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10 août 2025
«L’ATTITUDE DE CERTAINES ORGANISATIONS DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME RISQUE DE CONTRIBUER A L’EFFONDREMENT DE NOTRE ETAT DE DROIT»
Babacar Ba s’inscrit en faux contre ses pairs et estiment que leur attitude risque de compromettre l’Etat de droit. Cela, tout en les invitant à rappeler les acteurs à la règle de droit, quel que soit leur bord politique.
Les cas Guy Marius Sagna et Adama Gaye défraient la chronique avec surtout des organisations des droits de l’homme qui réclament leur libération, tout en dénonçant l’article 80. Toutefois, si pour le cas de l’activiste membre du mouvement Frapp/France dégage, ces organisations semblent accorder leurs violons, cela n’est pas le cas pour l’affaire du journaliste Adama Gaye. En effet, le Président du Forum du justiciable, Babacar Ba s’inscrit en faux contre ses pairs et estiment que leur attitude risque de compromettre l’Etat de droit. Cela, tout en les invitant à rappeler les acteurs à la règle de droit, quel que soit leur bord politique.
Comment appréciez-vous les arrestations de l’activiste Guy Marius Sagna et celui du journaliste Adama Gaye ?
Pour le cas de Guy Marius Sagna, il faut reconnaitre que sa détention est purement arbitraire, son arrestation ne repose sur aucune base légale. L’article 429 bis objet de son inculpation dispose que «celui qui, par un moyen ou procédé quelconque, communique ou divulgue une information qu’il sait fausse dans le but de faire croire à l’existence ou à l’imminence d’un attentat… ». A la lecture de cette disposition, l’on se rend compte que le délit pour lequel Guy Marius Sagna a été inculpé suppose l’existence de deux éléments constitutifs à savoir : la divulgation d’une information et que la personne savait à priori que l’information divulguée était fausse. Mais, aujourd’hui, nous sommes tous d’avis que Guy Marius Sagna n’a divulgué aucune information dans le but de faire croire à l’existence ou à l’imminence d’un attentat, il n’est ni rédacteur ni signataire de la déclaration. Et quand j’ai parcouru ladite déclaration, j’ai eu l’impression qu’elle fait juste l’analyse d’un certain nombre de faits relatifs aux propos du ministre de l’Intérieur français.
Quid alors du cas du journaliste Adama Gaye ?
Pour le cas d’Adama Gaye, je précise d’emblée que je tiens énormément à la liberté d’expression qui est un droit fondamental. La Constitution du Sénégal garantit à chaque citoyen la liberté de réunion, de manifester et de s’exprimer librement. D’ailleurs, c’est ce qui fait le charme d’une démocratie. Mais faudrait-il rappeler également que la liberté d’expression n’est pas synonyme d’insulte. La liberté d’expression ne doit nullement porter atteinte ni à l’honorabilité et à la considération d’autrui, ni à l’ordre public. Ces limites ont été bien précisées par le constituant sénégalais à travers l’article 10 de la Constitution en ces termes : «Chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume, l’image, la marche pacifique, pourvu que l’exercice de ces droits ne porte atteinte ni à l’honneur et à la considération d’autrui, ni à l’ordre public». Donc il est bien clair que la liberté d’expression a des limites qui sont fondamentales. Les propos d’Adama Gaye à l’endroit de la plus haute institution du pays ont été qualifiés par une bonne frange des citoyens comme excessifs et je pense que tout républicain doit le condamner. Le Président de la République est une institution que chacun de nous doit respecter.
Que reprochez-vous aux associations des droits de l’- homme qui réclament leur libération ?
Alors pour le cas de Guy Marius Sagna, on n’a rien à reprocher aux organisations de défense des droits de l’homme. D’ailleurs je pense que sur ce cas, elles ont bien joué leur rôle en dénonçant son arrestation et en réclamant sa libération car son arrestation encore une fois de plus ne repose sur aucune base légale. Mais par rapport au cas de Adama Gaye qui est totalement diffèrent de celui de Guy Marius Sagna, certaines organisations de défense des droits humains devraient commencer par dénoncer les propos excessifs de M. Gaye et lui rappeler que nous vivons dans un Etat organisé, soumis à des règles qui répriment toute atteinte à l’honorabilité des gens et qu’on n’a pas le droit de jeter le discrédit sur les institutions. C’est comme ça qu’on arrivera à protéger les fondamentaux de notre Etat de droit. Mais, malheureusement tel n’a pas été le cas.
A votre avis, que devaient être leurs postures ou encore comment défendre au mieux les citoyens ?
