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22 juillet 2025
L'ULTIME COMBAT D'UN COCO
Amath Dansokho a toujours été un combattant qui avait en bandoulière sa foi en la démocratie, en la paix et en la liberté ; d’où son engagement à se mettre du côté des opprimés, des assoiffés de liberté d’expression et d’opinion
Absent pendant longtemps de la scène publique le ministre d’Etat et ancien leader du Pit, Amath Dansokho, est décédé hier à Dakar des suites d’une longue maladie. Il a été l’un des hommes politiques qui ont marqué l’histoire politique du Sénégal.
On savait l’ancien secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) malade depuis longtemps. Il avait, en effet, cessé d’apparaître sur la scène publique. Mais hélas, hier la faucheuse est venue frapper à la porte du regretté Amath Dansokho, attristant toute une Nation qui voit partir progressivement certains de ses grands hommes. Le 2ème illustre allié de Macky qui disparaît A l’âge de 82 ans, l’ancien leader du Pit, Amath Dansokho, est le deuxième célèbre allié du Président Macky Sall à quitter ce bas monde. Le jour de l’enterrement de l’ancien Dg de la Fao, Jacques Diouf, à Saint-Louis du Sénégal, plus d’un mois après l’autre grand soutien du chef de la majorité présidentielle, Ousmane Tanor Dieng. A quelques jours d’ailleurs du 40ème jour du rappel à Dieu de cet illustre fils de la République.
Amath Dansokho a toujours été un combattant qui avait en bandoulière sa foi en la démocratie, en la paix et en la liberté ; d’où son engagement à se mettre du côté des opprimés, des assoiffés de liberté d’expression et d’opinion. Le monde du travail, avec le décès de Dansokho, pleure aujourd’hui un allié infatigable. Il aura dénoncé la «mal gouvernance» de Diouf en 1993. Ce qui lui coûtera d’être défénestré du gouvernement de majorité présidentielle élargie, dirigé par le Premier ministre Habib Thiam. «Après quarante ans de règne socialiste, il y avait urgence à tourner le dos au clientélisme», rappelle Wikipedia.
Qui poursuit qu’il a toujours souhaité l’instauration d’un régime parlementaire. Une vie de combats Du Parti africain de l’indépendance (Pai) de Majmouth Diop au Pit dont il a été un des membres fondateurs, Danso kho a marqué l’histoire politique du Sénégal. D’obédience communiste, il a été un des animateurs principaux des nombreuses coalitions de l’opposition qui ont voulu remporter des élections au Sénégal (de la Présidentielle aux Locales). Le Président Abdou laye Wade dont il a grandement contribué à l’élection au soir du 19 mars 2000 - date de la première alternance politique au Sénégal - ne dira pas le contraire.
La Coalition alternance 2000 (1er tour de la Présidentielle 2000), puis le Front pour l’alternance (Fal, 2000) dont Me Abdoulaye Wade fut le candidat victorieux, le Cadre permanent de concertation de l’opposition (Cpc, sous le règne de Wade), la Coalition pour l’alternative 2007 (Ca 2007) et Benno siggil senegaal (Bss, 2012) dont Niasse était le candidat tout comme Benno bokk yaakaar (Bby, 2012) demeurent, entre autres, les coalitions marquantes dont l’ancien patron du Pit fut membre.
De sa carrière politico-administrative, l’opinion retiendra que Amath Dansokho a dirigé pendant plus de deux décennies le Pit, avant de passer le témoin à Maguette Thiam le 23 mai 2010. Dansokho a aussi occupé les fonctions de ministre de l’Urbanisme et de l’habitat dans le gouvernement de majorité présidentielle élargie sous Abdou Diouf en 1991 et 1993 et sous le règne du Président Abdoulaye Wade, puis de ministre d’Etat à la présidence de la République, d’avril 2012 à sa mort hier à Dakar.
