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18 juillet 2025
UN LEADERSHIP CONTESTÉ À LA TÊTE DU PS
Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye, deux ministres socialistes sont loin de faire l’unanimité, si l’on se souvient des remous au sein dudit parti lors de leur reconduction dans le gouvernement de Macky Sall
Suite au rappel à Dieu du Secrétaire général du Parti socialiste (Ps), Ousmane Tanor Dieng, le parti de feu Léopold Sédar Senghor semble se retrouver entre les mains de la Première Secrétaire générale adjointe du parti, Aminata Mbengue Ndiaye, épaulée en cela par le Secrétaire national en charge des Elections au sein du parti, Serigne Mbaye Thiam. Toutefois, il convient de rappeler que ces deux ministres socialistes sont loin de faire l’unanimité, si l’on se souvient des remous au sein dudit parti lors de leur reconduction dans le gouvernement du président Macky Sall.
«Aminata Mbengue Ndiaye est la première secrétaire générale adjointe. C’est elle qui, aujourd’hui, exerce les fonctions de secrétaire général du parti, elle n’est pas intérimaire», avait tranché le Secrétaire national chargé des Elections au Parti socialiste (Ps), lors de l’émission “Jury du dimanche“ d’iRadio, dimanche dernier. Par cette sortie, Serigne Mbaye Thiam, non moins ministre de l’Eau et de l’assainissement, semble vouloir couper court à la polémique sur la vacance ou pas du poste de Secrétaire général du Ps, suite au rappel à Dieu d’Ousmane Tanor Dieng. Une tâche qui ne sera pas de tout repos pour le Chargé des élections chez les “Verts“. En effet, les remous internes notés après sa reconduction dans le gouvernement du président Macky Sall, ainsi que celle d’Aminata Mbengue Ndiaye, actuel ministre de la Pêche, en est la preuve palpable. Alors qu’ils venaient d’être reconduits dans le premier gouvernement du quinquennat du président Macky Sall, des voix se sont élevées au sein du parti pour réclamer des nominations rotatives dans les rangs des socialistes.
Non content de l’absence de promotion au sein du Ps, le porte-parole adjoint du Ps, Me Moussa Bocar Thiam, par ailleurs maire d’Ourossogui, claquait la porte du parti pour déposer ses baluchons dans le parti présidentiel, l’Alliance pour la République (Apr). Après sa démission, Abdoulaye Gallo Diao, responsable socialiste à Kaolack et compagnie mettent sur pied une fronde contre la direction du Ps.
Pour eux, «Tanor est pris en otage par les 2 ministres du Ps». Il en est de même de Gorgui Ciss, maire de Yène, qui préconisait une rotation au sein des ministres socialistes. Mais, c’était sans compter avec la détermination des «protégés» de Tanor, pour reprendre les pourfendeurs de sa gestion «clanique». En effet, pour légitimer ladite reconduction, une réunion du Secrétariat exécutif national (Sen) du Parti socialiste a été organisée, sous la présidence de la Secrétaire générale adjointe, Aminata Mbengue Ndiaye, en l’absence du Sg, Ousmane Tanor Dieng. Se faisant le porte-parole du jour, le ministre de l’Eau a lu la résolution du Sen. Il avait ainsi fait savoir que ladite instance du parti «s’est réjouie de la reconduction par le Président Macky Sall des ministres Aminata Mbengue Ndiaye et Serigne Mbaye Thiam dans le nouveau gouvernement formé à l’issue de l’élection présidentielle du 24 février 2019».
En tout état de cause, l’appareil du Ps semble être désormais entre les mains des deux ministres socialistes dont la reconduction dans le gouvernement avait été contestée au sein du parti. S’il s’avère que l’exclusion de Khalifa Sall et compagnie avait été orchestrée par le ministre Sérigne Mbaye Thiam, qui aurait mis en place la commission qui a rédigé la liste des exclus, selon Abdoulaye Gallo Diao, il demeure évident que ce ne sera pas demain la veille d’une alternative à la tête des “Verts“. Surtout quand on sait que le retour de Khalifa Sall et compagnie au Ps ne sera pas facile, dans la mesure où l’ancien maire de Dakar et sa bande contestaient le leadership de Tanor et ses «affidés».
PAR Mamadou Thierno TALLA
UNE BELLE ÂME S'EN EST ALLÉE
Homme de bien, Ameth comptait des amis partout, dans l'opposition comme parmi les hommes du pouvoir, dans la presse, dans les milieux du foot et ailleurs. Et jamais il ne lâchait quelqu'un dans la grisaille
La très mauvaise nouvelle est tombée hier soir vers 21 h. C'est la chaîne Sen TV qui annonce vers 21 h que Ameth Amar, Pdg de NMA Sanders est décédé ce lundi 22 juillet à Paris. Incrédule, j'appelle le DG de Sen TV Massamba Mbaye et Bougane Guèye son PDG pour vérifier la terrible information. Quelques minutes plus tard, retour sur terre et acception de l'implacable décret divin. Un homme fringant, gouailleur, jovial et positif, passionné de football et adorant jusqu'à la tyrannie le Barça, est bel et bien arraché à notre affection. Et c'est sur le chemin de la finale de la Coupe d'Afrique des nations de foot qu'il rejoint les cieux. Il aura ainsi suivi une de ses plus grandes passions jusqu'à la fin de ses jours.
De passage à Paris, il devait poursuivre sa route jusqu'au Caire pour assister à la finale du 19 juillet dernier. Hélas, le Seigneur en a décidé autrement. Grand industriel, self made man émérite, Ameth a bâti à la force du poignet NMA Sanders avant de racheter et de redresser avec grand succès les moulins Sentenac. Il y a quelques années, il avait créé avec d'autres industriels, le SPIS, une structure regroupant les différentes minoteries du Sénégal. Ami des artistes, particulièrement de feu Médoune Diallo qui l'a immortalisé dans une belle chanson d'Africando, et de Thione Seck qu'il a soutenu de bout en bout durant sa douloureuse incarcération, Ameth ne lâchait jamais ses amis.
