SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
10 juin 2025
L’ULTIME COMBAT POUR DESIGNER LE GRAND SERIGNE POLITIQUE DE DAKAR...
Le Premier ministre Ousmane Sonko et l'ancien maire Khalifa Sall, tous deux victimes des manœuvres de Macky Sall mais avec des destins différents, s 'affrontent pour la suprématie dans la capitale
Les élections législatives du 17 novembre prochain constituent un rendez-vous à plusieurs enjeux. Parmi ceux-ci, la bataille de Dakar qui s'annonce sanglante entre Pastef dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko et Taxawu Sénégal de l'ancien maire Khalifa Sall. Lequel des deux sera désigné « Grand Serigne Politique » de Dakar par la collectivité locale dakaroise ?
C'est en 2009, sous le régime de Me Abdoulaye Wade, que la mairie de Dakar a échappé à un parti au pouvoir. Khalifa Sall, alors membre du PS, venait d'imposer sa force sous la bannière de la grande coalition de l'opposition Benno Sigil Sénégal (Bss). Cinq ans après, c'est à dire au terme de son premier mandat en 2014, c'est au tour de Macky Sall de subir le même revers que son précédent. Khalifa Sall se fait réélire face au candidat d'alors de l'Avr confirmant ainsi son leadership incontesté dans la capitale où il contrôle 17 sur les 19 communes. Le président Macky Sall, sentant son pouvoir menacé par la montée en puissance du «khalif de Dakar», utilise le très fallacieux prétexte de la caisse d'avance pour le mettre hors d'état de bénéficier. Mais de la manœuvre politico-judiciaire : s'offrir facilement un second mandat présidentiel faute de concurrent sérieux.
Finalement, le leader de Taxawu Sénégal n'a pu participer à l'élection présidentielle de 2019. Tout de même, ce examen a révélé la naissance d'un nouveau phénomène politique en la personne de Ousmane Sonko, sorti troisième derrière Idrissa Seck, avec un score de 15%. Ce qui constitue un grand lien en avant comparé à ses résultats du plus fort reste acquis lors des législatives de 2017 et lui octroyant un seul siège à l'Assemblée nationale. Conscient que le chef de file du Pastef est désormais une réalité politique, Macky Sall, dont l'image renvoie à celle du varan de la légende intransigeante à toute personne qui s'approcherait de lui, tente le même coup d'État infligé à Khalifa Sall. Mais c'était sans compter la détermination de la « bête » Sonko qui lui opposa une farouche résistance. Avec comme renfort, une bonne partie du peuple et particulièrement la jeunesse pour le sauvetage de la «guillotine».
Sonko très résilient ne sera certes pas candidat mais parviendra tout de même à barrer la route à Macky Sall dans sa quête d'une troisième candidature. Mieux, il lui impose son propre pion qui finit par se faire élire : Bassirou Diomaye Faye. Ainsi donc, Khalifa Sall et Ousmane Sonko subiront le même sort sous Macky Sall. Tous deux emprisonnés et éliminés à une élection présidentielle. A la différence que là où l'ancien maire de Dakar n'a pu lui tenir tête, Sonko, en revanche, est parvenu à mettre fin à son régime par le biais de son candidat qui a fait capituler son pouvoir. Yewwi et le clash...Réélu en 2019 au terme d'un examen très sélectif face à quatre candidats seulement avec 58%, Macky Sall prend conscience de son lien en arrière.
L'opposition, sentant la toute puissance du régime s'effriter, est dans l'obligation de s'organiser en perspective des locales et des législatives de 2022. Ce, pour affaiblir le pouvoir afin de faciliter sa chute à la présidentielle de 2024. Khalifa Sall, une des figures de proue de la scène politique, entreprend dès 2020 des démarches auprès des membres de l'opposition radicale pour donner naissance à une grande coalition dénommée Yewi Askan Wi (Yaw) composée d'une dizaine de partis et de mouvements dont le Pastef de Ousmane Sonko. Lancé le 2 septembre 2021, il a envisagé dans sa charte de conduite de faire une liste unique aux locales et législatives pour pouvoir accorder à chaque membre qui le souhaiterait de se présenter à la présidentielle de 2024.
Cette nouvelle entité porte très vite ses fruits. En plus de faire feu de tout bois sur la gouvernance cynique de Macky Sall, elle draine des fautes et résiste à toutes les tentatives du pouvoir de freiner sa dynamique. Barthélémy Dias, deuxième homme fort de Taxawu Sénégal connu pour son courage, son engagement, sa témérité et sa fougue, forme avec Sonko, qui incarne les mêmes qualités, un duo redoutable et intenable.
Aux locales comme aux législatives, les résultats obtenus par Yewi permettent de contrôler plusieurs mairies des grandes villes et de mettre en vote la coalition présidentielle sur le partage dessièges à l'Assemblée nationale malgré l'élimination très contestée de sa liste de titulaires au profit des suppléants. Faisant preuve d'altruisme politique, Sonko jette son évolution sur Barthélémy Dias deuxième homme de Taxawu Sénégal comme candidat à la mairie de Dakar et lui manifeste son soutien indéfectible. La victoire de Dia voix pour succéder à son mentor Khalifa Sall devenu inéligible est sans bavure avec un score fleuve de presque plus de 100 mille sur son principal concurrent de la mouvance présidentielle. Coup de théâtre ! Car à la suite d'un appel à un dialogue national initié par le Président Macky Sall pour dire-il, apaiser la tension politique, Khalifa Sall décide d'y prendre part.
La coalition Yewi, considérant cette invitation comme une manœuvre pour la diviser, perçoit la démarche de Taxawu Sénégal comme une trahison. Ce qui en avait tout l'air puisque c'est à la suite de ce conclave que Khalifa Sall a été réhabilité dans ses droits civiques par l'Assemblée nationale. La tension devient alors plus vive entre la coalition Yewi Askan Wi et son membre fondateur qui finit par claquer la porte et se démarquer du groupe parlementaire de l'opposition. Dans le même temps, le coordinateur de Pastef à Dakar et premier adjoint au maire de Dakar perd son poste. Ainsi donc, le Pastef et Taxawu très liés au départ deviennent des ennemis jurés et font face à une bataille politique à distance loin de connaitre son épilogue.L'ultime bataille de Dakar...