Tout comme il occupa les fonctions de député-maire de sa ville natale, Kédougou, en 2002. Mais aussi de parlementaire à plusieurs reprises.
DANSOKHO, UNE FIGURE QUI A INSPIRÉ LE MEILLEUR DE LA POLITIQUE
L'ancien leader du PIT a vécu une vie pleine d’engagement, au cours de laquelle il n’a jamais transigé sur ses convictions et ne s’est jamais départi de sa liberté de ton et de parole - Toutes choses qui l’ont sans doute protégé des compromissions
Le leader historique du Parti de l’indépendance et du travail (PIT), Amath Dansokho, décédé vendredi à Dakar des suites d’une longue maladie, à l’âge de 82 ans, est une figure légendaire de la gauche sénégalaise dont la carrière politique a été nourrie aux mamelles du patriotisme et du panafricanisme tout à la fois, l’un et l’autre s’intégrant en s’approfondissant à la mesure de ses fortes convictions.
Il est décrit comme l’un des hommes politiques, sinon l’homme politique sénégalais le plus franc et le plus direct du Sénégal.
Le défunt leader historique du PIT fut un "responsable engagé" et un "militant dévoué", a souligné Macky Sall, cité dans un communiqué du service chargé de la communication de la présidence sénégalaise.
Selon le chef de l’Etat, Amath Dansokho "aura été de tous les combats, en se donnant toujours corps et âme, pour la paix et la démocratie".
"Homme de conviction d’une générosité débordante, Monsieur Amath Dansokho aura marqué notre histoire politique et sociale contemporaine pour son rôle éminent et historique de lien entre plusieurs générations d’acteurs politiques, de grand rassembleur infatigable et médiateur politique et social d’une qualité humaine remarquable", souligne le président de la République.
Le défunt leader du PIT, né à Kédougou (sud-est) en 1937, fut "un homme de conviction et un homme de foi", qui vivait au-dessus des contingences quotidiennes, a souligné le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, sur la Radio Futurs Médias (RFM, privée). Il dit avoir perdu "un grand-frère".
Amath Dansoko a vécu une vie pleine d’engagement, au cours de laquelle il n’a jamais transigé sur ses convictions et ne s’est jamais départi de sa liberté de ton et de parole, toutes choses qui l’ont sans doute protégé des compromissions politiques.
Amath Dansokho n’a jamais cessé d’être un militant dans le sens politique le plus noble, abhorrait la langue de bois, se faisait le défenseur de la transparence et de la démocratie, vivait quasiment comme un ascète qui faisait peu de cas des contingences terrestres et se détournait autant des préoccupations matérielles.
Il a été emmené au communisme par la lecture à l’âge de 14 ans du livre de Maurice Thorez, "Le Fils du peuple", un ouvrage qui a contribué à forger son engagement dès le lycée.
En 1957 déjà, il dirigea une grève au lycée Faidherbe de Saint-Louis (nord), avant d’adhérer au Parti africain de l’indépendance (PAI) de Mahjmout Diop, la même année.
Amath Dansokho interrompit ses études d’économie à l’Université de Dakar en 1960 pour échapper à la répression après la dissolution du PAI. Il entama une vie d’exil entre Bamako, Alger, Cuba et Prague.
Il fait des études de journalisme en Tchécoslovaquie avant de revenir au Sénégal en 1977 à la faveur de l’amnistie générale décrétée par Léopold Sédar Senghor, pour fonder en 1981 le PIT, un petit parti animé surtout par des intellectuels de gauche.
Amath Dansokho est "une mémoire du combat politique" en Afrique et au Sénégal, a retenu l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, décrivant le défunt leader du PIT comme "un très grand patriote qui s’est mis toute sa vie au service du Sénégal et de l’Afrique".
Sa mort devrait inciter à prendre en compte, dans la conduite des affaires publiques, la volonté du défunt d’apporter "du sens et de l’intelligence" aux pratiques des hommes politiques, a souligné le député Moustapha Guirassy, qui lui a succédé à la mairie de Kédougou.
