KEEMTAAN GI – HYPOCRISIE
Il parait que des esprits chagrins, qui ne digèrent toujours pas leur cuisante défaite de mars dernier, s’offusquent contre « l’enjaillement » du weekend dernier dans l’enceinte de Dakar Arena. Selon leur grille de lecture, Oscar Sierra ferait mieux de se préoccuper du sort de la population de Bakel. Bien entendu, pendant que des jeunes tombaient sous les balles des forces de défense et que d’autres étaient embastillés dans les prisons du pays, ces censeurs constipés s’enjaillaient. Ça, c’est notre très charmante et décapante hypocrisie. Vous en doutez ? Prenez n’importe quel roman de la grande dame des lettres sénégalaises, Mme Aminata Sow Fall, vous y découvrirez un pan de la société sénégalaise. Dans presque toutes ses œuvres, celle que l’on présente comme la grande royale des lettres porte un regard critique sur une société sénégalaise en pleine mutation dont elle dénonce l’hypocrisie. Et sans porter des œillères, on peut prétendre que nous sommes une société foncièrement sournoise et malhonnête. La discrétion, ce n’est pas dans l’ADN du Sénégalais. Il faut que tout le monde soit au courant de leurs bonnes actions nullement désintéressées. La misère à l’œil nu est toujours offerte à voir jusqu’à saturation. Poussant l’ostentatoire à l’extrême, certains de ces généreux messieurs et dames mettent en contribution les médias. Des néo-opposants ont ainsi quitté la capitale pour aller secourir les victimes des crues dévastatrices. Dans leurs bagages, une équipe de journalistes et d’influenceurs qui a pu couvrir leur accrochage avec les forces de défense. Leur objectif était d’exposer la misère de ces sinistrés. Dans ce charmant pays des paradoxes, ils sont tous dans ce voyeurisme de mauvais goût. Politiciens en manque de visibilité, directeurs d’établissement public etc. Ils offrent d’une main et reprennent de l’autre. Parmi ces généreux bienfaiteurs, on trouve en première ligne de charitables organisations non gouvernementales (ONG). Elles sont les plus visibles quand il s’agit d’exposer la misère des gens. Des pratiques que l’on ne voit, hélas, qu’en Afrique. Quand l’Occident cache ses miséreux, on les expose en terre africaine. Tout cela aurait été bien apprécié si ces âmes charitables ne faisaient pas montre d’une grotesque mise en scène qui frise la supercherie. D’ailleurs, tout est hypocrisie dans ce pays. C’est devenu une de nos « Sénégalaiseries ». Les victimes des crues dévastatrices ont certes besoin de l’assistance de la population, mais n’exigent pas à ce que leurs misères soient exposées. De la pudeur ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
ARMEE UN NOUVEAU PATROUILLEUR «LE CAYOR » POUR LA MARINE
La montée en puissance de la Marine lancée sous l’ancien régime continue. Après les navires « Walo » et « Niani », le Cayor complète la série de patrouilleurs lance-missiles OPV 58S (Offshore Patrol Vessel) acquis par la Marine nationale. Doté d’équipements et de technologies modernes, ce patrouilleur Cayor, affiche une longueur de 62,82 mètres et une largeur de 9,5 mètres, pour un déplacement de 735 tonnes en pleine charge. Il dispose d’une autonomie de 25 jours en mer pour 40 personnes, avec une distance franchissable de 10 milles nautiques, soit 22 000 kilomètres. Le Cayor a été baptisé hier par le Président de la République. Une étape clé dans le renforcement des capacités de notre marine nationale. Ce navire de dernière génération est doté des technologies les plus récentes pour relever les défis sécuritaires actuels. Le chef de l’État a félicité chaleureusement la marine nationale et l’ensemble des forces armées sénégalaises pour leur engagement exemplaire et leur professionnalisme. Grâce à leur dévouement, le Sénégal peut faire face à des menaces telles que la pêche illicite, l’immigration irrégulière, et garantir la sécurité de nos ressources halieutiques, ainsi que de nos installations pétrolières et gazières offshore. Ce nouveau patrouilleur incarne la volonté de notre pays de protéger ses intérêts vitaux et d’affirmer sa souveraineté sur ses eaux. La marine nationale, avec son courage et sa détermination, reste la sentinelle de notre souveraineté maritime
CRIMES CONTRE L’HUMANITE MACKY SALL, L’EXIL OU LA PRISON ?
Durant ses 12 ans de règne à la « Mobutisme », le président Macky Sall n’aurait jamais pensé que son pouvoir n’est pas éternel ! En tout cas, il risque de subir les mêmes épreuves qu’il avait infligées à Karim Wade : l’exil ou la prison ? Après avoir été contraint de quitter le pays pour Qatar (Doha), Karim Wade dirigeait son parti (Pds) via WhatsApp. A un moment donné révèle « Le Témoin » quotidien, le fils de l’ex Chef de l’Etat Abdoulaye Wade voulait regagner le Sénégal, quitte à passer par la Mauritanie pour aller se réfugier directement à Touba. Informé de subterfuge de nature à troubler l’ordre, le président Macky Sall avait fait brandir l’arme de la contrainte par corps relative à l’amende de 138 milliards cfa à laquelle Karim Wade a été condamné en 2016. Aujourd’hui, l’ancien président Macky Sall est confronté à cette même situation depuis son exil de Marrakech (Maroc). Et son cas est pire que celui de Karim Wade puisqu’il est accusé de crimes contre l’humanité (80 morts). Des soupçons de détournement de fonds et d’enrichissement illicite planent aussi sur sa personne immensément riche. D’ailleurs rappelle « Le Témoin », une plainte a déjà été déposée en France contre Macky Sall et une demande d’enquête a été soumise à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye. Une chose est sure, le président Macky Sall battra campagne via WhatsApp lors de ces prochaines élections législatives 2024.
