La Cour des comptes regrette le comportement du ministre qui a tout simplement refusé que le FNPE sous tutelle de son département, soit contrôlé. Pire, le ministre de l’Industrie aurait traité les magistrats venus pour le contrôle de corrompus
Les trois rapports (2015-2016-2017) de la Cour des comptes, publiés ce vendredi, ont mis à nu des agissements non vertueux de certains responsables d’organes publics. Les uns ont commis des irrégularités dans leur gestion, tandis que les autres se sont bien servis. Et le plus téméraire a simplement refusé de se soumettre au contrôle.
Le Sénégal stagne dans la zone rouge de la corruption. Dans le dernier rapport de l’Indice de perception de la corruption de Transparency International, le pays a gardé le même score de 45/100 points, depuis 2016. Commentant la stagnation du Sénégal dans la zone rouge, le Forum civil avait fustigé le retard de la publication des rapports de la Cour des comptes ainsi que le refus d’un membre du gouvernement de se soumettre au contrôle de cette cour.
Ainsi, après la publication de ses trois rapports, la Cour des comptes est largement revenue, ce samedi, en conférence de presse, sur le motif du retard accusé dans la publication. Elle a aussi cloué au pilori, dans son rapport de 2015, le comportement du ministre Moustapha Diop qui avait tout simplement refusé que le Fonds national de promotion de l’entreprenariat féminin (FNPE) sous tutelle de son département ministériel, soit contrôlé. Pire, l’actuel ministre de l’Industrie aurait alors traité les magistrats qui étaient venus pour effectuer le contrôle d’agents corrompus.
En effet, ayant été saisi par la Cour des comptes pour être contrôlé par la chambres des entreprises publiques (CEP), l’administrateur du FNPE, M. Abdoulaye Dahibou Seck, avait d’abord fait part de son indisponibilité et sollicité le report du contrôle à une date qu’il communiquerait. Puis, la date du 5 juin 2015 a été fixée pour le lancement de la mission de la cour au FNPE.
Seulement, à cette date, l’administrateur du fonds ainsi que tous ses collaborateurs étaient absents au rendez-vous. Pire, souligne-t-on, dans le rapport 2015 de l’organe de contrôle, ‘’à la date du 8 juin 2015 retenue de concert entre le président de la CEP et l’administrateur du FNPEF, la réunion de lancement n’a pu se tenir en raison des agissements du ministre délégué en charge de la Microfinance, M. Moustapha Diop. Ce dernier s’est, de manière impromptue, introduit à la rencontre et s’est opposé au démarrage du contrôle, en faisant des griefs à la démarche de la cour et en prétendant que les magistrats auraient reçu de l’argent’’. L’actuel ministre de l’Industrie ne s’est pas arrêté. Il a continué ses manœuvres, en intimant l’ordre à l’administrateur du Fonds national de l’entreprenariat féminin, Abdoulaye Dahibou Seck, et à ses agents de quitter la salle. Empêchant ainsi aux agents du corps de contrôle de faire leur travail.
Les sanctions de la cour au FNPE
En réaction aux agissements du ministre, indique-t-on toujours dans le rapport 2015, le président de la Cour des comptes et le président de la CEP ont porté plainte contre Moustapha Diop auprès du procureur de la République, pour propos diffamatoires et entrave à l’action de la cour et à l’exercice régulier des fonctions de magistrat. ‘’Parallèlement, les faits constatés ont été portés à la connaissance du procureur général près la Cour des comptes qui, à son tour, a saisi cette cour en vue de l’ouverture d’une procédure d’amende pour entrave à l’encontre de l’administrateur du FNPEF, M. Abdoulaye Dahibou Seck.
Ainsi, dans son jugement, la Cour des comptes a considéré que ‘’les refus répétés et injustifiés de participer au lancement de la mission et de remettre les documents demandés par la CEP constituent une entrave à la mission de la cour qui tombe sous le coup de l’article 63 de la loi organique sur la Cour des comptes. Ce faisant, la Cour des comptes a condamné l’administrateur du FNPEF à 4 millions F CFA représentant le maximum de la peine encourue’’.
Quid de Moustapha Diop ? A-t-il été sanctionné ou non ? Le rapport ne s’est pas proposé sur la suite de la plainte déposée contre lui.
Les multiples irrégularités à l’ambassade du Sénégal au Mali
Outre les organes publics nationaux, la Cour des comptes s’est intéressée, dans son rapport de 2016, à la représentation diplomatique du Sénégal au Mali. Et elle a constaté, à cet effet, d’énormes irrégularités dans la gestion de l’ambassade, dans la période allant de 2010 à 2014. A la lecture du rapport, l’on pourrait même croire que la représentation diplomatique du Sénégal au Mali fonctionnait de manière tout à fait informelle.
En effet, du recrutement du personnel administratif au recensement des Sénégalais établis dans ce pays, en passant par la gestion de la comptabilité des matières jusqu’à celle du carburant ou des allocutions des indemnités de logement de l’attaché militaire, tout était géré de manière informelle et par l’ambassadeur lui-même. L’homme est presque au début et à la fin de tout. L’actuel ambassadeur Assane Ndoye et son prédécesseur Saoudatou Ndiaye Seck ont tous commis des irrégularités dans leur gestion.
Et, dans ce sens, la cour a émis comme première remarque un défaut de maitrise du nombre de ressortissants sénégalais établis au Mali. Dans son contrôle, les magistrats ont constaté que les recensements effectués durant la période sous revue sont loin de faire le compte. Le nombre de Sénégalais établis au Mali était estimé, à cette époque, à près de 150 000, alors que les immatriculations de l’ambassade n’atteignent pas ce chiffre.
