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10 août 2025
Par Cheikh GAYE DIOP
HOMMAGE AUX PIONNIERS DU MOUVEMENT SYNDICAL
Comment expliquer que le gouvernement qui nous parle de conjoncture économique se paie le luxe de verser des salaires à des personnes qui ne travaillent pas au moment où ceux qui travaillent peinent à percevoir leur dû ?
Un vibrant hommage doit être rendu aux pionniers du mouvement syndical sénégalais de façon générale, et du mouvement syndical enseignant en particulier. Nous n’avons pas le droit d’oublier que les acquis d’aujourd’hui sont les fruits d’immenses sacrifices consentis par nos ainés et beaucoup d’entre eux, hélas, n’en ont jamais bénéficié. Nous n’avons pas le droit d’oublier ces hommes et ces femmes, ces héros devrais-je dire, qui, parce qu’ils réclamaient des conditions de vie et de travail décentes, se sont vus mutés arbitrairement, suspendus ou encore radiés. Nous n’avons pas le droit d’oublier leur sacrifice ultime. Ils ne sont pas juste nos ainés, ils sont la source intarissable de notre engagement et de notre inspiration. Par leurs actes héroïques, ils nous ont montré la voie. Ils sont les artisans indéniables de notre système éducatif moderne démocratique et laïc. Ils ont tracé en lettres de sang les épopées glorieuses de l’école sénégalaise, naguère enviée, donnée en exemple à travers la sous-région et dans l’Afrique toute entière. Voilà pourquoi nous devons honorer et célébrer leur mémoire jusqu’à notre dernier souffle ; en marchant de façon irréversible sur leurs pas. Ces hommes et ces femmes ont reçu des coups mais ils sont restés debout et ils ont triomphé. Ils sont la fierté de toute une corporation, de tout un peuple. Ils sont partis, certes, mais ils sont toujours avec nous, car, en réalité, ils ne nous ont jamais quittés. Leur souffle s’est éteint, mais leurs actes sont éternels. Pour avoir commis le délit de dénoncer des injustices, pour avoir commis la faute de réclamer une législation plus juste et plus humaine, ils ont été traqués, arrêtés, bâillonnés, privés de liberté, et privés de revenus. Mais, ils ont tenu bon, ils se sont battus farouchement, avec dignité et abnégation et beaucoup d’entre eux l’ont payé au prix fort. C’est grâce aux sacrifices de ces pionniers que nous avons aujourd’hui ce que nous avons et pouvons faire ce que nous faisons. Nous leur devons tout. Aujourd’hui encore, leur sacrifice est tangible et leur gloire restera éternelle.
Faisons un état des lieux du système
Nous sommes dans un contexte où notre école cherche encore ses lettres de noblesse et sa gloire perdues ; ses performances des années 60 ne sont plus qu’un lointain souvenir. Le besoin de diagnostiquer le mal nous a conduits à des assises de l’éducation en 2014. Cinq ans après, les conclusions de cette réflexion dorment encore dans des tiroirs. Notre école est malade de ses autorités, elle est malade de ses parents d’élèves. Et, osons le dire, elle est malade de ses enseignants. La politique de l’enseignant à moindre coût, comprenez le volontariat, la vacation et la contractualisation, lui a porté le coup de grâce. Je me demande toujours quelle absurdité s’est emparée de nos décideurs les emmenant à croire qu’on peut garder le même niveau de performances scolaires en réduisant le coût unitaire d’un enseignant au tiers de sa valeur. Je me demande toujours d’où vient la cupidité de croire que la formation initiale d’un enseignant n’avait pas d’incidence sur son professionnalisme et sur ses performances. Je me demande toujours ce qui peut expliquer l’inertie de nos autorités, quand les résultats aux principaux examens scolaires peinent à dépasser les 40% depuis plus d’une décennie. Notre école est malade du mode de formation de nos enseignants. Sinon comment comprendre que les sortants des Centres Régionaux de Formation des Personnels de l’Education –CRFPE- soient considérés comme des maitres contractuels et non comme des instituteurs stagiaires ? Comment accepter que ces sortants de nos écoles de formation soient oubliés, abandonnés à leur propre sort pendant trois ans, quatre ans et même plus, sans être vus en pratique ? Comment justifier que des compatriotes, enseignants contractuels de leur état, soient employés traités et rémunérés comme contractuels sans jamais disposer d’un contrat en bonne et due forme ?
Combien de temps encore devons-nous accepter qu’une partie de nos camarades soient volontairement maintenus au creux de la vague avec une rémunération injuste sans parler des retards de salaires. Comment expliquer que le gouvernement qui nous parle de conjoncture économique se paie le luxe de verser des salaires à des personnes qui ne travaillent pas au moment où ceux qui travaillent peinent à percevoir leur dû ? Combien de temps devons accepter que dans nos écoles, les APE soient dirigées par des personnes qui n’ont ni enfant ni petit enfant dans nos classes ? Combien de temps devons-nous accepter que deux des nôtres soient privés de salaire depuis bientôt sept ans, sur des bases aussi légères ? Et semble-t-il, ils appartenaient à un syndicat. Combien de temps devons-nous accepter que cette grosse farce que les autorités appellent “mouvement national” puisse se perpétuer ?
Je dis bien farce, parce que j’ai vu un enseignant perdre un poste alors qu’il était le seul à l’avoir demandé ? Et quelques temps après, le poste fut attribué à un autre collègue. Malgré tout, ils continuent de nous parler de transparence. Quelle ignominie! Combien de temps devons-nous accepter que l’argent du contribuable soit utilisé pour créer des institutions à l’utilité douteuse alors qu’au même moment, des étudiants se voient obligés de se battre au prix de leur vie pour percevoir leurs bourses ? Comment comprendre que le budget de l’éducation nationale continue de baisser en valeur relative au moment où la demande en éducation s’accroit ? Comment comprendre que le nombre d’enseignants recrutés continue de baisser occasionnant ainsi un accroissement des classes multigrades ?
Comment expliquer que des enfants de ce pays soient contraints d’étudier dans des abris provisoires au moment où leurs compatriotes des villes travaillent dans des classes en dur avec, eau courante, électricité et même informatique ? Notre école est malade de ses syndicats. Elle est malade du manque de solidarité de ses enseignants, elle est malade des égos démesurés de certains de ses leaders syndicaux. Elle est malade de l’indifférence totale de ses parents d’élèves. Elle est surtout malade de l’absence de volonté politique pour faire avancer les choses. Nous sommes passés maitres dans les plaintes et les complaintes dans nos salons et autres espaces publics, mais nous refusons d’exiger de recevoir ce qui nous appartient. Nous sommes devenus des chantres de la critique facile, des attaques gratuites, mais nous refusons de jouer notre partition. Nous critiquons et dénigrons nos leaders syndicaux mais nous refusons de prendre part à la lutte quand ils nous y appellent.
Certains d’entre nous ont atteint le sommet de l’incrédulité en croyant que, pendant que les autres luttent, ils peuvent se dérober et vaquer tranquillement à leurs occupations. Quelle lâcheté ! J’ai vu des collègues partir, année après année, en Europe et dans des pays d’Amérique du nord. Ils sont partis, non pas parce qu’on avait rien à leur offrir, mais parce qu’on a rien voulu leur offrir. Ils sont partis parce qu’ailleurs il est permis de rêver ; ils sont partis parce qu’ailleurs la valeur travail revêt un caractère sacré. Ils sont partis parce qu’ailleurs, il n’est pas indispensable de connaitre des gens pour réussir, le chemin étant balisé pour tout le monde et le mérite étant le seul critère d’évaluation. C’est tout naturellement qu’ils ont réussi, donnant ainsi l’envie à d’autres de tenter l’expérience. Ne nous voilons pas la face, la saignée se poursuivra encore pendant de longues années, ou tout au moins tant que nos autorités n’auront pas compris que le travail et le mérite doivent être les seuls critères d’appréciation de nos ressources humaines.
