SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
25 juillet 2025
"ILS NE CONNAISSENT PAS NOTRE SOUFFRANCE"
Elles sont une petite trentaine en grève et habitent hors ou aux portes de Paris. Elles viennent du Sénégal, du Mali ou du Congo et sont chargées de faire le ménage dans les 700 chambres de l’hôtel depuis 2, 5 ou 10 ans
Bondy Blog |
Latifa Oulkhouir |
Publication 27/08/2019
En grève depuis mi-juillet pour l'amélioration de leurs conditions de travail, les femmes de chambre de l'hôtel Ibis Batignolles ne comptent rien lâcher. On vous raconte l'histoire de Mama N'Diaye, femme de chambre gréviste et avec elle celui de leur combat et de leur quotidien.
Cela fait plus de cinq semaines qu’elles occupent le devant de l’hôtel Ibis imposant et gris des Batignolles. Elles sont là chaque jour entre 9h et 17h environ. Elles ont installé une petite table sur laquelle trônent une caisse de solidarité, des tracts en français et en anglais à en-tête de la CGT, quelques poêles dont elles se servent comme cymbales et une sono qui crache, entre autres, un tube du chanteur ivoirien DJ Kerozen. « Tous ceux qui ont gagné sont des gens qui ont bataillé », clame-t-il. La bande son est choisie.
Une grande partie des femmes de chambre de l’hôtel sont en grève et il est difficile de ne pas les entendre. Demandez aux agents de sécurité à l’entrée ou aux touristes qui entrent et sortent de l’hôtel toute la journée. Parmi leurs seize revendications : une diminution de la cadence, un arrêt des mutations et l’embauche des salariés de la sous-traitance STN par l’hôtel Ibis Batignolles.
Métier : femme de chambre
Elles sont une petite trentaine en grève et habitent hors ou aux portes de Paris. Elles viennent du Sénégal, du Mali ou du Congo et sont chargées de faire le ménage dans les 700 chambres de l’hôtel depuis 2, 5 ou 10 ans. Parmi elles, il y a Mama N’Diaye. Elle fait partie de ceux que l’on appelle pudiquement « travailleurs pauvres » dans les rapports économiques ou les médias. Mais elle fait surtout partie des ces femmes que l’on croise tous les jours même sans les voir. Elles nettoient les bureaux, refont les lits, aseptisent les toilettes. Et ont une histoire.
Mama N’Diaye a 40 ans, elle habite Montreuil et est arrivée en France en décembre 1995. Elle a commencé à travailler en 1996. Elle faisait des tresses. Puis est devenue gouvernante à Saint-Mandé, chez des particuliers. Elle le dit avec fierté. Elle a aussi fait de la garde d’enfants, de personnes âgées. Elle a été animatrice dans des écoles. Elle rappelle qu’elle, son métier, c’est aide-soignante mais « il n’y avait pas beaucoup de places au concours ». Elle est devenue femme de chambre car c’est plutôt facile de trouver une place. « C’est un métier où l’on ne chôme pas ». Avant l’Ibis Batignolles, où elle est arrivée grâce à une amie, elle avait travaillé dans deux autres hôtels.
Je ne suis pas une machine
Cela fait maintenant dix ans qu’elle officie là, dans ce gigantesque hôtel qui est un des plus grands de la chaîne. Et l’année qui vient de s’écouler n’a pas été simple. Mama N’Diaye a eu une tendinite qui l’a obligée à rester chez elle durant plusieurs semaines avant de reprendre à mi-temps. Un mi-temps thérapeutique, sa tendinite ayant été reconnue comme maladie professionnelle. « Les draps que l’on change, les vitres que l’on nettoie, les poussières, tout ça jusqu’à ce que nos muscles, ça n’aille plus ». Au lieu des 21, Mama N’Diaye ne fait donc plus que 9 à 10 chambres en trois heures. Mais elle se bat pour les autres et leur cadence à réduire. Aujourd’hui, elle est à 3 chambres et demi à l’heure, les femmes de chambres réclament un passage à 2 chambres et demi à l’heure. Faire une chambre en 17 à 20 minutes, c’est impossible selon elle. « Enlever les serviettes et les draps sales, mettre les produits, aérer, passer l’aspirateur, la serpillière. Tout ça, ça prend du temps, rappelle-t-elle.Je ne suis pas une machine. »« Le problème aussi, c’est qu’il y a des filles ici, qui font jusque 50 chambres par jour et on ne leur paie jamais les chambres supplémentaires ou on leur propose de poser des jours. Ils profitent trop de nous. »
Elle raconte également comment le travail l’a épuisée à l’époque où avant de venir travailler à l’hôtel, aux alentours de 9h, elle se levait à 4h, prenait le premier métro pour se rendre à la Défense et faire le ménage dans les bureaux entre 7h et 8h. « J’ai arrêté car j’ai eu des problèmes de tension, je ne dormais pas assez ». Ce rythme-là, certaines autres femmes de chambre le tiennent encore pour des raisons financières. En moyenne, une femme de chambre perçoit une rémunération comprise entre 800 et 1100 euros.
Mama N’Diaye fait partie des femmes de chambre que le sous-traitant STN veut muter dans un autre hôtel, à Marne-la-Vallée. « Ils me disent que je leur fais perdre de l’argent car je ne fais plus que 9 chambres mais c’est le médecin du travail qui m’a dit ça ». C’est la troisième des revendications des femmes de chambre : « arrêt des mutations des salariées partiellement inaptes et des mutations non justifiées de manière générale ».
