Tout d’abord, un truisme : le Sénégal est une démocratie. Dans les limites de la loi, et comme dans tous les pays soumis à ce régime de moins de contraintes possibles, les libertés y sont respectées. Autrement dit, chacun peut mener sa vie comme il l’entend, croire ce que bon lui semble, cultiver ses penchants personnels… Avec pour seule limite la liberté des autres.
Ainsi, faut-il bien comprendre que les libertés sans limites risquent fort de produire, un jour ou l’autre, une existence à ce point désordonnée qu’elle devient invivable. Puisque tout finit par s’inverser : la pudeur passe pour la bêtise, la modération pour de la lâcheté, tandis que la démesure signe une éducation réussie, et l’anarchie le summum de la liberté. Aujourd’hui, la planète entière vit une crise sanitaire inédite.
Le Covid 19, « né » dans la lointaine Chine, a fini d’infecter le monde et aucun pays n’y échappe. Les contaminés se comptent par millions, les morts par milliers. Pis : la courbe du désastre est continuellement en mode ascendant. Ici et là des mesures sont prises par les Etats, dans l’optique de contenir la maladie, à défaut, dans l’immédiat, de vaincre le virus. Dans ce contexte, peut-on continuer à vivre libérés de toutes contraintes sous prétexte que nous sommes en démocratie ? Nous sommes en période de grave danger.
Le premier rempart contre le Covid 19, il n’est à charger nulle part ailleurs que dans la conscience de chacun. C’est avant tout une question de responsabilité individuelle avant d’être collective. Et qu’est-ce que la responsabilité ici sinon le respect strict, mais alors strict, des directives édictées par l’Autorité suprême et par les autorités compétentes agrées, à savoir le président de la République et les experts médicaux ?
Nous sommes en démocratie. C’est vrai. Mais quand dominent la cohue, les émotions de masse, les états d’âme de la multitude, ce système s’affaisse. Flottant au gré des passions populaires, emportée par la foule, la démocratie, de pressions en dépressions, peut sombrer. Alors la populace remplace le peuple, un autre régime s’installe, l’ochlocratie, qui naît de la démocratie lorsque le peuple devient insolent et méprise les lois. Pour ce qui nous concerne, l’Etat a le devoir d’être ferme sur ses principes face aux comportements et aux attitudes problématiques.
Pourquoi tant de passion à la désobéissance et au déni ? Sans doute parce que jusqu’à ce qu’une personnalité bien connue, Moustapha Guirassi en l’occurrence, témoigne publiquement qu’elle est atteinte par le Covid 19, nombre de Sénégalais étaient convaincus que cette maladie n’était qu’une abstraction. Le décès, mardi, sur notre sol, de Pape Diouf, une figure emblématique du sport en général et du football en particulier, vient nous rappeler que cette pandémie est une réalité. Mais également que nous sommes dans le temps de la responsabilité qui est aussi et nécessairement celui de la réflexion.
Réflexion qui implique d’avoir le courage de relativiser nos certitudes, de douter de nos convictions, d’évacuer tout dogmatisme. Dans l’éditorial qu’il a récemment signé au quotidien national « Le Soleil », El Hadji Hamidou Kassé nous invite à repenser nos paradigmes, à revoir nos modes de pensée et de vie, bref, à cogiter, au fond, sur les conditions de notre propre finitude. Cela dit, le président de la République a soumis à l’Assemblée nationale un projet d’habilitation devant lui permettre de prendre, par ordonnances, des mesures relevant du domaine de la loi pour faire face au coronavirus. Certains acquiescent à la décision du chef de l’Etat, d’autres redoutent une tendance à la dictature.
Sur ce point, notre conviction est que les Sénégalais sont assez mûrs pour comprendre des mesures exceptionnelles induites par une situation exceptionnelle. Tout comme ils seront, le cas échéant, assez lucides et vigilants sur les actes qui seront pris, et sur les finalités subséquentes dans le cadre de cette loi. Le Covid-19 continue sa folle propagation.
L’urgence est de le stopper et de le vaincre. Radicalement. Définitivement. Par tous les moyens qui seront jugés nécessaires. Si donc pour cela il faut en arriver à « confisquer » circonstantiellement les libertés, nous estimons que c’est tant mieux. Parce que précisément, ce virus se « nourrit » de trop de nos libertés.
L’OPPOSITION FAIT CAPOTER LA PORTÉE HISTORIQUE DU VOTE DE LA LOI D'HABILITATION
Le député Mamadou Lamine Diallo n’a pas participé au vote de la loi habilitant le Président Macky Sall à prendre, par ordonnance, des décisions relevant du domaine de la loi dans le cadre de la lutte contre le virus Covid-19.
