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29 septembre 2025
Par Philippe Malick Dione Aga Biram
ENTRE RUPTURE ET NECESSITE DE RECONVERSION
Dans ce contexte de covid19, je me permets de jeter un petit regard sur notre société et son école. Comme le disait l'autre, toute étude a pour finalité l'homme.
Philippe Malick Dione Aga Biram |
Publication 03/04/2020
Dans ce contexte de covid19, je me permets de jeter un petit regard sur notre société et son école. Comme le disait l'autre, toute étude a pour finalité l'homme. Fidèle à cette idéologie, notre pays à travers sa loi d'orientation n°91-22 du 16 février 1991 (modifiée par celle n°2004-37 du 15 décembre 2004) a défini sa politique d'éducation nationale fixant ainsi ses finalités et buts.
Dans son article 1er, cette loi stipule que l'éducation nationale tend '' à préparer les conditions d'un développement intégral, assumé par la nation toute entière : elle a pour but, de former des hommes et des femmes capables de travailler efficacement à la construction du pays; elle porte un intérêt particulier aux problèmes économiques, sociaux et culturels rencontrés au Sénégal dans son effort de développement…''.
Cette mission, l'école sénégalaise l'a pleinement rempli et continue à la remplir. Que de cadres de renommée nationale et internationale formés par notre système éducatif!!! Dommage que les acteurs de ce système notamment les enseignants soient aujourd'hui les parents pauvres de la fonction publique sénégalaise. Par ailleurs le constat général, est que notre société semble, depuis longtemps rompre les liens qui l'unissent à son école car n'ayant plus confiance en elle.
Pour beaucoup de jeunes, le savoir ne sert plus à rien. Chaque jour, la jeunesse voit à la télé des gens qui parviennent à joindre les deux bouts de leur vie, qui ont des villas bâties à des millions, roulent avec des bagnoles de luxes, alors qu'ils n'ont qu'un seul mérite, celui d'être à côté du prince qui distribue les richesses. Les études ne sont plus importantes aux yeux de cette jeunesse qui n'a plus de modèle. Pour certains, il suffit d'être membre du parti pour accéder à des postes de responsabilité. Que de députés analphabètes, ne sachant ni lire, ni écrire en français comme en arabe. Sur nos plateaux de TV, on nous fait la promotion d'anti modèles. N'importe qui est invité à se prononcer sur des thèmes sociaux, politiques et économiques.
Que de célébrités analphabètes et de nains intellectuels, mieux respectés et promus au détriment de savants errant dans la nature. Les soirées et autres manifestations folkloriques organisées sont l'occasion pour certains de nos politiciens de se faire voir. Chacun montre sa générosité. On distribue à gauche et à droite des liasses. Au même moment, nos hôpitaux manquent de plateaux techniques adéquats, nos élèves étudient dans des abris provisoires, nos chercheurs peinent à obtenir des subventions ; la liste est loin d'être exhaustive. Nous n'avons pas oublié les nombreux téléfilms anti pudiques et immorales qui polluent notre vécu quotidien, de même que ces programmes durant les grandes vacances qui sapent le moral de nos enfants.
Le pire est qu'on n'y voit jamais les enfants des organisateurs. Tous ces téléfilms et programmes qu'on le dise ou pas contribuent largement à la dégradation des moeurs. N'at-il pas raison cet élève en classe de 4e qui, un jour me disait, je cite '' monsieur, j'ai pas besoin d'étudier, car j'ai déjà des millions dans mon compte bancaire en plus de la villa que mon papa a construite pour moi"? Il me semble avoir raison, car pour certains, la vie se limite seulement à une voiture et à une maison. C'est d'ailleurs ce qui pousse beaucoup de jeunes à la migration clandestine. Une telle vie n'est-elle pas un échec? ''Thiakhane fakhé'' disent mes parents sérères. Cet infiniment petit nous le prouve une fois de plus. L'éducation est l'arme la plus puissante pouvant transformer une société.
C'est un investissement à long terme et la clé du succès moral. Aujourd'hui, tous les yeux sont fixés sur nos valeureux scientifiques, médecins, infirmiers et personnel soignant de façon globale. Tous, nous leur avons laissé cette guerre contre un ennemi commun de surcroît invisible. Ces diambars, ne sont-ils pas formés par notre système éducatif ? Ce dernier mérite donc plus de respect et de considération. Ce infiniment petit nous a donné une leçon et je l'espère bien après évaluation, la petite note qui sera griffonnée à côté ça sera "leçon sue". Les priorités, nous savons tous là où elles sont. Allons donc à l'essentiel. Ensemble, sauvons notre maison commune!!! Que le Tout Puissant bénisse notre Sunugal!!!
Philippe Malick Dione Aga Biram
L'INSTITUT PASTEUR FAIT UN BILAN D’ÉTAPE
Du 2 mars au 1er avril 2020, l’Institut Pasteur de Dakar, au total, a testé 1738 échantillons sur lesquels les 195 se sont révélés positifs au Covid-19. Cette information a été livrée hier par l’administrateur de l’Ipd, Dr Ahmadou Alpha Sall.
Du 2 mars au 1er avril 2020, l’Institut Pasteur de Dakar, au total, a testé 1738 échantillons sur lesquels les 195 se sont révélés positifs au Covid-19. Cette information a été livrée hier par l’administrateur de l’Ipd, Dr Ahmadou Alpha Sall.
Les tests sont essentiels dans la lutte contre le Covid-19. D’où l’importance de la sortie de Dr Ahmadou Alpha Sall, administrateur de l’Institut Pasteur de Dakar (Ipd) qui prenait part à la conférence de presse organisée hier par le Ministère de la Santé.
«Notre premier cas suspect a été identifié le 26 février. Depuis cette période, il y a en moyenne 53 échantillons qui sont testés par jour. Aujourd’hui, les capacités sont de 500 tests par jour au sein de l’Institut Pasteur, et on ira très prochainement vers une montée de 1000 tests par jour», annonce-t-il.
Contrairement à une opinion largement partagée, Dr Sall estime qu’un dépistage massif ne se justifie pas, car il présente des limites importantes, compte tenu des capacités logistiques existantes. «La situation du Sénégal ne le justifie pas. Jusqu’à présent, il a été mis en place cette stratégie par laquelle chaque personne qui est considérée suspecte va être prélevée et son échantillon transmis pour test. Sinon, ce sont les malades hospitalisés qui seront testés et c’est la stratégie qui correspond à notre situation», soutient le directeur de l’Ipd.
Selon lui, des tests sont faits depuis le 14 mars et un laboratoire mobile est positionné au centre de santé de Darou Khoudoss pour se rapprocher d’un foyer important. «Ce laboratoire a testé les régions de Diourbel, Fatick, Kaolack, Kaffrine, Matam et Tamba. Depuis le début de l’épidémie, il y a un certain nombre de souches de virus qui ont été analysés et qui montrent que les souches qui circulent au Sénégal traduisent bien une importation de plusieurs zones avec de multiples introductions», explique Dr Ahmadou Alpha Sall.
ABDOUL MBAYE CRIE A LA VIOLATION DE LA LOI
Des huissiers envoyés par Aminata Diack ont voulu s’introduire par la force au domicile du président de l’Alliance pour la Citoyenneté et leTravail (ACT) dans le but de saisir ses meubles.
Rebondissement spectaculaire dans le dossier opposant l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye à son ex-épouse Aminata Diack. Hier, des huissiers envoyés par Aminata Diack ont voulu s’introduire par la force au domicile du président de l’Alliance pour la Citoyenneté et leTravail (ACT) dans le but de saisir ses meubles. Ce à quoi s’est opposé Abdoul Mbaye qui considère cette démarche comme une violation de la loi
Encore un rebondissement dans le feuilleton judiciaire opposant Abdoul Mbaye à son ex-épouse Aminata Diack. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, l’ancien Premier ministre soutient que sept individus conduits par un clerc de Me Richard Diatta se sont présentés à son domicile dans le but d’emporter ses meubles.
«L’huissier s’est fondé sur l’ordonnance du juge des référés du 24 janvier 2020. Lorsque j’ai refusé d’ouvrir la porte, l’huissier m’a opposé une fin de non-recevoir et ses agents ont alors entrepris de forcer la porte de mon domicile.» Ce qui, à ses yeux, viole la loi. «Dans une procédure ordinaire, l’huissier, devant la résistance rencontrée, se serait retiré pour requérir l’assistance de la force publique. Ce n’est pas la première fois que le droit et les procédures sont violés dans ce dossier par l’intervention d’une main invisible», se plaint l’ancien Premier ministre.
