Très peu en réussite face à la Tanzanie pour ses débuts à la CAN, l’attaquant du Sénégal Mbaye Niang n'a pas non plus trouvé le chemin des filets face à l'Algérie. Pourtant, en quête d’un premier titre continental, le Sénégal compte plus que jamais sur le joueur de 24 ans, à la carrière mouvementée, pour aller chercher enfin la Coupe d’Afrique des nations. Si le numéro 9 s’épanouit aujourd’hui en sélection, rien n’a été simple au début de son histoire avec les Lions.
L’histoire de Mbaye Niang est un pan de l’histoire du football qui se répète sans cesse. Celle d’un talent précoce à qui on prédit un destin royal, qui se perd en route avant de retrouver le fil de sa carrière et arpenter les marches de la rédemption. Etre titulaire à 24 ans à Rennes (France) et en équipe nationale du Sénégal n’était pas forcément ce que les oracles du foot avaient prédit pour Mbaye Niang, « bébé buteur » à juste seize ans et quatre mois en Ligue 1 (deuxième plus jeune buteur de l’histoire du championnat de France derrière Laurent Roussey, AS Saint-Etienne). Mais la trajectoire de l’attaquant a été tellement sinueuse que voir celle-ci épouser les contours de la stabilité, aussi bien en club qu’en sélection, ravit et redonne espoir à ses admirateurs. « Je suis heureux et fier de voir qu’il est posé », confie Pape Fall, ancien international sénégalais et ex-adjoint de l’entraîneur caennais Franck Dumas qui a lancé Mbaye Niang en Ligue 1.
La bourde de la FSF
Proche du gamin de Meulan, Fall a été témoin de l’éclosion du phénomène, ado de 16 ans au gabarit d’adulte (1,84 m pour 75 kg). Surclassé dans toutes les catégories d’âge, Niang, né Meulan-en-Yvelines (France) de parents sénégalais, découvre rapidement la Ligue 1 avec son club formateur Caen et se met très vite à rêver du maillot des Lions. « Je n’arrêtais de lui parler de l’équipe nationale du Sénégal, se souvient Pape Fall, et un beau jour, il m’a dit : ‘’Pape, je veux jouer pour le Sénégal’’. J’ai entrepris les démarches dans ce sens». La suite va constituer, pendant des années, l’un des plus gros ratés de la Fédération sénégalaise de football.
Mbaye Niang est appelé en juin 2011 pour disputer un match avec la sélection espoirs du Sénégal face à la Tunisie en éliminatoires de la CAN U23. Il ne prendra jamais part à cette rencontre malgré sa présence à Tunis et dans le Stade de Rades. La version officielle de son absence : la France, avec qui Niang a évolué en moins de 17 ans, a laissé traîner le dossier pour le changement de nationalité sportive. En réalité, la fédé sénégalaise a commis une énorme bourde en se trompant de photo au moment de confectionner le passeport du prodige caennais. Tout cela découvert à quelques heures du match évidemment. L’affaire douche la motivation de Niang et de son père qui attend toujours les excuses de la Fédération sénégalaise. Le jeune joueur ne répond pas à une nouvelle convocation des Lionceaux deux mois plus tard et préfère dire « oui » aux Bleuets en août 2011.
Franck Dumas : «il est mort pour le foot»
Moins d’un an plus tard, Niang est transféré à l’AC Milan (Italie). Nouveau club, nouvelles ambitions, et nouvelle réflexion sur sa carrière professionnelle et internationale. En passant de Caen, qui lutte pour le maintien en France, à une équipe aussi prestigieuse que l’AC Milan avec des stars comme Mario Balotelli, Philippe Mexes, Robinho, Pato, Mbaye Niang se met à voir la vie en bleu avec l’équipe de France.
Mais Hamady (son deuxième prénom) tarde à répondre aux attentes que son talent suscite et fait plus parler par ses écarts en dehors du terrain que par ses exploits sur le rectangle vert. Il est arrêté pour conduite sans permis et surtout se trouve impliqué dans une virée nocturne des Bleuets lors d’un rassemblement de l’équipe de France Espoirs. La Fédération française de football le suspend un an, son ancien entraîneur Franck Dumas n’est pas tendre avec lui : « Il a brûlé tous ses jokers. S’il ne le comprend pas, il est mort pour le foot ».