Le député Mamadou Lamine Diallo n’a pas participé au vote de la loi habilitant le Président Macky Sall à prendre, par ordonnance, des décisions relevant du domaine de la loi dans le cadre de la lutte contre le virus Covid-19. Une abstention qui vient se greffer à celle du leader du Pastef Ousmane Sonko, entachant ainsi la portée historique de ce vote qui devait symboliser l’union sacrée autour du chef de l’état pour la lutte contre le coronavirus
L’objectif du Président Macky Sall, en recevant l’opposition parlementaire au Palais, était de la faire adhérer à la cause nationale de lutte contre le Covid-19, en plus d’avoir son accord sur la loi d’habilitation. Mais ce souhait n’a pas été totalement exaucé. Même si hier, cette loi a été votée à l’unanimité, elle n’aura pas la portée historique que recherchait le Président Macky Sall à travers les audiences et le lobbying intense mené par ce dernier.
Autrement dit, la montagne aura accouché d’une souris. En effet, l’opposition n’est pas allée au-delà de ses limites en votant ce projet de loi. Le premier à annoncer son abstention est le député de Pastef Ousmane Sonko. Malgré son audience historique avec le chef de l’Etat, le N°1 des patriotes est resté sur ses principes d’opposant inflexible. «Oui pour l’union sacrée pour faire face à un ennemi commun aussi insaisissable que vicieux ! Mais cela ne doit pas signifier pour autant une négation des rôles et des responsabilités», a martelé l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines.
A l’en croire, «le temps de guerre est certes le temps de la solidarité nationale, mais uniquement dans l’intérêt général. Il n’est pas un temps de «non-opposition». Expliquant les raisons de son abstention, Ousmane Sonko soutient : «Avec une loi d’habilitation tirée de l’application de l’article 77 de la Constitution, le pouvoir du président de la République ne peut être absolu. Même en temps de crise, l’Assemblée nationale ne doit pas être dépouillée de toutes ses prérogatives. L’état d’urgence ne signifie pas la mise en congé ou la suspension de la légalité. C’est pourquoi la loi doit dire de manière précise et non générique, les matières dans lesquelles le Président est habilité à intervenir». Il ne fait aucun doute à ses yeux que ce projet de loi est, de manière flagrante, anticonstitutionnel en ce qu’il procède d’une rédaction très vague qui vise à doter le Président d’une habilitation à légiférer, en toutes matières, par ordonnances. «La solidarité dans la lutte contre le COVID-19 est nécessaire. Nous le concevons. Mais, pour paraphraser Francesco Alberoni, elle ne doit pas se transformer en une coalition d’égoïsmes où les acteurs se taisent sur les violations allègres de la loi et les mauvaises pratiques républicaines pour faire bon genre dans le contexte actuel», tranche-t-il.
Le président du Mouvement Tekki Mamadou Lamine Diallo a refusé lui aussi de participer à ce vote pour presque les mêmes raisons que son collègue de Pastef. «Il n’y a aucune raison de signer un chèque en blanc à BBY pour gérer la crise nationale due à la pandémie», affirme Mamadou Lamine Diallo qui se dit favorable à une Assemblée nationale forte qui contrôle l’Exécutif. «C’est la condition sine qua non de développement économique, social et environnemental de notre pays. Les pleins pouvoirs appartiennent à Dieu», rappelle le député de Tekki.
L’ÂGE DE LA RETRAITE DES MÉDECINS ET PHARMACIENS BIENTÔT PROROGÉ
Le président Macky Sall fait un clin d’œil aux médecins dans ce contexte de la pandémie du coronavirus
Le Président Macky Sall fait un clin d’œil aux médecins dans ce contexte de la pandémie du coronavirus. Il a été adopté hier en conseil des ministres le projet de loi prorogeant l’âge de la retraite des médecins et pharmaciens. Pourtant le chef de l’état s’est toujours opposé à ce projet. Macky Sall qui a présidé la rencontre à demander aussi au ministre de la Santé d’œuvrer pour la reprise de la production de certains médicaments.
C’est au moment où ils l’attendaient le moins que le président de la République a accédé à leur requête. Le chef de l’Etat a décidé de proroger l’âge de la retraite des médecins qui était de 60 ans. Pourtant le Président Macky Sall et son gouvernement se sont toujours opposés farouchement à cette demande des blouses blanches. Alors qu’à 60 ans, la grande majorité des médecins peuvent continuer d’exercer la profession. Mais les autorités n’ont jamais voulu écouter l’ordre des médecins à ce sujet. À quelque chose, malheur est bon.