Si pour bon nombre d'observateurs Ousmane Sonko a été l'un des grands artisans de la brillante victoire de Barthélémy Dias à la mairie de Dakar pour d'autres, notamment le camp de Taxawu Sénégal, tel n'est pas le cas. Pour eux, cela reflète la toute-puissance de leur leader Khalifa Sall dans la capitale qu'il contrôle depuis 2009. En tout état de cause, personne ne peut denier à l'ex-maire de Ziguinchor son apport personnel dans la campagne aux dernières locales qui a permis le contrôle de plusieurs localités du pays. Alors qu'on pensait que la dernière présidentielle où Taxawu et Pastef étaient tous sur la ligne de départ allait quitter les deux camps à Dakar, le suspense ne fait que persister.
Ce, malgré que le Pastef y soit largement sorti victorieux avec un score sans appel. Interrogé sur ce fait les militants de Taxawu Sénégal ont soutenu que ce score ne reflétait pas la réalité sur le terrain. Pour eux, beaucoup d'électeurs y comprennent les leurs, ont préféré faire un vote utile à la faveur du candidat de Pastef qui, à leurs yeux, était mieux placé pour féliciter le candidat du pouvoir qu'ils ont combattu. Face à cette situation, il était difficile de jauger le poids électoral de chaque entité. D'où le caractère décisif que constitue les législatives du 17 novembre prochain pour les départager. Dans cette confrontation, il faut noter que même si Taxawu et Pastef étaient dans l'affiche de la dernière présidentielle, leurs acteurs pour le prochain examen ont connu un petit changement.
En effet, Khalifa Sall alors candidat, s'est retiré pour mettre en selle Barthélémy Dias alors que Sonko inéligible qui avait porté son choix sur Diomaye Faye va conduire sa liste. Ce sont donc les ex-amis qui vont s'affronter sur le terrain pour la première fois. Deux figures emblématiques de la scène politique, de même génération, qui se connaissent très bien. Et qui vont en découdre pour arracher les sept sièges de députés délégués à la capitale dakaroise. Amis d'hier devenus de vrais adversaires politiques, ces deux hommes ont un contentieux à vider sur fond de comptes à régler. Aussi bien sur le plan national que…
Les Dakarois dont le verdict sera connu au soir du 17 novembre prochain. Des renforts tous azimuts… Ousmane Sonko, devenu Premier ministre, a opté d'aller aux élections sans coalition autrement dit en ne s'appuyant que sur son parti Pastef dont il est tête de liste. En plus de son coefficient personnel, il va devoir compter sur le soutien de ses responsables politiques dans la capitale parmi lesquels des maires, ministres, directeurs généraux etc. Ainsi que ses nombreux militants et sympathisants. Quant à Barthélémy Dias, chef de file de la coalition Samm Sa Kaddu, en fonction de Premier magistrat de la ville est l'un de ses premiers atouts. Mais son expérience politique ainsi que son bilan à mi-mandat à la mairie,l'implication de Khalifa Sall qui maîtrise bien les rouages de la capitale et l'apport de ses alliés peuvent peser sur la balance.
En définitif chacun des deux dirigeants détient des avantages à faire valoir pour sortir victorieux dans la capitale. Mais comme le dernier mot revient aux populations dakaroises, seules habilitées à trancher, entre Khalifa Sall et Ousmane Sonko
LES QUESTIONS AGRICOLES ET D’AUTRES SUJETS AU MENU DE LA PRESSE
Les quotidiens parus mercredi traitent principalement de sujets se rapportant à l’agriculture avec notamment la filière arachidière et le Domaine agricole de Sangalkam, à la politique avec l'idée d'un débat public entre Sonko et Amadou Ba
Dakar, 23 oct (APS) – Les quotidiens parvenus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) traitent principalement de sujets se rapportant à l’agriculture avec notamment la filière arachidière et le Domaine agricole de Sangalkam, à la politique avec l’idée d’un débat public entre Ousmane Sonko et Amadou Ba.
La filière arachidière ‘’en quête d’un second souffle’’, titre Sud Quotidien. Le journal souligne qu’ ‘’avec le désengagement de l’Etat à partir de 2000, la filière traverse une crise profonde caractérisée par une anarchie dans la commercialisation des graines’’.
‘’L’ouverture du marché aux exportateurs étrangers notamment les chinois a contribué à ce désordre. Conséquences : les unités locales de transformation peinent à collecter suffisamment de graines. Ce qui les plonge dans d’énormes difficultés’’, écrit Sud.
Le Soleil ouvre ses colonnes au ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, Dr Mabouba Diagne.
‘’Mabouba Diagne défriche le terrain’’, met en une le journal, relevant que ‘’l’homme parle agriculture, respire élevage et rêve de souveraineté alimentaire. Le ministre en charge de grands portefeuilles a une idée de sa feuille de route pour relever peut être son dernier challenge +avant de mourir+ selon ses termes’’.
‘’Notre objectif est créer des coopératives agricoles dans les 557 communes du pays (…). Le Sénégal dépense 1070 milliards de FCFA pour importer des produits alimentaires. On s’attend à des productions record cette année en arachide”, affirme le ministre.
EnQuête s’intéresse au Domaine agricole de Sangalkam et parle de ”crime foncier sur les terres de l’Isra”. ”519 ha dépecés sans autorisation et 45 ha mystérieusement disparus. Des agents des Impôts et Domaines, des magistrats, des autorités religieuses dont un grand dignitaire lébou etc, parmi les bénéficiaires. Les locaux de la direction générale de l’ISRA cambriolés. Le dossier est entre les mains des nouvelles autorités’’, indique la publication.