6 semaines de grève et une détermination intacte
La femme de chambre remarque que la situation s’est détériorée depuis l’arrivée du sous-traitant STN il y a trois ans et analyse la situation de manière simple et lucide : « eux, ils ne connaissent pas notre souffrance, et ils se disent qu’on est des Africains et qu’on ne connaît rien à part l’argent, mais ici on est dans un pays de droits et de loi ».
Ce jour-là, leurs délégués étaient en réunion de négociation. Lorsque des membres de la STN apparaissent, les femmes de chambre les accueillent à coups de « STN voleurs » ou « STN dégage ». Aucun accord n’a pour l’instant été trouvé. « Et toi, qui va payer ton loyer ? » s’interrogent les femmes entre elles et en riant.
Leur inquiétude n’a aucune prise sur leur détermination. « On va jusqu’au bout, même si on doit rester là jusqu’en 2022, on va jusqu’au bout, on est déterminés quoi ». Le rire dans lequel Mama N’Diaye a dit cette phrase ne laisse aucune place au doute. « Si je travaille, si je me bats, c’est pour mes enfants de 12 et 19 ans et ils me soutiennent ».
Les finances et la santé de Mama N’Diaye sont un peu trop fragiles pour se permettre des vacances. Ça fait 6 ans qu’elle n’est pas allée au Sénégal. Elle et son mari travaillent pourtant et lui aussi la soutient, « il fait à manger quand je rentre et que je suis trop fatiguée. Ce travail, ça rend KO ».
Les femmes de chambre de l’Ibis Batignolles entrent dans leur sixième semaine de grève, sans que rien ne semble les déstabiliser, pas même la devanture grise du Pôle Emploi situé juste en face de l’entrée de l’hôtel. « Il y a des gens qui sont en haut, qui ne nous aiment pas et qui disent qu’on ne va pas gagner mais rien ne peut nous arrêter ».
Sur le sol, devant l’hôtel, des milliers de petits confettis rectangulaires « faits maison ». Les grévistes ont patiemment découpé des dizaines de magazines aux ciseaux. Une autre idée, s’il en fallait une, de leur détermination.
VIDEO
L'AFRIQUE, L'AUTRE TERRE DU REGGAE
Même si la philosophie héritée de Bob Marley - se libérer de l'esclavage mental, résister à l'oppression, se battre pour ses droits - a largement infusé le reggae africain, celui-ci a réussi à trouver sa propre voie
Entre l'Afrique et le reggae, l'histoire d'amour musicale dure depuis près de quarante ans. Le reggae africain a ses stars : Alpha Blondy, Lucky Dube, Tiken Jah Fakoly, et ils sont nombreux à vouloir leur emboîter le pas. Même si la philosophie héritée de Bob Marley - se libérer de l'esclavage mental, résister à l'oppression, se battre pour ses droits - a largement infusé le reggae africain, celui-ci a réussi à trouver sa propre voie, notamment grâce aux sonorités africaines et à l'emploi des instruments du continent.
L'ALCOOL, NOUVELLE PLAIE DE L'AFRIQUE, POURSUIT SA PROGRESSION
Jusque-là, l'Afrique consommait peu d'alcool, protégée notamment par les interdits religieux. Mais le continent est le dernier terrain à conquérir pour les alcooliers, et ils mettent la pression
France Télévisions |
Jacques Deveaux |
Publication 27/08/2019
La consommation d’alcool en Afrique ne cesse de s’accroître et inquiète autorités locales et instances internationales. Même si, comme le dit l'Agence Ecofin,"contrairement aux idées reçues, l’Afrique, dans son ensemble, n’est pas un continent très porté sur la bouteille. Bien moins que les Européens."
En effet, quand la moyenne européenne se situe à 10/12 litres d’alcool pur par an et par habitant, le champion africain, le Gabon, ne consomme "que 9 litres". Mais, premier bémol, si on exclut les populations abstinentes, notamment pour des critères religieux, le chiffre s’emballe. Du coup, les pays musulmans deviennent de mauvais élèves. Il y a peu de buveurs, mais de très gros buveurs. Au Tchad, cela frôle les 34 litres par personne non abstinente.
L’alcoolisme en Afrique est totalement ignoré. On parle d’Ebola, du sida, du paludisme, mais très peu des risques de la consommation d’alcool. Et l’industrie l’a bien compris qui fait du continent un marché à conquérir. Une zone de développement dans un marché mondial qui stagne. A côté de programmes de responsabilisation sociale, les brasseurs créent des gammes "low-cost" ou des bières moins alcoolisées. La filière met en avant des bières locales, jouant ainsi sur la corde sensible du nationalisme.
Ainsi en 2017, la croissance du secteur de la bière a été trois fois plus élevée en Afrique que dans le reste du monde. Cette année-là, Heineken, associé au distributeur CFAO, investit 150 millions d’euros à Abidjan (Côte d'Ivoire) dans une immense brasserie, prévue pour produire à terme 1,6 millions d’hectolitres. Le marché ivoirien est porteur.
"L'Afrique est notre source principale de croissance à l'avenir avec le développement de la classe moyenne", explique à l’époque le président Afrique du groupe néerlandais, Roland Pirmez. Ajoutez à cela la jeunesse de la population, le faible coût de la publicité et la réglementation assez lâche, vous avez un terrain idéal de développement.
Santé publique
Face à cela, les enjeux de santé publique semblent peser bien peu. Ainsi, dans les années 2010, plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et centrale ont vu se développer la vente d’alcool en sachet. Des doses de 5 ml de whisky, vodka ou gin sont vendues entre 100 et 150 francs CFA (entre 0,15 et 0,22 euros) à la porte des établissements scolaires. Selon plusieurs médias, les lycéens consomment entre deux cours. Accoutumance garantie, les alcooliers préparent ainsi le terrain.