La cour a aussi noté des procédures de recrutement non conformes au règlement en vigueur. ‘’Le personnel local officiant dans la représentation diplomatique est constitué de prestataires de services et de salariés. Plusieurs salariés sont recrutés au moyen de décisions d’engagement en lieu et place des contrats de travail. Ces actes confèrent à ces travailleurs le statut d’agents décisionnaires, catégorie inconnue du régime du Code du travail. À l’évidence, les Maliens recrutés par l’ambassade ne peuvent pas être considérés comme des agents de l’Etat du Sénégal ou du Mali’’, lit-on dans le rapport 2016 de la Cour des comptes. Celle-ci précise que ‘’le recrutement de Maliens sur la base de décisions d’engagement et non de contrats de travail établis sur le fondement de la législation malienne, expose l’ambassade du Sénégal à des contentieux préjudiciables à l’Etat du Sénégal’’.
En plus des recrutements non conformes, la cour a constaté que les responsables de l’ambassade ont exonéré leurs agents de l’impôt sur le revenu, comme indiqué par l’article 3 des différentes décisions d’engagement qui dispose : ‘’L’ambassade du Sénégal prend en charge les cotisations sociales ainsi que le reversement de la retenue de l’impôt général sur le revenu (IGR).’’ Ainsi, les agents locaux ne supportent pas l’impôt sur les salaires ; ils reçoivent leurs rémunérations affranchies de toutes retenues.
L’autre irrégularité concerne le recrutement de l’agent comptable de l’ambassade. En effet, le rapport indique que les fonctions de comptable des matières sont exercées à l’ambassade du Sénégal au Mali par Mme Aimée Joselyne Mantouck Badiane, assistante. Cette fonction lui a été confiée par l’ambassadeur sans acte de nomination. Ce qui est une violation du règlement qui dispose que le comptable des matières doit être nommé par décret du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan.
En plus de la violation de procédure notée dans le recrutement de l’agent comptable, la Cour des comptes a constaté ‘’des irrégularités manifestes dans la tenue de la comptabilité des matières de l’ambassade’’ avec une absence de tenue des documents comptables requis. ‘’Ni un livre journal des matières, ni un grand livre des comptes, ni un carnet des bons d’entrée des matières, encore moins un carnet de bons de sortie des matières ne sont tenus. Ainsi, aucune pièce justificative ne permet d’avoir une situation de la comptabilité des matières de l’ambassade’’, regrette-t-on dans le rapport.
Immixtion de l’ambassadeur dans la gestion du carburant
Nommé en 2012 comme ambassadeur du Sénégal au Mali, M. Assane Ndoye est cité ‘’dans tous les fronts’’, y compris de la gestion du carburant. En effet, selon le rapport 2016 de la Cour des comptes, à l’ambassade du Sénégal au Mali, ‘’le carburant est conservé par le chef du poste diplomatique, en lieu et place du comptable des matières qui est chargé d’assurer les entrées, d’effectuer les sorties et de réunir les justificatifs. L’ambassadeur a en charge également la conservation des matières qui sont sous sa garde’’.
Répondant aux agents de la cour, l’ambassadeur Assane Ndoye a déclaré que cette situation est due au souci de prévenir toute pénurie de carburant qui serait très préjudiciable au bon fonctionnement du service, à cause de l’insuffisance des crédits alloués à cette rubrique.
Il a aussi été question des allocutions irrégulières d’indemnité de logement a l’attaché militaire. En effet, selon le rapport, l’attaché militaire fait partie des agents bénéficiaires de plein droit d’un logement de fonction et de domesticité. Il est logé, soit dans les locaux appartenant à l’Etat ou mis à sa disposition par l’Etat du siège, soit dans des logements pris en location au nom de l’Etat, en application des dispositions du décret n° 89-891 du 2 août 1989. Or, jusqu’en 2011, constatent les contrôleurs, le colonel Abdou Fall, attaché militaire de l’ambassade du Sénégal au Mali, a bénéficié d’un logement loué par l’Etat par contrat de bail du 1er janvier 2010 signé par l’ambassadrice Saoudatou Ndiaye Seck pour une durée d’une année renouvelable par tacite reconduction.
Cependant, en 2011, en lieu et place de ce logement de fonction, une indemnité compensatrice lui a été allouée. Ce qui contrevient, aux yeux des magistrats de la Cour des comptes, à la réglementation qui prévoit un logement obligatoire pour l’attaché militaire.
par Abdoulaye Cissé
AUDIO
QUE VIVE LE NOUVEAU TYPE DE CITOYEN !
Quoi qu’on ait pu penser de dame justice dans notre pays, le Nouveau type de Citoyen forgé par le Collectif Mbour Justice a fini de convaincre qu’il ne faut pas désespérer de l’institution judiciaire
Le mouvement "y'en a marre" avait théorisé le Nouveau Type de Sénégalais, mais c'est le nouveau type de citoyen concerné qui émerge aujourd'hui.
Changement de paradigme annoncé pour des mouvement citoyens qui intentent des procès plutôt que d'investir la rue.
Et ça a l'air de marcher, et même plus efficace.
un collectif citoyen est en passe d'imposer un débat public au Conseil économique social et environnemental pour stopper l'accaparement des terres de la réserve foncière de l'aéroport Léopold sedar Senghor après une pétition à succès sur internet;
Le collectif "Mbour justice" a pu rallier le procureur pour demander à condamner le maire de Mbour à une peine de prison ferme pour faux et usage de faux.
Le nouveau type de citoyen concerné est là, et cela vous ravit
Abdoulaye Cissé !
C’est l’éminent homme de culture Makhily Gassama qui en faisant le constant en introduisant il y’a quelques jours une conférence sur les réformes du franc CFA et le projet ECO.