Pour décourager ses visiteurs indésirables, Abdoul Mbaye a invoqué la situation sanitaire marquée par la pandémie du Covid-19. «Et lorsque je leur ai signifié qu’au regard des risques de coronavirus, je ne pouvais pas leur ouvrir mon domicile sauf présentation de tests négatifs au Covid-19, car il n’était pas question que je mette en danger la vie des miens, ils ont décidé d’aller chercher des renforts pour forcer ma porte», rapporte-t-il tout en accusant l’huissier de violation de la procédure judiciaire.
D’autant plus qu’il souligne : «J’ai informé l’huissier que j’avais régulièrement interjeté appel et qu’aux termes de la loi, les demandes relatives à la propriété ou à la saisissabilité ne font pas obstacle à la saisie, mais suspendent la procédure pour les biens saisis qui en sont l’objet.»
D’ailleurs, Abdoul Mbaye renseigne qu’il avait obtenu du Tribunal de Dakar une décision nommant un expert à l’effet de déterminer les indemnités d’occupation que son ex-épouse lui doit du fait de l’occupation de sa villa. «Ces montants couvrent largement les sommes qu’elle me réclame. Mais du fait des perturbations enregistrées dans le fonctionnement des juridictions, mes conseils n’ont pas encore pu mettre en œuvre les procédures adéquates», renseigne l’ancien Premier ministre.
A rappeler que la Cour d’appel de Dakar, dans son arrêt du 6 août 2019, avait déclaré le leader de l’Act coupable des délits d’usage de faux et de tentative d’escroquerie. C’est ainsi qu’il a été condamné à un an assorti de sursis. En plus de la sanction pénale, Abdoul Mbaye devait payer une amende d’un million Fcfa à l’Etat et verser à son ex-épouse, en guise de dommages et intérêts, 100 millions F Cfa.
LA SAR À L’ARRÊT À CAUSE D’UNE RUPTURE DE BRUT
Depuis le 26 mars dernier, les installations de la Société Africaine de Raffinage (Sar) ne tournent pas.
Depuis le 26 mars dernier, les installations de la Société Africaine de Raffinage (Sar) ne tournent pas. L’entreprise est à l’arrêt à cause d’une rupture de brut. Le Collège des Délégués de la boite qui en a fait la révélation explique cette situation par les pratiques usurières qui ont cours au sein de la Sar.
Dans un état végétatif, la Société Africaine de Raffinage (Sar) peine véritablement à faire tourner ses installations sur une longue durée. L’entreprise qui fait fréquemment face à des ruptures de brut est souvent à l’arrêt. C’est l’amer constat fait par le Collège des Délégués qui, dans un communiqué, révèle l’arrêt des installations de la Sar par rupture de brut. Une situation qui dure depuis sept (7) jours, puisqu’elle remonte au 26 mars dernier. «C’est avec une désolation immense voire indescriptible que nous avons constaté, encore une fois, l’arrêt de nos installations par rupture de brut», lancent avec beaucoup de déception les délégués des travailleurs.
Si leur déception est aussi grande, c’est parce qu’ils avaient reçu de la part des dirigeants de la Sar la certitude qu’un tel événement ne se reproduirait plus. Malgré de nombreuses assurances dans ce sens, pestent-ils, les évènements se succèdent et se ressemblent. «Les rotations désordonnées de tankers de brut persistent en la défaveur de la raffinerie de Mbao et au profit de gens au goût de gain démesuré. Les tankers arrivent avant de pouvoir décharger leur cargaison. Ils planchent au large en attente d’un creux pendant des jours, des semaines voire parfois plus d’un mois», dénonce le Collège des délégués avant de soulever un grief supplémentaire : «Le creux obtenu pour décharger, intervient alors l’ouverture hypothétique de la lettre de crédit. Ce, après une attente cauchemardesque due au seul fait que les finances de la Sar laissent à désirer. Ce qui ne se justifie pas d’ailleurs, car toute la production de la raffinerie est commercialisée jusqu’au dernier mètre cube pompable».
Si cette situation persiste, avertissent les travailleurs, la société ira à la faillite. «Cette série d’événements usuriers nous mène, droit vers les abysses ténébreux sans espoir de submerger». Pour ne pas arriver à cette étape, les travailleurs exigent le respect de la rotation grâce à un contrat gagnant-gagnant de fourniture de brut. Ils proposent également «une programmation adaptée à la réalité et un approvisionnement régulier du compte dédié à l’achat de brut après recouvrement des créances au lieu d’un déficit de 50 milliards Fcfa constaté». L’application de ces règles va permettre à la société de sortir de l’impasse dans laquelle elle est plongée. «En somme, la Sar pourra très bien ranger aux oubliettes les arrêts par rupture de brut, si une gestion rigoureuse, avec professionnalisme est mise en vigueur dans notre vécu quotidien», affirme le Collège des délégués.
«JE N’AI PAS L’IMPRESSION QUE NOS ECRIVAINS SOIENT DE GRANDS LECTEURS»
Palabres avec… Abdoulaye Racine Senghor, administrateur du monument de la renaissance et critique littéraire
Administrateur du Monument de la Renaissance, M. Abdoulaye Racine Senghor est également critique littéraire. Dans cet entretien, cet ancien professeur de lettres se prononce sur plusieurs sujets relatifs à l’édition.
M. Senghor, quelle est la dernière actualité du Monument de la Renaissance ?
Nous sommes actuellement en pleine crise du Coronavirus. Tout le monde doit se mobiliser pour combattre ce mal. Cela me fait penser un peu aux animaux malades de « La peste », une fable de Jean de la Fontaine. une fable qui commençait par ces mots: « un mal terrible, un mal qui sème la terreur». C’est ça le premier vers. Il ajoute plus loin : « un mal qui est capable d’enrichir, en un jour, l’Achéron ». L’Achéron étant le fleuve par lequel Charon faisait passer les âmes des morts, vers les enfers. Les enfers, ce n’est pas l’Enfer, mais c’était le royaume des morts. Ce mal qui sème la terreur et qui est capable d’enrichir en un jour l’Achéron, aujourd’hui, c’est le Coronavirus. Malheureusement, c’est pendant cette période qu’un vandale est venu au Monument. Il a vandalisé quatre sculptures sur une vingtaine. Heureusement que c’est réparable. Cela fait très mal. Pas autant que le Coronavirus. Mais enfin, cela donne une idée de l’importance de la culture, de sa place et du souci qui doit être celui de tout le monde de préserver ce passé très important de notre vie. Parce que la vie, c’est aussi cela. C’est la créativité. C’est l’esprit des uns et des autres qui porte les imaginaires de la collectivité et qui permet d’envisager le futur en tenant bien compte de ce patrimoine qui est une chose tangible, qui porte les stigmates de l’espèce humaine. De la totalité de l’humanité comprise en chacun des individus et que les artistes ont le talent et la capacité de faire sortir, d’émerger et de rendre pour que le flambeau ne s’éteigne pas. Il faut savoir que le chainon est parti de très, très loin pour nous mener là où nous sommes aujourd’hui. C’est ça qui nous aide à penser. Senghor et tous les grands penseurs et, aujourd’hui, les organisations internationales travaillent sur la diversité des expressions culturelles. Cette diversité qui est le sens même de l’humain. C’est ça que nous devrons préserver et continuer à penser que nous avons quelque chose à apporter au rendez- vous du donner et du recevoir. C’est le sens de la Culture. C’est le sens de tous les lieux de diffusion culturelle. C’est le sens de la création culturelle. C’est une autre dimension de la nourriture. Parce que la nourriture n’est pas seulement nourriture gastronomique, mais elle est également nourriture spirituelle.
Comment le critique littéraire que vous êtes, perçoit l’état de l’édition ?