Ailleurs, dans d’autres pays, l’école a formé des hommes et des femmes qui ont construit des engins roulants, des engins volants, des machines intelligentes. Ailleurs dans d’autres pays, l’école a formé des scientifiques qui explorent les forêts, les fonds marins, l’immensité de l’espace, l’infiniment petit, ils ont développé des technologies pour regarder à l’intérieur du corps humain, ils ont mis au point des connaissances pour observer le ventre de la terre, en connaitre le contenu et l’exploiter à plusieurs kilomètres de profondeur. Ailleurs dans d’autres pays, l’école a formé des hommes et des femmes qui ont réussi à dompter l’énergie nucléaire, ils ont construit des fusées pour aller à la conquête de l’espace. Les travaux de tous ces scientifiques nous ont permis de mieux appréhender l’univers, ils ont permis de venir à bout de maladies naguère incurables. Tout près de chez nous, des africains ont envoyé des fusés dans l’espace. Des chercheurs du monde entier ont permis à l’humanité d’améliorer considérablement ses conditions de vie et d’existence. Dans les objectifs que le Sénégal libre assigne à l’éducation et qui sont consignés dans la loi portant orientation de l’éducation nationale, modifiée, on peut lire entre autres que l’éducation nationale doit tendre : “à former des hommes et des femmes libres, capables de créer les conditions de leur épanouissement à tous les niveaux, de contribuer au développement des sciences et de la technique et d’apporter des solutions efficaces aux problèmes du développement national” Après plusieurs décennies de mise en œuvre de nos politiques éducatives avons-nous atteint ne serait-ce qu’un faible pourcentage de cet objectif ? Quand je vois tout ce que les autres sont capables de faire, je ne peux m’empêcher de me demander ce que nous, Sénégalais, avons jusqu’ici réussi à faire ; ou alors ce que nous devrions être capable de faire.
Qu’est-ce que notre école a produit ?
Sans aucun doute, quelques téméraires s’empresseront de me citer de grands noms de la science et de la littérature. Je crois qu’il est temps d’arrêter de nous regarder le nombril, d’oser lever la tête vers le ciel et d’accepter avec humilité que notre contribution à la science et à la technologie est très modeste. Par contre, notre école a produit de grands esprits dans d’autres domaines, nos compatriotes ont excellé dans une science toute autre : la science politique. L’école sénégalaise a produit des politiciens capables de s’enrichir en un temps record dans un pays dit pauvre. Elle a produit des Hommes politiques qui ont une incroyable capacité à se muer, tels des caméléons, au gré de leurs intérêts crypto personnels. Nos politiques ont réussi la prouesse de déjouer le dicton qui dit qu’on peut tromper tout un peuple une fois, mais qu’on ne peut pas le tromper tout le temps. A la vérité des faits, ils nous bernent depuis plus d’un demi-siècle. Ils nous ont fait croire, à travers des plans sortis de leur chapeau, qu’ils travaillent pour une école de qualité mais ils refusent d’y envoyer leurs enfants. Ils nous ont promis des soins de qualité mais ils refusent de se soigner dans nos hôpitaux. Et pendant tout ce temps, nous continuons de dormir de notre beau sommeil. Nous avons le temps et l’énergie de sortir dans les rues, par centaines de milliers, pour fêter des perdants ; mais nous refusons de consacrer du temps à ceux qui se battent pour améliorer nos conditions dans un état de droit.
Syndicalisme et droit à l'éducation
Le droit à l’éducation est consacré par la loi fondamentale de notre pays en son article 22. Pendant ces années de lutte, pendant qu’on exerçait notre droit de grève, on nous a souvent opposé le droit à l’éducation de nos enfants. Mais soyons clairs ! Un droit ne peut pas en entraver un autre. Le gouvernement a la charge d‘assurer à nos enfants leur droit à l’éducation, mais il a aussi la responsabilité de corriger les injustices qui justifient nos grèves.
En réalité, le problème est beaucoup plus profond, et c’est mal le connaitre que de croire à l’incapacité du gouvernement à honorer ses engagements. La raison de fond est qu’il y a une réelle volonté des pouvoirs publics de privatiser tout ou une partie de l’école et de l’université. Et la première étape de ce plan de privatisation est l’anéantissement de l’offre publique d’éducation. Sinon comment comprendre qu’après cinq ans de scolarisation, une partie de nos élèves ne savent ni lire ni écrire alors qu’ils ont été régulièrement autorisés à passer en classe supérieure ?
Les résultats scolaires aux différents examens ont été catastrophiques pendant ces dernières décennies ; et une certaine opinion les a mis sur le dos des enseignants que nous sommes. Ils ont convoqué nos grèves multiples et ils ont établi une corrélation directe entre grève et échec. Ils ont créé des concepts comme le quantum horaire pour faire croire à une certaine opinion que les résultats sont mauvais parce que les enseignants sont toujours en grève. Ils ont même commandité des études pour prouver que nous sommes nuls. Mais, ils n’ont jamais dit aux populations que si nous sommes nuls, c’est parce qu’ils ne nous ont pas formés. Ils n’ont jamais voulu dire à la population que la raison principale de nos grèves était le non-respect des engagements auxquels ils ont librement souscrit les qualifiant même de réalistes et réalisables. Ils n’ont jamais dit aux populations que nous faisions la grève parce qu’ils tardent à nous verser notre dû nous faisant attendre pendant des années. Ils ne diront jamais aux populations que beaucoup d’entre nous attendent près de dix ans pour avoir une signature indispensable à leur carrière. Qu’à cela ne tienne, ma conviction est que tant qu’il y aura des injustices, la lutte s’imposera car nous n’avons d’autres choix que de lutter !
Lutter pour de meilleures conditions de vie et de travail ; lutter pour la dignité de l’enseignant, lutter pour la revalorisation de notre métier. Il faut aussi reconnaitre que, dans un souci d’efficacité, nous ne pouvons plus nous payer le luxe d’aller en ordre dispersé. L’unité des syndicats d’enseignant est une question vitale, une équation que nous devons, à tout prix, résoudre ; car il y va de la survie du mouvement syndical. Ne pas y travailler, et même ne pas le réussir, c’est trahir nos ainés mais aussi et surtout hypothéquer l’avenir de nos cadets. J’ose espérer que cette unité, que nous appelons de nos vœux et que nous crions sur tous les toits, se matérialisera de façon organique dans les mois et les années à venir à travers des fédérations. J’ose espérer que les parents d’élèves, les vrais, réaliseront dans un avenir proche, que l’école publique sénégalaise est la leur et qu’ils n’ont pas le droit d’abandonner le terrain à des organisations de retraités, qui en réalité défendent tout sauf les élèves.
Avons-nous des solutions ?
Il y a quelques années, un président français disait, ici à Dakar, que “Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire.” Il n’avait pas tout à fait tort ! Quelques années plus tard, un de ses successeurs dira de nous que nous avons un défi civilisationnel ; il n’avait pas tort non plus ! Et tout récemment c’est un président américain qui leur emboite le pas, en nous traitant de “pays de merde” ; il n’avait pas tort non plus. Après tout ce diagnostic, non exhaustif, je suis tenté de proposer des pistes de réflexion. J’aurai aimé être en mesure de sortir de mon chapeau des solutions miracles qui feraient que nos dirigeants cessent de mettre en avant leurs intérêts personnels ou partisans. J’aurai voulu qu’ils aient le courage, face aux bailleurs, de dire NON. J’aurai tant aimé que nos concitoyens prennent conscience que ce sont eux qui détiennent le vrai pouvoir. Mais je n’ai malheureusement pas de solution, je n’en ai aucune. Car, penser que le problème de l’école c’est un problème de curricula, de formation et de rémunération des enseignants, c’est méconnaitre la vraie nature de nos maux.
