Sadio Mané a effectué hier une descente à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Mais, cette visite a été particulièrement mouvementée. L’international sénégalais qui a été accueilli par un immense public s’est enfermé dans le bureau du Directeur général du Coud, Ablaye Sow non moins vice-président de la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf) pour échanger avec lui et ses collaborateurs.
Sadio s’est réjoui de sa visite au temple du savoir où les pensionnaires seront les cadres de demain. Tout se passait très bien et les étudiants l’attendaient devant la direction du Coud. Las d’attendre le joueur de Liverpool sortir leur parler, ils ont commencé à protester. Il s’en est suivi une bousculade et des jets de pierres. C’était la confusion totale. C’est dans cette ambiance électrique que le joueur de Liverpool a réussi à se frayer un chemin, avant de vider les lieux.
L'AFRIQUE, DÉFI DE TAILLE POUR LES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS
L'action du FMI et de la Banque mondiale pour combattre la pauvreté qui sévit depuis longtemps sur ce continent s'est soldée par des résultats mitigés depuis leur création il y a 75 ans
Sur la carte du monde de l'extrême pauvreté, l'Afrique figure en rouge vif.Et ce problème risque de s'accentuer à mesure que la population va s'accroître au cours des prochaines décennies.
L'action du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale pour combattre ce fléau qui sévit depuis longtemps sur ce continent s'est soldée par des résultats mitigés depuis leur création il y a 75 ans.
Aujourd'hui, les institutions de Bretton Woods sont confrontées simultanément au besoin d'investissements massifs dans les infrastructures de ces pays, de créations d'emplois pour faire face à l'explosion démographique ainsi qu'à la menace que fait peser le changement climatique dans une région incapable d'en supporter les coûts.
"En Afrique, les problèmes sont particulièrement visibles", résume sobrement David Malpass, président de la Banque mondiale dans un entretien à l'AFP.
Les dernières données de l'institution font apparaître que l'extrême pauvreté, définie par les personnes vivant avec tout au plus 1,90 dollar par jour, a nettement diminué à l'échelle planétaire tombant à 10% en 2015 contre environ 30% en 1990.
Cependant, elle continue d'augmenter en Afrique sub-saharienne, qui comptait déjà il y a quatre ans, plus de la moitié des gens extrêmement pauvres.
Les projections montrent que d'ici 2030, près de 9 personnes sur 10 vivant dans l'extrême pauvreté seront originaires de cette région du monde, alors que la population du continent va s'accroître dans le même temps de 1,3 milliard, soit plus de la moitié de la croissance de la population mondiale.
Pour 2019, le FMI table sur une croissance de 3,5% du PIB pour cette partie du monde, contre 3% en 2018.Mais l'expansion enregistrée en moyenne ces dernières années reste insuffisante pour créer les 20 millions d'emplois qui seraient nécessaires chaque année pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail, a averti le Fonds en avril.
La population africaine en âge de travailler devrait passer de 705 millions de personnes en 2018 à près d'un milliard d'ici 2030, selon la Banque africaine de développement (BAD).
Dès son arrivée en avril, David Malpass a souligné l'urgence de s'attaquer à la pauvreté.Et c'est symboliquement à Madagascar, en Ethiopie et au Mozambique qu'il s'était alors rendu.
Il y a toujours 700 millions de personnes vivant dans l'extrême pauvreté: "700 millions de trop", a-t-il déploré.
L'ancien sous-secrétaire au Trésor américain, qui a ouvertement critiqué la Banque mondiale alors qu'il oeuvrait encore sous l'administration Trump, s'est donné pour objectif d'améliorer l'efficacité de l'institution.
Pour les pays africains accusant une lourde dette héritée des erreurs du passé, il entend encourager "les bonnes politiques", "un élément clé" pour attirer les investissements privés.
- Doubler les infrastructures -
Pour Masood Ahmed, qui a longtemps travaillé au FMI et à la Banque mondiale, le développement de l'Afrique est d'autant plus difficile qu'elle est fragilisée par le changement climatique.