Le Sénégal veut profiter de la brèche ouverte par la suspension de Mbaye Niang pour récupérer le joyau qui brille moins. Le 1er août 2013, il est convoqué en équipe A du Sénégal par le nouveau sélectionneur français Alain Giresse, pour un match amical contre la Zambie. Il décline. Comme il refusera également de prendre part à la CAN 2015. « Pour être international, que ce soit au Sénégal ou en équipe de France, il faut avoir du temps de jeu, lâche-t-il au cours d’une émission télé. Aujourd'hui, je ne suis pas dans ce cas-là. Je n'ai pas assez de temps de jeu pour postuler en équipe nationale du Sénégal. Quand l'occasion se présentera et que j'aurai le temps de jeu nécessaire et les performances, je me poserai des questions ».
Le temps de jeu et la régularité, Mbaye Niang les cherchera pendant longtemps. En quatre ans (2014-2018), il connaît cinq clubs : Milan, Montpellier, Genoa, Watford, Torino. Coté coulisses, cela ne s’arrange pas non avec un accident avec sa Ferrari à Montpellier pour lequel il sera été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis.
«Soif de marquer…»
Aujourd’hui, après des années à (se) chercher, l’ex-prodige de Caen semble avoir trouvé la voie de la sagesse et se montre résolu à rattraper le temps perdu. En club d’abord avec cette décision de rester et de signer trois ans à Rennes avec qui il a effectué la meilleure saison de sa carrière avec 14 buts. En sélection ensuite avec le choix de répondre enfin aux Lions en disant «oui» à Aliou Cissé en septembre 2017, après une cour de l’ancien défenseur, devenu coordinateur de la sélection, Lamine Diatta. Cette convocation avait déclenché sur les réseaux sociaux l’ire de plusieurs supporters qui ne lui avaient pas pardonné ses refus antérieurs. Mais Niang a su retourner la situation en sa faveur avec des buts, dont celui inscrit contre la Pologne lors du premier match des Lions à la Coupe du monde 2018, et une implication qui transpire dans ses matches et discours.
« Mbaye s’est assagi, il s’est calmé, il a plus d’expérience dans la vie, note avec plaisir Pape Fall. Il vient aussi d’avoir un enfant et il a pris conscience qu’il n’a plus le droit à l’erreur. Il s’est posé à Rennes et avec le Sénégal, il a vraiment soif de marquer. »
Marquer des buts, il n'y arrive pas encore dans cette CAN, et son sélectionneur commence à avoir une reflexion à son poste. Contre le Kenya lundi, s'il est titulaire, ce sera peut-être sa dernière chance de montrer qu'il est le buteur que le Sénégal attend pour aller au bout de l'aventure.
par Abdoulaye Cissé
AUDIO
CE SOIR, ON GAGNE OU ON GAGNE
C’est écrit d’avance que ce soir on sera les meilleurs - Croyez bien que ce n’est pas qu’une simple méthode Coué pour nous convaincre que ça va le faire - A-t-on seulement le choix ?
C’était écrit que l’équipe nationale de football allait diviser les sénégalais entre ceux qui sont des éternels croyants, ici supporters, et ceux qui n’y croient que quand ça marche : leur passion ne se nourrissant que de succès.
Cette deuxième catégorie est composée de ceux qui, au début de chaque compétition, se promettent de ne même pas « perdre » leur temps pour les Lions.
Mais sitôt dit, il n’en faut pas plus qu’une première victoire fut-elle contre une modeste équipe de Tanzanie, pour qu’ils se mettent à rêver à nouveau, enterrant leur promesse d’un mois sans CAN.
Au match 2, nos amis les « passionnés » sont en 1ère ligne, une journée de travail de perdue : c’est ca aussi être passionné.
Au bureau ils ont entrainé tout le monde à parler foot, avec un harcèlement qui frise le terrorisme.
Uu petit but et une défaite, aux allures d’alerte pour ceux qui y ont cru dès le début et rien de grave donc, et pour la catégorie de passionnés genre « footix », c’est déjà le temps des regrets, du genre « gnii, diarouniouko ».
On dirait d’ailleurs que leur enthousiasme porte la poisse.
Et puis il y a ceux qui aiment scruter le ciel en cherchant les signes d’avant match. Les superstitieux qui voudraient que tout soit comme au 1er match.
