Mort de Hiba Thiam au cours d’une virée de fils à papa
Malgré l’Etat d’urgence et le couvre-feu, une bande de fêtards s’est tapée une soirée dans un appartement privé. Il s’agit d’enfants de richissimes hommes d’affaires du Sénégal. Mais elle a fini par un drame. En effet, une jeune dame âgée de 28 ans et répondant au nom de Hiba Thiam, directrice administrative et financière (Daf) d’une entreprise évoluant dans le conseil en finance, est décidée au cours de la soirée après avoir vomi du sang. D’après certaines informations, dès qu’elle a commencé à vomir, ses compagnons ont détalé à l’exception d’un seul qui a appelé les sapeurs-pompiers. Alertés, les pandores de la Brigade de Ngor et les sapeurs-pompiers des Almadies se sont rendus sur les lieux vers 10 heures pour procéder au constat et évacuer le corps sans vie de la victime Hiba Thiam à la morgue de l’hôpital Aristide Le Dantec pour les besoins de l’autopsie. Pour le moment, les causes exactes de ce drame restent inconnues. Alors que certains parlent d’overdose, «L’As» peut affirmer que les gendarmes ont trouvé sur place des stupéfiants. Toutefois, les pandores qui ont ouvert l’enquête n’excluent pas non plus la piste du meurtre. Déjà ils ont arrêté six personnes dont deux filles et 4 garçons. On cite pêle-mêle Rougui Diao, la fille du richissime homme d’affaire Baba Diao Itoc comme propriétaire de la maison. On annonce également l’arrestation de Dame Amar fils du défunt patron de Nma sanders, mais aussi d’un autre fils de Saer Seck. Bref ce dont on est sûr, c’est qu’ils ont été conduits hier à la Brigade de Recherche située non loin du Grand Théâtre et devraient passer la nuit en garde à vue à la Brigade de Thionk. Mais déjà, compte tenu du statut de leurs parents, beaucoup craignent qu’ils ne soient tirés d’affaire au plus vite. Wait and see.
Ces entreprises radines
La ronde des milliards se poursuit. Après Tahirou Sarr dont le milliard fait jaser, les travailleurs des banques et ceux du secteur de l’énergie, Jean Claude Mimran a sorti son chéquier pour dégainer un milliard. Un bel exemple de solidarité qui devrait inspirer à d’autres hommes d’affaires riches, mais aussi des entreprises bénéficiant de marchés publics qui brassent des milliards. Orange par exemple devrait revoir à la hausse sa cagnotte. Que dire de Bp, Total ,Itoc , ou encore Teliyum , Sococim ou encore de Dangoté qui ont bénéficié de beaucoup d’avantages de l’Etat. C’estle temps de la solidarité.. à vos chèques messieurs dames.
Dieyna Baldé a accouché
Rebondissement dans l’affaire de mœurs qui vaut au Dg de l’Iseg sa détention. D’après des sources de «L’As », la fille Dieyna Baldé a accouché ce 4 avril d’un enfant de sexe masculin. Malgré quelques difficultés, elle s’en est bien tirée. Cela s’est passé dans une clinique située à Ngor. Diop aurait tout de même pris en charge les frais d’après des proches de la famille de Baldé.
4 malades du Covid19 guéris à Touba
Sur les 8 malades du Covid-19 internés au centre de traitement de Darou Marnane de Touba, quatre sont guéris et ont été autorisés à rentrer chez eux. C’est le médecin-chef de la région médicale de Diourbel, Dr Mamadou Dieng, qui a donné l’information le week-end dernier. Quant aux quatre patients restants, M. Dieng estime que leur situation s’améliore de jour en jour. Par ailleurs, les résultats des tests effectués sur trois cas suspects et envoyés à Dakar pourraient être disponibles ce lundi. En revanche une personne habitant dans le département de Bambey a été testée négative au Covid-19 hier, dimanche 5 avril 2020, à l’hôpital Heinrich Lübke de Diourbel. L’homme, la cinquantaine, a passé la nuit dans la structure sanitaire samedi. Mais il y a eu plus de peur que de mal, puisque les résultats se sont révélés négatifs pour ce quatrième cas suspect enregistré à l’hôpital Lübke de Diourbel.
Fraude sur les autorisations de circuler à Thiès
Un agent de la Préfecture de Thiès vient d’être alpagué pour fraude sur les autorisations de sortie. Selon nos sources, l’agent en question vendait des autorisations à des automobilistes moyennant 25 000 ou 30 000 Fcfa. D’ailleurs, le Préfet du département a confirmé l’information, ajoutant que les dispositions sont prises pour remonter toute la chaîne afin d’identifier tous les faussaires. Au-delà des sanctions pénales, il a promis des sanctions administratives.
Deux cas en 24 heures à Keur Massar
Considérée comme l’une des communes les plus peuplées du Sénégal, Keur Massar préoccupe beaucoup de personnes qui craignent pour son sort en cette période de pandémie du Covid-19. Hélas ! La propagation implacable du coronavirus n’a pas épargné cette localité. En effet, cette commune du département de Pikine a enregistré en 24h 2 cas positifs et 11 contacts qui sont suivis par les services sanitaires. Une mauvaise nouvelle pour cette localité de Dakar où la promiscuité pourrait accélérer la propagation rapide de la pandémie. Surtout que les deux cas enregistrés sont issus de la transmission communautaire.
Surveillance des côtes
La pandémie du Covid-19 a fini d’installer la psychose au sein de la population. A Mbour, beaucoup pensent que la mer reste une voie qu’il faut rigoureusement contrôler, parce que nos compatriotes en provenance d’Europe l’empruntent pour regagner le pays. La position géographique du département de Mbour qui a une longue ouverture sur l’océan atlantique a poussé le préfet à prendre des dispositions dans ce sens. Il promet d’accentuer la surveillance des côtes. Il s’agira, non pas de refouler nos compatriotes, mais plutôt de les accueillir, de les identifier et de les confiner. D’ailleurs à ce titre, un hôtel de la place a été réquisitionné pour accueillir toutes les personnes suspectes. C’est pourquoi le chef de l’Exécutif départemental, Mor Talla Tine, a appelé le directeur de la Pêche maritime nationale à la collaboration.
Mbour sans cas positif depuis 5 jours
Le département de Mbour semble maîtriser la situation, du moins provisoirement. Depuis 5 jours, aucun cas positif au coronavirus n’a été noté. Pour le préfet, ceci constitue un véritable avantage pour stabiliser les chiffres qui avaient connu une progression fulgurante, faisant de Mbour l’épicentre de la maladie du coronavirus dans la région de Thiès avec 15 cas. Cependant, le confinement partiel imposé est violé par les talibés qui envahissent la ville de Mbour entre 6h et 19h. Mais le préfet promet d’examiner la situation de ces enfants qui sont exposés et n’exclut pas d’interdire la mendicité.
Bilan du couvre-feu
Finalement, la population de Mbour semble comprendre les enjeux sanitaires qui sont à l’origine du couvre-feu décrété par le président de la République. Dans la nuit du 4 au 5 avril, la police qui surveille le secteur de Saly et de Mbour était quasiment au chômage. Les limiers n’ont mis qu’un véhicule et une moto en fourrière. Malgré ces chiffres encourageants, les forces de l’ordre n’ont pas baissé les bras parce qu’elles sillonnent toujours les coins de la ville.
Libération des manifestants de Balabougou
Les manifestants arrêtés lors des échauffourées avec la gendarmerie à Balabougou, un village de la commune de Nguéniène (Mbour) ont été finalement libérés par le procureur de la République. Ces individus qui s’opposent à l’installation du projet agricole Produmel qui a bénéficié de100 ha dans le périmètre de pâturage, ne sont pas encore prêts à baisser les armes. Après leur libération, ils ont réitéré leur détermination à barrer la route au maire qui veut octroyer un troisième site à l’entreprise espagnole.
Colère contre le Préfet de Guédiawaye
Ça râle grave au quartier Darou Rahmane de la commune de Wakhinane-Nimzat contre le préfet de Guédiawaye, Blondin Ndiaye. Pour cause, les populations et les élus locaux s’opposent à l’arrêté du préfet interdisant les travaux d’aménagement de leur quartier. Les populations et le Conseil municipal sont sortis en masse pour dénoncer cette décision et annoncer une pétition. Nos tentatives de joindre le préfet de Guédiawaye se sont restées vaines.
Drame à Mboro
Samedi dernier, la ville de Mboro a été le théâtre d’un drame qui a plongé toute la localité dans une profonde consternation. Il s’agit de la mort tragique du Pape Ndiaye. Apprenti de son état, ce dernier, âgé de 16 ans et habitant au quartier Ngaye Ngaye, a été atrocementctué par son condisciple. Selon nos sources, tout est parti d’une dispute dans l’atelier en l’absence du patron. Et la pomme de discorde portait sur la nécessité ou non d’allumer le poste de radio. Il s’en est suivi une vive altercation et le jeune Pape Ndiaye aurait reçu des coups de ciseaux au niveau de la poitrine. Vidé de son sang, il a rendu l’âme. Et aussitôt informés, les gendarmes de Mboro sont descendus sur les lieux, pour procéder aux constats d’usage, avant que le corps ne soit évacué à la morgue de l’hôpital Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh, par les sapeurs-pompiers de Tivaouane. Aux dernières nouvelles, le corps de la victime a été acheminé à Dakar pour les besoins d’une autopsie. Pendant ce temps, le présumé meurtrier est en garde à vue à la gendarmerie.