Homme de bien, Ameth comptait des amis partout, dans l'opposition comme parmi les hommes du pouvoir, dans la presse, dans les milieux du foot et ailleurs. Et jamais il ne lâchait quelqu'un dans la grisaille. Je me souviendrais toujours de ce copieux ndogou que Mamadou Oumar Ndiaye, Dame Babou et moi avions partagé chez lui à Fann Résidence en 2018, mais aussi celui que nous avions dégusté, Mamadou Oumar Ndiaye et moi, avec son ami Mamadou Ndoye chez le Premier ministre d'alors de Macky Sall, Abdoul Mbaye, en juillet 2012 au Plateau. Homme d'une grande simplicité, Ameth honorait toujours de sa présence-s'il n'allait pas regarder un Barça Real, le plus grand clasico de foot au monde-, les invitations de ses amis. Je me souviendrais toujours de nos grandes conversations sur son club de raison et de coeur le Barça et sur le Real de Madrid, la formation la plus titrée d'Europe; mais aussi de nos échanges passionnés sur la rivalité paroxystique Messi-CR7 comme il n'y en aura plus dans l'histoire du foot mondial.
Je me souviendrais toujours de sa présence au mariage de ma fille à la mosquée Abou racine Sadikh de Sacré Coeur III Pyrotechnie en juillet 2018, une semaine avant le triomphe de la France à la Coupe du monde jouée en Russie en 2018.Inoubliables moments de bonheur partagé. Malheureusement, la mort qui peut survenir à tout moment, est toujours une surprise quand elle fauche des proches. Celle de Ameth en est une terrible.
L'arrivée de sa dépouille est prévue le mercredi 24 juillet et son enterrement à Darou Salam, terre de ses parents Darmanko, près de Touba. Darou Salam fête d'ailleurs ce mardi sous la conduite de la famille de Cheikh Anta Mbacké, le retour triomphal d'exil de Cheikh Ahmadou Bamba du Gabon.
Assurément, une belle âme s'en est allée. Que cette terre de Darou Salam qu'il chérissait tant, lui soit légère!
Par Docteur Daouda NDIAYE
QUELLE RELECTURE DE LA POLITIQUE ÉDUCATIVE DE MAMADOU DIA FACE AU DÉFI MONDIAL DE L’ÉDUCATION EN AFRIQUE ?
L’histoire donne raison à Mamadou Dia dans ce laboratoire in vitro qu’il a su créer dès l’aube des indépendances avec le Père Lebret pour faire de l’éducation un tout qui ne saurait se réduire à l’instruction d’une élite locale
Cette pensée philosophique wolof en épigramme résume à elle seule tout le cheminement de Mamadou Dia, l’élève, le maître, le syndicaliste, le député, l’économiste, le Sénateur, le Chef de gouvernement et le Sage.
18 juillet 1910-18 juillet 2019 : le Président Mamadou Dia aurait fêté ses 109 ans la semaine des funérailles du Président Ousmane Tanor Dieng. Sud Quotidien partage avec ses lecteurs, en deux jets, aujourd’hui et demain, cette réflexion dynamique du Dr Daouda Ndiaye sur la pensée du Maodo.
Mamadou Dia est né à Khombole le 18 juillet 1910 dans une période coloniale difficile dominée par l’économie agricole. Dès son enfance, il est en prise avec les réalités du monde rural mais aussi celles de l’école française qui lui ouvre ses portes. Après l’Ecole Primaire Supérieure de Blanchot à Saint-Louis, il réussit avec brio le concours d’entrée à l’Ecole normale William Pont et devint instituteur. Directeur d’école à Fatick, Mamadou Dia comprit que le système éducatif qui affranchira le Sénégal s’appuierait sur les réalités du monde paysan. La théorie du socialisme africain qu’il forgea avec Léopold Sédar Senghor en 1945 offrit au Sénégal les conditions d’accueil d’une éducation de base en Afrique Occidentale Française (AOF). AmadouMahtar Mbow, futur ministre de l’Education du Gouvernement de Mamadou Dia en dessina les contours dès 1953 ouvrant des écoles françaises à Darou Mousty et en Casamance. Mamadou Dia, dans sa vision de l’école, levier de développement, s’entoura du Père Lebret, grand spécialiste du développement tout en allant chercher chez l’économiste François Perroux les bases conceptuelles d’un développement économique et social fortement ancré dans le tréfonds des réalités africaines. C’est à travers l’animation rurale, cadre d’accueil du socialisme africain, que s’amorce le processus de maturation d’une communauté éducative en rupture avec une école élitiste. Il faut lire l’arrêt de ce processus à la lumière de la difficile cohabitation de deux personnalités politiques (Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia) que le socialisme africain rapproche sans les confondre.
L’inapplication des recommandations issues du Rapport de la CINAM-SERESA1 commandité par le Président du Conseil sur les perspectives de développement de l’éducation du Sénégal de juillet 1960 et le revirement opéré par le Président Léopold Sédar Senghor à partir de décembre 1962 dissipèrent les rêves du modèle éducatif auquel Mamadou Dia était très attaché. Le socialisme africain dont ils furent les théoriciens dés 1945 pouvait-il donner des solutions efficaces à la nouvelle école sénégalaise sans une rupture manifeste avec le modèle éducatif hérité du colonialisme ? La vision du système éducatif du Président Dia, réformiste, resurgira pourtant plus tard dans les solutions préconisées par l’UNESCO pour donner les gages d’une éducation de qualité pour tous à partir de l’année 2000. L’Organisation internationale, sans le savoir, n’était-elle pas entrain de rendre hommage au Président Dia depuis le Rapport Apprendre à être de 1972 présidé par Edgar Faure qui ouvrit la voie à Amadou-Mahtar Mbow, futur Directeur Général de l’UNESCO ? Ainsi, s’amorce avec Mamadou Dia un mouvement du socialisme africain à la communauté éducative en gestation au Sénégal dès 1957.