Le Quotidien se fait écho de la réponse de l’ancien Premier ministre Amadou Ba à l’invitation d’Ousmane Sonko à un débat public sur la situation économique du pays. ‘’Moins de vingt-quatre heures après la proposition faite à lui par le Premier ministre et chef du parti Pastef, pour un débat, Amadou Ba a dit oui à Ousmane Sonko et lui laisse la latitude de fixer la date et le lieu’’, note le journal.
”Amadou Ba accepte le défi de Sonko’’, affiche Vox Populi. ‘’Amadou Ba relancé par Sonko’’, dit L’As, expliquant que ‘’l’invitation à un débat public faite par Ousmane Sonko à l’ancien Premier ministre a naturellement remis celui-ci au cœur du jeu politique’’ alors que ‘’le retour de Macky Sall, comme tête de liste de la coalition Takku-Wallu, avait relégué au second plan, le candidat déchu à la présidentielle de mars 2024’’.
L’Observateur signale que le CNRA ”s’oppose” à ce face à face et s’interroge : ”le duel entre les candidats aux élections législatives, Ousmane Sonko de Pastef, et Amadou Ba de la coalition +Jamm ak Njarin+ aura-t-il lieu ?”. ”Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel met son véto sur le principe”, rappelant que ‘’l’un des principes cardinaux de la loi, c’est l’égalité de traitement entre les candidats à quelque élection que ce soit’’, rapporte L’Obs.
D’autres quotidiens ont mis l’accent sur la deuxième audition de l’ancien directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) par la section de recherches.
Source A indique que Cheikh Dieng a été auditionné ce mardi par la section de recherches comme annoncé. ”L’interrogatoire entre toujours dans le cadre de la plainte déposée contre lui par l’ONAS concernant l’affaire du véhicule muté à son nom. Mais la lancinante question est de savoir à quand les marchés de l’ONAS, objet de la brouille entre l’ex-directeur et le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, seront scrutés par les enquêteurs”, s’interroge le journal.
Par Kaccoor Bi - Le Temoin
HYPOCRISIE
Les victimes des crues dévastatrices ont certes besoin de l’assistance de la population, mais n’exigent pas à ce que leurs misères soient exposées. De la pudeur !
Il parait que des esprits chagrins, qui ne digèrent toujours pas leur cuisante défaite de mars dernier, s’offusquent contre « l’enjaillement » du weekend dernier dans l’enceinte de Dakar Arena.
Selon leur grille de lecture, Oscar Sierra ferait mieux de se préoccuper du sort de la population de Bakel. Bien entendu, pendant que des jeunes tombaient sous les balles des forces de défense et que d’autres étaient embastillés dans les prisons du pays, ces censeurs constipés s’enjaillaient. Ça, c’est notre très charmante et décapante hypocrisie. Vous en doutez ?
Prenez n’importe quel roman de la grande dame des lettres sénégalaises, Mme Aminata Sow Fall, vous y découvrirez un pan de la société sénégalaise. Dans presque toutes ses œuvres, celle que l’on présente comme la grande royale des lettres porte un regard critique sur une société sénégalaise en pleine mutation dont elle dénonce l’hypocrisie. Et sans porter des œillères, on peut prétendre que nous sommes une société foncièrement sournoise et malhonnête.
La discrétion, ce n’est pas dans l’ADN du Sénégalais. Il faut que tout le monde soit au courant de leurs bonnes actions nullement désintéressées. La misère à l’œil nu est toujours offerte à voir jusqu’à saturation.
Poussant l’ostentatoire à l’extrême, certains de ces généreux messieurs et dames mettent en contribution les médias. Des néo-opposants ont ainsi quitté la capitale pour aller secourir les victimes des crues dévastatrices. Dans leurs bagages, une équipe de journalistes et d’influenceurs qui a pu couvrir leur accrochage avec les forces de défense. Leur objectif était d’exposer la misère de ces sinistrés. Dans ce charmant pays des paradoxes, ils sont tous dans ce voyeurisme de mauvais goût.
Politiciens en manque de visibilité, directeurs d’établissement public etc. Ils offrent d’une main et reprennent de l’autre. Parmi ces généreux bienfaiteurs, on trouve en première ligne de charitables organisations non gouvernementales (ONG). Elles sont les plus visibles quand il s’agit d’exposer la misère des gens. Des pratiques que l’on ne voit, hélas, qu’en Afrique.
Quand l’Occident cache ses miséreux, on les expose en terre africaine. Tout cela aurait été bien apprécié si ces âmes charitables ne faisaient pas montre d’une grotesque mise en scène qui frise la supercherie. D’ailleurs, tout est hypocrisie dans ce pays. C’est devenu une de nos « Sénégalaiseries ».
Les victimes des crues dévastatrices ont certes besoin de l’assistance de la population, mais n’exigent pas à ce que leurs misères soient exposées. De la pudeur !
LES LIONCEAUX EPINGLENT LES CADETS DU LIBERIA
Le Sénégal a réussi son entame dans le Tournoi UFOA/ A U17 qui a finalement démarré hier, mardi 22 octobre 2024 au stade Lat Dior de Thiès. Opposés au Liberia, les Lionceaux ont réussi à résumer la rencontre dès la 7e minute de jeu (2-1).
Le Sénégal a réussi son entame dans le Tournoi UFOA/ A U17 qui a finalement démarré hier, mardi 22 octobre 2024 au stade Lat Dior de Thiès. Opposés au Liberia, les Lionceaux ont réussi à résumer la rencontre dès la 7e minute de jeu (2-1). Dans une poule à trois suite à la disqualification de la Guinée, les cadets assurent l’essentiel et font un pas décisif vers l’attribution des deux tickets qualificatifs pour la CAN de la catégorie.
Le Sénégal a finalement lancé sa campagne dans le tournoi Ufoa A des moins de 17 ans qui se joue au stade Lat Dior de Thiès. Pour leur début hier, mardi 22 octobre au stade Lat Dior de Thiès, la sélection cadette du Sénégal a dominé le Libéria sur le score de 2 à 1.