DISPARITION DE GÜLEN AUX USA MADIAMBAL DIAGNE AUX OBSEQUES…
Bloqué à l’aéroport de Diass pour une histoire de passeport diplomatique inexistant, le turbulent journaliste Madiambal Diagne a finalement quitté Dakar pour le Canada. A partir d’Ottawa, l’ancien président du Conseil d’administration de la défunte école sénégalo-turque « Yavuz Selim » s’est rendu aux Etats Unis d’Amérique (Usa) pour assister aux obsèques de l’Imam Fethullah Gülen Hocaefendi. Ce grand chef religieux turc est décédé le lundi 21 octobre, à l’âge de 83 ans, aux Etats-Unis, où il s’était exilé suite aux persécutions du président Tayyip Erdogan. Dans son discours funèbre, Madiambal Diagne dit ce que la disparition de l’Imam Hocaefendi une grande perte pour l’humanité, pour la Umma islamique « Hocaefendi était un prédicateur turc réfugié aux États-Unis et pourchassé par le régime de Tayyip Erdoğan. C’est quelqu’un qui a été connu pour son humanisme, il a été connu pour sa vocation d’enseignant, sa vocation d’éducateur. Il a développé à travers le monde le réseau Hizmet, qui est un réseau international de solidarité et d’entraide » a-t-il reconnu à l’endroit du défunt. Pour Madiambal Diagne, ce réseau Hizmet a également eu des ramifications dans le domaine de l’éducation, ce qui a permis au Sénégal d’implanter les écoles Yavuz Selim, qui ont connu un grand succès, que tout le monde a pu observer dans ce pays « C’était un fleuron de l’éducation nationale au Sénégal, un fleuron qui avait permis aux jeunes Sénégalais d’avoir une éducation de qualité. Cette école avait une réputation, non seulement au niveau national, mais également au niveau international » a déclaré le directeur général du groupe Avenir Communication à l’occasion des obsèques de son défunt ami Fethullah Gülen Hocaefendi « J’avais des relations personnelles très approfondies avec Hocaefendi. J’avais l’habitude de le rencontrer dans sa retraite en Pennsylvanie, aux États-Unis, et il me faisait l’amitié de me convier à des échanges. J’avais noté son caractère, ou bien son éclectisme, et surtout son intérêt pour le Sénégal, et notamment pour les enseignements de Serigne Touba, des enseignements auxquels il se sentait très proche » a rappelé Madiambal Diagne depuis les Usa.
LIVRE SUR L’IRREDENTISME EN CASAMANCE, L’APR INTERPELLE SONKO ET DIOMAYE
L’ouvrage annoncé en dédicace le 26 octobre prochain intitulé sur « l’idée de la Casamance autonome, Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal » installe déjà la polémique. Les Apéristes à travers leur Secrétariat exécutif national (SEN) interpellent directement le président Diomaye Faye et le Premier ministre sur leur mutisme d’un ouvrage qui risque de réveiller un traumatisme que les Sénégalais croyaient avoir dépassé. « Ce livre, que certains qualifient de pamphlet irrédentiste, défend des thèses dangereusement révisionnistes qui n’ont d’autre objectif que d’exacerber les tensions déjà existantes dans la région de la Casamance. Le mutisme des nouvelles autorités sur la question est particulièrement troublant. En effet, pourquoi, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, garant de l’unité nationale garde-t-il un silence, qui de plus en plus, résonne comme un soutien tacite à ces thèses mettant en péril l’unité nationale ? Pourquoi le Premier ministre Ousmane Sonko, qui se dit défenseur de la justice et de l’unité nationale n’a-til pas publiquement condamné ce livre ? » indiquent les partisans du président Macky Sall. L’Alliance Pour la République dénonce avec force, ce silence assourdissant des nouvelles autorités qui semblent cautionner ces idées sous couvert d’une complicité passive et estime, que dans ce cas précis, ne rien dire revient à encourager indirectement des idées qui s’inscrivent en faux contre l’intégrité de la République et qui mettent en péril la cohésion nationale.
PAS DE DIMINUTION DES BOURSES
La rumeur sur une diminution des bourses des étudiants n’est pas fondée. Le ministre de l’Enseignement supérieur Dr Abdourahmane Diouf est monté au créneau pour démentir une telle information qu’il juge dénuées de tout fondement. Les mêmes rumeurs ont fait aussi état de la possibilité de non-paiement des « rappels » des étudiants. Selon le ministre à travers un communiqué, il n’a jamais été question pour le Gouvernement d’envisager une telle mesure. Tous les boursiers percevront leur allocation à la hauteur des montants fixés par les textes en vigueur. D’ailleurs le ministre révèle que les paiements des « rappels » dans leur seconde phase ont démarré depuis le lundi 21 octobre 2024 dans l’après-midi. Tous les étudiants concernés recevront leur paiement dans les jours à venir, conformément au principe retenu de la progressivité. Pour les étudiants inscrits tardivement dans les différentes universités, un paiement sera programmé prochainement. La commission des bourses étrangères se réunira dans le courant du mois de novembre 2024 pour traiter tous les dossiers en instance ainsi que les nouvelles demandes.