I/ Du socialisme africain à la communauté éducative en gestation au Sénégal
Il ressort de la démarche de Mamadou Dia une originalité intellectuelle. Le Sénégal, n’est pas un jardin d’acclimatation des théories économiques et sociales venues d’ailleurs. Le socialisme, dont il est question, s’appuie non pas sur une classe ouvrière mais sur un monde paysan. L’animation rurale devient ainsi, pour le Président Dia, un moyen de remettre l’éducation au cœur des préoccupations du Sénégal. C’est là où repose le fondement de la pensée politique qui rapproche Mamadou Dia de Léopold Sédar Senghor, députés du Sénégal dès 1945.
A-Soubassement théorique de la politique éducative de Mamadou Dia
Le soubassement théorique de la politique éducative de Mamadou Dia se fissure par une ligne de fracture qui l’éloigne de Léopold Sédar Senghor, théoricien du Mouvement de la Négritude. Pendant que le poète-député se positionne comme le chantre de la Négritude, le syndicaliste-député plaide avant même d’être Chef du gouvernement de la Loi-cadre de 1956 pour un « enseignement de civilisation technique », symbiose de traditions locales et de nourritures cartésiennes…» Mais Mamadou Dia clarifie cette ligne de démarcation avec son ami Senghor lorsqu’il poursuit ses réflexions sur l’économie de l’Afrique Noire : « […] il faut avant tout toute une prise de position politique, un engagement rejetant une fois pour toutes l’impossible assimilation culturelle et adoptant d’emblée la seule solution possible : l’assimilation technique. En dehors de cette formule, il n’y a pas de solution de coopération en perspective, mais tout simplement l’assujettissement… »2 Bien avant sa rencontre avec Mamadou Dia, Léopold Sédar Senghor, dans sa conférence à la Chambre de Commerce de Dakar en 19373 devant les jeunes intellectuels lébous (Amadou Assane Ndoye, Abass Guéye,
Thierno Amath Mbengue…) parle pour la première fois de la nécessité d’introduire les langues africaines à l’école. Dans sa communication, le jeune agrégé de grammaire fait une distinction entre « assimiler » et « être assimilé ». « Assimiler » revient alors pour l’Africain à choisir librement alors qu’ « être assimilé » révèle l’état du colonisé qui subit à la hussarde l’ensemble des valeurs de civilisation du colon. Au-delà de ce jeu de séduction sémantique, c’est dans d’autres productions intellectuelles de Léopold Sédar Senghor qu’il faudrait faire des prélèvements pour observer à l’œil nu ses points de divergence avec Mamadou Dia. Le Président Senghor donne sa définition de la Francophonie dans la revue Esprit en ces termes : « la Francophonie, c’est un humanisme intégral qui se tisse autour de la terre ! Cette symbiose des « énergies dormantes » de tous les continents, de toutes les races, qui se réveillent à leur chaleur complémentaire »4 Cette vision onirique de la francophonie n’était pas partagée par Mamadou Dia bien que ce dernier gardât une loyauté certaine envers le français. Mais la rupture entre les deux hommes semble consommée deux ans après l’arrestation de Mamadou Dia. Léopold Sédar Senghor le confirme implicitement dans Liberté 1 en écrivant : « […]
Eduquer signifie, au sens étymologique du mot « conduire hors de soi », hors de son milieu, transplanter. La vertu de l’éducation est de faire assimiler les richesses étrangères dont on se fait un sang nouveau. Ces richesses nous sont nourriture dans la mesure où elles nous sont d’abord étrangères. Les valeurs latines, françaises cartésiennes sont précisément à l’opposé des valeurs négro-africaines. De là, leur vertu… »5 Cette position de Léopold Sédar Senghor nous amène à la question pertinente de Roland Colin sur le système éducatif qu’a voulu mettre en place le Président du Conseil Mamadou Dia : « peut-il y avoir de rupture d’un système de rapports sociaux sans rupture du système éducatif qui tend à reproduire ces mêmes rapports sociaux ? »6 Le choix douloureux de l’école des Diallobés de Cheikh Hamidou Kâne1 n’est pas loin de ce questionnement.
A défaut de pouvoir assurer un équilibre des forces culturelles pour cette école « française » dans laquelle les enfants apprendront en oubliant ce qui les attache à la terre de leurs ancêtres, il eut été difficile pour le Président Dia d’asseoir une base théorique solide de sa politique éducative. Le socialisme africain, réinvesti par Mamadou Dia dans le champ social, pouvait-il laisser la chefferie traditionnelle à la porte de l’école ? La rupture manifeste avec le modèle colonial français de l’éducation des élites, bien que préconisée dans le discours, n’était ni dans le Rapport CINAM-SERESA ni dans la politique éducative du premier gouvernement du Sénégal. Nous sommes en vérité dans une démarche de réformistes prudents, prolongement logique de l’expérimentation de l’éducation de base d’Amadou-Mahtar Mbow, Chef du service de l’Education de base de l’Afrique Occidentale Française (AOF) en 1953 à Darou Mousty et en Casamance.2Les bases d’une implication des populations sont jetées sans le souci d’un décloisonnement des différents segments de l’enseignement. L’animation rurale qui en est le premier jalon ramène Mamadou Dia à la terre qu’il a sillonnée de son poste d’instituteur à celui de Chef de gouvernement.
