Le Sénégal fête cette année 2020, comme plusieurs autres États africains, 60 ans d’indépendance. Un parcours qui a permis au pays, en dépit de quelques soubresauts de s’ériger en modèle démocratique. Retour sur cinq dates qui ont fait l’histoire
Laurent Correau et Christophe Boisbouvier |
Publication 04/04/2020
• 1962 : la rupture Léopold Sédar Senghor – Mamadou Dia
Deux ans après l’indépendance, les relations entre le président de la République Léopold Sédar Senghor et le président du conseil Mamadou Dia ont été abîmées par les jeux politiques internes à l’UPS (Union progressiste sénégalaise, le parti au pouvoir), et par les manœuvres de certains membres du parti. Les débats du 3e congrès de l’UPS voient les partisans des deux hommes s’affronter. Les rivalités se cristallisent également un long moment sur le contenu d’un remaniement ministériel.
L’idée d’une motion de censure prend corps chez les anti-diaistes. Les signatures sont rassemblées par Magatte Lô, qui s’ouvre de son projet à Senghor. Le vendredi 14 décembre 1962, le texte de la motion est déposé par le représentant de Gossas dans le Sine-Saloum, Théophile James. Il a été signé par une quarantaine de députés. Il reproche à Mamadou Dia le maintien de l’état d’urgence qui avait été mis en place en 1960 au moment de l’éclatement de la Fédération du Mali.
Le vote de cette motion de censure doit avoir lieu trois jours après le dépôt. Le Bureau politique de l’UPS essaie donc de se pencher sur la situation, sans parvenir à rapprocher les points de vue. Mamadou Dia en appelle au Conseil National, proposant même de démissionner s’il est désavoué lors de cette prochaine réunion… mais les anti-diaistes refusent de retarder l’examen de la motion de censure. La question devra donc être abordée le lendemain, le lundi 17 décembre, au cours d’une réunion commune du bureau politique et des députés.
Une ultime rencontre le 17 dans la matinée entre Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia ne fait qu’accroître le malaise. Et quand Dia apprend que l’Assemblée examinera bel et bien la motion de censure dans l’après-midi, sans même attendre la réunion prévue du bureau politique et des députés, il se sent pris au piège. Il décide d’empêcher cet examen, convaincu qu’il revient au Conseil National de se réunir et de décider de son sort.
Sur ses instructions, gendarmes et gardes républicains entrent dans l’Assemblée nationale le 17 décembre à la mi-journée et procèdent à l’arrestation de quatre députés. Le camp senghorien ne tarde pas à répliquer : les parachutistes, qui avaient été chargés d’assurer la garde du palais présidentiel, sont envoyés libérer ces quatre députés retenus au Commissariat central, et on leur demande de faire lever le cordon de gendarmerie qui interdit l’accès à l’Assemblée. Ils s’acquittent de cette mission sans effusion de sang. Les parlementaires se sont cependant, entretemps, retrouvés au domicile de Lamine Gueye où ils ont voté la motion de censure.
Le lendemain, Léopold Sédar Senghor enregistre une déclaration dans laquelle il dénonce « une violation délibérée de la Constitution de la République ». Mamadou Dia et quatre ministres proches de lui sont arrêtés.
Le 9 mai 1963, la Haute Cour de Justice condamne Mamadou Dia à une peine de détention à perpétuité. Ibrahima Sarr, Joseph Mbaye et Valdiodio Ndiaye sont condamnés à vingt ans de prison. Cinq années d’emprisonnement sont infligées à Alioune Tall. Tous sont incarcérés au centre pénitentiaire spécial de Kédougou. Cet épisode marque la fin du bicéphalisme à la tête de l’État : la Constitution de la Deuxième République en 1963 prévoit un régime de type présidentiel. Les prisonniers de Kédougou, eux, seront graciés en 1974 puis retrouveront leurs droits civiques deux ans plus tard.
• 1968 : Le pouvoir de Senghor est ébranlé par les étudiants et le mouvement syndical
En cette première décennie de l’indépendance, de plus en plus d’étudiants rejoignent l’Université de Dakar. Pour offrir à tous un pécule sans grever son budget, le pouvoir a décidé de fractionner certaines bourses (certains étudiants toucheront les deux tiers ou la moitié du montant). Il a aussi décidé de ne plus faire de versements pendant les deux mois de vacances. Les étudiants ne sont pas prêts à l’accepter. Ils protestent aussi contre le fait que l’Université de Dakar « n’est en réalité qu’une Université française installée au Sénégal ». L’Union démocratique des étudiants sénégalais (UDES) est le fer de lance de la contestation. Le 24 mai 1968, dans la soirée, il décrète une grève illimitée des cours et le boycott des examens. Les étudiants sont suivis par les élèves des lycées. Mercredi 29 mai, dans la matinée, un escadron de gendarmerie reçoit l’ordre de vider l’université et la cité universitaire. « Le heurt fut sévère, mais dura peu, explique l’historien sénégalais Omar Gueye dans l’ouvrage qu’il a consacré à ces événements Mai 1968 au Sénégal :" Senghor face aux étudiants et au mouvement syndical " : tout au plus 20 à 30 minutes où s’exprimèrent grenades lacrymogènes, jets de pierres, coups de crosse, saccage des locaux et autres brutalités, puis les étudiants cédèrent. » Les autorités affirment que l’opération a fait un mort et 69 blessés, les tracts syndicaux de l’époque parlent plutôt, eux, de 4 morts et 292 blessés.
Le mouvement étudiant, qui est dirigé notamment par les jeunes leaders marxistes d’un parti clandestin, le Parti africain de l’indépendance (PAI), fait jonction avec le mouvement syndical. L’Union nationale des travailleurs sénégalais (UNTS) lance un mot d’ordre de grève générale pour le 30 mai à minuit. Le même jour à 20H, Senghor fait à la radio un discours fleuve, mais sans rien annoncer de nouveau. Le soir-même, il instaure le couvre-feu et confie le maintien de l’ordre à l’armée et à son chef, le général Jean-Alfred Diallo. Le 31 mai au matin, quelque 200 syndicalistes qui tenaient meeting à la Bourse du travail de Dakar sont arrêtés. Des émeutiers s’approchent du Palais présidentiel. L’armée réprime durement : deux morts, de nombreux blessés et quelque 900 arrestations. Le 9 juin, les syndicalistes sont libérés. Le 13 juin, Senghor accepte une augmentation de 15% du SMIG. Et quelques mois plus tard, il accorde aux étudiants une revalorisation de leurs bourses. L’alerte a été chaude. En février 1970, Senghor, qui gouvernait seul depuis l’arrestation de Mamadou Dia, en décembre 1962, crée un poste de Premier ministre, qu’il confie à Abdou Diouf.