Face à une équipe joueuse, les poulains de Pape Ibrahima Faye ont d’entrée fait preuve de maitrise et s’offrent de bonnes occasions de prendre de l’avance. Mais Mohamed Dabo va décanter la situation en ouvrant le score à la 5eminute de jeu (1-0). L’entame est idéale pour les cadets sénégalais. Deux minutes plus tard, ils ne tardent pas à aggraver la marque suite à une belle combinaison conclue par El Hadji Sow. Malgré une multitude d’occasions, les Lionceaux résumaient la partie dès la première période.
Les Lionceaux font un pas important en vue de décrocher l’un des deux tickets qualificatifs pour la CAN de la catégorie. Les Lionceaux disputent leur ultime rencontre dans le groupe A ce vendredi face à la Gambie. Il faut rappeler que (UFOA) a réintégré la Guinée-Bissau et la Sierra Leone, initialement disqualifiées pour fraude sur l’âge. Malgré son recours, la Guinée n’a pas été maintenue dans la poule A qui sera finalement constituée de trois nations (Sénégal, Liberia, Gambie). Quant à la poule B, il est composé du Mali, tenant du trophée, de la Sierra Leone, de la Mauritanie et la Guinée- Bissau.
Par Abdou DIAW
DES REFORMES SONT NECESSAIRES POUR ASSURER LEUR SURVIE
Les médias sénégalais en crise à cause de leur modèle économique - Face à ces difficultés financières croissantes et aux bouleversements numériques, le secteur des médias semble aborder un tournant décisif.
Des médias privés sénégalais ont observé une “journée sans presse”, le 13 août 2024, pour protester contre les difficultés économiques et fiscales qui menaceraient leur survie. Cette mobilisation survient après le blocage des comptes de certaines entreprises par le fisc. Face à ces difficultés financières croissantes et aux bouleversements numériques, le secteur des médias semble aborder un tournant décisif. Le journaliste et chercheur Abdou Diaw, qui a abordé ses enjeux dans sa thèse Modèle économique et transformation des entreprises de presse écrite au Sénégal : étude comparative des processus d’adaptation dans l’écosystème du numérique (les exemples du Soleil et de L’Observateur), décrypte ces défis et propose des solutions et réformes pour assurer un modèle économique viable et résilient.
Comment se porte le secteur des médias au Sénégal, notamment sur le plan financier ?
D’abord, il me semble important de rappeler la typologie du secteur des médias composé de l’audiovisuel, de la presse écrite et de la presse en ligne. Le fonctionnement de chacun d’entre eux repose sur un modèle économique qui lui est spécifique. En ce qui concerne l’audiovisuel, son modèle économique repose sur les ressources générées par la publicité et l’appui de l’Etat à travers l’aide à la presse.
Pour la presse écrite, le modèle repose sur la vente au numéro, le soutien du Fonds d’appui et de développement de la presse (FADP) et la publicité. Idem pour la presse en ligne qui a un avantage sur la presse écrite avec la publicité sur Google. La description de ces modèles économiques permet d’apprécier la situation financière du secteur des médias qui, de mon point de vue, est loin d’être reluisante.
Qu’est-ce qui explique cette situation ?
La situation à laquelle font face les entreprises de presse au Sénégal renseigne à suffisance sur leur précarité. Il a suffi un arrêt des accords signés entre certaines entreprises de presse et des entités de l’administration (ministères, agences d’exécution, directions générales…) - pour un accompagnement dans la vulgarisation de leurs activités - et le contrôle du fisc pour voir les médias sortir de leur réserve et alerter sur leur situation.
En raison de ces tensions, certains journaux sont suspendus contraignant les journalistes au chômage. D’autres entreprises seraient dans une situation comparable. Et le motif économique reste le principal facteur pour expliquer cette situation. Il est très risqué d’adosser toutes ses sources de revenus sur des conventions et l’aide de l’Etat. Il suffit en effet que l’administration coupe le robinet pour plonger ces médias dans une crise financière.
Quels sont les défis auxquels ils sont confrontés ?
Les médias, dans leur globalité, font face à d’énormes défis qui sont de plusieurs ordres. Il y a le défi de l’adaptation à la transformation digitale. Les médias n’ont pas suffisamment anticipé l’avènement du numérique dans leur écosystème. Ils s’en servent plus pour leur fonctionnement organisationnel. Et le segment le plus affecté est la presse écrite qui a subi un sacré coup avec la concurrence des sites d’informations gratuits qui ont bousculé les tabloïds. Le niveau d’intégration du numérique aux plans organisationnel et rédactionnel me semble très timide au regard du niveau avancé d’évolution du digital.
L’autre défi est celui relatif à la diversification des supports dans le domaine du numérique. Si nous prenons l’exemple des entreprises de presse, rares sont celles qui ont réussi à mettre en place d’autres canaux d’informations digitaux tels que les chaînes YouTube, les poadcasts ou bien les pages dans les réseaux sociaux (Facebook, X, Linkedin…), lesquels sont devenus de véritables bassins de consommateurs de l’information.
Cet écosystème numérique où circule activement l’information est également un endroit de prédilection pour les annonceurs. Nous assistons, depuis ces dernières années, à une migration active d’une bonne partie du marché publicitaire des médias classiques vers la presse en ligne. Malheureusement, les médias traditionnels n’ont pas suivi ce mouvement, subissant un manque à gagner.
Pour mener à bien toutes ces innovations, il est essentiel pour les entreprises de presse de se doter des personnes ressources compétentes bien formées capables d’insuffler cette nouvelle dynamique à leur fonctionnement. Pour ce faire, il faut investir dans le capital humain ; sans oublier le volet logistique avec l’acquisition d’équipements modernes.
Enfin, citons le défi ayant trait au contenu qui reste une grande problématique. Chaque support doit avoir un contenu qui lui est spécifique.
Comment se traduisent concrètement ces défis ?