Et donc, ils fouillent dans leurs souvenirs pour tout refaire pareil que le jour du premier match avec le succès au bout.
Réveil à la même heure, ils essaieront de se souvenir du petit changement de trajet qu’ils avaient fait ce jour là pour éviter les embouteillages.
Tant pis si le trafic est moins dense aujourd’hui, ils allongent quand même le trajet.
Ils vont même chercher à reproduire une petite dispute qui les avait opposé à quelqu’un dans la circulation. S’il n’y a personne pour les chauffer, gare à vous . . . pardon Madame, ce n’est pas du sexisme que ca tombe sur vous mais souvent c’est un comportement de mec et cela vous honore de ne pas être de cette catégorie de passionnés sans contrôle.
Evidemment que notre passionné, fou à lier, va remettre le même survêtement, le porte-bonheur, tant pis s’il n’est pas lavé et dégage encore la transpiration créée par l’euphorie du premier match.
Tout ca, c’est écrit . . .
Permettais que je me risque à écrire la suite.
Je vous le confesse et je n’en suis pas fier . . . je suis de la catégorie des passionnés fous pour qui pendant 90mns, tout s’arrête.
Encore que moi, je sais attendre le coup d’envoi. Quand même !
Ah, la suite . . .
Je ne la vois autrement qu’avec cette formule que j’emprunte au président Laurent Gbagbo dont la langue à fourché en voulant prédire l’issue d’un scrutin présidentiel : ce soir, on gagne ou on gagne. Donc, dans tous les cas, on gagne.
J’ajouterais avec ou sans la VAR, finalement même avec un cadeau de l’arbitre je veux bien. On dira que ca fait partie du jeu. Tant que le gain est pour nous.
C’est écrit d’avance que ce soir on sera les meilleurs.
A-t-on seulement le choix ?
Croyez bien que ce n’est pas qu’une simple méthode Coué pour nous convaincre que ça va le faire.
C’est écrit que ca va passer et qu’on va se remettre à rêver !
Toutefois, et ça aussi c’est bien, et ce n’était surtout pas écrit d’avance . . .
Pour une fois on a l’impression que le foot n’a pas enterré ou fait oublier le difficile quotidien du goorgoorlou.
Entre les affaires scabreuses du pétrole et les prix du carburant qui flambe et qui consument jusqu’à la baguette de pain que les boulangers ont décidé de nous faire payer chèrement.
Ce n’était surement pas prévu aussi que quand le procureur a ouvert sa « mosquée » et demandé à ceux qui font confiance à leur voix de venir faire l’appel à la prière, il n’avait pas prévu que l’Imam Abdou Latif, Coulibaly celui là, se presserait pour diriger la prière.
He ho Latif, on a juste dit de faire l’appel à la prière, pas de la diriger : n’est pas Imam qui veut. Quand même !
Et pour le coup, les tartuffes, les faux dévots et autres tartempions peuvent continuer à invoquer Dieu, mais juste pour les Lions.
Il y a longtemps que Allah ne se mêle plus de nos affaires ici.
Alors que personne n’espère qu’on se résigne à confier le sort des délinquants à col blanc au bon Dieu : « Kenn douffi bayi affaire bi, walla dilééne bayyi ak Yallah » : ce serait trop facile !
KRÉPIN DIATTA VAUT PLUS DE 10 MILLIARDS DE FRANCS
L’international sénégalais arrivé en janvier 2018 au FC Bruges (élite belge) pour trois millions d’euros en provenance de la Norvège, a vu sa valeur marchande quintupler, à en croire son conseiller, Thierno Seydi
L’international sénégalais Krépin Diatta, arrivé en janvier 2018 au FC Bruges (élite belge) pour trois millions d’euros en provenance de la Norvège, a vu sa valeur marchande quintupler, a déclaré son conseiller, Thierno Seydi, dans un entretien exclusif avec l’APS.
‘’Avec lui, chaque fois qu’il y a un palier, il les franchit allègrement et je suis certain qu’on va négocier autour de 15 millions d’euros (plus de 10 milliards de francs’’, a estimé l’agent sénégalais basé en France, qui s’est occupé de la carrière de l’ancien capitaine Didier Drogba.
