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14 juillet 2025
FEUX DE BROUSSE À TAMBACOUNDA, PLUS DE 16 000 HECTARES RAVAGÉS EN 2024
Face à ce phénomène, le gouverneur a insisté sur l’importance de la mobilisation collective, appelant à une meilleure sensibilisation des populations et à des actions renforcées des autorités locales et des services concernés pour contrer ce fléau.
Tambacounda, 28 nov (APS) – Les cas de feux de brousse signalés dans la région de Tambacounda en 2024 ont ravagé quelque 16 435 hectares de tapis herbacé, a appris l’APS du gouverneur de la région, Guedj Diouf.
‘’Nous avons enregistré au cours de l’année 2024 16.435 hectares de tapis herbacé brûlés par les feux de brousse. Compte tenu de la vaste étendue de la région de Tambacounda, qui a une biomasse assez importante, nous devons nous mobiliser pour faire de la lutte contre les feux de brousse une affaire personnelle’’, a-t-il déclaré.
Le gouverneur de la région Tambacounda s’exprimait au cours d’un Conseil régional de développement (CRD) consacré à la lutte contre les feux de brousse dans cette principale région du Sénégal oriental, en présence de plusieurs services de l’État concernés.
Le chef de l’exécutif régional a expliqué que les feux de brousse sont favorisés par un certain nombre de contraintes comme le manque de dénonciation de leurs auteurs, la faible implication des collectivités territoriales et l’enclavement intérieur de la région de Tambacounda.
Il a surtout déploré l’inaction des populations, soulignant la nécessité de les sensibiliser pour lutter efficacement contre ce phénomène qui ravage chaque année des milliers d’hectares des écosystèmes forestiers.
‘’Il faut renforcer les moyens des comités villageois de lutte contre les feux de brousse. Il faudra également travailler à une synergie d’actions des différents acteurs qui interviennent dans la lutte contre les feux brousse pour éviter d’agir dans le désordre’’, a plaidé Guedj Diouf.
‘’Nous devons travailler dans la sensibilisation des populations pour mieux les impliquer et les responsabiliser dans cette lutte, on ne peut pas réussir sans elles. Elles sont victimes des feux de brousse mais parfois en sont les auteures », a-t-il fait remarquer.
Dans cette lutte contre les feux de brousse, le gouverneur a engagé les forces de défense et de sécurité de la région, notamment le service des Eaux et forêts, la Gendarmerie et la Police nationale à traquer et arrêter les auteurs.
‘’Il faut sanctionner les auteurs de ces feux de brousse conformément aux règles prévues par la loi. Tant qu’on n’aura pas l’habitude de dénoncer et de sanctionner les auteurs de ce phénomène, le problème va persister’’, a-t-il averti.
PROCESSUS ÉLECTORAL, LE GABON VEUT S’INSPIRER DU SÉNÉGAL
En visite de travail au Sénégal, Hermann Immongault, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité du Gabon, s'intéresse au modèle sénégalais d'organisation des élections. L'objectif est de tirer parti de l’expérience sénégalaise.
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité du Gabon, Hermann Immongault, effectue une visite de travail de deux jours au Sénégal sur les enjeux électoraux afin de s’inspirer du modèle sénégalais d’organisation des élections.
« L’objet de cette visite est de nous inspirer de l’école sénégalaise en matière de vie démocratique et de la gestion des élections. Le 16 novembre, au Gabon, nous avions organisé le 3e référendum de notre histoire. Nous sommes venus au Sénégal pour voir comment le Sénégal fonctionne sur la question de la gestion des élections, la liste électorale, les acteurs impliqués, les résultats, la participation des observateurs électoraux», a déclaré Hermann Immongault soulignant la similitude entre les deux pays dans la gestion de certaines situations.
« Nous voulons une délégation sénégalaise à Libreville pour mieux parfaire notre connaissance du modèle sénégalais. On se réjouit de la volonté de nos deux chefs d’État de renforcer l’axe Libreville-Dakar dans tous les aspects politique, sécuritaire, économique et maintenant électoral », a-t-il conclu.
VERS UNE BAISSE DES PRIX DU CARBURANT ET DE L'ÉLECTRICITÉ ?