La plupart des pays ont réagi en interdisant la vente de ces produits. Au Cameroun, l’interdiction remonte à 2014. C’est l’un des premiers pays à avoir réagi face à cette menace d’addiction. Pourtant à en croire le site internet Actu Cameroun, "cinq ans après cet arrêté ministériel, la vente de ces produits se porte toujours bien."
Les professionnels avaient deux ans pour écouler leur stock. Force est de constater, selon les journalistes sur place, que les produits sont toujours disponibles. "Il n’y a pas de contrôle", explique une vendeuse du marché de Yaoundé à Géraldine Ivaha, de Cameroon-info.net. Si des salariés du ministère du commerce passent, "on leur fait savoir qu’on n’est pas au courant de l’interdiction et s’ils insistent on s’arrange et ils s’en vont."
Le Sénégal également a interdit la vente de l’alcool en sachet. Et ici aussi, la consommation continue. Pour Alioune Samb, le chef du service régional du commerce de Thiès (ouest), il s’agit d’un trafic à petite échelle. Une revente d’alcool en bouteille reconditionné dans des sachets afin de toucher un public jeune. Selon Alioune Samb, cela ne constitue pas "une production industrielle". Sans doute pas une production industrielle, mais en tout cas un véritable trafic.
PAR MOMAR DIENG
LE REFOULÉ D'UN SCANDALE MORAL ET DÉMOCRATIQUE
«Désir» et «volonté» traduisent effectivement chez Macky, la jouissance à centraliser à son niveau un conflit politique dont il tire les ficelles avec évidence depuis l’origine - Il «promet» de faire du dossier Khalifa ce qu’il voudra
" La grâce est un pouvoir constitutionnel du président de la République. Ça ne dépend que de lui, et de lui tout seul, et de son appréciation. Donc je ne peux pas discuter de ce que dit la presse par rapport à la grâce. Le jour où j’en aurai la volonté ou le désir, je le ferai comme j’ai eu à le faire. »
Notre confrère de RFI qui a interviewé le chef de l’Etat sénégalais a sans doute eu froid dans le dos en entendant Macky Sall recourir à des mots aussi peu innocents que « volonté » et « désir » pour exprimer le caractère omnipotent de sa posture comme Administrateur général du dossier Khalifa Ababacar Sall. Dans les dédales de la littérature scientifique autour de ces deux vocables, les équivalents les plus fréquents sont : motivation cachée, insatisfaction, jouissance, besoin, manque à combler, etc. Et quand le sujet principal touche à l’adversité politique, cette association de mots a néanmoins le don de fournir des éléments de confirmation.
Dans aucun pays démocratique digne de ce nom, un président de la République ne prononcerait en public de tels mots à l’endroit d’un adversaire qui, à bon escient, se définit comme prisonnier politique du pouvoir régnant. «Désir» et «volonté» traduisent effectivement chez le président sénégalais la jouissance à centraliser à son niveau un conflit politique dont il tire les ficelles avec évidence depuis l’origine.. Ça ne dépend que de lui, et de lui tout seul, et de son appréciation. Donc je ne peux pas discuter de ce que dit la presse par rapport à la grâce. Le jour où j’en aurai la volonté ou le désir, je le ferai comme j’ai eu à le faire. »
Notre confrère de RFI qui a interviewé le chef de l’Etat sénégalais a sans doute eu froid dans le dos en entendant Macky Sall recourir à des mots aussi peu innocents que « volonté » et « désir » pour exprimer le caractère omnipotent de sa posture comme Administrateur général du dossier Khalifa Ababacar Sall. Dans les dédales de la littérature scientifique autour de ces deux vocables, les équivalents les plus fréquents sont : motivation cachée, insatisfaction, jouissance, besoin, manque à combler, etc. Et quand le sujet principal touche à l’adversité politique, cette association de mots a néanmoins le don de fournir des éléments de confirmation.
Dans aucun pays démocratique digne de ce nom, un président de la République ne prononcerait en public de tels mots à l’endroit d’un adversaire qui, à bon escient, se définit comme prisonnier politique du pouvoir régnant. «Désir» et «volonté» traduisent effectivement chez le président sénégalais la jouissance à centraliser à son niveau un conflit politique dont il tire les ficelles avec évidence depuis l’origine.
Ils sont l’expression d’une posture de puissance qui rappelle au monde politique sénégalais, en particulier aux récalcitrants opposés à la démocrature qui s’est installée depuis 2012, qu’il y a un chef à la barre. L’exposition d’un moi surdimensionné échafaudé dans l’accoutumance aux délices du pouvoir ressort de l’inflation de «je» : 4 à la suite dans une phrase de 21 mots, ce doit être un record mondial en la matière. Avec un tel environnement mental qui fait de l’épicerie politique une activité normale intégrée à la gouvernance du pays, il y a de quoi s’inquiéter.
Dans un genre plus prosaïque, le président Macky Sall «promet» de faire du dossier Khalifa Sall ce qu’il voudra bien en faire. C'est-à-dire un objet de marchandage qui fera partie de son agenda politique. Au-delà de la mauvaise foi qui consiste à faire croire que tous les prisonniers de Rebeuss sont politiquement et socialement égaux, le chef de l’Etat semble considérer l’ex maire de Dakar comme une monnaie d‘échange et un moyen de pression dans le cadre des campagnes politiques à l’horizon. De quelles façons ? Lui seul le sait. Mais au final, ce ne pourrait être qu’un scandale démocratique. Un de plus, et certainement pas le dernier. L’avenir de Khalifa Ababacar Sall lui appartient, estime-t-il. Mon Dieu !