L’Esp de Dakar et l’Ept de Thiès
Le monde universitaire s’illustre de la plus belle manière dans la riposte contre le covid-19. Alors qu’on redoutait un manque de produits antiseptiques et d’appareils de réanimation, l’Ecole Supérieure Polytechnique (Esp)de Dakar et l’Ecole Polytechnique de Thiès (Ept) ont respectivement fabriqué des solutions hydro alcooliques et confectionné des respirateurs artificiels. Cela en attendant l’officialisation d’un observatoire multidisciplinaire. Ainsi le ministre de l’Enseignement supérieur a remis 1.000 litres de gel antiseptique produit par l’Esp de Dakar. A cette occasion, Dr Cheikh Oumar Hanne a annoncé la fabrication à l’Ept d’appareils respiratoires artificiels. Pour sa part, le ministre de la Santé dira que le pays attend beaucoup du monde universitaire pour la gestion de la pandémie et les études sur l’après-crise. Abdoulaye Diouf Sarr a décidé d’accorder une enveloppe de 100 millions Fcfa à l’Esp pour une plus grande production de gel et d’appareils de distribution du produit pour éviter tout contact physique.
Un piroguier arrêté à Rosso
Au moment où les Etats déploient de gros moyens pour amoindrir les risques de propagation de la pandémie du Coronavirus, des individus malintentionnés en profitent pour faire leurs sales besognes. C’est le cas du piroguier Boubacar Ly. Cet originaire de Rosso Sénégal assurait la traversée d’émigrés avec la complicité d’un policier mauritanien. Il a été appréhendé par les policiers du Sénégal le week-end dernier vers 5 heures du matin alors qu’il tentait de convoyer des ressortissants mauritaniens, bloqués à Rosso Sénégal, vers la Mauritanie. Chaque voyageur devait casquer 25.000 Fcfa pour la traversée. Il a été placé en garde-à-vue. L’enquête se poursuit pour déterminer un lien éventuel avec des personnes signalées, notamment un nommé Ablaye Sow de Saldé.
11 personnes placées sous mandat de dépôt à Louga
Onze individus ont été placés sous mandat de dépôt à Louga pour non-respect des mesures du couvre-feu et de l’état d’urgence. Parmi ces personnes, figure une femme. Au total, 14 personnes ont été déférées au Parquet pour rébellion, violence sur des agents de police. Il s’agit de deux familles de la zone périphérique. En outre, 6 motos jakarta, 59 calèches et 36 véhicules ont été immobilisés pour non-respect du couvre-feu. Les conducteurs libérés restent à la disposition de la justice.
5 cas de Covid-19 à Saint-Louis
Les nouvelles sont plutôt bonnes du côté de Saint-Louis, en dépit des 5 cas de Covid-19 notés. En effet, les 26 émigrés qui étaient en confinement au Centre régional de Formation en Santé (Crfs) deNgallèle ont été testés négatifs à l’exception d’un seul originaire de Lompoul (région de Louga). Ce dernier est actuellement traité à l’hôpital régional de Saint-Louis. Ces émigrés sont venus de la France, de l’Espagne, du Maroc et de la Mauritanie. A signaler que le premier cas positif de Saint-Louis est guéri.
CORONAVIRUS AU SENEGAL : 3 nouveaux cas sont revenus positifs, 10 patients hospita- lisés déclarés guéris. Aucun cas importé, ce dimanche
Le Sénégal a enregistré ce dimanche 03 nouveaux positifs sur les 97 prélèvements effectués. Le ministre de la santé a fait l’annonce lors de son face-à-face avec la presse pour faire le point de la situation sur la pandémie au Sénégal. «Le ministère de la santé a reçu ce dimanche, les résultats des examens virologiques suivants. Sur 97 tests réalisés, trois (03) sont revenus positifs. Il s’agit de 02 cas contacts suivis par nos services et de 01 cas issu de la transmission communautaire», a fait savoir le ministre-maire de la commune Yoff. Dans la foulée, Abdoulaye Diouf Sarr a annoncé la guérison de 10 patients hospitalisés dans les différentes structures. «Dix (10) patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs et sont donc guéris. A ce jour, 222 cas ont été déclarés positifs dont 82 guéris, 02 décès, 01 évacué et 137 sous traitement», déclare Diouf Sarr.
CORONAVIRUS : le nombre de cas augmente à Saint-Louis et Keur Massar
Selon Libération online, le district sanitaire de Keur Massar a enregistré un deuxième cas positif au coronavirus. Le nombre de cas a aussi augmenté, ce dimanche, dans la région de Saint-Louis qui affiche désormais 4 cas positifs au coronavirus.
CORONAVIRUS : Plus de 30 mille kits de tests remis au pays de la cedeao
L’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) est train de distribuer des kits de tests de diagnostic et des équipements de protection aux 15 pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a appris l’APS. Dans un communiqué parvenu à l’APS, l’organisation assure avoir déjà distribué plus de 30 000 kits de tests de diagnostic aux 15 Etats membres de la CEDEAO. « Ce sont là que les premiers kits de tests reçus par la plupart de nos pays ». L’OOAS est aussi en train de procéder actuellement à la distribution de 50 000 kits de transport d’échantillons, de 10 000 équipements de protection individuelle (EPI) ainsi que des médicaments aux Etats membres de la CEDEAO’’, indique la même source. Le texte informe que de nombreux pays de la zone ont déjà reçu leur part de kits de diagnostic tandis que la livraison de toutes les autres formes d’appui aux pays concernés a débuté depuis le 30 mars. « Elle se poursuivra jusqu’au 7 avril », fait-on savoir. La structure en charge du volet sanitaire dans l’espace communautaire soutient avoir déjà passé des commandes pour d’autres kits de tests de diagnostic et des EPI qui doivent arriver dans les deux prochaines semaines. « En outre, l’OOAS est en train de se procurer pour distribution aux Etats-membres, des ventilateurs qui sont des équipements d’assistance respiratoire pour les patients gravement malades dans les hôpitaux », rapporte le communiqué. « Toutes ces interventions viennent en supplément aux efforts que fournit chacun des pays de façon individuelle », peut-on y lire. Tous les pays de la CEDEAO ont été touchés par la pandémie du Covid-19. La Sierra Léone est le dernier à avoir découvert deux cas de malades atteints de la maladie.
CORONAVIRUS : Plus de 45 000 morts et plus de 627 000 cas déclarés en Europe
La pandémie de nouveau coronavirus a tué plus de 45 000 personnes en Europe, dont près de 85% en Italie, en Espagne, en France et au Royaume-Uni, selon un bilan établi par l’Agence presse française (Afp) à partir de sources officielles ce samedi 4 avril à 18 h 00 GMT. En effet, avec un total de 46 033 morts (pour 627 203 cas officiellement déclarés), l’Europe est le continent le plus durement touché par la pandémie de Covid-19. L’Italie (15 362) et l’Espagne (11 744) sont les pays au monde comptant le plus de morts. La France, quant à elle, dénombre 7560 décès sur son sol. Elle est suivie par le Royaume-Uni avec 4313 décès.
LUTTE CONTRE LE COVID-19 : “Les dépôts de carte nationale d’identité, de passeport sont suspendus” Sur la question des mesures prises pour protéger les agents de la police sur le terrain contre le covid-19, le Directeur de la Sécurité publique, le commissaire Abdoul Wahab Sall est d’avis que la police nationale respecte les mêmes consignes données par le ministre de la Santé. « C’est vrai que la nature de notre mission, de nos infrastructures, les commissariats de police c’est des établissements qui reçoivent beaucoup de monde. La première mesure qui a été prise c’est de faire en sorte qu’il y ait le moins de rassemblements possibles. Conséquences : les dépôts de carte nationale d’identité, de passeport, ont été suspendus. Ce sont les 2 types de dépôts qui rassemblent le plus de personnes dans un commissariat de police. Pour les légalisations, il y a un service minimum. On a essayé de distinguer services essentiels et non essentiels », a-t-il signalé le commissaire Sall, à iRadio, alors qu’il était l’invité du jury du dimanche. A ‘en croire : «sur le terrain, les agents sont également briefés sur les mesures de prévention telles que la nécessité d’observer la distanciation sociale, par exemple quand un agent de police contrôle un camion, entre lui et le conducteur du véhicule. Aussi, s’il n’y a pas de policier «confiné», « il y en a (par contre) qui sont mis sous forme de réserve. Parce que, depuis que l’État d’urgence est décrété, il y a que toute la police nationale est mobilisée. On a mis en place un plan de mobilisation de la police nationale. Tout le monde est donc consigné. Cela veut dire que tout le monde doit être prêt à l’emploi. Certains sont en attente mais prêts à être déployés à tout moment. On est en situation de guerre».
