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4 août 2025
«LA CAN AU CAMEROUN SERA UN GRAND DEFI»
Après la place de vice-champions au Caire, Kalidou Koulibaly et les «Lions» se projettent déjà vers la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (Can) de 2021.
Après l’accueil qui leur a été réservé, le défenseur des «Lions» indique que le prochain objectif sera le trophée au Cameroun.
«Tous les Sénégalais doivent être dans une dynamique positive. C’est comme cela que l’on y arrivera. La Can va arriver dans deux ans. Il y a les qualifications qui ne vont pas tarder à venir. Nous avons hâte de jouer notre premier match de qualification, jouer de manière propre et montrer que l’on est capable de bonnes choses. 2021, est l’échéance la plus proche. Aller remporter la Can au Cameroun sera le principal objectif». Kalidou Koulibaly, le défenseur des «Lions» du football du Sénégal annonce la couleur. De retour à Dakar après une médaille d’argent remportée à l’issue de la Can Egypte 2019, il déclare que Cameroun 2021 sera un défi. «Avoir 17 ans d’écart entre deux finales jouées par le Sénégal, c’est vraiment dommage. On va faire les qualifications et ensuite préparer tranquillement la compétition. La Can au Cameroun sera un grand défi pour nous. On a déjà perdu une finale contre le Cameroun. Donc, aller là-bas et y faire quelque chose sera un geste fort pour le peuple sénégalais», confie le défenseur qui était sans doute l’absent le plus présent de la finale perdue contre l’Algerie. «C’était très difficile de vivre la finale depuis les tribunes. J’étais plus nerveux que si j’avais joué le match. J’avais envie d’aider mes coéquipiers, de leur donner un coup de main; je pensais qu’ils allaient faire le mieux que possible. Ils ont fait un super match et c’est dommage qu’ils n’aient pas pu marquer ce but qui nous aurait permis d’égaliser. Ils ont fait une superbe finale en mettant l’Algérie en difficulté. Les Algériens n’ont pas joué. Je suis fier d’être Sénégalais et de faire plus que ça», explique le joueur, retenu par la Confédération africaine de football (Caf) dans le Onze type de la compétition.
HENRI SAIVET : «L’ON VA TOUT FAIRE POUR RAMENER LE TROPHEE»
Pour les prochaines échéances, son partenaire en sélection, Henri Saivet, pense que le Sénégal aura les capacités de relever le défi dans deux ans. «En jouant cette Can, on préparait aussi la prochaine Can en 2021. Nous avons les capacités. Les matchs de poules vont nous montrer que ce ne sera pas facile. C’est un défi qui nous est proposé. Ce qui est important est de revenir avec cette ferveur avec le public, montrer que l’on a le potentiel et que l’on va tout faire pour ramener le trophée. Le Cameroun nous a battus en quart de finale de la Can 2017 et c’est à nous d’aller chercher le trophée chez eux. C’est le plus beau message que l’on peut envoyer au peuple sénégalais», soutient le milieu de terrain des «Lions». «L’accueil que l’on nous a réservé est vraiment exceptionnel. On ne pensait pas qu’il y aurait autant de monde. Merci au peuple sénégalais qui nous a soutenu du début jusqu’à la fin de la Can. On va continuer à se mettre au travail», se réjouit-il.
«LE COMITE CENTRAL DOIT CHOISIR SON INTERIMAIRE ET LE CONGRES CONVOQUE POUR ELIRE LE SG»
Selon Momar DIONGUE, analyste politique, deux étapes se posent pour la succession du défunt Ousmane Tanor Dieng. Il s’agit, de la désignation d’un intérimaire désigné par le comité central et de la convocation d’un congrès afin d’élire le nouveau Sg
Si beaucoup de personnes trouvent la présidente du Mouvement national des femmes socialistes, Aminata Mbengue Ndiaye, comme celle qui va succéder à Ousmane Tanor Dieng décédé la semaine dernière, au poste de secrétaire général du Parti socialiste, le journaliste et analyste politique Momar Diongue ne pense pas dans ce sens. Interpellé sur la question hier, lundi 22 juillet, il convoque les textes du parti. A en croire l’analyste politique, deux étapes se posent pour la succession du défunt Ousmane Tanor Dieng. Il s’agit, selon lui, de la désignation d’un intérimaire désigné par le comité central et de la convocation d’un congrès afin d’élire le nouveau secrétaire général.
«Ce que je dois d’abord dire, c’est qu’il n’est pas étonnant qu’Aminata Mbengue Ndiaye soit aujourd’hui en pôle position pour prendre le relais d’Ousmane Tanor Dieng à la tête du Parti socialiste pour la bonne et simple raison qu’elle est la légitimité historique pour cela. La deuxième chose, c’est qu’elle a été jusqu’ici secrétaire générale adjointe. On s’est même rendus compte que quand Ousmane Tanor Dieng était alité, affaibli par la maladie, c’est elle qui convoquait et présidait les réunions du bureau politique. Donc, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’elle prenne le relais...Mais il y a ce que prévoient les textes du parti en cas de vacance du poste de secrétaire général. Ce que prévoient les textes du parti, c’est que s’il y a vacance du poste de secrétaire général surtout en cas de décès comme c’est le cas de Tanor Dieng, c’est le comité central composé d’une centaine de membres, je crois qu’ils sont 99, qui doit choisir son intérimaire et que dans de délais raisonnables, on puisse convoquer le congrès et c’est le congrès constitué des 138 coordinations dont dispose le Parti socialiste à l’échelle du pays qui décide. Chaque coordination comprenant 200 personnes, ils seront en tout 27 600 électeurs, on peut même l’appeler grand électeur parce qu’issu des coordinations qui doivent maintenant élire le secrétaire général de façon formelle ».
LEGITIMITE D’AMINATA MBENGUE NDIAYE ?
« Donc, il y a deux étapes pour la succession du secrétaire général. La première étape, c’est le comité central qui désigne en son sein un intérimaire et ensuite que cet intérimaire soit chargé d’expédier les affaires courantes pour une convocation d’un congrès extraordinaire, lequel congrès permettra aux 138 coordinations composées chacune de 200 membres soit 27600 électeurs d’élire le secrétaire général. Si maintenant, la désignation d’Aminata Mbengue Ndiaye obéit à toutes ces formes, il n’y a pas de problème, elle aura l’équidistance parce qu’elle sera légitime. Mais si ça n’obéit pas à cette forme et qu’on lui donne le parti tout simplement à cause de sa proximité avec Ousmane Tanor Dieng, alors là le Parti socialiste risque encore une fois de faire les frais de ce qu’on a appelé le centralisme démocratique parce que la succession ne se ferait pas de manière toute démocratique et conformément aux dispositions du parti. Ce serait une situation qui va ajouter à la confusion. Maintenant, si on respecte les règles et que tous les actes de candidature puissent être enregistrés, que ceux qui pensent avoir l’envergure pour diriger le parti comme Aminata Mbengue Ndiaye, Serigne Mbaye Thiam, Cheikh Seck, Abdoulaye Wilane, Mame Bounama Sall, Goorgui Ciss etc. que toutes ces personnes puissent faire acte de candidature s’ils le veulent et qu’on respecte de manière démocratique le processus, alors celui qui sera élu aura vraiment les coudées franches ».
