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29 juillet 2025
CES NO MAN'S LAND
Malgré les efforts de l’Etat dans le cadre de la lutte contre l’insécurité, on a comme l’impression que certaines portions du territoire sont devenues des zones de non-droit où règnent les délinquants et des déséquilibrés mentaux
Meurtres. Viols. Agressions. Désormais, il se passe rarement une semaine sans entendre parler de cas de crimes odieux. Et cette furie meurtrière ne semble épargner aucune contrée du territoire national. De Saré Yoro Diao (Kolda) où a été décapitée Yoba Baldé, à Guinaw Rail (Pikine) qui a vu périr Ndioba Seck, en passant par Kanda Amady Diakho (Kahone) où est mort l’Américain Mohamed Cissé, la psychose monte d’un cran. En apparence, les criminels semblent avoir une longueur d’avance sur les forces de défense et de sécurité. Contacté, le chargé de la communication de la police nationale relativise : ‘’Je pense que, de manière globale, la situation est bien sous contrôle. En l’état actuel, on ne peut parler de règne de l’insécurité au Sénégal. Il faut surtout sensibiliser, rassurer les Sénégalais, car il n’y a pas péril et les forces de sécurité veillent au grain.’’
Pendant ce temps, les faits semblent démontrer le contraire. Partout sur le territoire, les viols et assassinats barbares continuent. C’est à se demander, parfois, si la police et la gendarmerie sont présentes ? Alors que les officiels tentent de rassurer l’opinion, certains éléments des FDS remettent en cause le discours même dans le cadre de la lutte contre l’insécurité. Ils en veulent pour preuve le dénuement total dans lequel se trouvent certaines brigades. Un interlocuteur raconte : ‘’Souvent, la réalité tranche d’avec les déclarations. En réalité, les autorités jouent avec les forces de défense et de sécurité. Elles ne croient même pas en ce qu’elles disent. Il suffit d’aller faire un tour dans les brigades pour s’en convaincre.’’
Dans ces antres de la sécurité, en effet, les problèmes font lésion. Outre le manque de personnel que l’Etat tente tant bien que mal de résorber par de nouveaux recrutements, il y a un manque criard de moyens logistiques. Par exemple, dans ce commissariat, il n’y a qu’un seul véhicule. Il fait les patrouilles, il fait les rafles, il fait les interventions, les déferrements, même les courriers, explique-t-on. Fonctionnant 24 heures/24, nombre de véhicules des brigades et autres commissariats finissent au garage, au bout d’un an à peine, confie un de nos interlocuteurs.
Déficit de voitures, défaut de carburant pour les FDS
Par ailleurs, si ce n’est un déficit de voitures qui est mis en exergue, c’est tout simplement un défaut de carburant suffisant que regrettent certains éléments des forces de défense et de sécurité. ‘’Les gens sont très prompts à critiquer à cause de l’insécurité. Mais, ils ne se rendent pas compte des conditions dans lesquelles nous travaillons. Les officiers sont même parfois obligés de mettre leur propre argent pour l’achat du carburant. On ne le dit pas pour se plaindre, mais juste pour montrer que nous sommes bien conscients de notre mission et nous l’assumons du mieux que nous pouvons’’, confie un de nos interlocuteurs.
La sécurité étant un besoin fondamental pour un pays, surtout dans ce contexte de propagation du terrorisme, certains ont ainsi du mal à comprendre tous ces moyens donnés aux gens de l’Administration, au moment où la police et la gendarmerie manquent de tout ou presque, parfois. Contraints à un devoir de réserve, ces derniers, recroquevillés dans leurs bureaux, vivent les critiques au plus profond d’eux-mêmes. Impuissants, ils tentent de faire face avec les moyens dérisoires du bord.
Mais, à en croire le commissaire Cheikhna Seck, c’est un faux-fuyant que de se réfugier derrière le manque de moyens pour essayer de se dédouaner. ‘’Je peux vous assurer, souligne-t-il, que l’Etat a fait pas mal d’efforts sur ce plan. Moi qui appartiens à un temps beaucoup plus ancien - je suis entré dans la police en 1987 - je suis en mesure de vous dire que les choses se sont beaucoup améliorées…’’.
