahel, ce qui me semble positif et qui peut encore incliner à tout optimisme garder. Voilà où nous en sommes.
Monsieur le président, je veux en venir à la situation dans la ville de Kidal, une ville symbolique évidemment, voilà près de six ans que l’État malien n’est plus représenté à Kidal. Alors est-ce qu’aujourd’hui les conditions militaires et politiques sont réunies pour un retour de l’État malien à Kidal et pour rester à Kidal ?
Je crois que l’on a fait beaucoup de progrès dans le retour de confiance entre les parties. Je crois qu’à ce titre, le dernier CSA, Comité de suivi de l’accord d’Alger, le 19 janvier, a été utile. Nous avons vu les parties maliennes s’entendre sur une nouvelle feuille de route, dont celle qui comprend un point essentiel, à savoir le retour de l’armée reconstituée. C’est-à-dire l’armée qui va comprendre les forces régulières maliennes habituelles et les éléments qui sont revenus, qui ont été réintégrés, suite au départ de certains, suite à d’autres recrutements au titre des groupes autrefois armés. Tout cela forme donc une armée nouvelle, que nous appelons l’armée malienne reconstituée. Celle-ci est, au moment où nous parlons, en mouvement vers Kidal, et c’est une très bonne chose.
Quand l’armée sera-t-elle à Kidal ?
Nous pouvons penser que vendredi elle devrait y être, inchallah, comme on dit chez nous. Je crois que c’est une marche progressive, prudente pour toutes les raisons que vous savez. Le Sahel n’est pas aujourd’hui parcouru que par des amis, le Sahel n’est pas aujourd’hui une terre tranquille, paisible, où l’on a ses aises, et il est donc normal que les états-majors, que les parties en présence, les forces maliennes et les forces alliées, jouent de prudence. Donc vendredi, en principe cela devrait être une réalité : la présence, le retour des forces de l’armée malienne reconstituée à Kidal.
Depuis plusieurs mois, il y a des manifestations anti-françaises à Bamako, elles sont portées par des leadeurs d’opinion comme le chanteur Salif Keïta, y compris par des députés de votre propre parti, RPM. Du coup, votre homologue français, Emmanuel Macron se demande s’il n’y a pas un double langage au plus haut niveau de l’État malien, et si les Français ne servent pas de bouc émissaire aux insuffisances de l’État malien.
Je pense qu’Emmanuel Macron me connaît et m’estime assez pour penser que je ne veux pas aller dans la duplicité et que je ne vais pas passer par ce genre de subterfuge pour lui dire ce que je n’aurais pas le courage de lui dire. Quant aux députés de la majorité, ne gonflons pas les choses. Un député de la majorité, un ex-député de la majorité, en rupture de ban, peut s’égayer et dire ce qu’il veut. Vous parlez du député Diarra, il est singleton. Je ne crois pas que d’autres députés de la majorité ont été vus dans ces affaires-là. Bien sûr qu’un élément suffit pour que l’on en fasse tout un tas de problèmes. Je dis ceci très clairement, je dis qu’aujourd’hui, dans la situation où se trouve le Mali, que certains puissent s’aviser de donner dans ce chœur-là, que les forces dites étrangères partent du Mali, que les éléments étrangers partent du Mali, n’est pas du tout dans l’intérêt du Mali, c’est anti-Malien, et par contre, cela sert les intérêts de ceux qui dès l’abord l’avaient demandé. Parce que sans Serval, que serions-nous aujourd’hui ?
Le mois dernier, votre prédécesseur Dioncounda Traoré a dit publiquement que vous étiez d’accord pour qu’il rencontre deux chefs jihadistes Amadou Koufa et Iyad Ag Ghali. Est-ce que l’on peut appeler à la mobilisation contre le terrorisme tout en se disant prêt à parler avec les terroristes ?
Ce n’est pas du tout antinomique, je crois que, quel que soit l’âpreté d’un combat, et dieu sait que je ne parle pas de meilleur à propos de ceux dont vous citez les noms, j’ai un devoir aujourd’hui et la mission de créer tous les espaces possibles et de tout faire pour que, par un biais ou un autre, on puisse parvenir à quelque apaisement que ce soit. Parce que le nombre aujourd’hui de morts au Sahel devient exponentiel. Et je crois qu’il est temps que certaines voies soient explorées. Dioncounda [Traoré] n’ira pas lui-même rencontrer telle ou telle personnalité, mais Dioncounda est mon représentant, donc il a le devoir également d’écouter tout le monde et de voir si tel ou tel dans l’entourage de tel peut être sensible à un discours de raison. Et également comprendre aujourd’hui qu’avec la mobilisation qui est faite au plan africain et au plan mondial, les chances de prospérer dans cette voie-là deviennent assez difficiles...
Et peut-on parler avec Abou Walid al-Sahraoui aussi ?