Son constant était tout nette : depuis la proclamation de la souveraineté de nos États, nous avons été incapables de forger une opinion publique africaine. Et Makhily Gassama de se réjouir que ce nos États n’ont pas réussi, les réseaux sociaux sont en train d’y parvenir. Et contre vents et marée, le mouvement est irréversible, conclut-il.
De la même manière que le nouveau type de citoyen changera certainement ses paradigmes de lutte quand tombera aujourd’hui au Tribunal de grande instance de Mbour le délibéré du procès opposant le maire El hadj Fallou Sylla à une partie de la jeunesse de sa ville et regroupé autour du collectif Mbour Justice.
Le maire a dû passer la nuit la plus courte de sa vie à ressasser le réquisitoire du procureur qui a demandé à condamner le maire à 6 mois de prison ferme pour faux, usage de faux et falsification de documents administratifs. Si ce n’est pas inédit que le procureur soit du côté de la société dans ce genre d’affaire, le fait est assez rare pour être souligné. Et sans présager du verdict final, la cause est déjà toute entendue pour le collectif Mbour Justice, d’y être parvenu, d’avoir amené le maire en procès et d’avoir au moins convaincu quelqu’un, le procureur représentant les intérêts de la collectivité, de la société dit-on, de convaincre le procureur que le Maire est coupable.
Me vint à l’esprit alors le combat de tous ces citoyens à coup de slogan « Nioo lankk », pas le mouvement mais le principe, les « douffi meussa am », ceux qui disent « faudra d’abord passer sur nos cadavres » pour s’opposer à un projet d’accaparement de leur terre ou d’implantation d’une usine non vertueuse. Il ne se passe plus un jour sans qu’on ait ce genre de conflit et contentieux entre élu local et administrés. Et c’est à croire qu’on oubliait de s’en référer à la justice.
Quoi qu’on ait pu penser de dame justice dans notre pays, le Nouveau type de Citoyen forgé par le Collectif Mbour Justice a fini de convaincre qu’il ne faut pas désespérer de l’institution judiciaire. Il y’a encore des hommes et des femmes qui incarnent les valeurs pour rendre justice, pour que le faible ne se sente pas toujours faible en droit.
Ce nouveau type de citoyen concerné doit émerger partout, partout. En même temps, c’est ça les vertus d’une société démocratique et civilisé. Et manifestement, ce nouveau type de citoyen concerné est déjà là, prêt à s’emparer de tous les combats pour faire avancer les causes.
Le collectif pour sauver le patrimoine foncier de l’aéroport Léopold sédar Senghor s’y est lancé avec des activistes environnementalistes et le mouvement Nouveau Monde Ecologique de l’infatigable Moctar Ba qui est comme aimanté par les combats pour la préservation du littoral du Cap-Vert. Pour restaurer le vert du Cap. La pétition est déjà un succès et si on fait voix au droit, le collectif pourra imposer un débat public au Conseil Économique Social et Environnemental et faire stopper le saccage de cette réserve foncière. Il peut arriver que les politiques ou les pouvoirs publics décident de s’asseoir sur les lois et règlements qu’ils votent eux-mêmes, là aussi il faut pouvoir compter sur la justice comme redresseur des torts.
Le nouveau type de citoyen concerné est là. Il fallait bien qu’on comprenne un jour que la justice serait du côté du peuple afin que personne ne se sentent exclu et brimé par la simple volonté des plus forts. Afin fort, tout devient relatif ! Le fort est celui qui sera rétablit dans ses droits par la justice, quel que soit son rang et son statut social. Et demain le nouveau type de citoyen concerné sera plus fort que l’institution de l’État elle-même, une institution qui n’est finalement que l’émanation du peuple.
NDLR : Abdoulaye Cissé, vous ne pensez pas si bien dire. Le tribunal a rendu son délibéré il y’a quelques minutes. Le maire El hadji Fallou Sylla a été condamné par le tribunal qui a suivi le réquisitoire du procureur. Le maire a toutefois décidé de faire appel de sa condamnation à 2 ans dont 3 mois ferme avec une amende de 2 millions de francs CFA.
GRIBOOUILLE DE LA SEMAINE PAR IBOU LO
AUTOROUTE A PÉAGE, SENAC FAIT LE DOS ROND
EXCLUSIF SENEPLUS - Le patron de l'entreprise française ferme la porte à toute possibilité de renégociation du contrat de concession de l’autoroute Dakar-AIBD et renvoie les usagers à leur manuel de lecture
Le directeur de Senac SA est à la Une de votre rubrique cette semaine. Face aux plaintes répétées et demandes de renégociation du contrat de concession de l'autoroute à péage, l'entreprise française fait le dos rond et renvoie l'Etat aux termes du contrat. « Le contrat nous fixe un ensemble de droits réciproques entre l’Etat et le concessionnaire. Aujourd’hui nous sommes au-delà de ce que le contrat nous demande de faire. Et l’idée de renégociation ne parait pas appropriée parce que l’on peut le renégocier que s’il y a une clause qui le permet et aujourd’hui, il n’y en a pas », a déclaré Xavier Idier, dans des propos relayés par nos confrères de Senenews.
Iboo Lo est ingénieur chargé d’affaires et libéro les lundis soirs. Il est également dessinateur - illustrateur à l'humour à la fois sucré, pimenté et surréaliste sur la vie sociale et politique du Sénégal et de sa diaspora. Ses dessins sont à retrouver sur SenePlus, chaque semaine à travers la "Griboouille de la semaine".