Actuellement, ce sont les trois clubs français qui avaient trouvé excessifs les trois millions d’euros, son prix quand il jouait en Norvège, qui vont se mordre les doigts, a indiqué l’agent sénégalais au sujet de son protégé qui a fait la une de la presse spécialisée après son match contre les Taifa Stars.
Décisif pour sa première rencontre en phase finale de CAN seniors contre la Tanzanie (2-0), l’ancien joueur d’Oslo FC de Dakar a été moins en vue contre l’Algérie (0-1) , jeudi dernier.
A la question de savoir si les choses ne sont pas arrivées trop vite pour le jeune footballeur de 20 ans, son agent a répondu par la négative, soulignant avoir rarement vu un joueur avec une telle maturité à cet âge.
‘’Krépin (Diatta) est tellement clean dans sa tête même quand des médias et des observateurs plaidaient pour sa venue en sélection A, il est resté zen en sachant que seul le travail lui permettrait d’intégrer la Tanière’’, a dit Seydi. Il assure qu’il n’a pas été grisé par sa performance contre la Tanzanie.
Contre l’Algérie, il y a eu un naufrage collectif, a-t-il commenté, soulignant que la présence d’Idrissa Gana Gueye au milieu de terrain contre les Taifa Stars l’avait aussi beaucoup aidé.
Après avoir joué la CAN et la coupe du monde U20 en 2017, Krépin
Diatta a franchi un palier en s’invitant en sélection A du Sénégal depuis le match contre Madagascar (2-0) pour la 6-ème et dernière journée des éliminatoires de la CAN 2019.
Depuis cette rencontre, le jeune footballeur a enchaîné avec
l’équipe A.
"NOUS SOMMES DANS UNE CROISSANCE CONTINUE’’
Le Sénégal connaît croissance économique dont le taux ne cesse d’augmenter, selon le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo
Le Sénégal connaît croissance économique continue, dont le taux ne cesse d’augmenter, a déclaré le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo.
‘’Aujourd’hui, nous sommes dans une croissance continue. Notre taux de croissance augmente. On est passé de 1,8% à plus de 7%. Cela ne cesse d’augmenter’’, s’est-il félicité dimanche soir, devant les députés.
Abdoulaye Daouda Diallo défendait à l’Assembléenationale le projet de loi numéro 10/2019 portant Loi de finances rectificative (LFR) pour l’année 2019, adopté à la majorité par les députés.
Cette loi de finances rectificative est marquée par une baisse des ressources, qui passent de 4071, 77 milliards de francs CFA pour la Loi de finances initiale (LFI) à 3988,63 milliards, soit une baisse de 83,14 milliards en valeur absolue et 2 % en valeur relative.
Selon le ministre des Finances et du Budget, la croissance de l’économie sénégalaise ‘’n’est pas conjoncturelle’’.
‘’Elle ne peut pas l’être. On ne peut pas avoir une croissance de 5 à 6 % par année consécutivement et qui tourne autour de 6% et plus et parler de conjoncture’’, a-t-il ajouté.
Près de 86 députés ont pris la parole lors de cette séance plénière.
"POUR LES AFRICAINS, LE POUVOIR ÉQUIVAUT À LA JOUISSANCE"
Dans cet entretien, l’universitaire Babacar Guèye décrypte le syndrome du 3è mandat qui menace l’Afrique de l’Ouest et analyse les situations politiques au Bénin, puis au Togo
Afrika Stratégies France |
Frédéric Nacère |
Publication 01/07/2019
Agrégé de Droit public, enseignant-chercheur et acteur de la société civile, le constitutionnaliste Babacar Guèye est une personnalité consultée un peu partout sur le continent pour sa science (Togo, Niger, RDC, Guinée…). Pondéré et mesuré, l’homme a un débit de parole lent. Ce qui n’altère en rien le sens et la pertinence de ses analyses. Mais les voies de la politique sont insondables. Sollicité souvent comme médiateur de dialogues politiques au Sénégal, ce juriste s’est parfois retrouvé entre deux feux et devant prendre, stoïque, des coups aussi bien du côté du pouvoir que de l’opposition. Pour les uns comme pour les autres, le Pr. Guèye serait plus large avec l’adversaire. Dans cet entretien avec Afrika Stratégies France, l’universitaire décrypte pour nous le syndrome du 3è mandat qui menace l’Afrique de l’Ouest et analyse les situations politiques au Bénin, puis au Togo.