Dès lors que l’on va avec raison avancer, aujourd’hui, et rien n’exclure. Je note une chose, c’est qu’en Algérie, quand il y avait cette terreur qui était sensible, visible, quotidienne, personne ne pensait qu’il était possible que des voies puissent s’ouvrir, qu’une concorde nationale puisse être atteinte, et que cela conduise à l’apaisement que l’on voit aujourd’hui dans l’espace algérien. Et ce n’est donc pas une vue de l’esprit, quelque chose de l’ordre de l’impossible. Pourquoi pas éventuellement ? Mais je ne suis pas naïf du tout. Ceux qui ordonnent que l’on vienne dans une mosquée se faire exploser au milieu des fidèles n’ont pas beaucoup mon estime. Et chacun le sait. Et moi j’ai travaillé avec Iyad Ag Ghali, à Koulouba [le palais présidentiel de Bamako], j’étais conseiller diplomatique et il était aussi conseiller du président Konaré à l’époque. J’avais gardé le souvenir d’un homme courtois, avenant, je ne sache pas qu’il soit demeuré celui-là d’après tout ce qui me revient aujourd’hui. En tous les cas, beaucoup d’actes ont été commis. Et je voudrais dire aussi : cette histoire de dialoguer avec [Amadou] Koufa et Iyad [Ag Ghali] n’a pas surgi comme ça, au réveil d’un somme de IBK. Nous avons au Mali tenté la gageure d’un dialogue national inclusif et, parmi nos recommandations, il y a cet aspect-là. Pourquoi ne pas essayer le contact avec ceux-là, dont nous savons qu’ils tirent les ficelles de la situation au Mali ?
Et quels sont les premiers retours de cette approche ?
Ce n’est pas une lubie d’IBK. Et j’avoue qu’aujourd’hui encore nous sommes en attente de quelques frémissements. Mais, au sortir du dialogue national, on ne triche pas. On a dit, on va essayer ce que le peuple, réuni dans une Loya Jirga comme en Afghanistan, a souhaité que nous fussions, et nous sommes en train d’essayer de le faire, mais sans aucune grande naïveté. Nous ne sommes pas des grands candides qui pensent que tout de suite cette porte va s’ouvrir, pour aller s’assoir sur la peau de prière de Koufa, en face de lui, pour lui dire : « Écoute cher ami, reviens à des meilleurs sentiments maintenant, et dépose les armes. » Nous continuons notre devoir, notre travail. Mais nous assurons également que nous ne sommes pas des gens butés, des gens bloqués, des gens obtus, c’est tout. Je crois que l’on se comprend.
Rfi
Par Abdarahmane WONE
LES ETATS MEMBRES DE L’UNION AFRICAINE ONT ADOPTE UNE POSITION UNIFIEE SUR LE RECOUVREMENT DES BIENS ILLICITES
Proposée par le gouvernement de la République fédérale du Nigeria, la Position africaine commune sur le recouvrement des avoirs (CAPAR en anglais) a été adoptée à l’unanimité par les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine à la 33ème Assemblé
Proposée par le gouvernement de la République fédérale du Nigeria, la Position africaine commune sur le recouvrement des avoirs (CAPAR en anglais) a été adoptée à l’unanimité par les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine lors de leur 33ème Assemblée à Addis-Abeba.
Le CAPAR est le fondement de l’instrument juridique et du cadre technique de notre continent pour négocier le retour de nos biens volés et des capitaux illicites, pris illégalement, hors de nos côtes et hébergés dans des pays étrangers.
Le développement de cet instrument politique a été piloté par le Champion de l’Union africaine pour la lutte contre la corruption, le Président de la République fédérale du Nigeria et son gouvernement, la Commission de l’Union africaine et le Conseil consultatif de l’Union africaine sur la corruption avec le soutien des membres du Consortium pour endiguer les flux financiers illicites en provenance d’Afrique.
Le Secrétariat du Groupe de haut niveau de l’UA sur les flux financiers illicites en provenance d’Afrique, la Coalition pour le dialogue sur l’Afrique (CoDA), a constitué le Groupe de travail qui a apporté un soutien technique à l’élaboration de ces lignes directrices. Le groupe guidera également les actions nécessaires à la vulgarisation et à la mise en œuvre effective du CAPAR.
COMMERÇANTS CHINOIS ET SENEGALAIS CRAIGNENT UNE RUPTURE DE LEURS PRODUITS SI…
Les activités économiques des commerçants chinois installés au Sénégal ...
Les activités économiques des commerçants chinois installés au Sénégal pourraient être fortement perturbées en raison de l’épidémie du coronavirus.
Un tour au boulevard centenaire, décrit comme «le marché chinois au Sénégal» a permis à igfm de constater que les commerçants chinois et sénégalais qui ont installé leurs activités dans ce marché craignent des perturbations dans la mesure où tous leurs produits proviennent de la Chine.
«Il y’a des risques de rupture si la situation persiste», ont confié quelques commerçants rencontrés dans ce marché.