LA QUESTION DU RETOUR DES EXCLUS
« Maintenant, toute la question est de savoir quand est-ce que se fera ce retour. Tel que c’est parti, j’ai comme l’impression que ce retour n’est pas prêt à être encouragé par la direction actuelle du parti parce que si la direction du parti ouvre grandement les portes à ceux qui étaient exclus, ce sera des concurrents de plus pour le poste de secrétaire général. Je crois qu’ils veulent déjà faire la succession autour de la direction qui est restée fidèle à Ousmane Tanor Dieng avant de pouvoir ouvrir les portes du parti à ceux qui étaient exclus et s’en faisaient éloigner. C’est ça que je vois davantage plutôt qu’une ouverture ici et maintenant des portes. Ce qui permettrait aux autres de postuler. Barthélémy Dias avait déjà fait acte de candidature pour le secrétariat général, Aissata Tall Sall aussi avait fait pareil. En 2014, elle avait voulu concourir avec Ousmane Tanor Dieng au poste de secrétaire général. Maintenant qu’Ousmane Tanor Dieng n’est plus, ces personnes-là sont d’autant plus fondées à avoir des ambitions et si on leur permet de regagner le parti maintenant, ils seront des candidats redoutables à la succession et pourraient empêcher à des personnalités comme Serigne Mbaye Thiam, Aminata Mbengue ou Cheikh Seck ou Abdoulaye Wilane qui sont restées de pouvoir prendre les rênes du parti. Donc, moi, je vois une ouverture mais peut-être après que le processus de succession sera fait par l’actuelle direction du parti.
LA COUR D’APPEL LANCE UN MANDAT UN D'ARRÊT CONTRE AMADOU DIALLO
Le verdict du procès en appel dans l’affaire des faux médicaments de Touba est tombé lundi dernier
Le verdict du procès en appel dans l’affaire des faux médicaments de Touba est tombé hier .En effet ,la Cour d’Appel de Thiès a écarté la grâce présidentielle avant de confirmer les peines prononcées en première instance contre Bara Sylla et Amadou Woury Diallo et de lancer un mandat d’arrêt contre le dernier nommé. La défense a décidé de se pourvoir en cassation.
La Cour d’Appel de Thiès a rendu hier son verdict dans l’affaire des faux médicaments de Touba. Après avoir écarté la grâce présidentielle dont avait bénéficiée un des prévenus en l’occurrence Amadou Woury Diallo, la Cour a condamné ce dernier à 5 ans de prison, avant de lancer un mandat d’arrêt contre lui. Son coinculpé Bara Sylla, qui était poursuivi pour association de malfaiteurs, exercice illégal de la fonction de pharmacien et contrebande, a écopé d’une peine de 7 ans de prison. Les dommages et intérêts sont fixés à 25 millions de Fcfa pour chacune des deux parties civiles, en l’occurrence l’Ordre des Pharmaciens et le Syndicat des Pharmaciens Privés du Sénégal(Spps).
Compte tenu de l’importance du dossier, c’est le juge Souleymane Téliko, président de la Chambre Correctionnelle de la Cour d’Appel de Thiès, qui a lu intégralement l’arrêt. Dès l’annonce de cette décision, Me Abdoulaye Babou, conseil de la partie civile, a exulté de bonheur. «Nous avons gagné sur toute la ligne. Nous nous étions fondamentalement battus contre la grâce obtenue illégalement par Amadou Woury Diallo. La Cour d’Appel vient de nous donner raison en écartant la grâce accordée par le Président Macky Sall, ce qui veut dire que cette Cour est compétente pour juger Amadou Woury Diallo. Ainsi, la peine de 5 ans qui lui avait été infligée en premier ressort a été confirmée sur la base de la gravité des faits commis. Et mieux, elle vient d’être associée d’un mandat d’arrêt. Amadou Woury Diallo ne mettra plus jamais les pieds au Sénégal et nous n’hésiterons pas à prendre le mandat d’arrêt et le faire exécuter en Guinée et partout ailleurs où il se trouvera», déclare Me Abdoulaye Babou.
Alors que le parquet avait requis une réduction de peine en faveur de Bara Sylla, le juge a décidé que ce dernier va rester 7 ans en prison, conformément à la peine initiale. Selon Me Abdoulaye Babou, la bataille contre les faux médicaments se poursuit, car aujourd’hui tout le monde est conscient du danger de ce commerce sur la santé des populations. D’ailleurs, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a fait état d’une étude qui a montré que les faux médicaments vendus dans les rues en Afrique font annuellement pas moins de 800.000 morts. Donc, la cause est entendue, il faut lutter par tous les moyens contre les faux médicaments. «J’en ai fait pour le reste de ma vie, une cause que je vais défendre au nom de Dieu et jamais je ne baisserai le bras.
Nous avons gagné une bataille, mais pas la guerre», a-t-il indiqué. Il trouve incompréhensible que des centaines d’Africains meurent des médicaments de la rue alors que d’autres sont des milliardaires sur la base de ce trafic mafieux. «Et quiconque se réclame de Serigne Touba doit comprendre que s’investir dans ce sinistre commerce, c’est être en porte-à-faux avec le message de Cheikh Ahmadou Bamba qui a fondé Touba», dit Me Babou qui a appelé les jeunes à former des associations dédiées à la lutte contre les médicaments de la rue. «Pendant presque deux ans, nous avons subi des pressions, un haut dignitaire à Touba a même tenté de me corrompre pour me réduire au silence. Il s’en est suivi des menaces de mort, mais Me Babou continuera son combat jusqu’à l’éradication de la vente des faux médicaments». L’Ordre des Pharmaciens a insisté sur la nécessité de faire en sorte que le stock de médicaments, confié au service des Douanes de Diourbel et qui a fait l’objet de la saisie, soit incinéré publiquement.