Le mal est beaucoup plus profond, il est en chacun d’entre nous et c’est en chacun d’entre nous qu’il faut aller chercher la solution. On nous dit depuis tout petit que le monde est injuste. Mais non, il n’est pas injuste, ce sont les Hommes qui sont injustes. Le monde n’est pas injuste; il ne fait qu’obéir à des lois d’ordre physique, biologique, chimique et intemporel ; des lois qui transcendent notre espèce et qui s’appliquent depuis des millions d’années. Nous ne pouvons hélas rien n’y changer, mais nous avons encore la possibilité de changer nous-mêmes. Car détrompez-vous: DIEU est juste, mais il ne change pas la condition d’un peuple tant que celui-ci ne décide pas de le faire lui-même. Nous n’avons que ce que nous méritons ! Que la volonté de Dieu soit faite dans ce beau pays mien, et qui malheureusement, a dévié de sa trajectoire depuis belle lurette pour s’engager dans les sillons d’une société de l’avoir ou les contrevaleurs ont pris le dessus.
Cheikh Gaye Diop est secrétaire général de l'ADEPT (Alliance pour la Défense de l'Ecole Publique et des Travailleurs) adept_sn@yahoo.fr
MACKY FAIT DE LA DER L’UNIQUE GUICHET DE FINANCEMENT
Décidément le dernier bébé du Président Sall est en train de grandir.
Décidément le dernier bébé du Président Sall est en train de grandir. La Délégation à l’Entreprenariat rapide (DER) est en train de phagocyter tous les fonds et agences qui s’occupaient jusque-là de financements. Hier, devant les membres du Conseil économique, social et environnemental (Cese) , le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a levé le voile sur les réformes en vue dans le secteur du financements des jeunes et femmes. D’après Amadou Hott, la Der va désormais être le guichet unique de financements de l’Etat laissant aux autres agences et fonds la préparation et l’étude des dossiers.
Le ministre de l’Economie du Plan et de la Coopération internationale a annoncé hier, une mesure qui va faire couler beaucoup d’encre dans les départements ministériels et autres structures de financements des femmes et des jeunes, lors de la plénière du Conseil économique, social et environnemental (CESE). En effet, d’après Amadou Hott, il faudra désormais compter avec le Délégation à l’emploi rapide (DER) pour le financement des femmes et des jeunes. Elle va constituer le passage obligé de tous les entrepreneurs ou porteurs de projets en quête de financement de l’Etat. Ainsi donc dit-il, la DER va devenir, dans les prochains jours, le guichet unique de financement au Sénégal. Amadou Hott a informé les conseillers que toutes les autres Agences ou fonds de financement des femmes et jeunes ne seront que des portes d’entrée.
Autrement dit, la mission de certaines agences et fonds se limitera à la préparation et à l’étude des dossiers fournis par les porteurs de projets. Le gouvernement entend ainsi opérer un véritable changement dans le dispositif de financement pour mieux accompagner les petites et moyennes entreprises mais aussi le secteur privé. Un changement qui devrait renforcer la DER, mais surtout empiéter sur d’autres structures jusque-là autonomes. On peut citer entre autres structures de financement de l’Etat, le Fongip qui servait de garantie aux porteurs de projets, le Fonds d’appui à l’investissement des Sénégalais de l’extérieur (Faise) qui s’occupait du financement de la diaspora, l’Agence nationale de promotion de l’emploi des jeunes (Anpej) qui s’occupaient de l’emploi des jeunes, les fonds logés au ministère de la Femme, notamment le Fonds de promotion de l’entreprenariat féminin, le Fonds de crédit pour les femmes, le Programme de Promotion de la Micro finance Islamique au Sénégal (Promise).
En revanche, l’ancien Dg du Fonsis, renseigne que le gouvernement compte redynamiser le Fonsis qui est devenu une Société anonyme. Ainsi le quart de son financement ira principalement dans les Pme et les Pmi, a dit le ministre de l’Economie devant les conseillers. Amadou Hott a profité de la tribune pour appeler le secteur privé à mieux se structurer, se préparer à porter les investissements publics afin de pouvoir s’attaquer aux marchés extérieurs dans un contexte d’ouverture du marché avec la Zone économique de libre échange et de circulation des biens (ZLECA). Le ministre de l’Economie rassure que les entreprises sénégalaises auront tout le soutien et l’appui de l’Etat pour augmenter et diversifier leurs productions et faire face aux défis additionnels et aux opportunités qu’offre la ZLECA. «C’est tout le sens de la stratégie nationale qui est en train d’être finalisée pour accompagner redynamiser notre secteur privé. D’autres réformes sont en chantier pour encourager le processus notamment le renforcement de la digitalisation dans l’administration, la simplification du régime fiscal, l’élargissement de la base fiscale et la mise en place d’un numéro d’identification de l’acteur économique destiné à retracer les trajectoires des entreprises», a souligné le ministre Hott.
LE SENEGAL ADHERE A LA MONNAIE UNIQUE
Par ailleurs, le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a rassuré que le Sénégal, est partant pour l’adoption de la monnaie unique de la Cedeao. Il précise, cependant, que l’adhésion des pays se fera par étape et suivant des critères de convergence à respecter. A l’en croire, le Sénégal est en règle, mais ce n’est pas le cas pour beaucoup de pays. «Tous les pays ne seront pas acceptés d’emblée. Cela se fera de façon graduelle. C’est la position officielle de le Cedeao», a-t-il dit.
LE JOURNALISTE, UN TRAITEMENT À PART
Selon, Me Assane Diouma Ndiaye, Si les juges sont globalement intransigeants pour les citoyens lambda, en matière de poursuite pour diffamation, ils sont on ne peut plus tendres envers les journalistes.
Si les juges sont globalement intransigeants pour les citoyens lambda, en matière de poursuite pour diffamation, ils sont on ne peut plus tendres envers les journalistes. Ces derniers, à en croire Me Assane Dioma Ndiaye, bénéficient d’un régime juridique plus souple. Il déclare : “La jurisprudence moderne n’impose pas au journaliste des preuves qui soient impossibles d’apporter. Elle tient compte du fait que le journaliste ne peut pas donner ses sources.’’ Mais pour pouvoir invoquer ces mesures de protection, il faut que le journaliste respecte un certain nombre d’exigences.
D’abord, il doit se comporter comme un bon professionnel. Il doit avoir agi en toute bonne foi et qu’il atteste qu’il y avait un intérêt général en jeu. “Dès qu’il le fait, la jurisprudence moderne considère qu’il ne doit pas être condamné’’. En revanche, les choses deviennent tout autre, lorsque le journaliste traite d’une personne sur laquelle ne pèse aucune charge publique. En pareil cas, on glisse vers la sphère purement privée et les juges considèrent généralement qu’il n’y a pas lieu d’une protection particulière. De même, si le journaliste s’écarte des règles qui régissent sa profession, il risque également d’être traité comme n’importe quel justiciable. “Cette protection est liée à la sensibilité de votre profession (de journaliste). Si vous vous écartez de cette profession, vous ne pouvez pas vous en prévaloir. Il faut donc distinguer celui qui agit de bonne foi et celui qui a une intention manifeste de nuire, celui qui parle en tant que journaliste, de celui qui agit en tant que citoyen’’. Ainsi, à en croire le président de la Lsdh, le journaliste qui agit sous le couvert de son organe peut bénéficier de la protection. Mais quand il donne son point de vue individuel sur les réseaux sociaux, par exemple, il agit en tant que citoyen et sera jugé comme un non professionnel.