Moustapha Guirassy a témoigné de la proximité de son père Mamba Guirassy, ancien président du Conseil économique et social, avec le défunt dont le père Bakary Dansokho a éduqué le sien.
Mamba Guirassy et Amath Dansokho étaient de camps politiques opposés, mais ils ont gardé les mêmes relations de fraternité, ce qui reste à l’honneur du leader du PIT et de son ouverture d’esprit, selon l’actuel maire de Kédougou.
"Le Sénégal a perdu un grand combattant, un valeureux combattant (…) qui avait de fortes convictions" et représentait "un repère et une référence", a-t-il ajouté.
Selon Moustapha Guirassy, les hommes politiques doivent s’interroger sur leurs pratiques à la lumière des qualités de démocrate et de rassembleur du défunt.
Il avait été détenu avec Abdoulaye Wade, Abdoulaye Bathily et d’autres leaders politiques, lors des troubles politiques de 1988 au Sénégal, nés de la contestation des résultats de l’élection présidentielle de cette année-là.
Cette figure qui restera insoumise pour toujours a été l’architecte de toutes les luttes politiques ayant conduit à l’alternance politique en 2000, d’où sa relation affectueuse avec celui qui a été porté à la tête du Sénégal à cette date, même dans le tumulte politique qui pouvait caractériser leurs relations qui n’étaient pas sans divergences.
Sous le règne de ce dernier, il a continué à assumer un rôle de vigie politique qui l’a de plus en plus éloigné de M. Wade sur le plan politique, sans jamais mettre fin à la profonde affection avec l’ancien président.
Il semblait pouvoir parfois réconcilier par sa posture morale et politique, grande adversité et profonde affection, deux termes définitivement irréconciliables chez les hommes politiques ordinaires.
Le même engagement politique l’a conduit à apporter son soutien à l’actuelle président Macky Sall dont il fut un des conseillers et dont il était resté proche ces dernières années sur le plan politique, en dépit de sa santé fragile.
OUMAR SARR ET COMPAGNIE MENACENT DE PORTER PLAINTE
Les frondeurs au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds) déchirent l’acte constituant le remaniement du Secrétariat national de leur parti.
En conférence de presse hier, vendredi 23 août, Oumar Sarr et compagnie, regroupés en une “Alliance Suqali Sopi“, qui estiment que ledit acte est entaché d’illégalité conformément aux statuts de leur parti, promettent de ne reculer devant rien, pour défendre le respect des lois du parti et la démocratie interne. Lui et ses camarades frondeurs menacent de porter l’affaire devant le tribunal, si toutefois le camp de Karim Wade décidait de les expulser du parti.
C’est parti pour une guerre ouverte sans précédent entre le camp du fils de l’ancien président, Karim Wade et les frondeurs du Parti démocratique sénégalais (Pds), suite aux profondes modifications apportées dans la nomenclature du Secrétariat national du parti. Les deux camps rivaux qui se regardent en chiens de faïence risquent de poursuivre leur bras de fer au tribunal. Pour cause, le désormais ancien Secrétaire national adjoint du Pds, Oumar Sarr, même s’il réclame toujours ce poste au sein du parti, et ses camarades «rebelles» constitués en “Alliance Suqali Sopi“, promettent d’attraire leurs camarades rivaux devant le tribunal si toutefois, ils mettaient à exécution leur menace de les expulser du parti.
En conférence de presse hier, vendredi 23 août, le maire de Dagana informe que «s’ils veulent prendre des mesures (l’exclusion) en s’appuyant sur des actes illégaux nous irons au tribunal, parce que nous avons la légalité avec nous». Sur le fondement de ses assertions, Oumar Sarr laisse entendre que les articles 20, 21 et 32 du statut du parti «indiquent que seul le Bureau politique peut procéder à des modifications provisoires». Suffisant pour lui de considérer comme «illégal» l’acte constituant ce Secrétariat là du point de vue des statuts du parti.