B- L’animation rurale et la difficile gestation d’une communauté éducative au Sénégal
L’animation rurale et la difficile gestation d’une communauté éducative au Sénégal s’analysent dans les rapports entre les autorités publiques et les marabouts. Le poids des autorités religieuses, dépositaires du pouvoir d’éduquer et de gérer des parcelles de souveraineté, est à prendre en compte dans la mise en place de l’animation rurale. L’animation rurale est devenue la marque de fabrique du Président Mamadou Dia. Son nom est attaché à cette organisation institutionnelle qui rapproche les gouvernants des gouvernés. L’acclimatation du modèle de l’Institut de Recherches et d’Applications des Méthodes de développement (IRAM) dans les villages du Royaume chérifien de Mohamed V ne se fera pas sans la touche personnelle du Président Dia. La question urbaine est intégrée pour endiguer le flux de l’exode rural vers les grandes villes3. La formation des animateurs de villages selon le modèle marocain assure certes une sédentarisation des populations mais laisse intacte la structuration des formes de sociabilité traditionnelles. La réforme de la nouvelle politique éducative du Président Dia se fonde sur « des mythes directeurs »4. Roland Colin en dégage les mots clés que sont : l’idée de progrès, le sens des responsabilités, l’appartenance à une communauté, l’appartenance à une nation. Mais on peut interroger ces items pour analyser leur compatibilité avec la réforme éducative préconisée. L’idée de progrès se conçoit dans un « rôle nouveau où sont considérées comme valeurs des notions de changement et comme contre-valeur le fatalisme ».
Le progrès chez Mamadou Dia n’est pas dans le mimétisme institutionnel de la France mais dans l’amélioration des conditions matérielles et spirituelles des populations; le sens des responsabilités qui indique que « chaque individu et chaque groupe doit satisfaire lui-même ses propres besoins… ». Le socialisme africain dont il s’agit, s’appuyant sur les structures traditionnelles existantes, n’ouvre pas forcément les conditions d’épanouissement de l’individu absorbé par le collectif auquel il appartient ; l’appartenance à une communauté se traduit par le fait que « chacun doit savoir que l’éducation qu’il reçoit est essentiellement un moyen de se mettre au service du groupe dont il fait partie et non pas un moyen pour échapper à ce groupe ou émerger de ce groupe ». Tout concourt dans cette approche du modèle éducatif du Président Dia à rompre avec le système élitiste de l’éducation. Mais en même temps le Rapport CINAM-SERESA remplace une élite par une autre lorsqu’elle préconise « il faut que les idées passent, que le progrès les propage, qu’une élite active entraîne l’ensemble du pays…la découverte et la formation d’élite paysanne revient comme un leitmotiv dans l’ensemble des chapitres consacrés au développement rural… » ; l’appartenance à une nation.
Le rapport pose la question de l’intérêt général au dessus des considérations individuelles. La nation se construit ici en agrégeant les différents groupes. Dans la dialectique Etat-Nation, la mortalité infantile qui frappe de plein fouet la Fédération du Mali montre la complexité de la construction de la nation, comme réceptacle social du modèle éducatif proposé par le Gouvernement de Mamadou Dia. Ainsi, l’objectif de cette réforme qui prétendait, entre autres, « réunifier l’enseignement général et l’enseignement technique » bute sur les survivances d’un système éducatif élitiste qui prévaut aussi bien dans l’école formelle que dans l’école coranique. Cet objectif, correspondant aux besoins actuels de la demande scolaire, aurait dû se traduire dés l’indépendance en actes posés par Mamadou Dia pour faire fléchir les lignes traditionnelles. Mais encore fallait-il prendre conscience que le milieu rural n’était pas suffisamment préparé pour s’approprier le modèle de l’animation rurale ? Il faut au moins deux générations pour changer les mentalités écrit Joseph Stiglitz dans la Grande désillusion. L’actualité du modèle du Président Dia de l’école rurale renvoie ainsi de nos jours aux Ecoles Communautaires de Base (ECB) créées en 1992 au Sénégal.
La prise en charge des problèmes éducatifs par une communauté éducative autonome à travers des activités génératrices de revenus apparaissait déjà en filigrane dans les propositions du Rapport CINAM-SERESA de 1960. La filière « passerelle » que propose l’ECB pour consolider son pont avec l’éducation formelle est loin d’être une solution hardie par rapport au rôle de visionnaire qu’a joué le Président Dia avec les collèges ruraux. Dans les villes, les modèles classiques d’enseignement allaient intégrer de façon significative des modules de formation professionnelle. Mais la question qui se pose de nos jours est le décalage entre le diagnostic sans complaisance du Rapport CINAM-SERESA et le maintien du statu quo de la politique éducative héritée du système colonial par le Président Léopold Sédar Senghor. Le 18 décembre 1962 sonne comme une symphonie inachevée dans la politique voulue par le Président Dia. Et ce fut le retour du système éducatif reproduisant fidèlement le modèle français avec toutes les crises profondes qui ont secoué durement l’école sénégalaise. Les Etats Généraux de l’Education et de la Formation, organisés sous le magistère du Président Abdou Diouf en 1981, mettent au banc des accusés 20 ans de politique éducative d’un régime politique qui a tourné le dos aux réalités profondes du Sénégal.
Après les politiques d’ajustement structurel des années 1980-1990, l’horizon 2000 s’imposa comme le moment crucial pour la communauté internationale de se mettre au chevet de l’école. Ainsi furent signés les Accords de Dakar de 2000 sur l’Education pour Tous 10 ans après la Déclaration de Jomtien de 1990. L’histoire donne raison à Mamadou Dia dans ce laboratoire in vitro qu’il a su créer dès l’aube des indépendances avec le Père Lebret pour faire de l’éducation un tout qui ne saurait se réduire à l’instruction d’une élite locale. C’est ce que Mamadou Dia apporte au débat de la communauté internationale pour une meilleure prise en charge des problèmes éducatifs par les populations concernées.
1 CINAM-SERESA, CINAM (Compagnie d’Etudes industrielles et d’Aménagement du Territoire), SERESA (Société d’Etudes et de Réalisations Economiques et Sociales dans l’Agriculture) ., Comité d’études économiques de la Présidence du Conseil du Sénégal, Rapport sur les perspectives de développement du Sénégal, Rapport général, Dakar juillet 1960., pagin ? multipl., ronéoté.
2 Dia, M., (1961), Réflexions sur l’économie de l’Afrique Noire, Présence Africaine, p. 82, Paris.
* 3 Senghor, L-S, (1937), « Le problème culturel de l’AOF », Conférence de Léopold Sédar Senghor à la Chambre de commerce de Dakar dans Paris-Dakar du 7 septembre 1937 ; pp. 1et 2.