La grande diversion
Par les temps qui courent donc, le débat sur les mœurs est simplement prégnant dans l’espace public. Alioune Tine regrette une diversion qui pollue le véritable débat qui devait animer les Sénégalais. “Aujourd’hui, souligne-t-il, on constate que c’est un débat qui suscite beaucoup d’émotion et d’énergie. Pour moi, c’est une grande diversion qui vise à nous détourner de l’essentiel. De ce point de vue, c’est tout à fait regrettable’’. Selon le président d’Afrikajom, les sujets qui devraient davantage retenir l’attention sont, par exemple, le refus, par certaines autorités, de déclarer leur patrimoine. Or, soulignent-ils, cette loi est fondamentale dans la lutte contre la corruption, l’enrichissement illicite... “Je pense qu’il est temps qu’on nous aide à mettre un visage sur les gens qui refusent de s’acquitter de leurs obligations. Ce sont là les problèmes de fond dont il faut parler’’, insiste-t-il. Pour lui, le président Macky Sall devait plutôt s’appuyer sur son second et dernier mandat pour “moderniser le Sénégal’’. “Mais on a l’impression que ça ne bouge pas. On est dans une impasse. Avec des dossiers qui ne sont pas gérés avec la rigueur qui sied’’.
De l’avis de M. Tine, sur la question du pétrole, le régime ne semble pas tirer les leçons du “scandale’’ Petro-Tim. Et de conclure : “Moi, je pense que tout ça, c’est un os qu’on nous donne et qu’on est en train de rogner. Nous sommes en train de vivre un recul global qui incombe non seulement au pouvoir, mais aussi à l’opposition, à la société civile ainsi qu’à la presse. Nous avons tous intérêt à y remédier. Car le naufrage sera collectif, le salut également sera collectif.
LES RÉSEAUX DE LA DÉMESURE
Alioune Tine et Maitre Assane Dioma Ndiaye, deux sommités des Droits de l’homme au Sénégal font un décryptage la course frénétique au vedettariat dans les réseaux sociaux, conjuguée à une politique de répression tous azimuts
La course frénétique au vedettariat dans les réseaux sociaux, conjuguée à une politique de répression tous azimuts donnent un cocktail Molotov dont la principale victime est la liberté d’expression, principe essentiel dans une démocratie. Décryptage avec deux sommités des Droits de l’homme au Sénégal : Alioune Tine et Maitre Assane Dioma Ndiaye.
Un droit sans limite. Dans les réseaux sociaux, les énergies se déchainent de façon outrancière. Elles s’entrechoquent et s’affrontent à longueur de journée. Tout semble y être permis. Et les plus suivis ne sont pas toujours les plus pertinents, les plus rigoureux dans l’analyse, les commentaires. Les dégâts sont, dès lors, inévitables. Maitre Assane Dioma Ndiaye, Président de la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) analyse : “Avec les autoroutes de l’information, il faut s’attendre à des choses auxquelles nous n’étions pas habitués. D’une part, la circulation de l’information n’est plus le monopole des véritables professionnels que sont notamment les journalistes. D’autre part, la cible est beaucoup plus large. On peut atteindre le monde entier à partir de chez soi. Ce sont des données nouvelles auxquelles l’humanité n’était pas préparée, a fortiori nos sociétés.’’
Dans ces réseaux, l’essentiel, souvent, est d’être un extrémiste. En bien comme en mal. Adama Gaye tout comme Guy Marius Sagna ont, d’ailleurs, cette réputation d’être radical dans le discours anti régime, même si les méthodes sont différentes. Ce qui leur vaut pas mal de sympathie, mais aussi d’antipathie.
Le président d’Afrikajom, Alioune Tine, constate à propos du premier nommé : “Adama, tout le monde le connait. C’est un opposant dont la production discursive est marquée par un discours radical. Une plume trempée dans l’acide, un langage corrosif, parfois même qui frise les insanités. Et comme c’est souvent le cas dans les réseaux sociaux, le viral et le buzz se nourrissent souvent d’insultes, d’un discours qui casse les codes. Comme les images d’ailleurs.’’ Si Adama et Guy paient notamment pour leur virulence à l’égard du régime, d’autres, dans les réseaux sociaux, ont la réputation d’être aussi agressifs dans la défense des positions de la majorité présidentielle. Tout aussi bouillants et virulents, ils attaquent et insultent tous ceux qui osent s’en prendre au chef de l’Etat ou à ses actes. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que ces derniers sont bien plus câlinés par les autorités judiciaires ou administratives qui ne semblent avoir pour cibles que les détracteurs extrémistes du chef de l’Etat. Ce qui amène M. Tine à préciser que les dérives sont de tous bords et que l’application de la loi ne saurait être sélective. “Le pouvoir ne semble pas entendre les insultes qui proviennent de son bord’’, regrette-t-il, tout en précisant que la solution n’est pas la répression.
L’arme fatale du procureur : offense au chef de l’Etat, diffusion de fausses nouvelles, terrorisme…
Bien avant Guy Marius Sagna et Adama Gaye, ils sont nombreux les internautes qui ont eu à devenir tristement célèbres à cause de leurs posts sur internet. Pour des actes bien moins graves, la chanteuse Amy Collé Dieng a été écrouée, pour avoir traité Macky Sall de “Président SaySay’’. La journaliste Oulimata Mané, pour avoir simplement partagé une caricature du président. Et la liste est loin d’être exhaustive. Il faut mettre dans le même panier Assane Diouf, Pape Mamadou Seck et Moustapha Diakhaté qui ont eu à purger à cause de leurs insultes intrigantes contre des ministères du culte, en l’occurrence des dignitaires de Touba et de Tivaouane. A l’audience, ces deux derniers ont fait amende honorable et ont présenté leurs plates excuses.
Ainsi, dans les réseaux sociaux, rien ne semble arrêter certains internautes. Ousmane Mbengue, Penda Ba ainsi que le supporter de l’Uso, Bara Fall, se sont, eux, déchainés sur des communautés entières, en s’en prenant respectivement, de manière incendiaire, aux femmes, aux Wolofs et aux Mbourois. De cette longue liste, seule Penda Ba est connue pour son appartenance au régime. Son procès éclair avait d’ailleurs choqué plus d’un, du fait de la gravité de l’accusation. Elle a d’abord bénéficié d’une liberté provisoire polémique avant que son affaire ne soit classée. Pour ce qui est des récriminations généralement retenues contre les internautes, il revient surtout l’offense au chef de l’Etat, l’atteinte à la sûreté de l’Etat, la diffamation, voire le terrorisme pour les anti-régimes, l’outrage à un ministère du culte et les insultes commises par le biais d’un système informatique plus généralement. Alioune Tine condamne fermement les injures, mais rechignerait à mettre quelqu’un en prison pour de tels motifs. Il déclare : “Moi, je condamne le langage ordurier d’où qu’il vienne. Mais je ne mettrais pas quelqu’un en prison juste pour ça. Et puis, l’auteur est déjà sanctionné parce qu’il est discrédité. C’est assez suffisant comme peine. Les gens n’accordent pas beaucoup d’intérêt à des insultes.’’
Selon lui, la démocratie va de pair avec la “guerre verbale’’. Ce qui signifie que dans un système démocratique, le pouvoir doit s’accommoder aussi bien des discours incommodants et radicaux, tout comme il se plait des discours élogieux et laudatifs. “Surtout que le président de la République, dans notre pays, est déjà super protégé. Alors qu’il est également chef de parti. On n’a pas besoin du délit d’offense au chef de l’Etat dans un régime où il y a un président très fort. Aussi, dans les pays développés, on ne met personne en prison pour des choses qu’il a dites au président de la République ou pour des caricatures’’.