SUICIDE D’UN «AGENT» LE MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES REAGIT ET FAIT DES REVELATIONS
Dans un communiqué publié ce mardi 22 octobre, le Ministère de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères (MIAAE) a annoncé, ce matin, avec une « vive émotion et une grande tristesse » le décès tragique de Ibrahima Ndiaye. L’incident, survenu à la suite d'une chute depuis le 17ème étage de l'immeuble FAHD à Dakar, a profondément bouleversé l’institution et ses anciens collègues. Selon le communiqué du ministère, Ibrahima Ndiaye, qui avait un temps servi comme agent contractuel au sein du ministère, n’y était plus lié administrativement depuis cinq ans, en raison du non-renouvellement de son contrat. Toutefois, il entretenait des « liens amicaux » avec certains de ses anciens collègues et continuait de fréquenter régulièrement l’immeuble FAHD, où se trouve la Direction générale de l’assistance aux Sénégalais de l’Extérieur. Les autorités compétentes ont ouvert une enquête afin de faire toute la lumière sur les circonstances exactes de cette tragédie. Le ministère a exprimé sa confiance quant aux conclusions de cette enquête. En ces moments difficiles, le MIAAE a tenu à présenter ses « sincères condoléances à la famille de Monsieur Ndiaye, ainsi qu'à l'ensemble des collaborateurs qui l'ont connu ». Le ministère adresse également ses pensées à tous ceux affectés par ce drame et prie pour « le repos de son âme »
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE MERCREDI 23 OCTOBRE 2024
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Le Témoin Quotidien, EnQuête, Libération, Le Soleil, Yoor-Yoor Bi, L'As, L'Observateur, Le Quotidien, Vox Populi
Des cours aux lycéens de Rosso aux rencontres avec les grands de ce monde, leur parcours défie l'ordinaire. Une histoire d'amour et d'engagement racontée par celle qui fut de tous les combats aux côtés de Makhtar : son épouse Raymonde Fadhila Mbow
Le texte suivant est de Madame Raymonde Fadhila Mbow, épouse d'Amadou Makhtar Mbow, extrait du livre "Amadou Mahtar Mbow, Une Légende à Raconter – Entretiens avec un Éclaireur du Siècle", publié aux Éditions Karan en 2021 par Mahamadou Lamine Sagna.
Puisque la parole, lorsqu’elle est bonne en remontant vers la bouche, se charge d’humeur allègre et engendre d’autres paroles qui créent la vie ou la fortifient, je ne me priverai pas en ces entretiens, de raconter. Mahtar avec les mots miens…
C’est à Paris, en novembre 1950 que nous nous sommes rencontrés dans un amphithéâtre de la Sorbonne pendant un cours d’histoire du Professeur Marou. Cet endroit vétuste et austère manquait totalement de charme. Mahtar était au premier rang, juste en face du professeur et moi plus haut vers le septième rang… Tout le monde le sait, pendant certains cours, en l’occurrence ceux qui nous passionnent, les regards, survolent la salle, volent les visages, les mots des uns et des autres. Mon attention était attirée par un étudiant noir, qui me paraissait plus attentif et plus réactif que les autres. Etait-ce parce que nous étions les deux seuls noirs de l’auditoire, était-ce parce qu’il m’avait l’air d’en savoir un bout, toujours est-il qu’à la sortie du cours nous avons échangé quelques mots. Sans doute anodins, au début, généralement le « d’où viens-tu ? » « Où habites-tu ?” Ainsi commença une belle et longue histoire dont vous suivez encore le déroulement.
Mahtar dégageait une sorte d’aura que j’ai attribuée au début à sa soif d’apprendre et à sa passion pour l’histoire, dont il avait décidé de faire sa profession. Mais plus tard j’ai compris que cette aura lui provenait de son enfance choyée, heureuse et studieuse, entre un père aimant et fier et une tante, - ainsi désigne-t-on les épouses d’un père polygame - qui, n’ayant pas eu d’enfant, lui a consacré toute son affection, et plus encore après la perte prématurée de sa mère. Fara, son père lui a donné le goût du travail bien fait, de l’exigence envers soi-même, du courage devant l’adversité, la connaissance des vertus des plantes et les soins des animaux domestiques.
Son père, sa mère et sa tante lui ont inculqué les valeurs familiales qui feront de l’enfant un honnête homme respectueux de tous les membres de sa communauté. Tous trois lui ont montré l’exemple de bons croyants. En retour, Ndiaga (surnom de Mahtar) a toujours voué un culte à sa tante et parle d’elle avec tendresse et gratitude.
Mahtar cultivait tout aussi le goût de l’élégance pendant nos années de fac. Il était superbe dans une veste en velours beige, très bien coupée avec un foulard assorti. A la fois serein et enjoué avec des convictions politiques et sociales très documentées parce qu’il lisait beaucoup. Il était très à l’aise dans les milieux intellectuels comme dans les milieux populaires et savait se faire des amis, mais hélas aussi des ennemis que ses indéniables qualités et ses idées dérangeaient. Je me suis vite rendue compte qu’il était responsable et mature, et il me semblait si différent des autres garçons, du genre fils à papa, que je fréquentais...
….. Ne me rappelez pas mes doutes lorsque je devais aller vivre avec lui en Afrique. Eh oui, j’ai eu des doutes, des interrogations et même des craintes, mais dans ma famille nous avons tous été bercés par des chansons et des contes qui nous rappelaient nos origines africaines. On se glorifiait de l’histoire de l’oncle Benito, capitaine de vaisseau, qui avait fait un voyage en Ethiopie, seul pays indépendant d’Afrique à l’époque et qui ambitionnait de développer les relations avec Haïti, seule république noire indépendante dans le monde. Il avait aussi écrit un livre sur les colonies d’exploitation en Afrique dans lequel il décrivait l’histoire d’un village au Sénégal. On parlait aussi de son air triste parce qu’il avait laissé un secret d’alcôve à Addis Abeba.
…Parlant d’Afrique, nous avons vécu en Mauritanie, au Maroc et au Sénégal. Nous sommes d’abord allés en Mauritanie. Après notre mariage en 1951, à la fin de nos études à la Sorbonne, nous avons donc été affectés au Collège de Rosso puisque l’autorité coloniale avait décrété que Mahtar, mon futur mari, indépendantiste convaincu, n’étant « corruptible ni par l’argent, ni par les femmes », était indésirable au Sénégal.