Plongeant dans ses souvenirs, il rappelle les conséquences désastreuses provoquées par la radiation des policiers dans les années 80. ‘’A l’époque, rapporte-t-il, pour déplacer une troupe de GMI, par exemple, c’était la croix et la bannière, parce que le véhicule était vieux et boiteux… Dans les commissariats, il n’y avait qu’un seul car et parfois une voiture pour le commissaire. Nous avons vécu tout ça’’. Puis, viennent les années 2000, quand la sécurité a commencé à redevenir une priorité aux yeux des gouvernants ; et enfin 2012 où de nets efforts sont enregistrés.
Redéfinir la stratégie en matière de sécurité
Toutefois, l’ancien DG de l’Ocrtis ne nie pas le mal de l’insécurité qui ne cesse de grimper. Il estime cependant que ceci est loin d’être un fait nouveau. A l’en croire, cela remonte à des décennies. Il déclare : ‘’On vit sous la même terreur, la même interrogation. On se demande ce qui est en train de se passer dans ce pays. Tous les jours, on a des comportements qui s’aggravent. La violence est partout : dans les cités, dans les quartiers, dans les rues… Il faut en avoir une pleine connaissance, une évaluation beaucoup plus concise et essayer de s’adapter.’’
Dans cette dynamique, il préconise une redéfinition de la stratégie en matière de sécurité. ‘’Il nous faut redéfinir notre stratégie nous-mêmes, en tant que Sénégalais. Ce que nous faisons depuis des décennies a certes donné des résultats dans le temps, mais il est temps de reculer et de mettre tous les spécialistes autour d’une table pour voir, avec les citoyens, avec les autres services de l’Etat, ce qu’il faut faire. Que le Sénégalais, lui-même, apprenne à contribuer à sa propre sécurisation. Nous sommes tous interpellés. Mais il appartient aux forces de sécurité de prendre les devants, de donner le ton dans cette bataille’’.
Mais quel est véritablement le problème en matière de sécurité ? Quels sont ces nouveaux comportements ? D’où est-ce que c’est parti ? Qu’est-ce qui l’explique ? Pourquoi ils sont là ? Quelles sont les réponses à apporter ? Voilà une kyrielle de questions que le commissaire à la retraite glisse dans la boite à idées de ce département stratégique.
Tout en insistant sur les efforts déployés par la tutelle, ces dernières années, il signale néanmoins quelques insuffisances relatives notamment à la coordination des efforts. ‘’Il y a deux choses qui ne vont pas à la même vitesse : la volonté affirmée de se rapprocher davantage des populations, le fait d’implanter des services çà et là, de mettre du personnel çà et là et d’aller en puissance dans le maillage du territoire. Il faut être visible partout’’, recommande le commissaire Keita. Aussi, suggère-t-il plus de coordination en ce qui concerne l’occupation de l’espace, la mise en place de nouveaux services et la fourniture de moyens. ‘’Il faut, dit-il, revoir comment occuper l’espace. Comment impliquer les citoyens dans la prise en charge de cette question ? Quelles sont les insuffisances en termes de moyens ? Au-delà de ces actes concrets, il faut définir, de manière plus globale, une stratégie nationale’’.
BIRAHIME SECK, COORDONNATEUR FORUM CIVIL
‘’Il est inconcevable qu’un député soit plus doté en carburant qu’un commissariat’’
Interpellé sur la question, le coordonnateur du Forum civil, Birahime Seck, met l’accent sur un problème de l’agencement des priorités au niveau du gouvernement. ‘’Comme vous l’avez dit dans votre question, il y a un sérieux problème de priorités dans ce pays. On a comme l’impression que le ministère de l'Intérieur semble plus préoccupé par les questions politiques que par les problèmes de sécurité’’.
Confirmant certaines allégations dont font état les fonctionnaires, il précise : ‘’Effectivement, dans nos relations avec des agents de l'Administration centrale et territoriale, il arrive que des agents de sécurité nous posent des problèmes de moyens pour faire convenablement leur travail. Dire que le cadre de travail des policiers est exécrable relève d'un pléonasme. Au même titre que les populations civiles, les policiers vivent des conditions assez difficiles pour faire face au défi sécuritaire et social.’’