En effet, le Conseil des ministres a examiné et adopté hier le projet de loi, complétant certaines dispositions de la loi 81-52 fixant la limite d’âge d’admission à la retraite des médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et des docteurs vétérinaires. Maintenant, il reste à déterminer l’âge exact d’admission à la retraite qui sera entre 62 et 65 ans. Sans doute l’avènement de la pandémie du coronavirus a-t-il fait changer la posture du gouvernement. Certainement, le chef de l’Etat s’est rendu compte du manque criant de médecins par rapport à une population de plus de 15 millions d’habitants. En tout cas, au rythme où évolue la courbe, les autorités vont sans doute recourir aux médecins retraités pour porter assistance aux malades du coronavirus qui se plaignent déjà de leurs conditions d’hospitalisation.
Par ailleurs, le président de la République qui n'a pas réuni ses ministres autour d'une même table, mais à travers l'écran, a demandé au ministre de la Santé et de l'Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, d'œuvrer pour la reprise de la production de certains médicaments. «Le chef de l'Etat a également instruit ce dernier de ne ménager aucun effort pour la reprise de la production de certains médicaments requis pour les malades pris en charge et suivis, en relation avec les ministères et entreprises concernés», lit-on dans le communiqué ayant sanctionné la rencontre.
Dans la même veine, il a demandé au ministre Abdoulaye Diouf Sarr de veiller à la prise en charge adéquate de tous les patients, ainsi que de leurs contacts identifiés dans les établissements sanitaires ciblés et sites d'accueil retenus. Tenant à féliciter le ministre de la Santé, les personnels de Santé et les forces de défense et de sécurité, Macky Sall a insisté sur la nécessité d’intensifier la riposte et d’agir pour soutenir le personnel de santé, d’appuyer les entreprises en vue de préserver les emplois et d’accompagner les populations les plus vulnérables, avec le déploiement de l'aide alimentaire d’urgence sur l’ensemble du territoire national.
A propos de la situation économique, le président de la République a invité le ministre de l'Economie Amadou Hott à finaliser le Programme national de Résilience Economique et Sociale (Pres), en synergie avec le dispositif du Fonds de Riposte et de Solidarité FORCE COVID-19.
Par Jean Pierre Corréa
LE PILOTE ET L’AVION…
Cette affaire du « Docteur Samba » fait désordre. Le pouvoir doit agir et vite. Pointer les irresponsabilités qui ont conduit à ce que d’aucuns traitent comme un simple fait divers mais qui est en réalité un crime
«Le choix des hommes est donc, sans aucun doute l’exercice le plus complexe et le plus difficile pour un dirigeant, car il suppose non seulement une bonne maîtrise de son projet à court et long terme, mais aussi un leadership»
Le Sénégal semble planer comme un avion sans ailes, au-dessus du monde, empêtré dans une crise sanitaire inédite, et qui porte en elle, d’indispensables changements de paradigmes qui vont bouleverser l’Univers. Jamais chez nous, même aux plus chaudes heures du combat anticolonial, un chef d’état n’avait été confronté à une telle responsabilité historique face au devenir de son Peuple.
L’avion que le président Macky Sall pilote en ces moments cruciaux, a besoin pour arriver à bon aéroport, de s’appuyer sur un équipage responsable, des stewards aguerris aux vols délicats, et de passagers qui n’ignorent rien du périlleux trajet, et qui en connaissent le cap. Ce vol vers notre futur nous engage chacun à notre niveau de responsabilité. Or, nous ne donnons pas pour l’heure des signes rassurants qui montrent une Nation aux préoccupations et objectifs communs.
A peine le défilé des hommes politiques venus au Palais pour donner devant les caméras un blanc-seing au chef de l’Etat, que ce consensus de carton-pâte vole en éclats à l’Assemblée Nationale, où en toute inconséquence, les mêmes viennent s’opposer à la volonté du Président de la République de se donner les moyens de l’état d’urgence qu’il a décrété. L’idée d’adopter, ce mercredi, une loi portant habilitation du chef de l’Etat pour lutter contre le coronavirus, aboutit sur l’impasse de donner pleins pouvoirs au président Macky Sall pour gérer les 1 000 milliards Fcfa sans contrôle.