• 1974 : Abdoulaye Wade est autorisé à créer le PDS
Quand Abdoulaye Wade rentre au Sénégal en 1973, il est bien décidé à participer aux affaires publiques de son pays. Mais avec le système de parti unique de fait, bâti autour de l’UPS, il ne peut accéder à aucun poste à responsabilité. Il s’engage donc en suivant d’autres voies : avec quatre compatriotes, il initie le « Manifeste des 200 » qui, sans critiquer le gouvernement, effectue des propositions dans les principaux domaines de la vie du pays. « Cette initiative prit une telle ampleur, se souvient Abdoulaye Wade dans le livre d’entretiens " Une Vie pour l’Afrique ", que certains signataires nous demandèrent de créer un mouvement ». La décision de lancer un parti est prise. « Je donnais mon accord, à la condition qu’il me fût permis d’en parler préalablement à Senghor », dit-il plus tard. Le sommet des chefs d’État de l’OUA de Mogadiscio, du 12 au 16 juin 1974, lui en fournit l’occasion. Wade y assiste en tant qu’expert. À la demande de son directeur de cabinet, Moustapha Niasse, Senghor le reçoit et lui donne son accord. Abdoulaye Wade indique à la presse que ce parti sera un « parti de contribution ». Le PDS (Parti démocratique sénégalais) est reconnu le 8 août 1974. Il parvient rapidement à s’installer à l’intérieur du pays. En mars 1975, il revendique déjà 46 000 adhérents. Le mot d’ordre dont il se dote un jour de 1975, « Sopi » (changement en wolof) entre dans l’histoire. « L’idée du Sopi, explique Abdoulaye Wade, est venue une nuit que nous tenions une réunion en petit nombre à Pikine, le grand dortoir de Dakar, dans la cour d’une maison. C’était en 1975. Les gens faisaient des discours tonitruants. Nous étions surchauffés et nous disions :" il faut ‘Sopi’ – changer – le pays ". Cela fit tilt dans ma tête, car je venais d’avoir mon slogan. Je le gardai pour la fin. Comme la règle veut que je parle le dernier pour clôturer la réunion, après un vigoureux discours, je terminai par " Sopi ! Sopi ! " Tout le monde reprit et nous sortîmes de la maison en criant " Sopi ! Sopi ! " »
La création du PDS incite d’autres hommes politiques à exploiter les velléités d’ouverture du régime et le pouvoir décide, au travers de la révision constitutionnelle du 19 mars 1976, de la mise en place d’un système tripartite dans lequel chacun des trois partis autorisés représentera une sensibilité politique : libéral et démocratique, socialiste et démocratique, marxiste-léniniste ou communiste. Cette typologie mécontente en dehors de l’UPS. L’historien Cheikh Anta Diop, qui a déposé les statuts de son parti dès février, refuse de s’y plier et introduit un recours devant la Cour suprême. En janvier 1978, le nombre de partis politiques légaux passe à quatre. Il faut attendre 1981, après l’arrivée au pouvoir d’Abdou Diouf, pour que le nombre de partis ne soit plus limité.
• 1981 : Abdou Diouf succède à Léopold Sédar Senghor
Quand Diouf arrive au sommet de l’État, cela fait presque onze ans qu’il est Premier ministre de Senghor. La réforme constitutionnelle du 6 avril 1976 en a fait le successeur désigné : elle a prévu qu’en cas d’empêchement du président de la République, le Premier ministre exerce ses fonctions jusqu’à la fin du mandat en cours. Début 1980, le président sénégalais indique à son Premier ministre que sa décision est prise : il entend lui remettre les rênes du pouvoir à la fin de l’année. Le 31 décembre, Léopold Sédar Senghor remet sa lettre de démission au premier président de la Cour suprême. Il explique le soir dans un message à la nation les raisons de sa décision, évoquant son âge (74 ans) et sa foi en l’alternance générationnelle. Abdou Diouf prête serment le 1er janvier 1981. Il nomme immédiatement Habib Thiam, auquel le lie une solide amitié, comme Premier ministre.
• 2000 : Première alternance démocratique, Abdoulaye Wade est élu président
Février 1983, février 1988, février 1993… À chaque élection présidentielle, Abdoulaye Wade est officiellement battu par Abdou Diouf, au terme de scrutins dont la transparence est contestée par l’opposition et plusieurs observateurs étrangers. Mais à chaque élection, l’opposant gagne en popularité face à un régime qui n’a pas changé depuis 1960. À partir de 1988, le tribun Wade commence à capitaliser sur le ras-le-bol grandissant d’une bonne partie de la jeunesse sénégalaise. L’opposant se jette à corps perdu dans la bataille politique au cri de « Sopi ». Des dizaines de milliers de jeunes chômeurs courent à ses meetings, où il dénonce « l’État-PS ».
En 1994, quand il croupit près de cinq mois en prison et ne sort qu’après une grève de la faim, Wade semble pourtant résigné. « L’opposition et les masses réclament l’alternance, mais le pouvoir la refuse et nous n’arrivons pas à nous en débarrasser. Nous sommes donc dans une situation de blocage », confesse-t-il en juillet 1994, dans une étonnante interview à Jeune Afrique.