Ce séjour d’environ 3 ans a été marqué par de belles rencontres avec nos collègues, nous étions les deux seuls professeurs noirs avec nos élèves adolescents, turbulents parfois, mais qui nous faisaient confiance et nous admiraient.
…Le Sénégal était le pays d’ancrage donc celui où nous revenions le plus souvent. L’un des moments que je tiens jalousement conservé dans ma mémoire c’est l’accueil du père de Mahtar à Louga lors de ma première visite. Dès que je suis descendue de la voiture il m’a ouvert les bras en disant ‘“ma fille, ma fille” avec une tendresse inexprimable. Je n’oublierai jamais le regard plein de bonté de mon beau-père, impressionnant par sa taille et dans son boubou immaculé. Il montrait qu’il avait accepté le choix de Mahtar et voulait attirer les bénédictions divines sur notre mariage.
Au Maroc nous avons bénéficié de l’amitié de Sa Majesté le Roi Hassan II et de la famille royale. Le peuple marocain a toujours estimé Mahtar et soutenu son combat. J’ai eu l’honneur et l’immense responsabilité d’accueillir la fille du roi qui a suivi un stage à l’Unesco après son bac. …Nous y avons côtoyé des sommités internationales, telles que Neil Armstrong, l’homme de la lune, Kissinger, Monseigneur Gantin, les présidents Senghor et Ahidjo, Maurice Druon, etc. Les sessions étaient des moments intellectuels enchanteurs mais aussi un régal gastronomique.
Ah oui, l’on pourrait se demander comment pouvions-nous conserver une vie familiale tout en répondant à toutes ces obligations. En effet, dès l’annonce de la nomination de Mahtar au poste de Sous-Directeur Général pour l’Education à l’UNESCO en 1970, je me suis mise à réfléchir à ce que serait désormais notre vie familiale à Paris. Nous avons élaboré un agenda où une place de choix était réservée aux enfants. Ils étaient de jeunes lycéens, avec des problèmes d’acceptation de ce nouvel environnement. Nous tenions à ce qu’ils prennent en compte la chance qu’ils avaient de vivre dans un milieu culturel aussi varié, stimulant et privilégié, mais qu’ils sachent aussi que cela impliquait aussi pour eux des efforts d’adaptation. Nous étions toujours présents tous les deux, ou l’un ou l’autre aux repas du soir. C’était l’occasion de les écouter parler du lycée, des rapports qu’ils avaient avec leurs professeurs et des amis qu’ils se faisaient. Leur travail et leurs résultats scolaires étaient scrupuleusement suivis. Nous nous efforcions de répondre à leurs interrogations ; nous parlions très librement des problèmes du monde et de l’actualité de l’UNESCO et dans le souci du ressourcement nous évoquions fréquemment nos pays d’origine, le Sénégal et Haïti. Nous avons partagé les vacances à l’étranger, dans plusieurs pays du monde, et en France où nous vivions, avons visité ensemble des musées, théâtres, sites historiques, géographiques et assisté à des soirées culturelles de qualité à l’UNESCO. Ils ont grandi, sont entrés à l’université ; j’ai pu accompagner mon mari plus souvent en voyage.
….Lorsque l’on a la chance de parcourir le monde, il faut s’en gaver. Etant géographe, ce sont plutôt les reliefs naturels et les sites hydrographiques qui m’ont marquée. Difficile de choisir entre les Chutes Victoria, impressionnantes, le plus long fleuve du monde, le Nil, ou les montagnes enneigées du Kilimandjaro et du Kenya.
Le Nil, le grand fleuve nourricier, berceau de la civilisation fondamentale pharaonique, traverse l’Afrique, du sud au nord, des Grands Lacs jusqu’à la Méditerranée. Son régime de crues et son limon conditionnent l’agriculture de nombreux pays. Ses eaux reflètent la plupart des paysages africains, la savane, la forêt équatoriale, le Sahel et le désert ; ses rives abritent d’innombrables villes, bourgades et villages débordantes d’activités, et il devrait être un élément fédérateur pour les communications. Comme j’ai aimé me promener au crépuscule, après la chaleur accablante de la journée sur ses rives sablonneuses et admirer les flamboyants couchers de soleil.
Que de traversées dans les felouques bercées par les voiles agitées par le vent. Que de grandioses travaux accomplis par l’UNESCO pour sauver les monuments en péril. Citons Abou Simbel et la petite île de Philae renflouée au temps où Mahtar était Directeur Général de l’UNESCO. Nous avons assisté à la pittoresque cérémonie d’inauguration de ce site avec Mme Nasser. L’UNESCO peut être fière d’avoir apporté sa pierre dans la longue et belle histoire de la vie de ce fleuve….
Les chutes Victoria, nous les avons admirées au Zimbabwe en compagnie d’un Ministre-poète qui déclamait des vers qu’il avait composés pour ce site. Hélas l’audition se perdait dans le tumulte environnant. Le fracas des eaux bondissantes, la vapeur projetée qui entretient une atmosphère brumeuse et opalescente, l’apparition d’arcs en ciel fantasmagoriques qui déploient leurs voiles irisées rendent ce lieu inoubliable. Le tracé des chutes plutôt linéaire et horizontal coupe le fleuve Zambèze dans toute sa largeur. Le soir au diner, j’ai eu un petit succès lorsqu’un invité présent comparait les différences entre les colonisations anglaises et françaises . Je lui ai répondu: “En somme, vous avez la Corrèze, nous avons le Zambèze”.
par Joseph Gaye Ramaka
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FÀTTE XAJU FI !