"Dans les 20 prochaines années, l'économie mondiale sera deux fois plus importante qu'elle ne l'est aujourd'hui.L'infrastructure dont nous avons besoin pour soutenir cette économie devra doubler", a-t-il déclaré à l'AFP.
Or les projets devront être menés tout en réduisant d'un tiers les émissions de gaz à effet de serre.
David Malpass prône une approche ciblée pays par pays pour mieux répondre aux problématiques spécifiques de chaque économie.Il recommande en particulier d'éliminer les monopoles d'Etat et la mise en place d'un solide cadre juridique permettant le lancement d'entreprises et l'acquisition des compétences nécessaires pour occuper les emplois créés.
De son côté, le FMI encourage les pays africains à progresser dans la mise en place d'une zone de libre-échange continentale pour l'Afrique.Une vingtaine de pays ont déjà ratifié l'accord destiné à stimuler les échanges et donc la croissance.
"Cette nouvelle entité pourrait changer la donne sur le continent", avait estimé au printemps le FMI, avec un marché de 1,2 milliard d'habitants et un PIB cumulé de 2.500 milliards de dollars.
Mais la bonne volonté des institutions est régulièrement douchée par la résurgence des conflits armés, qui ont affecté un tiers des pays du continent ces dernières années.
Après une accalmie dans les années 2000, le nombre de conflits est reparti à la hausse dans les années 2010, avec un pic à 17 pays touchés en 2016.
Le FMI a chiffré que ces conflits engendraient une perte moyenne de trois points du PIB par an dans les pays affectés.
Et face à l'insécurité, les populations fuient.La seule Afrique subsaharienne comptait 18 millions de personnes réfugiées ou déplacées en 2017, un record, contre cinq millions en moyenne dans les années 1980, selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Sadio Mané piégé par les étudiants de l’Ucad
Sadio Mané a effectué hier une descente à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Mais, cette visite a été particulièrement mouvementée. L’international sénégalais qui a été accueilli par un immense public s’est enfermé dans le bureau du Directeur général du Coud, Ablaye Sow non moins vice-président de la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf) pour échanger avec lui et ses collaborateurs. Sadio s’est réjoui de sa visite au temple du savoir où les pensionnaires seront les cadres de demain. Tout se passait très bien et les étudiants l’attendaient devant la direction du Coud. Las d’attendre le joueur de Liverpool sortir leur parler, ils ont commencé à protester. Il s’en est suivi une bousculade et des jets de pierres. C’était la confusion totale. C’est dans cette ambiance électrique que le joueur de Liverpool a réussi à se frayer un chemin, avant de vider les lieux.
Mme Aminata Touré reçue par Abdou Diouf
L’ancien président de la République, Abdou Diouf, qui est à Dakar à la suite du rappel à Dieu de son fidèle compagnon Ousmane Tanor Dieng, prolonge son séjour dans notre pays. Abdou Diouf a reçu hier la présidente du Conseil Economique Social et Environnemental(Cese) Mme Aminata Touré. L’ancien Premier ministre a exprimé sa sincère gratitude pour l’engagement patriotique de l’ancien président Abdou Diouf et son leadership à tête de la Nation sénégalaise. A signaler que l’ancien chef de l’Etat a voyagé avec son épouse, Elisabeth Diouf.
Colère des impactés de l’université du Sine Saloum
Les populations de Mbane, Diouroup, Pino Dioyine du département de Fatick, impactées par les travaux de construction des œuvres universitaires de l'université El Hadji Ibrahima Niass du Sine Saloum, ont encore battu le macadam hier. Le collectif avertit le ministre de l’Enseignement Supérieur, Cheikh Oumar Hann, qu’il sera le seul le responsable de tout ce qui pourrait entacher la bonne marche du projet. Ils exigent le respect total des clauses établies entre les autorités et eux. Le ministre Cheikh Oumar Hann s'était engagé à les indemniser avant le 15 juillet. Une promesse qui tarde à se concrétiser. Très en colère, les impactés du projet dénoncent aussi la somme dérisoire que les autorités veulent leur remettre alors que certains ont perdu aussi bien leurs champs que leurs maisons. Leur porte-parole, Babacar Diouf rappelle que dans le protocole d'accord, les propriétaires des maisons impactées seront recasés sur un espace de trente ha. Cependant, il déplore le fait que le chantier ait démarré avant que les familles ne quittent les lieux, carne disposant toujours pas de parcelles. Ils ont décidé de faire arrêter les travaux.