Ainsi, préconise-t-il : “Ces genres de discours, on doit les condamner verbalement. C’est comme ça qu’on les combat. Comme cela a été le cas avec le président Wade, quand il a parlé de d’anthropophage, à propos de la famille présidentielle.’’ Pour Maitre Assane Dioma Ndiaye, certains de ces chefs d’accusation susmentionnés sont simplement “aberrants et politiques’’. Il peste : “L’article 254 et l’article 80 sont des survivances, des vestiges de la royauté, de la féodalité. Si vous l’appliquez en 2019 à un citoyen qui, a priori, n’est pas dans le champ politique, même à supposer qu’il soit considéré comme un égaré, vous dévoyez le sens de la loi qui n’est pas un instrument de règlement de comptes. Il faut voir, dans l’application de la loi, la légitimité, la proportionnalité, la légalité et l’équilibre. C’est surtout la pédagogie qui doit être attendue d’une répression conforme à la légalité.’’ L’avocat estime ainsi qu’en retenant souvent certaines qualifications qui sont des “fourre-tout’’, le risque est de délégitimer la procédure engagée et de rendre injuste la justice.
Des lois fourre-tout disproportionnelles
Mais autant l’Etat est coupable, autant certains usagers également ne sont pas exempts de reproches, selon les analystes. Tous “dans la démesure’’, semble défendre Me Assane Dioma. Ainsi, la liberté d’expression, c’est-à-dire cette faculté de s’exprimer par l’image, l’écriture ou tout autre moyen, à travers tout support de diffusion publique, est mise à rude épreuve de part et d’autre. Du “je-m’en-foutisme’’ pur et dur généralement réprouvé par les valeurs qui fondent la société sénégalaise. Le président de la Lsdh alerte et appelle à plus de responsabilité : “Il faut reconnaitre que nous sommes effectivement en présence d’un moyen d’expression qui peut faire des ravages. Cette liberté peut être fatale pour l’humanité. Il va de soi que la responsabilité devient, dès lors, plus grande. Tout le monde est interpellé, eu égard aux dysfonctionnements démocratiques constatés. C’est le cas, quand on use d’un droit reconnu, mais qu’on en fait un usage qui peut être nuisible ou préjudiciable à autrui ou à la société.’’ Mais, dans tous les cas, il trouve disproportionnées les sanctions appliquées.
A propos du cas spécifique d’Adama Gaye, il dit : “A supposer même qu’il y ait des bases raisonnables de poursuites, qu’on estime qu’il a fait un usage inapproprié, démesuré ou attentatoire de la liberté d’expression, la démocratie doit secréter des moyens proportionnels pour corriger ce genre de dysfonctionnement. C’est là où on a péché dans l’affaire Adama Gaye. On a amplifié outre mesure un fait qui pouvait, à la limite, si cela est avéré, être réglé grâce à une procédure judiciaire qui soit proportionnelle à ces faits. Mais le fait d’amplifier, d’exagérer les faits pour leur donner une connotation politique est de nature à installer un sentiment d’injustice.’’
A l’Etat, Me Ndiaye appelle à plus de tolérance : “Les lois doivent être utilisées dans l’esprit pour lequel elles ont été votées. Si on les utilise à d’autres fins, on dévoie la justice et on met en péril la sûreté humaine.’’ Se voulant plus précis, il explique : “On est dans une situation où tout citoyen, sous le couvert de faits anodins, peut faire l’objet de qualifications qui restreignent même la liberté du juge d’instruction. Par exemple, quand on vise l’article 80, ce dernier est obligé d’appliquer à la lettre les réquisitions du parquet. Quand on vise le terrorisme, le juge est obligé d’ouvrir une information judiciaire et de mettre sous mandat de dépôt.’’ Selon la robe noire, le ministre de la Justice, par le biais de la politique pénale, doit revoir sa position. “S’il persiste dans cette voie de persécution uniquement par rapport à certaines personnes qui sont connues pour leur posture hostile au régime, cela pose problème. La poursuite ne doit pas aller au-delà de ce qui est nécessaire. Il y a lieu de s’inquiéter, si on est dans une voie d’épuration sociale par rapport à des personnes gênantes ou rebelles ou radicales.’’
L’autre problématique soulevée par la thématique, c’est par rapport au caractère public ou privé de certains réseaux sociaux. Si des spécialistes pensent généralement que c’est un espace privé où la personne ne communique qu’avec une liste de personnes limitée appartenant à son cercle d’amis, d’autres considèrent qu’un réseau social, surtout comme Facebook, ne peut être considéré comme un support privé. Maitre Assane Dioma Ndiaye explique le mobile de ce débat doctrinal : “Que ça soit la diffamation, l’offense au chef de l’Etat… Ce sont des délits qui supposent que les écrits puissent atteindre le grand nombre, par le biais de moyens de diffusion publique. Maintenant, est ce que ces réseaux sociaux sont des moyens de diffusion publique, si l’on sait qu’ils sont régis par la confidentialité ? C’est tout l’intérêt de ce débat. Il appartient au procureur de démontrer que nous sommes dans un cadre public et non privé.’’ En tout état de cause, il préconise “une application intelligente et non aveugle de la loi. Il faut admettre une certaine critique admissible. En démocratie, il ne peut y avoir une unanimité. Maintenant, si nous sortons de l’admissibilité, il faut que la démocratie secrète des moyens de les corriger sans qu’on en arrive à des crises ou des détentions politiques’’.
«CE QUE LES ÉTABLISSEMENTS PRIVÉS ONT FAIT EST INADMISIBLE»
Le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation est préoccupé par la situation des étudiants orientés par l’Etat dans les établissements privés d’enseignement supérieur.
Le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation est préoccupé par la situation des étudiants orientés par l’Etat dans les établissements privés d’enseignement supérieur. Ces derniers sont renvoyés des écoles jusqu’à nouvel ordre faute de paiement. En visite, hier, à l’université gaston Berger (ugB), Cheikh oumar Anne a exprimé tout son mécontentement face à cette situation. Il a, d’ailleurs, menacé de revoir le contrat scellé avec ces établissements privés.
Le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation est très remonté contre les établissements privés d’enseignement supérieur qui ont suspendu les cours pour les étudiants orientés par l’Etat jusqu’au paiement de leur scolarité. «Nous avons payé 41 milliards depuis le début du processus en 2012. Cette année, nous avons donné plus de 7 milliards. Dans la loi des finances rectificatives (LFR), 4 milliards allaient être remis aux établissements privés. Hélas, nous avons constaté que les étudiants ont été chassés. C’est inadmissible. Nous allons évaluer le partenariat scellé avec les établissements», a-t-il menacé. Avant de laisser entrevoir que certains étudiants ne sont pas contents des cours dispensés et l’Etat non plus. Pis, dit-il, beaucoup d’étudiants ont quitté ces établissements.
Par ailleurs, la Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl), a magnifié le courage du ministre Cheikh Oumar Hann qui a osé mettre les pieds à l’Université Gaston berger (UGB) après les évènements malheureux du 15 mai 2018. Les pensionnaires de Sanar sont largement revenus sur les questions liées à l’assainissement, à la fourniture d’eau et à l’internet. Ils reconnaissent, néanmoins, les efforts faits pour la voirie avant de signaler quelques difficultés momentanées. Les étudiants ont plaidé également pour l’achèvement des infrastructures (les villages synonymes de pavillons, Ndlr) qui sont en cours. Pour eux, ces réalisations peuvent atténuer les souffrances des étudiants. Prenant la parole, le ministre Cheikh Oumar Hann a pris l’engagement de recevoir en audience la coordination des étudiants de Saint-Louis vendredi prochain à Dakar pour discuter de fond en comble sur toutes ces questions.
«IL N’Y A PAS DE RISQUES DE DELESTAGES »
Devant l’incendie qui a commencé à prendre certaines proportions, le Dg de la Senelec, Papa Mademba Bitèye, est monté au créneau pour contrer le discours qui accablait sa gestion.
Le directeur général de la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec) a mis à profits a rencontre d’hier avec la presse, pour éclairer plusieurs questions relatives aux coupures et aux dettes notamment.