En réponse aux rumeurs sur une éventuelle hausse des prix du carburant, le ministère de l’Énergie a clarifié la situation. Le gouvernement travaille à la réduction des prix des produits pétroliers et de l’électricité, tout en ciblant mieux les subventions
Le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines informe qu’en réponse aux rumeurs évoquant une éventuelle hausse des prix du carburant, le gouvernement travaille activement, en collaboration avec les services compétents sous la tutelle du ministère, pour parvenir à une baisse des prix des produits pétroliers et de l’électricité, ainsi qu’à un meilleur ciblage des subventions. Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’arrêté conjoint fixant le taux et l’assiette de la redevance de la Commission de Régulation du Secteur de l’Énergie (CRSE).
Le communiqué précise que « les travaux sont bien avancés » et que « les résultats seront partagés dans les meilleurs délais ».
Le ministère a également rappelé la base légale justifiant la signature de l’arrêté en question. Selon le communiqué, cette redevance est instituée par l’article 26 de la loi n° 2021-32 du 9 juillet 2021 portant création, organisation et attributions de la CRSE.
Le décret d’application n° 2022-1593 du 12 septembre 2022 précise que cette redevance a pour objectif de garantir l’autonomie de fonctionnement et l’indépendance de la Commission, à l’instar de pratiques similaires observées dans d’autres secteurs tels que les télécommunications ou l’électricité au niveau régional, notamment avec l’Autorité de Régulation Régionale du Secteur de l’Électricité de la CEDEAO (ARREC).
Le ministère souligne que la redevance a toujours existé et que les opérateurs du secteur de l’électricité s’en acquittent depuis la création, en 1998, de l’ex-Commission de Régulation du Secteur de l’Électricité. L’extension du paiement de cette redevance aux opérateurs des secteurs nouvellement régulés est désormais nécessaire. Cette redevance est conçue pour être équitable et proportionnelle aux activités des acteurs régulés dans les secteurs concernés, à savoir : l’électricité, l’aval des hydrocarbures et l’intermédiaire et l’aval gazier.
En effet, le communiqué rappelle qu’aucun des acteurs détenteurs d’une licence d’importation, de stockage, de transport et/ou de distribution dans l’aval des hydrocarbures et dans les activités intermédiaires et avals gaziers ne s’acquitte de cette redevance, contrairement à ce qui se pratique dans d’autres secteurs. Or, la CRSE veille, entre autres, à garantir leur viabilité financière.
La CRSE précise qu’elle a consulté et informé les acteurs concernés sur les modalités de cette redevance, qui vise à assurer le bon fonctionnement des activités de régulation des secteurs de l’électricité et des hydrocarbures, conformément aux dispositions légales susmentionnées.
LA DATE DE LA PREMIÈRE SESSION ORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE CONNUE
Ce jeudi, le président Faye a signé le décret n°2024-32-90, fixant au lundi 02 décembre 2024 l’ouverture de cette session ordinaire.
Lors du Conseil des ministres tenu mercredi, le chef de l’État avait annoncé son intention de prendre un décret pour fixer la date d’ouverture de la première session de l’Assemblée nationale nouvellement élue, conformément aux dispositions constitutionnelles. Cette annonce a été suivie d’actes dès le lendemain.
En effet, ce jeudi, le président Faye a signé le décret n°2024-32-90, fixant au lundi 02 décembre 2024 l’ouverture de cette session ordinaire, a-t-on appris de source officielle.
Dans un communiqué signé par le ministre-conseiller, porte-parole de la présidence, il est précisé : « À la suite de la proclamation officielle ce mercredi 27 novembre 2024 des résultats définitifs des élections législatives du 17 novembre 2024 par le Conseil constitutionnel, le président de la République a signé le décret numéro 2024-32-90 du 28 novembre 2024 fixant au lundi 02 décembre 2024 la date d’ouverture de la première session ordinaire de l’Assemblée nationale nouvellement élue. »
AMADOU HOTT OFFICIELLEMENT LANCÉ DANS LA COURSE À LA PRÉSIDENCE DE LA BAD
Le Sénégal mobilise un soutien régional et international pour son candidat, l’ancien ministre de l'Economie, dont les compétences et le leadership sont mis en avant pour diriger la Banque africaine de développement.