« L’État-PS » est-il une citadelle imprenable ? À l’issue des législatives de mai 1998, que les socialistes au pouvoir emportent une nouvelle fois, Wade semble abattu. Avec son épouse, il quitte sa villa du quartier résidentiel du Point E, à Dakar, et se retire dans son pavillon de Versailles, près de Paris, où il médite pendant une longue année. Dans le camp du président Abdou Diouf, on se frotte les mains à l’idée d’une présidentielle sans Wade en février 2000…
Mais pour convaincre Wade de repartir à la bataille, le n°2 du PDS, Idrissa Seck, trouve deux arguments. D'abord, pour la première fois, un Observatoire national des élections (ONEL) garantit une certaine transparence du fichier électoral. De plus, après 38 ans de règne sans partage, le PS s’effrite. Deux ténors du parti, Djibo Leyti Ka et Moustapha Niasse, viennent d’entrer en dissidence contre Abdou Diouf. En octobre 1999, le septuagénaire se décide à rentrer. À son arrivée à Dakar, Abdoulaye Wade est accueilli par une marée humaine. En janvier-février 2000, la campagne est exaltée. Aux grands meetings du PS pour le candidat Diouf, le candidat Wade répond par l’organisation d’impressionnantes « marches bleues », de la couleur emblématique du PDS. Les mots se durcissent. Sur RFI, Wade déclare : « Le seul arbitre qui existe aujourd’hui, c’est l’armée ». En privé, il affirme même accepter l’idée d’une prise de pouvoir par les militaires, « quitte à ce qu’ils le gardent un temps ». Car à son avis, « une transition en uniforme reste une transition, alors que le règne de Diouf est sans fin ».
Le 27 février, il se passe quelque chose d’impensable. Pour la première fois depuis l’indépendance, quarante ans plus tôt, le candidat de « l’État-PS » est mis en ballotage. Diouf vire en tête avec 41,3% des voix, mais Wade le talonne avec 31%. Et le troisième, le dissident socialiste Niasse, demande à ses partisans – 16,7% des électeurs – de voter Wade au second tour. Pendant la campagne du deuxième tour, le camp Diouf, dirigé par l’énergique Ousmane Tanor Dieng, le stratège du PS, tente un sursaut. Mais la vague du « Sopi » est trop forte. Le 19 mars, au soir du second tour, grâce à une toute nouvelle invention – le téléphone portable –, les radios libres communiquent en direct les résultats bureau de vote par bureau de vote. Presque partout, Wade est en tête. Un meeting géant s’improvise devant la villa du Point E, où le candidat du « Sopi » annonce sa victoire devant une foule en délire.
Ce même soir du 19 mars 2000, il règne une toute autre atmosphère au palais présidentiel. Abdou Diouf est en contact téléphonique permanent avec son ministre de l’Intérieur, le général Lamine Cissé, qui, département par département, lui égrène les mauvais résultats. Puis le président sortant s’isole et se mure dans le silence. Le matin du 20 mars, aux alentours de 10h30, après une longue nuit de réflexion, Abdou Diouf appelle Abdoulaye Wade et le félicite de sa victoire. C’est le basculement. Et par ce geste, Abdou Diouf rentre dans l’histoire.
LEES WAR A JÀNG CI DIMBALU RÉEWUM FIDEL CASTRO ÑEEL ITALI ?
Saa buñ tuddee réewum Kibaa, ñépp daldi fàttaliku njiitam lu ràññeeku la : Fidel Castro. Waaye, xel yépp dañuy dellu 60i at ci ginnaaw, jamono ju leen réewum Amerig daan xoqtal. Ràññees na réewum Kibaa yit ci wàllu...
Saa buñ tuddee réewum Kibaa, ñépp daldi fàttaliku njiitam lu ràññeeku la : Fidel Castro. Waaye, xel yépp dañuy dellu 60i at ci ginnaaw, jamono ju leen réewum Amerig daan xoqtal. Ràññees na réewum Kibaa yit ci wàllu wér-gi-yaram. Ndege, am na ciy doomi Kibaa yi ay fajkat yu mag a mag. Te, ñooñu, kenn ci àddina si sànul a werante seen xam-xam ak seen xarañte.
Waaw.
Weddi, gis bokku ci. Kibaa waneetina mën-mënam. Lu tollu ci 52 doktoor la yónnee réewum Itali mi nga xam ne, deele na nit ñu baree bare ci sababu mbasum Covid-19 mi. Dafa di, doktoori Itali yi ci seen bopp ñoo demoon ba tële ndax way-tawat yu jéggi dayo. Ndeysaan, am na sax 14i doktoor yu ci ñàkke seen bakkan.
Laata ñuy dem Itali ngir walluji leen, doktoori Kibaa yi dañu def benn portale bu rànneeku. Bi ñu koy def, nag, ñenn ñi dañoo téye waale benn nataalu Fidel Castro. Boo leen gisee, ñoo ngi ànd ak sag bu réy. Mu mel ni dañuy ndamoo nataal bi, di ko furloo ñeel seen nooni démb yi. Bu dul woon mbasum Covid-19 bi fatt xel yépp fi mu ne nii, foto bu ni mel doon na jur coow lu réy a réy ci àddina si. Waaye, wolof nee na, gumba tal na leneen lu dul tëb i teen.
Kii di Fidel Kastóro, daa teeloon a xam ne, am réew, bu bëggee mucc ci nootaange, fàww ña fa nekk bëgg ko ba fu mbëggeel yem. Ndege, naw sa bopp, bennoo ak muñ ñooy cëslaay yiy dooleel am réew. Bu ko defee, dina mën a dékku képp ku koy xeex, ak noo mënti tollu. Tànk yooyu la Fidel Castro daan dox. Moo tax, dafa fullaaloon li askan wi soxla te muy lu mënta ñàkk : njàng meek njàngale mi ak wér-gi-yaram (paj mi). Kon, réewi Afrig yu ñuul yi Farãs nootoon mën nañoo roy ci Kibaa ak Fidel Castro. Ndaxte, jooytu ak yàccaaral yiñ nekke du leen jëme fenn.
Mbooloo fajkat mi Kibaa yabal Itali, nag, dafa rax ay nit yu bokk ci xeet yu bare. Moom kay, na réew ma bindoo rekk la mbooloo mi mel. Mu tey ko am déet, réewum Kibaa ngi jàngal doom-aadama yépp, ak fuñ mënti nekk, njàngale mu réy te am solo. Njàngale moomu, dees na ko jagleel way-boddiy(racistes) àddina si. Ñooñu nga xam ne, jàpp nañ ne ñoo gën ci mbindéef yi. Ñooñee ànd ak mbañeel gu jéggi dayo ñeel nit ku ñuul ; ñooñee di tëj seen i réew, di ko aaye Móodu-Móodu yi walla di leen fa xoqtal ak a bugal mbugal yu metti guddeek bëccëg. Dañ koy wax te dee, Itali ci réew yu siis yooyu la bokk. Waaw sax de, réewum Itali mi mbooloo Kibaa mi rax ay nit ñu ñuul dem walli ko !