ME KHASSIMOU TOURE, AVOCAT DE LA DEFENSE : «NOUS ALLONS NOUS POURVOIR EN CASSATION»
Pour sa part, Me Khassimou Touré, avocat de la défense dit ne pas comprendre le sens de la décision. Et de déclarer : «il nous reste des voies de recours et après réflexion, nous allons les emprunter. Il s’agit précisément de la voie de la cassation. Je ne peux pas comprendre, dans une procédure, qu’un compatriote soit sacrifié sous l’autel d’intérêts occultes. La décision ne me satisfait pas, même si les dommages et intérêts qui étaient dans l’ordre de 400 millions de Fcfa alloués aux pharmaciens ont été ramenés à de justes proportions, c’est à-dire à 50 millions de Fcfa. Ce ne n’est pas cela qui m’intéressait, mais une bonne administration et une bonne distribution de la justice, ce qui n’est pas le cas dans cette affaire»
L’ERE DES DIRIGEANTS SANS MANDAT ELECTIF !
Le Parti socialiste inaugure une nouvelle ère de gestion. Avec l’avènement d’Aminata Mbengue Ndiaye, désignée successeur légitime d’Ousmane Tanor Dieng, le noyau dirigeant du Ps est composé pour l’essentiel de responsables sans mandat électif
Le Parti socialiste inaugure une nouvelle ère de gestion. Avec l’avènement de l’actuel ministre des Pêches et de l’Economie maritime, Aminata Mbengue Ndiaye, désigné successeur légitime du défunt Secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng, le noyau dirigeant du Ps est composé pour l’essentiel de responsables sans mandat électif.
L’actuel ministre des Pêches et de l’Economie maritime, Aminata Mbengue Ndiaye, rejoint la liste restreinte des femmes chefs de partis politiques au Sénégal. Propulsée à la tête de la direction du Parti socialiste en sa qualité de Premier Secrétaire général adjoint, suite au décès du défunt Secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng, survenu le 15 juillet dernier, l’actuelle présidente du Mouvement national des femmes socialistes est désormais aux manettes de la maison du Parti.
Dans ses nouvelles fonctions de patron de la famille socialiste, l’ancienne mairesse de Louga (1996-2002 et 2009-2014) sera assistée par un trio composé entre autres de l’ancien ministre et ex-Président de l’Assemblée nationale, Cheikh Abdou Cissokho, par ailleurs deuxième Secrétaire général adjoint et Sg de l’Union régionale Tamba, du maire de la commune de Sakkal, Cheikh Birahim Diagne Sg de l’Union régionale Louga et troisième Secrétaire général adjoint et de l’actuel ministre de l’Eau et de l’assainissement, Serigne Mbaye Thiam, Secrétaire national à la vie politique du Ps. Ce quarté sera assisté en outre par les adjoints du Secrétaire national à la Vie politique, comme le stiple l’article 30 des statuts adoptés par le XVème mais par l’ensemble des Secrétaires nationaux. Il faut dire, avec cette nouvelle équipe chargée de gérer l’intérim jusqu’à la tenue du prochain Congrès de renouvèlement, c’est une nouvelle ère de gestion politique qui s’annonce au sein du Parti socialiste. Autrement dit, l’ère d’une direction du Ps avec un noyau de responsables sans mandat électif.
En effet, des quatre membres constituant l’actuel bloc dirigeant du Ps à la tête, un seul est dépositaire d’un mandat électif. Il s’agit de Cheikh Birahim Diagne de l’Union régionale Louga. Agé aujourd’hui, d’environ 81 ans, il tire sa légitimité non seulement de sa fonction de maire de la commune de Sakkal, dans la région de Louga mais de son poste de Sg de l’Union régionale Ps de Louga qu’il dirige depuis 2010, suite au rappel à Dieu de feu Daouda Sow.
S’agissant de ses trois autres camarades à la tête du bloc dirigeant, ils titrent leur légitimité politique de la confiance que leur accordait le défunt Secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng. Battus pour la plupart dans leur fief électoral respectif, lors des dernières élections locales de 2014, par leurs alliés de l’Alliance pour la République (Apr), ils n’occupent aujourd’hui que des postes nominatifs. Au niveau des instances socialistes de base, certains ont été préférés à d’autres camarades socialistes. C’est le cas pour Aminata Mbengue Ndiaye et de Serigne Mbaye Thiam. Dans leurs localités respectifs, les deux ne détiennent aucun mandat électif ni au plan administratif local (maire de commune) ni au sein du Ps (Sg union régionale). S’agissant du sixième président de l’Assemblée nationale, Cheikh Abdou Cissokho, sa légitimité politique se limite à son poste de Secrétaire général de l’Union socialiste de Tamba. Il faut dire qu’avec cette nouvelle composition du nouveau noyau dirigeant avec des responsables sans mandat électif, appelés à décider de l’orientation politique du Ps à la place de leurs camarades à la tête des Unions régionales ou encore des collectivités territoriales, le Ps qui fait face à une crise depuis 2016 semble encore loin des eaux tranquilles
PAR Omar Arouna
MULTIPLE PHOTOS
MOI, FARAGE ET LE BREXIT
EXCLUSIF SENEPLUS - Il est bien établi que les politiques de l’UE affectent la capacité de l’Afrique à relever ses défis agricoles et alimentaires - Les Africains ne doivent pas être considérés simplement comme des exportateurs de matières premières
Nigel Farage m'a été présenté en janvier 2017 par un ami et un partenaire d’affaire peu après qu'il ait remporté la victoire du Brexit. --Pour ceux qui ne le connaissent pas, Nigel Paul Farage est un homme politique, animateur de télévision et analyste politique britannique, dirigeant du parti du Brexit depuis 2019 et membre du Parlement européen pour le sud-est de l'Angleterre depuis 1999 C’est le Britannique qui fait trembler l'Europe--- Assez souvent nous nous rencontrons au cours d’événements, en son honneur chaque fois qu'il se trouve à Washington DC.
Lors de la réception qui lui a rendu hommage ce soir, Nigel a attiré mon attention sur l'image ci-dessous et m’a demandé : « Ambassadeur, approuvez-vous ? » J'ai lu le message sur la pancarte et cela m'a fait réfléchir.
Il est bien établi que les politiques de l’UE affectent la capacité de l’Afrique à relever ses défis agricoles et alimentaires : l’augmentation des tarifs ; l'innovation technologique et les préférences en matière d'exportation de produits alimentaires constituent un défi majeur que le continent doit surmonter. Les Africains ne doivent pas être considérés simplement comme des exportateurs de matières premières. Cependant, la valeur ajoutée aux exportations hors du continent continue à être frustrée par les politiques existantes de l'UE.
