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31 juillet 2025
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POUR UNE RUPTURE AVEC LE DISCOURS NÉO-LIBÉRAL DOMINANT
EXCLSUIF SENEPLUS - Au même titre que le Fcfa, l'Eco est une imposture - Ces africains qui se prennent pour des économistes ne sont qu'en réalité des répétiteurs - ENTRETIEN AVEC UPAHOTEP KAJOR MENDY
Il a fallu qu'il dévore les œuvres du professeur pour savoir exactement ce qu'il doit faire pour être au service de l'Afrique. 34 ans après le décès de Cheikh Anta Diop, Upahotep Kajor Mendy reste déterminé pour l'éveil des consciences en Afrique. Dans cet entretien accordé à SenePlus, l'auteur de "Histoire politique de l'Afrique, l'exigence de leadership" fait le plaidoyer pour la valorisation de l'oeuvre de l'égyptologue, lance un appel pour l'introduction des langues nationales dans le système scolaire et dénonce l'incompétence des économistes africains à proposer une alternative monétaire pour l'Afrique.
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LA CAF, GENTIL TOUTOU DE LA FIFA
Si le mandat d'Ahmad Ahmad devait être celui de la transparence, il n'en est rien. Soutenu par la FIFA, lui et les autres dirigeants africains obtempèrent aux volontés de Gianni Infantino qui déroule son agenda politique sans sourciller
La Confédération Africaine de Football (CAF) est confrontée à un nouveau scandale de détournement des subventions FIFA par dizaines de millions.
Si le mandat d'Ahmad Ahmad devait être celui de la transparence et du changement, il n'en est rien. Soutenu coûte que coûte par la FIFA, lui et les autres dirigeants africains obtempèrent aux volontés de Gianni Infantino (changer la date de la prochaine CAN par exemple), qui déroule son agenda politique sans se soucier du reste...
MACKY SALL-CHEIKH OUMAR HANN, LES SECRETS D'UNE LONGUE ENTENTE
Entre le président de la République et le ministre de l’Enseignement supérieur, qu’il défend en tout lieu, malgré les fortes accusations de prédation de deniers publics, il y a une forte relation qui déborde du lit politique
OUSSEYNOU MASSERIGNE GUEYE & SOPHIE BARRO |
Publication 10/02/2020
C’était pas la Saint-Sylvestre, mais une Saint-Macky. Pour la dernière soirée de l’an 2019, le Sénégal n’avait d’yeux que lui. Le Président aimante tous les regards, magnétise toutes les attentions. Juché sur son statut de chef…d’Etat, au cœur du Palais présidentiel, il débriefe les dits et les non-dits de son allocution de fin d’année, questionné par un parterre de journalistes triés sur le volet. Entre sourire millimétré, verbe calibré et omission volontaire, Macky Sall mène un show sur mesure, quand surgit une question sur la «promotion» de Cheikh Oumar Hann, passé du strapontin de Directeur décrié du Coud au rang de ministre révéré de l’Enseignement supérieur, malgré le rapport à charge de l’Ofnac sur sa gestion du Centre des œuvres universitaires de Dakar. Visage subitement crispé, verbe raidi, le Président bredouille une réponse teintée de colère froide : «Le cas de Cheikh Oumar Hann, quand il était au Coud, je l’ai appris à (travers) la presse. Parce que l’Ofnac transmet son rapport au procureur (de la République), ce qui signifie qu’il est indépendant. (…) Ce n’est pas le rôle de l’Ofnac de parler des subventions et autres. Il gère les questions de corruption. (…) Ce n’est pas parce que quelqu’un est cité dans un rapport qu’il est forcément coupable. Parce que, comme nous le savons tous, il y a un principe contradictoire consistant à recueillir la version de la personne incriminée.» Et ce ne fut pas le cas, selon celui qui s’est posé ce soir-là comme l’avocat-défenseur d’une des figures les plus clivantes de sa majorité. En sous-texte, le message présidentiel semblait bluffant de limpidité : «Touche pas à mon Cheikh Oumar Hann !» Une posture incomprise par beaucoup de suiveurs de la République et qui interroge sur la nature foncière de la connexion affective et politique entre Macky Sall et l’un de ses ministres les plus controversés. Un rapport quelque peu singulier entre Sall et Hann qui (entre)mêle l’histoire, la famille, la politique et la religion.
Il y a de la passion dans sa rage, de l’affection dans son verbe. Il la revendique, cette parole, lui l’oncle, le frère puiné à la «mère de…». Ce n’est pas une simple intervention à enfouir dans une page de journal. C’est une question d’honneur, un exercice à portée symbolique, historique. Un devoir de loyauté envers un neveu que la chronique présente comme le symbole de la mal gouvernance du régime de Macky Sall. Un sulfureux gestionnaire à qui on ne refuse rien et qui ne se refuse rien. Une accusation qu’il a longtemps perçue comme un outrage contre sa famille et dont le livre de Pape Alé Niang, «Scandale au cœur de la République : le dossier du Coud», basé intégralement sur un rapport de l’Office National de lutte contre la Fraude et Corruption (Ofnac), est venu exacerber, accentuant sa douleur. Un peu comme on remue le couteau dans une plaie. Alors, quand on interpelle Mamadou Diagne dit Kopa, ancien garde pénitentiaire à la retraite, sur les relations entre Macky Sall et Cheikh Oumar Hann qu’il défend en toute occasion malgré la clameur publique, le frangin de Khardiata Diagne dite Coumba, mère du ministre de l’Enseignement supérieur, est comme investi d’une mission. Celle, selon ses mots, de rétablir la vérité. Il en est intimement persuadé. Il dit, comme on tisse un fil d’Ariane : «Entre les deux, la relation remonte à quand ils étaient étudiants.»
Cheikh Oumar Hann, professeur de Marième Faye Sall
A l’époque, l’actuel chef de l’Etat et son ministre de l’Enseignement supérieur militent tous les deux, à And-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme. Un parti de la Gauche sénégalaise. Même s’ils ne sont pas des inséparables, Macky Sall et Cheikh Oumar Hann se fréquentent. Ils partagent en commun leur origine foutanké, mais aussi un idéal : celui porté par ce parti, né dans la clandestinité en 1973, dans un contexte général influencé par les manifestations contre la guerre du Viêt Nam, en mai 68 et la Révolution culturelle chinoise. Un parti officiellement reconnu le 14 avril 1992. Les jeunes Sall et Hann ont un rêve commun : la transformation structurelle du Sénégal. Un objectif que AJ/Pads peine à atteindre à cause d’une régression idéologique face à la marche du monde et un surplace électoral qui feront plus tard partir beaucoup de cadres, dont Macky Sall. Pas Cheikh Oumar Hann.