Par conséquent, lui est ses camarades promettent de se battre jusqu’à leur dernière énergie pour que la démocratie et les lois du parti soient respectées. Sur ces points, ils disent ne pas faire de concession. «Nous allons voir ce qu’ils vont faire, mais sur ces questions-là nous ne pouvons pas reculer», prévient-il. Pour ce faire, lui et ses camarades frondeurs constitués en alliance, envisagent, autour d’un directoire qui reconnait toujours Me Abdoulaye Wade comme leur Secrétaire général national et leur leader, de faire des tournées à l’intérieur du pays et ailleurs dans la diaspora pour inviter les militants du Pds qui veulent que le parti fonctionne normalement, à se battre sur les questions essentielles. Ils n’ont pas manqué d’appeler les militants, les responsables, les sympathisants, ainsi que tous ceux qui croient au Libéralisme social et démocratique, quels que soit leurs choix lors de la dernière élection présidentielle, à les rejoindre dans leur combat.
A noter, ont pris part à cette conférence de presse, Oumar Sarr, Me El Hadji Amadou Sall, Babacar Gaye, Ahmed Fall «Braya», Abdou Aziz Diop, Alinard Ndiaye, entre autres responsables libéraux. Même des gens qui se réclament “Karimistes“ ont pris part à la conférence de presse, d’hier, qui s’est tenue dans une salle archicomble de militants acquis à la cause des frondeurs.
LE «DEAL» DE DOHA DEVOILE
Le fils de l’ancien chef de l’Etat, Karim Wade a été bel et bien demandeur d’une grâce présidentielle
Cette révélation est des responsables libéraux frondeurs, à savoir Oumar Sarr et Babacar Gaye qui informent que de sa prison à Rebeuss, Karim Wade avait menacé de quitter le Parti démocratique sénégalais (Pds) si le parti ne participait au dialogue initié en 2016, et ayant abouti à sa libération par grâce présidentielle.
Du nouveau dans les conditions de la libération de Karim Wade par grâce présidentielle. En effet, contrairement aux idées véhiculées çà et là sur le supposé refus catégorique du fils de l’ancien président de solliciter une libération de la part du chef de l’Etat par grâce présidentielle, Karim Wade aurait accepté d’être gracié par Macky Sall.
La révélation est des frondeurs du Pds, suite au remaniement opéré sur le Secrétariat national du parti en faveur de “Wade fils“ et ses hommes. Lors de la conférence de presse tenue hier, vendredi 23 août, Oumar Sarr a informé que l’idée de rencontrer Macky Sall pour lui parler de la libération de Karim Wade lui était venue à l’esprit suite à une visite qu’il avait rendu à Rebeuss avec concerné qui «dépérissait».
A son avis, il a demandé à ce dernier de lui accorder l’autorisation de rencontrer le président Macky Sall pour lui en parler. C’est ainsi, selon lui, qu’il a été voir le chef de l’Etat qui lui a dit qu’un dialogue national sera organisé et constituera l’occasion d’en discuter.
A l’époque, poursuit le désormais ex-Secrétaire général adjoint du Pds dans le nouvel attelage, l’ancien président Wade n’était pas d’accord pour la participation de son parti à ce dialogue. De l’avis du maire de Dagana, «Karim Wade a menacé de quitter le Pds si le parti ne participe pas au dialogue».
Des propos confirmés par l’ancien Porte-parole du parti. En effet, Babacar Gaye renseigne qu’il était le seul, avec Me Wade, à refuser que le PDS prenne part à ce dialogue national lancé par le chef de l’Etat.