CORONAVIRUS : "LE RAPATRIEMENT REQUIERT UNE LOGISTIQUE HORS DE PORTÉE DU SÉNÉGAL"
Le rapatriement des compatriotes bloqués en Chine depuis l’apparition du Coronavirus n’est pas pour demain. C’est du moins ce qu’a révélé le chef de l’Etat Macky Sall, sur les ondes de RFM
Le rapatriement de nos compatriotes bloqués en Chine depuis l’apparition du Coronavirus n’est pas pour demain. C’est du moins ce qu’a révélé le chef de l’Etat Macky Sall. Sur les ondes de la Rfm, il a affirmé que le rapatriement des sénégalais de Chine requiert énormément de conditions et une logistique tout à fait hors de portée du Sénégal.
«Nous travaillons avec les autorités chinoises pour voir toute possibilité de pouvoir les suivre de façon convenable. Pour l’instant nous en sommes là. Même les grands pays qui ont fait des rapatriements l’ont fait avec beaucoup de difficultés. Cela requiert une logistique tout à fait hors de portée du Sénégal. Il faut énormément de conditions.» a déclaré le président de la République.
Par ailleurs, le chef de l’Etat du Sénégal est très attentif par rapport à ce qui se passe en Chine et ne manque pas de nouvelles sur la situation de nos compatriotes. «Nous avons pu envoyer des appuis aux sénégalais», a ajouté le président.
COUR DES COMPTES, MACKY SALL PROMET DES SUITES JUDICIAIRES À CERTAINS DOSSIERS
Le chef de l’Etat est revenu lundi sur les ‘’manquements’’, ‘’entorses au code des marchés’’ et ‘’recommandations’’ contenus dans les derniers rapports de la Cour des comptes
Le chef de l’Etat est revenu lundi sur les ‘’manquements’’, ‘’entorses au code des marchés’’ et ‘’recommandations’’ contenus dans les derniers rapports de la Cour des comptes, assurant que les dossiers qui nécessitent que la justice se prononce seront transmis aux juridictions.
Evoquant le travail de la Cour des comptes en marge de la traditionnelle cérémonie de levée des couleurs, Macky Sall a souligné qu’il est ‘’à noter des manquements au travail sur les procédures, des entorses au code des marchés publics et surtout des recommandations pour corriger souvent des erreurs de procédures et les dossiers qui nécessitent que la justice se prononce seront transmis aux juridictions’’.
La publication de ces rapports ‘’contribue à renforcer la gouvernance’’, selon le chef de l’Etat, relevant au passage que ‘’la gouvernance, est un processus, une pédagogie’’.
‘’Il faut cet environnement d’autocontrôle’’, c’est-à-dire le contrôle interne au niveau des institutions, des administrations, a-t-il dit.
Mais il y a aussi le ‘’contrôle externe’’ qui est effectué par les organes supérieurs de contrôle comme la Cour des comptes, l’Inspection générale d’Etat (IGE), le contrôle financier.
Ces organes de contrôle, selon lui, ‘’participent de par leurs action à donner une gouvernance globale pour que justement les deniers publics soient gérés de la meilleure des façons’’.
Le gouvernement, a-t-il assuré, va ‘’poursuivre ce travail avec l’aide de Dieu’’ en terminant les travaux du bâtiment devant abriter le siège de la Cour des comptes qui durent depuis 10 ans ‘’pour une plus grande efficacité’’.
Macky Sall a rappelé que c’est à son arrivée au pouvoir en 2012 qu’il a réactivité ‘’tous les dossiers de la Cour des comptes bloqués depuis 25 ans’’.
‘’Il a fallu une nouvelle loi pour permettre à la Cour de faire ce qu’elle est en train de faire aujourd’hui et en 2016, j’ai renforcé par une loi portant statut des magistrats de la Cour. Cela a permis à cette institution de pouvoir recruter de nouveaux magistrats et de pouvoir s’atteler au pouvoir qui est le sien’’, a fait valoir Macky Sall.
par Madiambal Diagne
TOUT DROIT DANS LE MUR EN KLAXONNANT
L'humilité manque aux hommes et femmes du gouvernement - L'ivresse du pouvoir fait son lit et une certaine arrogance s’étale sous nos yeux - Le minimum attendu des élites au pouvoir est une marque d’attention
Quelles alertes ou mises en garde pourrait-on encore faire, sinon que de se rappeler la bonne maxime : «L’arrogance précède la ruine, l’orgueil précède la chute.» Le ressenti des populations, à l’endroit de la gouvernance menée par le régime du Président Macky Sall, devient de plus en plus négatif. A tort ou à raison, les citoyens trouvent des motifs d’exaspération, des raisons pour se mettre en colère. C’est sans doute le lot naturel de l’exercice du pouvoir qui reste assez ingrat, car les citoyens aspirent toujours à un mieux-être. Au demeurant, le minimum attendu des élites au pouvoir est une marque d’attention ou de considération. Il s’agit donc de se mettre à la disposition des populations et de leur prouver être à leur service, à leur écoute. Cette humilité manque aux hommes et femmes du gouvernement. Il n’est pas exagéré dans certaines situations d’avoir le sentiment que l’ivresse du pouvoir fait son lit et qu’une certaine arrogance perceptible s’étale sous nos yeux.