CYRIL RAMAPHOSA, CE PRÉSIDENT AFRICAIN "NON IDENTIFIÉ"
En admettant ne pas reconnaître le visage du président sud-africain, en marge du sommet du G7 à Biarritz, une journaliste américaine a tendu le bâton pour se faire battre…
Jeune Afrique |
Damien Glez |
Publication 27/08/2019
À l’occasion du sommet du G7 tenu dans la ville française de Biarritz, la journaliste américaine d’Associated Press Darlene Superville poste, le 25 août sur Twitter, un cliché présenté comme un moment de détente entre quatre « leaders ». Dextre avec les hashtags, elle tague le Français Emmanuel Macron, le Canadien Justin Trudeau et l’Indien Narendra Modi. Quant à Cyril Ramaphosa, elle le présente comme « one unidentified leader » (« un leader non identifié », en français).
La polémique naît et se répand comme une traînée de poudre sur la toile. On y plaint le « Pauvre Cyril » et on y tacle la twittos malencontreuse, dont on s’interroge si elle est « comédienne ou journaliste ». À bien regarder l’acte manqué numérique, le tribunal des réseaux sociaux pourrait affubler Darlene Superville de quatre chefs d’inculpation : racisme présumé, afrophobie, ignorance et fainéantise. Pour lequel serait-il raisonnable de la « condamner » ?
Procès numérique
La peau noire de la journaliste la dédouane-t-elle de la première tare ? Pas sûr, si l’on en croit les théoriciens de l’afro-autoflagellation. Pour autant, la ministre sud-africaine des Communications, Stella Ndabeni-Abrahams, ne va-t-elle pas vite en besogne quand elle affirme que Darlene Superville ne « reconnaît que les leaders blancs » ? Nul doute que la journaliste, au sommet du G7 de 2014, aurait facilement identifié le métis Barack Obama et plus difficilement le caucasien néerlandais Mark Rutte…
Peut-être cette représentante d’une agence de presse basée aux États-Unis ignore-t-elle moins les Noirs que les ressortissants d’un continent largement négligé par les médias occidentaux. Si l’on devait en conclure qu’elle est « afrophobe », encore faudrait-il tester ses confrères sud-africains pour savoir lesquels d’entre eux identifient instantanément le roi thaïlandais ou le président costaricain. En sont-ils asiaphobes ou américanophobes pour autant ?
Dans ce procès numérique, le chef d’inculpation le plus facile à démontrer est le manque de culture générale, véritable forfait lorsqu’on exerce un métier de connaissance présumée. En guise de circonstances atténuantes, Darlene Superville peut toujours rappeler que l’Afrique compte 53 nations, et que Cyril Ramaphosa est installé à la présidence sud-africaine depuis moins de deux ans.
La quatrième formulation des griefs à son encontre sera plus difficile à contrer : la fainéantise, qui engendre la négligence professionnelle. Sur ces réseaux où la journaliste aime se répandre, il n’y a rien de plus simple que de vérifier quels présidents étaient invités à se joindre aux responsables des « pays les plus industrialisés » de la planète. Cette année, ils étaient cinq : Macky Sall, Paul Kagame, Roch Marc Christian Kaboré, Abdel Fattah al-Sissi, et donc… Cyril Ramaphosa. Sur l’option « images » d’un moteur de recherche, l’identification du dernier de cette liste n’aurait pas pris plus de sept secondes. Alors, faute professionnelle avérée ? Darlene Superville peut encore rétorquer que son post a été effectué sur un compte Twitter personnel…
LES "7 PLACES" RETIRÉES DE LA CIRCULATION DANS TROIS MOIS
"D’autres mesures seront aussi mises en place. Une voiture de transport en commun ne va plus faire plus de 20 ans d’exploitation"
Les nombreux accidents notés sur les routes continuent d’interpeller les autorités. D’importantes mesures sont en train d’être prises. Parmi elles, la disparition prochaine des voitures communément appelées « 7 places ».
Selon le directeur des Transports terrestres, Cheikh Oumar Guèye, l’une des plus importantes mesures est sans doute le retrait de la circulation des voitures de transport en commun de type « 7 places ». Ce programme va démarrer au mois de septembre. « On donnera un délai de trois mois pour que toutes les voitures de ce genre soient retirées.
D’autres mesures seront aussi mises en place. Une voiture de transport en commun ne va plus faire plus de 20 ans d’exploitation », a annoncé le patron des Transports. Pour rappel, cette décision intervient suite à l’accident qui a causé, lundi, la mort de six personnes dans la région de Ziguinchor, près de Oussouye.
KANEL VEUT UN PLAN DE DÉVELOPPEMENT D'URGENCE
Les populations déplorent l’absence des leaders politiques à leurs chevets lors de l’effondrement de la déviation du pont de Sinthiou Garba - Un appel est lancé à Macky pour soulager les citoyens du département - COMMUNIQUÉ DES RÉPUBLICAINS DE LA RÉGION
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué conjoint des différentes sections APR du département de Kanel, daté du 25 août 2019, relative à l’actualité sociopolitique en cours dans la région.
« Suite au cri du cœur de la COJER, du MEER, de la Convergence des Femmes Républicaines et du Réseau des Enseignants du département de Kanel sur la situation du département, une marche a été organisée le 16 Août 2019, durant laquelle un mémorandum résumant les doléances du département a été remis au Préfet. Dans le même élan, les populations du Dandee Mayoo sont sorties massivement pour réclamer le bitumage du tronçon Dembancane-Nawel.