DECES DE HIBA THIAM : Dame Amar, beau-fils de Youssou Ndour, arrêté
La gendarmerie qui s’occupe de cette affaire dramatique, procède à des arrestations depuis ce matin. Le beau-fils de Youssou Ndour vient de tomber. Hiba Thiam, ancienne employée de Philippe Moris, était Directrice administrative et financière d’ACT Afrique Group, une société de conseil, d’intermédiation financière et de marketing, établie au Point E. Egalement détentrice de la nationalité française, elle est titulaire d’un Master en Finances obtenu à la prestigieuse École de Management de Lyon (EMLYON), une grande école de commerce française créée en 1872 à Lyon, la quatrième plus ancienne école supérieure de commerce de France.
Balla Gaye 2 sermonne
L’ancien Roi des arènes n’a pas apprécié le dérapage de sa belle-sœur Soumboulou, qui a stigmatisé les villageois. Balla Gaye 2 s’est fendu d’une déclaration publiée pour rappeler les origines de sa belle-famille, avant de présenter des excuses.
Feugueuleu interpelle
Feugueuleu de Lansar est porté par un élan républicain et de citoyenneté face à la pandémie de coronavirus, qui fait des ravages dans le monde surtout dans les pays européens comme la France et l’Italie. Le lutteur interpelle ses collègues pour s’impliquer davantage dans la sensibilisation.
Mbaye Gouye Gui se fâche
Le lutteur Mbaye Gouye Gui de l’école Bada Dione voulait certainement sortir de sa réserve ou de son confinement. En effet, il a profité de la bourde de l’actrice Soumboulou pour dire ses vérités. Certes, il a le droit de dire sa pensée. Mais, le sport recommande beaucoup d’indulgence champion.
2 Gigas a bien perdu un combat
2 Gigas (Saku Xam Xam) a été cité parmi les lutteurs invaincus dans l’arène sur l’article paru la semaine passée. Mais en réalité, le partenaire d’école d’Agogo a bien mordu la poussière une fois. Il a été terrassé par Thiatou Yarakh (Askanou Yarakh), le dimanche 15 juillet 2018, au stadium Iba Mar Diop. Mais depuis cette défaite, le poulain de Birahim Ndiaye a enchaîné les succès.
Baboucar Tine illumine Gaal Gui
Baboucar Tine n’a pas encore la masse nécessaire pour régner chez les poids lourds. Mais, il a presque raflé tous les galas auxquels il a participé chez les poids légers. Celui organisé au terrain Gaal Gui de Khar Yalla, le 26 janvier 2020, en fait partie. Il a illuminé ce gala en remportant le drapeau à la suite de sa victoire en finale face à Abdou Karim Diouf.
Le coronavirus change les habitudes
Depuis que le coronavirus a fait son apparition dans le pays, toutes les habitudes des lutteurs ont changé. Les combattants qui effectuaient trois séances d’entraînement par jour sont obligés de tout résumer en une seule présentement à cause du couvre-feu, mais également de l’état d’urgence décrété par le Président Macky Sall depuis plus d’une semaine maintenant.
Ness confiné aux USA
Les chances de revoir Ness dans l’arène s’amenuisent de jour en jour. Lui qui reste sur plusieurs saisons blanches est de nouveau condamné à rester sur la touche. Il sera très difficile à la Baleine de Lansar de nouer son nguimb cette saison. Confiné aux USA, il risque de durer au pays de l’oncle Sam.
Modou Awa Tine porté disparu
Porte-étendard de l’écurie HLM, Modou Awa Tine a complètement disparu de la circulation. Certes, il est réclamé par les amateurs, mais il peine depuis plusieurs saisons à décrocher un combat. Une situation qui ne l’arrange guère puisque ses jours dans l’arène sont comptés.
Les amateurs nostalgiques de Super Diamono
Il a fait les beaux jours de l’écurie Rock Énergie pendant plusieurs années. Mais Super Diamono, surpris par sa défaite contre Ameth Dème, avait pris l’avion pour se rendre en Italie où il gagne depuis sa vie. Mais, il ne se passe pas un jour sans que Super Diamono ne soit réclamé. Nostalgiques, les amateurs ont peu de chances de le revoir en nguimb.
Sur les essais vaccinaux dangereux réalisés sur le sol africain, on note de la part de certains dirigeants du continent leur propension à céder aux sollicitations des firmes internationales, en abdiquant leurs responsabilités pour brader leur souveraineté
C’est le penseur palestino-américain, Edward Saïd, qui, dans une remarquable critique de l’œuvre littéraire d’Albert Camus, parle de l’inconscient colonial, pour qualifier l’auteur, après une analyse fine de sa production littéraire ; disons un colonialiste qui s’ignore ou feignant de ne pas l’être. Pour le bénéfice de cette analyse, nous emprunterons à Saïd ses mots, pour tenter de comprendre globalement ce que les deux scientifiques français ont dit dans les médias de l’Afrique, en parlant d’essais vaccinaux. Signalons tout de même, avant d’avancer dans notre propos que les scientifiques Jean Paul Mira, chef du service de réanimation à l’hôpital Cochin de Paris, et Camille Locht, directeur de recherche à l’Inserm, qui avaient proposé une étude du vaccin Bcg, en Afrique, ont finalement présenté leurs excuses à tous ceux et celles qui ont été heurtés et meurtris par leurs propos tenus sur le plateau de La chaîne continue d’information (LCI) appartenant au groupe TF1. Qu’est-ce que ces deux scientifiques ont réellement dit, justifiant le courroux de tous les êtres dotés de raison ? Afin que nul n’en ignore, on cite leurs propos, je souhaiterais cependant avant mettre en exergue les questions de l’animateur du débat qui est en réalité la source principale du scandale et son aiguillon déterminée.
A mon avis, cet animateur est plus méprisable que ceux qui ont été désignés comme étant les principaux coupables. A ce titre, il devrait être plus accablé que le sont aujourd’hui ses répondants. Ses questions connotées avec une forte arrière-pensée raciste, est celle-ci :« Est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitements, pas de réanimation ? » l’interroge Jean-Paul Mira. Le médecin se risque ensuite à une comparaison hasardeuse : « Un peu comme c’est fait d’ailleurs pour certaines études sur le sida. Chez les prostituées, on essaye des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées et qu’elles ne se protègent pas. »
Les mots sont ainsi lâchés, un boulevard s’ouvre pour les répondants qui, je suis sûr, connaissant bien les techniques du métier, ont dû convenir avec le journaliste, lors du briefing préparatoire des entretiens, de poser à l’antenne ces questions méprisables Celles-ci attestent de la hauteur d’esprit singulière de l’interviewer. Réponse des scientifiques : « Vous avez raison, on est d’ailleurs en train de réfléchir à une étude en parallèle en Afrique », lui répond alors Camille Locht. Au même titre que les interviewés, le journaliste doit des excuses.
Bien sûr que oui, pour les excuses ! Mais nous aurions souhaité que de telles paroles ne puissent jamais être prononcées, car ces excuses ne pourront jamais effacer les effets de cette bêtise humaine du reste inexcusable. Cette bêtise, dis-je, n’a pas encore fini de charger les cœurs de profondes et douloureuses marques de blessures. Ayant suivi sur la chaîne de télévision les propos des deux scientifiques parlant d’essais probables d’un vaccin contre le Covid 19 (le BCG) en Afrique, j’ai été choqué, comme beaucoup de citoyens africains. Traumatisé même, tant la désinvolture et le mépris affichés pour la vie des Africains, marqueurs d’un racisme qui s’ignore certainement, ont été caractéristiques de leurs interventions. En considérant le niveau d’études des personnes en cause et les fonctions qu’elles occupent, la révolte n’en était que davantage plus intense.
En prenant cependant un peu de recul, je me suis surpris à vouloir leur trouver quelques excuses pour leur indélicatesse. Sans les absoudre, j’ai été enclin à relativiser cette bêtise que je pense congénitale, car elle est produit d’une histoire coloniale aux séquelles dévastatrices. Ces séquelles sont, en effet, la conséquence d’une sinistre trajectoire historique bâtie autour d’un complexe séculaire de supériorité de race et de civilisation. Malheureusement, c’est presque partout ainsi en Occident, dans le rapport défini ou à définir avec les populations anciennement colonisées.