22 septembre 1848 - 24 mars 2024, au bout d’une longue nuit sur les traces escarpées des luttes de notre peuple pour l’émancipation, l’indépendance, la justice et la démocratie, je recueille, sous l’arbre à palabre, les dernières paroles du sage-conteur…
SenePlus publie ci-dessous, le synopsis du film-documentaire « Fàtte xaju fi ! » de Joseph Gaye Ramaka, qui sera projeté ce samedi 26 octobre 2024 à 15H30 à l'hôtel le Radisson Blu sur la Corniche de Dakar. Cette première projection sera suivi d'un débat entre acteurs de la société civile et dirigeants et acteurs politiques.
22 septembre 1848 - 24 mars 2024, au bout d’une longue nuit sur les traces escarpées des luttes de notre peuple pour l’émancipation, l’indépendance, la justice et la démocratie, je recueille, sous l’arbre à palabre, les dernières paroles du sage-conteur…
Notre dernier combat est un combat de longue haleine ...
Nous devons tous être debout.
Nous devons agir pour avoir "une citoyenneté active et consciente" dans notre pays.
Tout ce que nous défendons ...
doit être défendu par chaque citoyen, où qu'il puisse se trouver.
Tu dois savoir que c'est ton droit !
Tu dois le prendre radicalement !
Tu sais que c'est ta responsabilité et ton devoir ...
Tu dois l'assumer totalement !
Si chaque citoyen
a cette "conscience"
et agit tous les jours ...
nous n'aurons plus un pouvoir qui osera faire ce qu'il ne doit pas faire.
Parce que les citoyens ne l'accepteront pas.
Personne ne l'acceptera !
Non ! Comme le dit mon frère-grand …
Fàtte xaju fi !
LE DÉBAT
Pour la première fois, un chef de gouvernement invite son challenger à un débat public avant des élections majeures. Dans un renversement des rôles inédit, c'est le pouvoir qui sollicite la confrontation, alors que traditionnellement, il la fuyait
De Senghor à Diomaye, en passant par Diouf, Wade et Macky, jamais les deux têtes de liste les plus importantes présentes sur le territoire ne se sont livrées à un débat, à quelques encablures d’élections majeures comme les législatives. D’habitude, comme le rappelle le journaliste Issa Sall, c’est le représentant du parti au pouvoir qui refusait la confrontation.
En prélude aux élections législatives prévues le 17 novembre 2024, la tête de liste du parti présidentiel Pastef invite son principal challenger, présent sur le terrain, à un débat public. Réagissant à la conférence de presse de la tête de liste de la coalition Jamm ak Njerign Amadou Ba, par ailleurs deuxième à la dernière Présidentielle, le chef de file du parti au pouvoir déclare : ‘’Monsieur Amadou Ba a décidé de sortir de l’ombre et de ne plus se cacher derrière ses mercenaires de la plume et autres ‘chroniqueurs’. Tant mieux, car le jeu du mythe et du combat politique par procuration ne saurait prospérer plus longtemps’’, réagit-il d’emblée avant de lancer le défi : ‘’Je lui offre une belle opportunité (sic) de s’expliquer devant le peuple : un débat public contradictoire entre lui et moi sur la situation économique et financière dans laquelle ils ont plongé le pays, et sur sa responsabilité personnelle.’’
Le fait est inédit pour marquer bien des esprits. En effet, dans l’histoire, on a souvent vu, comme le rappelle le journaliste Issa Sall, ancien membre de la Commission électorale nationale autonome (Cena), des challengers défier des représentants du pouvoir, mais l’inverse ne s’est presque jamais produit. ‘’D’habitude, ce sont les challengers qui demandent un débat. Lui, en tant que détenteur du pouvoir, se met dans la peau du challenger. C’est quand même étonnant pour un homme politique de son envergure. Il y a donc un renversement des rôles, mais je pense que c’est une excellente chose. Ce serait très bien de les voir en découdre dans un débat’’, analyse l’ancien journaliste de ‘’Nouvel Horizon’’ qui a été témoin de pans entiers de l’histoire politique du Sénégal.
Des débats de cette envergure, il n’y en a pas eu beaucoup dans l’histoire. Le seul qui puisse être comparable, selon M. Sall, serait peut-être le face-à-face entre Moustapha Niasse et Majmouth Diop. ‘’Je crois que c’était en 1978. Il n’y a pratiquement jamais de débat à ce niveau, surtout à la veille d’élections. Généralement, les chefs de file sont interrogés seuls. Au mieux, ce sont les seconds couteaux qui vont sur les plateaux. Il est utile que les leaders acceptent de se mettre en danger et comme ça on peut juger de la qualité de leur discours et de leurs capacités à tenir devant une adversité. Sinon, c’est très facile de tenir un micro et de faire un discours, de haranguer les foules’’, a souligné le doyen Sall qui insiste sur la nécessité d’avoir des journalistes de haut niveau, qui savent suivre et corriger, si quelqu’un raconte des choses inexactes. ‘’Sinon, on va assister à des monologues qui ne vont pas servir à grand-chose’’, a-t-il insisté.
Dans son post sur ses différentes plateformes, Ousmane Sonko s’est un peu avancé sur ce que devraient être les thématiques de ce débat. Il cite la dette, le déficit public, la fiscalité, le foncier, les mines et les hydrocarbures, la masse salariale. Le Premier ministre a aussi indiqué que ce débat devrait permettre de discuter de la Vision 2050 du nouveau régime et permettre à M. Ba de partager ses appréciations à ce sujet.