Selon des témoins de l’époque, quand l’actuel président de la République est parti rejoindre le Parti démocratique sénégalais (Pds) de Me Wade, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation est resté dans les rangs. «Par pur opportunisme», accuse-t-on. Une occasion unique de profiter de sa proximité avec Landing Savané… qu’il «trahira» plusieurs années plus tard pour rejoindre le camp de Mamadou Diop Decroix. Quelques années après que sa trajectoire politique a (re)croisé celle de Macky Sall, dont l’épouse, l’actuelle Première Dame, Marième Faye Sall, est l’étudiante en 1re année à l’Ecole Nationale Supérieure Universitaire de Technologie (Ensut) devenue Ecole supérieure polytechnique. Docteur ingénieur en sciences physiques, option Génie des Procédés, l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur a servi dans cet établissement où il a été un assistant-stagiaire avant de devenir plus tard maître-assistant. «C’est dans ces circonstances, explique un proche du couple présidentiel, qu’il a connu Marème Faye Sall qui fut son étudiante.» Et plus tard, l’amie de son épouse, Astou Niane. Mamadou Diagne dit Kopa, oncle de Cheikh Oumar Hann, en témoigne. «Le jour où la mère de Cheikh Oumar Hann est revenue de La Mecque, à cette époque Macky Sall n’avait pas de grandes responsabilités sous le régime de Me Wade, Marième Faye Sall était venue ici à la maison (à Thiès) accompagnée de Astou Niane, épouse de Cheikh Oumar pour présenter ses hommages à ma sœur. Leurs relations datent de longtemps.» Elle est à l’image de celle de leurs époux engagés en politique.
Macky Sall, patron de Cheikh Oumar Hann au ministère de l’Industrie
L’élection du Président Wade en 2000 va réunir les deux amis qui vont activement participer à la gestion des affaires publiques. Ils font partie des premiers servis par le Pouvoir de l’alternance. De simple agent, Macky Sall est bombardé Directeur général de la Société des Pétroles du Sénégal (Petrosen). Nommé ministre de l’Industrie, Landing Savané envoie son ombre, Cheikh Oumar Hann, à l’Agence sénégalaise pour l’innovation technologique (Asit). Et si Macky Sall qui va, un an plus tard, devenir le ministre de tutelle de son camarade d’infortune, prend du galon au sein du gouvernement dont il sera le chef en 2007, avant d’être atrocement combattu par Me Wade qui le fera ensuite tomber du Perchoir de l’Assemblée nationale, Cheikh Oumar Hann, lui, est resté tout ce temps au même poste. Un strapontin qu’il cédera juste après la réélection du Pape du Sopi. En 2007.
Deux ans plus tard, en 2009, une fronde éclate au sein d’Aj/Pads. Cheikh Oumar Hann choisit son camp. Il quitte Landing Savané pour s’allier avec Mamadou Diop Decroix. Homme politique controversé, il sera accusé à tort ou à raison d’avoir fait le vide autour de Landing Savané. Vieux Sow est membre du secrétariat permanent de Aj/Pads. Il révèle : «Ils voyageaient ensemble partout dans le monde. Mais bon nombre de nos camarades ne l’appréciaient pas parce qu’il avait réussi à créer le vide autour de Landing Savané. D’ailleurs, il avait réussi à créer un cercle restreint autour de Landing Savané. Ce qui n’avait pas plu à beaucoup de responsables du parti. En vérité, il a participé à créer le différend entre Landing et Decroix. Devant ses intérêts, Cheikh Oumar Hann ne recule jamais.» Et lors du Congrès de la scission portant Mamadou Diop Decroix secrétaire général de Aj/Pads, Cheikh Oumar Hann fait partie des trois secrétaires généraux adjoints. «Durant cette période, Mamadou Diop Decroix s’était arrangé avec Me Abdoulaye Wade pour faire nommer Cheikh Oumar Hann, ministre-Conseiller à la présidence de la République», informe un haut responsable de Aj/Pads. Mais il ne prendra pas fonction. Il n’a pu rejoindre son poste de ministre-conseiller à la Présidence de la République. «Parce qu’il voulait plus qu’un simple poste de ministre-conseiller», explique-t-on.
Cheikh Oumar Hann lâche Aj-Pads et Wade pour soutenir Macky Sall
Alors que son ami Macky Sall, qui se cherche un destin présidentiel, lance son propre parti, l’Alliance pour la République (Apr), Cheikh Oumar Hann, lui, au plus fort de la crise au sein de Aj/Pads entre Mamadou Diop Decroix et Landing Savané, veut se positionner à Thiès. Mais il sera rudement rejeté par ses camarades. Touché dans son orgueil, il se radicalise et décide de se ranger du côté de Decroix. Vieux Sow raconte : «A l’époque, Cheikh Oumar Hann était le Secrétaire général adjoint (Sga) de And-Jëf, proche de Mamadou Diop Decroix. Il était venu assister à une réunion du Bureau permanent (Bp) de Aj à Thiès. Il a manifesté son souhait de militer à Thiès. Les responsables du parti lui ont fait comprendre qu’il pouvait militer, mais il était impensable qu’il aspire à diriger le parti à Thiès. Quand il a été rejeté à Thiès, il est allé militer à Ndioum.» L’intégration de Cheikh Oumar Hann à Ndioum, cité d’origine de ses parents, sera facilitée, selon des témoins, par l’ancien maire de la localité, Habibou Datt, mari de Oumou Salamata Tall. Les deux hommes étaient des alliés politiques et, de 2002 à 2009, Cheikh Oumar Hann a été le premier adjoint au maire de cette ville du nord. «Aux Locales de 2009, ils se représentent mais sont battus par l’ancien directeur général du Cosec, Amadou Kane Diallo, devenu maire de Ndioum.» Macky Sall, lui, rempile à Fatick sous la bannière de la coalition «Dékkal Ngor», regroupant les partis alliés du leader de l’Alliance pour la République (Apr).
Cheikh Oumar Hann, qui a gardé les meilleures relations avec Macky Sall n’aura aucun scrupule à le rejoindre au second tour de la Présidentielle de 2012. Vieux Sow se rappelle le spectaculaire retournement de veste de Cheikh Oumar Hann : «Lors d’une réunion du secrétariat permanent d’Aj/Pads en 2012, il a voulu convaincre nos camarades de gauche de soutenir Macky Sall au second tour de la Présidentielle. Mamadou Diop Decroix et nos camarades avaient décidé d’être du même bord que Me Abdoulaye Wade. Cheikh Oumar Hann, qui avait senti que les carottes étaient cuites pour le Président sortant, décide de quitter Aj/Pads pour soutenir Macky Sall. Il n’a pas attendu la tempête marron-beige qui va emporter Wade.» Cheikh Oumar Hann aurait voulu faire payer à Me Wade son refus de le nommer ministre plein. «Mamadou Diop Decroix avait 3 secrétaires généraux adjoints. Il y avait Seydou Touré qui était directeur général d’une société nationale, Mouhamadou Daff était président de conseil d’administration (Pca), Cheikh Oumar Hann était le seul Sga qui n’avait pas de poste de responsabilité dans l’appareil d’Etat. Il a très mal pris cela. Il n’a donc pas hésité à rejoindre Macky Sall au 2nd tour», explique Vieux Sow. Il ajoute : «Je ne dis pas qu’il n’a pas de vertus politiques, mais il a au moins beaucoup de qualités humaines. Il donne tout ce qu’il a. Quand il a un million de FCfa en poche, il peut le distribuer tout de suite et se retrouver avec zéro franc l’heure suivante. C’est sa nature. Il donne sans compter.» Jusque dans ses croyances… religieuses qu’il partage également avec Macky Sall.