Pour certains d’entre eux, il craignent que sans Premier ministre, sans gouvernement, avec des ministres et un président de la République irresponsables devant l’Assemblée nationale, si les 1 000 milliards sont volés, dilapidés, mal gérés pendant les trois prochains mois, nous n’y pourrons rien, et n’aurions que nos yeux pour pleurer.
Donner 1 000 milliards au président de la République, sans contrôle, dans un Sénégal marqué par un système ultra-partisan, ultra-politicien, marqué par le détournement régulier des aides, des semences destinées aux populations, des deniers publics serait une grave erreur politique, économique, sociale, sanitaire, pour certains opposants. L’argument est recevable, d’autant que cette guerre contre le Covid 19 requiert un sens aiguisé de la vision et du leadership. Ce plan de guerre doit être lisible, visible et compris dans ses lourds enjeux par une population à laquelle on n’a pas véritablement expliqué ce qui était en train de se jouer. Or, nous aurons besoin de ces aides et soutiens de toute la communauté Internationale et de ses bras financiers, lesquels ne sauraient comprendre qu’à un tel moment, Historique, nous en soyons encore à nous amuser de nos récurrents problèmes de corruption et d’enrichissements sans causes, enrobés dans notre folklore traditionnel et verbeux. Cette affaire du « Docteur Samba » fait désordre et entraîne notre avion dans de dangereux loopings, où la moindre erreur de pilotage peut nous mener au crash. Le pouvoir doit agir et vite. Pointer les irresponsabilités qui ont conduit à ce que d’aucuns traitent comme un simple fait divers mais qui est en réalité un Crime. Et ce crime a été commis avec des complicités qui ne sont pas seulement des carences, et les sénégalais ont le droit de savoir qui est responsable.
Si avoir des boubous marrons et cotiser chez les cadres de l’APR, vaut que « diplômes déclarés soient reconnus» de ce seul fait, alors il y a forfaiture de la part d’un ministre suffisamment outillé intellectuellement pour ne pas se laisser bluffer par un tel connard. D’autant qu’en 2016 à la suite d’une plainte d’un chef de service de l’hôpital Le Dantec, il avait été cueilli par les policiers du Poste de police de Grand Dakar où officiait à l’époque un certain Capitaine Sankaré devenu plus tard Commissaire de police et chef de la Sûreté Urbaine.
Mais, complicités et soutiens au plus haut niveau ont sauvé Amadou Samba et lui ont ouvert une trajectoire bordée de protection et de ristournes, et ces 5 jours de garde à vue ne présagent rien de bon quant à une issue identique. Selon plusieurs recoupements, des demandes d’agrément pour ouverture d’un cabinet de santé privé introduites par Amadou Samba ont été rejetées par l’ancienne ministre Awa Marie Coll Seck. Abdoulaye Diouf Sarr a ignoré cela, et c’est sous son magistère que les affaires du «Docteur» se développeront. Et au cœur de cette crise sanitaire du Covid 19, cet hurluberlu continue d’avoir des marchés de tests à effectuer dans la plupart des Sociétés et Agences nationales. Et des interrogations nous envahissent. Pourquoi, à peine le président avait annoncé l’enveloppe de 1,4 milliards pour faire face au Coronavirus, que madame Mintou Sidibé inspectrice aux affaires administratives et financières a été relevé de ses fonctions, alors que sa compétence, basée justement sur sa thèse faite sur la problématique de la corruption dans notre système de santé, faisait d’elle, la personne idoine pour gérer cette partie de la problématique Covidb 19. Elle était un élément important du dispositif contrôle des structures du temps d’Eva Marie Colle Seck, et elle a été remplacée à un moment où son expérience allait être décisive dans la gestion du COVID19, pour en valider les habilitations.
Le premier des intérêts nationaux est de mettre les bonnes compétences à la bonne place, car de cela dépend l’efficacité de l’action publique. Un dirigeant désigné de manière transparente est légitime, d’une part il jouit de toute l’autorité nécessaire pour mener à bien les objectifs qui lui sont assignés, et d’autre part instaure une distance optimale nécessaire par rapport à la tutelle ministérielle. Alors qu’un dirigeant nommé est redevable, il est fragile et sa posture préférée est la courbette, car celui qui nomme, dégomme.
A ce titre le ministre de la Santé est responsable et doit en tirer les conséquences. Nous assistons aussi à cette «foire aux dons », qui ressemble à ces Khawarés où des « distributeurs de billets » montent sur la scène pour jeter des liasses de billets, qui en fait appartiennent à l’artiste qui se fait rembourser à l’entracte. Ils étaient où quand il fallait aider des malades qui étaient en urgence sanitaire et qui pouvaient voir leur vie sauvée pour parfois moins de 50 mille francs CFa et qu’ils envoyaient balader dès qu'ils les sollicitaient. Heureusement, c’est par le sens de la vie, qu’un homme est venu donner sa mort en exemple.