L’ancien ministre Amadou Hott, candidat à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), va bénéficier du soutien nécessaire à la réussite de sa candidature, a assuré la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall, jeudi, à Dakar, en estimant qu’‘’une Afrique prospère et intégrée est à portée de main’’, avec le banquier et économiste sénégalais.
‘’M. Amadou Hott, candidat du Sénégal à la présidence de la Banque africaine de développement, bénéficiera du soutien nécessaire’’, a déclaré Mme Fall.
Elle présidait une cérémonie de lancement de la candidature de l’ancien ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, en présence de plusieurs membres du gouvernement et d’autres personnalités sénégalaises, d’ambassadeurs au Sénégal de nombreux pays et de dirigeants du secteur privé.
Avec Amadou Hott, ‘’la promesse d’une Afrique prospère et intégrée est à portée de main’’, a assuré Yassine Fall.
Le successeur du Nigérian Akinwumi Adesina sera élu le 29 mai 2025, à Abidjan.
La Sud-Africaine Bajabulile Swazi Tshabalala, vice-présidente principale de la BAD, a démissionné de ses fonctions en octobre dernier en raison de sa candidature à la présidence de cette institution financière.
Une dizaine de jours auparavant, l’ancien ministre sénégalais était le premier à démissionner de ses fonctions d’envoyé spécial du président de la BAD, chargé de l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique.
Selon le magazine économique et financier Financial Afrik, le Béninois Romuald Wadagni, le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, le Mauritanien Ousmane Kane et le Zambien Samuel Maimbo sont également candidats.
Économiste et banquier âgé de 52 ans, Amadou Hott a été conseiller spécial du président Macky Sall et directeur général du Fonds de garantie des investissements prioritaires.
Un ‘’choix mûrement réfléchi et motivé’’
L’électrification, l’alimentation, l’industrialisation et l’amélioration de la qualité de vie des Africains sont les principaux défis que doit continuer à relever la Banque africaine de développement, selon Yassine Fall.
Des ‘’défis multiples’’, auxquels s’ajoutent l’urgence climatique, les crises sanitaires, la consommation numérique, la ‘’problématique des jeunes’’ et l’‘’autonomisation des femmes’’, a-t-elle dit.
‘’C’est dans ce cadre que s’inscrit le choix du président de la République, Son Excellence M. Bassirou Diomaye Faye, de présenter la candidature de M. Amadou Hott à la présidence de la BAD’’, a affirmé Mme Fall.
Elle a parlé d’un ‘’choix mûrement réfléchi et motivé par le parcours exceptionnel et les compétences remarquables’’ de l’ancien ministre.
‘’C’est une candidature très forte’’, a-t-elle soutenu en rappelant le parcours du candidat qui, à ses yeux, ‘’incarne parfaitement le leadership dont la banque a besoin’’.
‘’Les autorités de notre pays le soutiennent parce qu’il a le profil idéal, l’expertise requise, l’expérience attendue [et] l’état d’esprit qu’il faut pour conduire à bon port cette importante organisation’’, a dit l’actuel ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr.
Son prédécesseur ‘’a démontré son leadership et son sens managérial’’, a poursuivi M. Sarr, soulignant que le candidat désigné par le Sénégal ‘’est parfaitement conscient [des] enjeux, d’autant plus qu’il a déjà […] œuvré pour la mobilisation de ressources pour des projets de partenariat public-privé’’.
‘’Il n’y a pas de meilleure candidat que vous’’
‘’Nous ne ménagerons aucun effort pour [que cette candidature] puisse réussir’’, a assuré Abdourahmane Sarr. Il estime que cette candidature est ‘’celle d’une maîtrise des enjeux de développement de l’heure, les enjeux climatiques notamment’’.
L’ambassadeur du Cameroun au Sénégal, Jean Koe Ntonga, a assuré le Sénégal du soutien de son pays à la candidature d’Amadou Hott.
‘’Y a-t-il un meilleur candidat que le ministre Amadou Hott pour l’Afrique ?’’ s’est-il demandé lors de la cérémonie. M. Ntonga ajoute que le gouvernement camerounais ‘’soutient fortement’’ la candidature sénégalaise. ‘’J’ose croire que nos collègues africains soutiendront cette candidature. Je suis persuadé que ce candidat sera élu’’, a-t-il poursuivi.