La question qui se pose, c’est désormais de savoir si la tête de liste de Jamm ak Njerign va relever le défi ? De l’avis du doyen Issa Sall, il a tout intérêt. ‘’Si je m’en tiens à ce que Madiambal a dit sur le sujet (ce dernier disait dans une interview sur Seneweb que si Ousmane Sonko le veut, Amadou Ba ne s’y opposerait pas), je pense qu’il pourrait l’accepter. Je pense que s’il y a possibilité d’organiser un débat, je ne pense pas qu’il (Amadou Ba) va se dérober. Je crois qu’il en a les atouts, il en a les moyens et il a le savoir. Aussi, il connait l’État, il connait l’économie, il connait la société sénégalaise. Le risque c’est pour celui qui a le pouvoir’’, soutient l’analyste.
Interpellé, Cheikh Yérim Seck, tout en soulignant que ce serait une excellente chose pour la démocratie, se montre un peu hésitant sur la probabilité d’un tel débat. ‘’Je pense que ce serait une très bonne chose pour la démocratie, mais je me demande si Amadou Ba va accepter de débattre avec Sonko. Les styles sont tellement opposés. Amadou Ba, c’est la retenue, le respect, la hauteur. Est-ce qu’il va débattre avec quelqu’un comme Sonko qui symbolise l’agressivité, le rentre-dedans ? En tout cas, ce serait une bonne chose pour la démocratie’’, commente M. Seck.
Avec ce défi lancé par la tête de liste de Pastef et non moins Premier ministre, c’est Amadou Ba qui se retrouve presque dos au mur. Refuser serait, pour beaucoup d’observateurs, synonyme d’un manque de courage, d’un manque d’arguments et surtout c’est toute sa défense contre ses détracteurs dont Ousmane Sonko qui s’effondrerait. En revanche, s’il accepte, il va certes s’exposer devant un adversaire coriace, mais ce serait une excellente tribune non seulement pour se défendre des attaques, mais aussi tenter de mettre en difficulté l’adversaire, qui prend un gros risque dans ce débat.
D’ailleurs, certains se demandent si le Premier ministre a vraiment l’intention de débattre avec Ba. De l’avis de Cheikh Yérim, tout ceci ne serait que diversion. D’abord, pour noyer l’affaire Bougane Guèye Dany, ensuite, pour atténuer les effets du ‘’discours fort’’ d’Amadou Ba lors de sa conférence de presse.
Par ailleurs, fait remarquer le doyen Issa Sall, quelques écueils pourraient se dresser sur l’organisation d’un tel débat. Il s’agit de la réglementation du temps de parole des candidats en ces temps de campagne électorale.
En effet, la loi électorale invite les médias à traiter de manière équitable les différents candidats. Généralement, dans beaucoup de démocraties, de tels débats ont surtout lieu en cas de deuxième tour, comme c’était le cas en Côte d’Ivoire en 2010 entre Gbagbo et Ouattara.
L'ESPAGNE ENTREVOIT UNE OPPORTUNITÉ DANS L'AFFLUX DE MIGRANTS AFRICAINS
"Notre compétitivité actuelle et future, la croissance économique de notre pays, la durabilité de notre modèle social dépendent également de l'immigration. Nous devons gérer les flux migratoires dans la perspective du défi démographique" (Pedro Sanchez).
Plusieurs États membres de l'Union européenne (UE) demandent à l'UE de mettre un frein à l'immigration, alors que les partis politiques de droite sont de plus en plus nombreux à bénéficier d'un soutien des électeurs. Mais l'Espagne va à l'encontre de cette tendance et insiste sur le fait que la population vieillissante de l'Europe a besoin d'une migration contrôlée pour stimuler son économie.
Plus de 42.000 migrants clandestins sont arrivés en Espagne depuis le début de l'année, soit une augmentation de deux tiers par rapport à 2023.
La plupart d'entre eux arrivent sur les îles Canaries, à plus de 100 kilomètres des côtes africaines. Rien que l'année dernière, environ 6.000 migrants sont morts en tentant la traversée, selon les groupes de défense des droits de l'Homme.
Mais pour beaucoup, les dangers sont compensés par le rêve d'une nouvelle vie en Europe.
« Si vous réussissez ici, la seule chose que vous devez faire est d'aller en classe, de continuer à apprendre, de parler aux gens. Il faut être ouvert, surtout en tant qu'immigré. Il faut redoubler d'efforts, et c'est ce que nous faisons maintenant », témoigne Maciré Konaré, 22 ans, arrivé en Espagne en provenance du Mali.
Pour les migrants, il y a l'espoir d'une vie meilleure. Le gouvernement espagnol y voit également un potentiel économique.
À l'instar de nombreux pays occidentaux, la population espagnole vieillit rapidement. Elle a désespérément besoin de jeunes travailleurs pour développer l'économie et payer les impôts.
Or, l'année dernière, le taux de natalité du pays a atteint son niveau le plus bas jamais enregistré, à moins de 1,2, soit l'un des plus bas d'Europe.
S'exprimant lors d'un sommet des dirigeants de l'Union européenne jeudi, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a déclaré que l'immigration était vitale.
« Notre compétitivité actuelle et future, la croissance économique de notre pays, la durabilité de notre modèle social dépendent également de l'immigration. Nous devons gérer les flux migratoires dans la perspective du défi démographique », a affirmé M. Sanchez.
Mais face à la montée du soutien aux partis d'extrême droite en Europe, beaucoup d'États membres de l'UE souhaitent un contrôle plus strict de l'immigration. Il ne sera pas facile de trouver un équilibre.
« Nous sommes un pays avec des valeurs fortes, et nous voulons cet équilibre entre le contrôle de la migration et le fait d'offrir aux demandeurs d'asile un moyen légal d'entrer et de respecter leurs droits. Nous avons besoin d'eux. Ici, en Espagne, sans migrants, nous n'aurions pas de fruits au supermarché. Il est possible que l'économie ne puisse tout simplement pas fonctionner correctement. Nous avons besoin des migrants », commente Jesus Verdu Baeza, professeur agrégé de droit à l'université de Cadix.