Pape Diouf s’en est allé. Discrètement. Il a fait des centaines et des centaines de dons à des nécessiteux, sans aucune caméra pour le divulguer et rendre son geste vulgaire. Il nous donne la leçon de vie, qu’un tel homme est parti sans une personne devant sa tombe, alors qu’il aurait en temps de paix mérité des obsèques nationales au Sénégal et les plus grands honneurs dans sa France adoptive.
Revenons donc à l’essentiel et à l’humilité, celle qui fonde l’empathie et la responsabilité, ressorts absolus des grands Hommes d’Etat. C’est à notre pilote national de privilégier les vertus qui nous permettront de déposer « l’Avion Sénégal », sur la piste d’envol de ce siècle tellement crucial. L’équipage est à revoir et les passagers à reformater. Un gouvernail se tient fermement.
Par Mamadou Ndione
FAIRE BLOC AUTOUR DU CHEF DE L’ETAT
Un esprit érigeant le scepticisme en méthode a demandé qu’avant de voter la loi d’habilitation donnant pouvoir au Président de la République de gouverner par ordonnances dans le cadre de la lutte contre le COVID-19, il lui soit donné le détail de TOUT
Un esprit érigeant le scepticisme en méthode a demandé qu’avant de voter la loi d’habilitation donnant pouvoir au Président de la République de gouverner par ordonnances dans le cadre de la lutte contre le COVID-19, il lui soit donné le détail de TOUT c’est-à-dire «les soignants, masques, gels, kits de détection rapide, équipement des centres d’accueil et de traitement, aides alimentaires, enseignement privé, couches vulnérables, talibés, marchés, organisation de la résilience et la relance de l’économie, soutien aux PME/PMI en difficulté, usage de l’instrument fiscal, soutien à la diaspora ».
Il est ce député dans la fuite en avant pour ne pas voter la loi car demander tout cela dans un contexte de guerre urgente et imprévisible contre le COVID-19 est juste un prétexte sinon une forme de déni de réalité. Au moment où dans tous les pays du Monde l’heure est à l’urgence face au virus invisible qui a fini de clouer des centaines de milliers de personnes au lit, plus de la moitié de l’Humanité dans les maisons, les avions au sol, les trains dans les gares et les véhicules dans les parkings, rester scotché dans un calcul d’épicier pour refuser de voter la loi permettant au Chef de l’Etat d’agir vite est aussi grave que la non-assistance à un peuple en détresse. Ce même esprit singulier demande que soient précisés les domaines d’intervention de la loi d’habilitation alors que nous savons tous qu’en plus de la question sanitaire, le COVID-19 touche quasiment tout l’écosystème des pays avec des ramifications incalculables.
En mettant dans la première mouture du projet l’expression « de tous ordres, notamment économique, budgétaire, juridique, sécuritaire et sanitaire » le projet de loi d’habilitation anticipe sur les ramifications de la crise tout en insistant sur les domaines prioritaires. Évoquer cette formulation de la loi pour parler d’imprécision et embrayer pour ne pas la voter n’est en réalité qu’une forme de prétexte d’un calculateur qui, en se singularisant, vise déjà l’après COVID-19 alors que personne d’entre nous n’est à l’abris. Ce même esprit singulier reproche à l’Exécutif la demande d’anticipation de la prorogation de l’état d’urgence dans la même loi d’habilitation.
Pour lui, cela viole la Constitution du Sénégal. Il sait que l’article 77 de la constitution dit bien : «Dans les limites de temps et de compétence fixés par la loi d’habilitation, le Président de la République prend des ordonnances qui entrent en vigueur dès leur publication ». On voit qu’il est bien possible de demander une durée de trois mois à l’Assemblée nationale dans le texte de loi d’habilitation ; libre à l’exécutif d’abréger ces trois mois en fonction de l’évolution de la crise.
La loi d’habilitation peut librement fixer dans un souci d’efficience un délai plus long que douze jours et cela engage le législatif qui autorise. Le délai de trois mois parait assez raisonnable pour gérer la crise avec urgence et célérité. En vérité, si le Chef de l’État n’a pas visé l’article 52 de la constitution qui aurait pu lui permettre de disposer de pouvoirs exceptionnels sans passer par l’Assemblée nationale, c’est par respect au Pouvoir Législatif. Il lui aurait suffi d’évoquer comme l’écrit l’article 52 «le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions » interrompu de fait par le COVID-19 pour le faire. Si le Président de la République a visé l’article 77, c’est pour impliquer solennellement l’assemblée nationale dans la décision d’habilitation pour que nul n’en ignore.