Evelyne Dioh Simpa, une experte de l’investissement et ancienne collaboratrice d’Amadou Hott, a décrit ce dernier comme ‘’une école de leadership’’. ‘’Son engagement pour l’Afrique est indéniable […] Avec beaucoup de sincérité, j’exprime le souhait qu’il devienne président de la Banque africaine de développement’’, a-t-elle dit lors de la cérémonie.
L’homme d’affaires Baïdy Agne, s’exprimant au nom du secteur privé, estime que M. Hott est ‘’un grand défenseur’’ de cette frange de l’économie.
‘’Si le président Bassirou Diomaye Faye et le Sénégal ont soutenu cette candidature, c’est parce que c’est une bonne candidature’’, a-t-il ajouté.
‘’Il n’y a pas de meilleure candidat que vous à la présidence de la Banque africaine de développement’’, a soutenu le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, disant entretenir une amitié de longue date avec M. Hott.
DIOMAYE FAYE POSE LA QUESTION DES BASES MILITAIRES FRANÇAISES
Le chef d'État rappelle le poids de l'histoire coloniale dans les relations actuelles entre Paris et Dakar. Il invite à un exercice de perspective en demandant aux Français d'imaginer des soldats sénégalais stationnés sur leur territoire
(SenePlus) - Dans un entretien exclusif accordé à France 2, le président Bassirou Diomaye Faye a abordé la question sensible de la présence militaire française dans son pays, laissant entrevoir un possible retrait des 350 soldats français actuellement déployés sur plusieurs bases à Dakar et ses environs.
Le chef d'État, qui avait fait du départ des troupes françaises l'une de ses promesses de campagne, a développé sa position en utilisant une analogie frappante : "Est-ce qu'en tant que Français, vous envisagez de nous voir dans votre pays avec des chars ou avec des véhicules militaires, des militaires sénégalais avec les tenues sénégalaises ?"
Poursuivant son raisonnement, le président a évoqué le contexte historique pour justifier sa position : "Comme ça, parce que sur le plan historique, la France a esclavagisé, a colonisé et est restée." Il a ensuite invité ses interlocuteurs à un exercice de perspective : "Quand vous inversez un peu les rôles, vous ne concevrez très mal qu'une autre armée, la Chine, la Russie, le Sénégal ou n'importe quel autre pays puisse avoir une base militaire en France."
Interrogé directement sur le départ des soldats français, Bassirou Diomaye Faye a cependant fait preuve de prudence diplomatique, refusant de fixer un calendrier précis : "Il n'y a pas encore de délai de rigueur par rapport à ça et si ça doit être fait, ça sera dit aux autorités françaises qui en auront la primeur et suivant les calendriers établis", a-t-il déclaré à France 2.
LA FRANCE AVOUE ENFIN LE MASSACRE DE THIAROYE
Dans une lettre à Diomaye, Macron qualifie pour la première fois de "massacre" la tuerie perpétrée contre les tirailleurs africains en 1944. Le président sénégalais espère désormais "un engagement total" de la France dans la recherche de la vérité
(SenePlus) - Dans un geste historique, le président Emmanuel Macron reconnaît officiellement le "massacre" de Thiaroye dans une lettre adressée à son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye, quatre-vingts ans après les événements tragiques du 1er décembre 1944.
Dans une interview exclusive accordée à France 2 ce 28 novembre 2024, le président sénégalais a révélé cette avancée significative : "J'ai reçu aujourd'hui une lettre du président Macron dans laquelle il reconnaît que ce fut en effet un massacre". Dans cette lettre citée par RFI, le chef de l'État français écrit que « la France se doit de reconnaître que ce jour-là, la confrontation de militaires et de tirailleurs qui exigeaient que soit versé l'entièreté de leur solde légitime, a déclenché un enchaînement de faits ayant abouti à un massacre. »
Cette reconnaissance officielle marque un tournant décisif dans l'histoire franco-sénégalaise, après des décennies de silence et de minimisation des faits.