Selon Calestous Juma, professeur de pratique du développement international à la Harvard Kennedy School, « l’UE applique un tarif de 30% pour les produits à base de cacao transformés tels que les barres de chocolat ou le cacao en poudre et 60% pour certains autres produits raffinés contenant du cacao. » L'impact de telles pratiques va bien au-delà des opportunités d'exportation perdues. Ils inhibent l'innovation technologique et le développement industriel des pays africains. Cette pratique prive le continent de la capacité d’acquérir, d’adopter et de diffuser les technologies utilisées dans la transformation des aliments. Cela explique dans une certaine mesure le faible niveau des investissements dans les entreprises de transformation des aliments en Afrique.
Ces droits d'importation élevés empêchent les produits des pays en développement d'entrer en Europe. Les produits hautement transformés sont davantage taxés que les produits bruts. Les droits d'importation augmentent à mesure que le produit est transformé. Cette mesure garantit que la plupart des importations dans l'UE sont des produits bruts tels que le café, le cacao ou les ananas qui ne peuvent être cultivés en Europe.
Peut-être que le Brexit pourrait ne pas être une mauvaise chose pour l'Afrique après tout... Juste une idée...
Omar Arouna est un ancien ambassadeur du Bénin aux États-Unis
UN LEADERSHIP CONTESTÉ À LA TÊTE DU PS
Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye, deux ministres socialistes sont loin de faire l’unanimité, si l’on se souvient des remous au sein dudit parti lors de leur reconduction dans le gouvernement de Macky Sall
Suite au rappel à Dieu du Secrétaire général du Parti socialiste (Ps), Ousmane Tanor Dieng, le parti de feu Léopold Sédar Senghor semble se retrouver entre les mains de la Première Secrétaire générale adjointe du parti, Aminata Mbengue Ndiaye, épaulée en cela par le Secrétaire national en charge des Elections au sein du parti, Serigne Mbaye Thiam. Toutefois, il convient de rappeler que ces deux ministres socialistes sont loin de faire l’unanimité, si l’on se souvient des remous au sein dudit parti lors de leur reconduction dans le gouvernement du président Macky Sall.
«Aminata Mbengue Ndiaye est la première secrétaire générale adjointe. C’est elle qui, aujourd’hui, exerce les fonctions de secrétaire général du parti, elle n’est pas intérimaire», avait tranché le Secrétaire national chargé des Elections au Parti socialiste (Ps), lors de l’émission “Jury du dimanche“ d’iRadio, dimanche dernier. Par cette sortie, Serigne Mbaye Thiam, non moins ministre de l’Eau et de l’assainissement, semble vouloir couper court à la polémique sur la vacance ou pas du poste de Secrétaire général du Ps, suite au rappel à Dieu d’Ousmane Tanor Dieng. Une tâche qui ne sera pas de tout repos pour le Chargé des élections chez les “Verts“. En effet, les remous internes notés après sa reconduction dans le gouvernement du président Macky Sall, ainsi que celle d’Aminata Mbengue Ndiaye, actuel ministre de la Pêche, en est la preuve palpable. Alors qu’ils venaient d’être reconduits dans le premier gouvernement du quinquennat du président Macky Sall, des voix se sont élevées au sein du parti pour réclamer des nominations rotatives dans les rangs des socialistes.
Non content de l’absence de promotion au sein du Ps, le porte-parole adjoint du Ps, Me Moussa Bocar Thiam, par ailleurs maire d’Ourossogui, claquait la porte du parti pour déposer ses baluchons dans le parti présidentiel, l’Alliance pour la République (Apr). Après sa démission, Abdoulaye Gallo Diao, responsable socialiste à Kaolack et compagnie mettent sur pied une fronde contre la direction du Ps.
Pour eux, «Tanor est pris en otage par les 2 ministres du Ps». Il en est de même de Gorgui Ciss, maire de Yène, qui préconisait une rotation au sein des ministres socialistes. Mais, c’était sans compter avec la détermination des «protégés» de Tanor, pour reprendre les pourfendeurs de sa gestion «clanique». En effet, pour légitimer ladite reconduction, une réunion du Secrétariat exécutif national (Sen) du Parti socialiste a été organisée, sous la présidence de la Secrétaire générale adjointe, Aminata Mbengue Ndiaye, en l’absence du Sg, Ousmane Tanor Dieng. Se faisant le porte-parole du jour, le ministre de l’Eau a lu la résolution du Sen. Il avait ainsi fait savoir que ladite instance du parti «s’est réjouie de la reconduction par le Président Macky Sall des ministres Aminata Mbengue Ndiaye et Serigne Mbaye Thiam dans le nouveau gouvernement formé à l’issue de l’élection présidentielle du 24 février 2019».
En tout état de cause, l’appareil du Ps semble être désormais entre les mains des deux ministres socialistes dont la reconduction dans le gouvernement avait été contestée au sein du parti. S’il s’avère que l’exclusion de Khalifa Sall et compagnie avait été orchestrée par le ministre Sérigne Mbaye Thiam, qui aurait mis en place la commission qui a rédigé la liste des exclus, selon Abdoulaye Gallo Diao, il demeure évident que ce ne sera pas demain la veille d’une alternative à la tête des “Verts“. Surtout quand on sait que le retour de Khalifa Sall et compagnie au Ps ne sera pas facile, dans la mesure où l’ancien maire de Dakar et sa bande contestaient le leadership de Tanor et ses «affidés».
PAR Mamadou Thierno TALLA
UNE BELLE ÂME S'EN EST ALLÉE
Homme de bien, Ameth comptait des amis partout, dans l'opposition comme parmi les hommes du pouvoir, dans la presse, dans les milieux du foot et ailleurs. Et jamais il ne lâchait quelqu'un dans la grisaille
La très mauvaise nouvelle est tombée hier soir vers 21 h. C'est la chaîne Sen TV qui annonce vers 21 h que Ameth Amar, Pdg de NMA Sanders est décédé ce lundi 22 juillet à Paris. Incrédule, j'appelle le DG de Sen TV Massamba Mbaye et Bougane Guèye son PDG pour vérifier la terrible information. Quelques minutes plus tard, retour sur terre et acception de l'implacable décret divin. Un homme fringant, gouailleur, jovial et positif, passionné de football et adorant jusqu'à la tyrannie le Barça, est bel et bien arraché à notre affection. Et c'est sur le chemin de la finale de la Coupe d'Afrique des nations de foot qu'il rejoint les cieux. Il aura ainsi suivi une de ses plus grandes passions jusqu'à la fin de ses jours.
De passage à Paris, il devait poursuivre sa route jusqu'au Caire pour assister à la finale du 19 juillet dernier. Hélas, le Seigneur en a décidé autrement. Grand industriel, self made man émérite, Ameth a bâti à la force du poignet NMA Sanders avant de racheter et de redresser avec grand succès les moulins Sentenac. Il y a quelques années, il avait créé avec d'autres industriels, le SPIS, une structure regroupant les différentes minoteries du Sénégal. Ami des artistes, particulièrement de feu Médoune Diallo qui l'a immortalisé dans une belle chanson d'Africando, et de Thione Seck qu'il a soutenu de bout en bout durant sa douloureuse incarcération, Ameth ne lâchait jamais ses amis.