Une mission dirigée par le Ministre des infrastructures Me Oumar Youm s’est rendue ce 25 Août 2019 sur le terrain pour rassurer les populations sur la suite des travaux de la route nationale et la réfection du pont de Sinthiou Garba au plus vite. Pour rappel, la déviation qui avait été mise en place pour les besoins de la construction du pont avait cédé, lors des dernières pluies coupant ainsi la route et rendant la circulation des personnes et des biens impossible.
La COJER, le MEER, la Convergence des Femmes Républicaines et le Réseau des Enseignants du département de Kanel remercient :
Le Président de la République pour l’attention portée aux problèmes du département
Le Ministre des infrastructures pour sa réactivité
Le Gouverneur de la région de Matam et le Préfet du département de Kanel, pour leur sens de l’écoute, leur impartialité et leur engagement auprès des populations
L’association du Dandee Mayoo Emergent pour sa constance dans la lutte pour le bitumage du tronçon Dembancane-Nawel
La COJER, le MEER, la Convergence des Femmes Républicaines et le Réseau des Enseignants du département de Kanel déplorent :
L’absence des leaders politiques aux chevets des populations lors de l’effondrement de la déviation du pont de Sinthiou Garba
L’attitude de la députée du département de Kanel, qui au lieu de porter le plaidoyer des populations et d’être à leurs côtés quand cela était nécessaire, s’épanche dans la presse en faisant de la récupération politique après coup, avec des justifications techniques non maîtrisées pour occulter son inexistence et son inaction politique, en pensant tirer son épingle du jeu, comme à son habitude en faisant le service minimum.
Face à la situation économique et sociale, il urge de doter le département d’un Plan d’Urgence de Développement, comme à l’instar d’autres régions du Sénégal.
Voilà pourquoi, nous en formulons collectivement, la demande solennelle, auprès de Son Excellence M. Macky Sall, Président de la République du Sénégal. »
KARIM N’A PAS OSÉ SE PRÉSENTER À DAKAR
Un réaménagement du Secrétariat national du Pds est venu tout remettre en cause. Ouvrant du coup la voie de la rébellion à Oumar Sarr & Cie contre la volonté prêtée à Me Wade de vouloir (re)mettre le parti entre les mains de son fils, Karim
Au Pds, l’homme a toujours bénéficié des égards réservés aux premiers de cordée. Premier militant libéral à gagner une bataille municipale qui l’a porté à la tête de la mairie de Dagana, en 1996, Oumar Sarr a toujours vécu dans l’ombre du Pape du Sopi qui, en partance pour la France, après sa chute du Pouvoir en 2012, en avait fait son dauphin. Sept ans après, un réaménagement du Secrétariat national du Pds, intervenu le 9 août 2019, est venu tout remettre en cause : les positions et les postures. Ouvrant du coup la voie de la rébellion à Oumar Sarr & Cie contre la volonté prêtée à Me Wade de vouloir (re)mettre le parti entre les mains de son fils, Karim, en exil à Doha. Ainsi est né le nouveau courant libéral : Alliance Suqali Soppi. Un nom révélateur de la crise profonde qui secoue le Pds, dont Oumar Sarr explique, via mail, pour L’Observateur, les ressorts insondables par le grand public.
Lors du lancement de votre alliance, l’on a l’impression que vous avez un problème plus avec Karim qu’avec son père. Qu’est-ce qui vous oppose ?
Les problèmes avec Karim Wade viennent de son refus de venir à Dakar, alors qu’il était notre candidat. Ces problèmes se sont prolongés avec l’insistance de son père pour qu’aucune instance de notre parti ne se tienne depuis des mois et des mois et ont atteint le summum avec le Dialogue national convoqué par le Président Macky Sall.
Ce serait intéressant que vous nous expliquiez chaque point de divergence avec Karim Wade et la position de son père. Commençons par son absence de Dakar !
Vous le savez. Nous avions désigné Karim Wade comme candidat à l’élection présidentielle, principalement pour deux raisons : il était en prison et nous voulions à travers son choix, rendre un dernier hommage à notre leader.
A plusieurs reprises, le retour de Karim a été annoncé, était-il dans les dispositions de revenir au Sénégal et faire face au régime ?
Karim Wade, dans une déclaration publique, à la Korité 2018, nous avait dit : «Je suis en route pour faire face à mes devoirs et mériter la confiance de ceux qui m’ont investi et de tous ceux qui sont décidés à m’accompagner.»
Nous l’avions cru. Nous l’attendions et préparions sa venue. Nous l’attendons encore. Il préfèrera envoyer son père au front, malgré l’âge avancé de ce dernier. Et, par milliers, nous avions accueilli ce dernier et démontré, aux yeux de tous, notre disposition au combat. Comme l’avait prévu la majorité présidentielle, comme elle l’avait déclaré dans les journaux et dans les radios, Karim Wade n’a pas osé se présenter à Dakar.
Puis, l’ex-candidat est devenu en même temps, inaudible et aphone jusqu’à ces derniers jours, et a montré, pour moi, son incapacité à diriger qui que ce soit, et quoi que ce soit. Il a conjugué, lui-même, sa carrière politique au passé. En même temps, irascible, Karim Wade commença à attaquer tout le monde et à dénigrer responsables du parti et «karimistes» désillusionnés, comme si ceux-ci étaient responsables de son absence de Dakar.
Il déclara à qui veut l’entendre qu’il a des dossiers-bombes contre Macky Sall auxquels il est le seul à croire. Il téléphona par Whats’App aux uns et aux autres, glana des informations par-ci, par-là et fit croire qu’il était informé de tout, alors qu’il n’est au courant de rien. La preuve, d’ailleurs, est faite avec certains éléments proposés au Secrétariat national.