SENEGAL-PRESSE-REVUE
Divers sujets en exergue, dont l’affaire de trafic de visas visant le Djolf Band
L’affaire de trafic présumé de visas dans laquelle de proches de personnalités du showbiz sénégalais continue d’intéresser certains quotidiens, parmi divers autres sujets traités par la livraison de mardi des journaux.
"Au cœur de la mafia du Djolof Band", peut-on ainsi lire à la Une du quotidien L’Observateur, avec au menu des "révélations" sur l’enquête de la gendarmerie ouverte au sujet de cette affaire de trafic de visas.
Selon L’Observateur, cinq personnes "impliquées dans cette affaire" ont été déférés lundi par la section de recherches de la gendarmerie. "Djidiack Diouf, manager de Viviane Chidid, Mamadou Mbaye alias Petit, Abdoulaye Diouf Kébé, Henry Dobatich et Kaly Soumaré sont accusés des infractions d’association de malfaiteurs, trafic de migrants et faux et usage de faux".
"Ils usaient de fausses manifestations avec des cachets de l’orchestre de Viviane pour faire voyager des candidats à l’émigration", indique L’Observateur, selon lequel quotidien la chanteuse Viviane Chidid se trouverait "dans le collimateur des enquêteurs".
"Le parquet ne veut pas s’arrêter à sanctionner des lampions et l’option d’ouvrir une information judiciaire recoupe la crainte que des commanditaires et autres complices sont encore tapis dans l’ombre", écrit le quotidien Kritik’.
Et d’ajouter que pour "percer le secret des cachets diplomatiques monnayés à prix fort, les mis en cause risquent au minimum, en plus du mandat de dépôt, un séjour de six mois en prison".
Une perspective qui a peut-être incité Viviane Chidid et son ex-mari à prendre la parole pour s’expliquer, comme rapporté par le quotidien Tribune. "Ils ont démenti les insinuations, précisant n’avoir rien à voir avec cette affaire de trafic de visas".
Il reste que "le manager de Viviane et sa bande risque gros, très gros même. D’autant plus que depuis l’éclatement de cette affaire, dit-on, c’est le branle-bas de combat dans les ambassades occidentales, surtout celles de la zone Schengen, qui n’entendent pas laisser passer (...)’’, rapporte Vox Populi.
A en croire ce journal, ces ambassades "attendent de pied ferme de voir comment les autorités judiciaires et politiques (...) vont gérer la suite de ce dossier pour mettre un frein aux nombreux cas de trafic de visas constatés dans le monde des artistes".
Le Quotidien s’intéresse à une affaire de drogue ayant viré au drame à Fatick, où un jeune conducteur de mototaxi, âgé de 26 ans, a trouvé la mort "dans une bavure policière".
"Accusant les policiers" d’avoir provoqué la mort de la victime, "la famille exige que la justice fasse toute la lumière sur cette affaire qui a mis hier la capitale du Sine sens dessus-dessous", selon ce journal.
"Violente manifestation de Jakartamen à Fatick", affiche à ce sujet Vox Populi, là où Grand Place s’intéresse à une accusation de spoliation foncière visant Babacar Ngom, patron de la SEDIMA, une entreprise du secteur avicole.
"La commune de Sindia a délibéré 300 hectares au profit de l’homme d’affaires Babacar Ngom. Alors que la zone en question fait partie de la commune de Ndiaganiao. Une situation qui a soulevé le courroux des habitants" de Ndeguéler, un village de ladite commune, indique le journal.
Le Soleil continue pour sa part de s’intéresser aux questions sanitaires déjà abordées dans son édition de la veille, en lien avec l’épidémie de coronavirus. Le journal, évoquant la surveillance des épidémies, ouvre sur des déclarations rassurantes du professeur Amadou Sall, administrateur général de l’Institut Pasteur : "Notre système est performant".
Au sujet du coronavirus justement, comme sur d’autres liés par exemple à la gestion des affaires publiques, L’As donne la parole à la présidente du Conseil économique, social et environnementale (CESE), l’ancienne Première ministre Aminata Touré. "Nous avons encore des progrès à faire en matière de bonne gouvernance", en allusion aux résultats des derniers rapports de la Cour des comptes.
Le Témoin quotidien rappelle qu’il y a huit ans, le président Macky Sall entamait, en février 2012, "sa chevauchée conquérante du pouvoir". Un rappel qui n’empêche pas Walfquotidien de tirer sur les élites disparues et oubliés, citant Mamadou Dia, Cheikh Anta Diop, etc. "Le Sénégal en mal de reconnaissance", affiche le journal.
Le quotidien Enquête souligne à sa Une "le calvaire" des travailleurs du secteur des BTP. "Au-delà des licenciements tous azimuts au CDE", Consortium d’entreprise, une référence dans les travaux publics et le bâtiment, le journal note que "le mal-être gagne le secteur du BTP".