Vous savez, pour ne pas être pessimiste, il faut quand même remonter un peu loin. Le Sénégal est un pays pionnier dans le domaine de la littérature d’expression française. On se rappelle que dans les années 20, déjà, Amadou Makhtar Diagne avait sorti un premier roman à la suite des écrivains français comme Pierre Loty, André Demaison qui étaient là avant etc. Mais dès que René Maran a publié son « Batouala » et a remporté le Prix Goncourt, il y a eu ce mouvement dans lequel le Sénégal a joué un rôle. Et les Amadou Mapathé Diagne, les Bacary Diallo, Senghor, Birago, les Abdoulaye Sadji ont conduit progressivement à la création d’une littérature sénégalaise qui a, aujourd’hui, donné Bougar Sarr, Khalil Diallo et tant d’autres dont des femmes Oulimata Ba Diallo etc. Cette littérature, aujourd’hui, produit beaucoup plus qu’il y a 20 ans, qu’il y a trente ans. Mais elle ne produit pas, je dois l’avouer, de la même qualité. Et c’est à ce niveau -là que la bataille doit se mener.
Qu’est- ce qui expliquerait cette baisse de la qualité ?
La qualité est d’abord liée à l’édition. L’édition doit être un peu plus rigoureuse. Les éditeurs doivent être plus attentifs au choix des œuvres à imprimer. Les comités de lecture, s’il en existe, doivent être plus vigilants. Et plus attentifs à ce qui se fait ailleurs. Il faudrait pouvoir avoir le niveau tel qu’en ont eu d’autres œuvres, d’autres pays de grands auteurs qui sont connus et reconnus. Etsi les comités de lecture sont au fait, sont au courant de ce qui se fait de mieux dans le monde, ils vont être plus exigeants sur tout ce qui se fait chez nous.
Pourtant, l’Etat fait des efforts avec le Fonds d’aide à l’édition qui a été porté à un milliard…
Oui, l’Etat fait de gros efforts pour aider l’édition. Mais je pense qu’il y a aussi un second niveau. L’Etat fait beaucoup pour que des livres soient édités avec l’appui du Fonds. Mais je crois qu’il faut que les comités de lecture soient plus exigeants pour que la qualité y soit. Il faut aussi que les auteurs, eux-mêmes, fassent l’effort d’être de grands lecteurs. Je pense que les bons écrivains sont d’abord de grands lecteurs et qui ont une capacité de mesurer et de pouvoir avoir une volonté de faire mieux. Je n’ai pas l’impression que nos écrivains soient de grands lecteurs.
C’est dû à quoi à votre avis ?
C’est d’abord à l’école que cela se passe. Elle n’a pas toujours mis le livre à la disposition des enfants. C’est l’école qui n’a pas toujours permis aux enfants d’aimer le livre et la lecture. Ce qui est une condition objective. Ensuite, il y a les familles, car il faut dire que dans une famille, si les parents ne lisent pas, les enfants ne lisent pas. Il faudrait que les parents incitent les enfants à la lecture en donnant eux-mêmes l’exemple. L’enfant imite le parent. Si le parent lit et le livre mis à disposition à côté, l’enfant lit. Les grands lecteurs ont commencé à lire très, très tôt. Ce n’est pas toujours le cas. Les parents sont capables d’acheter des ordinateurs, des trucs très chers pour les enfants, mais pas de livres. Et cela, moi, je l’ai constaté. Avant, les parents n’étaient pas forcément de grands lecteurs, mais les enfants avaient des livres. Ils les lisaient et ils les lisaient bien. Il y a ce double aspect. Ensuite, le ministère de la Culture fait de gros efforts. Parce qu’il y a des bibliothèques partout dans les régions. Il y a les centres culturels régionaux. Il y a les CLAC qui sont tous dotés. Malheureusement, cela se limite aux capitales régionales. Il faut que les communes et les collectivités locales participent à cet effort. Pour doter leurs circonscriptions, leurs territoires de petites bibliothèques où les enfants peu vent aller pour lire. Et cela va créer des vocations et des mouvements vastes. La volonté d’écrire existe, mais je ne dirai pas comme dans « Le Philanthrope » de Molière qu’il y a des gens qui ont la démangeaison de l’écriture. Mais ils seront objectivement poussés à écrire, car ils ont des choses à dire. Cependant pour pouvoir dire des choses, il faut avoir les moyens de le dire. Le problème de la langue se pose aussi. Je ne vais pas dire aux gens d’écrire en Wolof car ils ne parlent pas bien Wolof ou les langues nationales de manière générale. Mais au moins, il faut qu’ils maitrisent la langue dans laquelle ils veulent s’exprimer. Que ce soit le Français ou les langues nationales.
Il ne se poserait pas un problème de niveau?
Je ne vais pas parler de niveau, car on peut écrire à tout moment. On peut avoir le certificat d’études et bien écrire. Sembène n’a pas fait d’études secondaires ou universitaires. André Malraux n’a pas fait d’études secondaires. Il n’est pas allé au lycée. Donc ce n’est pas lié à cela. C’est lié à la capacité et à la maitrise qu’on a d’une langue et surtout d’avoir des choses à dire. Et les gens ont énormément de choses à dire, mais il leur manque quelque chose. A ce sujet d’ailleurs, je voudrai proposer qu’il y ait beaucoup d’ateliers d’écriture. D’ailleurs, le ministère de la Culturel envisage d’initier des projets comme ça dans le cadre du Fonds d’aide. Il faut que les associations, les écoles et tout le monde puissent organiser des ateliers d’écriture pour que lorsque les fleurs poussent, qu’on puisse les aider à donner de meilleurs fruits. Je pense que c’est bien possible…J’évoquais la question de la lecture, de la connaissance de ce qui se passe dans le monde. Les pays africains nous donnent de très grands auteurs qui nous viennent du Congo, du Tchad, du Cameroun, Djibouti etc. Nous en avons deux ou trois ou quatre au Sénégal. Par rapport au capital que nous avons, on pourrait en avoir plus. Nous en avons aussi dans le jury des cinq continents de la Francophonie où le Sénégal participe par l’intermédiaire de l’Association des écrivains du Sénégal. En lisant les ouvrages qui sont proposés à ce prix et à d’autres prix, on voit la masse d’excellents ouvrages produits dans l’espace francophone. C’est impressionnant, mais quand on regarde cela et qu’on voit les Canadiens, les Belges, les Cambodgiens, les Magrébins qui sont en train de faire des choses extraordinaires, quand on voit ce qu’ils écrivent, leur capacité d’innovation, dans le récit romanesque, dans la langue qu’ils utilisent, leur inventivité, on se dit qu’il y a quand même du chemin à faire ici. Et c’est dommage que jusqu’ici, à deux ou trois exceptions près, les écrivains sénégalais ne sont pas sélectionnés dans ces jurys des cinq continents.
Ça ne fait pas désordre au pays de Senghor ?
Oui, ça fait mal au cœur de savoir qu’après ces deux ou trois écrivains, il y a la grande masse qui doit faire de gros efforts. C’est vrai que les ténors de la littérature sénégalaise ne participent pas à ces compétitions-là. Car ce sont des compétitions qui s’adressent surtout aux jeunes parce qu’il s’agit de relève. Je ne suis pas pessimiste pour autant. Je sais que les dispositions qui sont prises permettront à terme de corriger cela et d’avoir des écrivains exceptionnels. Le Grand prix du président de la République pour les Lettres a permis de révéler, il y a deux ans, Rahmatou Seck Samb. D’autres vont sûrement sortir de cette grande compétition nationale. Et cela va susciter une sorte d’émulation qui va permettre d’avoir ce que nous voulons dans ce domaine- là.
A votre avis que faudrait-il faire pour que les choses évoluent dans le bon sens ?
Mais il y a une batterie de mesures. Il faut qu’à l’école qu’on puisse rendre à la littérature ses lettres de noblesse en mettant à la disposition des élèves des ouvrages. Il faut qu’au collège et au lycée que l’on comprenne que s’il y a des œuvres au programme, ces œuvres- là ne sont pas le programme. Lorsqu’on met quatre à cinq œuvres en seconde pour que le professeur les étudie, c’est pour aussi connaitre une dizaine et une quinzaine d’autres à travers des textes extraits des œuvres de ces auteurs- là. A mon avis, c’est fondamental. En France, c’est des dizaines et des dizaines de livres qu’un élève qui arrive en seconde doit avoir lu. C’est énorme et impressionnant. J’ai la liste ici. Tant que nous n’y arriverons pas, nous allons avoir des difficultés à avoir des gens qui ont une bonne culture générale. Ensuite à avoir des gens qui sont suffisamment dotés pour être de bons écrivains.