Boo janook sa tele di gis doktoori Kibaa yeek boroom der yu ñuul yi ci nekk, nit ñu weexi Itali yi di leen tàccu, dangay yéemu ci Yàlla, naan déedéet kañ ! Ñii nga xam ne, gaawu walla dibéer ju nekk, ñuy yuuxu ay yuuxiy golo, di xas, di saaga ak a tuutal futbalkat yu ñuul yi ci seeni estaad… Mbaa du dañoo fàtte xaat ne weer yii weesu rekk ñoom ñoo doon filme ak a ñaawal Paate Sabali, doomu Gàmbi bi doon lab ci dexug Weniis gi, lànk ne duñ ko dimbali ? Xalaas !
Moone de, ndaw yiy jël i gaal ni Paate Sabali, duggewuñ ko lu dul daani seen doole Itali ngir dundal seen njaboot. Nde, xéy amul ca réew ya ñu bawoo, dund gi jafe fa lool, njiit ya fa nekk dëkk ci ger, càcc ak bunduxataal askan wi. Rax-ci-dolli, njiit yooyu, dañuy jaamu réewi sowu yi, rawatina Farãs, di leen jébbal alalu askan wi ci anam bu ñaaw a ñaaw, koom-koom gi jaare fa nasax. Loolu la ndaw yiy daw, di wutali réew yu mel ni Itali. Tey, Itali googu, réewi Ërob yeek yu OTAN yi dañ ko dummóoyu. Bu weesoo Siin ak Riisi, Kibaa rekk a fullaal wooteg wall gi mu woote bi mu demee ba jàq lool. Amaana réewum Itali jóge fi xam ne nit, nit mooy garabam tey gën a fonk ndawi Afrig yiy fëg ci buntam.
Nu jeexale ko ci ne, li àddina sépp war a jàng ci mbasum koronaawiris mi mooy ne, nit ñépp benn lañu, warul am xàjj-ak-seen. Muy jamonoy mbas, naqar, tiis walla jàmm, ñépp war a doon benn, joxante cër. Lii lanu mbasum Covid-19 bi fàttali ci anam yu metti. Amul réew walla xeet wu ci mucc. Fu nekk nee na fa saraax, daaneel fa ku weex ak ku ñuul, boroom alal beek baadoolo bi, ñi siiw ak ñi siiwul. Booy seet sax, danga naan dafa singali kilifa yi gën a mag ci àddina si. Moo tax, képp kuy nit, war ngaa fàttaliku kàdduy Martin Luther King ya. Dafa ne woon : “War nanoo jàng a dund ni ay doomi-ndey, bu nu ko deful, dinanu dee nun ñépp niy tuut-tànk yu seen xel desee mat.”
LES ÉTAPES D'UNE INDÉPENDANCE
Le 4 avril 1960, date de signature des accords de dévolution du pouvoir à la Fédération du Mali, a été retenue comme date de commémoration de l’indépendance du Sénégal. Elle est en fait une étape parmi d’autres d'un processus qui s’accélère de 1959 à 1960
Lors du référendum sur la constitution de la Ve République française, le 28 septembre 1958, les pays d’Afrique francophone ont voté pour le maintien de leur pays dans la « Communauté » proposée par Paris. Seule la Guinée a voté contre. Mais au sein de cette Communauté, les positions du Sénégalais Léopold Sédar Senghor et de l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny s’opposent. L’un veut travailler à l’unité africaine en passant d’abord par des fédérations sur le type de l’AOF (Afrique occidentale française) et de l’AEF (Afrique équatoriale française). L’autre défend des liens directs entre la France et les pays africains.
En novembre 1958, le président du Grand Conseil de l’AOF, Gabriel d’Arboussier, présente une étude détaillée sur la question d’une « fédération primaire ». Il en détaille les grandes lignes lors d’une conférence de presse. La mise en place d'organes fédéraux, explique-t-il, est la seule solution qui permettra à l'Afrique de surmonter ses divisions internes tout en respectant la personnalité de chaque territoire. Elle permettra aussi, il en est convaincu, d’accélérer la marche du progrès économique et social.
Décembre 1958, la réunion fondatrice de Bamako
Les fédéralistes se retrouvent les 29 et 30 décembre à Bamako, en plénière puis en commissions. Félix Houphouët-Boigny, en désaccord complet avec leurs options, a déclaré à plusieurs reprises qu’il ne serait pas présent. Dans la proclamation effectuée par les délégués à l’issue des travaux, le Soudan (actuel Mali), le Dahomey (actuel Bénin), le Sénégal et la Haute-Volta (actuel Burkina Faso) expriment « la volonté de former entre les États d’Afrique occidentale membres de la Communauté, une fédération primaire ». La réunion d’une Assemblée fédérale constituante est prévue. Celle-ci se réunit à Dakar du 14 au 17 janvier 1959 et établit la loi fondamentale de la « Fédération du Mali », du nom d’un ancien empire ouest-africain.
La Haute-Volta et le Dahomey se désolidarisent cependant du projet. À Ouagadougou, le président du conseil de gouvernement, Maurice Yaméogo, se laisse convaincre d’abandonner l’approche fédéraliste et fin février 1959, il soumet aux députés un projet de constitution dans lequel « la Haute-Volta adhère individuellement à la Communauté ». Il explique : la Fédération du Mali risque de constituer un écran entre la Haute-Volta et la Communauté… L’économie voltaïque est trop imbriquée à l’économie ivoirienne pour regarder vers Dakar plutôt que vers Abidjan. Même changement d’avis chez Sourou Migan Apithy, qui dirige le gouvernement provisoire de la République au Dahomey. Présent à la réunion fondatrice de Bamako, il refuse de participer à la Constituante de Dakar - il est passé entretemps par Paris. Il ne cache bientôt plus « sa profonde conviction que la Constitution fédérale était de nature à nuire au libre épanouissement de l’économie du Dahomey ». Il se rapproche des anti-fédéralistes dahoméens, qui remportent les élections législatives du 2 avril.