S’il est vrai que l’état d’urgence peut être déclaré par décret pris par le Président de la République pour une période de douze jours, il n’en demeure pas moins vrai que rien ne s’oppose à sa prolongation de fait dans la même loi d’habilitation votée par l’Assemblée Nationale. Nous sommes dans une course folle contre la montre du COVID-19 qui est le plus grand défi de l’Humanité depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. La jeunesse et l’inexpérience de l’esprit singulier ne doivent pas être un prétexte pour ignorer la gravité de l’instant. Le President Macky Sall est un homme d’État et d’expérience qui allie gestion de l’urgence et respect de la légalité. Au moment où même de grandes puissances économiques mondiales flanchent, le President Macky Sall tient la barre avec un dispositif cohérent de tous les départements ministériels adossés à un corps médical excellent. Cette gestion pluridisciplinaire et complexe transcende les contingences politiques et appelle à plus d’humilité et moins de juridisme calculateur.
Le COVID-19 qui a fini de terrasser dans notre pays notre regretté Pape Diouf est déjà là dans nos murs et nous devons TOUS faire face. Comme le dit le proverbe Malinké «Nombreux sont ceux qui discutent de la guerre ; peu la font ». Faisons la guerre au COVID-19 et arrêtons les querelles byzantines et bassement calculatrices. Comme le disait le célèbre écrivain français Luc de Vauvenargues : « La guerre n’est pas si onéreuse que la servitude ».Nous avons l’obligation immédiate et historique de tout faire pour ne pas tomber dans la servitude du COVID-19 et il n’est pas besoin d’être un esprit singulier pour le comprendre.
Par rapport au texte initial du projet de loi d’habilitation, il a été rajoutée la matière financière et «les mesures de tous ordres et juridiques» adoptées en commission ont été supprimées. La loi est finalement votée. Place au combat contre le COVID-19. Nous sommes en guerre. C’est-à-dire que nous sommes et devons être aux antipodes de la politique politicienne durant cette période douloureuse pour l’humanité entière.
Par Mamadou Ndione
DG du COSEC
ACCORD DE PRINCIPE DU FMI SUR UNE AIDE DE 221 MILLIONS DE DOLLARS AU SÉNÉGAL
Le conseil d'administration du Fonds doit se prononcer sur ce plan à la mi-avril
Les services du Fonds monétaire international et le Sénégal se sont entendus pour une aide d'urgence de 221 millions de dollars afin de permettre au pays de faire face à l'impact économique de la pandémie de coronavirus.
Le conseil d'administration du Fonds doit se prononcer sur ce plan à la mi-avril, précise mercredi un communiqué de l'institution.
"Le gouvernement (sénégalais) a pris des mesures fortes pour stopper le virus dans la communauté et a mis en place un plan stratégique pour minimiser l'impact économique et social de la pandémie", souligne le Fonds.
Deux tiers du montant total (environ 147,3 millions de dollars) viendraient de l'Instrument de financement rapide.
L’IFR est attribué à des conditions moins strictes que d'autres instruments d'aide du FMI, notamment parce qu'il n'est pas nécessaire de disposer d’un programme à part entière.
Le dernier tiers (73,6 millions de dollars) sont attribués dans le cadre de la Facilité de crédit rapide.
La FCR permet d'apporter rapidement une aide financière aux pays à faible revenu qui se heurtent à un problème immédiat de balance des paiements.
L'épidémie de Covid-19 a porté un coup à l'économie du Sénégal.
"Les mesures de confinement pour empêcher la propagation du virus, moins d'exportations, moins de versements de fonds de la part des sénégalais expatriés et l'arrêt brutal des voyages et du tourisme ont un impact significatif sur la croissance" et ont provoqué un besoin urgent de fonds, souligne l'institution.
LE BILAN D’ÉTAPE DU COVID-19 AU SÉNÉGAL
Près de 2000 personnes sont actuellement suives. Les personnes de 25 à 60 ans représentent 64% des patients et celles de plus de 60 ans représentent 14%. 40% des cas sont importés et 4% sont communautaires
La maladie de la Covid 19 gagne du terrain au Sénégal. Faisant le point de la situation depuis l’apparition de la maladie au Sénégal le 2 mars dernier, le Directeur des opérations d’Urgence Sanitaire, Dr Abdoulaye Bousso a révélé que le Sénégal compte 2888 contacts dont 1037 sont sortis du suivi. Donc, aujourd’hui, 1851 personnes sont en train d’être suivies. Certaines sont déjà confinées dans des hôtels.