On en revient toujours au problème de niveau …
En tant qu’enseignant, en tant que conseiller pédagogique, en tant que ancien Directeur de l’Enseignement secondaire, je sais que depuis le début du dix-neuvième siècle en France, tous les ans, les rapports indiquent que le niveau baisse. Pendant cent ans, on dit toujours que le niveau baisse. Ceux qui sont là pensent que ceux qui viennent d’arriver sont moins bons. Je pense qu’il faut relativiser tout cela. Tous ceux qui sont là ont créé la modernité, donc ils ne sont pas mauvais. Tout ce mouvement là pour lequel nous sommes fiers, ce sont les fruits de nos écoles. Donc, ils sont bons. Maintenant, il y a un problème de niveau par rapport à la langue. Parce que le gars, il fait des fautes. Mais on peut le corriger sans problème. Si les effectifs des classes sont moins lourds. Si les professeurs sont moins chargés. Si les intrants pédagogiques sont disponibles. Si les écoles sont des espaces d’épanouissement, le niveau va forcément se relever. Mais pour comprendre une langue, il faut la parler, la lire et l’écrire. Si on ne parle pas français, si on ne lit pas en français, mais on ne peut pas être bon en français. Ce n’est pas possible ! Mais je pense que tous ces paramètres-là, mis ensemble, permettront d’y arriver. Et surtout disposer d’une édition de qualité. Comme je disais, il faut être exigeant et faire en sorte que les livres faits par des Sénégalais soient des livres de qualité à tous points de vue. Nous avons beaucoup de maisons d’édition, c’est parce qu’il y a eu une crise en un moment donné et beaucoup de maisons sont sorties. Mais je pense que ces maisons doivent se professionnaliser d’avantage. Elles doivent avoir une adresse, avoir un capital, avoir un comité de lecture et profiter du Fonds d’aide de manière à ce que le livre arrive aux lecteurs. Parce que c’est ça l’objectif. Le livre publié doit arriver aux lecteurs. Le Directeur du Livre a l’habitude de dire ça. Il faut faire de bons livres qui arrivent aux lecteurs. Il faut distribuer le livre et ce n’est pas simple. Parce que la chaîne du livre, si on sort de Dakar, c’est aussi les régions. Il faut des libraires pour acheter des livres. Il en faut à Matam, à Ziguinchor, à Kédougou, bref sur l’ensemble du territoire national.
Certains disent que les livres coûtent chers ?
Le livre coute cher, mais pour moi c’est relatif. Cela dépend de ce que cela représente pour nous. Quelquefois, le livre coûte moins cher qu’un repas au restaurant. Il y a des livres qui coûtent deux mille cinq cent francs. Pourtant il y en a qui payent cinq mille francs au restaurant. Maintenant, il y a des ouvrages qui sont venus d ’Europe et qui coutent 20 euros. Et c’est vrai que ça, c’est un peu cher. Mais ce n’est pas seulement en achetant des livres. En allant dans une bibliothèque, on peut bien lire car on ne peut pas acheter tousles livres. C’est impossible. Les livres, on peut en avoir dans les écoles aussi avec les coins de lecture. Ici, au Monument de la Renaissance, vous avez vu qu’il y a au moins deux cent livres au niveau du coin de lecture et cela n’a rien couté. C’est facile à faire partout. Je pense que c’est comme ça qu’on peut aider les gens à se familiariser avec la lecture. Il faut aussi aider les parents à mettre à la disposition des enfants des livres très tôt.
Par M. Tahir NDIAYE
UNE HECATOMBE EFFROYABLE !
Tous les spécialistes de l’économie des Transports aériens sont aujourd’hui unanimes et terrifiés à constater, dans une totale impuissance, la catastrophe effroyable du tsunami économique qui s’est abattu sur le secteur aérien du fait du covid-19
Tous les spécialistes et analystes de l’économie des Transports aériens, toutes les Organisations professionnelles dédiées (OACI, IATA, ACI/CIA, Funuap, etc…), tous les Etats du monde, comme les Organisations multilatérales, sont aujourd’hui unanimes et terrifiés à constater, dans une totale impuissance, la catastrophe effroyable du tsunami économique qui s’est abattu soudainement sur le secteur aérien international, après juste un mois et demi de ravage de la pandémie mondiale du Covid 19. Nul doute, c’est toute l’économie mondiale des transports aériens, toute la configuration et l’architecture de cette industrie internationale qui se trouvent et se trouveront davantage chamboulées, sans considération de la taille des structures qui y opèrent, des statuts juridiques qui encadrent leurs activités, de la sophistication de leurs organisations et de leur management, des alliances stratégiques, des volumes des marchés, du flux des trafics, des flottes d’avions, des structures des réseaux, etc…
C’est le chamboulement total. Il faut le dire sans fard, c’est tout un monde qui chavire, qui s’effondre… entrainant une hécatombe jamais connue par le passé. Un vieux monde nous quitte. Et comme toujours, Eternelle Transcendance et Impérieuse Loi Divine, Vie et Mort, Mort et Vie, alternent et s’imbriquent, rythmant le cours de l’Histoire, pour conduire les sociétés humaines dans des évolutions et des mues sans fin. Quel monde du transport aérien en naîtra-t-il ? A l’échelle internationale ? En Afrique ? Dans notre sous-région Afrique de l’Ouest ? Qui peut dire ? une certitude toutefois, un autre monde sera… et tout en pointillé, devinons-le.
Le retour de l’Etat régalien, le seul sauveur…
Le seul sauveur… Je ne crois pas que, sans intervention massive, vigoureuse et volontaire des Etats régaliens aucune compagnie aérienne du monde, publique ou privée puisse se remettre de ce tsunami. Il est impossible dans cette crise, et aussitôt après, qu’avec les seules dynamiques propres et internes de l’économie des transports aériens, une auto régulation autonome puisse se faire. Il est constant de constater que depuis la dernière guerre, les marges internes dans les transports aériens ont toujours été faibles, incapables par elles-mêmes de générer et d’assurer seules, sans des transferts extérieurs, les massifs investissements capitalistiques que requiert le secteur. Le Premier ministre français vient d’annoncer la couleur en affirmant que son pays n’hésitera pas à recourir au subterfuge de la renationalisation par l’Etat d’Air France, pour son sauvetage express de la crise actuelle. Ses pairs européens ébauchent des plans de même nature. L’union européenne vient de lever une sévère contrainte budgétaire pour laisser plus de marge à ses Etats membres afin davantage pouvoir s’endetter et se doter ainsi plus de moyens de faire face à la terrible crise économique qui va survenir. Une toute dernière information tombe pour apprendre que le gouvernement italien vient de renationaliser Alitalia. Tout le monde a en souvenir aussi le précédent américain, lors de la crise financière de 2007-2008, qui avec de colossales injections directes de capitaux de l’Etat fédéral et de la Federal Reserve Bank ont pu permettre de sauver les banques américaines privées du naufrage total. Bis repetita 12 ans après, le Président Trump, cette fois encore, n’hésitera pas à voler au secours des compagnies aériennes privées par des injections massives de capitaux. Et aujourd’hui toujours, même l’ultra- libérale IATA ne voit pas d’autres voies possibles si ce ne sont les recours aux interventions publiques des Etats. La question immédiate et essentielle qui se pose est la suivante : sera-ce suffisant pour sauver les meubles ?
Et quel sort pour l’Afrique de l’aérien, dans ce chamboulement par le Covid 19 ?
Comme toujours, notre continent vit en décalé le rythme de l’économie mondiale. Les soubresauts l’atteignent en seconde ou troisième vague, et parfois même quatrième vague ou plus avec des ravages incommensurables compte tenu de l’indigence de nos moyens. L’économie des transports aériens dans le continent est extrêmement faible, peu de ses compagnies aériennes peuvent se prévaloir de la taille minimale pour exister dans le marché mondial. South Africa Airways (SAA), pratiquement dans une mort clinique, risque de ne plus se relever. Kenya Airways, déjà très fragilisé par une récente restructuration, risque de retomber dans les grands déséquilibres qui l’avaient plombée. Quant à Egyptair et Royal Air Maroc, sans intervention importante et directe de leurs Etats respectifs, elles ne pourront reprendre ne serait-ce que la moitié du niveau de leurs activités récentes.