A en croire M. Seck, il est impossible de demander aux FDS de faire des résultats sans leur attribuer les moyens nécessaires. ‘’Il est inconcevable, souligne-t-il, qu’au moment où ces corps manquent même parfois de carburant pour des patrouilles, qu’on nous parle de stade olympique de 155 milliards de francs CFA. Il est temps que les gouvernants renforcent, non seulement leurs moyens logistiques, mais les mettent également dans les conditions idoines pour l’exercice correct de leurs fonctions’’.
Pour lui, la gestion de la sécurité est bien plus complexe que d’installer des caméras ou de renforcer la législation. ‘’Il faut mettre les agents à l’abri de la corruption. C’est fondamental. Comment comprendre qu'un député ou un membre du CESE soit mieux doté en carburant qu'un commissariat ! Il y a un réel besoin de redéfinir les priorités en matière de sécurité. J’invite les citoyens tout comme les organisations de la société civile à renforcer le plaidoyer sur ce sujet. Sans sécurité, on ne peut rien faire’’.
DÉCÈS DE DEMBA MBALLO
Le photographe sportif Demba Mballo est décédé ce Vendredi dans la soirée à l’hôpital Fann.
C'est avec une grande tristesse que l’Union nationale des photojournalistes du Sénégal (Unpjs) vous annonce le décès du photographe sportif Demba Mballo, survenu ce Vendredi dans la soirée à l’hôpital Fann. Il était un collègue et un frère au grand cœur, apprécié de tous. Chaque personne avec qui il a travaillé gardera de lui un souvenir impérissable. L’Unpjs s’associe à l’ensemble de la presse pour présenter à sa famille ses condoléances les plus attristées. La date et l’heure des obsèques seront communiquées.
Paix à son âme.
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L'ENVIRONNEMENT, L'AUTRE PASSION D'IMAM KANTE
Dans un pays à plus ou moins 95% de musulmans, il est important de connaître les références du coran par rapport à l'environnement et ce que l'islam dit sur les comportements à avoir pour sa préservation
Dire qu'il y a de plus en plus de problèmes environementaux est un euphémisme. Dans un pays à plus ou moins 95% de musulmans, il est important de connaître les références du coran par rapport à l'environnement et ce que l'islam dit sur les comportements à avoir pour sa préservation. Notre invité, l'imam Ahmadou Makhtar Kante est à la fois Imam et environnementaliste, cela lui permet donc de faire le lien entre les deux univers qui finalement nous le verrons ne sont pas si éloignés que celà.
Une version en français à venir. Nous tenterons dans un second épisode, d'aller à la rencontre de l'église catholique ou encore de ceux qui défendent le concept de bois sacrés en Casamance pour avoir également leur avis.
PROCÈS EN DESTITUTION, L'ACQUITTEMENT DE TRUMP SE PROFILE
René Lake évoque sur la VOA, le procès en impeachment du président américain qui entre dans sa dernière phase avec le très probable vote dans les prochaines heures, du Sénat contre la possibilité d'entendre des témoins
Les cent élus de la chambre haute du Congrès se sont retrouvés à la mi-journée pour entendre l’accusation et la défense plaider en faveur ou contre la convocation de témoins et l’admission de nouvelles preuves à ce procès historique.
Le camp démocrate compte 47 élus et courtise depuis des jours quatre républicains hésitants. Deux d’entre eux viennent d’annoncer leur intention de voter « contre », ce qui, sauf surprise, devrait entraîner le rejet de la motion lors d’un vote prévu en fin de journée.
Que retiendra-t-on de cette procédure inédite ? Quels gains politiques pour les camps démocrates et républicains, à l'aune de la présidentielle ? L'analyste politique René Lake intervient sur le sujet avec Herman Cohen, ancien secrétaire d'Etat américain aux affaires africaines et le journaliste Henri Francis, dans l'émission Amérique et vous.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, EMMANUEL DESFOURNEAUX
LA VOIE SANS ISSUE DE MACKY SALL !
EXCLUSIF SENEPLUS - CREI, caisse noire, clientélisme, courtisans de l’intérieur et de l’extérieur, fausse opposition, tout ce système ne suffit plus à garantir un avenir radieux au président, sa famille et son clan
Emmanuel Desfourneaux de SenePlus |
Publication 31/01/2020
Plus les jours avancent, plus les choix de Macky Sall se réduisent comme une peau de chagrin ! La chance lui souriait jusqu’à la fin de son premier mandat. Il décapitait ses adversaires sans qu’une mouche « tsé-tsé » ne se mette en travers de son chemin. Pas de manifestations massives en faveur des prisonniers politiques ! Ces derniers s’en étonnaient au fond de leurs cellules. Etaient-ils mal aimés ? Les Djinns ne semblaient même pas être du côté des opposants ! Le coup politique était parfait.