Au gré de mes infiltrations dans les réseaux sociaux, ce dimanche 5 avril 2020, je suis tombé sur un tweet largement partagé et dont l’auteur est identifié comme étant un capitaine des services sanitaires espagnols qui, face au drame que vit son pays, a pu écrire : « je n’aurai jamais imaginé ce scénario en Espagne, mais plutôt en Afrique ». Malheureusement, hélas pour lui, cela se passe bien chez lui, en Espagne. Pour en revenir aux scientifiques français, j’ai cherché à apaiser un peu la colère qui m’a envahi au moment où j’écoutais leurs interventions sur l’antenne de LCI. A un moment, je me suis dit, heureusement que ces chercheurs n’ont pas de fonctions politiques majeures qui pourraient s’avérer décisives pour assouvir le dessein nourri. Je n’ai pas cependant manqué de m’interroger, quand j’ai lu le vendredi 3 avril 2020, dans le journal Sud quotidien, un article dévoilant et analysant le contenu d’une note diplomatique des fonctionnaires du Quai d’Orsay. Celle-ci est quasiment rédigée, selon les termes qu’en rapporte le journal, dans le même esprit et est également conçue dans une perspective ne déparant pas tellement le fond de la pensée charriée par les propos des deux chercheurs. Il s’agit, dans l’un et l’autre cas, de faire preuve d’un esprit charitable à mettre en œuvre pour sauver les pauvres Africains en péril. Le contenu de la note dévoilé par le journal sonne alors comme en écho aux propos des scientifiques. Même si les contextes et les objets sont différents, les paroles des scientifiques français mises bout en bout avec les écrits prêtés aux fonctionnaires du Quai d’Orsay font penser à la réflexion de l’intellectuel palestino-américain Edward Saïd qui, parlant d’Albert Camus, a écrit :« L’écriture de Camus est animée par une sensibilité coloniale extraordinairement tardive et en fait sans force, qui refait le geste impérial en usant d’un genre, le roman réaliste, dont la grande période en Europe est depuis longtemps passée. (…) ».
En vérité, ce que Edward Saïd identifie chez Camus et l’identifie comme la manifestation l’inconscient colonial, peut être répété concernant beaucoup d’intellectuels et d’officiels occidentaux, dans leur rapport à l’Afrique. Je pense que face à toutes ces déclarations, notes écrites et autres éléments factuels, à partir desquels des comportements pervers et dangereux, ou jugements inconvenants sont portés sur l’Afrique et, qui sont souvent dénoncés par les Africains de tous bords, ne devraient surprendre personne. Cela peut choquer, il est vrai, comme c’est le cas avec les essais vaccinaux envisagés actuellement. Faut-il le rappeler : cela est déjà arrivé par le passé sur le continent. Pas une seule fois d’ailleurs et, les coupables ne sont personne d’autre que les mêmes : les grandes firmes pharmaceutiques occidentales, avec le soutien et l’encouragement de leurs gouvernements. Le Monde diplomatique qui faisait le point sur la question a publié, en juin 2005, un article titré : « L’Afrique, cobaye de Big Pharma ». L’auteur de l’article, Jean Philippe Chippaux, de souligner : « Attirés par la faiblesse des coûts et des contrôles, les laboratoires pharmaceutiques testent leurs produits en Afrique, au mépris de la sécurité des patients.
Face à la multiplication des accidents, certains essais ont dû être interrompus. Ces dérives révèlent comment les industriels du médicament utilisent les populations du Sud pour résoudre les problèmes sanitaires du Nord. En mars 2005, les essais cliniques du Tenofovir, un antiviral utilisé contre le sida, ont été suspendus au Nigeria, en raison de manquements éthiques graves ». Poursuivant son propos le journaliste du Monde diplomatique enfonce le clou en expliquant : « Menées par l’association Family Health International pour le compte du laboratoire américain Gilead Sciences, ces expériences étaient financées par le gouvernement américain et par la Fondation Bill et Melinda Gates. Si elles ont été aussi interrompues au Cameroun (février 2005) et au Cambodge (août 2004) (1), elles se poursuivent en Thaïlande, au Botswana, au Malawi, au Ghana et aux États-Unis.
En août 2001, des dérives semblables ont conduit à l’ouverture d’une action judiciaire. Une trentaine de familles nigérianes ont saisi un tribunal new-yorkais afin de faire condamner le laboratoire américain Pfizer pour le test du Trovan, un antibiotique destiné à lutter contre la méningite. Au cours de cette étude, pratiquée en 1996 pendant une épidémie de méningite, onze enfants sur deux cents avaient trouvé la mort et plusieurs autres avaient gardé de graves séquelles cérébrales ou motrices. » Pourtant, toutes les expérimentations et essais qui ont été déroulés sur le sol africain, l’ont été au mépris des règles de droit interne des États qui l’ont autorisées et en violation flagrante des conventions, protocoles, déclarations et autres instruments de droit international, comme le note Philippe Chippaux qui renseigne : « Plusieurs déclarations internationales complètent et précisent le Code de Nuremberg, notamment celles d’Helsinki en 1964 et de Manille en 1981. La première définit les principes éthiques de la recherche médicale ; la seconde a plus spécialement été conçue pour les études cliniques menées dans les pays en voie de développement. Ces textes insistent, en particulier, sur la compétence des investigateurs, le respect du consentement des participants, la confidentialité et la protection des sujets. Cependant, il s’agit de recommandations qui ne prévoient aucune sanction ».
En dépit des remarques faites sur Albert Camus, à l’appui des travaux de l’intellectuel palestinien, Édouard Saïd, nous revenons à lui, pour dire qu’en définitive, face à cette situation tragique, l’Afrique ne doit s’en prendre qu’à elle-même. Elle est depuis fort longtemps considérée comme acquise l’idée que : les firmes capitalistiques occidentales obnubilées par le profit ne reculeront devant rien pour faire leur business. Ni devant la morale, quelle qu’elle soit, ni devant l’éthique. Dès lors on comprend que pour des raisons de rentabilité économique, et pour des préoccupations de maximisation, à l’extrême même, de leurs profits, la presque totalité des industries qui doivent, aujourd’hui, être en première ligne en France et ailleurs en Europe dans la lutte contre le Covid-19, en fournissant des masques, des gants et autres flacons de solutions hydro alcooliques, respirateurs, aient eu, depuis des années maintenant, à délocaliser en Asie et en Chine, principalement, leurs structures de production. L’Europe peine aussi dans sa lutte face au Covid-19, à cause des ruptures de stocks notées partout sur son sol, concernant tout ce matériel indispensable à son corps médical pour faire face à la pandémie. Face à la pénurie qui n’a épargné aucun pays en Europe, la Tchéquie, toute honte bue, en était arrivée à subtiliser du matériel en transit sur son territoire, avant de tout restituer à sa vraie destinataire, l’Italie. Le matériel qui a été un moment volé avait été convoyé à sa destinataire depuis la Chine.
En reconnaissant les faits, la Tchéquie a tenté de maquiller son forfait, en parlant de méprise. Qu’on ne vienne surtout pas nous parler de complexe de l’émotion, parce que nous nous indignons, à juste titre, des inepties qui sont dites sur nous Africains. Ce complexe ne renvoie à rien du tout, sinon à une rhétorique vide de sens. J’ai lu d’ailleurs à cet effet sur les réseaux sociaux des réflexions qui me dispensent d’épiloguer, outre mesure, sur cette accusation dénuée de tout fondement que l’on oppose souvent aux Africains, à chaque fois qu’ils s’indignent de propos teintés de forts relents racistes sortis par des personnes de l’acabit du professeur Jean Paul Mira et de son acolyte Camille Locht, avec qui il a sévi sur les antennes de la chaîne de télévision française LCI. Vous permettrez que je cite quelques passages de l’une de ses réflexions proposées par un internaute qui a signé son texte sous le nom de Dalaï. Ce dernier écrit avec beaucoup de pertinence des vérités qui, parfois, méritent d’être rappelées à nos amis de l’occident. Dalaï écrit :« Demandez aux français pourquoi ils condamnent toujours le salut nazi ? Ils savent ce que cela rappelle comme charge émotionnelle. N’avons-nous pas le droit de demander un peu d’égards quand on parle de nous ? N’avons-nous pas le droit de demander qu’on nous considère comme des hommes et des femmes, humains nés de femmes, et non comme des singes ? Qui plus que l’Africain se bat aujourd’hui pour être reconnu tel un humain (..) ». L’auteur ne s’arrête pas en si bon chemin, il poursuit son raisonnement en notant avec une égale pertinence dans son propos : « Quand un canal aussi important que la télévision est utilisée pour comparer tout un peuple constitué de plus d’un milliard de personnes à des prostituées, quelle réaction attendez-vous de la part de la jeunesse africaine ? (…) Définitivement, il faut que le reste du monde intègre dans sa conscience que nous sommes des Humains au même titre que tous. C’est à ce seul prix qu’on pourra cesser de nous indigner ». Revenant précisément sur les essais vaccinaux dangereux réalisés sur le sol africain, on note de la part de certains dirigeants du continent leur trop grande propension à céder aux sollicitations des firmes internationales, en abdiquant leurs responsabilités pour brader leur souveraineté nationale. De ce point de vue, nous avons envie d’évoquer Albert Camus. Ce dernier, faisant en août 1944 l’éloge des Français qui s’étaient levés contre l’occupant allemand, a dit : « Un peuple qui veut vivre n’attend pas qu’on lui apporte la liberté. Il la prend ».
Après nos complaintes et plaintes légitimes, face aux propos des scientifiques français, la seule chose qu’il me semble important de faire par nous autres Africains, c’est de savoir tirer la morale politique de cette pensée de Camus ! Un point c’est tout.