Les travailleurs de Hoggy réclament l’audit du directeur
Le Coordinateur du Cadre unitaire des travailleurs de l’Hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy) qui regroupe cinq syndicats, Mamadou Moustapha Seck liste les difficultés de leur établissement sanitaire. A l’en croire, l’Hoggy est dans une situation dramatique. En effet, certains services sont en crise notamment les laboratoires, la radiographie, la maternité et la pharmacie qui fonctionnent à 30% de leur capacité. Il réclame un audit de la gestion du Directeur général.
Décès du président de la CEDA de Fatick
Le président de la Commission électorale départementale autonome (CEDA) de Fatick n'est plus. Ibrahima Cissé est décédé ce vendredi à l’âge de 81 ans peu avant la fin de la finale de la CAN des suites d’un malaise. Selon son fils, c'est à la mi-temps du match opposant le Sénégal à l’Algérie que le vieux a eu un malaise. «Mon père a suivi la première mi-temps du match dans sa chambre. A la mi-temps, il est sorti s’asseoir au salon où quelques minutes après, il s’est plaint de douleur à l’abdomen, avant de ressentir des difficultés respiratoires et de perdre conscience», a-t-il expliqué. Le fils du défunt de préciser qu'il ne connaissait pas de maladie cardiaque à son papa. Jusque-là à la tête de la CEDA de Fatick, poste qu’il occupait depuis plusieurs années, M. Cissé est peint par son entourage comme un homme correcte, serviable et très attaché à la perfection.
Affaire Mamadou Barry levée
Restons avec l’affaire Mamadou Barry, cet enseignant chercheur tué à Rouen. En effet, un homme de 29 ans suspecté d’être l’auteur de l’agression mortelle sur Mamoudou Barry, chercheur en droit à Rouen, a été interpellé par la sûreté départementale hier à 9h30 du matin. Le suspect avait rapidement été reconnu par les policiers de la sûreté départementale sur les images de vidéosurveillance de la ville. La justice a retenu hier soir le caractère raciste de cette agression mortelle. L'enquête avance. Selon nos informations reçues par ci, le suspect est né en 1990 et connu des services de police pour des affaires de stupéfiants, ainsi que pour des antécédents psychiatriques. L'homme est d'origine turque. Censée durer 48 heures, sa garde à vue a été levée dans la journée du lundi, indique le parquet de Rouen : les médecins qui l'ont examiné ont en effet considéré que son état psychologique n'était pas compatible avec une garde à vue. On attend encore par ailleurs les résultats de ses tests toxicologiques. L'homme était placé sous curatelle forcée au moment des faits. D'après les premiers éléments de l'enquête, il était manifestement en pleine crise de démence et insultait tous les gens autour de lui. La piste d'un "assassinat" n'était donc pas privilégiée, à date, par les enquêteurs. Car le geste ne semble pas prémédité. Du côté de l'avocat de la famille de Mamoudou Barry, le caractère raciste ne fait aucun doute. Une marche blanche est prévue ce vendredi à 15h devant l'université de Rouen en hommage au jeune homme.
Absence de passerelles sur le prolongement de la Vdn
Les populations des Hlm Grand Médine et de l’Unité 15 des Parcelles Assainies sont choquées par les nombreux accidents sur le prolongement de la Vnd. Elles se sont mobilisés et ont bloqué la Vdn pour protester pacifiquement contre les nombreux accidents occasionnés par l’absence de passerelles. Les autorités ont inauguré cette voie de prolongement de la Vdn sans s’assurer de la construction de passerelles. Il y est prévu trois passerelles à piétons, mais jusqu’à présent, seuls les pieds sont construits. Ce qui fait que chaque semaine on enregistre au moins un accident D’ailleurs, les parents des victimes ont pris part à la manifestation pour dénoncer le laxisme des autorités qui a coûté la vie à leurs enfants. Le lendemain de la manifestation, un véhicule a heurté un adolescent qui se rendait à la plage. Il était entre la vie et la mort lors de son évacuation à l’hôpital par les sapeurs-pompiers.