Le président et son ministre ont le même marabout
Une grande partie de la confiance à toute épreuve que le chef de l’Etat accorderait au ministre de l’Enseignement supérieur est à chercher à Louga, auprès de la famille Omarienne. Cette famille religieuse, plus précisément son Khalife actuel, Thierno Bachirou Tall, est, selon beaucoup de témoignages, le point d’ancrage entre les deux hommes. «Pour ne pas exagérer, explique un proche du marabout, je dirais juste que Cheikh Oumar Hann fait partie des hommes de confiance du Khalife. Il est dans le premier cercle de proches du saint-homme. C’est à lui qu’il avait confié les travaux pour le désenclavement de la ville de Halwar. Et ce sont les mêmes relations que le Président entretient avec le marabout, qui est également un ami et un père pour lui. En signe d’affection à Macky Sall, il lui a récemment offert une maison à Louga.» C’était en janvier dernier, lors de la 56e édition de la ziarra annuelle de la famille omarienne dédiée à Thierno Mountaga Daha Tall.
Entre Macky Sall et Cheikh Oumar Hann, la relation déborde même du lit du sentimentalisme, de l’historicité des rapports familiaux et du spirituel, elle aurait aussi épousé les formes d’une stratégie politique. «Dès les premières fuites du fameux rapport, le Président a encaissé le travail de l’équipe de l’Ofnac comme une attaque à son encontre personnelle, explique un proche du Palais. Outre la personne de Cheikh Oumar Hann, il se sent visé par une enquête qui cherche, selon lui, à éclabousser sa mandature. Déjà que pour le Président, l’Ofnac a outrepassé ses prérogatives dans cette affaire. Macky Sall ne veut pas aussi offrir Hann comme une victime sacrificielle pour tenter de se donner bonne conscience ou de contenter une partie de l’opinion qui lui est défavorable.» Mieux, il y aurait, en arrière-plan, une stratégie politique derrière ce soutien accru du Président de la République à son ami Cheikh Oumar Hann. «C’est en partie pour réduire l’ascension du ministre Abdoulaye Daouda Diallo à Podor, explique un célèbre parlementaire. En appuyant et renforçant Cheikh Oumar Hann, Macky Sall a aussi voulu atténuer la puissance d’Abdoulaye Daouda Diallo à qui on prête une ambition présidentielle à Podor.» De quoi offrir une énième grille de lecture et complexifier davantage l’exégèse du rapport entre un Président et «son» ministre dont la relation reste sourde face à la clameur des vigies de la bonne gouvernance.
MINA LA VOILÉE, LA RÉSISTANTE DE LA SCÈNE HIP-HOP SENEGALAISE
On lui avait dit que le voile et le rap n'étaient pas compatibles : Mina la voilée a prouvé le contraire. Artiste et féministe revendiquée, elle défend, avec un flow percutant, la liberté et les droits des femmes
"Quand je chante, je ne suis pas musulmane, ni catholique, ni animiste. Je suis juste une femme qui fait du rap." À 27 ans, Mina la voilée s'est imposée comme une artiste incontournable du hip-hop "galsen" (verlan de "Sénégal"). Une bataille durement menée pour celle qui cumule deux "stigmates" : femme et voilée.
Le rap et le voile, "ça colle pas ensemble"
Pour Mina, le rap a toujours été synonyme de résistance. Elle tombe dedans en 2012, alors que le Sénégal est en proie à une fronde populaire depuis plusieurs mois. La rue s'oppose à la candidature d'Abdulaye Wade à la présidentielle et les rappeurs sont en première ligne de la contestation. Alors que leur lycée du quartier de Parcelles, à Dakar, est tout le temps en grève, Mina et sa bande s'infusent des sons des rappeurs Keur Gui, Fou Malade ou 5kiem Underground, chefs de file du collectif "Y'en a marre", mouvement d'opposition qui porte les revendications de la jeunesse dans la rue.
"L'école était tout le temps fermée et avec mes copains, on redoutait une année blanche", raconte Mina à France 24 (une année scolaire est considérée comme blanche quand il y a plus de jours de grèves que de jours de cours, entraînant l'annulation des examens). "Le collectif de rap du lycée a sorti une chanson pour dénoncer la situation. Ils m'ont invitée à chanter."
Seule fille du groupe, elle impose son flow percutant. Mais Mina porte le voile : "Le collectif trouvait que le rap et le voile, ça collait pas ensemble. Alors ils m'ont demandé de l'enlever". Ce qu'elle fait. Elle tourne son premier clip à tête découverte et fait une entorse à sa pratique religieuse pendant plus d'un an, concession indispensable pour se faire sa place dans le milieu. "Je n'étais pas très à l'aise mais mon envie de rapper était plus forte", explique Mina.
Artiste "en cachette"
Elle doit aussi surmonter les pressions familiales. Mina a grandi dans une famille qu'elle qualifie de "conservatrice", et son père ne voit pas d'un bon œil ses velléités artistiques. "Chez moi, on doit se lever tôt, travailler et se coucher tôt. Je n'avais pas le droit de sortir le soir", nous raconte la jeune femme. Elle se entame des études de communication, mais sa passion ne la lâche pas.
"Je séchais les cours pour faire du free style et avec la complicité de ma mère, j'arrivais à aller à quelques concerts. Pendant quatre ans, j'ai vécu ma vie artistique en cachette", se souvient-elle. Puis en 2016, elle se décide de s'imposer : elle arrête ses études, enregistre un premier titre et assume le port du voile.
Son premier single "Sale Rap Malékoum", écrit en wolof, est un cri de colère. "J'y dénonce le rap qui favorise le business plutôt que l'engagement, celui qui ne montre que des filles nues, qui ne m'accepte pas. Je dénonce ceux qui veulent me dicter ma conduite, mon style vestimentaire. Je leur dis 'basta'."
Ce titre lui vaut de violentes charges sur les réseaux sociaux et elle rencontre des oppositions de toutes parts. Soit on lui reproche le port du voile, "incompatible avec la scène hip-hop"; soit on lui reproche la scène, "incompatible avec l'islam". "Beaucoup d'hommes m'ont insultée, m'ont dit que je gâchais la religion, que j'étais l'incarnation de Satan, etc.", se souvient Mina.