LE PATRON DE LA BAD CONTESTÉ PAR DES EMPLOYÉS
« Pour avoir un bon poste, ce n’est plus les compétences qui priment, mais la proximité avec Adesina et ses lieutenants. C’est la triste réalité, confie un ancien cadre. Or c’est une institution qui gère de l’argent public. »
Le Monde Afrique |
Joan Tilouine et Yassin Ciyow |
Publication 05/04/2020
Des employés viennent d’alerter les gouverneurs de la Banque sur des comportements « contraires à l’éthique » et des traitements de faveur au sein de l’institution panafricaine.
Une enquête interne, sensible et gênante, suit son cours à la Banque africaine de développement (BAD). En toute discrétion car elle vise son président, le nigérian Akinwumi Adesina. A la tête, depuis 2015, de la première institution de financement du développement d’Afrique, ce brillant économiste et ancien ministre de l’agriculture du Nigeria (2011-2015) se retrouve accusé par une frange du personnel de favoritisme au profit de proches compatriotes et de comportements « contraires à l’éthique ». Les soupçons portent également sur des cas de « violation du code de conduite » et d’« entrave à l’efficacité (…) affectant la confiance dans l’intégrité » de la Banque.
A l’origine de cette affaire embarrassante, il y a « un groupe de membres du personnel préoccupés » par des pratiques jugées douteuses qu’ils ont recensées avec minutie, dans l’ombre, pour éviter, disent-ils, une « crise institutionnelle ». Soucieux de préserver leur anonymat, ces employés se sont mués en lanceurs d’alerte, comme le permet le code de conduite de la BAD. Le 19 janvier, ils ont déposé plainte et transmis au département de l’intégrité et de la lutte contre la corruption de la Banque un document de onze pages détaillant seize cas d’abus présumés, impliquant parfois directement le président Adesina. Des allégations actuellement « examinées par le conseil des gouverneurs de la BAD », précise le directeur du département des services juridiques, Godfred Awa Eddy Penn, qui s’interdit tout commentaire.
Depuis, ces lanceurs d’alerte déplorent des entraves à l’enquête mais aussi « des tentatives faites pour découvrir nos identités », écrivent-ils dans une lettre adressée en ce début de mois d’avril, cette fois directement aux gouverneurs de la BAD, représentant les 54 pays membres africains et les 26 pays non régionaux (dont la France). « Des membres du personnel proches du président [Adesina] se sont efforcés de saboter toutes les tentatives du comité d’éthique de remplir ses fonctions », soulignent les lanceurs d’alerte dans cette dernière missive. Ce dernier n’a pas souhaité réagir.
« Nigérianiser » la BAD
Dans cette note consultée par Le Monde Afrique, les lanceurs d’alerte commencent par pointer des « traitements de faveur » accordés à des ressortissants du Nigeria, première puissance économique d’Afrique et principal actionnaire de la BAD depuis sa création en 1964. « Alors qu’environ 9 % des nouvelles recrues étaient des Nigérians (ou des binationaux d’origine nigériane), ils représentent environ 25 % des postes de direction nouvellement recrutés », écrivent-ils. Ce qui donne un certain écho aux critiques formulées ces dernières années par des gouverneurs de la BAD mais aussi par certains chefs d’Etat du continent.
Fin 2019, le président tchadien, Idriss Déby, avait écrit à M. Adesina pour exprimer son agacement à ce sujet. L’Ethiopie avait aussi rappelé disposer de candidats pour des postes à responsabilité. « Adesina n’a pas caché sa volonté de “nigérianiser” la BAD en confiant à des compatriotes les postes-clés, mais aussi en accordant plus facilement des lignes de crédit à des entreprises nigérianes de premier plan », dit un ancien cadre proche du président. Un autre dénonce un faux procès : « Proportionnellement à ses parts de capital, le Nigeria [9,33 %] est sous-représenté parmi le personnel de la BAD. A l’inverse, la France [3,7 %] compte de nombreux salariés. »
Des proches du président Adesina ont été désignés à des fonctions stratégiques au sein de cette institution établie à Abidjan qui gère notamment de l’argent public des contribuables africains. Mais ces nominations font fi des règles strictes de recrutement, insistent les lanceurs d’alerte. Ces derniers citent le cas d’un ami de M. Adesina nommé à un poste de direction, pourtant encore occupé par son prédécesseur. Ce qui contraignit la BAD brièvement à régler deux salaires. Un autre, ami d’enfance cette fois, s’est vu octroyer, en 2017, un contrat de 326 000 dollars (environ 300 000 euros) pour sa société de communication nigériane, avant d’être lui-même recruté à la BAD quelques mois plus tard. Pourtant, lors d’un audit interne de l’institution, le contrat avait été signalé comme relevant potentiellement d’un « conflit d’intérêt ».
Vague de départs
Plus récemment, une juriste nigériane réputée pour ses compétences et son entregent fut propulsée fin 2019 à la tête du forum d’investissement qu’organise la BAD. Or cette ancienne dirigeante de la Commission nationale des pensions au Nigeria, avait été limogée deux ans plus tôt par le président Muhammadu Buhari. Elle est depuis visée par des enquêtes des autorités de son pays pour de présumés détournements de fonds publics. « M. Adesina ne pouvait pas ignorer sa situation [judiciaire] lorsqu’il l’a recrutée », écrivent les lanceurs d’alerte dans leur note. Interrogée à ce sujet, la BAD n’a pas souhaité réagir.
Un proche conseiller d’Adesina reconnaît, sous couvert d’anonymat, une forme de « gouvernance verticale parfois perçue comme autoritaire », avant de rappeler que le président « a la liberté politique de choisir des hommes et des femmes en qui il a confiance. C’est comme ça partout ». A 60 ans, M. Adesina va briguer un second mandat cette année et compte bien rester le tout-puissant patron de la BAD qu’il a dynamisée à sa façon, en attirant notamment des capitaux privés. Dans un secteur du développement particulièrement concurrentiel et politique, l’institution reste un acteur incontournable dont le capital passera de 93 à 208 milliards de dollars d’ici à dix ans. « Cette augmentation de capital est sans précédent et Adesina est sans doute le meilleur promoteur que la Banque n’ait jamais eu », explique un diplomate occidental.
Sauf qu’en interne l’ambitieux et séduisant M. Adesina jouit d’une réputation plus nuancée et sa gouvernance est particulièrement contestée. Volontiers « show off », un brin autoritaire dans sa manière de diriger, le patron se montre indifférent aux critiques et à la grogne de ses employés. Il n’a guère semblé s’émouvoir de la récente vague de départs volontaires de certains des meilleurs techniciens de la BAD, las de sa gouvernance et des lubies de sa « cour ». « Pour avoir un bon poste, ce n’est plus les compétences qui priment, mais la proximité avec Adesina et ses lieutenants. C’est la triste réalité, confie un ancien cadre. Or c’est une institution qui gère de l’argent public. »
Mélange des genres
Sur le plan international, M. Adesina est une personnalité reconnue et appréciée, lauréat du Prix Sunhak de la paix 2019, deux après avoir reçu le World Food Prize. Sauf que les 750 000 dollars perçus pour ces deux prix n’ont, selon les lanceurs d’alerte, jamais été reversés dans les caisses de la BAD qui a pourtant réglé les déplacements de sa délégation pour assister aux cérémonies, aux Etats-Unis et en Corée du Sud. Même mélange des genres autour de sa biographie, parue en 2019 : la BAD paie l’auteur chargé du portrait élogieux du président Adesina qui en conserve les droits à titre privé.
Il n’aime rien tant que parler de sa « vision » pour l’agriculture, du développement du continent africain. Plus discrètement, il fait de la politique inhérente à sa fonction. « Il a décomplexé les réserves politiques d’usage et donne l’impression de renvoyer l’ascenseur à ceux qui l’ont porté au pouvoir », observe un ancien cadre, déçu par le président Adesina.
Très proche du chef d’Etat ivoirien Alassane Ouattara, qui l’avait soutenu lors de sa première candidature et a annoncé qu’il l’appuierait à nouveau, le président de la BAD à l’éternel nœud papillon s’affiche volontiers avec les responsables politiques de son pays, le Nigeria. Il s’y rend fréquemment, se mettant en scène avec le chef d’Etat, Muhammadu Buhari, ou avec son vice-président Yemi Osinbajo.
« Traitement de faveur »
D’après les lanceurs d’alerte, les Nigérians ne sont toutefois pas les seuls à bénéficier de « traitements de faveur ». Dans leur document, ils pointent du doigt d’autres recrutements et démissions de hauts cadres intervenus ces dernières années dans des circonstances douteuses. Et les cas sont, là aussi, légion. Ainsi, en 2016, le tout fraîchement nommé directeur des ressources humaines signe un contrat avec une entreprise de recrutement kényane dans laquelle il aurait des parts.
Alors qu’un audit interne est demandé pour faire la lumière sur cette affaire, le président Adesina aurait, selon les lanceurs d’alerte, permis à son collaborateur de démissionner et de jouir d’une « importante indemnité de départ ». Cette même année 2016, un cadre zambien a « attribué frauduleusement », selon un autre audit et une enquête interne, deux contrats d’un montant de 18 millions de dollars à des sociétés russe et américaine. Il a été promu en octobre 2019. « Un cas d’impunité qui laisse perplexe », notent les lanceurs d’alerte. A les lire, ces pratiques n’ont pas vraiment cessé. En janvier 2020, le bureau de l’éthique de la BAD a une nouvelle cheffe nommée grâce à de « petits arrangements entre amis », en dépit de ses erreurs passées. Elle avait accusé son prédécesseur de harcèlement mais sa plainte s’est avérée fausse et « malveillante », selon une enquête interne.