«Je n’ai pas hérité d’une société en crise ». Devant l’incendie qui a commencé à prendre certaines proportions, le Dg de la Senelec, Papa Mademba Bitèye, est monté au créneau pour contrer le discours qui accablait sa gestion. Il a rejeté en bloc tous les derniers points d’actualité qui ont mis la Senelec dans l’œil du cyclone médiatique. Sur le retard de salaires, il s’est dit estomaqué. ‘‘Comment on peut payer les prestataires et ne pas payer nos propres agents ?
Celui qui devait payer les salaires est juste tombé malade, c’est ce qui explique ce retard. D’ailleurs, on était toujours dans les délais, selon la loi’’. La hausse des prix de l’électricité ? ‘‘Il n'en a jamais été question’’, balaie-t-il d’un revers de la main. Quant à la privation d’électricité, ces derniers jours, le déni de M. Bitèye est encore plus ferme. ‘‘Il n’y a pas de délestages. Il n’y a pas de risques de délestages. La qualité de service sera maintenue jusqu’à la fin de la pointe, Inch’Allah. Le défi de la production est relevé depuis 2012’’, a-t-il avancé hier.
Le Dg attribue ces coupures de courant au cycle saisonnier qui met la société en délicatesse à la saison des pluies. ‘‘Chaque fois qu’on est en période d’hivernage, la qualité du service s’en fait ressentir. Nous avons déjà réglé le problème de la production. Le prochain défi, c’est la sécurité des installations, les mettre à un niveau standard qui permet, à chaque fois qu’on a des aléas climatiques, que la continuité du service n’en soit pas perturbée’’, explique Mademba Bitèye. Ces coupures sont donc dues à la forte demande durant cette période de pointe dont le pic devait être la dernière semaine d’octobre. Actuellement, 1 130 mégawatt de courant sont produits, alors que le mix énergétique a pris les proportions de 20 % contre une production fossile intégrale, il y a quelques années.
La direction de la boite assure qu’elle reste concentrée sur quatre préoccupations que sont la permanence du service public, la constance dans la qualité de service, la progression dans les performances (économiques, techniques et financières) et l’égal accès au service public de l’électricité.
« L’Etat ne laissera jamais la Senelec tomber »
Les rapports entre l’Etat du Sénégal et la Senelec sont tels, pour le Dg, qu’il ‘‘ne faut pas parler de dette, car la Senelec est détenue à 100 % par l’Etat’’. Derrière le montant de 247 milliards de F Cfa annoncé, ces derniers jours, comme dû de l’Etat à la société d’électricité, le directeur a expliqué que l’interdépendance entre les deux entités rendait la situation plus complexe qu’il n’y parait. ‘‘La compensation est versée, mais pas régulièrement. On a une situation particulière qui fait que l’Etat ne l’a pas versée. Mais vous avez vu toutefois les mesures que le ministre des Finances a annoncées pour combler ce gap. L’Etat a mis des subventions d’exploitation dans la Senelec pendant des années, au point que la société ne pouvait pas rembourser l’Etat. Ce dernier a donc mis cet argent en capital et n’a pas crié partout que la Senelec lui devait de l’argent. La dernière restructuration, il a mis 90 milliards dans la Senelec pour augmenter son capital sur le dernier croisement de dette’’, a déclaré le Dg. Une autre raison est que les garanties financières exigées par les producteurs privés sont données par l’Etat. ‘‘Nous avons seize contrats pour lesquels l’Etat a donné une garantie’’. Sans eux, je ne peux pas faire venir les privés. L’exemple avec le prochain Compact américain de 600 millions de dollars. Les Américains ont traité avec l’Etat du Sénégal. Si ce dernier ne s’était pas proposé comme garant, il serait très difficile de décrocher ce partenariat’’, a fait remarquer M. Bitèye. Les modalités techniques de ces travaux à venir feront passer des câbles sous-marins du Cap des biches vers Bel-Air, puisqu’une centrale ne pouvait plus être construite à Bel-Air. Cette ligne de 225 Kv devrait fournir quatre fois plus que la production actuelle. ‘‘C’est pour cela que j’ai utilisé le principe des vases communicants, car c’est bon pour la Senelec et pour l’Etat. Mais quand on regarde l’équilibre, on voit nettement que c’est dû à l’Etat. Donc, je ne réclame pas de dette à l’Etat... Je préfère de loin préserver la relation que j’ai avec l’Etat, d’autant plus qu’avec l’accès universel pour 2025, on sera obligé de s’adosser sur lui, car on ne pourra pas prendre les tarifs commerciaux’’. Papa Mademba Bitèye est optimiste dans les capacités de la Senelec qui a réussi, d’après lui, la performance inédite en Afrique d’être la première société d’électricité à surmonter une crise sans recourir à la privatisation.
Accès universel
La direction de la boite rassure qu’elle a une capacité de production suffisante qui lui permette de faire face à la demande. Ses deux objectifs principaux sont l’accès universel à l’horizon 2025 et la baisse du coût de l’électricité. Mais là non plus, ce n’est pas gagné. En 2017, le président Sall avait décidé d’une baisse de 10 % sur la grille tarifaire de l’électricité. Une mesure qui n’est pas étrangère aux soubresauts financiers que connait la boite. Malgré la cherté déplorée par les consommateurs, le Dg de la Senelec est clair. Dans l’immédiat, ‘‘il n’est pas envisagé de baisse’’, fait savoir Bitèye. Pour ce qui est de la politique tarifaire, toutefois, la Senelec est juste un opérateur qui détermine ses propres coûts et le propose au régulateur. Ce dernier prend l’avis du gouvernement et, sur cette base, notifie à la Senelec le tarif à appliquer. En fin d’année, la centrale éolienne de Taiba Ndiaye, l’adaptation des installations avant le ‘‘first gas’’ devraient permettre d’alléger la charge électrique pour le consommateur et pourra même permettre à la Senelec de concurrencer la Côte d’Ivoire comme revendeur. Mais, pour le moment, ce sont encore des problèmes d’ordre financier qui surviennent comme l’encours d’une autre dette. Le Dg a également relativisé la dette que la société doit à son fournisseur de combustible, la Sar. La ‘‘Senelec a un délai de paiement. A l’image de ce que nous faisons avec nos clients, chaque fois, nous avons un encours avec la Sar. Et à chaque fois que nous avons des échéances, nous arrivons à les honorer. Ce qui fait qu’on entretient de bonnes relations commerciales avec elle’’, explique Bitèye.
LES LIONNES TERMINENT PAR UN FESTIVAL OFFENSIF
Tournoi international de Dakar, les Lionnes du Sénégal termine en apothéose en battant l’Egypte 100 à 62
L’équipe féminine du Sénégal a achevé le tournoi international de Dakar avec un carton plein. Après un succès d’entrée face à la Côte d’Ivoire et un match référence face à l’Angola, les Lionnes ont profité du premier match qu’elles disputent dans le nouveau complexe Dakar Arena, pour réaliser un festival offensif contre l’équipe Egyptienne qu’elles ont battue sur le score de 100 à 62. Mais aussi pour survoler une compétition test préparatoire pour l’Afrobasket féminin qui s’ouvre le 10 août prochain sur le même parquet.
Le Sénégal a bouclé le tournoi préparatoire international de Dakar par une troisième victoire. Après la Côte d’Ivoire et une accrocheuse équipe d’Angola, les Lionnes ont fait le plein de paniers lors de leur troisième confrontation disputée hier, lundi 3 août à Dakar-Arena, contre l’Egypte. La bande à Astou Traoré s’est imposée sur la marque de (100-62). Un score qui reflète la domination des protégées de Cheikh Sarr sur la partie. Alliant jeu intérieur et extérieur, le Sénégal prend le jeu à son compte. Avec une bonne défense autour de Maïmouna Diarra dominatrice sous la raquette, le Sénégal déroule. Lalla Wane et surtout Ndèye Séne font parler leur adresse sur les shoots à longue distance. Elles donnent le bon tempo et permettent au Sénégal de prendre une marge de 16 points d’écart à la fin du premier quart-temps (31-16).