Selon une enquête approfondie du Monde, le drame s'est déroulé à l'aube du 1er décembre 1944, lorsqu'un impressionnant dispositif militaire - comprenant un millier de soldats, trois automitrailleuses, un char et deux blindés - a encerclé le camp où dormaient les tirailleurs africains. L'opération s'est soldée par une fusillade meurtrière contre ces soldats qui réclamaient simplement le paiement de leurs indemnités après avoir servi sous l'uniforme français pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le bilan humain de cette tragédie reste controversé. Si les autorités militaires de l'époque n'ont reconnu que 35 morts, l'historienne Armelle Mabon estime le nombre de victimes "entre 300 et 400". Un rapport militaire de l'époque, mentionné par Le Monde, fait état de "508 cartouches tirées" sur une "foule compacte", suggérant "un carnage de grande ampleur".
Le président Bassirou Diomaye Faye voit dans cette reconnaissance une opportunité historique : "Ce pas consistant à reconnaître que c'est un massacre doit ouvrir la porte à une collaboration parfaite pour la manifestation de toute la vérité sur ce douloureux événement de Thiaroye", a-t-il déclaré à France 2. Il souligne cependant que "quelque chose a été caché" et espère désormais "un engagement total" de la France dans la recherche de la vérité.
Cette reconnaissance fait écho aux déclarations récentes de l'ancien président François Hollande qui, dans un entretien à RFI plus tôt cette semaine, avait déjà qualifié les événements de "massacre", précisant qu'il s'agissait d'une "répression à la mitrailleuse" et non d'une simple manifestation qui aurait dégénéré.
La reconnaissance officielle du massacre par Emmanuel Macron intervient alors que de nombreuses zones d'ombre persistent encore, notamment en raison d'archives manquantes ou inaccessibles. Elle marque néanmoins une étape cruciale dans le processus de reconnaissance et de réconciliation entre la France et le Sénégal, ouvrant potentiellement la voie à de nouvelles investigations sur ce chapitre tragique de l'histoire coloniale française.
L'ÉTONNANT REBOND D'AIR SÉNÉGAL
Six mois après une sortie de piste qui avait fait 11 blessés, la compagnie obtient le renouvellement de sa certification internationale de sécurité. Un sésame qui lui permet de maintenir ses accords avec des partenaires comme Royal Air Maroc ou Air France
(SenePlus) - Dans un développement significatif pour l'aviation civile ouest-africaine, Air Sénégal vient d'obtenir le renouvellement de sa certification Iosa (Iata Operational Safety Audit) jusqu'au 25 novembre 2026. Ce renouvellement, effectif dès le 26 novembre, intervient dans un contexte particulier marqué par un incident majeur survenu plus tôt cette année.
La certification Iosa, véritable sésame pour les compagnies aériennes internationales, représente un gage de sécurité rigoureux. Selon les informations de Jeune Afrique (JA), ce processus implique la validation de pas moins de 1 057 points de contrôle, couvrant huit domaines essentiels de l'exploitation aérienne, notamment la maintenance et la formation des équipages. "Une première réunion de travail en présentiel est suivie d'un certain nombre d'échanges entre les auditeurs et la compagnie", détaille le média, soulignant la rigueur du processus.
L'obtention initiale de cette certification en août 2023 avait ouvert de nouvelles perspectives pour le transporteur national sénégalais. La compagnie avait ainsi pu négocier des accords stratégiques avec plusieurs partenaires de renom : un accord de partage de code avec Royal Air Maroc et Air Côte d'Ivoire, ainsi qu'un accord interligne avec Air France permettant aux passagers de poursuivre leur voyage vers d'autres destinations françaises depuis Paris. Toutefois, Jeune Afrique précise qu'à ce jour, seul l'accord avec Royal Air Maroc est pleinement opérationnel.
Un incident majeur qui soulève des questions
Le renouvellement de la certification intervient pourtant dans le sillage d'un incident sérieux. Dans la nuit du 8 au 9 mai, un Boeing 737-300 affrété par Air Sénégal auprès de la compagnie privée Transair est sorti de piste lors d'un vol Dakar-Bamako, causant onze blessés. L'appareil en question, âgé de plus de 30 ans et acquis fin 2023 auprès de la compagnie roumaine Tarom, faisait l'objet de critiques récurrentes de la part des passagers, comme l'attestent les témoignages recueillis par JA.
Cette situation soulève des interrogations sur les procédures d'audit. Un expert du secteur, cité par le journal, apporte un éclairage crucial : "Lors de leur passage, les auditeurs Iosa ne rentrent pas dans les avions affrétés, ils vérifient simplement que l'acteur qu'ils contrôlent a bien effectué son propre audit de la compagnie à laquelle il recourt".