Seule Ethiopian Airlines, qui est la 1ère compagnie continentale, fierté actuelle de l’Afrique, peut espérer pouvoir faire face à la situation certes avec difficulté, vu son histoire, ses expériences passées, son management et sa taille relative. C’est assurément un grand défi aujourd’hui pour sa Direction actuelle. Et celui-là n’est pas gagné d’avance. Notre sous-région Afrique de l’Ouest ne présente pas une meilleure figure. Le Nigéria de 203 millions d’habitants, jalousement protecteur de son marché intérieur et d’un trafic captif, encloître des compagnies aériennes privées menées par des managements hasardeux et incertains. La crise actuelle en balayera beaucoup, et l’Etat fédéral tentera d’en sauver un certain nombre. La partie n’est pas non plus gagnée là aussi. Les autres compagnies aériennes de la sous-région francophone, Air Côte d’Ivoire, la toute dernière-née Air Sénégal SA, TACV, Air Burkina, ASKY vont se retrouver étouffées par la montagne de dettes issues de leur endettement récent, qui a financé leurs derniers actifs avions. Elles vont être fragilisées face aux ECA (Export Crédit Agency), face aux lessors et aux avionneurs de qui ces actifs sont acquis. Si ASKY suivra le sort que voudra bien lui réserver son mentor Ethiopian Airlines, les trois autres pavillons nationaux (Air Côte d’Ivoire, Air Sénégal SA et Air Burkina), qui voient leur destin très fortement lié à la volonté de leurs Etats respectifs, seront paralysés s’il n’y a pas injection de plusieurs dizaines de milliards cfa de leurs propres Etats afin de réamorcer de bien pénibles redémarrages. Les Etats sont aujourd’hui incontournables. J’espère que les nôtres en sont bien conscients.
Un mode s’effondre…. Un autre s’ébauche
Sept années sont passées déjà, dans un désespéré appel direct à deux de nos chefs d’Etat francophones de notre région, M. Macky Sall et M. Alassane Ouattara, j’écrivais en éditorial du bimestriel « Transports et Tourisme International » N° 16 de février-mars 2013, sous le titre que Lapalisse ne saurait renier, l’invite suivante, « Ce que nous ne pouvons pas seul, Nous le pouvons à plusieurs ». ‘’Si hier, Houphouët Boigny et Léopold Sédar Senghor avaient réussi la prouesse de mettre sur pied Air Afrique, qui a pu exister 40 ans durant, avec beaucoup de succès économiques multiformes, aujourd’hui les circonstances placent Alassane Ouattara et Macky Sall dans une position historique privilégiée pour reprendre le flambeau et jeter les bases d’une des compagnies régionales, qui potentiellement peut devenir l’une des puissances en Afrique. A l’instar de ce que sont Royal Air Maroc et Egyptair au Nord de l’Afrique, Ethiopian Airlines et Kenyan Airways à l’Est ou South African Airlines au Sud du Continent. Ce faisant, sans nul doute, ils entraineront tous les autres pays de la zone de l’UEMOA et de la CEDEAO qui vivent la même communauté de destin’’. Plus loin j’ajoutais que ‘’ c’est sûrement la voie. Il y faut de la volonté politique, de la détermination des responsables au plus haut niveau et de la coopération entre nos Etats. Je crois que Macky Sall et Alassane Ouattara peuvent porter cette grande initiative régionale sans coup férir. Leurs deux pays en ont les moyens’’. Hélas ! Hélas ! Trois fois Hélas ! Cet appel n’eut aucun écho. Le temps a coulé. Les deux pays ont cheminé seuls, chacun de son côté, s’aventurant à des pavillons nationaux qui ont peine à véritablement se déployer, limités et cloitrés qu’ils sont dans des marchés exigus qu’ils se disputent farouchement, entre eux et avec d’autres. Pire, si on devait s’amuser à additionner les déficits et pertes cumulées de l’activité de ces deux compagnies aériennes ces sept années durant, ce n’est pas moins de 250 milliards CFA qu’il faudrait inscrire en report à nouveau dans les comptes de leurs bilans respectifs. Aucune de ces compagnies aériennes n’a jamais gagné de l’argent durant tout ce temps. Et loin devant encore, elles n’en gagneront point. Ce sont nos Etats qui les supportent à bout de bras. un vieux monde s’effondre… un autre s’ébauche… il est en devenir…incertain et flou, qui accouchera de paradigmes nouveaux. Le Covid-19 nous invite à apprendre de notre passé, à devoir nous interroger nous-mêmes sur nos succès et nos échecs, surtout nos échecs et nos erreurs pour pouvoir comprendre et bâtir un autre monde, plus libre, plus empathique et plus prospère. Air Sénégal et Air Côte d’Ivoire unifiées c’est une flotte de plus d’une vingtaine d’avions regroupés, un réseau régional et international mieux structuré, et une crédibilité et rationalité économique plus réelles. Il y suffit de volonté politique. Car les Etats sont les seuls sauveurs.
Notre Sénégal est à l’épreuve du COVID 19 dénommé Coronavirus à l’instar des pays du Monde. «Ce petit machin microscopique» verbatim Moustapha DAHLEB, auteur Tchadien, à la force d’une bombe atomique est entrain de générer le Tsunami de notre planète Terre. « Notre maison Terre brule » disait le Défunt Président de la République Français Jacques Chirac. Et cette fois ci, le feu se propage de manière fulgurante. Personne, ni rien ne peut l’éteindre. Notre humanité est en réel danger. Car ce petit machin pyromane invisible et insaisissable circule librement, à sa guise. Coronavirus ne tient pas compte des frontières mais fait fermer toutes les frontières. Il ne connait ni frontière géographique, toutes les régions, tous les pays, tous les continents sont touchés. Il ne connait ni frontière sociale, qu’on soit riche ou pauvre, prince ou citoyen, gouvernant ou gouverné, artiste ou intellectuel. Coronavirus fait régner la terreur. La croissance de ses victimes est dans une dynamique exponentielle. Des chiffres record tombent tous les jours. Les humains vivent dans la terreur et la psychose d’une fin du monde terrestre. La moitié de l’humanité, plus de 3 Milliards de personnes sont confinés, isolés de tout. C’est un moment historique car l’humanité entière se bat contre un ennemi commun invisible. une bataille inédite, inattendue et inespérée. Nous sommes en guerre crièrent à l’unisson, les dirigeants du Monde entier contre COVID 19. L’ennemi de tous.
A titre collectif
Coronavirus nous rappelle à notre bon souvenir d’humain. Coronavirus ébranle nos certitudes. Il sonne l’heure de vérité. Il a changé notre rapport à la vie. Nous sommes à présent tous conscients que nous sommes tous égaux devant la mort, l’autre versant de la vie. Et que la mort, cet acte inéluctable nous définit comme humain. Enfin les hommes reconnaissent qu’ils ne sont ni invulnérables, ni infaillibles encore moins invincibles face au Coronavirus. C’est la quête du sens, c’est le retour à la spiritualité. La leçon essentielle est que les hommes sont égaux.
Au titre du Sénégal
Nous comprenons tous que la science et le progrès bien qu’utiles à nos vies doivent être consignés dans un humanisme. Les grandes puissances occidentales deviennent impuissantes devant ce minuscule machin et danger mortel. Dans cette guerre mondiale déclarée, notre Nation Sénégalaise fait aussi face à l’ennemi ce machin. Dans cette crise sanitaire qui prévaut, des cas de contamination sont diagnostiqués, elle développe ses propres défenses immunitaires. Elle cherche à se protéger et à le vaincre pour survivre.
Les armes sont déployées par le Chef de Guerre, le Président de la République: Il décréta :
-L’Etat d’urgence du Pays
-Le couvre-feu de 20h à 6h du matin
-un Fonds de relance de l’économie
-un appel à l’effort national
-Fermeture des frontiéres aériennes
Grâce au COVID 19, nous sommes rentrés dans un climat Républicain bienveillant qu’on n’aurait pas envisagé dans un passé récent. Cela signifie que c’est possible de changer de choses en faveur d’un vivre ensemble meilleur. Chacun a privilégié son appartenance à la nation et son ancrage à la Patrie. Un réflexe d’ être citoyen et de faire partie d’un collectif.
OUI !
Le Président de la République dans ses habits de Chef Suprême des armées entreprend une stratégie de défense qui enseigne de la gravité de l’attaque et de la nature de la bataille qui s’annonce épique. Dans son rôle, il débuta la stratégie nationale avec comme ligne directrice : l’unité nationale. Tous en ordre de bataille contre Coronavirus.