Le rap, acte de résistance féministe
Mais plutôt que de la décourager, ces attaques la rendent plus combative ; elle intègre Gënji Hip Hop ("gënji" qui veut dire "femme", en wolof), un collectif de plus de 70 femmes militantes issues des cultures urbaines (rappeuses, vidéastes, slameuses, graffeuses, désigneuses, techniciennes, journalistes, etc.). Ensemble, elles défendent leur place dans un milieu encore très largement dominé par les hommes.
"Même si ça va mieux qu'avant, les femmes du milieu restent plus 'renouvelables'. L'injonction socio-culturelle reste forte. Dès qu'une femme se marie, elle doit arrêter de chanter. Dès qu'elle fait des études, elle doit arrêter. C'est difficile de s'imposer sur le devant de la scène", nous explique Mina. "Aujourd'hui, on a envie de montrer qu'on peut être au premier plan et qu'on peut exister durablement dans la musique."
La collectif, qui a l'ambition de créer, à terme, des structures autonomes 100 % féminines, a élargi son combat pour défendre plus largement les droits des femmes au Sénégal. Dans leurs titres, les rappeuses du Gënji Hip Hop dénoncent les mariages précoces, l'excision ou les violences sexuelles. "La musique m'a forgée, m'a rendue plus combative, assure Mina. Je ne me laisserai plus jamais dicter ma conduite. C'est ce message de femme libre que je veux faire passer".
par Abdoulaye Cissé
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LA SORTIE MALHEUREUSE DE DIONNE
Qu’est-ce qui a bien pu se passer dans la tête de l'ancien premier ministre pour nier jusqu’à la nationalité sénégalaise de Pape Ibra Kébé ? Ce n’est pas parce que quelqu’un est exclusivement sénégalais qu’il aurait le monopole de l’amour de la patrie
De quoi la sortie de l’ancien premier ministre est-il le nom ?
Bounn Abdallah Dionne qui dénie jusqu’à la nationalité sénégalaise à l’ancien enquêteur de l’OFNAC qui a établi le rapport d’audit sur la gestion de Cheikh Oumar Hann au COUD.
Au-delà de la fourberie de l’ancien chef de gouvernement il faudrait peut-être qu’on commence dès à présent à demander à ceux qui ont des responsabilités publiques de prouver qu’ils n’ont qu’une et une seule nationalité.
Dans le gouvernement déjà, ils seraient peu nombreux à pouvoir dire qu’ils sont exclusivement sénégalais !
On croyait vraiment révolu le temps où l’occident nous envoyait des barbouzes pour semer le chaos dans nos pays pour placer leur pion.
Sérieusement, on pensait que ces choses là appartenaient à l’histoire, et les mercenaires d’alors étaient au moins un toubab. Mais là, le traitre est parmi nous, semble-t-il.
Donc nous en fait, même avec la toute-puissance caractérisée d’un Etat, un blanc peut venir de là-bas, un français venir de sa France, infiltré un service aussi sensible que l’OFNAC, bidouillé un rapport qui tient en haleine tout le pays, et retourner tranquillement chez ses parents Alsaciens en nous laissant nous dépatouiller dans le joyeux bazar qu’il aura créé avec son rapport d’enquête !
Évidemment on ne croit pas un traitre mot de la sentence de l’ancien premier ministre Boun Abdallah Dionne qui se trompe d’époque et de saison. Peut-être qu’il est sorti un peu trop tôt de son hibernation et qu’il est ébloui et étourdi par la lumière qui jaillit des rapports de contrôle des services et établissements publics.
On ne comprend même plus pourquoi tout le monde veut défendre un homme pourtant signalé et rattrapé par toutes les patrouilles : Du président Macky Sall au collègue ministre de l’ancien directeur du COUD, passé depuis ministre de l’enseignement supérieur en passant par le dernier chef du gouvernement.
Sérieusement, qu’est-ce qui a bien pu se passer dans la tête de Boun Abdallah Dione pour nier jusqu’à la nationalité sénégalaise de l’enquêteur Pape Ibra Kébé.
On s’y prend vraiment mal dans la stratégie de jeter le discrédit sur l’auteur du rapport de l’OFNAC sur le COUD, et si c’est le seul argument que les tenants du pouvoir ont trouvé, c’est que l’opération « sauver le soldat Hann » est devenu périlleuse.
Ce débat sur la nationalité d’un sénégalais pourtant bon teint, fut-il binational comme un certain nombre de ministre du gouvernement actuel, est détestable.
On n’a juste envie de faire jurer l’ensemble des membres du gouvernement qu’ils sont exclusivement sénégalais. Car si on suit la logique de Boun Dionne, ce serait grave de confier les finances du sénégal à quelqu’un qui a une double nationalité, le pétrole et nos ressources à quelqu’un qui est Sénégalais et quelque chose d’autre, les affaires étrangères à un Sénégalo-turc, la défense à un Sénégalo-suisse, l’intérieur à un Sénégalo-américain, l’éducation à un Mantais résident du Val fourré, citoyen Français bien sûr . . . On ne parle même pas du plus canadien des membres du gouvernement.
On est d’accord qu’ils sont tous d’abord sénégalais et ce n’est pas parce que quelqu’un est exclusivement sénégalais qu’il aurait le monopole de l’amour de la patrie.
Entre celui qui détourne l’argent public et celui qui met le doigt sur les cas de prévarications de nos ressources, il n’y a même plus débats sur celui qui rend le plus service à nation.
La sortie de l’ancien chef du gouvernement est une insulte au patriotisme de tous ces compatriotes que le monde accueille et s’enorgueilli de pouvoir leur offrir une nationalité qui n’est que sur le papier. Des compatriotes qui ne manquent jamais de hisser très haut le drapeau du sénégal à chaque fois que l’occasion se présente.
Heureusement que demain, tous ces binationaux du gouvernement ne devraient pas pouvoir s’enfuir dans leur deuxième pays sans rendre gorge de l’argent détourné.
La justice internationale passera pour qui croit pouvoir y échapper en se prévalant de la nationalité de son pays d’adoption.
Permettez d’ailleurs que je fasse mon coming out tout de suite : je suis moi-même tri-national : Sénégalais, Gambien et français et je postule pour une 4éme nationalité exotique que je prendrais avec joie et fierté.
Mais croyiez bien que personne n’aime ce pays plus que moi, et j’aime mes autres pays aussi et je n’en trahirais aucun pour l’autre.
Dans un pays où les hommes sont foncièrement polygames sans être injustes avec l’une ou l’autre des épouses, ça doit être facile à comprendre : Il n’y a que Bounn Dionne qui manifestement ignore que c’est bien possible tout ça.
Pardon pape Ibra Kébé, reviens chez toi quand tu veux, personne ne nous fera croire que tu n’es pas des nôtres.
400 LICENCES REMISES AUX PÊCHEURS DE GUET-NDAR
La commission des négociations pour les licences de pêche a remis, lundi, à des pêcheurs de Guet-Ndar, 400 licences leur permettant d’exercer leur activité dans les eaux mauritaniennes.