Les Lionnes ne lèvent pas le pied. Le jeu rapide et la bonne relation entre le meneur Ndèye Khady Dieng et le pivot Maimouna Diarra fait la différence. Le Sénégal se détache avec une avance de +21 points (41-19. 5e ). Le coach Cheikh Sarr fait tourner son banc et lance son cinq majeur du Sénégal laissé longtemps sur le banc. Mame Marie Sy, Yacine Diop, Bintou Diémé, Astou Traoré et autre Oumou Khayri Sarr jouent leur partition avant de laisser la jeune garde dérouler. L’ équipe du Sénégal accroit vite son avance (75-41. 8e) et réussi à boucler le 3e quart temps sur le large score de (81-44).
Au dernier et quatrième quart-temps, Mathilde Aiché Diop, Lena Niang et Fatou Diagne, vont mettre la dernière patte. La meneuse Ndèye Khady Dieng en profite pour inscrire le 100e point du Sénégal suite à une pénétration conclue en toute beauté. Le Sénégal s’impose sur la marque de (100-62). Pour le premier match, l’Angola a dominé la Côte d’Ivoire (69-64).
LA SECTION SUDES/ESR «BLANCHIT» MME COUSSON TRAORE SALL
La Section SAES, du CESTI a décidé de saisir la justice pour élucider l’affaire des 52 attestions délivrées à des journalistes Béninois par Cousson Traoré Sall.
«Depuis un certain temps, sont distillées dans la presse, à propos du CESTI et de sa directrice, un certain nombre de contre-vérités qui sont de nature, non seulement à porter atteinte à l’honorabilité de Madame la Directrice du CESTI mais également à nuire à la réputation de l’Institution à laquelle appartiennent pourtant ceux qui distillent ces contre-vérités». C’est le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Enseignement supérieur et recherche (SUDES/ESR) section CESTI qui pend ainsi position par rapport à la crise qui prévaut actuellement au Centre d’études des sciences et technique de l’information (CESTI) et opposant la directrice de l’établissement au Syndicat des enseignants du supérieur (SAES-section CESTI).
Dans un communiqué parvenu à Sud Quotidien hier lundi, la section SUDES/ESR du CESTI qui soutient Madame la Directrice du CESTI, dénonce «les dernières calomnies dirigées contre le CESTI, affirment que la Directrice aurait, en catimini, confectionné des attestations qu’elle aurait livrées à l’État béninois». La section SUDES/ESR du CESTI qui tient à «rétablir» la vérité des fait, en six points, aux yeux de l’opinion, relève que : «La formation qui est sanctionnée par ces attestations a débuté antérieurement à la prise de fonction de la directrice actuelle. Elle avait été interrompue en novembre 2015 suite à un désaccord entre l’ancienne direction du CESTI et l’État béninois. Après son élection en juin 2017, la Directrice actuelle a entrepris, avec le chef du projet et le coordonnateur local, des démarches qui ont permis d’une part d’acter le principe d’une reprise de la formation et d’autre part le versement de la somme de trente-neuf millions huit cent quatre-vingt-quatre mille huit cent quatre-vingt-onze (39 884 891) Francs CFA au CESTI.»
Aussi, ajoute la source, «contrairement aux allégations parues dans la presse, Mme la Directrice du CESTI a informé le Comité pédagogique, en sa séance du 10 mai 2019, de toutes les démarches entreprises, des modules à terminer et de la situation financière relative à cette formation». Concernant le sérieux de la formation, précise-t-on dans le texte, «dix-huit modules d’enseignement ont été dispensés par 29 enseignants du Bénin et du Sénégal. Au total, 1280 heures de formation ont été dispensées dont 980 consacrées aux matières professionnelles. Tous les modules ont bien évidemment été évalués par les différents intervenants. A la fin de l’enseignement du module «anglais des médias» le lundi 22 juillet, un comité ad hoc, composé de la Directrice du CESTI Mme Cousson Traoré Sall, du directeur des études M. Mamadou Ndiaye, du chef du projet M. Mamadou Koumé et du coordonnateur local M. Philippe Hado, directeur de journal et ancien étudiant du CESTI, a délibéré le mardi 23 juillet 2019, sur les critères retenus, pour la délivrance des attestations de réussite.
Après publication de la liste des auditeurs admis, cinquante-deux (52) attestations ont été cosignées par Mme la Directrice du CESTI et par Mme le Ministre de l’Economie numérique et de la Communication, attestations qui sanctionnent une formation continue à laquelle ont participé des enseignants, professionnels et techniciens du Sénégal et des professionnels du Bénin». La section SUDES/ESR du CESTI qui s’indigne de «ces agissements» trouve qu’il est «pour le moins irresponsable que, pour une vendetta personnelle, l’on se retrouve à discréditer aux yeux de l’opinion publique nationale et internationale l’un des établissements les plus prestigieux de l’Université Cheikh Anta Diop, établissement qui a formé des centaines de professionnels qui exercent actuellement partout dans le monde en exhibant les valeurs d’intégrité qui sont le propre du CESTI.» c’est pourquoi elle «appelle les collègues à se ressaisir et à penser à l’intérêt de l’Institution qui les emploie et que nous avons le devoir de préserver au-delà de nos éphémères carrières». Non sans s’étonner que les autorités rectorales de l’UCAD «ne prennent pas les mesures qui s’imposent pour mettre fin à ce harcèlement public qui vise l’une des deux seules femmes directrices d’un Établissement de notre Université. Au lieu de cela, elles se montrent d’une surprenante tolérance face à des agissements qui ternissent l’image de notre alma mater», conclut la même source.
La Section SAES, du CESTI a décidé de saisir la justice pour élucider l’affaire des 52 attestions délivrées à des journalistes Béninois par Cousson Traoré Sall. «Une plainte sera déposée auprès du Procureur de la République pour qu’une enquête judiciaire soit ouverte. De plus, la Cour suprême sera saisie aux fins d’annulation de la décision de la Direction du CESTI», a informé ce syndicat à travers un communiqué, avant-hier dimanche.
LA RECETTE D’UNE ECOLE DE LA REUSSITE
Sud Quotidien dépoussière les conclusions des Assises nationales de l’éducation et de la formation et les défis du programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet 2013-2025) pour une école pour tous et de qualité
L’école publique sénégalaise fait face à des revendications reposant sur des constantes non encore vidées, comme en attestent les résultats des examens nationaux. Le chemin emprunté par le système d’éducation et de formation est loin d’être un vecteur d’impulsion de développement. Et, pourtant, les recettes d’une école publique de qualité ne manquent pas. Sud Quotidien dépoussière pour ses lecteurs les conclusions des Assises nationales de l’éducation et de la formation (Anef) et les défis du programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet 2013-2025) pour une école pour tous et de qualité.
L’école publique sénégalaise court depuis deux décennies vers une offre de qualité. Tous les signaux sont au rouge. Les échecs s’enchainent. L’école publique se cherche à se départir de son cycle de contreperformances. Les actes concrets d’une éducation de qualité n’ont pas été à la hauteur des péripéties de la crise profonde. Les acteurs ne manquent sérieusement d’imagination pour surmonter ces difficultés. La reconfiguration du système sur la base de la performance est dans les tiroirs. Les documents de référence pouvant déboucher l’école vers une sortie de crise.
L’architecture d’opérationnalisation des conclusions des assises de l’éducation et de la formation (Anef) raisonne uniquement en terme de nivellement par le haut du système déjà genou. L’équipe dirigée par l’ancien recteur Abdou Salam Sall, président du comité de pilotage des Anef, a détaillé les défis auxquels l’école devrait s’attaquer pour redorer son blason.