Cette situation n’est certainement pas nouvelle. L’équipe du Président Macky Sall a très vite donné l’air de parvenus arrivés au pouvoir. Déjà, dans une chronique en date du 23 mai 2012, juste deux mois après l’élection de Macky Sall, le 25 mars 2012, nous étions heurtés par les travers de ses partisans qui se révélaient comme des ploucs à la tête de l’Etat. Nous soulignions notamment : «Tout cela fait désordre, surtout qu’il n’y a eu aucune voix pour recadrer les uns et les autres, leur imposer une certaine tenue. Nombreux sont les citoyens qui se sont indignés de ces attitudes (…) Choqués, nous sommes nombreux à l’être.» L’euphorie de la victoire et les nouvelles sinécures que leur procure l’exercice du pouvoir, les avaient pratiquement persuadés que tout leur était dû et que rien ne pouvait leur arriver. La dynamique victorieuse faisait que le camp du Président Macky Sall remportait systématiquement les grandes élections. La déconvenue enregistrée aux élections locales de 2014 dans certaines grandes villes comme Dakar, Thiès, Ziguinchor ou Podor, ne pouvait constituer une alerte. Ainsi, au risque de passer pour cassandre, nous avions tiré la sonnette d’alarme, le 4 août 2015, pour observer que l’attitude des acteurs politiques au pouvoir traduirait «une tentation du suicide collectif». Mieux, nous étions plus direct, dans un texte intitulé «Vous risquez la colère du Peuple», en date du 8 mai 2017, en regrettant : «On aura beau hurler, alerter et tirer la sonnette d’alarme, nos amis de l’Alliance pour la république (Apr) restent butés et ne veulent pas comprendre qu’ils s’exposent et exposent leur pouvoir qui risque ainsi de leur filer entre les mains. Ils insultent et invectivent leurs adversaires politiques et ne s’épargnent plus eux-mêmes. Ils se montrent les plus féroces les uns contre les autres. Ils ne semblent même pas aimer leur propre personne pour se combattre mutuellement de la sorte et risquer de compromettre leur pouvoir.» N’empêche, le Président Macky Sall a été réélu de fort belle manière en février 2019. Ils ont peut-être fini par se dire qu’ils ont une certaine baraka, que rien ne peut leur arriver, que tout leur glisse à la peau. Le Président Macky Sall a donc semblé ranger dans les tiroirs toutes ses grandes résolutions pour mettre de l’ordre dans son camp, alors qu’il faudrait être autiste, muet et aveugle à la fois, pour ne pas réaliser que les choses vont de mal en pis et qu’il urge d’élever la voix.
Les petits ruisseaux font les grandes rivières
Le mouvement Nio Lank, refusant la hausse du prix de l’électricité, a pu faire une forte mobilisation lors de sa dernière marche du vendredi 31 janvier 2020. C’est un moment d’une expression démocratique dont tout le Sénégal devrait se féliciter. Toutefois, cette marche mérite réflexion pour le Président Sall et ses collaborateurs. Les organisateurs ont eu la bonne idée de ratisser large, non seulement par le choix d’un itinéraire de la marche, mais aussi en fédérant des revendications éparses et mobilisatrices. Les organisateurs des marches ont appris la leçon. Nous le disions dans une chronique du 5 août 2019, intitulée «Comment peuvent-ils s’étonner que les populations ne viennent pas à leurs marches ?», que les populations sénégalaises ne s’associeront pas à des actions de provocation.
En définitive, chaque participant à la dernière manifestation de Nio Lank y était pour une raison particulière, allant de la défense des libertés fondamentales à la protestation contre la hausse du coût de la vie ou contre les conditions de vie des étudiants mais surtout contre l’attitude, de tous les jours, des tenants du pouvoir.
Le 17 juin 2019, nous protestions dans : «Quand vont-ils s’interdire d’interdire les marches de l’opposition ?» En effet, il nous semblait aberrant qu’à «chaque fois, des leaders sont arrêtés, gardés à vue pendant plusieurs heures, avant d’être relâchés sans aucune autre forme de procès. Une telle façon de faire est attentatoire aux libertés publiques». Malheureusement, le gouvernement a persisté dans sa fuite en avant, poussant le bouchon jusqu’à se mettre à arrêter des distributeurs de «flyers» dans la rue, qui dénonçaient le prix cher de l’électricité. Depuis quand distribuer des «flyers» est devenu un délit dans ce pays pour que des citoyens soient raflés, malmenés par la police et gardés pendant plusieurs heures dans des conditions révoltantes pour être finalement relâchés ? Une telle attitude procède d’une dérive dictatoriale qui n’honore véritablement pas le Sénégal, surtout que dans le même temps, d’autres distributeurs de «flyers», favorables au Président Macky Sall, ont libre cours dans la rue. Des personnes ont bien pu se mobilier pour protéger la liberté d’expression qui est un acquis démocratique qu’on peut considérer comme irréversible au Sénégal.
Seulement, ils doivent être nombreux les marcheurs qui n’ont pas accepté que le gouvernement snobe les cris des populations contre la hausse de l’électricité et celle annoncée de la plupart des denrées de première nécessité. Depuis plusieurs mois que les factures d’électricité se sont révélées encore plus brûlantes pour les consommateurs, il ne s’est pas trouvé une autorité étatique pour chercher à parler pour apaiser les populations. Bien au contraire, la communication gouvernementale, qui était naguère triomphante pour parler de la réussite des politiques dans le secteur énergétique, s’est montrée méprisante devant les revendications et protestations des populations. Le gouvernement n’a fait aucun effort pour montrer une volonté ou une capacité d’écoute. Quand certaines franges du mouvement de protestation Nio Lank ont utilisé divers canaux pour exprimer une volonté de dialogue et de discussion avec le gouvernement, les portes leur ont été fermées. Le préalable à toute discussion, posé par certains responsables de ce mouvement, a suffi par braquer le gouvernement qui refusera toute parlotte.
Cette attitude traduit une suffisance coupable d’autant qu’ils sont nombreux dans les allées du pouvoir à considérer les leaders de ce mouvement de protestation comme n’étant pas assez populaires ou représentatifs. Qu’à cela ne tienne, la mobilisation des foules peut être déclenchée par un leadership charismatique comme toute cause peut faire sortir des gens, sans leader, dans la rue et c’est là où les risques seraient plus grands pour un gouvernement. L’agrégation de frustrations est une des recettes pour donner à tout entrepreneur politique une légitimité. L’histoire récente du monde en est pleine d’exemples.