Dans le cadre de sa nouvelle approche, l'Espagne élabore une « stratégie pour l'Afrique », axée sur ce qu'elle décrit comme la transformation économique et sociale du continent.
Tout en cherchant à faciliter l'immigration légale, l'Espagne tente d'empêcher les migrants clandestins d'arriver sur ses côtes. Elle souhaite que l'agence européenne des frontières, Frontex, demande l'autorisation de patrouiller le long des côtes africaines afin d'intercepter les bateaux de migrants.
De nombreux migrants sont traumatisés par leur voyage.
« Je voudrais donner un conseil à mes compatriotes et à mes amis : Ne venez pas dans un petit bateau, car ils sont très dangereux », confie Ahmed Qarrab, 21 ans, originaire du Maroc.
L'Espagne souhaite une solution à long terme pour les migrations, qui soit efficace pour l'Afrique et pour l'Europe.
Mais l'espoir d'une vie meilleure continue d'attirer des dizaines de milliers de personnes sur ces mers dangereuses.
LE SÉNÉGAL PRÉPARE L’IMPLANTATION DE RÉACTEURS NUCLÉAIRES POUR LA RECHERCHE
Ce projet vise à former des ingénieurs et à développer l’utilisation de la technologie nucléaire dans plusieurs secteurs, tels que la médecine, l’agriculture, et potentiellement l’énergie.
Dakar, 22 oct (APS) – Le Sénégal travaille sur un projet de mise en place de réacteurs nucléaires à des fins d’enseignement, de recherche-développement et de formation, a révélé, mardi, la directrice générale de l’Autorité sénégalaise de radioprotection, de sûreté et de sécurité nucléaires (ARSN), Pr Ndèye Arame Boye Faye.
‘’Ces réacteurs nucléaires de recherche vont assurer des enseignements, une formation théorique et pratique d’ingénieurs aptes à utiliser demain cette technologie au profit du Sénégal’’, a-t-elle dit à l’APS, en marge d’un cours national de formation sur les mesures de prévention et de protection contre les menaces internes, animé par des experts.
Elle précise que ces types de réacteurs ”fonctionnent en utilisant des matières nucléaires’’.
Elle a indiqué qu’à côté de l’enseignement, ces réacteurs peuvent produire des ”radio-pharmaceutiques”, c’est-à-dire des médicaments radioactifs utilisés dans le traitement de la médecine nucléaire pour traiter les cellules cancéreuses.
Pr Ndèye Arame Boye Faye signale qu’au Sénégal, cette technologie est utilisée à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff où ‘’il y a un service de médecine nucléaire fonctionnel’’. ‘’On peut faire, au niveau de cette structure hospitalière, la détection de certaines maladies cancérigènes’’, a-t-elle souligné.
Concernant les réacteurs nucléaires de puissance pour la production de l’électricité, elle a signalé qu’il n’est pas exclu que le Sénégal aille vers cette technologie de décarbonatation en se dotant de centrales nucléaires. ‘’Mais, c’est un projet qui se prépare sur le long terme’’, a-t-elle précisé.
Actuellement, ”il y a beaucoup de pays africains qui commencent à exprimer le souhait de disposer de cette technologie de centrales nucléaires qui produisent de l’électricité’’, a-t-elle signalé.
Elle a expliqué que ces pays veulent développer leur mix-énergétique, en introduisant le solaire et le nucléaire, une énergie à faible émission de carbone. ‘’Cette énergie permet de lutter contre la pollution et le réchauffement climatique’’, a-t-elle vanté.
Dans le domaine de l’agriculture, a poursuivi la directrice de l’ARSN, la possibilité d’utiliser des machines irradiateurs pour ralentir le processus de pourrissement et augmenter la durée de conservation des aliments et fruits est également à l’étude au Sénégal.
Les irradiateurs, a-t-elle expliqué, sont des machines qui vont irradier les aliments ou les fruits pour ralentir leur processus de pourrissement et augmenter leur durée de conservation.
C’est une technologie pratiquée pour conserver plus longtemps les fruits, a-t-elle précisé. ‘’Donc, avec les quantités de fruits qui pourrissent chaque année au Sénégal, cette technologie peut aider à mieux conserver les fruits’’, a-t-elle affirmé.
La directrice générale de l’Autorité sénégalaise de radioprotection, de sûreté et de sécurité nucléaires (ARSN) précise que ces différentes technologies fonctionnement avec des sources radioactives de catégorie 1, extrêmement dangereuses. C’est ce qui justifie selon elle la nécessité de mettre en place toutes les mesures pour protéger les travailleurs des structures concernées et éviter des accidents ou sabotages des installations.
‘’Le Sénégal est en train d’utiliser des sources radioactives dans beaucoup de secteurs de développement, mais il faut mettre en place les mesures sécuritaires nécessaires’’, a-t-elle insisté.
Les réacteurs de recherche sont des réacteurs nucléaires qui produisent des neutrons destinés notamment à l’industrie, à la médecine, à l’agriculture et à la médecine légale, indique un document consulté par l’APS.
Ouvert lundi à Dakar, le cours national de formation sur les mesures de prévention et de protection contre les menaces internes, organisé à l’intention des utilisateurs de sources radioactives au Sénégal, prend fin vendredi.
CANCERS, UN SPÉCIALISTE ALERTE SUR LES RISQUES D’ANÉMIE
“Le cancer en soi consomme du sang, parce que le cancer lui-même, la tumeur, va produire des facteurs qui vont faire qu’il y a une néovascularisation qui se crée. Donc, le sang est détourné vers la tumeur", explique Mamadou Diop.