Le Sénégal et le Soudan restent donc seuls à bord du projet fédéral. En septembre 1959, Mamadou Dia et Modibo Keïta indiquent aux autres pays de la Communauté leur décision de faire valoir le droit à l’indépendance de la Fédération du Mali. En décembre, à Saint-Louis, De Gaulle manifeste publiquement son accord avec la démarche engagée. Il adresse ses salutations à « Ceux du Mali » et déclare que cette évolution « s’est produite et continue à se produire, non seulement avec l’accord, mais avec l’aide de la France ».
La Fédération du Mali à l'épreuve
Les négociations débutent le 18 janvier 1960. Elles se terminent le 4 avril (date retenue, donc pour marquer l’indépendance sénégalaise). Des accords franco-maliens de transfert de compétences sont paraphés pour certains, signés pour d’autres sous les ors de l’hôtel Matignon à Paris. Modibo Keïta prend la parole pour la Fédération du Mali : « À une indépendance arrachée dans le sang, dit-il, nous avons préféré l'indépendance acquise dans l'amitié avec la France. »
Les accords sont ratifiés en juin par les deux États, qui votent également le transfert au Mali des compétences communes. Le 20 juin, l’indépendance de la Fédération du Mali est solennellement proclamée à Dakar.
Les tensions ne tardent pas à naître, autour de la désignation des dirigeants de la Fédération. Qui des Sénégalais ou des Soudanais doit fournir le président du Mali ? Qui doit fournir son chef d’état-major ? Une conférence est prévue le 20 août pour régler la question de la répartition des fonctions. Dans les jours qui précèdent cette réunion, Soudanais et Sénégalais engagent un bras de fer sur le contrôle de la gendarmerie, au cours duquel ordres et contrordres sont émis.
Chacun est persuadé que l’autre veut aller à l’épreuve de force et se prépare en conséquence. Le vendredi 19 août, dans la soirée, Modibo Keïta fait convoquer un conseil des ministres qui décharge Mamadou Dia de la Défense et proclame l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire malien. Mais les Sénégalais parviennent à retourner la situation. Dans la nuit, ce 20 août 1960, l’assemblée est réunie. Les députés abrogent la loi de transfert de compétences à la Fédération du Mali. Le Sénégal proclame son indépendance.
"LA PRISE EN CHARGE DU COVID-19 VA AU-DELÀ DE LA CHLOROQUINE’’
La chloroquine se révélerait insuffisant si on ne lui associe pas les autres aspects thérapeutiques et le traitement symptomatique, selon le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann, Moussa Seydi
La prise en charge des malades du Covid-19 va au-delà du traitement spécifique de la chloroquine qui donne certes ‘’des résultats encourageant’’, mais ne saurait suffire si on ne lui associe pas les autres aspects thérapeutiques, a affirmé le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann, Pr Moussa Seydi.
‘’La prise en charge, c’est un package mais pas seulement un traitement spécifique‘’, a précisé le Pr Seydi dans une communication faite jeudi lors du point mensuel sur le Covid-19.
Certes, le traitement antiviral permet de raccourcir la durée d’hospitalisation et de guérir plus vite le malade, mais il se révélerait insuffisant si on ne lui associe pas les autres aspects thérapeutiques et le traitement symptomatique.
Pour le Pr Seydi, ‘’même le traitement de réanimation tel que l’utilisation du respirateur fait partie du traitement symptomatique’’.
‘’Nous devons en même temps traiter les comorbidités puisque nous avons beaucoup de patients qui nous viennent avec d’autres pathologies telles que le diabète, l’hypertension artérielle, l’insuffisance rénale et l’hyperthyroïdie’’, a-t-il expliqué.
Il s’agit également, a-t –il souligné, de prévenir les complications telles que les surinfections et la maladie thrombotique qui peut tuer le malade.
Il a insisté sur le fait que les résultats enregistrés par l’utilisation de la chloroquine ne doivent pas pousser à l’automédication qui reste dangereuse.
‘’C’est pour éviter d’avoir des effets secondaires inconnus gravissimes peut être que nous avons commencé le traitement de nos patients avec uniquement de l’hydroxychloroquine bien qu’il soit connu que son association avec une autre molécule appelé azytromycine soit plus efficace’’, a souligné le médecin.
‘’Après avoir traité un certain nombre de patients, nous n’avons pas noté d’effets secondaires et nous avons le droit de passer à la deuxième étape’’, a indiqué le Pr Seydi.
Il annonce que dans les jours à venir, le service des maladies infectieuses va associer l’azytromycine au traitement de ses patients pour avoir de ‘’meilleurs résultats’’.
Dans sa communication, il a également souligné que ‘’le combat ce n’est pas le combat de la prise en charge mais de la prévention’’. Il précise que ‘’la prévention passe par le respect des mesures qui ont été proposées par le ministère de la Santé et de l’Action sociale’’, remerciant la presse pour son implication dans ce combat.
A ce jour, 195 cas ont été confirmés au Sénégal, dont 55 cas sont guéris et 138 encore sous traitement.
LE SÉNÉGAL ENREGISTRE UN DEUXIÈME DÉCÈS
Un peu plus de 24 heures après le décès du célèbre Pape Diouf, ancien président de l’Olympique de Marseille, des suites du Coronavirus, le Sénégal vient d’enregistrer son deuxième cas de décès.
Un peu plus de 24 heures après le décès du célèbre Pape Diouf, ancien président de l’Olympique de Marseille, des suites du Coronavirus, le Sénégal vient d’enregistrer son deuxième cas de décès. Selon des informations obtenues par Emedia.sn, la victime est une dame, âgée d’un peu plus de cinquante ans. Tout comme Pape Diouf, elle était internée au centre de traitement et d’isolement aménagé au sein du Service des Maladies infectieuses et tropicales (SMIT) de l’hôpital Fann.
À la date de ce vendredi, 3 avril 2020, le bilan est de 207 cas positifs recensés depuis l’apparition du coronavirus à Covid 19 au Sénégal (premier cas déclaré le 2 mars dernier). 66 parmi ces cas ont été déclarés guéris et désormais, 138 patients sont officiellement en traitement dans les différents centres d’isolation mis en place par les autorités sanitaires dans plusieurs villes du pays (Dakar, Diamniadio, Touba, Thiès, Ziguinchor). En dehors des deux cas de décès, il y a un autre patient, un cas grave, qui a été évacué hier, jeudi en France.