Tout d’abord, sur le plan financier, l’entreprise continue à perdre des ressources qu’elle aurait dû capter à travers d’autres supports numériques et qui devaient lui permettre de générer des revenus. Sur le plan rédactionnel, l’offre informationnelle ne répond pas totalement aux aspirations des consommateurs qui deviennent de plus exigeants et qui veulent lire le contenu sur les supports connectés (smartphones, tablettes, Laptops…).
Quelles sont les réformes nécessaires, selon vous, pour garantir la survie des médias ?
Il faut d’abord compter sur ses propres ressources internes (ventes, monétisation de contenu, sponsors), puis les conventions viendront en appoint. Et j’espère qu’au sortir de cette crise, les patrons de presse vont tirer des enseignements afin de trouver des solutions durables pour mettre en place un modèle économique viable et résilient capable de faire face aux chocs.
Il faut accélérer l’adoption de la loi sur la publicité. Les derniers textes datent de 1983. Ce cadre réglementaire est devenu désuet, ne répondant plus aux changements qui sont intervenus dans le secteur de la presse. Par exemple, la publicités sur les plateformes digitales n’est pas prise en compte par les anciens textes. Il est noté un vide concernant la réglementation.
Il faut repenser les modalités d’octroi du Fonds d’appui et de développement de la presse en mettant en place des lignes de crédit pouvant servir de garanties aux entreprises de presse afin de leur permettre contracter des prêts auprès des institutions financières.
Il faut également intégrer des aménagements dans le code des impôts pour instituer une fiscalisation adaptée aux entreprises de presse qui présentent une particularité par rapport à la nature de leur produit.
Il convient, dans la même veine, d’engager une réflexion pour mettre en place un cadre réglementaire contraignant les GAFAM (les géants du net Google, Apple, Facebook, Amazon, et Microsoft) à rémunérer les entreprises de presse qui fournissent beaucoup de contenus gratuitement à ces multinationales.
Enfin, on doit réfléchir à la mise en place d’un dispositif pour le droit d’auteurs pour les journalistes.
La liberté d’expression au Sénégal est-elle au beau fixe, ou la presse est-elle soumise à des pressions politiques ?
Comparé à d’autres pays de la sous-région, au Sénégal, la presse jouit d’une certaine liberté. Toutefois, il y a encore beaucoup d’efforts à faire. Les arrestations de journalistes sont devenues de plus en plus fréquentes. Elles conduisent souvent à des emprisonnements. S’y ajoute la pression économique qui n’encourage pas la promotion de la liberté de la presse.
Par ABDOU DIAW
Enseignant-chercheur en communication, UCAD
THECONVERSATION.COM
SPEAK UP AFRICA ENGAGE LA RÉFLEXION SUR LA SANTÉ EN AFRIQUE
Depuis une dizaine d’années, Speak Up Africa rassemble des décideurs politiques et des acteurs clés engagés pour bâtir une Afrique plus saine et prospère
Depuis une dizaine d’années, Speak Up Africa rassemble des décideurs politiques et des acteurs clés engagés pour bâtir une Afrique plus saine et prospère. Hier, mardi 22 octobre, les acteurs ont franchi une nouvelle étape avec la journée Speak Up Africa pour discuter des défis sanitaires en Afrique. Une rencontre qui entre dans le cadre de leur mission d’amélioration de la santé publique.
Si le problème des ressources humaines de qualité se pose dans la mise en œuvre des programmes de santé, celui du financement reste aussi crucial. Au Sénégal, le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas), venu présider la cérémonie de lancement la journée Speak Up Africa a tenu à relever: « la plupart des pays africains n'ont pas toujours atteint les objectifs fixés dans la Régulation d'Afrique de 2001 sur laquelle les gouvernements s'étaient mis d'accord pour l'allocation de 15% de leur budget à la santé. Ce constat met à lumière l'importance d'une action collective concertée pour surmonter ces défis financiers et souligne que seule une collaboration étroite entre les différentes parties permettra de répondre efficacement aux besoins croissants en matière de santé ».
Pour Serigne Mbaye, l'engagement des syndicats africains montre la voie à suivre pour offrir un avenir assuré aux populations. « Mon espoir est que ces émissions se concluent par des solutions durables qui transformeront concrètement nos systèmes de santé et renforceront nos capacités collectives à améliorer la vie de millions de personnes. Cette Assemblée n'est pas une simple rencontre, c'est un bataillon à l'action, à la mobilisation. Nous devons repenser nos modèles de financement de la santé en explorant des partenariats public-privé innovants. Nous devons investir massivement dans la formation de nos jeunes. Nous devons exploiter des technologies émergentes pour étendre la portée de nos services de santé, notamment dans les zones écologiques», a-t-il fait savoir.
Et d’ajouter: « nous devons également renforcer la coopération régionale pour mutualiser nos ressources et nos expertises. Nous devons développer des programmes de prévention et d'éducation à la santé adaptés à nos contextes culturels, en même temps que nos communautés locales. Nous devons créer un réseau panafricain de recherche en santé pour stimuler l'innovation locale et développer des solutions adaptées à notre dispositif. Mon espoir est que de ces discussions émergeront des solutions concrètes, audacieuses et durables. Des solutions qui non seulement transformeront nos systèmes de santé, mais redéfiniront également notre approche du développement panafricain ».
Du côté de Speak up frica, la secrétaire exécutive Yacine Djibo a fait entendre : « nous savons que les solutions aux défis sont celles africaines. Ce sont des solutions que nous avons tous et on souhaiterait ensemble, avec vous, pouvoir engager toutes les parties prenantes dans un partenariat et dans un collectif. Hier, nous étions à une activité, et un des messages forts était qu'il était important que les Africains et les organisations africaines se mettent ensemble et travaillent dans le cadre d'un projet commun. Et c'est vraiment tout l'esprit de ce que nous souhaitons avoir dans nos vies à travers cette journée ».