Toutefois, face à la menace de la personne qui devait bénéficier de ce dialogue, de quitter le parti, en l’occurrence Karim Wade, par la voix de son avocat, le “Pape du Sopi“ et lui ont dû se résigner à participer à ces échanges. Résultat des courses, selon les frondeurs, deux mois plus tard, Karim Wade bénéficie de la grâce présidentielle pour s’envoler vers Doha. D’un ton railleur, parlant de l’absence de Karim Wade au Sénégal malgré les nombreuses annonces, Oumar Sarr dira : «on l’avait menacé de le ramener en prison, il n’est pas venu».
D’ailleurs même, il pense «qu’en déclarant lui-même qu’il allait venir, il avait dit lui-même que son exil n’était plus forcé», bottant en touche tous ceux qui soutiennent que Karim Wade est en exil forcé au Qatar. Pour ce qui est du dialogue de cette année 2019, boycotté par le Pds, Oumar Sarr explique qu’en réalité, Me Wade était pour la participation du Pds, mais que c’était son fils Karim Wade qui a opposé son véto. C’est qui expliquerait, à son avis, l’absence du Pds à ces concertations.
«KARIM WADE APPARAIT COMME UN LEADER INCONTOURNABLE DU PDS»
Selon Maurice Soudieck Dione Enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, les frondeurs n’ont aucune chance dans le combat qu’ils comptent mener en interne.
Dans les remous qui secouent le Parti démocratique sénégalais (Pds), avec cette fronde menée par Oumar Sarr et ses camarades, il reste évident que Me Wade ne reculera devant rien dans sa volonté de mettre son fils Karim Wade en selle. C’est du moins la conviction du Docteur en Science politique, Maurice Soudieck Dione, qui reste formel que Karim Wade se positionne comme «un leader incontournable» au Pds, dans la mesure où tous les combats du parti, ces six dernières années, se sont faits autour de sa personne et qu’il a été le seul à endurer la prison dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis. L’Enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis n’a pas manqué d’estimer que les frondeurs n’ont aucune chance dans le combat qu’ils comptent mener en interne.
Ne pensez-vous pas, qu’à l’image des remous qu’on a connus dans certains partis, Oumar Sarr et sa bande auraient mieux fait de quitter le PDS pour former une autre formation?
C’est une possibilité. Mais lorsqu’on entend les déclarations des frondeurs, la plupart réaffirment leur volonté de rester au Pds en tant que militants. Cela implique comme conséquences qu’ils choisissent de se battre au sein du parti. Mais, il faut dire que Karim Wade et ses partisans ont des longueurs d’avance sur les frondeurs. Car, les visées de Karim Wade sur le Pds remontent au moins à 2006 avec la création de la Génération du Concret. La première tentative de contournement, d’encerclement et de phagocytose du Pds par la génération du Concret échoue, à la suite des déboires électoraux cuisants des membres de ce mouvement lors des Locales du 22 mars 2009. Le réaménagement du Secrétariat national du Pds du 8 août 2019, consacre la seconde tentative de contrôle du Pds à partir de l’intérieur, en réceptionnant dans l’ordre institutionnel du parti, le pouvoir informel de Karim Wade, qui fait une entrée en force avec ses partisans, et avec une mainmise sur les postes les plus stratégiques, notamment en ce qui concerne l’organisation, l’orientation, la modernisation et les stratégies politiques du part.
Quid de la légitimité de Karim Wade au Parti démocratique sénégalais (Pds) ?