Pourquoi devait-il prendre le risque de revenir, alors que l’Etat l’a menacé d’emprisonnement ?
Un homme politique ne doit pas avoir peur de la prison. Il doit avoir de l’audace.
Et sur le Dialogue national ?
Karim Wade nous avait fait savoir qu’il était contre notre participation au Dialogue national de 2019, pour des raisons que j’estime politico-personnelles. Je m’étais réuni longuement avec son père qui avait donné son accord sur notre présence à l’ouverture du Dialogue national et même aux discussions sur le processus électoral avec le ministre de l’Intérieur, et nous nous étions même entendus sur la déclaration liminaire.
Karim Wade, au dernier moment et à deux reprises, l’avait fait changer d’avis et comme explication, le père m’a répété, devant témoins, que «seuls les imbéciles ne changent pas d’avis».
Dans ces conditions où les réunions du parti sont interdites, le débat interdit, le parti en hibernation jusqu’à nouvel ordre de Karim Wade, j’avais décidé de participer au Dialogue national, en vue du renforcement du parti et d’une meilleure préparation aux élections à venir.
Pourtant, l’on rapporte que votre problème avec Wade est venu de votre décision de participer à l’ouverture du Dialogue national…
Je ne le pense pas. Je n’ai aucun problème particulier avec Wade. Les rares comités directeurs qu’il a présidés depuis des années ont tous commencé par ses félicitations pour mon travail et un standing ovation des membres. Vous avez certainement les images.
Est-ce que le Président Wade était informé de votre présence au Dialogue national ?
Non. J’ai pris mes responsabilités en ma qualité de militant et responsable. J’aurais même pu parler au nom du parti, celui-ci ne pouvant pas se réunir sur des questions d’importance. J’ai préféré parler en mon nom, mais pour tous.
Le Président Wade a, par la suite, fait savoir dans une des réunions fermées dans lesquelles il invitait les personnes de confiance de Karim Wade, qu’il se pourrait qu’il contacte le Président Macky Sall et que le Pds aille au Dialogue national et, c’est certainement avec l’aval de Karim Wade.
Dans votre conférence de presse, vous avez évoqué la libération de Karim, sans tout dire. Y avait-il accord entre le pouvoir et la famille à l’époque? Comment le voyage de Karim a été organisé ?
J’avais abordé cette question en rapport aux positions sur le Dialogue national. Comme j’ai eu à le dire, à l’ouverture du dialogue national, le Sénégal est plus grand que nous tous, que tous les partis. Je voulais expliquer que notre position sur le dialogue ne doit pas être dégagée à partir d’avantages personnels qu’on peut avoir sur la tenue d’un tel événement.
On ne peut pas être pour le premier dialogue, parce qu’il va permettre son élargissement de la prison et être contre le second, parce qu’il ne traite pas de l’organisation d’un second procès qu’on souhaiterait que l’Etat organise pour soi. Le Sénégal est plus grand que ça.
C’était uniquement pour cette raison-là, par souci pédagogique, que j’ai abordé le sujet. Je peux ajouter qu’il n’y a pas eu d’accord politique scellé entre le pouvoir et la famille et que le voyage a été organisé, en tenant compte des spécificités de la sortie.
Mais, le voyage a été préparé, car un avion l’attendait déjà pour le conduire à Doha…
Je suppose que la libération a été envisagée avant et que Doha avait offert son hospitalité à Karim Wade. C’est tout ce que j’en sais.
D’aucuns pensent que la non-participation du Pds à la Présidentielle fait partie du deal ?
Je ne le crois pas. Je ne crois pas qu’il y ait même un deal quelconque.
Quel est l’enjeu du renouvellement du Secrétariat national ?
Le seul enjeu véritable de ce renouvellement, c’est le remplacement du Secrétaire général national en cas d’absence. On me dit que le décès de Tanor Dieng a été un facteur déclenchant.
En quel sens, le décès de Tanor a déclenché le renouvellement du Secrétariat général ?
Je pense que c’est plutôt l’effet créé au niveau du Parti socialiste avec une guerre des chefs qui aurait pu avoir lieu. Ils ont certainement dû faire des projections sur le Pds, en cas d’absence ou d’incapacité du Secrétaire général national.
Avez-vous été informé de ce projet de remaniement ?
Oui et non. J’ai vu, pour la dernière fois, le Secrétaire général national, à sa demande, il y a un peu plus de deux mois, exactement le lundi 17 juin 2019. Il m’avait informé d’un projet de remaniement, qui ne correspond pas du tout, à ce qu’il a publié par la suite.
Il m’avait promis de m’appeler à nouveau avant publication. Il ne l’a pas fait. Il ne m’a pas appelé non plus depuis cette date. J’ai su qu’il avait procédé à un «remaniement» à travers la presse et j’ai vu évidemment la main de Karim.
Etes-vous déçu de votre compagnonnage avec Me Wade ?
Non. Je suis un homme politique. Dans la période 2000-2012, le Président Wade m’a associé à la gestion du pouvoir et je ne l’en remercierai jamais assez. Dans la période qui a suivi notre défaite de 2012, dans des conditions difficiles, j’ai maintenu vaille que vaille le drapeau du parti et tout le monde a pu apprécier l’engagement continu et la combativité de notre parti.