Depuis sa nouvelle investiture, cette même chance fuit Macky Sall. Son fast track se transforme en slow track avec l’emblématique TER. Il faut dépêcher son ministre des Affaires étrangères en France afin de négocier l'acquisition de bougies d’allumage ! Ses courtisans et les apparatchiks le désertent ou tout du moins programment secrètement leur départ tôt ou tard. Ils pensent à leur avenir !
Certes, Macky Sall dispose toujours de quelques cartes en main. Sa CREI est à sa disposition pour faire régner la peur. Me Djibril War a brandi cette menace contre le déchu Moustapha Diakhaté. Et ce pour des supposées infractions qui ne concernent nullement la compétence de cette juridiction d’exception ! C’est dire si la CREI est avant tout un instrument de terreur (et donc de neutralisation politique, comme dans l’affaire Abdoulaye Baldé) et de moulinette des ennemis de l’intérieur.
Mais voilà, CREI, caisse noire, clientélisme, courtisans de l’intérieur et de l’extérieur, fausse opposition, tout ce système ne suffit plus à garantir un avenir radieux à Macky Sall, sa famille et son clan. L’Afrique change ! Deux faits devraient attirer l’attention du président sénégalais dans ses futurs choix :
1) La CEDEAO se prononce contre le principe du 3ème mandat. Le peuple sénégalais n’en veut pas non plus. Les arrestations et détentions arbitraires – à l'exemple de l’activiste Guy Marius Sagna, se multiplieront sans doute. Les activistes « sénégalonautes » vont connaître des lendemains difficiles. Face à ces atteintes aux libertés publiques, il n’est pas sûr que les citoyens sortent en nombre. Jusqu'à quand ? Faire le pari du développement contre la démocratie, c’est toutefois peine perdue ! Le 23 juin, journée tranquille, pensait-on quand le soleil se leva, devint la manifestation symbolique qui a fait reculer le pouvoir ; la prochaine contre le 3ème mandat sera à coup sûr une révolution !
2) Les cas de l’Angola et de la Mauritanie devraient inspirer Macky Sall. Il n’y a pas d’issue pour lui. Sinon respecter l’Etat de droit et revoir sa copie concernant ses relations envers la vraie opposition sénégalaise. En effet, Macky Sall ne pourra pas compter non plus sur ses amis. Des amis de plus de 40 ans (Mohamed Ghazouani et Joao Lourenço), cooptés respectivement par Mohamed Aziz et José Dos Santos, ont lancé des épurations inédites contre les anciens présidents, leurs familles et leurs soutiens. C’est tout le clan de l’ancien président angolais qui est sous le coup d’enquêtes judiciaires, à la suite des révélations de « Luanda Leaks ». L’ancien président angolais est en exil à Barcelone ; ce sera assurément le sort de l’ex-président Aziz, direction vers les Emirats-unis.
En résumé, Macky Sall ne pourra ni compter sur un 3ème mandat, ni sur la fidélité d’un successeur pour échapper aux poursuites judiciaires. Jusqu’à maintenant, Macky Sall a retardé une décision, celle de dépolitiser la justice sénégalaise et de la rendre indépendante pour être entre autres la gardienne de la bonne gouvernance. Aujourd’hui, il est impératif qu’il fasse les bons choix pour le Sénégal mais aussi pour lui-même et les siens.
A contrario, ce sera l’exil ou la CREI. Il n’est pas question que la justice ne passe pas. Il faut donc garantir les droits de la défense et le respect du droit international pour tous, tant qu’il est encore temps. Les décisions de justice de la CEDEAO et du Comité des droits de l’homme doivent être appliquées. Il faut ériger toute condamnation par ces instances comme des révisions automatiques, voire des annulations de la procédure litigieuse. Comme cela se fait ailleurs.
Sinon je crains que tout cela se répète, mais cette fois-ci en défaveur du président actuel et du futur ex-président ! Et il ne faudra pas compter sur le soutien de la France qui n'a pas d'amis, mais seulement des intérêts ! Macky Sall est dans l'impasse. A lui de faire les bons choix qui peuvent le sauver !