4 Senghor, L-S., (1962), « Le français, langue de culture », Esprit, n°11, novembre 1962.
5 Senghor, L-S., (1964), Liberté I, négritude et humanismes, Edition du Seuil, Paris, p. 229.
6 Colin, R, (1980), « systèmes d’Education et Mutations sociales Continuité et discontinuité dans les dynamiques socio-éducatives, le cas du Sénégal » Tome II, Thèse de doctorat d’Etat, Tome II Paris V, Atelier de Reproduction des thèses de l’Université de Lille II, Diffusion Librairie Honoré Champion, Paris, 997 p.
1 Kâne, C-H, (1962), L’aventure ambigüe, Julliard, Paris, 191p. 2 Mbow, A-M, (1953), «Mission d’éducation de base de Darou Mousti » Education de base en AOF, Education Africaine, n° spécial, n° 20-21. 3 Cissé, B-M., (1962), L’animation des masses, condition d’un socialisme authentique. In : Sénégal an II par lui-même. N° spécial de développement et civilisation, décembre 1962 ., p. 44. 4 Colin, R, (1980), « Systèmes d’Education et Mutations sociales Continuité et discontinuité dans les dynamiques socio-éducatives, le cas du Sénégal » Tome II, Thèse de doctorat d’Etat, Tome II Paris V, Atelier de Reproduction des thèses de l’Université de Lille II, Diffusion Librairie Honoré Champion, Paris, pp. 504-505.
par Abdoulaye Cissé
AUDIO
IL Y’A UN TEMPS POUR TOUT
Guy Marius Sagna ne mérite pas de passer une seule seconde de plus en prison - On l’aurait juste considéré ailleurs comme un simple plaisantin à qui on ferait un rappel à l’ordre - Sans plus et ça ne méritait pas plus
Je ne le dirais surtout pas comme l’activiste Guy Marius Sagna, ni dans le fond, encore moins dans la forme ou dans le tempo. Car effectivement, il y’a un temps pour tout, même si là on ne sera plus que sur le registre d’un jugement moral contre l’activiste. Ce qui en soit, exclu le délit.
Autre temps, j’aurais aussi crié l’autre couplet que le mouvement France dégage aime à ressasser. Non pas que je déteste la France, NON. Ca se saurait depuis de toutes façons, mais juste parce que j’ai envie d’être solidaire de Guy. Cet homme ne mérite pas de passer une seule seconde de plus en prison.
Pour si peu, franchement !
Prévenir que la France prépare un attentat terroriste sur notre sol est juste, ou tout au plus, une alerte de très mauvais goût.
Voyons, La France elle même ne met pas en prison ceux qu’elle soupçonne d’avoir un penchant « suicidaire de kamikaze » ou des « velléités terroristes » sur son sol. Non, elle les fait surveiller, c’est tout ; Au pire ils sont juste assigner à résidence. Le mentor des frères kouachi a toujours été libre de ses mouvements, même après le passage à l’acte de ses Moudjahidins tombés à Dammartin en Goêle. C’est aussi ca, le respect des libertés individuelles et un pays de droit.
Sérieux, le mec est mis en prison pour fausse alerte. On l’aurait juste considéré ailleurs comme un simple plaisantin à qui on ferait un rappel à l’ordre. Sans plus et ca ne méritait pas plus. De grâce, le justice ne doit pas être une machine à broyer et à brimer les citoyens dans leurs convictions militantes : On ne doit pas être très nombreux à être en phase avec le discours et les méthodes de l’activiste mais alors, que cents écoles rivalisent et que cents fleurs s’épanouissent.
On peut d’ailleurs moins toléré le propos de très très mauvais goût de l’activiste sur la responsabilité de ceux qui ont dirigé ce pays des années durant sans jamais le doter d’infrastructures sanitaires dignes et qui même pour soigner une grippe s’envole vers Paris ou d’autres destinations pour un tourisme médical. Le timing pendant que le Sénégal veillait la dépouille du président Ousmane Tanor Dieng, décédé à Paris après une évacuation et un suivi médical, ce timing frise la souillure de la mémoire du défunt.
Et pourtant, le fond est pertinent et il faut bien qu’on en parle un jour.
C’est juste que chaque chose en son temps et qu’à chaque jour suffit sa joie, ses peines surtout quand il s’agit de deuil.
Il va bien falloir comprendre un jour que dans les hôpitaux en Europe, on y crève aussi. Va savoir, si le parcours de soin permet de retarder l’échéance. On ne saura jamais.
A bien analyser la frénésie de nos personnalités à aller Europe, même pour un simple check-up, on comprend que c’est surtout pour préserver le secret médical sur leur bulletin de santé.
Mais alors, pourquoi penserait-on que les médecins ici violeraient le secret médical de leur patient et que quand le président lui-même va tousser dans le secret du cabinet médical de son toubib, la rumeur va se répandre sur sa grippe. Et pourtant, ils ont juré par le serment d’Hippocrate.
En moins de 12 mois d’intervalles, on a rendu le plus bel hommage à 2 personnalités qui savaient certainement tout ou beaucoup sur tout et sur tout le monde et qui n’en ont jamais rien divulgué. Respect à Bruno Diatta et Ousmane Tanor Dieng
Les fuites dans les PV d’audition de police, les gorges profondes qui crachent les dossiers d’instructions des juges, et aujourd’hui les rapports officiels des corps de contrôles de l’Etat court-circuités avant même leur destination finale et demain nos bulletins médicaux sur la place publique . . . les déflagrations n’épargneront personnes.
C’est si bien dit en wolof : il faut que notre ventre redevienne le tombeau des secrets.
Chaque chose à son temps finalement : ne boudons pas notre plaisir de fêter notre titre de vice-championne d’Afrique comme si on avait gagné. Le temps viendra de voir pourquoi il nous a encore manqué quelque chose.