Concernant l’âge des patients, il informe que les personnes entre 25 et 60 ans représentent 64% des patients et les personnes de plus de 60 ans représentent 14%. « Plus les personnes sont âgées, plus le risque est grand. Il est important de protéger ces groupes vulnérables », conseille Dr Bousso. Qui, relève qu’il y a 40% de cas importés et 4% de cas communautaires.
Concernant le pic épidémiologique au Sénégal, le Dr Abdoulaye Bousso pense qu’il serait hasardeux de donner une date pour le Sénégal. « Ce qu’on peut dire, c’est qu’avec toutes les mesures de contingence prises par le président de la République du Sénégal avec la fermeture de l’aéroport Blaise Diagne, la suspension des enseignements, l’interdiction des rassemblements, ces effets devront commencer à se voir à partir de la semaine prochaine c’est-à-dire 14 jours après la fermeture des frontières, nous devrons commencer à ne plus avoir normalement de cas importés », explique-t-il.
« UNE MEILLEURE VISIBILITÉ SUR LA COURBE ÉPIDÉMIOLOGIQUE »
Avant d’ajouter : « Ces cas importés, associés de cas secondaires, constituent 96% des patients que nous avons. Donc, si on arrive à maitriser ces entrées, il nous restera 4% qui parait bas mais qui vont être très importants à partir de la semaine prochaine. Parce que, si on n’arrive pas à maitriser ces cas, l’épidémie peut aller dans un sens très difficile pour nous. A partir de la semaine prochaine, on devrait avoir une meilleure visibilité sur la courbe épidémiologique au Sénégal ».
De même, il a fait savoir que les malades sont toujours répartis dans les six régions Diourbel, Thiès, Ziguinchor, Fatick, Dakar, Saint-Louis. Mieux, il indique que 500 sont disponibles pour prendre en charge les malades. En sus, rassure-t-il, il y a encore une marge de lits pour les malades. Pour ce qui est des lits de réanimation, le Dr Abdoulaye Bousso renseigne que l’hôpital Fann en dispose 10. Et, ajoute-t-il, à chaque site de traitement, des unités de réanimation sont également en train d’être disposées.
« LES TESTS RÉSERVÉS UNIQUEMENT AUX PERSONNES CONTACTES »
« Au niveau des sites de traitement, l’ensemble du personnel dispose de matériels de protection et d’équipements. Des sticks disponibles et des commandes sont en train d’être faites pour renforcer ce stock », souligne-t-il. Par ailleurs, il s’est prononcé sur les tests. « Ce que nous recommandons c’est de ne pas aller dans les laboratoires pour faire des tests. Les tests sont uniquement réservés, pour le moment, aux personnes contactes qui deviennent suspectes. C’est seulement pour ces personnes que nous recommandons le diagnostic au laboratoire », dit-il.
COVID-19 : CINQ NOUVELLES CONTAMINATIONS ET DIX GUÉRISONS DÉNOMBRÉES JEUDI
A ce jour, 195 cas positifs au coronavirus ont été dénombrées depuis l’apparition de la maladie au Sénégal, le 2 mars. 55 patients ont été déclarés guéris et une personne en est décédée. Un autre patient a été évacué vers son pays d’origine
Cinq nouvelles contaminations au coronavirus ont été dénombrées jeudi sur des tests réalisés sur 127 cas suspects, alors que dix patients ont été déclarés guéris, a annoncé le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Faisant le point quotidien de la situation du Covid-19, Abdoulaye Diouf Sarr a précisé que les nouvelles infections concernent 2 cas importés et trois autres suivis par les autorités sanitaires.
A ce jour, 195 cas positifs au coronavirus ont été dénombrées depuis l’apparition de la maladie au Sénégal, le 2 mars. 55 patients ont été déclarés guéris et une personne en est décédée. Un autre patient a été évacué vers son pays d’origine, selon les autorités sanitaires.
LE DOCTEUR MAMADOU MANSOUR DIOUF POSE LE DEBAT
Après le premier cas de décès dû au coronavirus enregistré mardi dernier au Sénégal, les médecins alertent sur le mode d’inhumation dans le pays, majoritairement composé de musulmans.