Déterminés à en découdre avec leur ministre de tutelle, Abdoulaye Diouf Sarr, les agents de santé annoncent une paralysie du système sanitaire les 24 et 25 février prochain dans toutes les structures sanitaires du pays
Déterminés à en découdre avec leur ministre de tutelle, Abdoulaye Diouf Sarr, les agents de santé annoncent une paralysie du système sanitaire les 24 et 25 février prochain dans toutes les structures sanitaires du pays
Le Cadre Unitaire des Syndicats de la Santé (Cuss) est très remonté contre Abdoulaye Diouf Sarr. Pour le manifester, Cheikh Seck et ses camarades ont décidé d’observer une grève générale les 25 et 26 février prochains. C’est ce qu’ils ont annoncé hier lors de leur point de presse.
«Lors de la première grève, vous avez vu ce qui s’est passé dans les structures de dialyse. Et on ne peut pas rester plus de 72h sans dialyse. Donc, nous demandons aux autorités de ne pas nous amener à fermer ces structures et si dans les 48h elles ne répondent pas, nous allons nous faire entendre et aucune urgence ne sera assurée. L’Etat n’a qu’à prendre ses responsabilités puisque nous avons pris nos responsabilités», avertit le secrétaire général du Syndicat Démocratique de la Santé et du Secteur Social (Sd3S).
Selon Cheikh Seck, le système sanitaire est unique et ne saurait générer des groupes disposant de tous les avantages et échappant à toutes obligations techniques, juridiques et même éthiques (clientélisme politique). «Et que dire de la population sénégalaise qui assiste involontairement à la détérioration continue des services de santé dans leurs localités respectives. On assiste à une grogne sourde de cette population face aux déficits de toutes sortes comme les médicaments, les consommables, les équipements, un personnel qualifié, déficits de budgets et d’infrastructures», s’indigne-t-il. Et d’ajouter ferme: «Face à ce sabotage systématique de la santé des Sénégalais, nous exigeons de l’Etat l’abandon de sa politique de pourrissement, de convoquer les responsables syndicaux autour des plateformes déposées et de négocier avec sérieux en vue de redonner au système de santé ses lettres de noblesse».
Pour Cheikh Seck, il règne au ministère une anarchie totale. «C’est un ministère où on peut, avec une facilité déconcertante, accéder aux postes de direction sans avoir le profil ni la qualification, et avec parfois des traitements de salaire de presque un million et plus», accuse-t-il. A propos de revendications posées par le Cuss, il relève l’insuffisance des montants des subventions allouées aux hôpitaux et aux autres structures de santé, l’absence de critères objectifs d’allocation de subvention aux hôpitaux. D’autant que, souligne Monsieur Seck, «au moment où l’hôpital Idrissa Pouye et Le Dantec reçoivent des subventions de plus d’un milliard, l’hôpital de Pikine ne reçoit même pas la moitié». Il déplore également la non-transparence dans la gestion des contrats Jica et Cobra, les politiques de gratuité à outrance sans remboursements : plan sésame, Cmu, Imputation budgétaire ; le déficit énorme en personnel qualifié.
A l’en croire, il y a une iniquité dans le traitement des agents de la Fonction publique. En outre, il est revenu sur l’augmentation de la masse salariale dans la Fonction publique alors que les agents de santé ne le ressentent pas. «Le directeur de la comptabilité publique vient de confirmer que la masse salariale par mois est comprise entre 80 et 90 milliards, soit plus de 1000 milliards par an. Ce qu’il n’a pas dit, c’est : qui consomme cette manne financière ?» déclare Cheikh Seck avant d’ajouter : «Nous sommes presque à 140.000 fonctionnaires et parmi ces agents, les enseignants représentent la masse la plus importante. Ils sont 97.000 alors que les agents de santé représentent tout juste 3%. La masse salariale globale des enseignants ne représente que 11,6%, ce qui correspond à moins de 140 milliards. Ajoutés aux 30 autres milliards, cela fait moins de 200 milliards. La question que l’on se pose est : qui consomme les 800 milliards restants ?» se demande-t-il.