L’ANCIEN PCA DU CRÉDIT MUTUEL GAGNE SON PROCÈS ET ATTEND SON RETABLISSEMENT
Accusé d’avoir perçu indûment plus de 147 millions FCFA, Mamadou Badji, a été attrait devant le tribunal peu après son éviction
Accusé d’avoir perçu indûment plus de 147 millions FCFA, Mamadou Badji, alors PCA du Crédit Mutuel Sénégal, a été attrait devant le tribunal peu après son éviction. Trois ans après, il a épuisé tous les recours. Le 24 avril dernier, la Cour d’appel de Ziguinchor a confirmé le jugement de la décision du Tribunal de Grande instance (TGI) de Ziguinchor. En conséquence, l’ancien PCA attend d’être rétabli dans ses droits.
Licencié par la Commission bancaire de l’Uemoa qui l’accuse d’avoir perçu indument la somme de 147 millions de F CFA, Mamadou Badji qui a gagné son procès, ne demande qu’à être rétabli. Lui et le DG Mohamed Ndiaye avaient été virés par la Commission bancaire. Si le DG était poursuivi pour avoir encaissé un salaire de plus de 20 millions FCFA par mois indûment pendant plus de trois ans (de 2013 à 2017), le PCA était accusé d’avoir été son complice. La commission bancaire avait demandé qu’une plainte soit déposée contre le PCA. En première instance, le TGI de Ziguinchor avait débouté la Fédération des Caisses du Crédit Mutuel de l’ensemble de ses demandes. Le 11 décembre 2017, un appel a été introduit à la Cour d’appel de Ziguinchor qui a confirmé le jugement du Tribunal de grande instance.
En conséquence, la République du Sénégal mande et ordonne à tout huissier de mettre la présente décision à exécution, au Procureur d’y tenir la main aux commandants de gendarmerie et aux officiers de police judiciaire d’y prêter main force lorsqu’ils seront légalement saisis. Il était également reproché à Mamadou Badji d’avoir indument perçu, voiture, maison de fonction, carburant, eau, frais de voyage, loyer, voiture fonction. Tout cela avait fait qu’il a été considéré comme voleur sur injonction de la Commission bancaire de l’Uemoa. Pour laver son honneur, il se défend en disant que tous les PCA qui se sont succédé avaient droit à ces privilèges.
Il faut rappeler que cette affaire avait profondément secoué à l’époque le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) dont le comité de direction a été disloqué. Le Directeur général, le Président du conseil d’administration et les Directeurs centraux, tous, avaient été relevés de leurs fonctions. Les recommandations de la Commission bancaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont été ainsi suivies au Sénégal. Depuis lors, le CMS a pris un sacré coup du point de vue de la gestion.
SADIO MANE CRÉE UNE BOUSCULADE MONSTRE À L'UCAD
L'international sénégalais a effectué lundi une descente à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar
Sadio Mané a effectué hier une descente à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Mais, cette visite a été particulièrement mouvementée. L’international sénégalais qui a été accueilli par un immense public s’est enfermé dans le bureau du Directeur général du Coud, Ablaye Sow non moins vice-président de la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf) pour échanger avec lui et ses collaborateurs.
Sadio s’est réjoui de sa visite au temple du savoir où les pensionnaires seront les cadres de demain. Tout se passait très bien et les étudiants l’attendaient devant la direction du Coud. Las d’attendre le joueur de Liverpool sortir leur parler, ils ont commencé à protester. Il s’en est suivi une bousculade et des jets de pierres. C’était la confusion totale. C’est dans cette ambiance électrique que le joueur de Liverpool a réussi à se frayer un chemin, avant de vider les lieux.
L'AFRIQUE, DÉFI DE TAILLE POUR LES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS
L'action du FMI et de la Banque mondiale pour combattre la pauvreté qui sévit depuis longtemps sur ce continent s'est soldée par des résultats mitigés depuis leur création il y a 75 ans
Sur la carte du monde de l'extrême pauvreté, l'Afrique figure en rouge vif.Et ce problème risque de s'accentuer à mesure que la population va s'accroître au cours des prochaines décennies.
L'action du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale pour combattre ce fléau qui sévit depuis longtemps sur ce continent s'est soldée par des résultats mitigés depuis leur création il y a 75 ans.
Aujourd'hui, les institutions de Bretton Woods sont confrontées simultanément au besoin d'investissements massifs dans les infrastructures de ces pays, de créations d'emplois pour faire face à l'explosion démographique ainsi qu'à la menace que fait peser le changement climatique dans une région incapable d'en supporter les coûts.
"En Afrique, les problèmes sont particulièrement visibles", résume sobrement David Malpass, président de la Banque mondiale dans un entretien à l'AFP.
Les dernières données de l'institution font apparaître que l'extrême pauvreté, définie par les personnes vivant avec tout au plus 1,90 dollar par jour, a nettement diminué à l'échelle planétaire tombant à 10% en 2015 contre environ 30% en 1990.
Cependant, elle continue d'augmenter en Afrique sub-saharienne, qui comptait déjà il y a quatre ans, plus de la moitié des gens extrêmement pauvres.
Les projections montrent que d'ici 2030, près de 9 personnes sur 10 vivant dans l'extrême pauvreté seront originaires de cette région du monde, alors que la population du continent va s'accroître dans le même temps de 1,3 milliard, soit plus de la moitié de la croissance de la population mondiale.
Pour 2019, le FMI table sur une croissance de 3,5% du PIB pour cette partie du monde, contre 3% en 2018.Mais l'expansion enregistrée en moyenne ces dernières années reste insuffisante pour créer les 20 millions d'emplois qui seraient nécessaires chaque année pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail, a averti le Fonds en avril.
La population africaine en âge de travailler devrait passer de 705 millions de personnes en 2018 à près d'un milliard d'ici 2030, selon la Banque africaine de développement (BAD).
Dès son arrivée en avril, David Malpass a souligné l'urgence de s'attaquer à la pauvreté.Et c'est symboliquement à Madagascar, en Ethiopie et au Mozambique qu'il s'était alors rendu.
Il y a toujours 700 millions de personnes vivant dans l'extrême pauvreté: "700 millions de trop", a-t-il déploré.