Il faut préciser qu’il y a une nouvelle donne au Pds liée à la construction d’une légitimité effective pour Karim Wade pour plusieurs raisons. D’abord, parce que sur la liste des 25 éminents clients potentiels de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), il a été la principale victime de cette traque détraquée des biens mal acquis. En effet, la traque a été une mascarade politique notoire, sélective et attentatoire aux droits et libertés des mis en cause, notamment Karim Wade, dont la détention a été perçue comme une injustice flagrante tant par l’opinion nationale qu’internationale. (…) Il y a également que depuis pratiquement six ans, à compter de l’ouverture de la procédure judiciaire devant la Crei en 2013, tous les combats du parti ont été structurés autour de la défense et de la libération de Karim Wade, en plus des nombreux mouvements de soutien pour porter sa cause. Donc la légitimité historique de militant et de responsable du parti qui lui faisait défaut a été compensée par une légitimité politique liée aux épreuves de l’emprisonnement qu’il a endurées dans le cadre de la traque des biens mal acquis, avant d’être libéré à la faveur d’une grâce présidentielle après trois ans de prison, puis exfiltré de Rebeuss et exilé au Qatar, dans des conditions rocambolesques. Ensuite, Karim Wade a été le candidat du Pds pour la Présidentielle de 2019, et donc a polarisé toutes les énergies du parti à cet effet. Il apparaît donc comme un leader incontournable du Pds, celui qui a fédéré le parti autour de son incarcération et de sa libération, et qui a encore regroupé le parti autour de sa candidature, et qui aujourd’hui mobilise et galvanise des franges importantes du Pds.
Dès lors est-ce que les frondeurs pourront résister de l’intérieur aux puissantes vagues de la «Karimisation»?
Sont-ils organisés autour d’un leader charismatique pour mener ce combat dans le parti ? Le réaménagement du Secrétariat national du Pds est-il un motif suffisamment convaincant pour créer un nouveau parti ? En tout état de cause, le Pds, depuis sa création, a toujours été en quelque sorte la propriété privée de Me Wade. Cela se justifiait à l’époque par la nécessité de lui donner les moyens juridiques et politiques de résister à toutes les manœuvres de déstabilisation ourdies par les régimes socialistes successifs des Présidents Senghor et Diouf. Me Wade était, par ailleurs, un principal financier de son parti, en plus de son charisme exceptionnel, qui fit que le Pds a su se relever de toutes les crises qu’il a traversées. Donc, le soutien inconditionnel de Me Wade au clan de Karim va être déterminant, et de toute évidence, c’est autour de ce clan que va se réorganiser le Pds. Si les frondeurs persistent, ils seront poussés à la sortie, comme cela s’est toujours passé dans l’histoire du Pds. Mais, il faut relever que le parti est dans une phase de transition et d’organisation de la succession de Me Wade, et sous cet angle, la manière dont cette crise sera gérée, sera décisive pour l’avenir du Pds.
Par Abdoulaye THIAM
DANSOKHO, LE DERNIER MOSSI !
De Senghor à Wade en passant par Diouf, l’ancien secrétaire général du PIT a été de tous les combats contre l’injustice, la mal-gouvernance, la pensée unique - Respecté par tous, il laisse derrière lui, une jeunesse en perte de repères et de leaders
Le Sénégal est une démocratie. C’est une réalité. Nous sommes un peuple libre. Libre dans ses pensées et ses actes. Mais pour en arriver là, nous le devons à des hommes et à des femmes qui se sont battus pendant des années, voire des siècles afin que l’actuelle génération ait le droit au chapitre. Parmi ses hommes et ses femmes, nous devons retenir Amath Dansokho qui nous a quitté hier, vendredi 23 août, à l’âge de 82 ans. Journaliste, leader politique et syndical, homme d’Etat, le «Lion» de Kédougou est mort avec ses convictions.
Courageux et patriote, il a marqué son temps d’une empreinte indélébile. Tel l’empire Mossi qui l’a façonné et guidé ses pas, Amath Dansokho ne s’est jamais avoué vaincu. De Léopold Sédar Senghor à Abdoulaye Wade en passant par Abdou Diouf, l’ancien secrétaire général du PIT a été de tous les combats contre l’injustice, la mal-gouvernance, la pensée unique. Son franc-parler en bandoulière, Dansokho a fait de la liberté son sacerdoce. Ce qui lui avait valu d’être renvoyé dans les gouvernements de Diouf et de Wade pour avoir osé critiquer leur gestion du pays.