«ON NE VA PAS LAISSER CES ROUTES DEGRADEES PAR UNE PRESSION INDUE DES TRANSPORTEURS»
Me Oumar YOUM a aussi tenu à avertir d’ores et déjà les transporteurs sur la conduite à tenir sur ce joyau ô combien important dans l’intégration sous régionale du Sénégal.
Les travaux du pont à péage de Foundiougne avancent à grands pas. Le ministre Oumar Youm qui y a effectué une visite ce jeudi a annoncé la réception prochaine du joyau dont le taux d’exécution est à 50%. Le ministre du transport a aussi tenu à avertir d’ores et déjà les transporteurs sur la conduite à tenir sur ce joyau ô combien important dans l’intégration sous régionale du Sénégal.
Le calvaire des populations et usagers qui passaient par Foundiougne ne sera bientôt qu’un mauvais souvenir. En effet, il n’y aura plus de longues attentes pour rejoindre Foundiougne. Les travaux du pont avance et le joyau sera réceptionné par les autorités. « Grâce à un travail sérieux effectué avec beaucoup d’intelligence et d’harmonisation, il sera réceptionné en Mars 2021 », a annoncé Oumar Youm. D’après lui non seulement le pont va améliorer la circulation des personnes et de leurs biens, mais aussi il va impacter positivement sur l’intégration du Sénégal dans la sous région. « D’ici Mars 2021, nous aurons un pont à l’usage des Foundiougnois qui va remplacer le bac qui est vétuste et qui cause beaucoup de soucis aux populations en termes de confort et de lenteur », s’est réjoui le ministre du Transport. « Le pont va à coup sûr améliorer la mobilité dans cette partie du Sénégal et de la sous la région » , a-t-il martelé.
Le maire de Thiadiaye ajoute dans le même sillage que l’entreprise essaie de trouver des solutions durables aux problèmes qui peuvent impacter sur l’avancée du chantier qui est à 50% d’exécution. D’un coût quarante et un milliards six cents millions de F CFA, le pont devra toutefois être soumis à un usage qui le préserve. « En un mandat, plus de 1800 km de route ont été réalisées soit l’équivalent de plus deux milliards de francs cfa », rappelle Me Youm qui tient tout de même à aviser les usagers de ce joyau.«On ne va pas laisser ces routes être dégradées par une pression indue des transporteurs qu’on appelle l’extrême surcharge», a fermement soutenu Me Oumar Youm à la fin de la visite qu’il effectuait hier dans le département de Fatick. «Les textes sont là pour éviter que l’extrême usage dégrade de façon prématurée nos infrastructures routières. Le patrimoine routier du Sénégal est à protéger », soutient le ministre des Transports.
«LA PRESENCE D'UNE FORCE DE L’ORDRE NE GARANTIT PAS LA SECURITE COMME BEAUCOUP LE PRETENDENT»
Dans une note intitulée «De l’insécurité», la capitaine Mamadou Dièye et Président du mouvement «Nit» a essayé de diagnostiquer la montée de la violence dans le pays.
Dans une note intitulée «De l’insécurité», la capitaine Mamadou Dièye et Président du mouvement «Nit» a essayé de diagnostiquer la montée de la violence dans le pays. Il a ensuite fait des propositions qui peuvent aller dans le sens d'endiguer le fléau.
La recrudescence de la violence dans le pays fait sortir le capitaine Mamadou Dièye de sa réserve. Le Président du mouvement «NIT» pense d’emblée que le vol et les agressions sont inhérents à toute agrégation de vie humaine et que de nombreux facteurs peuvent l’expliquer. Tout compte fait, ajoute-t-il, «cela n'a rien à voir avec un pays où les citoyens ne se sentent pas protégés ou en sécurité. Et c'est le cas au Sénégal actuellement». Et pour résoudre ce problème , dit-il, il faudrait prendre en compte trois choses qui demeurent essentielles : «la notion de paix, la notion du politique, et la notion d'architecture de la sécurité». Selon le capitaine Dièye, à partir de ces trois notions, il faut définir l'espace des responsabilités et que personne n'empiète dans le cadre d'application des prérogatives de l'autre. «Il faut reconnaître aujourd'hui que le politique est un blocage à bien des égards. La police et la gendarmerie peuvent assurer la sécurité des Sénégalais si et seulement si elles sont laissées dans la pleine mesure de leur fonction », affirme-t-il.