L'ancien sous-secrétaire au Trésor américain, qui a ouvertement critiqué la Banque mondiale alors qu'il oeuvrait encore sous l'administration Trump, s'est donné pour objectif d'améliorer l'efficacité de l'institution.
Pour les pays africains accusant une lourde dette héritée des erreurs du passé, il entend encourager "les bonnes politiques", "un élément clé" pour attirer les investissements privés.
- Doubler les infrastructures -
Pour Masood Ahmed, qui a longtemps travaillé au FMI et à la Banque mondiale, le développement de l'Afrique est d'autant plus difficile qu'elle est fragilisée par le changement climatique.
"Dans les 20 prochaines années, l'économie mondiale sera deux fois plus importante qu'elle ne l'est aujourd'hui.L'infrastructure dont nous avons besoin pour soutenir cette économie devra doubler", a-t-il déclaré à l'AFP.
Or les projets devront être menés tout en réduisant d'un tiers les émissions de gaz à effet de serre.
David Malpass prône une approche ciblée pays par pays pour mieux répondre aux problématiques spécifiques de chaque économie.Il recommande en particulier d'éliminer les monopoles d'Etat et la mise en place d'un solide cadre juridique permettant le lancement d'entreprises et l'acquisition des compétences nécessaires pour occuper les emplois créés.
De son côté, le FMI encourage les pays africains à progresser dans la mise en place d'une zone de libre-échange continentale pour l'Afrique.Une vingtaine de pays ont déjà ratifié l'accord destiné à stimuler les échanges et donc la croissance.
"Cette nouvelle entité pourrait changer la donne sur le continent", avait estimé au printemps le FMI, avec un marché de 1,2 milliard d'habitants et un PIB cumulé de 2.500 milliards de dollars.
Mais la bonne volonté des institutions est régulièrement douchée par la résurgence des conflits armés, qui ont affecté un tiers des pays du continent ces dernières années.
Après une accalmie dans les années 2000, le nombre de conflits est reparti à la hausse dans les années 2010, avec un pic à 17 pays touchés en 2016.
Le FMI a chiffré que ces conflits engendraient une perte moyenne de trois points du PIB par an dans les pays affectés.
Et face à l'insécurité, les populations fuient.La seule Afrique subsaharienne comptait 18 millions de personnes réfugiées ou déplacées en 2017, un record, contre cinq millions en moyenne dans les années 1980, selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Sadio Mané piégé par les étudiants de l’Ucad
Sadio Mané a effectué hier une descente à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Mais, cette visite a été particulièrement mouvementée. L’international sénégalais qui a été accueilli par un immense public s’est enfermé dans le bureau du Directeur général du Coud, Ablaye Sow non moins vice-président de la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf) pour échanger avec lui et ses collaborateurs. Sadio s’est réjoui de sa visite au temple du savoir où les pensionnaires seront les cadres de demain. Tout se passait très bien et les étudiants l’attendaient devant la direction du Coud. Las d’attendre le joueur de Liverpool sortir leur parler, ils ont commencé à protester. Il s’en est suivi une bousculade et des jets de pierres. C’était la confusion totale. C’est dans cette ambiance électrique que le joueur de Liverpool a réussi à se frayer un chemin, avant de vider les lieux.
Mme Aminata Touré reçue par Abdou Diouf
L’ancien président de la République, Abdou Diouf, qui est à Dakar à la suite du rappel à Dieu de son fidèle compagnon Ousmane Tanor Dieng, prolonge son séjour dans notre pays. Abdou Diouf a reçu hier la présidente du Conseil Economique Social et Environnemental(Cese) Mme Aminata Touré. L’ancien Premier ministre a exprimé sa sincère gratitude pour l’engagement patriotique de l’ancien président Abdou Diouf et son leadership à tête de la Nation sénégalaise. A signaler que l’ancien chef de l’Etat a voyagé avec son épouse, Elisabeth Diouf.
Colère des impactés de l’université du Sine Saloum
Les populations de Mbane, Diouroup, Pino Dioyine du département de Fatick, impactées par les travaux de construction des œuvres universitaires de l'université El Hadji Ibrahima Niass du Sine Saloum, ont encore battu le macadam hier. Le collectif avertit le ministre de l’Enseignement Supérieur, Cheikh Oumar Hann, qu’il sera le seul le responsable de tout ce qui pourrait entacher la bonne marche du projet. Ils exigent le respect total des clauses établies entre les autorités et eux. Le ministre Cheikh Oumar Hann s'était engagé à les indemniser avant le 15 juillet. Une promesse qui tarde à se concrétiser. Très en colère, les impactés du projet dénoncent aussi la somme dérisoire que les autorités veulent leur remettre alors que certains ont perdu aussi bien leurs champs que leurs maisons. Leur porte-parole, Babacar Diouf rappelle que dans le protocole d'accord, les propriétaires des maisons impactées seront recasés sur un espace de trente ha. Cependant, il déplore le fait que le chantier ait démarré avant que les familles ne quittent les lieux, carne disposant toujours pas de parcelles. Ils ont décidé de faire arrêter les travaux.
Les travailleurs de Hoggy réclament l’audit du directeur
Le Coordinateur du Cadre unitaire des travailleurs de l’Hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy) qui regroupe cinq syndicats, Mamadou Moustapha Seck liste les difficultés de leur établissement sanitaire. A l’en croire, l’Hoggy est dans une situation dramatique. En effet, certains services sont en crise notamment les laboratoires, la radiographie, la maternité et la pharmacie qui fonctionnent à 30% de leur capacité. Il réclame un audit de la gestion du Directeur général.