VIDEO
APPEL À VOLONTAIRES CONTRE LE CORONAVIRUS !
Il suffit d'envoyer par SMS "Volontaire" au 21200 (message gratuit) pour vous engager et appuyer les efforts de prévention et de riposte contre le covid-19 dans votre communauté
Si vous êtes jeunes et que vous voulez vous engagez et appuyer les efforts de prévention et de riposte contre #COVID19 dans votre communauté, maintenant vous le pouvez. Répondez à cet appel en devenant vous aussi volontaire.
Il vous suffira d'envoyer par SMS "Volontaire" au 21200. C'est gratuit !
LA RDC CANDIDATE POUR DES ESSAIS DE VACCIN CONTRE LE CORONAVIRUS
Le pays est prêt à accueillir les essais d'un futur vaccin contre le covid-19, a déclaré vendredi le responsable congolais de la lutte contre la pandémie Jean-Jacques Muyembe, citant en exemple les vaccins utilisés à titre expérimental face à Ebola
La République démocratique du Congo est prête à accueillir les essais d'un futur vaccin contre le Covid-19, a déclaré vendredi le responsable congolais de la lutte contre la pandémie Jean-Jacques Muyembe, citant en exemple les vaccins utilisés à titre expérimental face à l'actuelle épidémie d'Ebola. "Nous avons été choisis pour faire ces essais. Le vaccin sera produit soit aux États-Unis, soit au Canada, soit en Chine. Nous, nous sommes candidats pour faire les essais ici chez nous", a déclaré le professeur Muyembe, dont les propos ont suscité de très vives réactions chez plusieurs Congolais refusant d'être des "cobayes"."Peut-être vers le mois de juillet, août nous pourrons commencer déjà à avoir des essais cliniques de ce vaccin", a ajouté le virologue congolais, qui s'exprimait devant la presse au côté de l'ambassadeur américain en RDC Mike Hammer.
"Le Covid a un moment donné sera incontrôlable", a détaillé le professeur joint par l'AFP en soirée. "La seule façon de le contrôler ce sera le vaccin, tout comme Ebola. C'est le vaccin qui nous a aidés à terminer l'épidémie d'Ebola". La fin de la dixième épidémie d'Ebola en RDC doit être proclamée le 12 avril après avoir tué plus de 2.200 personnes dans l'est du pays depuis sa déclaration le 1er août 2018. Plus de 320.000 personnes ont bénéficié de deux vaccins utilisés à titre expérimental. Le premier vaccin utilisé à plus de 300.000 doses "a été récemment pré-qualifié pour homologation", ont indiqué les autorités sanitaires.
Les propos du docteur Muyembe ont suscité la colère et de l'incompréhension chez les internautes."Chers médecins, scientifiques et empires pharmaceutiques. Lorsque vous avez fini de tester vos vaccins #Covid19 sur des animaux, avant même d'envisager de venir l'essayer sur des Africains, un peuple pour lequel vous n'avez jamais montré de considération, essayez sur vous-même", tempête le musicien suédo-congolais Mohombi sur Twitter.
Une séquence à la télévision française montrant deux chercheurs s'interroger en direct sur l'opportunité de tester un vaccin en Afrique venait de susciter la colère."Si je peux être provocateur, est-ce qu'on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n'y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation, un peu comme c'est fait d'ailleurs sur certaines études avec le Sida, où chez les prostituées on essaie des choses parce qu'on sait qu'elles sont hautement exposées ?", déclaré l'un des médecins, Jean-Paul Mira, chef de service de médecine intensive et réanimation à l'hôpital parisien Cochin."Non, les Africains ne sont pas des cobayes!", s'est indignée l'association française SOS Racisme dans un communiqué.
Jean-Paul Mira a présenté ses "excuses les plus sincères" à "celles et à ceux qui ont été heurtés, choqués, qui se sont sentis insultés par des propos que j'ai maladroitement prononcés".
MACKY SALL PREND EN CHARGE L’EAU ET L’ÉLECTRICITÉ
''J’ai en place un programme de résilience économique et sociale afin de renforcer notre système de santé et soutenir nos ménages, notre diaspora, nos entreprises et leurs salariés.'' a déclaré le président
Le président de la République Macky Sall s’est, en cette veille de la célébration du 60e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté nationale adressé à la Nation. Ce, dans un contexte où le Coronavirus, gagnant du terrain au Sénégal, est en train de porter un coup à l’économie. Ainsi, le chef de l’Etat a pris des décisions majeures pour soulager les Sénégalais qui en souffrent. « J’ai en place un programme de résilience économique et sociale afin de renforcer notre système de santé et soutenir nos ménages, notre diaspora, nos entreprises et leurs salariés. Ce programme est décliné en quatre axes. Premièrement, le soutien au secteur de la santé à hauteur de 64, 4 milliards de francs CFA pour couvrir toutes les dépenses liées à la riposte contre le covid 19. »
Le Chef de l’Etat a également annoncé le renforcement de la résilience sociale des populations. Ainsi, promet-il, « l’Etat prendra en charge les dépenses suivants 15,5 milliards pour le paiement des factures d’électricité des ménages abonné de la ranche sociale pour un bimestre soit environ 975 522 ménages. 3 milliards pour la prise en charge des factures d’eau de 662 000 ménages de la tranche sociale pour un bimestre. 60 milliards au lieu de 50 initialement prévus pour l’achat de vivres au bénéfice d’un million de ménages éligibles. 12, 5 milliards pour aider la diaspora », a déclaré le président de la République.
Mieux, il indique que l’Etat sauvegardera la stabilité macro-économique et financière pour soutenir le secteur privée et maintenir les emplois à travers un programme d’injonction de liquidité assorti de mesures fiscales et douanières.
"LES RESSORTS DE NOTRE NATION SONT SOLIDES"
Prise en charge des factures d'électricté et d'eau, aide en faveur de la diaspora, soutien du secteur privé, suspension d'impôts à certaines entreprises... Retour sur les principales annonces présidentielles lors du discours à la nation de Macky Sall
SenePlus publie ci-dessous, l'intégralité du discours à la nation de Macky Sall, en prélsude à la commémoration des 60 ans d'indépendance du Sénégal ce 4 avril.