À cet effet, il est important de souligner, d’après lui, qu'il y a une différence entre une intervention des forces de l'ordre (interpellations, démantèlement, etc.) et leur mission de garantir la sécurité. «La présence d'un policier ou d'un gendarme ne garantit pas la sécurité comme beaucoup le prétendent. Au contraire, leur présence ou visibilité dans cette mission les rend vulnérables. C’est dans le respect strict des zones de compétences, dans le cadre d’application prenant en compte leur limite que l’action de l’ensemble des départements de l’Etat garantit l’équilibre de la société», explique le capitaine Mamadou Dièye.
En définitive, le Président du mouvement «NIT» estime que dans l'architecture de la sécurité, seuls les deux premiers piliers à savoir la loi et l'Etat suffisent à nous protéger. «La loi permet au citoyen de se sentir appartenir à un espace organisé et contrôlé tandis que l'Etat n'a de forme que par son autorité. Cette autorité dissuade et permet à la loi d'organiser la société en fixant des limites», a-t-il conclu.
LES «JALLARBISTES» CRAIGNENT POUR LA STABILITE SOCIALE
L’insécurité prend des proportions inquiétantes au Sénégal. Et cette situation ne laisse pas indifférente la Ligue démocratique (LD).
Le Secrétariat Permanent de la Ligue Démocratique (LD) s’est réuni hier, sous la présidence de Seydou Sagna, Secrétaire national chargé des questions économiques et du développement durable. S’exprimant sur la recrudescence de la violence au Sénégal, les «Jallarbistes» ont affiché leurs craintes de voir la stabilité sociale du pays affectée ; si évidemment la situation n’est pas prise à bras le corps
L’insécurité prend des proportions inquiétantes au Sénégal. Et cette situation ne laisse pas indifférente la Ligue démocratique (LD). A l’issue de la réunion du Secrétariat permanent de ce parti de gauche hier, la recrudescence de la violence a été au cœur des débats. Si l’on en croit une note parvenue à «L’As», les «Jallarbistes» ont exprimé leur vive préoccupation par rapport à cette situation.
Conscient que la banalisation de la violence constitue un risque réel qui pèse sur la stabilité sociale du pays, le Secrétariat Permanent de la Ligue Démocratique a invité le gouvernement à prendre toutes les mesures utiles pour assurer davantage la sécurité des personnes et des biens et sanctionner tous les coupables quels qu’ils soient, conformément aux lois en vigueur dans le pays. Dans ce sens, les «Jallarbistes» ont condamné vigoureusement les violences notées récemment sur des enseignants à Dakar et à l’intérieur du pays. Pour le Secrétariat Permanent de la Ligue Démocratique, en effet, rien ne peut justifier le recours à la violence contre des enseignants notamment dans l’exercice de leurs fonctions.
Compte tenu du rôle central de l’Ecole dans la construction de la citoyenneté, la LD appelle tous les acteurs au respect de la fonction enseignante. Toujours dans le communiqué signé le porte-parole du parti, Moussa Sarr, les «Jallarbistes» ont déploré par ailleurs les perturbations récurrentes dans le système éducatif. Ils exhortent le gouvernement et les syndicats d’enseignants notamment à tout mettre en œuvre pour l’instauration d’un climat social apaisé, condition indispensable de la réussite des enseignements-apprentissages.
Convaincu, en effet, de l’intérêt primordial du capital humain dans le développement économique et social du pays, les gauchistes appellent toutes les parties prenantes à privilégier le dialogue dans l’intérêt exclusif de l’Ecole.
Par ailleurs, appréciant la conférence publique de la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme (CDS) tenue le samedi 25 janvier 2020 sur le thème : « La sécurité, un défi central pour tout développement », la LD s’est réjouie du succès éclatant de cette conférence. Elle remercie d’une part les conférenciers, en particulier le général Mamadou Mansour Seck pour leur disponibilité et la qualité de leurs prestations ainsi que les nombreux invités venus rehausser par leur présence cette manifestation, et d’autre part félicite les militantes et les militants de la CDS pour leur mobilisation.
Au regard de l’apport inestimable des partis de gauche dans l’avènement de la démocratie, le Secrétariat Permanent exhorte en définitive la CDS à rester dans cette dynamique de mobilisation pour assurer sa large part dans le débat public.