Pour atteindre les objectifs de la journée et amener une synergie d’action, Serigne Mbaye, secrétaire général du Msas, a renseigné que pour l'État, ces efforts nécessitent une coordination entre les différents secteurs, notamment les décideurs, la société civile et le secteur privé. « L'Afrique reste la région du monde où les enjeux de santé sont les plus importants et les plus critiques. Elle apprête seulement 1,3% des proportionnalités de la santé, alors qu'elle porte à elle seulement 25% de la charge mondiale de maladies. Le continent n'a pas encore achevé sa croissance épidémiologique, mais il doit rendre un double défi. D'une part, il doit éradiquer les maladies endémiques, telles que le paludisme et les maladies tropicales négligées. D'autre part, il doit également lutter contre le développement de maladies chroniques comme le cancer, le diabète. Et à toutes ces maladies qui s'ajoutent sur les nouvelles infections émergentes et infectieuses comme la Covid19 ».
CES CONTRAINTES QUI PLOMBENT LA FILIÈRE ARACHIDIÈRE
À Ziguinchor, l'usine historique n'a collecté que 3500 tonnes de graines lors de sa dernière campagne, un chiffre dérisoire face à une production régionale abondante. La concurrence étrangère, principalement chinoise, asphyxie l'industrie locale
Le volume de collecte des graines d’arachide par l’usine Sonacos de Ziguinchor ne cesse de chuter d’année en année. La faute à une concurrence des exportateurs étrangers qui ont une véritable main mise sur le marché de la commercialisation. Aujourd’hui la filière arachide est dans une situation plus qu’alarmante dans la partie sud du pays. La Sonacos, seule industrie qui peut absorber la production, peine à atteindre ses objectifs de collecte.
Les huiliers de Ziguinchor ont vécu il y a deux ans l’une des pires campagnes de commercialisation arachidière. L’usine n’avait collecté que 3500 tonnes de graines d’arachide ajoutées aux 5500 tonnes recueillies à Kolda, la région sud avait elle seule engrangé la moitié du volume de collecte nationale. « Très insuffisant » avaient déploré les huiliers. Pourtant, avec la bonne production arachidière fruit d’un bon hivernage dans la région, les producteurs continuent à vivre des difficultés. Les écueils sont nombreux.
La concurrence des exportateurs étrangers suscite souvent l’ire des travailleurs de la Sonacos qui craignent pour leurs emplois. La matière première exportée, l’usine peine à atteindre son volume de collecte normal, ce qui contraint les travailleurs de l’usine à n’être actifs que quelques mois seulement. Récemment en tournée à Ziguinchor le Directeur Général de la Sonacos Abdou Ndane Diagne a souligné avoir identifié les problèmes majeurs de la campagne en rencontrant les différents acteurs. « La présence des Chinois, nous l’avons constatée. Nous n’avons pas peur de la concurrence et nous sommes capables d’aller au-delà de ce que nos concurrents sont capables de faire » a-t–il déclaré avant de juger inadmissible et inacceptable que la production se retrouve exportée sans valeur ajoutée.
« Il est inadmissible qu’un pays finance et subventionne une production et que cette production se retrouve exportée sans valeur ajoutée ni création d’emplois. Ces étrangers ne créent aucun emploi dans ce pays, ils n’ajoutent aucune valeur sinon ils transfèrent les subventions de l’Etat que nous avons déjà mises dans ce secteur. Aujourd’hui, l’Etat du Sénégal a relevé le niveau de subvention de cent à cent vingt milliards de francs CFA. » a-t–il laissé entendre, non sans souligner les tâtonnements et autres flottements des précédentes campagnes. Si les Opérateurs Privés stockeurs agitent souvent la lancinante question du financement et de la dette (celle-ci a été ailleurs largement épongée par les nouvelles autorités qui ont réglé une grande partie de la dette, les producteurs eux, ne sont pas souvent emballés par le prix du kilogramme fixé par les autorités. A Ziguinchor, la bonne production arachidière contraste souvent avec le grand nombre de difficultés qui affectent la filière qui reste tout de même très demandée.
LA SONACOS, UNE SOCIÉTÉ MYTHIQUE À L'AGONIE
Cette usine qui fournissait jadis la meilleure huile d'arachide au monde a vu son histoire basculer avec la privatisation de 2000. Réduite aujourd'hui à 50 employés contre 2800 à son apogée, elle tente une renaissance
Née dans les années 1935/37 à la veille de la Seconde guerre mondiale, l'usine de réception de Lyndiane alors appelée Société de décorticage (Sodec) était sous la gérance française. A cette époque, elle avait non seulement la vocation d'acheter l'arachide en coque aux nombreux producteurs sénégalais, de la transformer sommairement, mais aussi et surtout, elle l’exportait en France. Puis, la direction (française) de la Sodec a alors décidé de relancer le système de transformation des graines en huile. Elle importa les machines et la technologie nécessaires à cette option à caractère industriel. La qualité de l’huile produite qui en avait fait un produit d’exportation prisé comme son label de meilleure huile traitée dans le monde et sa valeur ajoutée parce que classée parmi les produits exportés, ont fait les beaux jours de l’entreprise. Produite et identifiée au Sénégal, il n’en demeure pas moins que sa vente dans notre pays était difficile, vu sa cherté et la faiblesse du pouvoir d'achat, l'approvisionnement du marché local était difficile. Pour y remédier, l'entreprise importait d'autres qualités d'huile, dont l’huile de soja, pour permettre aux consommateurs sénégalais, d'être ravitaillés selon leurs bourses et leur pouvoir d'achat.
A cette époque, l'usine réceptionnait 1500 à 1600 t/ jour et en moyenne 250 mille tonnes par an. En termes d'emplois, le personnel comptait en moyenne 1000 travailleurs dont 800 permanents et 2000 saisonniers. Ce taux d’emploi résorbait à peu près 30 % du gap du sous emploi dans le centre du pays.