Décès du président de la CEDA de Fatick
Le président de la Commission électorale départementale autonome (CEDA) de Fatick n'est plus. Ibrahima Cissé est décédé ce vendredi à l’âge de 81 ans peu avant la fin de la finale de la CAN des suites d’un malaise. Selon son fils, c'est à la mi-temps du match opposant le Sénégal à l’Algérie que le vieux a eu un malaise. «Mon père a suivi la première mi-temps du match dans sa chambre. A la mi-temps, il est sorti s’asseoir au salon où quelques minutes après, il s’est plaint de douleur à l’abdomen, avant de ressentir des difficultés respiratoires et de perdre conscience», a-t-il expliqué. Le fils du défunt de préciser qu'il ne connaissait pas de maladie cardiaque à son papa. Jusque-là à la tête de la CEDA de Fatick, poste qu’il occupait depuis plusieurs années, M. Cissé est peint par son entourage comme un homme correcte, serviable et très attaché à la perfection.
Affaire Mamadou Barry levée
Restons avec l’affaire Mamadou Barry, cet enseignant chercheur tué à Rouen. En effet, un homme de 29 ans suspecté d’être l’auteur de l’agression mortelle sur Mamoudou Barry, chercheur en droit à Rouen, a été interpellé par la sûreté départementale hier à 9h30 du matin. Le suspect avait rapidement été reconnu par les policiers de la sûreté départementale sur les images de vidéosurveillance de la ville. La justice a retenu hier soir le caractère raciste de cette agression mortelle. L'enquête avance. Selon nos informations reçues par ci, le suspect est né en 1990 et connu des services de police pour des affaires de stupéfiants, ainsi que pour des antécédents psychiatriques. L'homme est d'origine turque. Censée durer 48 heures, sa garde à vue a été levée dans la journée du lundi, indique le parquet de Rouen : les médecins qui l'ont examiné ont en effet considéré que son état psychologique n'était pas compatible avec une garde à vue. On attend encore par ailleurs les résultats de ses tests toxicologiques. L'homme était placé sous curatelle forcée au moment des faits. D'après les premiers éléments de l'enquête, il était manifestement en pleine crise de démence et insultait tous les gens autour de lui. La piste d'un "assassinat" n'était donc pas privilégiée, à date, par les enquêteurs. Car le geste ne semble pas prémédité. Du côté de l'avocat de la famille de Mamoudou Barry, le caractère raciste ne fait aucun doute. Une marche blanche est prévue ce vendredi à 15h devant l'université de Rouen en hommage au jeune homme.
Absence de passerelles sur le prolongement de la Vdn
Les populations des Hlm Grand Médine et de l’Unité 15 des Parcelles Assainies sont choquées par les nombreux accidents sur le prolongement de la Vnd. Elles se sont mobilisés et ont bloqué la Vdn pour protester pacifiquement contre les nombreux accidents occasionnés par l’absence de passerelles. Les autorités ont inauguré cette voie de prolongement de la Vdn sans s’assurer de la construction de passerelles. Il y est prévu trois passerelles à piétons, mais jusqu’à présent, seuls les pieds sont construits. Ce qui fait que chaque semaine on enregistre au moins un accident D’ailleurs, les parents des victimes ont pris part à la manifestation pour dénoncer le laxisme des autorités qui a coûté la vie à leurs enfants. Le lendemain de la manifestation, un véhicule a heurté un adolescent qui se rendait à la plage. Il était entre la vie et la mort lors de son évacuation à l’hôpital par les sapeurs-pompiers.
Salon de l’Economie Sociale et Solidaire
Le Sénégal accueille à partir du 26 octobre prochain la deuxième édition du Salon tournant de l’Economie Sociale et Solidaire. Cet événement qui se tiendra à la salle des expositions de Diamniadio aura pour thème : «L’Économie sociale et solidaire : un modèle alternatif et inclusif d’entrepreneuriat». A un peu moins de trois mois de cette rencontre internationale, il a été procédé, par arrêté ministériel, à la nomination d’un commissaire et de son adjoint pour une bonne coordination des activités du salon. Ainsi, la conseillère technique numéro un du ministre Zahra Iyane Thiam, en l’occurrence Maïmouna Savané a été nommée commissaire générale du salon. Elle aura comme adjoint le Docteur Malick Diop, DG de l’Asepex. Hier, lors de la cérémonie de lancement de ce salon, le ministre de l’Economie Sociale et Solidaire, Zahra Iyane Thiam a indiqué que ce salon va offrir de réelles opportunités aux économies respectives de nos pays. Il va contribuer à l’accès aux marchés des produits de l’ESS, grâce à l’exposition commerciale et de promouvoir les institutions de micro finance et les acteurs de soutien à l’Economie solidaire et sociale (ESS), à travers les expositions institutionnelles. Ce sera aussi une occasion de réfléchir sur ses problématiques.
Deyda Hydara de Gambie
On connait maintenant le commanditaire et les assassins du journaliste Deyda Hydara, correspondant de l'Agence France Presse à Banjul en 2014. Le lieutenant Malick Jatta, auditionné hier par la Commission vérité et réconciliation, a accusé l'ancien Président Yahya Jammeh d'avoir ordonné l'assassinat de notre confrère. Une révélation qui va replonger la famille de la victime dans le deuil quinze ans plus tard. Le lieutenant Malick Jatta, originaire du village de Tujereng et membre des Junglers, a déclaré qu'ils avaient été envoyés pour tuer Deyda le 16 décembre 2004. Avant le meurtre du journaliste, Jatta avait déjà participé à deux exécutions, toutes dirigées par Tumbul Tamba, chef de l'équipe de patrouille composée de 4 officiers qui procédaient aux tueries de citoyens. «On nous avait dit que nous allions chercher le stylo magique… Je ne savais pas qui était le stylo magique. C’étaient Tumbul Tamba, Sanna Manjang, Alieu Jeng et moi. Nous avons pris un taxi que nous avons garé dans le garage de Yahya Jammeh à Kanifing. Tumbul s'est assis à la place du conducteur. Je l'ai entendu parler à l'ancien Président Jammeh et il disait : «oui monsieur, votre excellence». Le véhicule de Deyda s’est approché et Jatta a tiré en premier puis ses collègues Sanna Manjang et Alieu Jeng. Le lendemain, Tumbul a remis à chacun une enveloppe de plus 50.000 Dallassis de la part du «Big Man» faisant allusion à Jammeh.