MATAR BA INVITE LES AGENTS A PLUS DE RIGUEUR
Le ministre des Sports a présidé hier au stade Léopold Sédar Senghor un atelier sur le code des marchés publics. Matar Bâ a profité de l’occasion pour exhorter les acteurs de ce secteur à plus de rigueur dans leurs taches quotidiennes.
Le ministre des Sports a présidé hier au stade Léopold Sédar Senghor un atelier sur le code des marchés publics. Matar Bâ a profité de l’occasion pour exhorter les acteurs de ce secteur à plus de rigueur dans leurs taches quotidiennes.
Quelle est l'importance d'une telle rencontre?
Le président Macky Sall a axé son magistère sur la bonne gouvernance et la bonne gestion. Et tout est régulé par ce qu'on appelle le Code des marchés publics. C'est pour que la transparence, la bonne gestion et l'efficacité soient de rigueur. On oublie tout le temps que le code des marchés publics ne vise pas la punition ou autre chose. Il vise plutôt l'efficacité pour que les populations qui sont la cible, puissent bénéficier des programmes et des politiques.
Mais le code des marchés publics fait souvent l'objet de débats...
Dans le domaine du sport, nous sommes dans des réhabilitations. Dans les services, comme dans la prise en charge des questions liées au sport, il y a un budget qui est adossé. Et ce budget devrait être bien géré. Et pour se faire, il faut une maîtrise de ce qu'on appelle le code des marchés. Aujourd'hui, le chef de service qui est chargé de la question a pensé à organiser un séminaire de renforcement des capacités. Ce qui permettrait aux acteurs, aux gestionnaires et autres responsables de services de se retrouver pour mieux revisiter le code des marchés. Cela leur permettra également de maitriser le cahier d'appel d'offre, comment attribuer un marché, mais aussi comment faire une demande de renseignement. Donc, c'est extrêmement important et nous le constatons tous les jours. Après chaque année, il y a un audit pour voir quelles sont les mesures qui on été prises dans ce domaine. Tout est public, car les populations aussi devraient être au courant de comment on gère cela. Et c'est pourquoi, je tenais à ouvrir cette rencontre pour encourager les gestionnaires, les chefs de services pour qu'une attention particulière soit accordée à ce code des marchés publics. C'est pour plus d'efficacité afin de répondre positivement aux préoccupations des sportifs et de ceux qui sont dans le département du sport
Pensez-vous que les acteurs sont suffisamment outillés pour faire correctement le travail?
Prenez par exemple un chef de service qui est à Léopold Senghor ou au service régional de Dakar, ce sont des exemples que je cite, si le gestionnaire et ceux qui sont chargés de conduire et de gérer le budget qui est mis à leur disposition ne le font pas correctement en respectant les procédures des marchés publics, après un audit, c'est le ministre des Sports qui sera mis dans les journaux. Or, il y a une question de responsabilité. Donc, tout chef de service, tout gestionnaire est responsable du budget qui est mis à sa disposition. Donc, il faudrait qu'ils pensent à cela et travaillent avec beaucoup plus d'attention. Je ne doute pas de leur loyauté, mais il faudrait avec beaucoup d'humilité, apprendre et poser la question à qui de droit pour que ce qui est mis à sa disposition puisse être géré dans la transparence.
Le Sénégal a signé des conventions avec la Turquie dans le domaine du Sport. Pouvez-vous nous en dire plus?
C’est une bonne ouverture du Sénégal et une bonne collaboration avec la Turquie. La coopération entre le Sénégal et la Turquie ne s'arrête pas uniquement dans le domaine des affaires étrangères. Le sport a été plébiscité ce jour-là, car il fait partie des accords signés. Et aujourd’hui, l’accord cadre qui a été signé nous permet, dans le domaine des échanges de la formation et dans tous les domaines possibles, que le Sénégal puisse être accompagné par la Turquie. Le Sénégal aussi accompagnera à sa manière ce pays-là, car c’est une coopération internationale. Ce n’est pas seulement une main tendue à la Turquie. Et nous avons aussi une bonne ouverture pour nos footballeurs et les autres disciplines. Elles ont aujourd’hui la possibilité de pénétrer plus le marché turc. C’est une ouverture, une grande opportunité. La Turquie n’est pas un petit pays. C’est un pays puissant dans le domaine économique, culturel et sportif.