Dans cette guerre sanitaire le Président de la République affiche sa vision d’unité et de rassemblement de la nation autour de l’essentiel. Mardi 24 Mars2020, un jour différent de l’autre fut vécu. Un jour historique qui marqua un tournant dans la vie de notre nation. Ce jour se distingua, par l’exhumation de l’exception démocratique Sénégalaise. Un modèle exemplaire. De ce jour, s’ouvre une ère nouvelle dans l’histoire de notre vivre ensemble.
Au demeurant, notre jeune République qui fêtera très bientôt (04 Avril 2020) ses soixante (60) années dans des circonstances de guerre comme annoncé par son Président. Ce jour, le président de la République après s’être adressé à la Nation et avoir déployé ses premières armes de défense le jour d’avant, initia une série de consultations avec les acteurs politiques et sociaux de toutes les obédiences politiques, de toutes les influences idéologiques ou religieuses.
COVID 19 exige et oblige. Il est des évènements qui changent la confrontation entre les hommes. Le Président SALL l’a compris en développant cette vision inclusive d’unité autour du combat contre le COVID 19. L’arme de guerre présentée par ses soins sous le protocole thérapeutique d’union consiste à mutualiser les forces sans exception et à faire bloc pour lutter contre l’ennemi. L’unité, La seule arme qui vaille ! Solidaire, unis, nous vaincrons! clame-t-il.
Il est des situations de crise qui révèlent le leadership des hommes d’Etat dans leur posture et leur action. La stratégie de défense déroulée en est une illustration. Autre fait majeur c’est la mise en valeur du Savoir des experts, des sachant, de ceux qui savent de manière objective et rationnelle.
Toutes les décisions de l’exécutif sont éclairées par les avis et recommandations scientifiques. Une jurisprudence de gouvernance mise en relief dans la stratégie de défense nationale qui gagnerait à être souvent utilisée en faveur de l’efficacité de l’action publique. Cette stratégie de l’alliance entre expertise et légitimité, du dialogue entre politique et technocrates apparait comme une règle de gouvernance à perpétuer.
Le Président de la république a donné le ton. Le Chef suprême des armées, dans ce contexte de guerre a également déployé une grande arme qui consiste à la réhabilitation des valeurs de la République. La devise de notre République comme boussole un Peuple, un but, une Foi, unis comme un seul peuple. Avec un seul but la survie de la Nation contre l’ennemi. Et une foi, la victoire dans l’unité. Telle est votre vocation ! Vous l’avez assumé à la hauteur de la gravité de l’heure. Présider c’est définir un cap pour la nation dont on est dépositaire de la confiance. Présider c’est développer une vision en faveur d’un projet de société. Ce n’est point inaugurer des chrysanthèmes ou faire de l’intendance.
La Nation vous ovationne
OUI! L’opposition, la société civile et tous les segments appelés ont également joué leur partition. Ils ont répondu à l’appel avec responsabilité et patriotisme. L’opposition systémique et systématique a disparu en faveur du combat contre Coronavirus. Tous ont homologué le schéma thérapeutique et le protocole de lutte contre COVID 19 proposés par le Chef de guerre. Il est des sujets qui nécessitent et qui exigent la mobilisation nationale. Cette période de crise sanitaire en est une. L’on sait que le sentiment national se forge toujours durant les épreuves pénibles.
Ainsi durant cet exercice démocratique exceptionnel initié par le président SALL, l’opposition politique s’est honorablement distinguée. Tous les aspirants politiques à la conquête du pouvoir ont fait preuve d’un grand sens de l’intérêt général. Ils ont à leur tour écrit en lettres d’or dans le Panthéon des personnages qui marquent l’histoire dans des moments d’épreuves de la nation. La fierté de notre nation est légitimement exhibée. L’initiative du mouvement « Y EN A MARRE» en atteste, avec leur engagement actif noté dans la campagne de prévention contre la propagation du Coronavirus contenue dans le slogan « FAGARU CI CORONAVIRUS ».
La Nation vous applaudit
MAIS ! Voilà qu’en affutant l’arme de guerre, avec le vote de la loi d’habilitation qui confère au Président de la République les pleins pouvoirs d’agir conformément à l’article 77 de la constitution, l’union sacrée tant vantée commence à se fissurer. Faut-il rappeler que cette fissure affaiblit nos forces de défense immunitaires face à ce puissant ennemi ? Des voix s’élèvent pour exprimer des réticences, des hostilités à cette loi d’habilitation. Cette arme de guerre devient clivante. Elle est sur le point de diviser la nation. Par opposition à cette loi d’habilitation, les uns refusent de donner un blanc-seing au Président de la République arguant le risque d’abus de pouvoir et de détournement d’objectifs. Les autres évoquent des velléités dictatoriales, argumentant de l’instauration d’un régime d’autoritarisme, à mon humble avis aux antipodes de notre vécu démocratique. Toutefois, force est de reconnaitre que la crainte est compréhensive et légitime.
MAIS Faut- il ensuite rappeler que nous sommes en guerre ? Et qu’en période de guerre, l’union sacrée n’est pas un besoin mais une nécessité. Ce n’est pas seulement utile mais s’avère comme une impérieuse nécessité pour vaincre l’ennemi.
MAIS faut-il enfin convoquer l’histoire des institutions du pays d’emprunt « La France », dont on s’inspire. L’on comprendra que la nation peut s’exonérer de cette crainte et l’on pourra rassurer les sceptiques sur cette gouvernance par ordonnance. Qui a comme principale vertu démocratique de permettre au Chef Suprême des armées d’agir vite et bien.
A situation exceptionnelle, régime exceptionnel! Ce qui est essentiel, c’est l’adaptation de la mesure au contexte. Charles DARWIN, auteur du 19 siècle nous enseignait verbatim « les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes ni les plus intelligentes mais celles qui s’adaptent le mieux au changement ».
Ainsi, l’on sait que le régime de gouvernance par ordonnance de la France à la libération de la 2ème Guerre Mondiale leur a permis d’être un modèle d’Etat Providence inscrit dans les annales politiques. Qui a pu produire des réformes historiques dans la continuité de l’esprit des lumières. Des réformes fructueuses, en faveur de leur reconstruction.
L’on peut citer:
1/ l’ordonnance instituant la création de l’ENA Ecole Nationale d’Administration en 1945, un fleuron du système d’éducation pour former les élites compétentes.
2/ l’ordonnance accordant le droit de vote aux femmes du 05 Octobre 1944 sous le Gouvernement provisoire.
3/ L’ordonnance instituant le dispositif de la Sécurité Sociale qui met en place un mécanisme de solidarité de protection sociale (assurance maladie, assurance chômage..), l’une des plus belles réussites de l’Etat- Providence. Ce qui montre à suffisance, les raisons d’y croire.
Croire à la vision du Chef de Guerre. Croire aux armes déployées y compris celle relative à la loi d’habilitation lui conférant des pouvoirs d’agir. A ceux qui doutent, sachez qu’une gouvernance par ordonnance peut répondre au triptyque des 3P. Aussi précaire fût-elle ? Aussi provisoire fût-elle ? Elle peut être prodigieuse. Les réformes du Gouvernement Provisoire de la France Libre ont permis l’émergence des trente glorieuses, séquence de paix et de prospérité. A ceux qui doutent.
Puisse le Président de la République s’inspirer du Général De Gaulle qui a institué par ordonnance un Gouvernement d’union nationale politique pour vaincre l’impact désastreux de la Guerre et jeter les bases d’une nouvelle République forte.
C’est pour dire que la loi d’application est loin d’être un mirage, elle peut aussi être un miracle pour le devenir de la nation. S’y ajoute, que l’arme de défense affutée par le Chef de Guerre doit monter en puissance si l’on sait que vaincreCOVID19ne signifie pas gagner la Guerre. C’est gagner une première bataille sanitaire. Il y a une autre bataille qui s’avère épique. Causée par le prochain virus, il sera pire que COVID 19.
Considérons que le pire Virus est à venir. Il sera plus virulent et risque de faire plus de victimes. C’est la crise économique qui prendra le relais de la crise sanitaire et qui s’annonce plus redoutée et redoutable par les puissances économiques à fortiori nous les pays en construction. Ainsi, à ceux qui doutent, ma conviction républicaine est que le compromis républicain n’est pas synonyme de compromission politique. A la Nation pour triompher et venir à bout des deux ennemis, l’impératif d’union sacrée s’impose sous l’autorité du Chef de Guerre sans risque d’autoritarisme.