"Mes chers compatriotes,
Demain, 4 avril 2020, nous célébrons le 60e anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale.
A chacune et à chacun de vous, j’adresse mes chaleureuses félicitations. Je salue avec respect et affection nos anciens combattants. Vos sacrifices immenses, chers anciens combattants, resteront à jamais gravés dans nos cœurs et notre mémoire collective. Puisse votre exemple inspirer notre jeunesse et semer en chaque enfant de notre pays la graine du patriotisme qui nourrit le destin des grandes Nations.
A vous, officiers, sous-officiers et militaires du rang, je renouvelle ma confiance dans vos missions au service de la Nation et de la paix dans le monde, souvent loin de vos familles. Ces missions ne sont pas sans risque. Je salue la mémoire de nos soldats tombés au champ d’honneur et forme des vœux de prompt rétablissement pour les blessés. Aux familles des défunts et aux blessés, je veux assurer que l’Etat restera toujours à leurs côtés.
Mes chers compatriotes,
Cette année, nous célébrons soixante ans de liberté retrouvée et de fraternité constamment revitalisée. Nous devons ce parcours paisible et convivial à notre commun vouloir de vie commune, à l’abri des turbulences qui déchirent les peuples et froissent leur destin. Ce legs des anciens nous engage à tenir ferme le flambeau de la liberté, de la paix et de l’unité nationale, afin qu’il continue d’illuminer notre voie et celle des générations futures.
Un grand défilé civil et militaire devait marquer l’éclat de nos 60 ans d’indépendance. Mais les circonstances exceptionnelles liées à la sévère pandémie du COVID-19 ne permettent pas un tel évènement. En lieu et place du défilé, je présiderai demain, au Palais de la République, une cérémonie de levée des couleurs, sobre et symbolique. Toutes les autres manifestations initialement prévues sont annulées sur l’étendue du territoire national.
Dans le contexte de lutte contre le COVID-19, le thème de la fête de l’indépendance porte cette année sur « Le rôle des Forces de défense et de sécurité dans la gestion des pandémies et autres catastrophes ». Voilà qui rappelle que nos Forces de défense et de sécurité, fidèles au concept Armée-Nation, font corps et âme avec la Nation, et en ressentent chaque pulsation.
Ainsi, au-delà des opérations liées à l’état d’urgence, l’Armée soutient également notre vaillant personnel de santé, dont je salue, à nouveau, la disponibilité, le dévouement, le courage, la compétence et surtout le professionnalisme. Cette pandémie COVID-19, inédite par sa brutalité, son ampleur et ses effets paralysants, renseigne à suffisance sur les nouvelles menaces qui pèsent sur l’Etat-Nation.
Nos Forces de défense et de sécurité doivent donc s’adapter davantage à la prise en charge de ces périls, au double plan stratégique et opérationnel. Je poursuivrai le renforcement des capacités de nos Armées à cette fin. Face à cette pandémie sans précédent que nous vivons, je suis rassuré que toutes nos forces, toutes nos intelligences sont unies dans le même élan de lutte.
Les consultations élargies que j’ai tenues la semaine dernière montrent que les ressorts de notre Nation restent solides. Ne baissons pas la garde. Restons mobilisés dans l’observance des règles d’hygiène individuelle et collective. Respectons les mesures édictées par l’état d’urgence. Limitons nos déplacements. Restons à la maison. Prenons, très au sérieux, cette maladie.
Evitons la stigmatisation, pour une maladie certes très contagieuse, mais pas du tout honteuse. Signalons aux services de santé tout cas suspect, pour une prise en charge précoce. C’est en observant ces règles que nous éviterons une propagation générale du virus que nos structures de santé ne pourront pas contenir.
Mes chers compatriotes,
Comme partout ailleurs, notre économie subit de plein fouet l’impact du COVID-19. Des secteurs comme le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, les transports, le commerce, la culture, les bâtiments et travaux publics, entre autres, sont durement affectés. Notre croissance économique soutenue sur plusieurs années est brutalement freinée et passera de 6,8% à moins de 3%.
Mais ce soir, mes pensées vont particulièrement à toutes celles et à tous ceux qui souffrent de l’impact de la crise du COVID-19. Je pense aux millions de pères, mères et soutiens de familles menacés de précarité. Je pense à notre diaspora, si généreuse envers la Nation et aujourd’hui éprouvée. Je pense aux nombreuses entreprises et à leurs salariés, tous victimes de cette crise imprévue.
Je veux dire à tous et à toutes que l’Etat ne vous abandonnera pas.
Devant l’urgence, et en attendant une évaluation complète des effets de la crise sur l’économie nationale, j’ai mis en place un Programme de résilience économique et sociale, afin de renforcer notre système de santé et soutenir nos ménages, notre diaspora, nos entreprises et leurs salariés.
Ce programme est décliné en quatre axes.
Premièrement, le soutien au secteur de la santé à hauteur de 64,4 milliards, pour couvrir toutes les dépenses liées à la riposte contre le COVID-19.
Deuxièmement, le renforcement de la résilience sociale des populations. L’Etat prendra en charge les dépenses suivantes :
- 15,5 milliards, pour le paiement des factures d’électricité des ménages abonnés de la tranche sociale, pour un bimestre ; soit environ 975 522 ménages ;
- 3 milliards, pour la prise en charge des factures d’eau de
670 000 ménages abonnés de la tranche sociale, pour un bimestre ;
- 69 milliards, au lieu des 50 initialement prévus, pour l’achat de vivres au bénéfice d’un million de ménages éligibles ;
- 12,5 milliards, pour aider la diaspora.
Troisièmement, l’Etat sauvegardera la stabilité macroéconomique et financière pour soutenir le secteur privé et maintenir les emplois à travers un programme d’injection de liquidités assorti de mesures fiscales et douanières.
Ainsi, 302 milliards seront consacrés au paiement dus aux fournisseurs de l’Etat. Les règles et priorités de paiement concourant à l’objectif de stabilité économique seront publiées et connues de toutes les entreprises. Ces dernières s’engageront à maintenir les salaires.