En attendant des réponses appropriées des revendications inscrites dans le protocole d’accords dans une temporalité illimitée, il faut, selon les assisards, poser des actes allant dans le sens de promouvoir les performances scolaires comprenant, entre autres, l’efficacité interne, le taux de réussite aux examens, l’atteinte de seuils de performance significatifs dans les disciplines clé que sont la lecture et les mathématiques. Ce qui passera par une prise en charge conséquente de l’éducation de la petite enfance qui ne semble pas incluse dans l’obligation scolaire de dix ans. Il s’agit de donner à chaque élève les moyens de s’orienter vers une formation adaptée à son profil et offrant les meilleures perspectives de réussite. D’où l’importance du travail des psychologues conseillers dans l’orientation et la guidance scolaire. Pour une école conforme aux valeurs positives sénégalaises, à la culture et répondre aux besoins de la nation, la prise en compte de la santé et nutrition des élèves est, selon les conclusions des Anef, un pilier, car, contribuant à l’améliorer les résultats scolaires. Pour des profils de sortie intéressants, les assisards préconisent une mise en cohérence des offres d’éducation et de formation (formelle, non formelle, modèles alternatifs, daaras, etc.) adossée dans une approche holistique.
Considérant l’enseignant comme le premier intrant pédagogique, les Assisards veulent un système de validation des acquis de l’expérience et de certification comme préalable à la professionnalisation de tous les personnels. Il s’agira de valoriser les acquis des alphabétiseurs, des maîtres coraniques et tout autre fonctionnaire qui désire faire reconnaître ses compétences. La maitrise des contenus pédagogiques, en plus d’une stratégie permanente de remédiation, réduirait les forts taux de déperdition (redoublements - abandons). Malgré les efforts consentis par l’Etat, la communauté et les partenaires techniques et financiers, l’éducation souffre d’un sous-financement. Il est impératif dès lors d’inventer un type de financement innovant et adéquat pour le secteur de l’éducation et de la formation et de mettre en place une gouvernance financière, administrative, pédagogique de proximité efficace. Dans une étude de groupe de travail de huit experts (Gt8), la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) affirme que la majeure partie des directives sur les Anef sont jugées être en début d’application ou pas du tout appliquées.
LE PAQUET À LA TRAINE
Les autorités ont décidé d’orienter la politique éducative au regard des résultats très mitigés du programme de développement de l’éducation et de la formation (Pdef). Pour aller en une décennie vers une école pour tous et de qualité, le programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet 2013- 2025) a été défini et mis en œuvre. Paradoxalement, les actions jusqu’ici menées sous la bannière de ce référentiel de la politique éducative, n’ont pas eu les résultats attendus. Les examens nationaux ont pris la courbe ascendante depuis l’avènement de ce nouveau programme. Alors qu’on se rapprochait des 50% en 2000 au Bac et 60% au Bfem et Cfee, le taux de réussite avoisine les 30% pour le secondaire et reste intact pour le moyen et l’élémentaire. Les efforts orientés vers la qualité sont vains. Ainsi, il a été orienté pour développer à tous les niveaux, des stratégies soutenables permettant aux enfants, jeunes et adultes de maitriser les compétences attendues à tous les niveaux d’éducation et de formation, y compris celles renforçant leur citoyenneté, leur employabilité d’ici 2030. Pour les enseignants, formateurs, éducateurs et chercheurs, il s’agit d’avoir des compétences professionnelles renforcées pour développer des enseignements-apprentissages de qualité et pertinents.
LES RECETTES DU MINISTRE AMADOU HOTT
Le Sénégal veut réussir la transformation structurelle de son économie dans ce contexte de la Zlecaf.
Pour y arriver, l’Etat doit construire un secteur privé fort, compétitif, mieux préparé et suffisamment outillé pour produire des champions nationaux prêts à aller à l’assaut des marchés extérieurs. C’est en tout cas l’avis du ministre de l’Economie, du plan et de la coopération Amadou Hott. Il était auditionné hier, lundi 5 Août, par le Conseil économique, social et environnemental sur le projet d’avis portant sur le thème : « quelles politiques pour une grande compétitivité du secteur privé national et une mobilisation des ressources intérieures indispensables à la transformation structurelle de l’économie dans un contexte de libre-échange continental.
«Si nous voulons réaliser l’ambition de la transformation structurelle de notre économie dans ce contexte de la Zlecaf, nous devons nous employer à construire un secteur privé fort, compétitif, mieux préparé et suffisamment outillé pour produire des champions nationaux prêts à aller à l’assaut des marchés extérieurs». C’est la conviction du ministre de l’Economie, du plan et de la coopération Amadou Hott. Il s’exprimait hier, lundi 5 Août, lors de la séance plénière du Conseil économique, social et environnemental dont le projet d’avis porte sur le thème : « quelles politiques pour une grande compétitivité du secteur privé national et une mobilisation des ressources intérieures indispensables à la transformation structurelle de l’économie dans un contexte de libreéchange continental ».
Durant cette deuxième phase du Pse, il a souligné la nécessité pour le secteur privé sénégalais de porter les investissements et de s’attaquer aux marchés extérieurs. «Le renforcement de la compétitivité et l’accélération de la dynamique des transformations structurelles de l’économie ne peut se réaliser sans une augmentation de la productivité de l’économie mais également sans une augmentation et une diversité de nos exportations », indique-t-il. Pour y arriver, poursuit-il, il faudra un Etat qui utilise sa capacité d’endettement et sa relation avec les bailleurs pour soutenir massivement le partenariat public/privé, au lieu d’utiliser ses ressources pour faire un ou deux projets. Il s’agira selon le ministre de contribuer ses ressources dans 10, 20 ou 50 projets avec le secteur privé sénégalais qui a une part beaucoup plus importante. « Il s’agira de mettre à la disposition des entreprises nationales sénégalaises et aux projets en mode partenariat public privé des financements mixtes qui combinent un financement concessionnel des dons mais également un financement commercial qui cherche de la rentabilité financière pour permettre à l’État d’atteindre la rentabilité économique. Il s’agira également de promouvoir la destination sénégalaise par le développement par exemple de la compagnie Air Sénégal. Il s’agira de tout faire pour que les entreprises étrangères, les entreprises qui servent l’Afrique et cette nouvelle zone de libre-échange, soient basées au Sénégal pour que ces entreprises puissent employer des Sénégalais et délocaliser des emplois à forte valeur ajoutée », préconise-t-il.
Aussi invite-t-il l’État et l’administration à se réformer davantage. « Nous devons avoir un Etat réformateur. Il faudra surtout simplifier notre système fiscal. Il faudra réduire la pression fiscale individuelle tout en augmentant la pression fiscale individuelle par l’élargissement de la base fiscale », préconise le ministre Amadou Hott.
«LE SENEGAL SOUTIENT LA CREATION DE LA MONNAIE UNIQUE»
«La monnaie unique a beaucoup d’avantages même s’il y a quelques inconvénients. Car elle permet l’intégration économique et permet à nos acteurs économiques d’être beaucoup plus compétitifs. Avoir une monnaie unique pour les 15 pays de la Cedeao, permet en fait aux entreprises qui sont au sein de la zone de se frotter déjà aux concurrences à l’interne avant même d’attaquer le marché extérieur. Donc, le Sénégal soutient cette monnaie unique. Mais avec nos autres partenaires, nous pensons qu’il faut créer d’abord une monnaie unique avec certains pays qui ont respecté les critères de convergence. La majorité des pays de l’Uemoa ont respecté les critères essentiels de convergence. Au fur et à mesure que les pays satisfont ces critères de convergence, ils seront également acceptés dans la monnaie unique. Ce sera certainement de manière graduelle».