L’ANCIEN PCA DU CRÉDIT MUTUEL GAGNE SON PROCÈS ET ATTEND SON RETABLISSEMENT
Accusé d’avoir perçu indûment plus de 147 millions FCFA, Mamadou Badji, a été attrait devant le tribunal peu après son éviction

Accusé d’avoir perçu indûment plus de 147 millions FCFA, Mamadou Badji, alors PCA du Crédit Mutuel Sénégal, a été attrait devant le tribunal peu après son éviction. Trois ans après, il a épuisé tous les recours. Le 24 avril dernier, la Cour d’appel de Ziguinchor a confirmé le jugement de la décision du Tribunal de Grande instance (TGI) de Ziguinchor. En conséquence, l’ancien PCA attend d’être rétabli dans ses droits.
Licencié par la Commission bancaire de l’Uemoa qui l’accuse d’avoir perçu indument la somme de 147 millions de F CFA, Mamadou Badji qui a gagné son procès, ne demande qu’à être rétabli. Lui et le DG Mohamed Ndiaye avaient été virés par la Commission bancaire. Si le DG était poursuivi pour avoir encaissé un salaire de plus de 20 millions FCFA par mois indûment pendant plus de trois ans (de 2013 à 2017), le PCA était accusé d’avoir été son complice. La commission bancaire avait demandé qu’une plainte soit déposée contre le PCA. En première instance, le TGI de Ziguinchor avait débouté la Fédération des Caisses du Crédit Mutuel de l’ensemble de ses demandes. Le 11 décembre 2017, un appel a été introduit à la Cour d’appel de Ziguinchor qui a confirmé le jugement du Tribunal de grande instance.
En conséquence, la République du Sénégal mande et ordonne à tout huissier de mettre la présente décision à exécution, au Procureur d’y tenir la main aux commandants de gendarmerie et aux officiers de police judiciaire d’y prêter main force lorsqu’ils seront légalement saisis. Il était également reproché à Mamadou Badji d’avoir indument perçu, voiture, maison de fonction, carburant, eau, frais de voyage, loyer, voiture fonction. Tout cela avait fait qu’il a été considéré comme voleur sur injonction de la Commission bancaire de l’Uemoa. Pour laver son honneur, il se défend en disant que tous les PCA qui se sont succédé avaient droit à ces privilèges.
Il faut rappeler que cette affaire avait profondément secoué à l’époque le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) dont le comité de direction a été disloqué. Le Directeur général, le Président du conseil d’administration et les Directeurs centraux, tous, avaient été relevés de leurs fonctions. Les recommandations de la Commission bancaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont été ainsi suivies au Sénégal. Depuis lors, le CMS a pris un sacré coup du point de vue de la gestion.