Chaque année après la récolte, les nombreux ruraux qui migraient en ville à la recherche de travail se tournaient vers la Sodec où ils étaient très souvent employés comme saisonniers durant toute la saison sèche.
En 1977, sous la présidence de L. S. Senghor, l'État décide alors de racheter l'entreprise et d'en faire une société nationale. Cette acquisition offrait non seulement une stabilité sociale et le maintien de son équilibre économique, mais surtout une stratégie pour résoudre ses besoins politiques surtout électoraux dans une entreprise considérée comme la vache laitière de millions d'individus résidant au moins dans les quatre (4)régions implantées dans le centre. L'usine est alors rebaptisée Société Nationale de Commercialisation des Oléagineux du Sénégal (Sonacos). Elle est confiée à un proche du Premier ministre d’alors, Abdou Diouf, Abdoulaye Diop a été le premier directeur général sénégalais de l'entreprise. Les choses allaient bien pendant de nombreuses années, de la réception des graines, à la transformation. Le niveau d’emplois a connu de grands moments. Seule unité de transformation sur l'étendue du territoire national, sans concurrent direct ou indirect, l'usine transformait, mais achetait aussi une production uniquement réservée à l'exportation et siégeait au Comité national interprofessionnel de l'arachide (Cnia) où elle participait à la fixation des prix destinés aux producteurs. 2000,
Une année où tout chamboule à la Sonacos
Pour la majeure partie des travailleurs de la SONACOS, c'est au cours de la première alternance politique au Sénégal qui a eu lieu en 2000, que les difficultés ont commencé. La décision prise par le président Wade de privatiser la société au profit d’un certain Jabert, a sonné comme une alarme. Cette privatisation de la Sonacos, comme l’avaient prédit une grande partie du personnel de l’usine et des partenaires, a engendré des tensions jamais vécues pendant plus de 40 ans. A la diminution de la capacité de réception s’ajoutent les bons impayés. La production se réduit sensiblement. Certaines machines tombées en panne ne sont pas réparées pour faute de pièces de rechange. Et la société de manière générale tend vers la faillite.
Avec l'arrivée du Président Macky Sall au pouvoir, aucun changement d'envergure n'a été opéré. Face à un marché extérieur imposant qui lui réduit depuis quelques années déjà ses chances en termes de réception, la Sonacos s'enfonce de plus en plus. Aujourd'hui, elle peine à collecter une production de 30 mille tonnes. Et obligée de se départir de ses charges salariales, elle ne se contente que de 50 employés environ.
La Sonacos est-elle sur la voie de renaître de ses cendres ?
Restée ces derniers mois sans activités, compte tenu de l’énorme déficit en matière première auquel il faut ajouter la vétusté de ses machines, la Sonacos réduisait drastiquement ses capacités de production d'huile. Est-elle en mesure aujourd’hui de renaître de ses propres cendres ? C'est en tout cas la question que tous ses travailleurs et partenaires se posent. Avec l'arrivée du Président Bassirou Diomaye Faye au pouvoir et, le nouveau directeur général Ndane Diagne qui assure que le redémarrage opérationnel des unités est imminent, les travailleurs espèrent donc.
Dans l'entreprise industrielle de Dakar (EID) les activités de raffinage ont repris et vont se poursuivre dans les usines de Diourbel, de Louga, et dans celle de Ziguinchor. A Kaolack, cela se fera d'ici mi-novembre. Sur le terrain, les travaux de fin de campagne ont débuté sur tout le territoire national et se poursuivent dans les régions de Kaolack et de Kaffrine. Histoire de rencontrer les producteurs et opérateurs pour permettre à la société d'entrer dans ses prévisions et d’absorber l'intégralité de la production en matière première requise pour mener ses opérations industrielles.
Pour l’heure, le budget prévu pour la réhabilitation infrastructurelle et matérielle de la Sonacos est inconnu. La Sonacos se dit prête à se retourner vers ses partenaires financiers afin de disposer du maximum de ressources pour le renouvellement de son parc et l'augmentation de sa capacité de production à tous les niveaux au sein de ses unités. Selon son directeur général, ces opérations sont précédées par le recrutement, l'embauche et la réhabilitation de certains membres du personnel pour avoir les ressources nécessaires de remise en service, surtout pour la relance des activités de l'usine partout au sein de ses annexes disséminées dans différentes régions du territoire national.
UNE FILIÈRE EN QUÊTE D’UN SECOND SOUFFLE
De culture ancestrale à pilier économique, l'arachide traverse aujourd'hui une crise profonde dans son bassin historique. Depuis le désengagement de l'État en 2000 et l'arrivée massive des acheteurs chinois, le secteur s'enfonce dans le chaos
La culture de l’arachide a été et reste encore importante dans le bassin arachidier qui couvre l’ouest et le centre du pays. Dans ces zones, près des trois quarts des exploitations familiales s’adonnent à cette activité agricole et l’arachide est leur principale source de revenus. Elle occupe une place importante dans le régime alimentaire des familles et ses sous-produits (fanes) sont utilisés à nourrir le bétail. Avec le désengagement de l’Etat à partir de 2000, la filière traverse une crise profonde, caractérisée par une anarchie dans la commercialisation des graines. L’ouverture du marché aux exportateurs étrangers notamment les Chinois a contribué à ce désordre. Conséquence : les unités locales de transformation peinent à collecter suffisamment de graines. Ce qui les plonge dans d’énormes difficultés.
La culture de l'arachide est très ancienne au Sénégal. Introduite par les Portugais au 17ème siècle (1659), elle était une « culture de case », c’est-à-dire pour la consommation, sans commercialisation Le choix de la culture de la graine d’arachide au Sénégal parle colonisateur français, au 19ème siècle, tient au fait qu’à partir de 1820, la métropole découvre progressivement l’utilité de l’arachide en tant qu’apéritif, aliment de bétail et source de matière grasse (huiles, savon). L’arachide devient ainsi rapidement une économie de substitution et les colons lui donnèrent le nom d’ « Or du Sénégal »
Sa culture de l’arachide est entièrement pluviale et traditionnelle et demeure importante dans toutes les régions du pays. Mais l’essentiel de la production destinée au marché provient de la partie centrale du pays communément appelée bassin arachidier (régions de Louga, Diourbel, Thiès, Kaolack et Fatick, où elle occupe 45 à 60 % des terres cultivées et une partie de la Casamance.