Après le premier cas de décès dû au coronavirus enregistré mardi dernier au Sénégal, les médecins alertent sur le mode d’inhumation dans le pays, majoritairement composé de musulmans. La victime étant de cette religion, la problématique de la gestion des cas de décès de cette maladie au Sénégal qui demeure aux réalités socioculturelles et aux rites funéraires reste différente de celle de l’Occident.
Selon l’anesthésiste-réanimateur à Bordeaux, le docteur Mamadou Mansour Diouf, le coronavirus est hautement contagieux même après le décès de la victime. Selon lui, la procédure en Occident comporte une mise en bière, c'est-à-dire le placement du corps dans un cercueil hermétique en raison du risque élevé de contamination. Il poursuit en disant que l’enterrement se fait avec le cercueil ou alors on procède à l’incinération du corps. Au Sénégal, cette situation est aux antipodes de nos réalités socioculturelles du fait que le cercueil hermétique ne fait pas partie des coutumes chez les Musulmans. Les rites funéraires chez les Musulmans comportent entre autres le lavage mortuaire et l’enterrement sans cercueil. «Une question éminemment importante dont personne ne fait allusion et qui mérite d’être abordée sérieusement. Raison pour laquelle je pose le débat», a déclaré le médecin urgentiste.
LES DEPUTES OUVRENT LA VOIE A MACKY
L’Assemblée nationale qui s’est basée sur l’article 77 de la Constitution, donne ainsi la possibilité au Président Macky Sall de prendre des décisions, sans la consulter, pour faire face à la pandémie du Covid-19.
Le texte est passé, comme lettre à la poste. Le projet de loi n°09/2020 habilitant le Président de la République à prendre, par ordonnances, des mesures relevant du domaine de la loi et autorisant la prorogation de l’état d’urgence a été adopté à l’unanimité par les députés hier, mercredi 1er avril. L’Assemblée nationale qui s’est basée sur l’article 77 de la Constitution, donne ainsi la possibilité au Président Macky Sall de prendre des décisions, sans la consulter, pour faire face à la pandémie du Covid-19.
Dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19, le Chef de l’Etat Macky Sall est maintenant autorisé à prendre des décisions urgentes, sans devoir consulter les députés. La loi habilitant le Président de la République à prendre, par ordonnances, des mesures relevant du domaine de la loi et autorisant la prorogation de l’état d’urgence a été adoptée à l’unanimité par les 33 députés présents hier, mercredi 1er avril, à l’Assemblée nationale. Le projet de loi n°09/2020 a ainsi été voté pour faire face à la pandémie du Covid-19, après la mesure de l’état d’urgence assortie d’un couvre-feu.
Toutefois, l’amendement qui devrait permettre au Président de prendre des ordonnances de «tous ordres» et qui avait suscité beaucoup de polémique, a été supprimé. L’Assemblée nationale s’est ainsi basée sur les dispositions de l’article 77 de la Constitution pour adopter la loi. «L’Assemblée nationale peut habiliter, par une loi, le Président de la République à prendre des mesures qui sont normalement du domaine de la loi. Dans les limites de temps et de compétence fixées par la loi d’habilitation, le Président de la République prend des ordonnances qui entrent en vigueur dès leur publication, mais deviennent caduques si le projet de loi de ratification n’est pas déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale avant la date fixée par la loi d’habilitation. L’Assemblée nationale peut les amender à l’occasion du vote de la loi de ratification», stipule cet article.
A travers le projet de loi, il avait été également sollicité l’autorisation de prorogation de l’état d’urgence décrété par le Président de la République au-delà de la période de douze jours, à compter de son entrée en vigueur. Dans le rapport du projet de loi, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Malick Sall, qui a défendu le projet de loi, soutient «qu’il importe, suite aux premières décisions du Président de la République visant à circonscrire la propagation de la pandémie dans notre pays et la proclamation de l’état d’urgence, de franchir un palier supérieur dans la prise en charge du Covid-19».
Aussi ajoutera-t-il : «il convient de prendre, dans la célérité et autant que de besoin, des mesures exceptionnelles destinées à garantir la continuité et le fonctionnement optimal de l’État. Or, certaines de ces mesures relèvent du domaine de la loi et sont d’ordre économique, budgétaire, social, sanitaire, voire sécuritaire». Le votre du projet de loi n°09/2020 s’est déroulé avec un nombre restreint de parlementaires, choisis par consensus sur les 165 députés que compte l’Assemblée nationale pour respecter les exigences de l’état d’urgence dont l’interdiction des rassemblements dans un contexte marqué par la propagation du coronavirus.