Salon de l’Economie Sociale et Solidaire
Le Sénégal accueille à partir du 26 octobre prochain la deuxième édition du Salon tournant de l’Economie Sociale et Solidaire. Cet événement qui se tiendra à la salle des expositions de Diamniadio aura pour thème : «L’Économie sociale et solidaire : un modèle alternatif et inclusif d’entrepreneuriat». A un peu moins de trois mois de cette rencontre internationale, il a été procédé, par arrêté ministériel, à la nomination d’un commissaire et de son adjoint pour une bonne coordination des activités du salon. Ainsi, la conseillère technique numéro un du ministre Zahra Iyane Thiam, en l’occurrence Maïmouna Savané a été nommée commissaire générale du salon. Elle aura comme adjoint le Docteur Malick Diop, DG de l’Asepex. Hier, lors de la cérémonie de lancement de ce salon, le ministre de l’Economie Sociale et Solidaire, Zahra Iyane Thiam a indiqué que ce salon va offrir de réelles opportunités aux économies respectives de nos pays. Il va contribuer à l’accès aux marchés des produits de l’ESS, grâce à l’exposition commerciale et de promouvoir les institutions de micro finance et les acteurs de soutien à l’Economie solidaire et sociale (ESS), à travers les expositions institutionnelles. Ce sera aussi une occasion de réfléchir sur ses problématiques.
Deyda Hydara de Gambie
On connait maintenant le commanditaire et les assassins du journaliste Deyda Hydara, correspondant de l'Agence France Presse à Banjul en 2014. Le lieutenant Malick Jatta, auditionné hier par la Commission vérité et réconciliation, a accusé l'ancien Président Yahya Jammeh d'avoir ordonné l'assassinat de notre confrère. Une révélation qui va replonger la famille de la victime dans le deuil quinze ans plus tard. Le lieutenant Malick Jatta, originaire du village de Tujereng et membre des Junglers, a déclaré qu'ils avaient été envoyés pour tuer Deyda le 16 décembre 2004. Avant le meurtre du journaliste, Jatta avait déjà participé à deux exécutions, toutes dirigées par Tumbul Tamba, chef de l'équipe de patrouille composée de 4 officiers qui procédaient aux tueries de citoyens. «On nous avait dit que nous allions chercher le stylo magique… Je ne savais pas qui était le stylo magique. C’étaient Tumbul Tamba, Sanna Manjang, Alieu Jeng et moi. Nous avons pris un taxi que nous avons garé dans le garage de Yahya Jammeh à Kanifing. Tumbul s'est assis à la place du conducteur. Je l'ai entendu parler à l'ancien Président Jammeh et il disait : «oui monsieur, votre excellence». Le véhicule de Deyda s’est approché et Jatta a tiré en premier puis ses collègues Sanna Manjang et Alieu Jeng. Le lendemain, Tumbul a remis à chacun une enveloppe de plus 50.000 Dallassis de la part du «Big Man» faisant allusion à Jammeh.
Le patron de la Nouvelle minoterie africaine-Potou, ex-Moulins Sentenac, a succombé à un malaise alors qu’il participait au Conseil d’administration du groupe Total
Le patron de la Nouvelle minoterie africaine-Potou (Nma, ex-Moulins Sentenac) survenu ce lundi à Paris. Selon nos informations, il a succombé à un malaise alors qu’il participait au Conseil d’administration du groupe Total.
Natif de Mbacké, le défunt avait été élevé au rang de Chevalier de l’Ordre national du Lion. «Notre feuille de route est de consolider nos acquis sur le marché local et devenir un champion sous régional dans les 5 ans », déclarait-il en décembre dernier dans un entretien avec Financialafrik.