Je fais partie en 2015, des responsables qui ont porté la candidature de Karim Wade comme réponse politique à l’incarcération injustifiée et injustifiable du fils du Président Wade. En 2016, Karim Wade fut libéré de prison suite au combat ininterrompu du parti et à des actions diverses menées. Jusqu’en 2019, avec des fortunes diverses, le parti s’est mobilisé en défense de Karim Wade, son candidat, jusqu’au dépôt de la candidature au Conseil constitutionnel et ses listes de parrainages furent validées sans contestation aucune.
L’on a noté que des responsables du Pds ont décliné les postes proposés par Wade. Est-ce une action concertée ?
Non. Certains ont préféré tout de suite ne pas être cités dans cette mise en scène tragi-comique. En réalité, comme je vous l’ai dit plus tôt, le Secrétariat national n’a aucune espèce d’importance. C’est un machin. Ils l’ont remanié pour placer Karim Wade aux commandes du Pds en cas d’incapacité du Secrétaire général national.
Vous restez donc au Pds ?
L’Alliance «Suqali Soppi» s’est définie comme un courant dans le Pds. Nous sommes aujourd’hui indéniablement la majorité du Pds. Nous allons, dans les prochains jours, échanger avec les responsables, nous renforcer et définir les meilleures voies pour continuer avec succès notre combat.
Récemment, une méditation avait été annoncée. Avez-vous été approché dans ce sens ?
Oui, il y a eu des bonnes volontés, des responsables du parti, des amis de la famille Wade, qui se désolaient de la situation créée. Ils m’ont contacté ainsi que d’autres responsables, mais le mal est là, persévérant.
Qui sont-elles ?
Elles sont nombreuses, mais permettez-moi de ne pas les citer. C’est leurs initiatives. Peut-être qu’un jour, elles s’exprimeront sur le sujet.
N’allez-vous pas finir par quitter le parti ?
L’Alliance a décidé de rester dans le parti, de se battre et de démontrer sa majorité. Nous verrons dans les prochains jours, les prochaines semaines, s’il n’y a pas d’entrave à notre progression. Je rappelle que les Karimistes se réunissent, ont des sièges, adhérent même à des fronts politiques. Je suppose que l’Alliance aura ses prérogatives-là dans le parti.
Pensez-vous vraiment gagner votre combat contre Wade, si l’on sait qu’il fait du Pds une propriété?
Primo : nous ne menons pas un combat contre Wade qui demeure, un père et un mentor. Secundo : contrairement à ce que vous pensez, le Pds n’est pas et ne saurait être une propriété personnelle. Tertio : le combat politique de l’alliance est un combat de principes basé sur les textes constitutifs du Pds ainsi que sa doctrine, si vous voulez, sa pratique. Nous pensons gagner ce combat avec Wade et non contre Wade.
N’avez-vous pas peur que l’alliance Suqali Sopi finisse comme les autres structures qui se sont créées dans le passé des flancs du Pds?
Non, je ne le pense. Nous connaissons bien notre parti, ses hommes et ses femmes. Je ne suis pas le seul responsable embarqué dans ce combat. Nous connaissons parfaitement le terrain. Nous n’avons peur ni de marées ni de marécages.
Avez-vous des alliés dans votre combat, des contacts avec Macky Sall ou son entourage proche?
Aujourd’hui, nous menons un combat de principes à l’intérieur du Pds, un combat pour la refondation de celui-ci. Ce n’est pas un combat qui se mène à partir de l’extérieur ou avec l’extérieur. Nous avons bien entendu des relations avec tous les partis de l’opposition, connaissons bien le Président Macky Sall et ses collaborateurs, pour avoir été avec certains d’entre eux dans le même parti, dans les mêmes écoles ou les mêmes gouvernements. Mais là aussi, je me dis : à chaque jour suffit sa peine.
Demain est un autre jour. Nous nous organisons pour gagner notre combat d’aujourd’hui. Et encore une fois, nous sommes un groupe de responsables politiques aguerris, qui sait se battre sans perdre son âme.
Le Sénégal vient de perdre simultanément, cette semaine, deux grandes personnalités, Jacques Diouf et Amath Dansokho. Que retenez-vous d’eux ?
Je m’incline devant ces deux grands noms de votre pays. Jacques Diouf, j’ai eu à le connaître quand j’étais ministre en charge de la Pêche. J’ai eu à le rencontrer à Rome quand il était Directeur général de la Fao (Fonds mondial pour l’alimentation) émérite, qui a su résister à bien des assauts contre la gestion d’un haut intellectuel africain.
Il nous a aidés à mieux comprendre l’état de l’art sur les politiques de pêche mais aussi à développer la pêche artisanale et l’aquaculture. J’ai eu à le rencontrer par la suite à différentes occasions.
Une fois, nous nous sommes trouvés dans le même avion. A ce moment, j’ai compris qu’il était très pieux. Il récitait ses versets coraniques avant le vol, et pendant tout le vol, nous avions pu échanger de sa vision de la vie. Ce fut un grand moment d’échange qui m’a permis d’apprécier l’homme. Amath Dansokho, lui, c’est le militant. Je l’ai connu avant 2000, quand nous étions tous deux dans l’opposition, au début des années 2000 quand nous étions ensemble au gouvernement, et après cette période.
Ce fut un homme exceptionnel. J’ai gardé nos moments de débats intenses, un bonheur d’échanger avec lui, même si l’on ne partageait pas les mêmes points de vue. On apprend toujours. Je me rappelle, une fois, il m’avait invité à diner ensemble, je ne sais plus quand, dans une dibiterie de Ngor en bordure de mer.