Homme de bien, Ameth comptait des amis partout, dans l'opposition comme parmi les hommes du pouvoir, dans la presse, dans les milieux du foot et ailleurs. Et jamais il ne lâchait quelqu'un dans la grisaille. Je me souviendrais toujours de ce copieux ndogou que Mamadou Oumar Ndiaye, Dame Babou et moi avions partagé chez lui à Fann Résidence en 2018, mais aussi celui que nous avions dégusté, Mamadou Oumar Ndiaye et moi, avec son ami Mamadou Ndoye chez le Premier ministre d'alors de Macky Sall, Abdoul Mbaye, en juillet 2012 au Plateau. Homme d'une grande simplicité, Ameth honorait toujours de sa présence-s'il n'allait pas regarder un Barça Real, le plus grand clasico de foot au monde-, les invitations de ses amis. Je me souviendrais toujours de nos grandes conversations sur son club de raison et de coeur le Barça et sur le Real de Madrid, la formation la plus titrée d'Europe; mais aussi de nos échanges passionnés sur la rivalité paroxystique Messi-CR7 comme il n'y en aura plus dans l'histoire du foot mondial.
Je me souviendrais toujours de sa présence au mariage de ma fille à la mosquée Abou racine Sadikh de Sacré Coeur III Pyrotechnie en juillet 2018, une semaine avant le triomphe de la France à la Coupe du monde jouée en Russie en 2018.Inoubliables moments de bonheur partagé. Malheureusement, la mort qui peut survenir à tout moment, est toujours une surprise quand elle fauche des proches. Celle de Ameth en est une terrible.
L'arrivée de sa dépouille est prévue le mercredi 24 juillet et son enterrement à Darou Salam, terre de ses parents Darmanko, près de Touba. Darou Salam fête d'ailleurs ce mardi sous la conduite de la famille de Cheikh Anta Mbacké, le retour triomphal d'exil de Cheikh Ahmadou Bamba du Gabon.
Assurément, une belle âme s'en est allée. Que cette terre de Darou Salam qu'il chérissait tant, lui soit légère!
Par Docteur Daouda NDIAYE
QUELLE RELECTURE DE LA POLITIQUE ÉDUCATIVE DE MAMADOU DIA FACE AU DÉFI MONDIAL DE L’ÉDUCATION EN AFRIQUE ?
L’histoire donne raison à Mamadou Dia dans ce laboratoire in vitro qu’il a su créer dès l’aube des indépendances avec le Père Lebret pour faire de l’éducation un tout qui ne saurait se réduire à l’instruction d’une élite locale
Cette pensée philosophique wolof en épigramme résume à elle seule tout le cheminement de Mamadou Dia, l’élève, le maître, le syndicaliste, le député, l’économiste, le Sénateur, le Chef de gouvernement et le Sage.
18 juillet 1910-18 juillet 2019 : le Président Mamadou Dia aurait fêté ses 109 ans la semaine des funérailles du Président Ousmane Tanor Dieng. Sud Quotidien partage avec ses lecteurs, en deux jets, aujourd’hui et demain, cette réflexion dynamique du Dr Daouda Ndiaye sur la pensée du Maodo.
Mamadou Dia est né à Khombole le 18 juillet 1910 dans une période coloniale difficile dominée par l’économie agricole. Dès son enfance, il est en prise avec les réalités du monde rural mais aussi celles de l’école française qui lui ouvre ses portes. Après l’Ecole Primaire Supérieure de Blanchot à Saint-Louis, il réussit avec brio le concours d’entrée à l’Ecole normale William Pont et devint instituteur. Directeur d’école à Fatick, Mamadou Dia comprit que le système éducatif qui affranchira le Sénégal s’appuierait sur les réalités du monde paysan. La théorie du socialisme africain qu’il forgea avec Léopold Sédar Senghor en 1945 offrit au Sénégal les conditions d’accueil d’une éducation de base en Afrique Occidentale Française (AOF). AmadouMahtar Mbow, futur ministre de l’Education du Gouvernement de Mamadou Dia en dessina les contours dès 1953 ouvrant des écoles françaises à Darou Mousty et en Casamance. Mamadou Dia, dans sa vision de l’école, levier de développement, s’entoura du Père Lebret, grand spécialiste du développement tout en allant chercher chez l’économiste François Perroux les bases conceptuelles d’un développement économique et social fortement ancré dans le tréfonds des réalités africaines. C’est à travers l’animation rurale, cadre d’accueil du socialisme africain, que s’amorce le processus de maturation d’une communauté éducative en rupture avec une école élitiste. Il faut lire l’arrêt de ce processus à la lumière de la difficile cohabitation de deux personnalités politiques (Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia) que le socialisme africain rapproche sans les confondre.
L’inapplication des recommandations issues du Rapport de la CINAM-SERESA1 commandité par le Président du Conseil sur les perspectives de développement de l’éducation du Sénégal de juillet 1960 et le revirement opéré par le Président Léopold Sédar Senghor à partir de décembre 1962 dissipèrent les rêves du modèle éducatif auquel Mamadou Dia était très attaché. Le socialisme africain dont ils furent les théoriciens dés 1945 pouvait-il donner des solutions efficaces à la nouvelle école sénégalaise sans une rupture manifeste avec le modèle éducatif hérité du colonialisme ? La vision du système éducatif du Président Dia, réformiste, resurgira pourtant plus tard dans les solutions préconisées par l’UNESCO pour donner les gages d’une éducation de qualité pour tous à partir de l’année 2000. L’Organisation internationale, sans le savoir, n’était-elle pas entrain de rendre hommage au Président Dia depuis le Rapport Apprendre à être de 1972 présidé par Edgar Faure qui ouvrit la voie à Amadou-Mahtar Mbow, futur Directeur Général de l’UNESCO ? Ainsi, s’amorce avec Mamadou Dia un mouvement du socialisme africain à la communauté éducative en gestation au Sénégal dès 1957.
I/ Du socialisme africain à la communauté éducative en gestation au Sénégal
Il ressort de la démarche de Mamadou Dia une originalité intellectuelle. Le Sénégal, n’est pas un jardin d’acclimatation des théories économiques et sociales venues d’ailleurs. Le socialisme, dont il est question, s’appuie non pas sur une classe ouvrière mais sur un monde paysan. L’animation rurale devient ainsi, pour le Président Dia, un moyen de remettre l’éducation au cœur des préoccupations du Sénégal. C’est là où repose le fondement de la pensée politique qui rapproche Mamadou Dia de Léopold Sédar Senghor, députés du Sénégal dès 1945.