Une enveloppe de 100 milliards sera spécifiquement dédiée à l’appui direct des secteurs de l’économie les plus durement touchés par la crise, notamment les transports, l’hôtellerie mais également l’agriculture. De même, en rapport avec le secteur financier, l’Etat mettra en place un mécanisme de financement à hauteur de 200 milliards, accessible aux entreprises affectées, selon une procédure allégée.
L’Etat procèdera au remboursement des crédits de TVA dans des délais raccourcis pour remettre de la trésorerie aux entreprises. Des remises et suspensions d’impôts seront accordées aux entreprises qui s’engageront à maintenir leurs travailleurs en activité pour la durée de la crise, ou à payer plus de 70% du salaire des employés mis en chômage technique pendant cette période.
Cette facilité de trésorerie concerne les retenues opérées sur les salaires et les cotisations sociales que les entreprises du secteur privé versent à la Caisse de sécurité sociale et à l’IPRES. Pour la mise en œuvre de cette mesure, l’administration fixera, en toute transparence, les règles concernant lesengagements de l’Etat et la responsabilité des entreprises.
Les Petites et Moyennes Entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur ou égal à 100 millions de francs CFA, et les entreprises évoluant dans les secteurs les plus impactés par la pandémie, notamment le tourisme, la restauration, l’hôtellerie, le transport, l’éducation, la culture et la presse, bénéficieront d’un différé de paiement des impôts et taxes jusqu’au 15 juillet 2020.
Au titre du soutien à l’investissement, il y aura une prolongation du délai général de paiement de la TVA suspendue recouvrée par la douane et les services fiscaux de 12 à 24 mois ; ce qui représente un report de paiement de 15 milliards sur l’année 2020. Il sera accordé une remise partielle de la dette fiscale constatée au 31 décembre 2019, due par les entreprises et les particuliers, pour un montant global de 200 milliards.
De même, l’Etat procèdera à la suspension du recouvrement de la dette fiscale et douanière des entreprises les plus affectées par le COVID-19. En contrepartie, elles devront s’engager à maintenir les salaires de leurs employés ou à payer plus de 70% du salaire des employés mis en chômage technique. Les entreprises et personnes physiques qui soutiennent le FORCE COVID-19 sous forme de dons versés au compte ouvert au Trésor public, pourront déduire ces dons de leur futur résultat fiscal.
J’ai également ordonné une réorganisation du budget par des coupes sur les dépenses de fonctionnement et d’investissements reportés ; ce qui correspond à une économie de 159 milliards de francs CFA. En outre, le gouvernement sécurisera 178 milliards pour couvrir partiellement des pertes de recettes budgétaires induites par la crise.
Quatrièmement enfin, le Programme de résilience économique et sociale permettra d’assurer l’approvisionnement régulier du pays en hydrocarbures, produits médicaux, pharmaceutiques, et denrées de première nécessité.
Le gouvernement veillera particulièrement à lutter contre toute pénurie artificielle et hausse indue des prix. L’ensemble des dépenses liées à la mise en œuvre du Programme de résilience économique et sociale seront couvertes par le Fonds de Riposte contre les Effets du COVID-19, FORCE-COVID-19, doté de mille milliards de FCFA, financé par l’Etat et des donations volontaires.
Au nom de la Nation, je remercie celles et ceux qui ont déjà contribué au FORCE-COVID-19 : secteur privé, personnes physiques et partenaires au développement. J’invite toutes les bonnes volontés à se joindre à cet élan de solidarité nationale.
Afin d’assurer les meilleures conditions d’inclusion et de transparence, le FORCE-COVID-19 sera supervisé par un Comité de pilotage qui comprendra des représentants de l’Etat, de l’Assemblée nationale, toutes sensibilités confondues, et de la société civile. Au demeurant, cette crise doit aussi nous faire réfléchir davantage sur nos limites et nos vulnérabilités.
Nous avons fait de grands progrès dans la production agricole pour assurer notre souveraineté alimentaire. Mais nous devons encore produire plus, et mieux consommer sénégalais pour être moins dépendants des marchés extérieurs. Je tiens particulièrement à la mise en œuvre accélérée du Programme d’autosuffisance en riz.
Mes chers compatriotes,
Dans un contexte global marqué par de nouvelles menaces transfrontalières comme le COVID-19, la vulnérabilité de l’Etat-Nation rend encore plus pertinent l’attachement de notre pays au panafricanisme. Parce que l’unité africaine est pour nous un impératif de premier ordre, je poursuivrai sans relâche mes efforts à l’échelle sous régionale et continentale pour un front commun de l’Afrique dans la gouvernance mondiale et la prise en charge de l’impact du COVID-19. Quand une crise frappe toutes les économies, les plus faibles sont évidemment les plus affectées.
Je renouvelle par conséquent mon appel aux partenaires bilatéraux et multilatéraux à appuyer nos efforts en annulant la dette publique et en réaménageant la dette privée selon des mécanismes à convenir. Du reste, la tourmente qui secoue le monde a fini de révéler au grand jour la fragilité de tous les pays et leurs vulnérabilités communes. Alors, il est temps de repenser l’ordre des priorités.
Il est temps de travailler ensemble à l’avènement d’un nouvel ordre mondial qui met l’humain et l’humanité au cœur des relations internationales. Ensemble, mes chers compatriotes, tenons bon. Ensemble, restons debout et combatifs. Ensemble, gardons le cap sur l’objectif d’émergence, par le culte du travail, de la discipline et du civisme.
Dans le temps long de la vie d’une Nation, le 60e anniversaire de notre indépendance est moins un aboutissement qu’une étape symbolique ; une halte pour revigorer notre marche solidaire et résolue vers un futur meilleur. Nous sommes à la fleur de l’âge qui ouvre l’âge de la belle saison. Et l’histoire nous enseigne que c’est en subissant l’épreuve du feu que le fer gagne en éclat. Il en est de même de la Nation pour la sauvegarde de sa liberté. La liberté est un combat de tous les jours.
Et c’est à l’épreuve de ce combat qu’un peuple teste ses capacités de dominer l’adversité pour rester libre et réaliser son destin. Unis et solidaires, j’ai foi en notre détermination à hisser nos capacités à la hauteur de nos ambitions pour accomplir notre grand dessein.
Vive le Sénégal en paix, toujours plus uni, plus libre et plus prospère ! Bonsoir et bonne fête de l’indépendance. "