“NMA est une belle histoire qui a démarré en 1999. Elle est née de l’initiative d’un jeune entrepreneur qui, après des études en comptabilité et des expériences diverses, notamment dans le transport et la logistique, a décidé d’investir dans la minoterie. Un secteur qui était à l’époque le domaine réservé de deux mastodontes de l’industrie sénégalaise, les Grands Moulins de Dakar, propriété du groupe Mimran et premier groupe agro-alimentaire du Sénégal et les Moulins Sentenac, première minoterie de de l’Afrique de l’Ouest. Les débuts furent extrêmement difficiles car beaucoup de nos partenaires d’aujourd’hui, notamment du secteur bancaire, ne croyaient pas en notre projet. Mais au pessimisme de ces derniers, nous avons opposé l’optimisme de la volonté”, déclarait-il.
SenePlus publie ci-dessous, un entretien exclusif avec Amath Amar réalisé par Financial Afrik il y a tout juste quelques semaines. Le 22 mai 2019, pour être précis.
Dans cet entretien exclusif, le président directeur général de NMA Sanders revient sur son parcours et dresse les perspectives de son groupe. Self made man, Ameth Amar incarne le renouveau industriel du Sénégal. Son entreprise, Nma Sanders, qui a racheté les Moulins Sentenac, joue les premiers rôles dans son secteur d’activité.
Pouvez-vous revenir sur l’histoire de NMA Sanders et les grandes étapes de son développement ?
NMA est une belle histoire qui a démarré en 1999. Elle est née de l’initiative d’un jeune entrepreneur qui, après des études en comptabilité et des expériences diverses, notamment dans le transport et la logistique, a décidé d’investir dans la minoterie. Un secteur qui était à l’époque le domaine réservé de deux mastodontes de l’industrie sénégalaise, les Grands Moulins de Dakar, propriété du groupe Mimran et premier groupe agro-alimentaire du Sénégal et les Moulins Sentenac, première minoterie de de l’Afrique de l’Ouest. Les débuts furent extrêmement difficiles car beaucoup de nos partenaires d’aujourd’hui, notamment du secteur bancaire, ne croyaient pas en notre projet. Mais au pessimisme de ces derniers, nous avons opposé l’optimisme de la volonté.
Parti d’un investissement initial d’un milliard de FCFA, dont 80 % sur fonds propres, NMA a réalisé dès la première année un chiffre d’affaires d’un milliard 500 millions de FCFA ; chiffre d’affaires qui a été porté à 32 milliards de FCFA 10 ans après. Aujourd’hui, en 2018, le chiffres d’affaires s’élève à 75 milliards de FCFA avec des investissements cumulés de près 25 milliards de FCFA en 18 ans, investissements parmi lesquels nous pouvons citer l’acquisition en 2015 des Moulins Sentenac, concurrent historique de l’entreprise. NMA, c’est désormais 3 grandes unités de production de farine, pâtes alimentaires et aliments de bétail et de volaille, près d’un demi millier d’emplois directs et indirects, un parc automobile d’une trentaine de camions et des produits de qualité (KHONTE, FERLO, SUPER LADOUM, TENOR LADOUM, PASTAMI…) prisés par les éleveurs et les populations du Sénégal.
Ce succès, nous le mettons en premier lieu à l’actif de nos clients éleveurs, boulangers jusqu’au client lambda. Ce sont eux qui ont porté haut le flambeau de la NMA et tout le mérite de notre réussite leur revient. Il a notamment été possible parce que, dès le départ, nous avons fait le choix de la qualité, en investissant dans une équipe, certes jeune, mais dont la compétence était avérée ainsi que sur un outil industriel de dernière génération (BUHLER, FAVA…). C’est ce qui a permis de mettre à la disposition du commun des sénégalais des produits de qualité à un prix accessible. Un autre choix déterminant a été de réinvestir systématiquement les bénéfices engrangés et de ne jamais concurrencer nos clients.