A-Soubassement théorique de la politique éducative de Mamadou Dia
Le soubassement théorique de la politique éducative de Mamadou Dia se fissure par une ligne de fracture qui l’éloigne de Léopold Sédar Senghor, théoricien du Mouvement de la Négritude. Pendant que le poète-député se positionne comme le chantre de la Négritude, le syndicaliste-député plaide avant même d’être Chef du gouvernement de la Loi-cadre de 1956 pour un « enseignement de civilisation technique », symbiose de traditions locales et de nourritures cartésiennes…» Mais Mamadou Dia clarifie cette ligne de démarcation avec son ami Senghor lorsqu’il poursuit ses réflexions sur l’économie de l’Afrique Noire : « […] il faut avant tout toute une prise de position politique, un engagement rejetant une fois pour toutes l’impossible assimilation culturelle et adoptant d’emblée la seule solution possible : l’assimilation technique. En dehors de cette formule, il n’y a pas de solution de coopération en perspective, mais tout simplement l’assujettissement… »2 Bien avant sa rencontre avec Mamadou Dia, Léopold Sédar Senghor, dans sa conférence à la Chambre de Commerce de Dakar en 19373 devant les jeunes intellectuels lébous (Amadou Assane Ndoye, Abass Guéye,
Thierno Amath Mbengue…) parle pour la première fois de la nécessité d’introduire les langues africaines à l’école. Dans sa communication, le jeune agrégé de grammaire fait une distinction entre « assimiler » et « être assimilé ». « Assimiler » revient alors pour l’Africain à choisir librement alors qu’ « être assimilé » révèle l’état du colonisé qui subit à la hussarde l’ensemble des valeurs de civilisation du colon. Au-delà de ce jeu de séduction sémantique, c’est dans d’autres productions intellectuelles de Léopold Sédar Senghor qu’il faudrait faire des prélèvements pour observer à l’œil nu ses points de divergence avec Mamadou Dia. Le Président Senghor donne sa définition de la Francophonie dans la revue Esprit en ces termes : « la Francophonie, c’est un humanisme intégral qui se tisse autour de la terre ! Cette symbiose des « énergies dormantes » de tous les continents, de toutes les races, qui se réveillent à leur chaleur complémentaire »4 Cette vision onirique de la francophonie n’était pas partagée par Mamadou Dia bien que ce dernier gardât une loyauté certaine envers le français. Mais la rupture entre les deux hommes semble consommée deux ans après l’arrestation de Mamadou Dia. Léopold Sédar Senghor le confirme implicitement dans Liberté 1 en écrivant : « […]
Eduquer signifie, au sens étymologique du mot « conduire hors de soi », hors de son milieu, transplanter. La vertu de l’éducation est de faire assimiler les richesses étrangères dont on se fait un sang nouveau. Ces richesses nous sont nourriture dans la mesure où elles nous sont d’abord étrangères. Les valeurs latines, françaises cartésiennes sont précisément à l’opposé des valeurs négro-africaines. De là, leur vertu… »5 Cette position de Léopold Sédar Senghor nous amène à la question pertinente de Roland Colin sur le système éducatif qu’a voulu mettre en place le Président du Conseil Mamadou Dia : « peut-il y avoir de rupture d’un système de rapports sociaux sans rupture du système éducatif qui tend à reproduire ces mêmes rapports sociaux ? »6 Le choix douloureux de l’école des Diallobés de Cheikh Hamidou Kâne1 n’est pas loin de ce questionnement.
A défaut de pouvoir assurer un équilibre des forces culturelles pour cette école « française » dans laquelle les enfants apprendront en oubliant ce qui les attache à la terre de leurs ancêtres, il eut été difficile pour le Président Dia d’asseoir une base théorique solide de sa politique éducative. Le socialisme africain, réinvesti par Mamadou Dia dans le champ social, pouvait-il laisser la chefferie traditionnelle à la porte de l’école ? La rupture manifeste avec le modèle colonial français de l’éducation des élites, bien que préconisée dans le discours, n’était ni dans le Rapport CINAM-SERESA ni dans la politique éducative du premier gouvernement du Sénégal. Nous sommes en vérité dans une démarche de réformistes prudents, prolongement logique de l’expérimentation de l’éducation de base d’Amadou-Mahtar Mbow, Chef du service de l’Education de base de l’Afrique Occidentale Française (AOF) en 1953 à Darou Mousty et en Casamance.2Les bases d’une implication des populations sont jetées sans le souci d’un décloisonnement des différents segments de l’enseignement. L’animation rurale qui en est le premier jalon ramène Mamadou Dia à la terre qu’il a sillonnée de son poste d’instituteur à celui de Chef de gouvernement.
B- L’animation rurale et la difficile gestation d’une communauté éducative au Sénégal
L’animation rurale et la difficile gestation d’une communauté éducative au Sénégal s’analysent dans les rapports entre les autorités publiques et les marabouts. Le poids des autorités religieuses, dépositaires du pouvoir d’éduquer et de gérer des parcelles de souveraineté, est à prendre en compte dans la mise en place de l’animation rurale. L’animation rurale est devenue la marque de fabrique du Président Mamadou Dia. Son nom est attaché à cette organisation institutionnelle qui rapproche les gouvernants des gouvernés. L’acclimatation du modèle de l’Institut de Recherches et d’Applications des Méthodes de développement (IRAM) dans les villages du Royaume chérifien de Mohamed V ne se fera pas sans la touche personnelle du Président Dia. La question urbaine est intégrée pour endiguer le flux de l’exode rural vers les grandes villes3. La formation des animateurs de villages selon le modèle marocain assure certes une sédentarisation des populations mais laisse intacte la structuration des formes de sociabilité traditionnelles. La réforme de la nouvelle politique éducative du Président Dia se fonde sur « des mythes directeurs »4. Roland Colin en dégage les mots clés que sont : l’idée de progrès, le sens des responsabilités, l’appartenance à une communauté, l’appartenance à une nation. Mais on peut interroger ces items pour analyser leur compatibilité avec la réforme éducative préconisée. L’idée de progrès se conçoit dans un « rôle nouveau où sont considérées comme valeurs des notions de changement et comme contre-valeur le fatalisme ».