Saint-Louis, 10 fév. (APS) - La commission des négociations pour les licences de pêche a remis, lundi, à des pêcheurs de Guet-Ndar, 400 licences leur permettant d’exercer leur activité dans les eaux mauritaniennes.
Ils ont reçu le document après avoir signé un engagement pour un respect d’un certain nombre d’obligations relativement au protocole de pêche entre le Sénégal et la Mauritanie.
Des pêcheurs de Guet-Ndar avaient manifesté durant toute la journée de mardi pour réclamer des licences de pêche afin de pouvoir continuer à pêcher dans les eaux mauritaniennes.
Ils avaient brûlé des voitures, les locaux de la SONATEL et de la SENELEC situés en face de leur quartier.
Les protestataires avaient également saccagé les locaux de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), ainsi que plusieurs édifices publics.
Selon Abdou Aziz Ly, chef du service régional des pêches et de la surveillance de Saint-Louis, la remise de ces licences fait suite à la convention signée en 2001 entre le Sénégal et la Mauritanie en matière de coopération dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture entre les deux Etats.
Selon lui, avant même cette convention, les pêcheurs saint-louisiens avaient toujours pêché dans les eaux mauritaniennes.
Il a expliqué que "la vraie formalisation est venue en 2001 avec la signature de la convention’’.
Depuis lors, ajoute-t-il, chaque année, "l’Etat négocie un protocole avec la partie mauritanienne qui fixe les modalités d’application de cette convention".
Le chef du service régional des pêches rappelle que pour cette année, le protocole de 2018, signé le 2 juillet 2018, est arrivé à terme.
Il a précisé que c’est pour cette raison que le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime s’était rendu en Mauritanie pour négocier la prolongation du protocole de 2018 et non pas pour la signature d’un nouveau protocole.
"Les 400 licences sont toutes là, et les difficultés ont été aplanies après que le gouvernement mauritanien a procédé à l’annulation totale de toutes les amendes. Ce qui fait que depuis samedi, on a travaillé pour la remise de ces licences de pêche aux 200 propriétaires d’embarcations, après identification de chaque pirogue", a indiqué Aziz Ly.
Il a signalé que chaque pirogue dispose d’une plaque d’immatriculation, permettant de l’identifier les ayants droit. L’innovation cette fois-ci est que le pêcheur signe obligatoirement la fiche d’engagement, pour disposer de sa licence de pêche, afin de le pousser aux respects des engagements du protocole d’accord signé.
«JE PREFERE LE BRUIT DES HAUT-PARLEURS DES DAHIRAS A CELUI DES CANONS DE L’EXTREMISME»
Le vivre ensemble a de beaux jours devant lui si l’on se fie aux propos de Paul Coréa, vice-président de Présence Chrétienne qui estime qu’ils sont des Sénégalais d’abord avant d’être des chrétiens ou des musulmans
Le Rassemblement Islamique du Sénégal (RIS) a organisé samedi une conférence sur le thème : ‘’Le vivre ensemble à l’épreuve des mondes extrêmes, la voix de l’Islam source de valeurs et d’équilibre‘’. A cette occasion, le sociologue et vice-président de Présence chrétienne se veut clair à l’encontre de certains pourfendeurs de la cohésion religieuse dans le pays. A l’en croire, il préfère de loin le bruit des hauts parleurs des ‘’dahiras’’ (associations religieuses confrériques) à celui des canons de l’extrémisme religieux.
Les oiseaux de mauvais augure qui tenteraient de semer la zizanie entre les religions au Sénégal peuvent déchanter. Le vivre ensemble a de beaux jours devant lui si l’on se fie aux propos de Paul Coréa. Le vice-président de Présence Chrétienne, organisation qui fait partie du Conseil du laïcat, a estimé qu’ils sont des Sénégalais d’abord avant d’être des chrétiens ou des musulmans. Se rappelant une anecdote où des étrangers étaient venus chez lui pour lui demander d’intervenir pour arrêter une association religieuse qui faisait une ‘’dahira ‘’en bas de son immeuble, le sociologue a indiqué qu’il a été sans équivoque dans sa réponse : ‘’C’est ça le Sénégal et je préfère le bruit des haut-parleurs des dahiras à celui des canons de l’extrémisme’’, avait-il servi à ces étrangers qui visiblement méconnaissaient encore les réalités du Sénégal. A l’en croire, il y a des consensus forts sur la question du vivre ensemble au Sénégal qui est bel et bien un acquis comme la laïcité à la sénégalaise. Mais il faut essayer, insiste-t-il, de le consolider tous les jours en dépassant les simples slogans parce que c’est toujours un projet à construire en permanence, et il ne faut pas qu’on dorme sur ces acquis. Donnant l’exemple de ce qui s’est passé avec les élèves expulsés à l’institut Jeanne d’ARC, il a affirmé que c’est révélateur des incompréhensions qui peuvent exister.
Restant toujours dans le même sillage, il pense que des difficultés ne peuvent pas manquer sur ces questions, mais les associations religieuses, toutes obédiences confondues, doivent converger pour lutter par exemple contre la pauvreté, la mal gouvernance ou encore la crise des valeurs.
Abondant dans le même sens, le secrétaire général du cade unitaire de l’Islam au Sénégal, Dr Cheikh Guèye, a estimé que le Sénégal est un pays qui se distingue par la cohésion entre les religions. ‘’Les classements qui sont faits par les centres de recherche mettent le Sénégal dans une position de leader dans le fait que l’Islam occupe une place très importante chez les Sénégalais en général et dans l’exceptionnalité du vivre ensemble sénégalais‘’, révèle Dr Guèye.
Insistant néanmoins sur le renforcement des acquis, le chercheur à Enda pense qu’il faut éviter que les réseaux sociaux deviennent des instruments de division et d’offense entre Sénégalais. ‘’Le vivre ensemble est aujourd’hui menacé par de nouveaux phénomènes et de nouvelles idées comme l’extrémisme violent qui n’est pas simplement la particularité de l’Islam’’, prévient-il.
Pour sa part, le conférencier et président du RIS Cheikh Matar Kébé trouve que l’Islam est une religion qui reconnaît et respecte l’identité de l’autre, donnant l’exemple du Pacte de Médine. ‘’Et le vivre ensemble est une situation qui favorise l’unité car les gens peuvent diverger sur les questions religieuses et être ensemble en vivant dans l’harmonie’’, soutient le célèbre prêcheur qui ajoute, pour attirer l’attention, que le monde est aujourd’hui au cœur du choc des civilisations.
Les conflits, renseigne Pr Kébé, ne vont plus être entre pays mais entre obédiences confessionnelles intolérantes. Signalons que les membres du RIS ont organisé cette conférence en prélude à leur congrès qu’ils comptent organiser les 27, 28 et 29 mars.