Quelles sont les difficultés que rencontre le secteur de l’agroalimentaire au Sénégal ?
L’État du Sénégal a lancé dans le cadre du Plan Sénégal Émergent de grands chantiers et de nombreuses réformes qui ont permis de faire évoluer favorablement l’environnement des affaires, avec une croissance attendue du PIB de 7,2 % pour 2018. Grâce à la réussite de la première phase du PSE, le gouvernement du Sénégal a pu obtenir récemment auprès du Club de Paris des promesses de financement pour la deuxième de phase du plan plus de 7 000 milliards de FCFA. Nous pensons donc que les conditions sont désormais réunies pour que les solutions idoines soient apportées aux difficultés du secteur agroalimentaires.
Ces difficultés portent principalement sur l’invasion du marché par des produits alimentaires importés, qui, pour la plupart, sont subventionnés par les pays exportateurs et, qui plus est, ne paient pas de droits de porte. Ces importations qui ont connu ces dernières années un niveau jamais égalé en dépit de l’entrée en vigueur du TEC CEDEAO mettent sérieusement en péril la survie de nombreuses industries du secteur. Une autre difficulté est la forte congestion du port de Dakar qui a pour conséquence le surenchérissement du coût d’achat de nos matières premières et, conséquemment, de nos coûts de revient. Il faut également relever la forte pression que nous subissons à travers l’instauration d’une pléthore de nouvelles taxes sur l’année 2018 dont la hausse des droits d’accises applicables aux corps gras alimentaire et l’augmentation, depuis le 1er octobre 2018, des redevances portuaires..
La ZLECA est perçue comme un signe d’espoir pour les uns, une crainte pour les autres. Pensez-vous que ce futur marché africain aura un impact positif ou non sur l’agroalimentaire et l’industrie en général ?
La mise en œuvre de ce grand projet africain devrait se traduire par la constitution d’un marché unique de plus d’un milliard deux cents millions de consommateurs et un PIB de plus de 3.000 milliards de dollars et devrait permettre d’augmenter de près de 60% le commerce intra-africain à l’horizon 2022. Seulement, il faut noter que près de 10 mois après la signature de l’accord beaucoup de pays ne l’ont pas encore ratifié. C’est dire toute la méfiance que suscite auprès des milieux économiques et syndicaux cet accord, même dans les grands pays d’Afrique comme le Nigéria ou l’Algérie. Comme de nombreux opérateurs économiques, avec l’entrée en vigueur de la ZLECA, nous éprouvons beaucoup de crainte pour l’avenir de l’industrie en général et de l’agro-alimentaire en particulier pour un petit pays comme le Sénégal.
En effet, comme indiqué plus haut, notre industrie locale est déjà fortement fragilisée par un environnement des affaires très hostile malgré les évolutions positives constatées ces dernières années. Il en résulte que beaucoup de nos pays ne disposent pas d’industrie suffisamment forte pour pouvoir compétir équitablement à l’échelle du continent. Le cas échéant, l’Union Africaine devra mettre en place des mesures d’accompagnement fortes pour la plupart des états et prévoir une période transitoire pour permettre la mise à niveau des industries des différents pays.
Le protectionnisme bat son plein entre les grandes économies. L’Afrique doit-elle continuer à ouvrir ses marchés ou prôner une sorte de réciprocité ?
L’agressivité des pays émergents tels que la Chine, la Russie, le Brésil ou encore la Turquie ont poussé les grandes économies mondiales à revenir au protectionnisme pour protéger leurs industries et préserver les emplois. Leur puissance financière et leur haut niveau de technicité n’ont pas suffit à les protéger de la vélocité et de la faiblesse du coût des produits issus des pays émergents. Que dire alors de nos pays d’Afrique dont les économies si situent à des années lumières de celles des pays concernés. Nous sommes donc d’avis que l’Afrique doit appliquer la réciprocité.
Quelle est la feuille de route de NMA Sanders à moyen terme ?
Notre feuille de route est de consolider nos acquis sur le marché local et devenir un champion sous régional dans les 5 ans.