L’attitude de certaines organisations de défense des droits de l’homme risque de contribuer à l’effondrement de notre Etat de droit. Si aujourd’hui, nous voulons construire un Etat de droit fort, certaines organisations de défense des droits de l’homme doivent prendre leur courage à deux mains pour dénoncer toute injustice et toute dérive notées, aussi bien du côté du pouvoir que du côté de l’opposition ; je dirais même de quelque bord que ce soit. Une organisation de droits de l’homme ne doit pas simplement se limiter à dénoncer les dérives du pouvoir et laisser de côté celles qui ne sont pas issues du pouvoir. La meilleure manière pour les Ong d’aider un citoyen à se maintenir dans la légalité, c’est de lui rappeler la règle de droit à chaque fois qu’il s’en éloigne et cela sans distinction d’appartenance politique ou citoyenne. C’est uniquement dans ce sens qu’on arrivera à construire un Etat de droit fort.
Sur la vingtaine de suspects interpellés dans le cadre de l’enquête sur le meurtre du Commandant de la Brigade de gendarmerie de Tambacounda, Tamsir Sané, tué par balle lors d’un braquage, ce sont finalement 13 individus qui ont été déférés hier, lundi 5 Août 2019 devant le Procureur de Tambacounda. Les suspects n’ont cependant pas fait face au maître des poursuites Demba Traoré. Ils ont bénéficié d’un retour de parquet et sont retournés sous une escorte impressionnante à la légion Est de la gendarmerie de Tambacounda. Une bonne partie de ces suspects a été arrêté aux alentours de Koumpentoum, une semaine après les faits, au grand soulagement de la population locale qui avait même organisé une marche pacifique.
Macky veut la rationalisation des directions ministérielles
Dans la série des actes et de la configuration de l’administration que ne comprend pas le chef de l’Etat, figure le fait que les organigrammes diffèrent d’un ministère à un autre. Ce qui est anormal, aux yeux du président de la République. Macky Sall ne comprend pas les créations tous azimuts de directions. C’est pourquoi, il demande au Bureau Organisation et Méthode (BOM) de décliner un organigramme plus ou moins global qui s’adapte à la plupart des ministères. Il reconnaît, toutefois, il y aura des exceptions notamment au ministère de l’Economie et du Plan, au ministère des Finances et du Budget qui est le n°1 en matière de gonflement et de consommation de directions. Ce qu’il trouve normal dans la mesure où ces ministères constituent un Etat dans l’Etat. Macky Sall maintient l’idée de rationaliser les directions et autres agences.
Calvaire des retraités
En dehors de l’administration, le chef de l’Etat plaide pour des reformes pour la question de la retraite. Pour Macky Sall, cette réforme permettra aux agents de l’Etat d’adhérer à la retraite supplémentaire ou volontaire. Il y aura également l’assurance retraite qui permet aux agents d’avoir une contribution, afin de bénéficier à la fin de leur carrière d’une retraite acceptable. Selon le Président Sall, il urge d’améliorer ce système, car tous ceux qui partent à la retraite vivent un calvaire. Il estime que ces questions doivent être gérées durant la carrière active et abordées avec courage. Bref, il invite à une réflexion sur la réforme des retraités et des fonctionnaires.
Délibéré du procès d’Abdoul Mbaye aujourd’hui
Sauf changement de dernière minute, la Cour d’Appel de Dakar va délibérer aujourd’hui sur l’affaire opposant l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye à son ex-épouse Aminata Diack. Mais ce qui est bizarre dans ce procès, c’est le changement de la composition de la cour. Un des assistants a été écarté et remplacé par un autre qui n’a pris part aux plaidoiries. Donc, il ignore tout de cette affaire. Un acte qui nourrit de multiples soupçons de la part de la défense qui avait, d’ailleurs, relevé cette incongruité. Normalement dans ces conditions, le procès doit être repris afin de permettre à toutes les parties de plaider devant la nouvelle composition de la Cour. On saura aujourd’hui si la Cour va renvoyer l’affaire ou si elle va délibérer.
Mont-Rolland
Six (6) jeunes venus du Canada et précisément du Québec, viennent de boucler un stage de 75 jours à la ferme agricole de Mont Rolland, dans le cadre du programme Québec Sans Frontières (QSF), mis en œuvre par le programme Uniterra en partenariat avec l’Agence Nationale d’Insertion et de Développement Agricole (Anida). La cérémonie de clôture était présidée par Cheikh Lô, directeur de la Formation et de la mise en valeur de l’Anida, en présence du maire de Mont-Rolland Yves Lamine Ciss. Cette initiative, selon Abdoulaye Diapakha Tandia (chargé de programme sectoriel-programme Uniterra), l’objectif de ce programme est de permettre aux femmes, jeunes et hommes d’utiliser leurs compétences entrepreneuriales afin d’optimiser l’exploitation et la rentabilité de la ferme agricole moderne, de maximiser leurs revenus et d’accroître leur bien-être socio-économique.