Alors qu’il avoue avoir été admiratif de Senghor, Amath Dansokho confie par la même occasion avoir tenté une insurrection à Saint-Louis en… 1961 contre le premier président du Sénégal. Ses confidences faites sur les ondes de Sud FM, dans l’émission, Xel Xeli, animée alors par Abdou Latif Coulibaly, témoignent de son courage et sa détermination dans la lutte contre l’asservissement du peuple sénégalais.
Communiste convaincu, il n’a pourtant pas hésité à dénoncer l’invasion soviétique et à envoyer une lettre de solidarité aux dirigeants de pays socialistes «à visage humain». «Je suis pour le respect des droits de l’homme. Je n’ai jamais participé à une action liberticide», avait-il confié à nos confrères de l’Observateur Paalga du Burkina Faso en janvier 2007. Grand artisan de la première alternance démocratique survenue au Sénégal, le 19 mars 2000, Amath Dansokho sera également le premier allié de Me Abdoulaye Wade à dénoncer les dérives de ce dernier.
D’ailleurs, l’histoire retiendra que son parti, le PIT et le Jël-Jël de Talla Sylla, étaient les seules formations politiques à avoir demandé à voter contre la Constitution de 2001, qui, selon lui, conférait trop de pouvoirs au président de la République. Ce qui était contraire au programme de la CA-2000 que «lui-même, Wade, a contresigné, puisque c’est lui qui en a fait la préface», confiait-il à l’époque. On connaît la suite.
Son dernier combat politique a été de lutter contre la dévolution monarchique du pouvoir, tentée par son ancien compagnon, Me Wade. Il participa alors à porter Macky Sall à la tête de la magistrature suprême, le 25 mars 2012, après avoir soutenu Moustapha Niasse au premier tour, comme ce fut le cas en 2007 avec le Secrétaire général de l’AFP. Faiseur de roi, le charisme d’Amath Dansokho dépasse les frontières.
Respecté par tous, il laisse derrière lui, une jeunesse en perte de repères et de leaders. Seule la «faucheuse» pouvait vaincre le dernier des Mossi. Adieu, El Commandante !
LE SENEGAL PERD UN COMBATTANT DES LIBERTES ET DE LA DEMOCRATIE
L’ancien leader charismatique du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), Amath Dansokho a tiré sa révérence. Il s’est éteint hier, vendredi 23 août, à l’âge de 82 ans.
Amath Dansokho n’est plus. Il est mort dans la soirée d’hier vendredi 23 août, chez lui à Dakar, à l’âge de 82 ans. Ancien ministre d’Etat auprès du président de la République, Macky Sall, il était gagné par la maladie qui l’a écarté de la chose publique ces dernières années. Né en le 13 janvier 1937, Amath Dansokho a été le Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) jusqu’au 23 mai 2010, date à laquelle Magatte Thiam lui a succèdé à la tête de cette formation politique. Il a été plusieurs fois ministre, notamment sous les régimes des anciens présidents Abdou Diouf, avec comme Premier ministre feu Habib Thiam, et Abdoulaye Wade, avec Moustapha Niasse comme locataire de la Primature.
D’ailleurs, il était parmi les leaders politiques de l’opposition qui ont accompagné Abdoulaye Wade pendant l’alternance de l’année 2000 et a occupé le ministère de l’Urbanisme dès le début de cette alternance dont il était l’un des acteurs clés. A la tête d’un parti de gauche, parmi d’autres qualifiés alors de «faiseurs de présidents» de la République, (avec AndJef/Pads alors de Landing Savané et la Ld/Mpt (actuel Ld) d’Abdoulaye Bathily, il était un fervent défenseur des libertés et de la démocratie. Il fut également plusieurs fois député élu à l’Assemblée nationale, maire de la ville de Kédougou et un leader presque permanant de l’opposition sénégalaise, jusqu’à l’avènement du président Macky Sall avec qui il chemine dans le cadre de la majorité présidentielle, depuis 2012.