Le progrès chez Mamadou Dia n’est pas dans le mimétisme institutionnel de la France mais dans l’amélioration des conditions matérielles et spirituelles des populations; le sens des responsabilités qui indique que « chaque individu et chaque groupe doit satisfaire lui-même ses propres besoins… ». Le socialisme africain dont il s’agit, s’appuyant sur les structures traditionnelles existantes, n’ouvre pas forcément les conditions d’épanouissement de l’individu absorbé par le collectif auquel il appartient ; l’appartenance à une communauté se traduit par le fait que « chacun doit savoir que l’éducation qu’il reçoit est essentiellement un moyen de se mettre au service du groupe dont il fait partie et non pas un moyen pour échapper à ce groupe ou émerger de ce groupe ». Tout concourt dans cette approche du modèle éducatif du Président Dia à rompre avec le système élitiste de l’éducation. Mais en même temps le Rapport CINAM-SERESA remplace une élite par une autre lorsqu’elle préconise « il faut que les idées passent, que le progrès les propage, qu’une élite active entraîne l’ensemble du pays…la découverte et la formation d’élite paysanne revient comme un leitmotiv dans l’ensemble des chapitres consacrés au développement rural… » ; l’appartenance à une nation.
Le rapport pose la question de l’intérêt général au dessus des considérations individuelles. La nation se construit ici en agrégeant les différents groupes. Dans la dialectique Etat-Nation, la mortalité infantile qui frappe de plein fouet la Fédération du Mali montre la complexité de la construction de la nation, comme réceptacle social du modèle éducatif proposé par le Gouvernement de Mamadou Dia. Ainsi, l’objectif de cette réforme qui prétendait, entre autres, « réunifier l’enseignement général et l’enseignement technique » bute sur les survivances d’un système éducatif élitiste qui prévaut aussi bien dans l’école formelle que dans l’école coranique. Cet objectif, correspondant aux besoins actuels de la demande scolaire, aurait dû se traduire dés l’indépendance en actes posés par Mamadou Dia pour faire fléchir les lignes traditionnelles. Mais encore fallait-il prendre conscience que le milieu rural n’était pas suffisamment préparé pour s’approprier le modèle de l’animation rurale ? Il faut au moins deux générations pour changer les mentalités écrit Joseph Stiglitz dans la Grande désillusion. L’actualité du modèle du Président Dia de l’école rurale renvoie ainsi de nos jours aux Ecoles Communautaires de Base (ECB) créées en 1992 au Sénégal.
La prise en charge des problèmes éducatifs par une communauté éducative autonome à travers des activités génératrices de revenus apparaissait déjà en filigrane dans les propositions du Rapport CINAM-SERESA de 1960. La filière « passerelle » que propose l’ECB pour consolider son pont avec l’éducation formelle est loin d’être une solution hardie par rapport au rôle de visionnaire qu’a joué le Président Dia avec les collèges ruraux. Dans les villes, les modèles classiques d’enseignement allaient intégrer de façon significative des modules de formation professionnelle. Mais la question qui se pose de nos jours est le décalage entre le diagnostic sans complaisance du Rapport CINAM-SERESA et le maintien du statu quo de la politique éducative héritée du système colonial par le Président Léopold Sédar Senghor. Le 18 décembre 1962 sonne comme une symphonie inachevée dans la politique voulue par le Président Dia. Et ce fut le retour du système éducatif reproduisant fidèlement le modèle français avec toutes les crises profondes qui ont secoué durement l’école sénégalaise. Les Etats Généraux de l’Education et de la Formation, organisés sous le magistère du Président Abdou Diouf en 1981, mettent au banc des accusés 20 ans de politique éducative d’un régime politique qui a tourné le dos aux réalités profondes du Sénégal.
Après les politiques d’ajustement structurel des années 1980-1990, l’horizon 2000 s’imposa comme le moment crucial pour la communauté internationale de se mettre au chevet de l’école. Ainsi furent signés les Accords de Dakar de 2000 sur l’Education pour Tous 10 ans après la Déclaration de Jomtien de 1990. L’histoire donne raison à Mamadou Dia dans ce laboratoire in vitro qu’il a su créer dès l’aube des indépendances avec le Père Lebret pour faire de l’éducation un tout qui ne saurait se réduire à l’instruction d’une élite locale. C’est ce que Mamadou Dia apporte au débat de la communauté internationale pour une meilleure prise en charge des problèmes éducatifs par les populations concernées.
1 CINAM-SERESA, CINAM (Compagnie d’Etudes industrielles et d’Aménagement du Territoire), SERESA (Société d’Etudes et de Réalisations Economiques et Sociales dans l’Agriculture) ., Comité d’études économiques de la Présidence du Conseil du Sénégal, Rapport sur les perspectives de développement du Sénégal, Rapport général, Dakar juillet 1960., pagin ? multipl., ronéoté.
2 Dia, M., (1961), Réflexions sur l’économie de l’Afrique Noire, Présence Africaine, p. 82, Paris.
* 3 Senghor, L-S, (1937), « Le problème culturel de l’AOF », Conférence de Léopold Sédar Senghor à la Chambre de commerce de Dakar dans Paris-Dakar du 7 septembre 1937 ; pp. 1et 2.
4 Senghor, L-S., (1962), « Le français, langue de culture », Esprit, n°11, novembre 1962.
5 Senghor, L-S., (1964), Liberté I, négritude et humanismes, Edition du Seuil, Paris, p. 229.
6 Colin, R, (1980), « systèmes d’Education et Mutations sociales Continuité et discontinuité dans les dynamiques socio-éducatives, le cas du Sénégal » Tome II, Thèse de doctorat d’Etat, Tome II Paris V, Atelier de Reproduction des thèses de l’Université de Lille II, Diffusion Librairie Honoré Champion, Paris, 997 p.
1 Kâne, C-H, (1962), L’aventure ambigüe, Julliard, Paris, 191p. 2 Mbow, A-M, (1953), «Mission d’éducation de base de Darou Mousti » Education de base en AOF, Education Africaine, n° spécial, n° 20-21. 3 Cissé, B-M., (1962), L’animation des masses, condition d’un socialisme authentique. In : Sénégal an II par lui-même. N° spécial de développement et civilisation, décembre 1962 ., p. 44. 4 Colin, R, (1980), « Systèmes d’Education et Mutations sociales Continuité et discontinuité dans les dynamiques socio-éducatives, le cas du Sénégal » Tome II, Thèse de doctorat d’Etat, Tome II Paris V, Atelier de Reproduction des thèses de l’Université de Lille II, Diffusion Librairie Honoré Champion, Paris, pp. 504-505.
par Abdoulaye Cissé
AUDIO
IL Y’A UN TEMPS POUR TOUT
Guy Marius Sagna ne mérite pas de passer une seule seconde de plus en prison - On l’aurait juste considéré ailleurs comme un simple plaisantin à qui on ferait un rappel à l’ordre - Sans plus et ça ne méritait pas plus
Je ne le dirais surtout pas comme l’activiste Guy Marius Sagna, ni dans le fond, encore moins dans la forme ou dans le tempo. Car effectivement, il y’a un temps pour tout, même si là on ne sera plus que sur le registre d’un jugement moral contre l’activiste. Ce qui en soit, exclu le délit.