Par Cheikh Tidiane DIEYE
SITE DE BANDIA, ENTRE CONTREVERITES ET MANIPULATIONS, LA VERITE DES FAITS
La société les Ciments du Sahel (CDS), a acquis une carrière de 236 ha en forêt classée de Bandia en 2014, dans le cadre du projet d’extension de son unité industrielle, selon les procédures légales et réglementaires en vigueur dans le pays
Suite à des attaques récurrentes à travers différents médias relatives au projet d’autorisation d’ouverture et d’exploitation d’une carrière de calcaire de 236 ha à Bandia au profit des ciments du Sahel, il nous a paru nécessaire de publier cet article, en vue de rétablir la vérité des faits, pour une bonne compréhension de la procédure en cours.
La société les Ciments du Sahel (CDS), a acquis une carrière de 236 ha en forêt classée de Bandia en 2014, dans le cadre du projet d’extension de son unité industrielle, selon les procédures légales et réglementaires en vigueur dans le pays ; L’autorisation d’ouverture et d’exploitation y afférente est naturellement soumise à une étude d’impact environnemental et social (EIES) selon la loi 2001/01 en date du 15 janvier 2001 portant code de l’environnement et son décret d’application N°2001/282 du 12 avril 2001. L’article L48 de ce même code précise que « tout projet de développement ou activité susceptible de porter atteinte à l’environnement…… doit faire l’objet d’une évaluation environnementale ». Plus loin il est précisé que « l’étude d’impact est la procédure qui permet d’examiner les conséquences tant bénéfiques que néfastes, qu’un projet ou programme de développement envisagé aura sur l’environnement et de s’assurer que leurs conséquences sont dûment prises en compte dans la conception du projet ou programme ».
Etant située en forêt classée, donc, dans le domaine classé de l’Etat, un protocole d’accord a été signé avec la Direction des Eaux et Forêt, Chasse et de la Conservation des Sols pour la mise à disposition, au profit de CDS, d’une partie de la forêt classée de Bandia, sur une superficie de 236 ha conformément aux besoins de notre projet d’extension. Ledit protocole précise les conditions de mise à disposition. Donc aucune forme de spoliation foncière ne peut être constatée au détriment des populations. L’évocation de ces dispositions situe donc le débat, au-delà de l’existence ou non d’impacts liés à un projet, qu’ils soient négatifs ou positifs, d’ailleurs. Tout projet de développement comporte des impacts, à coup sûr ! C’est la raison pour laquelle l’Etat a mis en place un dispositif légal et réglementaire auquel est assujetti tout promoteur, afin de soumettre les projets à une évaluation objective et éviter ainsi des dérives, aussi bien en phase ouverture de chantier que pendant l’exploitation.
Par conséquent, le véritable débat n’est pas d’énoncer des impacts, souvent exagérés du reste, mais plutôt de se poser les questions qui suivent : Est-ce que les procédures d’étude d’impact environnemental ont été respectées Le contenu du document d’étude d’impact a-t-il prévu des mesures de prévention ou d’atténuation, voire de compensation ? Dans le cadre de la carrière en question, existe-t-il un plan de gestion environnementale et sociale et un plan de réhabilitation ?
Le promoteur a-t-il prévu des actions allant dans le sens d’appuyer les efforts de développement économique et social local ? En d’autres termes peut-on déclarer tout de go qu’une ressource minière de surcroit stratégique pour l’économie du pays, ne devrait pas être exploitée quand il est possible d’envisager en amont d’un projet d’exploitation, des mesures environnementales et sociales susceptibles d’en assurer une bonne gestion tenant compte des impacts potentiels?
Toutes ces questions ont fait l’objet de réponses claires et documentées, dans l’élaboration de l’étude d’impact environnemental et social, effectuée par un consultant dûment agréé, par les services compétents de l’Etat. Elles ont, par ailleurs été présentées et expliquées, pendant les audiences publiques tenues à Bandia, en juin dernier et décembre dernier, après validation du document d’étude d’impact, par le comité technique. Il faut noter que les audiences publiques se sont bien déroulées puisqu’elles ont permis aux populations d’exprimer leurs préoccupations et aux représentants du promoteur d’apporter les réponses y relatives.
La synthèse des discussions devant être intégrée dans la finalisation du document. L’audience du 26 décembre a conduit à une pré-validation du rapport d’EIES après discussion. Au demeurant, il faut souligner la rigueur des services techniques en charge de l’environnement et des établissements classés qui ont eu la responsabilité de conduire la procédure de l’EIES, en collaboration avec les services techniques et administratifs compétents, dont les Eaux et Forêts (en charge de la gestion de la forêt classée) et les populations, dans le cadre des travaux des comités techniques national ou régional. Une démarche inclusive a permis d’associer toutes les parties prenantes à l’étude des dossiers d’évaluation environnementale ainsi qu’à leur adoption (consultations publiques, réunions du comité technique, audiences publiques).
Toute la procédure d’EIES a été intégralement respectée par les Ciments du Sahel. A ce que l’on sache, ce n’est point un tord que de se conformer aux lois et règlement de ce pays qui ont justement été établis pour gérer des activités susceptibles de générer des impacts pour l’environnement. Le ministère de l’environnement est accusé à tord alors qu’il ne fait que se conformer aux lois et règlements qui régissent ce type d’activité. Où se trouve alors le problème ? Qui en veut aux Ciments du Sahel ? Y aurait-il des gens mal intentionnés tapis dans l’ombre en vue de déstabiliser les Ciments du Sahel ? Ces questions méritent d’être posées d’autant qu’on est allé même jusqu’à imputer à notre cimenterie des impacts négatifs observés dans la zone, au moment où les Ciments du Sahel n’exploitent pas un seul mètre carré de carrière dans la forêt classée de Bandia.
L’Agence Française de Presse (AFP), dans une vidéo transmise par les réseaux sociaux, avec comme acteur principal M Mame Cheikh MGom professeur d’université et natif de la zone, parle d’une vingtaine de mines à ciel ouvert exploitées par les Ciments du Sahel. Il n’en est rien. Alors, pourquoi s’acharne-t-on sur CDS sans parler de ceux qui exploitent effectivement des carrières dans la forêt classée de Bandia? Cela semble relever d’un manque de rigueur dans l’analyse et ne peut détourner les Ciments du Sahel de leur démarche basée sur un respect des préoccupations environnementales et de celles des populations de la zone.
C’est la raison pour laquelle, CDS s’est engagé dans le cadre de la procédure d’étude d’impact environnemental et social, à mettre un accent particulier sur l’appui au développement local dans des activités diverses, comme l’agriculture, l’élevage, le tourisme ainsi que les activités culturelles et l’artisanat : appui à la mise à disposition d’intrants agricoles aux populations locales financement de projets agricoles aux communautés proches du site promotion de la formation pratique agricole appui économiques visant spécialement les femmes à travers les groupements de femmes pour notamment les activités de transformation et conservation de produits agricoles……
A côté de ces mesures, des activités de réhabilitation ont été envisagées entre autres préoccupations environnementales qui ont bien été développées, dans le document D’EIES. A ce sujet, les Ciments du Sahel, ont déjà une expérience importante en matière de réhabilitation de carrière : remise en état en cours à la carrière de calcaire du site de l’usine ; projet de bassins piscicoles à la carrière d’argile de Thicky Tout cela, pour dire que Les Ciments du Sahel, en aucun moment, n’ont failli à leur devoir, dans le cadre des procédures en vigueur. Que dire de la pratique RSE des Ciments du Sahel ? Bien que l’activité industrielle de l’entreprise soit loin d’impacter négativement la vie des populations de Bandia.