Je ne sais pas si celle-ci existe encore. Je présente mes condoléances, au delà du Parti de l’indépendante et du travail (Pit), au peuple sénégalais et africain, au peuple militant. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, il est un personnage tellement attrayant, tellement vrai, un monument de notre histoire politique, indépendamment de ses compagnonnages politiques.
par Abdou Diaw
L'OFFENSIVE DU "VENANT"
Dakar, dépotoir de l’Occident et de l’Asie ? Quand allons-nous chasser ce stéréotype consistant à penser que l’importé est toujours meilleur que le local ?
Dakar, dépotoir de l’Occident et de l’Asie ? Il ne sera pas trop de qualifier la situation qui prévaut présentement dans la capitale sénégalaise. Le décor est si banal et familier à notre quotidien que rares sont ceux qui s’en rendent compte. En effet, Dakar est envahie,ces dernières années,par des tonnes de matériels de toutes sortes en provenance de pays d’Europe, d’Asie ou des Etats-Unis. Presque chaque jour, des propriétaires de conteneurs déversent des produits et autres articles de seconde main communément appelés « venants » dans des quartiers de la capitale (banlieue comme Plateau).
Bon nombre de nos compatriotes semblent y trouver leur compte. La preuve, il est fréquent d’assister à des scènes de bousculades pendant les opérations de déchargements de conteneurs. On ne se fait pas d’ami ; chacun guette le moindre article de valeur pour y sauter. Ceci traduit la perception imaginaire que le Sénégalais a souvent du matériel importé, mais aussi la forte demande en équipements à laquelle font face nos populations devenues plus exigeantes. Non sans oublier l’émergence d’une classe moyenne soucieuse d’un mieux-être. Un matériel, d’habitude, apprécié pour sa bonne qualité et sa durabilité. Est-ce pour dire que les articles produits localement, s’il y en a d’abord, sont d’une qualité douteuse ? Quand allons-nous chasser ce stéréotype consistant à penser que l’importé est toujours meilleur que le local ? Ce ne sont pas ceux-là qui s’activent dans ce business qui vont aider la population à se départir de ces « venants » d’autant qu’ils y tirent leur épingle du jeu.
Il s’agit, pour la plupart, d’anciens émigrés reconvertis en importateurs faisant la navette entre Dakar et les pays européens ou américains. Aujourd’hui, d’autres opérateurs les ont rejoints dans cette activité florissante, aiguisant de plus en plus l’appétit de femmes et d’hommes d’affaires. Dans ces foires en plein air éparpillées un peu partout dans la capitale, chaque citoyen y trouve son business. De l’importateur au consommateur final en passant par les intermédiaires qui font également de bonnes affaires autour de l’importation de ces produits de seconde main. Bien évidemment, les caisses de l’Etat sont également servies à travers les droits de douanes.
Toutefois, l’on ne peut pas passer sous silence les dangers que peuvent représenter ces produits dits « venants » non seulement pour la population, mais aussi pour l’environnement. L’essentiel de ces articles est composé d’ordinateurs, de télévisions, d’imprimantes, de réfrigérateurs, d’armoires, de bureaux, de chaises... Aujourd’hui, les Déchets d’équipements électriques et électroniques (Deee) sont une grande préoccupation pour nos Etats qui, malheureusement, sont désarmés pour y faire face. Ces concitoyens qui se ruent vers les conteneurs sont-ils véritablement conscients des risques liés à la présence de métaux lourds (plomb, mercure, cadmium) et de composants toxiques dans les Deee ? On ne peut pas oublier ces véhicules importés qui remplissent les parkings de la capitale.
Au regard de l’ampleur d’un tel phénomène, il urge de sensibiliser les populations sur l’utilisation de ces matériels de seconde main en quête d’une nouvelle vie en Afrique, de doter le pays d’un tissu industriel capable d’absorber la demande intérieure en matière d’équipements. Pour éviter de transformer le Sénégal en décharges numériques des pays développés, des programmes de recyclages et de récupérations peuvent être mis en place. Et l’Agence de l’informatique de l’Etat (Adie) semble prendre les devants en initiant le « e-déchets » qui vise à procéder au recyclage écologique des déchets électroniques tout en créant de la richesse.
LES ANCIENS PERMIS DE CONDUIRE INVALIDES À PARTIR DU 3 SEPTEMBRE
L’annonce est du directeur des transports routiers Cheikh Oumar Gueye. Mieux, les conducteurs qui n’ont pas procédé au renouvellement de leur titre de transport, seront exposés aux sanctions des forces de l’ordre
Que ceux qui n’ont pas encore renouvelé leur permis de conduire se le tiennent pour dit. A partir du 3 Septembre prochain, les anciens permis ne seront plus valables. L’annonce est du directeur des transports routiers Cheikh Oumar Gueye. Mieux, les conducteurs qui n’ont pas procédé au renouvellement de leur titre de transport, seront exposés aux sanctions des forces de l’ordre. Le remplacement des permis a été entamé le 03 Août 2018. Depuis, des sites ont été ouverts au Cices, au garage Lat Dior…
Pour rappel, avec cette nouvelle version, le permis passe d’un format papier à un format carte thermoplastique polycarbonaté, avec une sécurité garantie et une durée de 10 ans pour la carte. L’innovation, c’est effectivement la photo en couleur incrustée dans la plastique. Le groupe sanguin constitue un élément très déterminant dans ce nouveau support de document de transport qui nous permet d’intensifier la prise en charge des accidentés. Toutes les infractions du Code de la route sont transcrites dans la carte. Et, avec les terminaux mis à la disposition des Forces de défense et de sécurité, sous forme de tablettes et d’imprimantes mobiles, maniables, le contrôle routier sera beaucoup plus opérationnel, beaucoup plus rapide et beaucoup plus efficace.