Autre temps, j’aurais aussi crié l’autre couplet que le mouvement France dégage aime à ressasser. Non pas que je déteste la France, NON. Ca se saurait depuis de toutes façons, mais juste parce que j’ai envie d’être solidaire de Guy. Cet homme ne mérite pas de passer une seule seconde de plus en prison.
Pour si peu, franchement !
Prévenir que la France prépare un attentat terroriste sur notre sol est juste, ou tout au plus, une alerte de très mauvais goût.
Voyons, La France elle même ne met pas en prison ceux qu’elle soupçonne d’avoir un penchant « suicidaire de kamikaze » ou des « velléités terroristes » sur son sol. Non, elle les fait surveiller, c’est tout ; Au pire ils sont juste assigner à résidence. Le mentor des frères kouachi a toujours été libre de ses mouvements, même après le passage à l’acte de ses Moudjahidins tombés à Dammartin en Goêle. C’est aussi ca, le respect des libertés individuelles et un pays de droit.
Sérieux, le mec est mis en prison pour fausse alerte. On l’aurait juste considéré ailleurs comme un simple plaisantin à qui on ferait un rappel à l’ordre. Sans plus et ca ne méritait pas plus. De grâce, le justice ne doit pas être une machine à broyer et à brimer les citoyens dans leurs convictions militantes : On ne doit pas être très nombreux à être en phase avec le discours et les méthodes de l’activiste mais alors, que cents écoles rivalisent et que cents fleurs s’épanouissent.
On peut d’ailleurs moins toléré le propos de très très mauvais goût de l’activiste sur la responsabilité de ceux qui ont dirigé ce pays des années durant sans jamais le doter d’infrastructures sanitaires dignes et qui même pour soigner une grippe s’envole vers Paris ou d’autres destinations pour un tourisme médical. Le timing pendant que le Sénégal veillait la dépouille du président Ousmane Tanor Dieng, décédé à Paris après une évacuation et un suivi médical, ce timing frise la souillure de la mémoire du défunt.
Et pourtant, le fond est pertinent et il faut bien qu’on en parle un jour.
C’est juste que chaque chose en son temps et qu’à chaque jour suffit sa joie, ses peines surtout quand il s’agit de deuil.
Il va bien falloir comprendre un jour que dans les hôpitaux en Europe, on y crève aussi. Va savoir, si le parcours de soin permet de retarder l’échéance. On ne saura jamais.
A bien analyser la frénésie de nos personnalités à aller Europe, même pour un simple check-up, on comprend que c’est surtout pour préserver le secret médical sur leur bulletin de santé.
Mais alors, pourquoi penserait-on que les médecins ici violeraient le secret médical de leur patient et que quand le président lui-même va tousser dans le secret du cabinet médical de son toubib, la rumeur va se répandre sur sa grippe. Et pourtant, ils ont juré par le serment d’Hippocrate.
En moins de 12 mois d’intervalles, on a rendu le plus bel hommage à 2 personnalités qui savaient certainement tout ou beaucoup sur tout et sur tout le monde et qui n’en ont jamais rien divulgué. Respect à Bruno Diatta et Ousmane Tanor Dieng
Les fuites dans les PV d’audition de police, les gorges profondes qui crachent les dossiers d’instructions des juges, et aujourd’hui les rapports officiels des corps de contrôles de l’Etat court-circuités avant même leur destination finale et demain nos bulletins médicaux sur la place publique . . . les déflagrations n’épargneront personnes.
C’est si bien dit en wolof : il faut que notre ventre redevienne le tombeau des secrets.
Chaque chose à son temps finalement : ne boudons pas notre plaisir de fêter notre titre de vice-championne d’Afrique comme si on avait gagné. Le temps viendra de voir pourquoi il nous a encore manqué quelque chose.
L’ANCIEN PCA DU CRÉDIT MUTUEL GAGNE SON PROCÈS ET ATTEND SON RETABLISSEMENT
Accusé d’avoir perçu indûment plus de 147 millions FCFA, Mamadou Badji, a été attrait devant le tribunal peu après son éviction
Accusé d’avoir perçu indûment plus de 147 millions FCFA, Mamadou Badji, alors PCA du Crédit Mutuel Sénégal, a été attrait devant le tribunal peu après son éviction. Trois ans après, il a épuisé tous les recours. Le 24 avril dernier, la Cour d’appel de Ziguinchor a confirmé le jugement de la décision du Tribunal de Grande instance (TGI) de Ziguinchor. En conséquence, l’ancien PCA attend d’être rétabli dans ses droits.
Licencié par la Commission bancaire de l’Uemoa qui l’accuse d’avoir perçu indument la somme de 147 millions de F CFA, Mamadou Badji qui a gagné son procès, ne demande qu’à être rétabli. Lui et le DG Mohamed Ndiaye avaient été virés par la Commission bancaire. Si le DG était poursuivi pour avoir encaissé un salaire de plus de 20 millions FCFA par mois indûment pendant plus de trois ans (de 2013 à 2017), le PCA était accusé d’avoir été son complice. La commission bancaire avait demandé qu’une plainte soit déposée contre le PCA. En première instance, le TGI de Ziguinchor avait débouté la Fédération des Caisses du Crédit Mutuel de l’ensemble de ses demandes. Le 11 décembre 2017, un appel a été introduit à la Cour d’appel de Ziguinchor qui a confirmé le jugement du Tribunal de grande instance.
En conséquence, la République du Sénégal mande et ordonne à tout huissier de mettre la présente décision à exécution, au Procureur d’y tenir la main aux commandants de gendarmerie et aux officiers de police judiciaire d’y prêter main force lorsqu’ils seront légalement saisis. Il était également reproché à Mamadou Badji d’avoir indument perçu, voiture, maison de fonction, carburant, eau, frais de voyage, loyer, voiture fonction. Tout cela avait fait qu’il a été considéré comme voleur sur injonction de la Commission bancaire de l’Uemoa. Pour laver son honneur, il se défend en disant que tous les PCA qui se sont succédé avaient droit à ces privilèges.
Il faut rappeler que cette affaire avait profondément secoué à l’époque le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) dont le comité de direction a été disloqué. Le Directeur général, le Président du conseil d’administration et les Directeurs centraux, tous, avaient été relevés de leurs fonctions. Les recommandations de la Commission bancaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont été ainsi suivies au Sénégal. Depuis lors, le CMS a pris un sacré coup du point de vue de la gestion.