L'enquête menée par Jeune Afrique n'a pas réussi à établir si l'appareil Transair impliqué dans l'incident disposait des certifications requises. De plus, la chronologie exacte de l'audit Iosa par rapport à l'incident reste floue, l'IATA ayant déclaré que "toutes les données concernant ce genre d'audit sont confidentielles".
Fait notable relevé par le journal : selon les données de Flightradar24, Air Sénégal a cessé d'utiliser les appareils Transair depuis le 13 mai, suggérant une révision significative de sa politique d'affrètement.
Le précédent des accidents majeurs
Jeune Afrique rappelle que d'autres accidents graves dans l'histoire récente de l'aviation africaine n'ont pas non plus entraîné de remise en cause des certifications. Le crash du Boeing 737 MAX d'Ethiopian Airlines en mars 2019 et celui du McDonnell Douglas DC-9-83 de Swift Air exploité par Air Algérie en juillet 2014 n'ont pas affecté le statut Iosa de leurs opérateurs respectifs. Dans ces cas, les enquêtes ont conclu à une défaillance logicielle pour le premier et à une réaction inadaptée de l'équipage pour le second.
L'incident impliquant le vol Transair affrété par Air Sénégal reste actuellement sous investigation par le Bureau d'enquête et d'analyse sénégalais, dont les conclusions pourraient avoir des implications significatives pour les pratiques d'affrètement dans la région.
SENAF REMPLACE LES DISCOURS AUSTERES PAR DES ŒUVRES
Samedi dernier, l’association Sénégal action féministe (Senaf) a organisé le vernissage de l’exposition «Voix du silence : traces et résonnances de l’avortement clandestin», à la Maison des cultures urbaines (Mcu) de Ouakam
Samedi dernier, l’association Sénégal action féministe (Senaf) a organisé le vernissage de l’exposition «Voix du silence : traces et résonnances de l’avortement clandestin», à la Maison des cultures urbaines (Mcu) de Ouakam. Une exposition qui sensibilise sur les risques de l’avortement clandestin
L’association Sénégal action féministe (Senaf) marque sa présence dans le cadre du programme «Off » de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar. Samedi 23 novembre à la Maison des cultures urbaines de Ouakam, l’association féministe dirigée par Wasso Tounkara a tenue le vernissage de son exposition «Voix du silence : traces et résonnances de l’avortement clandestin». Une exposition motivée par la nécessité de briser le silence qui entoure l’avortement clandestin et de stimuler un dialogue ouvert et constructif à travers le prisme de l’art sur les dangers et les conséquences du non-accès à des services de santé sûrs et de qualité au Sénégal. Et le panel d’ouverture, qui a marqué le début du vernissage, a rassemblé des experts en santé publique, des juristes spécialisés dans les droits de la femme, des chercheurs, des élèves et des militants de premier plan, tous unis pour disséquer une réalité sordide. On y apprend, avec une froideur statistique, qu’au Sénégal, l’avortement est non seulement interdit, mais qu’il alimente aussi des drames humains. En 2012, 51 500 avortements clandestins étaient recensés dans le pays, et aujourd’hui encore, beaucoup trop de femmes finissent en prison pour infanticide ou meurent dans l’ombre, de pratiques risquées. «Il y a une étude qui a montré que beaucoup de femmes qui sont en prison sont incarcérées pour infanticide. Ce qui veut dire que même si c’est interdit, il y a celles qui prennent le risque de le pratiquer et qui mettent en danger leur santé, leur vie. Et nous, vu que nous utilisons l’art et la création artistique pour parler des sujets jugés tabous, nous avons jugé nécessaire de sensibiliser sur cette pratique qui impacte la vie des femmes», déclare Wasso Tounkara. Militante féministe et présidente de Senaf, elle précise que l’association, en s’inspirant du thème de la Biennale, «The Wake, L’Eveil, Le Sillage», entend éveiller les consciences sur cette question souvent reléguée au silence avec des conséquences dramatiques. «Nous sommes une association qui utilise l’art et la créativité. Et qui parle de biennale, parle d’un grand rendez-vous national, régional et international. Alors, nous nous sommes dit pourquoi ne pas profiter de cet espace-là pour amplifier nos voix et permettre à beaucoup plus de personnes d’avoir accès à ces informations qui tournent autour des risques», dit-elle. Et pour ce faire, Senaf a opté de remplacer les discours austères par des œuvres qui résonnent. Trois artistes, une danseuse, une Dj et une slameuse ont sublimé les récits poignants en performances vibrantes. Résultat ? Une restitution artistique qui a pris aux tripes, entre storytelling, installations immersives, Djing et danse. Les élèves, nombreux dans la salle, ne sont pas restés de marbre. Leur regard oscillait entre fascination et réflexion, preuve que l’art peut émouvoir tout en éduquant. «Quand on reste dans la réalité, par la force, on va choquer. Et quand on choque, on peut aussi interpeller les gens à réfléchir sur le pourquoi et d’aller au-delà… Et pour accompagner, on a essayé de représenter le triangle du feu qui est d’ailleurs l’exposition qui va rester», a-t-elle fait savoir.