« Le président nomme comme cheffe de l’éthique une personne coupable d’un comportement gravement contraire à l’éthique », constate les lanceurs d’alerte qui se disent mobilisés pour « empêcher la fraude, la corruption ou la mauvaise conduite (…) pour rétablir la confiance dans l’efficacité de la gouvernance de la Banque ». La direction de la BAD assure que ces faits, pour la plupart démontrés par des enquêtes internes passées, sont actuellement « examinés ».
PAR Alioune Blondin Diop
PROPOSITIONS D'UNE STRATÉGIE DE CONFINEMENT ADAPTÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - En combinant un confinement draconien ciblé à une politique de dépistage massif des épicentres, les chances de contrôle de l’épidémie nous paraissent plus élevées
La maladie à coronavirus 2019 est apparue en novembre 2019 à Wuhan, une province de Chine centrale. Il s’agit vraisemblablement de la plus grande catastrophe sanitaire aigüe depuis un siècle, avec la grippe dite espagnole (1918-1919) à l’origine de 30 à 50 millions de morts.
L’épicentre de la maladie a d’abord été chinois et asiatique, avant que l’Europe, en particulier le nord de l’Italie, la France puis l’Espagne, ne prennent le relais. Aujourd’hui, l’épicentre de l’épidémie semble se déplacer vers les États-Unis. L’objectif de cette contribution est de réfléchir aux pistes susceptibles d’éviter à l’Afrique de devenir le 4e épicentre de la maladie.
L’épidémie 2019/2020 et les réponses apportées
Au 30 mars 2020, 196 pays et leur territoire avaient été touchés : 750 000 cas cumulés sont mode de transmission de la maladie essentiellement interhumain lié à la proximité et au contact humain mais aussi en tirant une expérience de l’épidémie à SRAS de 2003, les experts ont préconisé d’adopter le confinement comme moyen de rupture de la chaîne de transmission.
Ce confinement généralisé est à l’origine de la fermeture des aéroports, de la fermeture des villes, des quartiers ou de pays, de la restriction de la circulation et du déplacement des humains, de l’auto-confinement à domicile.
Aujourd’hui, plus de 3 milliards d’habitants sur la planète sont confinés
108 500 personnes guéries et 30 000 morts enregistrés.
Dans cet horrible panorama, le continent africain semble pour l’instant épargné avec moins de 3 000 personnes détectées positives au coronavirus.
L’objet de cet article est de procéder à une étude analytique des différents confinements dans le monde,
Il s’agit d’analyser les modes de confinement mis en place depuis le début de l’épidémie, l’étude de leurs limites, de leurs avantages, les modalités de leur application. Le but est de proposer aux autorités communautaires et politiques des pays africains, un modèle de prévention collective qui tiendrait compte de la faiblesse de nos systèmes de santé et qui pourrait nous mettre à l’abri d’une catastrophe humanitaire sans précédent.
L’exemple de Séoul, de Taïwan et de la Chine
La Chine
Elle a adopté une stratégie de confinement draconienne, marquée par des contraintes imposées à la population et des méthodes de coercition et d’obligation de respect des recommandations dignes d’un Etat policier.
Cependant, il se mêlait à cette discipline militaire, une information du public et une campagne massive de sensibilisation ; il a été noté une participation et une adhésion de la population aux consignes de l’Etat. Les proches de toutes les personnes contaminées étaient systématiquement recherchés de façon rigoureuse. Les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), en particulier la vidéosurveillance et l’utilisation de leurs cartes bancaires et/ou le bornage de leurs smartphones ont permis de reconstituer et de tracer les déplacements des malades et les éventuels contacts. Cette stratégie a assuré incontestablement le contrôle l’épidémie au bout de 14 semaines.
Notons que la Chine, a complété sa stratégie par une campagne de dépistage massive dans l’épicentre de la maladie.
Enfin, la construction des hôpitaux d’une capacité d’accueil de 1 000 patients en 10 jours a bouclé le cycle de prise en charge et de la riposte.
La Corée du Sud
Ce pays a adopté d’emblée une démarche très tôt massive sur le plan de dépistage avec très peu de confinement ; seule la fermeture des écoles a été décrétée et un isolement ne concernant que les malades et leurs proches. Le pays a mis sur pied une stratégie combinée de tests massifs et de traçage du virus en réduisant le confinement.
L’expérience désastreuse du syndrome respiratoire aiguë sévère (SRAS) en 2003 et du syndrome respiratoire du Moyen-Orient en 2015 (SMERS) a contribué à peaufiner la stratégie basée sur une politique de test massif de dépistage du coronavirus (10 000 tests par jour avec une capacité de 60 000 tests jours).
Le modèle coréen est donc basé sur une préparation importante de la population, la mise sur pied d’un réseau de laboratoires aux normes et un traçage technologique des patients malades et de leurs contacts ; pour ce faire, l’État coréen a utilisé la vidéo surveillance, le bornage de téléphones, les achats par cartes bancaires. Les patients suspects ainsi que leurs contacts se voyaient proposer alors un test. Ainsi, plus de 290 000 tests ont été réalisés sur les personnes qui présentaient des symptômes, et la Corée du Sud est en capacité de réaliser 60 000 tests quotidiens.
Grâce à ce dépistage massif, il devenait plus simple de classer les personnes dépistées en personnes indemnes, en personnes-contacts à surveiller en personnes présentant des formes mineures de la maladie, et en personnes malades sévères relevant d’une unité de soins intensifs de réanimation.
Au total, la Corée n’a enregistré que 8 600 cas et 94 décès, soit un ratio inférieur à la France où le virus est apparu plus tard. Cette stratégie permet à la Corée d’afficher le plus bas taux de létalité (0,8% seulement contre une moyenne mondiale de 3,4% et 6,2% en Italie, la courbe de la France étant proche de celle de l’Italie).
La stratégie de la France : ne tester que les personnes suspectes
Dès le début de l’épidémie en France, le gouvernement a pris des mesures de confinement de niveau 1 ; puis rapidement de niveau 2. Ne voyant pas d’amélioration, ni d’inflexion de la courbe de nouvelles contaminations et en constatant l’augmentation de patients relevant de soins réanimatoires, la France est passée le 15 mars à un niveau 3 de confinement.
La stratégie de la France était basée sur l’isolement des clusters (un cluster étant le groupe constitué par la personne source de la contamination, ses contacts directs et indirects) en ciblant les tests ; cette stratégie recommandée par l’OMS consiste à ne tester que les personnes suspectes et à les placer en quarantaine. Malheureusement, le patient ne relevant pas de cluster a contaminé plusieurs patients (il s’agit du fameux patient de Mulhouse).
Cette stratégie adoptée par la France est sous-tendue par une explication immunitaire. En effet, l’expérience chinoise nous apprend que 80% des patients contaminés ne présentaient que des formes mineures et évolueraient inéluctablement vers une guérison spontanée.
Partant de ces recommandations, les soignants se sont mis à éconduire certaines personnes qui sollicitaient des dépistages en les renvoyant à leurs domiciles lorsqu’ils ne présentaient pas de symptômes alarmants.
Limites de cette stratégie
Cette stratégie de la France basée sur le confinement, très peu de dépistage, a vite montré ses limites.
Primo, elle ne tenait pas compte de la possibilité de patients non cluster susceptibles d’être porteurs d’infections virales sévères (patient de Mulhouse porteurs d’un mutant viral).
Secundo, en prenant l’option de peu de dépistage et la guérison spontanée des patients-contact, la France a fait fi du profil et de la moyenne d’âge des personnes susceptibles d’être contaminées qui en général ont plus de 65 ans.
Tertio, elle n’a pas tenu compte de la propension des Français à être réticents à toute forme de confinement ; certains porteurs sains ont donc circulé dans la France en propageant des formes virales particulièrement invasives.
Tous ces facteurs ont été à l’origine de l’explosion de l’épidémie dans le pays. La France, depuis le 22 mars, envisage de changer de stratégie afin d’adopter le dépistage généralisé.
L’exemple de l’Italie : le modèle italien peut-être calqué sur celui de la France, à cette différence près que ce pays dispose d’un système de santé moins bien élaboré, d’une démographie médicale faible.
Que se passe-t-il en Afrique ?
Les avantages de notre continent
L’Afrique a été très peu touchée par l’épidémie dès son début. A ce jour, le nombre de contaminés ne dépasse pas les 3 000 cas et l’on dénombre moins de 200 morts au compteur des décès du continent. Ce chiffre doit être relativisé en raison de la faiblesse du nombre de tests réalisés. La population y est moins âgée, ce qui représente un niveau immunitaire et de protection à priori plus favorable. Enfin, les conditions de température et d’hygrométrie, (frisant parfois les 50°) même si elles ne détruisent pas le virus en atténueraient la virulence.