Le village étant situé à près de cinq kilomètres du site de l’usine, la mise en œuvre de sa Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE), à Bandia et à l’échelle de la commune est connue de tous. Depuis 2015, les ciments du Sahel ont octroyé à Bandia Sessène et Bandia Bambara, une centaine de millions investis dans des secteurs aussi importants que l’Education et la santé (fournitures et équipements scolaires, construction de classes, dotation en médicaments). D’autres villages de la commune de Diass bénéficient, sans interruption de ces appuis depuis 2002. Ils se chiffrent à plusieurs dizaines de millions de francs par an, avec une volonté toujours affirmée du PDG d’en faire davantage.
Les populations de Bandia et le conseil municipal de Diass reconnaissent l’appui constant des Ciments du Sahel et l’apprécient à sa juste valeur en tenant compte aussi des offres d’emploi directs et indirects à l’échelle du pays et de la commune mais aussi, que l’avènement des Ciments du Sahel a permis, à notre pays, de mettre un terme à une pénurie chronique de ciment qui a duré pendant plusieurs années, à la grande satisfaction des consommateurs.
Selon le conseil municipal de Diass, « CDS, par ses investissements, est le premier partenaire de la commune ». Que reste t il d’autre ? Sinon que de demander aux parties prenantes de se conformer aux procédures mais surtout de s’entourer de toutes les dispositions idoines, en vue de la mise en œuvre correcte des plans de gestion environnementale et sociale et des plans de réhabilitation. La condition d’un encadrement légal et réglementaire reste toutefois nécessaire telle qu’il en existe dans un pays organisé comme le nôtre qui demeure très préoccupé par les questions environnementales.
Cheikh Tidiane DIEYE
Conseiller en Communication Des Ciments du Sahel
LA COPEOL AU BORD DE LA FAILLITE
Si rien n’est fait, la compagnie nationale de Production des oléagineux (copeol) va déposer le bilan. L’huilerie, qui s’est séparée de 200 agents contractuels pour motif économique, est presque dans l’obligation de licencier des travailleurs permanents
Si rien n’est fait, la compagnie nationale de Production des oléagineux (copeol) va déposer le bilan. L’huilerie, qui s’est séparée de 200 agents contractuels pour motif économique, est presque dans l’obligation de licencier des travailleurs permanents. Selon Ibrahima Diallo de l’intersyndicale des corps gras du Sénégal, les 7 milliards fcfa de dette que l’etat lui doit, ainsi que les arriérés de l’Asprodeb estimés à 4 milliards fcfa ont entraîné l’entreprise dans un profond gouffre.
Qu’est-ce qui peut sauver la Copeol de la faillite? En tout cas, cette huilerie est au bord du précipice, de l’avis du porte-parole de l’intersyndicale des travailleurs des corps gras du Sénégal, Ibrahima Diallo. Asphyxiée par les dettes de l’Etat estimées à 7 milliards Fcfa, les arriérés de paiement de ses contractants de l’Association Sénégalaise pour la Promotion du Développement à la Base du Sénégal (Asprodeb), victime de la concurrence «déloyale» des opérateurs chinois et d’un laisser-aller du gouvernement, la Copeol invoque des raisons économiques pour se séparer de certains travailleurs permanents qui ont travaillé pendant 25 ans dans la boîte. Ce, après que 200 contractuels ont été déjà licenciés. Plus de 1 300 personnes travaillent autour de l’huilerie. Ce sont des chauffeurs, des apprentis, des journaliers, des prestataires de services et des gargotes etc. «Plusieurs familles risquent d’être disloquées parce que la Copeol ne peut pas embaucher des gens à ne rien faire», souligne le porte-parole de l’intersyndicale des corps gras affiliée à la Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal/Force de Changement (Cnts/Fc).
Selon Ibrahima Diallo, cette situation est la conséquence de la mauvaise politique du régime qui, d’après lui, a tardivement réagi en décidant de suspendre les exportations. Malgré les alertes de l’intersyndicale, dénonce-t-il, le gouvernement a laissé des gens écouler des graines sur le marché extérieur avant même l’ouverture officielle de la campagne. «Nous, on achète le kilogramme à 210 Fcfa, plus le frais de transport. Si on calcule le Taux sur la valeur ajoutée (Tva), on se retrouve à plus de 300 Fcfa. Le Chinois qui achète à 300 ou 275 Fcfa ne paie pas de taxes. Il envoie la graine dans son pays pour créer du travail, il génère une plus-value au bénéfice de l’économie de son pays. Nous, nous sommes là à regarder les gens exporter les bonnes graines. Après la circulaire, il ne restait plus de bonnes graines», se plaint Ibrahima Diallo. A ses yeux, le ministre de l’Agriculture, Moussa Baldé, fait un mauvais procès aux opérateurs économiques nationaux et cela ne se justifie. «Il est inadmissible qu’on donne les récoltes à des opérateurs chinois alors que nos camions ne peuvent même pas aller jusqu’au Mali. Au contraire, ce sont les camions venant du Mali qui traversent notre pays. Au Sénégal, il n’y a plus de grands transporteurs qui possèdent un parc automobile, parce qu’ils ne sont pas soutenus. Tout cela concourt à mettre notre économie à terre», fulmine Ibrahima Diallo.
La tête de Moussa Baldé réclamée
Pour Ibrahima Diallo, le ministre de l’Agriculture a montré ses limites et il doit rendre le tablier. «Tous les acteurs, à l’unanimité, demandent le départ du ministre de l’Agriculture. Cela fait 32 ans que je suis dans le secteur, mais je n’ai jamais vu un ministre aussi nul. Il a lamentablement échoué», tonne Ibrahima Diallo. Pour lui, la filière arachidière est victime du fast track. «D’autant qu’à chaque campagne, on a tenu un Conseil interministériel associant tous les acteurs pour s’entendre sur le bon déroulement de la campagne. Ce n’est plus le cas depuis qu’on a supprimé le poste de Premier ministre», déclare le syndicaliste qui estime que le secteur ne peut pas être bien organisé sans concertation avec les producteurs et les techniciens qui connaissent mieux le terrain.