Il faudrait également prendre garde au phénomène de «l’égocratie» que décrivait Michel Foucault, c’est-à-dire la «société dirigée par l’orgueil des élus». Ainsi, le chef sera rétif à la contradiction et son ego est sublimé au point de lui faire croire qu’il n’a pas d’alter-ego chez ses contempteurs, que l’opposition est un ramassis de frustrés et d’aigris qui ne sauraient lui arriver à la cheville. Il serait encore dangereux de chercher à croire que dans ce Sénégal «tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes». Le Président Macky Sall commettrait une grave erreur en donnant du crédit à de pareilles flagorneries. Il devrait le refuser.
Un peu de pudeur Messieurs, vous parlez de nos deniers
Au risque de se répéter, on ne dira jamais assez «qu’il appartient au Président Macky Sall de reprendre en main son parti et son camp politique. Le chef de l’Etat a souvent manqué d’occasions pour imposer la discipline et l’ordre dans son camp, au point de recevoir comme un boomerang les mauvaises attitudes de ses proches collaborateurs». Seulement, la grande urgence pour le chef de l’Etat est de rassurer sur les raisons fondamentales pour lesquelles il avait été élu en mars 2012. C’est le credo de la bonne gouvernance qu’il avait en bandoulière. Il faut dire que tous les paramètres établissent indubitablement une nette amélioration de la gestion des affaires publiques mais on peut augurer que le régime de Macky Sall devrait et pourrait mieux faire sur ce registre.
La lutte contre la corruption a fait de réels progrès mais on ne peut nier que l’hydre de la corruption a encore de beaux jours dans ce pays. Il s’y ajoute un phénomène gravement nocif pour l’image de la gouvernance de Macky Sall. Ce sont des membres de l’élite politique et administrative, qui se donnent en spectacle, s’invectivent publiquement et s’accusent ouvertement de prévarication de ressources publiques portant sur de grosses sommes. Les autres citoyens ne peuvent qu’être révulsés que ceux qui sont au pouvoir jouent au jeu du «tu me tiens, je te tiens…». C’est une impudeur coupable aux yeux des citoyens dont il est question de leurs deniers et ressources publics. Sorties après sorties, déclarations après déclarations, le sentiment le mieux partagé par l’opinion est que le Président Macky Sall n’est vraiment pas aidé par les luttes fratricides de ses alliés et collaborateurs. Le ressenti se révèle encore plus amer si c’est le chef de l’Etat qui cherche à revêtir une toge pour laver à grande eau ses collaborateurs. Le chef est prêt à défendre toute sa suite, mais il est regrettable que ses protégés ne cessent de le mettre dans l’embarras. Ne se mettrait-il pas lui-même dans une situation délicate s’il se met à donner des promotions à des personnes épinglées par les corps de contrôle de l’Etat ou gravement poursuivies par la clameur publique ? La bonne posture d’un président de la République n’est pas de défendre ou d’absoudre un collaborateur dont la gestion est incriminée par les corps de contrôle de l’Etat. Au contraire, le chef de l’Etat a le devoir de tirer toutes les situations au clair, pour l’intérêt exclusif de la Nation.
Le Sénégal a plus que jamais besoin d’une remise en cause pour ne pas dire d’une catharsis et, assurément, le Président Sall a encore toute la latitude et le temps de corriger les travers et dysfonctionnements. Autrement, il apparaîtra comme un conducteur au volant d’une voiture qui fonce tout droit dans le mur, klaxon aux vents et tous feux allumés. Dieu sait qu’il a de la marge pour redresser la course de son véhicule et définir un cap clair aux Sénégalais qui lui ont fait confiance.
LA COUR DES COMPTES S’EXPLIQUE
Après avoir remis au président de la République ses rapports de la gestion des comptes publics pour les exercices 2015, 2016 et 2017, la Cour des comptes a tenu à s’expliquer sur les retards de publication de ces documents.
Après avoir remis au président de la République ses rapports de la gestion des comptes publics pour les exercices 2015, 2016 et 2017, la Cour des comptes a tenu à s’expliquer sur les retards de publication de ces documents. Son président Mamadou Faye a fait face à la presse avant-hier (samedi 1er février) pour livrer ses vérités.
Dans le Code de Transparence du Sénégal, il est mentionné que «la Cour des comptes rend publics tous les rapports qu’elle transmet au président de la République, à l’Assemblée nationale et au gouvernement», rappelle d’emblée le président de la Cour des comptes, Mamadou Faye, devant les journalistes. Un principe bafoué, de l’avis des observateurs ulcérés par les lenteurs notées dans la publication des rapports de 2015 à 2020. Ce, d’autant que chaque année, un rapport doit être publié.
Face à la presse, Mamadou Faye a reconnu cette entorse avant de s’engager à y remédier en respectant scrupuleusement les délais de publications. «C’est une obligation légale pour nous de remettre normalement chaque année un rapport public au président de la République. C’est une exigence démocratique des transparences budgétaires pour que les citoyens sachent comment ont été utilisées les ressources mises à la disposition de l’Exécutif», souligne le président de la Cour des Comptes. Interrogé sur les raisons de ces retards, il soutient que cela résulte de quelques « dysfonctionnements internes».