Les limites
Malgré ces quelques avantages naturels constitutifs de l’Africain et de son environnement, ils sont très vite supplantés par des éléments plus objectifs liés à la faiblesse de notre système de santé, à notre faible capacité à réaliser des tests, à la structuration de notre environnement social et familial peu propice à un confinement généralisé.
De l’ensemble de ces constatations, il découle que le modèle de confinement à mettre en place pour un pays comme le Sénégal, serait une synthèse du modèle asiatique et celui mis en place en Europe. La proposition pour une stratégie de confinement adapté est donc la suivante :
Le confinement doit être maximal et particulièrement respecté dans les épicentres nationaux de la maladie, en particulier l’Ouest de Dakar, la ville de Touba, la ville de Thiès pour ne citer que celles là, et de façon générale, toutes les régions département où l’épidémie connaîtrait une ascension importante.
Le dépistage doit être systématique, large, gratuit et massif dans toutes les villes où l’épidémie connaîtrait un essor plus important ; pour ce faire, il conviendrait de privilégier le dépistage dans des laboratoires de ville ou hospitalier implantés dans les différentes régions et dont la mise à niveau pour la réalisation d’une PCR temps réel (technique permettant de mettre en évidence le virus grâce à son noyau) ne revêt aucune difficulté. Il conviendrait que les messages soit orientés vers une acceptation plus facile de la population des propositions de test qui leurs seront faites.
L’ouverture de nouveaux centres d’hospitalisation à fonction multiple, d’isolement, de dépistage, de traitement des patients ne présentant que des formes bénignes relevant d’un traitement symptomatique, d’unité de soins continus pour les patients ne présentant que des formes moyennement sévères, et de l’augmentation du nombre de lits de réanimation pour les formes graves. Les financements obtenus par le fonds de riposte du président de la République devraient mettre l’accent entre autre sur ces dépenses indispensables et urgentes.
La fièvre est l’un des signes cardinaux des premières manifestations cliniques de la maladie. La mise à disposition dans toutes les concessions et foyers familiaux par les moyens de l’État d’un
thermoflash ou d’un dispositif de prise de température, en particulier dans les contrées pouvant constituer des épicentres de la maladie au Sénégal, se révélerait être une forme de screening initial particulièrement important pour la prévention et la prise en charge précoce des formes modérées
Le confinement doit débuter dans les concessions, maisons et appartements, en respectant les mesures-barrières ; cet isolement après avoir été compris par les populations, grâce à un système de sensibilisation, une information ciblée, doit être adopté par tous les Sénégalais mieux adaptée et plus facile à réaliser en fonction de leurs conditions de vie. Les mesures de prévention édictées par le ministère de la Santé doivent faire l’objet dune appropriation par les populations.
Le confinement doit être complété dans les quartiers et communes ; il est inutile de changer de commune ou de quartiers pour s’approvisionner dans un marché ou dans une grande surface ; dès lors que la transmission devient communautaire, la réduction des déplacements s’impose comme étant la condition sine qua non de la rupture de la chaîne de transmission.
Le confinement doit enfin devenir départemental et régional. Il serait utile de mettre à contribution toutes les places ou espaces publics tels que les stades, les gymnases, les gares, les aéroports de pèlerins et surtout certains établissements privés dont la fréquentation auraient diminué par ces temps d’épidémie.
En conclusion
En combinant un confinement draconien, adapté, ciblé aux populations, à une politique de dépistage massif des épicentres dans une population qui, pour l’instant, ne compte pas un nombre élevé de personnes contaminées, les chances de contrôle de l’épidémie nous paraissent plus élevées.
Le président Macky Sall (dont les mesures mises en exécution par le ministère de la Santé publique et qui sont à saluer et soutenir) vient de lancer un fonds de riposte contre le COVID-19 ; ce fonds entre autres doit servir à rendre disponible plusieurs millions de tests, ouvrir et mettre des établissements de santé à des niveaux conformes aux standards internationaux.
La mise en application de l’ensemble de ces propositions non-exhaustives nous paraît être une voie et une approche susceptible de pouvoir anticiper une explosion de l’épidémie dans notre pays, et une réponse adaptée.
Docteur Alioune Blondin Diop est ancien praticien des Hôpitaux de Paris, spécialiste de médecine interne.
"LE PROBLÈME, CE N'EST PAS DE RENTRER DANS L'HISTOIRE, MAIS D'EN SORTIR"
Le paternalisme français est intériorisé par les Africains eux-mêmes - Les idées africaines doivent être recyclées par l’Occident en général et la France en particulier pour être reconnues par les Africains - ENTRETIEN AVEC MAHAMADOU LAMINE SAGNA
Mahamadou Lamine Sagna, sociologue sénégalais, s’intéresse au symbolisme des échanges et de la monnaie. Après des études de commerce, d’ethnopsychiatrie et une thèse de sociologie en 1997 à l’université de Caen sur le rapport des pauvres à l’argent et à La Poste en France, il a enseigné à Nanterre, puis à l’université du Maryland aux Etats-Unis (2000-2002), avant de rejoindre la prestigieuse université de Princeton (2002-2011).
Il y a donné des cours sur « la monnaie et la religion », mais aussi, avec un astrophysicien nigérian, sur la « science et les technologies appliquées au développement » dans les départements d’études africaines et d’études africaines-américaines. Voilà quinze ans qu’il travaille sur l’Afrique et la globalisation, l’exclusion, ainsi que le rapport entre « monnaie, religion et immigration dans le cas des Sénégalais de New York ».
Il navigue depuis 2011 entre New York, Paris, la Normandie et Dakar, où il organise tous les deux ans des conférences dénommées Homecoming, dans le cadre de l’association qu’il a fondée et qu’il préside, Rencontre des Sénégalais pour une organisation utile des ressources de la communauté expatriée (Re-Source/Sununet). L’objectif : contribuer de manière concrète au développement du Sénégal, avec le soutien de la diaspora. Ce qui ne l’empêche pas de porter un regard critique sur ses deux ports d’attache, le Sénégal et la France.
Cet entretien que nous reprenons a été publié en janvier 2017.
Rue89 : Pourquoi avez-vous quitté la France pour les Etats-Unis ?
Mahamadou Lamine Sagna : Par hasard. J’avais un mentor, le sociologue américain Richard Brown, qui m’a invité à donner des cours à l’université du Maryland. Ensuite, la sociologue américaine la plus connue sur les questions de monnaie, Viviana Zelizer, m’a invité à Princeton, où le professeur Cornel West m’a incité à rester.
Que ressentez-vous chaque fois que vous faites un voyage New York-Paris ?
Un sentiment d’altérité qui me fait réfléchir sur la relativité et l’universel. Je suis toujours heureux de retrouver des rapports interraciaux très naturels en France, sur le plan individuel.
Aux Etats-Unis, c’est plus facile de trouver un logement et un travail quand on est noir, et sur le plan professionnel, on peut vous faire confiance d’une manière extraordinaire… Mais les relations entre personnes sont faibles, il y a peu de liens d’amitiés. Je connais des Américains blancs qui n’ont pas d’amis.
En France, c’est le contraire : c’est plus difficile de trouver un travail et la plupart des gens brillants n’ont pas d’opportunités. Mais se faire des amis français, c’est naturel.
Pourquoi n’êtes-vous pas resté enseigner en France ?
Je faisais récemment la réflexion à un universitaire français dans une conférence à Paris : pourquoi si peu de départements d’études africaines dans les universités françaises ? Il m’a répondu qu’il y en avait un à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) !
Aux Etats-Unis, la plupart des enfants de familles aisées prennent des cours en option dans les départements d’études africaines, parce qu’ils savent que l’Afrique, c’est l’avenir. La France est censée faire mieux, mais elle ne fait rien.
Autre chose : dans les départements d’études africaines, aux Etats-Unis, entre 15% et 20% des professeurs sont africains. En France, on compte très peu de spécialistes qui viennent du continent.
Faut-il y voir du racisme ?
Je préfère parler, comme Cornel West, d’un nihilisme sentimental ou paternaliste de la France, qui fait que ce pays ne voit pas le potentiel des Africains.
Il y a un refus de reconnaître des réalités sociales, par exemple le fait que des Africains puissent avoir autant de compétences que les autres et avoir eux-mêmes dépassé les questions raciales.
Tout se passe comme si les Africains étaient sympas, mais incapables de faire des analyses. Je ne suis pas sûr que ce soit du racisme. Le problème, c’est plutôt qu’on n’a pas quitté le colonialisme.
Il reste des « habitus » comme dirait Pierre Bourdieu, qui jouent de manière inconsciente. Même quand on est face à des gens bien disposés, même quand on a des relations personnelles poussées, il existe en France une forme de violence symbolique qui agit sur la structure mentale.
Il s’agit de croyances collectives qui permettent de maintenir des hiérarchies, de véhiculer des mécanismes de domination, et qui aboutissent à des pensées du type : les femmes ne sont capables que de faire que telle ou telle tâche, les Africains peuvent nous aider à faire de l’anthropologie, mais pas de la science ou de la technologie.