En effet, à la fin du magistère d’Abdoulaye Wade, en 2012, Amath Dansokho était parmi ses plus farouches opposants. Dans ses sorties, il s’attaquait très souvent à la gestion libérale. L’homme a toujours défendu son statut révolutionnaire. Réputé pour son franc-parler et sa droiture, il était un admirateur du président Léopold Sédar Senghor. Une admiration qui a justifié son engagement politique.
REACTIONS… REACTIONS…REACTIONS…
Macky Sall pleure un serviteur de la République
Le président Macky Sall s’incline devant la mémoire de l'illustre disparu, un grand combattant de la liberté, de la démocratie et du progrès des peuples, mais aussi un serviteur de la République et de la nation, lit-on dans le communiqué de la présidence de la République parvenu à la rédaction. Dans le document, le chef de l’Etat regrette également la perte d’un allié responsable engagé et d’un militant dévoué. Amath Dansokho aura été de tous les combats, en se donnant toujours corps et âme, pour la paix et la démocratie, poursuit-il. Selon toujours le président Macky Sall, Amath Dansokho était un homme de conviction et d’une générosité débordante qui a marqué l’histoire politique et sociale contemporaine pour son rôle éminent et historique de lien entre plusieurs générations d’acteurs politiques. Il fût également grand rassembleur infatigable et médiateur politique et social d’une qualité humaine remarquable, regrette le chef de l’Etat. Tout en priant pour le repos de l’âme du défunt, le président Macky Sall, présente ses condoléances à ses proches, à la classe politique et au peuple sénégalais.
Moustapha Niasse perd un «homme de conviction et de foi»
Le leader historique PIT, Amath Dansokho, décédé hier vendredi à Dakar des suites d’une longue maladie, à l’âge de 82 ans, était un «homme de conviction et de foi». Il «n’a jamais varié dans son choix et son option», pour notamment «le respect des droits humains, la démocratie. Il a vécu en homme austère mu par la recherche du bien et de la vérité», a encore réagi le président de l’Assemblée nationale sur RFM. Amath Dansokho était «un leader et donnait toujours l’exemple. Je n’ai jamais eu de gêne en l’ayant dans le gouvernement que je dirigeais sous le magistère d’Abdoulaye Wade
Idrissa Seck salue la mémoire d’un patriote modèle
Avec le décès d’Amath Dansokho, le parti Rewmi d’Idrissa Seck salue la mémoire d’un modèle de vie patriotique, d’un homme qui s'est toujours engagé dans les chantiers du développement du Sénégal, lit-on dans la note parvenue à la rédaction. Le Parti Rewmi et le Président Idrissa SECK présentent leurs condoléances les plus attristées à la famille éplorée et au peuple sénégalais.
AMINATA TOURE «Un grand combattant de la Justice sociale s’est reposé»
« Je suis très attristée d'apprendre le rappel à Dieu du ministre d’Etat Amath Dansokho. Un grand combattant de la démocratie et de la Justice sociale s’est reposé. Il aura marqué son temps son engagement patriotique de tout instant. Le président Macky Sall perd aussi un compagnon fidèle et loyal qui l’a accompagné depuis 2012. Je présente mes condoléances sincères à sa famille et à toute la Coalition Benno Bokk Yaakaar dont il était une des lillustres figures. Je prie qu’Allah le Tout Puissant l’accueille dans son Paradis.»
ABDOUL MBAYE "Dansokho, mon voisin à la table du Conseil des ministres... "
«J’apprends la disparition ce jour de Hamath Dansokho. Sans l’avoir bien connu, je me souviendrai longtemps de mon voisin à la table du Conseil des ministres. Ses prises de parole étaient celles d’un sage qui manifestement aimait son pays et recherchait le meilleur pour ses compatriotes. Paix à son âme. Puisse Dieu lui ouvrir les portes du Paradis", a réagi l'ancien chef du gouvernement et président de l'ACT.».