Malgré les suspicions des uns et des autres, le président de la Cour des comptes jure qu’il n’y a pas eu d’influence publique et politique et réaffirme le caractère indépendant de l’organe de contrôle. «Nous fixons et arrêtons notre programme de contrôle ; nous l’exerçons. Nous sommes insensibles à la clameur publique encore moins à la clameur politique», clame Mamadou Faye qui invoque également le manque d’effectif comme l’une des raisons du retard. «Depuis 2003, il n’y a pas eu de recrutement d’agents. Ce sont les mêmes personnes qui ont élaboré ce rapport qui vont aussi sur le terrain pour les contrôles. Ce n’est que cette année-ci que nous avons pu organiser le concours et avoir 7 magistrats. Il y a toutes ces difficultés qui ont fait qu’il a eu des retards», renseigne le président de la Cour des comptes qui ajoute par ailleurs : «Pour 2015, les rapports ont été remis à l’imprimerie le 20 février 2018. Pour 2016, c’est le 20 juin 2019. Et pour 2017, c’est le 9 décembre 2019. Cependant, les rapports ont été reçus bien après l’élection présidentielle.»
Se voulant rassurant, il annonce que des efforts seront faits pour corriger ces défaillances. «Nous pouvons garantir qu’au cours de l’année 2020, nous allons remettre au président de la République et publier les rapports portant sur les gestions de 2018 et 2019. Nous comptons le faire au plus tard au mois d’octobre 2020. Ainsi, on ne parlera plus de retard dans la production des rapports. Nous avons pris des dispositions fermes afin que désormais, au plus tard au mois de juillet de l’année, le rapport soit publié avec une production de haute qualité et de quantité dans les délais», assure-t-il.
Par ailleurs, il vante la pertinence des recommandations contenues dans les différents rapports et qui, selon lui, réside dans leurs actualités. «Pour être plus actuels, nous avons voulu remettre les trois rapports au président de la République», dit-il. A rappeler que les rapports 2015, 2016 et 2017 de la Cour des comptes ont été remis au Président Macky Sall le 31 janvier 2020. Les différents rapports révèlent des dysfonctionnements dans la gestion de certaines entités publiques. Ce qui a poussé le chef de l’Etat à inviter les concernés à mettre, sans délai, un terme à ces manquements.
CHEIKH OUMAR HANN SORT SES GRIFFES
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche compte répliquer par une plainte contre Pape Alé Niang et ses souteneurs.
La publication du livre «Scandale au cœur de la République : le dossier du Coud » révulse Cheikh Oumar Hann. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche compte répliquer par une plainte contre pape Alé Niang et ses souteneurs. En plus de vouloir laver son honneur par le biais de la justice, il annonce la publication de livres pour régler ses comptes avec ses détracteurs.
Cheikh Oumar Hann contre-attaque. Le maire de Ndioum a profité du «cleaning-day», samedi dernier, pour charger ses détracteurs particulièrement Pape Alé Niang qui a publié récemment un livre compromettant pour le responsable apériste et ancien directeur du Coud. En marge des opérations de nettoiement, organisées dans sa Commune, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a traité Pape Alé Niang et ses souteneurs de «maîtres chanteurs». A l’en croire, son problème avec ces derniers date de 2016 suite à la publication du rapport de l’Ofnac qui, d’ailleurs, a épinglé sa gestion au Coud. «J’ai toujours voulu laisser faire parce que je considérais que je ne boxais pas dans la même catégorie qu’eux. Mais il est temps aujourd’hui que le peuple sénégalais nous départage et que la justice s’en mêle », a laissé entendre Monsieur Hann. Il dit être victime d’un chantage orchestré par l’ancienne Présidente de l’Ofnac qui, selon lui, est commanditaire du livre : «Scandale au cœur de la République : le dossier du Coud.» «Le livre qui sort aujourd’hui, c’est un pas de plus dans la démarche de Madame Nafy Ngom Keita qui veut faire de moi un symbole national de la mal gouvernance. Je ne suis pas le symbole de la mal gouvernance parce qu’il n’y a pas de mal gouvernance dans le régime de Macky Sall. Il n’y en a pas et je ne pourrais être le symbole de cette affaire-là », s’est-il défendu. Non sans dire que le moment est arrivé pour que tous ses détracteurs répondent de leurs actes de chantage.
Poursuivant, le maire «apériste» estime qu’il est temps aujourd’hui qu’il se dresse contre ses pourfendeurs pour faire valoir les valeurs et les principes qui ont guidé tout son chemin ; de sa naissance jusqu’à ce jour. «Ils utilisent des moyens de chantage. Mais ils ne peuvent pas me faire chanter. Il faudra qu’ils comprennent qu’ils se sont attaqués à moi en 2016 en mettant en place un système de mensonge. Et j’ai laissé le peuple sénégalais constater que c’était du mensonge. Le peuple sénégalais a tranché par ses institutions », soutient-il. Cheikh Oular Hann a par la suite prévenu ses détracteurs en affirmant qu’ils n’échapperont pas à sa furie. «Ils ont sorti un livre de mensonges en disant que c’est un rapport qui a été exploité. Tous les faits qui y sont traités sont à 90% des faits qui n’existent dans aucun rapport et qui ne peuvent m’être imputés. Dans le livre, je suis considéré comme un complice. De principal responsable, je deviens un complice », déplore-t-il. Avant d’annoncer une plainte dans les prochains jours contre le journaliste Pape Alé Niang et tous ses souteneurs. «Je sortirai un livre, d’autres sortirons des livres. Et nous traquerons tous ces maîtres-chanteurs et leurs soutiens. Je dis bien et tous leurs soutiens, de quelque bord que ce soit », tonne-t-il.