Pourtant, le système de paiement par téléphone mobile (M-Pesa au Kenya) a été imaginé et créé par un jeune Sénégalais qui vit aux Etats-Unis. Il est allé voir les autorités du Sénégal, qui ne l’ont pas écouté, et il a commencé en Ouganda et au Kenya.
Pourquoi n’a-t-il pas été pris au sérieux au Sénégal ?
A cause de cet effet miroir entre la France et les pays francophones, qui fait que le paternalisme français est intériorisé par les Africains eux-mêmes.
Du coup, tous les Africains francophones qui sont passés par les Etats-Unis et ont fait une rupture avec ces modes de pensée se sentent mieux considérés en Afrique anglophone. Beaucoup d’entre eux travaillent au Kenya, en Ouganda, au Rwanda.
En tant qu’expert sénégalais, on peut faire une proposition au Sénégal, mais on sera toujours moins écouté que le confrère français. C’est le complexe du colonisé.
Quand je vais à Dakar, je parle dans la presse de Sénégalais qui vivent au Sénégal et qui mènent des travaux très intéressants, mais ne sont pas reconnus…
Par exemple, l’architecte Cheikh Mbacké Niang est étudié pour ses réalisations à l’université de Princeton, mais il est inconnu chez lui au Sénégal.
De même, une ferme « intelligente » a été lancée à Gorom, près de Rufisque, par un professeur de physique à l’université de Dakar, Aboubaker Beye, qui produit sa propre énergie et fabrique de l’huile essentielle de baobab, sans aucune subvention et très peu d’intérêt local.
Les idées africaines doivent être recyclées par l’Occident en général et la France en particulier pour être reconnues par les Africains !
Qu’est-ce qui fait la différence entre l’Afrique francophone et anglophone ?
La colonisation britannique n’a pas été assimilationniste. Le terreau pour l’autonomie y est plus favorable. Le problème pour l’Afrique francophone n’est pas d’entrer dans l’Histoire, comme l’a dit Sarkozy dans son discours de Dakar, mais plutôt d’en sortir !
Les Africains francophones sont toujours dans la dynamique post-coloniale, alors qu’on n’est plus dans la même temporalité avec la globalisation.
Que pensez-vous des lamentations qu’on entend toujours en Afrique francophone contre l’ancienne puissance coloniale ?
C’est stérile et j’y vois de la malhonnêteté intellectuelle. Un nombre important d’intellectuels africains qu’on peut à mon avis qualifier de glandeurs perpétuent la « Françafrique » sans le savoir.
On peut critiquer la France, la Françafrique, les privatisations, la façon dont les télécoms au Sénégal ont été vendus à Orange avec la complicité de la Banque mondiale, alors qu’ils n’avaient pas besoin d’être privatisés…
On peut condamner la France sur bien des points mais c’est malhonnête de le faire sur son intervention au Mali. En 24 heures, les islamistes pouvaient prendre Bamako. Ils ont cassé les monuments de Tombouctou. Comment critiquer ceux qui viennent sauver ce qu’on revendique ? Dans la politique africaine de François Hollande, je ne vois pas quel est l’acte condamnable pour l’instant.
Quid de l’intervention française en Côte d’Ivoire ?
C’est plus compliqué : le Conseil constitutionnel a validé les élections, sans le faire sous la contrainte ou la violence. Dès lors, je ne vois pas pourquoi les Nations unies peuvent intervenir, au-delà de cette instance suprême.
Sur le fond, je pense que l’histoire donne raison à Léopold Sédar Senghor plutôt qu’à Félix Houphouët-Boigny. Il fallait plus insister sur la culture que l’économie après l’indépendance. Si on pense construire le citoyen à partir de l’économie, on prend le risque de la violence, puisque l’économie porte de la violence en elle-même, dans la mesure où elle repose sur l’accumulation, qui engendre des inégalités et des frustrations.
La primauté de l’économie a failli l’emporter au Sénégal avec Abdoulaye Wade, mais heureusement, Senghor a posé les bases : ce qui est important, c’est le vivre ensemble, l’homme, la culture.
Si le Sénégal avait été centré sur les questions économiques, personne ne se serait soulevé en 2011 pour défendre la Constitution.
Où va le Sénégal ?
La ruse de Leuk-le-Lièvre a été érigée en vertu... C’est l’un des fondements de l’existence au Sénégal. Etre sérieux à Dakar relève presque de la maladie !
par Vincent Brossel et Marie Holzman
UN BANQUET OFFICIEL AU CŒUR DE LA PANDÉMIE EN CHINE
Alors que les premières victimes du Covid-19 gisaient à la morgue, un repas géant réunissait 40 000 familles de Wuhan, avec des assiettes gravées à l’effigie de Xi Jinping
Libération |
Vincent Brossel et Marie Holzman |
Publication 05/04/2020
Pendant que le monde se confine et enterre ses morts emportés par le Covid-19, le président chinois Xi Jinping triomphe. La propagande présente sans relâche le commandant suprême victorieux de «la guerre du peuple» contre le coronavirus.
Et pourtant, après l’épidémie du Sras en 2003, après celle de peste porcine, après les divers virus qui ont attaqué les poulets et les autres catastrophes sanitaires qui sont nées en Chine populaire, nous pensions que les autorités de Pékin auraient tiré des leçons. Et nous sommes aujourd’hui obligés d’admettre que les logiques du pouvoir chinois ne sont pas celles attendues par la France et l’Europe qui en ont fait un partenaire privilégié.
Il faut s’arrêter un instant sur les circonstances de ce banquet qui a donné lieu à une mise en scène délirante. Des assiettes avaient été gravées à l’effigie de Xi Jinping, avec des slogans à sa gloire. Le journal local Chutian du shibao du 19 janvier a publié des photos des centaines de tables installées dans un immense hangar et vantant le fait que 13 986 plats avaient été servis pour cette fête. Des spectateurs ont été félicités d’avoir «surmonté la fièvre, la toux et la maladie pour participer à ce grand événement».
Alors que des docteurs courageux alertaient sur le danger de ce nouveau virus, le Parti maintenait des spectacles de divertissement à l’approche du nouvel an lunaire. Le 21 janvier, RFI en chinois a rapporté que certains danseurs et chanteurs portaient des masques et étaient déjà contaminés par le Covid-19. Le secrétaire du Parti et le préfet de la province du Hubei applaudissaient à tout rompre alors que les premières victimes du virus gisaient à la morgue. L’ordre de se confiner n’est tombé que le 23 janvier, ne laissant que quelques heures pour quitter Wuhan. Près de 5 millions de personnes ont ainsi réussi à quitter la mégalopole. Beaucoup porteuses du virus.
La vie du Parti plutôt que celle des citoyens
Nous qui connaissons maintenant le confinement, qui avons appris les «gestes barrières», nous sommes stupéfaits en revisitant le scénario de la propagation du virus. Un banquet à la gloire du président chinois serait donc devenu l’accélérateur de cette pandémie devenue mondiale en quelques semaines.
Pourquoi le gouvernement local a-t-il maintenu ces festivités ? Parce que la priorité était la vie du Parti communiste, pas celle des citoyens. En janvier, les autorités étaient obnubilées par l’organisation des assemblées locales qui précèdent l’Assemblée nationale et de la Conférence consultative du peuple chinois qui se tiennent en mars. Pas question de renoncer à ce processus incontournable. Le parti avant tout.
Imposer «sa» vérité
Avec le confinement de Wuhan, puis du Hubei et enfin de tout le pays, Xi Jinping reprend la main face à une crise qui a plongé la Chine dans le doute. Ce «triomphe» de la Chine, face à ce virus qui est né en son sein, se fait au prix de la vérité. Les bilans officiels sont bien en deçà du nombre réel de personnes mortes et infectées. Selon des estimations indépendantes, on arrive à plus de 50 000 morts à Wuhan et 97 000 morts pour toute la Chine. On est bien loin du chiffre officiel de moins de 4 000 morts…
Pour imposer «sa» vérité, la police n’a pas chômé. L’organisation Chinese Human Rights Defenders a documenté 900 cas d’arrestations, d’intimidations et de censure intervenus en lien avec l’épidémie depuis début janvier. Xi Jinping a aussi réussi à convaincre l’OMS de retarder pendant plusieurs semaines l’annonce de la pandémie. On peut se poser des questions sur le fonctionnement de l’OMS au sein de laquelle la Chine exerce un pouvoir très fort depuis le passage à sa tête de Margaret Chan, médecin chinoise. Une mission de l’OMS est rentrée de Chine en février avec des conclusions plutôt optimistes. Elle a loué les méthodes employées par Pékin pour lutter contre le virus, sans évoquer les erreurs qui ont été faites, comme avoir laissé fuir du Hubei puis de Chine des dizaines de milliers de personnes infectées. Et le 7 mars, Pékin a été largement remercié par l’OMS pour son don de 20 millions de dollars destiné à la lutte mondiale contre le Covid-19.
Aujourd’hui, le régime de Pékin veut apparaître comme le sauveur avec sa politique des masques, et surtout réécrire l’histoire à son avantage. Et la propagande se déploie, sans vergogne. Un éditorial récent d’un quotidien d’Etat a appelé le monde à remercier la Chine pour son efficacité dans la lutte contre le Covid-19…