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«LE PLURALISME DES IDEES EST UN IMPERATIF DANS UNE SOCIETE DEMOCRATIQUE, MEME EN CRISE»

Jean Charles Biagui, enseignant en science po à l’Ucad se prononce sur la démarche du député Ousmane Sonko

Jean Michel DIATTA  |   Publication 02/04/2020

Le refus du député Ousmane Sonko de cautionner le projet de loi d’habilitation au président de la République à prendre, par ordonnances, toute mesure relevant du domaine de la loi, afin de faire face aux besoins d’ordre économique, budgétaire, sécuritaire et sanitaire, n’effriterait en rien son électorat. C’est du moins l’analyse faite par l’Enseignant de Science politique à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, Jean Charles Biagui qui estime que l’Assemblée nationale a une fois de plus refusé de jouer son rôle de contre-pouvoir. L’Enseignant reste persuadé que «le pluralisme des idées est un impératif dans une société démocratique, même en crise».

Comment analysez-vous cette attitude du député Ousmane Sonko qui s’est démarqué de tous pour s’abstenir de voter pour le projet de loi d’habilitation ?

Dans une démocratie, l’acteur politique est libre d’exprimer ses désaccords sans pour autant être victime d’ostracisme surtout à l’Assemblée nationale. La position de Monsieur Ousmane Sonko est légitime à plus d’un titre.  D’abord, le projet de loi d’habilitation soumis à l’Assemblée nationale manque de précisions et semble englober tout donnant ainsi l’impression que nous sommes dans une situation exceptionnelle dans laquelle les institutions de la République ne fonctionnent plus. Il n’en est rien. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs je n’aime pas entendre que nous sommes en guerre. Ce n’est pas le cas. Le mot guerre a une signification précise que les polémologues, c’est à dire ceux qui s’intéressent aux conflits armes, comprennent bien. Il faut, de mon point de vue, arrêter avec cette rhétorique «macronnienne» qui traduit une fois de plus le mimétisme de nos élites. Si nous sommes effectivement en guerre, il faut alors me dire comment qualifier les contextes au Yémen, en Syrie, dans l’est de la République démocratique du Congo, en Somalie, en République Centrafricaine... C’est un manque de considération pour toutes ces femmes et ces hommes issus de ces différents pays et qui vivent des situations bien plus dramatiques. Ensuite, l’Assemblée nationale sénégalaise a, une fois de plus, dans le cadre de ce projet de loi, refusé de jouer son rôle de contre-pouvoir.  Elle l’a d’abord fait en refusant de se réunir normalement. La conférence des présidents ne saurait se prononcer à la place des membres de l’Assemblée nationale sous aucun prétexte. L’Assemblée nationale aurait pu, si elle s’était réunie, proposer des amendements au texte du gouvernement qui n’est pas assez clair encore une fois.  Par ailleurs, il faut le dire, c’est une constante dans le régime politique sénégalais: un projet de loi passe en général et presque toujours comme une lettre à la poste. Les députes sont de simples exécutants. Ils n’ont aucune autonomie et capacité politiques par rapport à l’Exécutif. Enfin, la loi d’habilitation votée par l’Assemblée nationale renforce les pouvoirs déjà considérables du président de la République. Pourquoi dans le cadre d’une crise sanitaire, le président de la République devrait-il avoir les pleins pouvoirs sur presque tout?

Quel risque politique de s’inscrire en faux contre cette loi dans la situation actuelle, marquée par la pandémie du Covid-19?

Ce n’est pas parce qu’il faut un consensus national par rapport à la crise sanitaire, qu’il faudra cesser de critiquer le pouvoir et de taire toute opposition politique. Le rôle des acteurs politiques, ceux qui sont dans les partis politiques comme ceux qui s’inscrivent dans le cadre de la société civile doit toujours consister à  œuvrer quel que soit le contexte afin que l’Etat ne sombre pas dans la dérive autoritaire. Il est donc clair que les institutions sociales et politiques qui ne sont aucunement menacées pour le moment doivent continuer à jouer leur rôle. Sonko est dans sa dynamique politique lorsqu’il s’interroge sur le contrôle des actions du gouvernement dans le cadre de la gestion de la crise. Il est d’ailleurs impératif que les fonds destinés à la lutte contre le Covid-19 soient gérés en toute transparence dans un pays ou les dirigeants politiques nous ont habitués à confondre ce qui relève de leur patrimoine et ce qui relève du patrimoine collectif. Il est urgent que les autorités étatiques nous dévoilent leur plan d’action à moyen et long terme.  Les modalités de la gestion de cette crise restent à préciser y compris dans le cadre de l’état d’urgence et du couvre- feu qui n’ont toujours pas fait l’objet d’une première évaluation publique. Les citoyens sénégalais ont besoin de savoir. Je ne suis pas sûr que l’électorat de Sonko soit bouleversé par son refus de cautionner la loi d’habilitation. Au contraire, ceux qui suivent Sonko doivent se réjouir du fait que leur mentor ne renie pas ses idées et les valeurs qui fondent son action politique depuis le début.

Comment comprendre alors les attaques qu’il reçoit de la part de ses adversaires politiques, après qu’il s’est démarqué de ce projet de loi?

Il peut y avoir deux types d’attaques. Les attaques relevant de la politique politicienne et celles qui émanent de citoyens ordinaires. Les attaques des hommes politiques sont celles qui concernent la politique politicienne des partis. C’est l’idée qu’il faut répondre aux critiques par des invectives souvent même par des insultes. Les attaques qui viennent des citoyens ordinaires peuvent se comprendre. Ceux qui ne partagent pas la vision politique de Sonko peuvent émettre des critiques. Par ailleurs, dans le contexte actuel, certains citoyens de bonne foi estiment que l’heure n’est pas aux oppositions et aux contestations. Il faut s’unir autour du gouvernement contre le Covid-19. Cette façon de penser est légitime mais elle ne tient pas compte du fait que le pluralisme des idées est un impératif dans une société démocratique même en crise.

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