Mont-Rolland (bis)
Au cours de leur séjour à Mont Rolland, les 6 stagiaires ont mené plusieurs activités au sein de la ferme agricole. Ces activités (théoriques et pratiques) leur ont permis d’améliorer leurs compétences et connaissances dans les domaines de l’organisation, de la gestion d’entreprise, de la gestion financière, de la commercialisation et du marketing, de la prospection de marché. En plus, indique Abdoulaye Diapakha Tandia, les stagiaires se sont imprégné des réalités socioculturelles locales, à travers des séjours dans certaines familles d’accueil dans le cadre du volet d’intégration interculturelle. Ce projet prend en compte également le volet stage de réciprocité. Ainsi, un membre de la ferme agricole de Mont-Rolland a été désigné à l’unanimité pour un séjour au Canada. Il s’agit de Guy François Mbaye.
Journée de récital de coran pour Tanor Dieng
Les jeunes de la majorité présidentielle ont organisé hier, une journée de récital de coran à la grande mosquée de Mbour pour le repos de l’âme du président du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT), Ousmane Tanor Dieng. Pour le coordonnateur des jeunes de Benno Bokk Yakaar (Bby) de Mbour, Abdou Gassama Sarr, le secrétaire général du Parti Socialiste était un «patrimoine national», une référence. Lors de cette journée, beaucoup de responsables politiques de la commune ont fait le déplacement, ou se sont faits représenter par une délégation. Une manière de montrer leur attachement au défunt maire de Nguéniène.
Le journaliste Pape Diatta candidat à la mairie de Tendouck
Pape Bacary Diatta a déclaré sa candidature à la mairie de Tendouck. Le journaliste a fait part de sa volonté de briguer les suffrages des populations de sa commune. Il explique sa décision par sa volonté de contribuer au développement de Tendouck. Parrain de la deuxième édition du tournoi des ressortissants de Tendouck, Pape Diatta en a profité pour annoncer des actions d’envergure dans la localité, juste après la fête de Tabaski.
Les entrées et sorties bientôt filtrées au Coud
Le Directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) veut mettre de l’ordre dans le campus social. En déplacement dans la région de Kaffrine, Abdoulaye Sow a annoncé de nouvelles mesures concernant la sécurité. A l’en croire, toutes les issues seront dotées de portes électriques. Les entrées et les sorties du campus seront filtrées. Une manière d’éviter par exemple que les vendeurs de drogue en font leur repaire. Ablaye Sow promet de tout mettre en œuvre pour que les étudiants puissent être dans de bonnes conditions de sécurité. Pour lui, le stylo et le cahier doivent être les seules armes de l’étudiant. Il a pris langue avec certains dirigeants d’amicales pour la mise en œuvre de l’initiative. En plus de l’aspect sécuritaire, Abdoulaye Sow estime qu’il est nécessaire d’améliorer les conditions d’hébergement des étudiants au campus. «Il faut tendre vers des matelas orthopédiques et faire disparaître les matelas sérères que nous avons trouvés là-bas», a-t-il ironisé.
Bras de fer au Cesti
Attaquée de toutes parts par les syndicalistes du Saes/section Cesti, la directrice du Cesti peut compter sur la section Sudes/Esr du CESTI. Dans un communiqué parvenu à «L’As», celle-ci a exprimé son soutien à Cousson Traoré Sall. Pour ces enseignants, il s’agit de calomnies contre Cousson. La section Sudes/Esr qui rétablit la vérité indique que la formation des étudiants béninois qui est sanctionnée par ces attestations a débuté antérieurement à la prise de fonction de la directrice actuelle. D’après eux, la formation a été interrompue en novembre 2015 suite à un désaccord entre l’ancienne direction du CESTI et l’État béninois. Après son élection en juin 2017, la directrice actuelle a entrepris, avec le chef du projet et le coordonnateur local, des démarches qui ont permis d’une part d’acter le principe d’une reprise de la formation et d’autre part le versement de la somme de 39,884 millions Fcfa au CESTI. Selon eux, contrairement aux allégations des pourfendeurs de Cousson, la directrice du CESTI a informé le comité pédagogique, en sa séance du 10 mai 2019, de toutes les démarches entreprises, des modules à terminer et de la situation financière relative à cette formation.