QU’ALLAH NOUS PRESERVE DU COVID 19 POURQUE VIVE LA REPUBLIQUEDUSENEGAL.
MAME DIARRA SOW. CITOYENNE.
VERS DES SEMAINES CRUCIALES
Depuis un mois, le coronavirus est en plain-pied dans le pays. Actuellement, des stratégies sont en train d’être mises au point pour contrôler le pic épidémique dont personne ne connait la date exacte de survenue.
Depuis un mois, le coronavirus est en plain-pied dans le pays. Actuellement, des stratégies sont en train d’être mises au point pour contrôler le pic épidémique dont personne ne connait la date exacte de survenue. Pour la journée d’hier, sur 127 tests effectués, seuls 5 sont revenus positifs. Ce qui porte le bilan des contaminés à 195. En faisant l’évaluation, hier, de la riposte à la maladie, un mois après son apparition au Sénégal, les médecins sont revenus sur des points importants concernant le Covid-19.
Hier, le nombre de cas testés positifs a baissé par rapport aux jours précédents. En effet, sur les 127 tests réalisés par l’institut Pasteur, 5 seulement sont revenus positifs. Il s’agit de deux cas importés et de trois autres contacts suivis par les services du ministère.
En même temps, 10 patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs et sont donc déclarés guéris. Quant aux patients toujours hospitalisés, leur état serait stable. Avec les cinq cas d’hier, le Sénégal compte à ce jour 195 cas déclarés positifs dont 55 guéris, 1 décès, 1 évacuation et 138 encore sous traitement. Mais hier, les médecins qui ont participé à la conférence pour dresser le bilan d’un mois de coronavirus dans notre pays mois ont dit craindre le pire. Le directeur du Samu national, le Pr. Mamadou Diarra Bèye a renseigné que la capitale, Dakar, qui est l’une des régions les plus touchées par le méchant virus, ne dispose que de 56 lits de réanimation et 40 autres qui ne sont pas encore prêts. «D’emblée, 56 lits ont été préparés et dégagés pour répondre à cette riposte. Ces lits sont répartis à Dakar dans différents hôpitaux, d’abord au niveau d’où on a le centre QMO qui a pris en charge nos deux patients dont les cas se sont aggravés.
Il y a également le Service de la réanimation de la chirurgie cardiovasculaire qui été remis à neuf. Il y a aussi l’hôpital Dalal Diam qui est en train de se mettre aux normes et de finaliser son service de réanimation », a encore confié le professeur Mamadou Diarra Bèye. Revenant sur la question des respirateurs, il estime que « même si le coronavirus a un tropisme processus de nutrition des tissus) sur l’appareil respiratoire, la défaillance respiratoire dans l’aggravation est la première chose à constater. Tous les malades n’ont pas besoin de respirateur. C’est une phase de prise en charge qui est assez longue » a-t-il fait savoir.
Présent lors de cette évaluation de la riposte à la maladie un mois après son apparition au Sénégal, le directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire (COuS), Dr Bousso, indique qu’à partir de la semaine prochaine, les autorités sanitaires s’attendent à une meilleure visibilité de la courbe épidémiologique du Covid-19 dans notre pays. « A partir de la semaine prochaine, en principe, nous devrions avoir une meilleure visibilité sur la courbe épidémiologique au Sénégal », a-t-il dit. S’agissant du pic tant redouté, Dr Bousso estime que « ce serait hasardeux de donner une date pour le pic de la maladie au Sénégal.
Les effets des mesures de contingence relatives à la fermeture des frontières aériennes, la suspension des enseignements et l’interdiction des manifestations publiques devront commencer à se voir à partir de la semaine prochaine ». Par ailleurs, faisant le décompte des cas enregistrés, il explique qu’au moins 45 % de cas détectés ont été importés de l’étranger, alors que les cas contacts représentent 55 % et la transmission communautaire 4 %. « A la fin de la semaine, nous serons au quatorzième jour de la fermeture des frontières. Normalement, nous ne devrions plus enregistrer de cas importés », soutient-il. Au total, les cas importés, associés aux cas contacts, représentaient 96 % des patients suivis dans les différentes structures sanitaires dédiées à la prise en charge de la maladie. « Si on parvient à maîtriser les entrées de nouveaux patients, il nous restera les 4 %, un chiffre bas, mais très important à partir de la semaine prochaine ». Et au cas où, hélas, ne le souhaitons pas, le dispositif médical de riposte ne parviendrait pas à maîtriser ces cas, « l’épidémie pourrait aller dans un sens pouvant être très difficile pour nous », selon Dr Bousso. Le Sénégal risque donc de vivre des semaines cruciales durant ce mois d’Avril.
Un autre médicament du nom de Azythromycine associé au hydroxychloroquine
Par ailleurs, le chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de Fann, Pr. Seydi, a annoncé une bonne nouvelle. A l’en croire, les patients de Covid-19 sous traitement avec de l’hydroxychloroquine guérissent plus rapidement. Pr Moussa Seydi informe qu’il va associer à ce médicament un autre qui s’appelle azithromycine. « Les patients sous traitement spécifique tel que l’hydroxychloroquine guérissent plus vite. Nous l’avons constaté. Mais comme j’ai eu à le dire, en matière de sciences, la constatation seule ne suffit pas. Il faut faire des recherches poussées avant de valider une attitude », a-t-il commenté. « Ce constat (relatif à la chloroquine, Ndlr) nous rassure et rassure toute mon équipe. Et nous allons continuer dans ce sens. Nous allons même, dans les jours à venir, y associer de l’Azithromycine, ce qui devrait nous permettre d’avoir de meilleurs résultats », a-t-il ajouté.
Avant d’indiquer : « Les résultats obtenus avec l’hyroxychloroquine ne doivent pas pousser à l’automédication, du reste dangereuse. C’est pour éviter d’avoir des effets secondaires inconnus que nous avons commencé à traiter nos patients uniquement avec de l’hydroxychloroquine bien qu’il soit connu que son association avec l’azithromycine soit plus efficace ». Ce médicament supplémentaire sera administré aux malades en l’absence d’effets secondaires du premier. cas que son équipe a fait. « Certes, le traitement antiviral permet de raccourcir la durée d’hospitalisation, de guérir plus vite le malade, mais il ne serait pas suffisant si on n’y associe pas les autres aspects thérapeutiques tel que le traitement symptomatique », a encore expliqué le Pr Moussa Seydi. Face aux autres pathologies dont pourraient être porteurs les malades du coronavirus, Pr Seydi explique que lui et ses équipes doivent en même temps traiter les comorbidités comme le diabète, l’hypertension artérielle, l’insuffisance rénale. Il est nécessaire aussi de prévenir d’autres complications comme la maladie à thromboembolique. « Cette maladie peut se compliquer d’embolie pulmonaire et tuer le malade. Par conséquent, il convient de prévenir les surinfections », a indiqué en conclusion le patron du service des maladies infectieuses et tropicales du CHu de Fann.
195 CAS POSITIFS, 40% D’IMPORTES, 56% DE CONTACTS SUIVIS ET 4% DE TRANSMISSION COMMUNAUTAIRE
Un mois après que le Sénégal a enregistré son premier cas confirmé du nouveau coronavirus, le ministère de la Santé et de l’action sociale a fait une évaluation mensuelle de la riposte apportée à cette épidémie.
DENISE ZAROUR MEDANG ET BRIAN M. PRECIEUX |
Publication 03/04/2020
Un mois après que le Sénégal a enregistré son premier cas confirmé du nouveau coronavirus, le ministère de la Santé et de l’action sociale a fait une évaluation mensuelle de la riposte apportée à cette épidémie. Ainsi à la date du jeudi 02 avril, le Sénégal a enregistré 40% de cas importés, 56% de cas contacts suivis et 4% issus de la transmission communautaire. Sur le total des cas positifs au nouveau coronavirus au Sénégal, 96% des cas représentent l’addition des cas importés et de cas contacts suivis. Le directeur du Centre des opérations d’urgences sanitaires (Cous), Dr Abdoulaye Bousso, prédit la diminution, voire la disparition des cas importés conséquemment aux mesures prises par le Chef de l’État, notamment la fermeture des aéroports, des établissements scolaires et l’interdiction de rassemblement. Le chef du Service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann, le professeur Moussa Seydi, a fait les éloges de la chloroquine dans le traitement des patients atteints de Covid-19. Tout en annonçant l’entrée en lice d’un autre médicament dans le traitement. Le professeur Mamadou Diarra Bèye, pour la réanimation, a lui déclaré que « 56 lits ont été anticipés depuis la déclaration de la maladie et des sites ont été réaménagés dans plusieurs régions du Sénégal». Sur la disponibilité des ressources humaines, la blouse blanche a déclaré que le ministère travaille en toute efficience avec tous les médecins anesthésistes et réanimateurs du pays dans cette lutte sans pourtant omettre les autres urgences. L’Institut Pasteur de Dakar va lui augmenter sa capacité de dépistage qui va passer du simple au double dès ce mois d’avril, à savoir de 500 à 1000 tests par jour avec l’ouverture d’un laboratoire mobile à Ziguinchor.