ATTAQUES CONTRE L’ANCIEN DIRECTEUR DU COUD : SES PARTISANS PROMETTENT D’APPLIQUER LA LOI DU TALION
Par ailleurs, dans un communiqué parvenu à «L’As», les partisans du ministre de l’Enseignement supérieur dénommés les «boucliers de Cheikh Oumar Hann» ont ruminé leur colère avant de déverser leur bile sur l’ancienne Présidente de l’Ofnac. Selon eux, c’est Nafi Ngom Keïta qui a écrit le livre et que Pape Alé Niang n’est qu’un simple «mercenaire». Leur conviction est que Nafi Ngom Keïta a donné au journaliste les moyens pour exécuter cette mission en puisant sur un rapport «truffé» de mensonges du COUD. «Nafi Ngom a procédé à un chantage qui n’a pas prospéré. Ensuite, elle a tout fait pour que Cheikh Oumar Hann soit entendu et relevé de ses fonctions sur la base de gros mensonges, en vain. C'était mal connaître Cheikh Oumar Hann qui a une bonne formation politique et intellectuelle et qui a eu à s’illustrer par le passé en tant que syndicaliste », lit-on dans la note parvenue à la Rédaction.
Les «boucliers de Cheikh Oumar Hann» estiment que Nafi Ngom Keita ne pardonnera jamais à Cheikh Oumar Hann de l'avoir fait tomber. «Elle veut, coûte que coûte, s’en prendre à Cheikh Oumar Hann. Mais c’est peine perdue », renchérissent-ils. C’est pourquoi, ajoutent-ils, elle fait de la délation en sortant un livre truffé d'erreurs et d'amalgames. «Elle parle de complicité, de recrutement à titre posthume, de subventions et de la visite du Président à l'Université. Nafi impute même des faits à Cheikh Oumar Hann alors qu’ils ne relèvent pas de sa gestion», se désolent-ils. Ainsi, ils déclarent que désormais, leur leader va utiliser les mêmes armes que ses adversaires et qu’il va porter plainte. «Cheikh Oumar Hann va les écraser. Nous ne laisserons plus personne s'attaquer à notre leader avec des arguments aussi légers. Nous allons appliquer la loi du Talion », ontils conclu.
Par Cheikh DIOP
HLM HANN MARISTES, LA COLERE DES POPULATIONS
Pendant qu’ils devaient répondre pourquoi un tel investissement tombe à l’eau comme château de carte, ils mènent la vie dure aux habitants des Maristes qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Depuis quelques jours, nous assistons à la démolition des immeubles (R+4), plus connus sous l’appellation d’immeubles des Lionnes, pour rappeler les moments de gloire de notre basket national. On se rappelle de la déclaration du Président Abdou DIOUF à l’époque qui disait « Ku Def Lou Rey Am Lou Rey », pour récompenser nos valeureuses joueuses qui nous ont procuré des moments de joie intenses. Deux décennies après, la SNHLM qui a pourtant construit ces immeubles (plus d’une vingtaine dont un seul peut coûter jusqu’ à un milliard de francs CFA).Quelle gabegie ? et pourtant qui est responsable ?Personne et ce sont les populations qui en sont les principales victimes. Ce sont sûrement les acquéreurs d’appartements, les locataires, en passant par les populations habitant tout autour. Aujourd’hui, les populations des HLM Maristes vivent un véritable calvaire du fait des travaux de démolition entamés dans un désordre incompréhensible pour une société d’Etat comme la SN HLM.
Pendant qu’ils devaient répondre pourquoi un tel investissement tombe à l’eau comme château de carte, ils mènent la vie dure aux habitants des Maristes qui ne savent plus à quel saint se vouer. Actuellement, nos maisons sont envahies par les nuages de poussières qui se déversent aussi dans les écoles, les jardins d’enfants, etc. endommageant tous les matériels surtout électroniques dont nous disposons sans compter les véhicules tout méconnaissables. Le principe que tout individu a droit à un environnement sain est assorti d’une obligation de protection de l’environnement des populations. Nous relevons présentement que nos enfants, notamment les élèves des écoles attenantes ont des infections pulmonaires qui se traduisent par des rhumes. Nous interpellons les autorités et tenons la SNHLM pour responsable de tous ces désagréments qui affectent les populations des Maristes. Celles-ci regroupées en collectif de défense de l’environnement des Maristes se réserve le droit de recourir aux voies légales, en traduisant devant les juridictions et institutions compétentes, la SN HLM et ses partenaires, auteurs des désagréments.
Des huissiers sont commis pour constater les désagréments. Comme il est de coutume dans ce genre de travaux, l’ouverture du chantier doit être précédée par une campagne de communication et de sensibilisation, et même des audiences publiques pour obtenir l’assentiment des populations. Tel n’est pas le cas. Un beau matin, on voit des gens sortis de nulle part avec des méthodes archaïques et dépassées commencer à casser les bâtiments, sans aucune précaution sécuritaire, ni environnementale. Même pas un panneau de chantier qui indique qui est le maître d’ouvrage, qui assure la supervision des travaux et quelle sont les entreprises qui travaillent.
La Direction de l’Environnement et des Etablissements Classés (DEEC) du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) est interpellée pour arrêter ce chantier, en attendant que l’entreprise dispose d’une évaluation environnementale qui contribue à garantir la sécurité environnementale dans le but d’atténuer : 1.les rejets de particules solides dans l’air 2.l’émission de bruit et de vibrations des engins lourds 3.la perturbation du trafic et les activités installées dans les parages 4.l’insécurité accentuée par l’occupation des bâtiments désaffectés, repaire de marginaux. Les agressions sont devenues monnaie courante dans les Maristes. De ce fait, le collectif des résidents réclame un plan de gestion environnementale et sociale (PGES), qui comprend de manière exhaustive les impacts ainsi que la surveillance et le suivi environnemental et social, les mesures de bonification et d’atténuation proposées et la programmation des activités de mitigation.