L’Etat invité a autorisé l’avortement médicalisé
En s’inscrivant dans le cadre du programme «Off» de la Biennale, l’exposition se voulait un miroir tendu vers la société sénégalaise. Dr Ndèye Khady Babou, militante féministe et médecin en santé publique, a donné un coup de pied bien placé dans la fourmilière et invite également l’Etat du Sénégal à respecter le Protocole de Maputo. «On est venue participer à ce panel Voix du silence qui est organisé dans le cadre du programme Off de la biennale et justement pour porter le plaidoyer sur le Protocole de Maputo, pour sa mise en application et sauver des vies de femmes et des jeunes Sénégalaises. Qu’est-ce qu’on attend aujourd’hui pour sa mise en application ?», interroge-t-elle. Coordinatrice du Réseau des féministes du Sénégal, Dr Ndèye Khady Babou rappelle que la législation sénégalaise considère l’avortement provoqué comme une infraction, alors que l’article 14 du Protocole de Maputo, ratifié par Dakar, oblige les Etats-parties à donner accès à l’avortement médicalisé aux femmes et aux filles enceintes suite à un inceste, un viol ou toute autre forme d’agression sexuelle ou lorsque la santé mentale ou physique de la femme ou de la fille enceinte est en danger, ou encore lorsqu’il y a risque sur la vie de la femme, de la fille enceinte ou du fœtus. «Aujourd’hui, les chiffres sont alarmants et les avortements clandestins font des complications horribles au sein de la population, notamment des femmes qui perdent leur vie ou qui survivent avec des complications majeures. Oui pour l’avortement médicalisé. C’est ce que nous dit le Protocole de Maputo», a-t-elle indiqué.
LES PRÉCISIONS DE LA POLICE NATIONALE SUR LES SUPPOSÉES RESTRICTIONS D'ENTRÉE AU SÉNÉGAL
Dans un communiqué, la Police nationale a fermement démenti les rumeurs de restrictions d'entrée, précisant qu'aucune mesure de ce type n'a été mise en place et réaffirmant l'engagement du Sénégal en faveur de l'intégration régionale.
À travers un communiqué de presse, la Police nationale a indiqué que, depuis quelques heures, des informations parues à travers une certaine presse ont fait état des mesures de restriction d’entrée sur le territoire sénégalais appliquées par les services de la Direction de la Police de l’Air et des frontières concernant des ressortissants d’un pays de la sous-région.
Mais, elle a tenu à préciser que ces informations sont "dénuées de tout fondement".
La Division communication et des relations publiques de la Police précise qu'"à ce jour, aucune mesure de restriction ou de fermeture des frontières n’a été prise par les autorités compétentes".
Mieux, ajoute la source, "dans le cadre de l’exécution de ses missions de contrôle de l’immigration, la Police nationale veille à l’application rigoureuse des dispositions en la matière", rappelant que, conformément au protocole de la Cedeao et son acte additionnel, la carte d’identité biométrique Cedeao fait partie des documents requis dans le cadre de la mobilité au sein de l’espace communautaire.
Toutefois, "soucieux de l’atteinte de l’objectif d’intégration régionale et fidèle à ses traditions d’hospitalité, le Sénégal continue de faire valoir la flexibilité en termes de conditions et de modalités d’entrée sur son territoire des ressortissants des États de la sous-région en général et des pays limitrophes en particulier", conclut le communiqué.