L'intersyndicale réclame les assises de la filière
Les assises de la filière arachidière s’imposent actuellement pour sauver le secteur, d’après l’intersyndicale des corps gras du Sénégal. Selon Ibrahima Diallo et ses camarades, il est impératif de réorganiser le secteur. «Si on n’organise pas les assises de la filière pour revenir au dialogue et à la concertation, la prochaine campagne sera encore hypothéquée», prédit-il
«LA BALLE EST DANS LE CAMP DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE»
Invité de l’émission Jury du dimanche (JDD) sur «iRadio», Doudou Wade a indiqué tout simplement que c’est parce que le président de la République n’a pas encore fait ce qu’il devrait faire
Qu’est-ce qui bloque le rapprochement «Wade-Macky» ? Invité de l’émission Jury du dimanche (JDD) sur «iRadio», Doudou Wade a indiqué tout simplement que c’est parce que le président de la République n’a pas encore fait ce qu’il devrait faire. Autrement dit, Macky Sall n’a pas tenu sa promesse de rendre visite à son père en politique, Abdoulaye Wade.
Les retrouvailles entre les Présidents Sall et Wade ont un goût d’inachevé. Aujourd’hui, un flou total entoure le rapprochement hyper médiatisé des deux hommes suite à la médiation de Serigne Mountakha Mbacké. Invité du «Jury du dimanche (JDD)» sur «iRadio», le responsable libéral et ancien président du groupe parlementaire des libéraux et démocrates a voulu lever l’équivoque, tout en épargnant son leader Abdoulaye Wade d’être à l’origine du blocage. Selon Doudou Wade, après la visite du pape du Sopi au palais de la République, le chef de l’Etat avait promis à son tour de rendre visite au patriarche libéral. Ce qui tarde à se faire. «Nous en sommes là. Depuis lors, on attend la suite. Pourquoi il n’y a pas de suite ? Il faut poser la question au Président Macky Sall. Vous avez constaté que le match retour n’a pas eu lieu. La balle est dans le camp du président de la République Macky Sall. Nous constatons ensemble que le président de la République Macky Sall n’a pas encore fait ce qu’il devait faire. C’est lui qui doit recevoir le match retour. Abdoulaye Wade se trouve dans d’excellentes dispositions de le recevoir pour l’intérêt du Sénégal», a déclaré Monsieur Wade. Il précise dans la foulée que la première dame Marième Faye Sall s’est beaucoup souciée des rapports entre le Président Wade et son mari. «Elle a fait des mains et des pieds pour y arriver. Elle a voulu rendre visite au Président Wade. C’était lors d’une fête de Tabaski. La rencontre n’a pas eu lieu parce que quand elle est arrivée, le Président Wade n’était pas informé. Il était dans ses appartements et faisait sa sieste. Il était loin de refuser de la recevoir», renseigne t-il.
Interpellé sur l’absence du PDS au dialogue national, Doudou Wade estime que le Président Macky Sall devrait au moins informer le Président Wade. «Cela n’a pas été fait. Vous pensez que c’était sérieux que le Président Sall puisse prendre un décret et annoncé comme ça la participation de certaines personnes sans en référer à ces personnes-là. Personne ne pouvait faire que j’aille à ce dialogue dans ces conditions», soutient-il. Lors du face-à-face entre Doudou Wade et le «JDD», il a été également question du retour de Karim Wade au bercail. Mais pour le responsable libéral, la réponse est simple. Explications : «Karim Wade ne peut pas rentrer comme ça au Sénégal parce que le moment n’est pas opportun pour qu’il le fasse. Karim Wade n’est pas sorti de ce pays de son propre gré. Dans l’histoire du Sénégal, on n’a jamais vu quelqu’un à qui on a fait un passeport en prison pour le faire sortir. On prend un Sénégalais, on le met sous scellé, on le sort tardivement de la maison, on coupe les WhatsApp et on le déporte. »
Poursuivant, Doudou Wade soutient savoir que «Wade-fils» veut rentrer. «Karim Wade est attendu par les Sénégalais. Il ne rentre pas parce que ce n’est pas encore opportun. Il a été déporté. Vous avez entendu plusieurs fois dire que s’il arrive, on le met en prison», déclare le responsable du PDS. Sur les difficultés que traverse la formation «bleu jaune» et les accusations portées par Oumar Sarr et Cie sur Karim Wade comme étant celui qui les a écartés, Doudou Wade dit ne pas comprendre l’attitude de ces derniers qui ont tenu à créer un courant dans le parti. Alors que, à l’en croire, ils ont toujours dit un «oui» courbé à Karim Wade. «Ils ont porté sa candidature. Ils ont parcouru le Sénégal pour vendre Karim Wade. Ils ont fait une tournée partout. A la radio, à la télévision devant les juridictions, ils ont déclaré : «Karim Wade pas de ‘’A’’ pas de ‘’B’’», affirme-t-il.
«LA PRESIDENTIELLE 2019 A ETE CONFISQUEE»
Revenant par ailleurs sur la Présidentielle de 2019, l’ancien homme fort de l’Assemblée nationale sous Wade affirme qu’il ne fallait pas aller à ces élections parce que les dispositions qui étaient prises faisaient que ces élections étaient déjà gagnées d’avance par Macky Sall. «Et ceux qui sont allés à cette élection sont venus nous dire que nous avions raison. L’élection de février a été confisquée. La Présidentielle 2019 a été confisquée. Tout cela fait que nous sommes dans une situation politique anormale », laisse-t-il entrevoir.
«LA COUR DES COMPTES DOIT EXAMINER LES FONDS POLITIQUES»
Commentant en outre les rapports de la Cour des comptes, Monsieur Wade s’est désolé du fait que le chef de l’Etat ait été très complaisant avec les personnes épinglées. Mieux, il rappelle que le Président Macky Sall avait promis en 2012 qu’une fois au pouvoir, la Cour des comptes allait examiner les comptes de la Présidence de la République, de l’Assemblée nationale et de toutes les autres institutions de la République et que des sanctions seraient prises. «Vous ne savez pas aujourd’hui, sur le montant total de 17 milliards, quels sont les différents compartiments comptables du budget de l’Assemblée nationale. Les fonds politiques sont une partie infime du budget. A la Présidence de la République, il y a plus de 100 milliards de budget y compris les fonds politiques et toutes les rubriques. La Cour des comptes doit examiner les fonds politiques. Il faut que les Sénégalais sachent qu’à la disposition du président de la République, il y a des milliards », encourage-til.
«LES RELATIONS ‘’IDY-WADE’’ N’ONT PAS ETE TOTALEMENT DISSIPEES»
Pour finir, Doudou Wade a jeté quelques mots sur les relations entre Wade et Idrissa Seck pour dire que leurs relations n’ont pas été totalement dissipées. «Il y a encore des choses à se dire. Les deux doivent prendre l’initiative, principalement Idrissa Seck. Je le lui conseille. Lui-même devait pouvoir prendre cette décision d’aller rencontrer Abdoulaye Wade », affirme-t-il ; non sans préciser qu’Idrissa Seck accepte la différence qui accepte aussi le combat et l’affrontement.