DR ABDOULAYE BOUSSO DU COUS : «4% de cas communautaires représentent une bombe à retardement»
4% de cas communautaires ont été dénombrés au Sénégal depuis la déclaration de la maladie au Sénégal, le 02 mars dernier. Pour le directeur du Centre des opérations d’urgences et sanitaires (Cous), le Dr Abdoulaye Bousso: « ces 4% peuvent paraître bas mais seront très importants à partir de la semaine prochaine. Si n’on arrive pas à les maitriser, l’épidémie peut aller dans un sens qui peut être difficile pour nous». Le directeur du Cous a aussi rappelé qu’à partir de la semaine prochaine, on aura une bonne visibilité sur la courbe épidémiologique. Et d’appeler à l’esprit de responsabilité des populations pour stopper cette épidémie car, selon lui, les 4% de cas n’ayant aucune visibilité épidémiologique, à savoir qu’on ne sait pas où ils ont attrapé la maladie, peuvent être déterminants. Docteur Bousso a aussi rajouté qu’à la date du jeudi 02 avril, le Sénégal en plus des 4% issus de la transmission communautaire, a enregistré 40% de cas importés, 56% de cas contacts suivis. Sur le total des cas positifs au nouveau coronavirus au Sénégal, 96% des cas représentent l’addition des cas importés et de cas contacts suivis. Sur la situation géographique de la maladie, Dr Bousso dénombre six (6) régions dont Diourbel, Dakar, Thiès, Saint-Louis, Ziguinchor et Fatick qui ont enregistré des cas de Covid-19 et par la même occasion a déclaré : « Contrairement à la France, les femmes sont plus touchées au Sénégal où elles représentent 64% de nos malades». Les sites de prise en charge sont à ce jour à 7, implantés à Dakar au niveau de l’hôpital Fann, l’hôpital d’enfants de Diamniadio, l’hôpital Daalal Diam, le centre Hospitalier de l’Ordre de Malte, dans les régions à Touba, à Ziguinchor et à Saint-Louis.
DR ALPHA SALL DE L’INSTITUT PASTEUR DE DAKAR : «Un dépistage massif ne se justifie pas pour le moment»
Pour le docteur Alpha Sall de l’institut Pasteur de Dakar, le premier cas suspect a été identifié au Sénégal le 26 février dernier, toutefois le 02 mars a été une phase de préparation avec la confirmation du premier cas de Covid-19. Revenant sur le bilan et l’évolution du dépistage des cas au Sénégal, le docteur Sall a avancé : « à ce jour, 1730 échantillons ont été testés et ont conduit à l’identification de 195 cas confirmés. Ces différents échantillons testés l’ont été pour le suivi de malades hospitalisés, pour les cas suspects qu’il fallait confirmer et les contacts à haut risque qui ont été détectés ». Depuis le début de l’épidémie au Sénégal, le 02 mars dernier, Dr Alpha Sall a renseigné que l’Institut Pasteur a en moyenne 53 échantillons qui sont testés par jour avec un minimum d’un cas par jour et un maximum qui a été atteint à 211 cas testés par jour. Cela qui l’amène à parler des capacités de tests de sa structure. « Au jour d’aujourd’hui, les capacités sont de 500 tests par jour au sein de l’Institut avec très prochainement une montée à un cap de mille tests par jour ». Avec la propagation de la maladie, l’Institut Pasteur compte se déployer au niveau de la région de Ziguinchor très prochainement mais aussi augmenter ses capacités de dépistage dans la localité de Touba qui polarise les régions de Diourbel, Louga, Fatick, Kaolack, Kaffrine, Matam et Tambacounda . « Il est important de signaler que dans la stratégie actuelle au niveau du Sénégal, il est important d’identifier parmi les cas suspects quels sont les cas confirmés et de les suivre. Il ne se justifie pas un dépistage massif qui présente des limites importantes concernant les capacités qui existent et des aspects logistiques. La situation du Sénégal ne le justifie pas. C’est pourquoi jusqu’à présent, il a été mis en place cette stratégie pour laquelle chaque personne ou cas de contact qui est considéré comme suspect va être prélevé et testé et c’est la stratégie qui correspond à notre situation et qui nous a permis de maîtriser l’épidémie »
PR MOUSSA SEYDI, CHEF DU SERVICE DES MALADIES INFECTIEUSES DE FANN : «Les patients guérissent plus rapidement avec l’hydroxychloroquine, mais...»
Le Sénégal a introduit dans son protocole de traitement du nouveau coronavirus l’hydroxychloroquine, un dérivé de la chloroquine utilisée avant pour le traitement du paludisme. Pour le professeur Moussa Seydi, chef du Service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Fann:« les patients guérissent plus rapidement avec le traitement par l’hydroxychloroquine. Les résultats que nous avons obtenus après son usage nous rassurent ». Au cours du bilan d’étape sur la maladie hier, jeudi, le professeur Seydi a déclaré: « nous allons mieux faire, en ajoutant de l’azithromycine à ce traitement avec l’hydroxychloroquine». Par ailleurs, le Chef de service au niveau des maladies infectieuses de l’hôpital Fann se veut prudent: «le traitement viral permet de raccourcir la durée d’hospitalisation des malades mais ce ne serait pas suffisant si on n’y associe pas les autres traitements, tels que ceux symptomatiques, de la réanimation avec l’utilisation du respirateur qui font partie des traitements symptomatiques.». Et de poursuivre : « il y a aussi la prise en charge des co-morbidités, la prévention des complications et des surinfections. Ce qui veut dire que la prise en charge est un ensemble, un package, ce n’est pas seulement l’utilisation de traitements spécifiques».
GOLBERT DIAGNE EST DÉCÉDÉ
Le journaliste et comédien Alioune Badara Diagne, est mort ce vendredi à Saint-Louis à l’âge de 79 ans des suites d’une maladie
Le journaliste et comédien Alioune Badara Diagne dit Golbert, est décédé ce vendredi à Saint-Louis à l’âge de 79 ans des suites d’une maladie, a-t-on appris de plusieurs sources.
’’Journaliste, homme de culture Golbert Diagne a traversé la vie utilement. Il laisse la marque intacte d’un créateur assidu, d’un homme ouvert et affable, d’un Saint-Louisien fier mais profondément pénétré des valeurs de la Nation. A sa famille, je présente mes condoléances émues’’, a écrit le chef de l’Etat Macky Sall sur tweeter.
Journaliste à la station régionale de la RTS de Saint-Louis (La Voix du Nord), l’homme s’est fait connaître davantage du public grâce à la troupe théâtrale de Saint-Louis Bara Yeggo.
Il avait ouvert une radio privée ’’Téranga Fm’’.
Le maire de Saint-Louis, Mansour Faye, a déploré ‘’une grande perte pour la ville’’. Selon lui, le défunt s’identifiait à Saint-Louis.
’’Il va laisser une marque indélébile dans la ville. Il faisait l’unanimité autour de sa personne. Pour ma part, je perds un parrain’’, a aussi témoigné Mansour Faye, qui dit avoir cessé toute activité pour se rendre à Saint-Louis.
Sur tweeter toujours, l’ancien maire de Saint-Louis Cheikh Bamba Dièye a écrit : ’’Saint-louis a ses symboles et l’un d’entre eux vient de nous quitter. Je rends hommage à l’immense et digne représentant de la ville qu’a été Alioune Badara Diagne dit Golbert. Je prie Dieu pour qu’Il lui accorde sa miséricorde et présente mes condoléances à sa famille’’.