Bras de fer au Cesti (bis)
Restons avec les enseignants du Cesti qui estiment que 18 modules d’enseignement ont été dispensés par 29 enseignants du Bénin et du Sénégal. Selon Sudes/Esr, au total, 1 280 h de formation ont été dispensées dont 980 consacrées aux matières professionnelles. A la fin de l’enseignement du module «anglais des médias» le lundi 22 juillet, un comité ad hoc, composé de la directrice Cousson Traoré Sall, du directeur des études Mamadou Ndiaye, du chef du projet Mamadou Koumé et du coordonnateur local, Philippe Hado, directeur de journal et ancien étudiant du Cesti, a délibéré le mardi 23 juillet 2019, sur les critères retenus, pour la délivrance des attestations de réussite. Ainsi, 52 attestations ont été cosignées par Mme la directrice du Cesti et par le ministre de l’Economie Numérique et de la Communication, sanctionnent une formation continue à laquelle ont participé des enseignants, professionnels et techniciens du Sénégal et des professionnels du Bénin. Au vu de ces informations, accuser la Directrice du Cesti de «gestion solitaire» ou de «manque de transparence», relève, à leurs yeux, d’une volonté manifeste de tromper l’opinion et de déstabiliser une dame dont la seule faute semble être de ne pas préserver les prébendes dont certains bénéficiaient antérieurement à sa prise de fonction ».
« (…) Le pouvoir est mystérieux. On dirait que c’est une sorte de catalyseur qui fait éclore les folies et les vices enfouis au tréfonds de l’être humain. Rares sont ceux qui y ont goûté ne serait-ce qu’une pincée, et n’en redemandent pas davantage. Plus important que le prestige et les avantages matériels et financiers que tu peux en tirer, est le sentiment de puissance presque divine dont tu te sens investi.
En un claquement de doigts, tu peux assombrir une vie ou l’illuminer, susciter des espoirs ou les anéantir. Des gens sont à tes services du matin au soir. Il te suffit souvent juste d’appuyer sur un bouton ou de passer un coup de fil pour voir tes vœux exaucés. Tu te crois à la limite un surhomme. Par conséquent il faut être absolument lucide pour bien gérer le pouvoir, car il corrompt souvent la raison et peut mener facilement à la folie des grandeurs.
Ce n’est dès lors pas étonnant que d’aucuns le qualifient d’enivrant. Dans mon cas, il m’a littéralement changé. Je comprends maintenant la portée de cette phrase d’Abraham Lincoln : « Presque tous les hommes peuvent faire face à l’adversité ; mais si vous voulez tester la capacité de quelqu’un, donnez-lui le pouvoir ».
J’ai souvent manqué de lucidité, je bats ma coulpe. Mais nombre de mes conseillers y ont été pour quelque chose. À part peut-être deux ou trois, la plupart d’entre eux ne m’ont dit que ce que je voulais entendre face à certaines situations délicates. Je m’en suis rendu compte un peu tardivement…Non…le pouvoir est trop divin pour se trouver entre les mains d’un seul homme dans un pays. D’où la nécessité de garde-fous en guise de contre pouvoir. Mais malheureusement, même s’il y en a eu chez moi, ils n’ont pas servi à grand-chose puisque toutes les manettes du pouvoir se sont retrouvées entre mes mains : je nomme les hommes devant occuper tous les postes-clefs ; dispose, depuis toujours, d’une majorité absolue quasi automatique à l’Assemblée nationale, nombre de juges, d’avocats, de magistrats, de directeurs de sociétés stratégiques sont presque toujours acquis à mes causes, fussent-elles injustes. Par conséquent je ne peux que me sentir tout-puissant. Ce qui m’a poussé à m’enfoncer davantage dans les dédales des immondices du pouvoir où je suis si empêtré que j’éprouve de grandes difficultés pour m’en extirper. J’ai fait iniquement limoger des gens parce qu’ils ont osé me contredire ou me tenir tête même si ils l’ont fait quelquefois pour le bien du peuple; fait emprisonner des personnes injustement pour les obliger de laisser tomber la lutte qu’elles menaient contre moi (…) Ce qui est encore plus grave pour moi c’est que je ne peux plus faire machine arrière. Du coup, en plus de me sentir obligé de continuer dans la même logique, je dois tout faire pour me maintenir au pouvoir, quitte à me servir de la violence et du chaos ou à entretenir parfois des pactes faustiens avec ceux qui desservent les intérêts du pays. Car je sais qu’il y a de nombreux procès suspendus au dessus de ma tête comme une épée de Damoclès. Donc, la perte de pouvoir sera pour moi, pour ma famille et mes partisans une perte totale. ».
Texte tiré du dernier livre de l’auteur, intitulé : « L'État déballe tout ! »