La filière de l'arachide rencontre d'énormes contraintes freinant sa productivité. Pour rappel, le Sénégal a connu une sécheresse assez marquante en 1970 qui a entrainé une baisse de la productivité. Depuis lors, les pouvoirs publics mettent en place des politiques pour la relance du secteur. La baisse de productivité s'explique par la mise en place de politiques successives « instables » : suppressions de tarifs préférentiels, alignement des prix au producteur sur les cours mondiaux, intervention de l’Etat puis libéralisation de la filière, endettement des producteurs, perturbations climatiques, dégradation des sols et du capital semencier, réduction des surfaces cultivées en arachide, difficulté d’accès aux intrants (semences-engrais produits phytosanitaires), absence de renouvellement et d’entretien du matériel agricole qui est vétuste.
60 à 70% de la production arachidière est vendue par les canaux formels. Les trois grands huiliers industriels sont SUNEOR, NOVASEN, et CAI Touba et sont orientés vers l'exportation.
Les prix aux producteurs sont uniformes sur l'étendue du territoire. Ils sont fixés durant la période de commercialisation (octobre à avril) par le gouvernement et le Comité National Interprofessionnel de l’Arachide (CNIA). Environ 30 à 40 pour cent des arachides produites au Sénégal sont vendues par canaux informels. Dans ce cas précis, les producteurs peuvent vendre les arachides à tout moment de l'année. Ils sont généralement inférieurs au prix du secteur formel.
La transformation artisanale fournit de l’huile et les tourteaux (pour la consommation animale) aux ménages et villes secondaires. L’huile de fabrication artisanale est jugée de qualité inférieure par rapport à l’huile des canaux formels. Depuis 2014, la Chine s’est positionnée comme un grand importateur de graines. Les Chinois proposent d’acheter les graines d’arachide à un prix plus élevé que celui pratiqué sur le marché sénégalais.
Les producteurs leur cèdent volontiers alors leur production au détriment des industriels locaux. Ces derniers ont souvent des difficultés à s’aligner sur ces prix et se retrouvent dans l’incapacité de s’approvisionner en arachide en quantité suffisante.
Sidy Ba, porte-parole du CNCR : «Depuis la libéralisation de la filière, les choses vont de mal en pis»
« Depuis la libéralisation de la filière, les choses vont de mal en pis. On a constaté beaucoup de couacs sur le plan de la production, de la commercialisation et de la transformation de l’arachide ». Ces propos sont de Sidy Ba, porte-parole du Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux (Cncr) qui a été joint au téléphone par la rédaction de Sud quotidien. « Pour ce qui est de la production, la mauvaise qualité des semences et la baisse de la fertilité des terres sont à l’origine des mauvais rendements. La reconstitution du capital semencier a été toujours un problème. Il y a le manque de moyen de l’Isra (Institut sénégalais de recherche agricole) qui doit produire des semences de pré base. Le capital semencier de l’arachide est estimé à 150 mille tonnes mais ces 150 mille tonnes ne sont jamais produites », a-t-il relevé. Concernant la commercialisation, il a fait remarquer que depuis l’ouverture du marché aux étrangers, il y a beaucoup d’anarchie. « Le système n’est pas très organisé et la structure qui était censée accompagner l’organisation de la commercialisation à savoir le Comité national interprofessionnel de l’arachide (Cnia) n’est pas tellement à la hauteur. Il n’a pas les moyens. Les huiliers qui sont dans la transformation sont laissés pour compte Les usines qui sont là ne peuvent pas concurrencer les étrangers qui exportent les graines », a-t-il souligné. Selon M. Ba, ces problèmes méritent de grandes réflexions et concertations afin d’apporter des solutions. « Il faut de grandes concertations dans le secteur des semences, de la fertilité des sols, dans le domaine de la transformation de l’arachide. Je pense qu’il faut soutenir les unités de transformation notamment Sonacos. Il faut aussi accompagner les organisations professionnelles agricoles et les inciter à se regrouper en coopérative. Il faut également faire la promotion de l’arachide du Sénégal et ne pas promouvoir les huiles importées », suggère-t-il. De manière globale, il invite l’Etat à organiser les assises sur le secteur agricole afin de redynamiser la filière.
74 964 NOUVEAUX BACHELIERS DEJA ORIENTES, SELON LE MESRI
Selon Abdourahmane Diouf, « ce mardi 22 octobre 2024 (hier, Ndlr), 100% des bacheliers qui en ont fait la demande ont été orientés, suivant la volonté du Gouvernement de maintenir une admission universelle dans les universités publiques »
74 964 nouveaux bacheliers ont déjà été orientés dans les universités publiques. L’annonce est du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Abdourahmane Diouf. « Sur un total de 78.246 candidats admis, les bacheliers ayant effectivement fait une demande, sont au nombre de 74.964. Les bacheliers ayant reçu au moins une proposition sont au nombre de 74.964, soit 100% des demandeurs », indique un communiqué dont nous avons reçu copie hier, mardi 22 octobre.
Selon Abdourahmane Diouf, « ce mardi 22 octobre 2024 (hier, Ndlr), 100% des bacheliers qui en ont fait la demande ont été orientés, suivant la volonté du gouvernement de maintenir une admission universelle dans les universités publiques ». Il faut dire que le processus d'orientation des nouveaux bacheliers de la session de juillet est bouclé. Il ne reste que celui des bacheliers de la session de remplacement. « Les 208 bacheliers de la session de remplacement d'octobre sont invités à s'inscrire sur la plateforme Campusen entre le 28 octobre et 10 novembre 2024 pour leur orientation », a fait savoir le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.