Dakar, 22 oct (APS) – Le cancérologue Mamadou Diop a alerté ce mardi sur les risques d’anémie liés au cancer, une pathologie dont la prise en charge requiert la disponibilité de sang en quantité suffisante.
“Le cancer en soi consomme du sang, parce que le cancer lui-même, la tumeur, va produire des facteurs qui vont faire qu’il y a une néovascularisation qui se crée. Donc, le sang est détourné vers la tumeur. Et donc, en principe, il y a une anémie, une potentielle anémie, un potentiel manque de sang qui s’installe avec cette maladie”, a déclaré le professeur Diop.
Le vice-président de la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca) prenait part à une journée de sensibilisation sur les cancers du sein, du col de l’utérus et de la prostate organisée par la présidence de la République.
“La plupart des tumeurs, la plupart des cancers, leurs symptômes, c’est le saignement. Donc, dans notre contexte, pour prendre en charge ces maladies, il nous faut du sang pour les opérer. Déjà l’intervention même. La chirurgie des cancers est une chirurgie lourde. Et on a besoin, pendant l’intervention, d’avoir du sang”, a-t-il expliqué.
Selon le spécialiste, “parfois, il est nécessaire même de transfuser avant” l’intervention chirurgicale.
“Il y a un traitement qu’on appelle la chimiothérapie, le plus courant, surtout dans les cancers qui sont avancés. Dans la chimiothérapie, les médicaments ne distinguent pas les cellules cancéreuses des autres cellules. Son objectif, c’est de détruire toutes les cellules qui se multiplient vite, et les cellules du sang en font partie”, a-t-il expliqué.
D’après le professeur Mamadou Diop, les malades ayant recours à la chimiothérapie viennent déjà avec un statut d’anémie, une situation qui fait qu’ils ont besoin forcément d’être transfusés.
Le cancérologue souligne par conséquent que “le besoin de sang est extrêmement vital”.
Selon le professeur Saliou Diop, directeur du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), “des mesures ont été prises précocement pour rendre disponible et de manière sécurisée le sang dans tout le pays”.
“Il y a toujours des problèmes liés à la disponibilité du produit. Sur un besoin de 180 000 poches, nous n’avons pu avoir que 120 000 en 2023. Ce qui constitue un gap structurel de 30, voire 40%”, a-t-il déploré.
Il affirme que cette quantité est en-deçà des besoins des structures sanitaires. “Nous n’avons pas encore le nécessaire pour mener toutes les activités médicales. Tous les jours, des patients attendent qu’on leur donne du sang et en grande partie des malades du cancer”, a noté professeur Diop.
“Cette situation fait que les femmes souffrant des cancers du sein ou de l’utérus ont besoin d’être souvent transfusées”, relève le directeur du CNTS.
Cheikh Oumar Diagne, le directeur des moyens généraux de la présidence de la République, a justifié la tenue de cette journée par le fait que “la sensibilisation et l’éducation sont des armes puissantes dans la lutte contre ces cancers”.
A travers cette initiative, dit-il, le président de la République souhaite ainsi “mobiliser” le personnel de la présidence, afin de “mieux le protéger contre ces problématiques sanitaires”.
Selon lui, il s’agit ”d’encourager nos proches à se faire dépister et à prendre leur santé en main. Le don de sang est un geste humanitaire qui permet chaque jour de sauver des vies”.
L'ADHA EXIGE DES MESURES JUDICIAIRE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Malgré les preuves et les plaintes, la justice reste aigre aux appels des victimes. L'ONG lève le voile sur ce scandale qui touche près d'une Sénégalaise sur trois. Cette alerte intervient alors que de nouvelles images de femme battue choquent l'opinion
(SenePlus) - L'Action pour les Droits Humains et l'Amitié (ADHA) lance un cri d'alarme face à la recrudescence des violences faites aux femmes au Sénégal. Dans un communiqué publié le 22 octobre 2024, l'organisation exprime sa « profonde indignation » suite à la diffusion récente d'images qualifiées d'« insoutenables » montrant une femme présumée victime de violences conjugales.
"Malgré le dépôt d'une plainte appuyée par un certificat médical, aucune suite judiciaire n'a été donnée à ce jour", déplore l'organisation, qui pointe du doigt l'inertie des autorités judiciaires. Plus préoccupant encore, selon l'ADHA, "certaines femmes victimes de violences se retrouvent emprisonnées pour d'autres motifs", créant ainsi une situation de "double injustice".
L'ampleur du phénomène, documentée par des statistiques alarmantes, renforce l'urgence de la situation. L'Organisation Mondiale de la Santé révèle que 27% des Sénégalaises âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques depuis l'âge de 15 ans. Dans plus de la moitié des cas (55%), l'auteur des violences est le mari ou le partenaire. Ces chiffres concernent une population féminine représentant 49,4% de la population totale, soit 8.900.614 personnes.
"L'intégrité physique et morale est un pilier fondamental des droits humains", rappelle l'ADHA, soulignant que "la violence, en particulier celle dirigée contre les femmes, constitue une violation grave de ces droits". L'organisation met en lumière une réalité particulièrement sombre : certaines femmes sont victimes de meurtres sous les coups de leurs conjoints, ex-conjoints ou proches.
À l'approche du 25 novembre, journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, l'ADHA réaffirme "l'urgence de combattre cette violence". L'organisation rappelle les engagements du Sénégal, signataire du Protocole de Maputo, qui l'oblige à « garantir le droit à la dignité, à la vie, à l'intégrité et à la sécurité des femmes ».
L'ADHA "exhorte les autorités judiciaires à se saisir de cette affaire et à prendre des mesures concrètes pour rendre justice aux victimes".