Afrika Stratégies France : Pr. Babacar Guèye, quel regard portez-vous sur cette tendance des dirigeants d’Afrique de l’Ouest à vouloir s’offrir un troisième mandat, notamment en Guinée et en Côte d’Ivoire ?
C’est une tendance lourde en ce moment. Après avoir accepté la limitation des mandats, à la faveur de la démocratisation de l’Afrique, la plupart des régimes en place, effectivement, rechignent à continuer sur cette voie. Il y a comme une sorte de remise en cause de cette limitation associée à une certaine fatigue démocratique. Alors que la limitation du nombre de mandats était une des innovations les plus importantes du processus démocratique enclenché au début des années 90. A mon avis, cette tendance lourde est un recul démocratique, une liquidation d’un des acquis démocratiques les plus importants des 20 dernières années.
Les principaux concernés ne manquent pas de justifications : le président Ouattara (Côte d’Ivoire) estime que la nouvelle constitution lui permet de se représenter en 2020. Alpha Condé (Guinée), pour sa part, prétend que le peuple qui l’a élu, c’est ce même peuple qui souhaite s’exprimer lors d’un référendum…
Il y a deux méthodes que les chefs d’État ont utilisé ces dix dernières années pour manipuler la loi fondamentale et prolonger leurs mandats. Certains procèdent par une refonte totale de la constitution. Ça a été le cas au Sénégal en 2001 et surtout en Côte d’Ivoire, où il y a manifestement une volonté de ne pas respecter la limitation des mandats à 2. Pour ce faire, on a recouru à une refonte complète de la loi fondamentale, mais sans ajouter des dispositions transitoires permettant de prendre en compte le mandat écoulé. C’est vrai que sur le plan strictement juridique, il (Ouattara) peut briguer un 3èmemandat. Sur ce point, je crois que les politiques, en Côte d’Ivoire, et peut-être les citoyens n’ont pas été suffisamment vigilants. Sinon ils auraient dû s’y opposer. Malheureusement c’est passé par la voie référendaire, avec un référendum complètement biaisé parce que les populations ne connaissent pas forcément tous les enjeux. Et comme en Afrique les élections sont souvent manipulées, on est quasiment assuré d’obtenir gain de cause avec le référendum. Ça fait donc le vernis démocratique.
Quelle est l’autre technique utilisée ?
A part les référendums, l’autre technique est d’empêcher que les élections ne se déroulent à bonne date, suivant les dispositions de la constitution. C’est ce que Joseph Kabila (Rdc) avait fait en 2017, chose que Laurent Gbagbo aussi avait faite en Côte d’Ivoire, à l’époque. Donc on crée des conditions pour que l’élection soit impossible et que le président en place reste aussi longtemps qu’il le veut au pouvoir.
Pourtant l’histoire politique récente de ces deux pays ne laissait pas présager ces ambitions risquées : en Côte d’Ivoire, Ouattara a été l’un des principaux protagonistes des différentes crises politiques. En Guinée, pendant longtemps, Alpha Condé lui-même a été victime des régimes dictatoriaux avant de pouvoir se faire élire démocratiquement…
Tout cela renvoie à la nature du pouvoir en Afrique. Nos dirigeants ont cette conception un peu ludique de leurs charges. Le pouvoir équivaut un peu à jouissance. On y accède non pas pour servir son pays, mais pour se servir. Et quand vous êtes au pouvoir pour vous servir, vous essayerez de rester le plus longtemps possible. En Guinée, Par exemple, Alpha Condé dont le deuxième mandat est finissant ne semble pas prêt à partir. Déjà son premier mandat était litigieux à l’issu d’une élection fortement contestée. Mais alors que la fin de son dernier mandat approche, il est en train d’échafauder des plans pour remettre en cause la constitution. Malheureusement cette fraude à la constitution a tendance à se généraliser. Plusieurs pays africains ont déjà fait sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats. Certains sont en train de chercher la voie pour y arriver
En Afrique Centrale la pratique était en quelque sorte un sport nationale, notamment avec le Congo, le Tchad, le Cameroun, la Guinée Équatoriale. L’Afrique de l’Ouest était un peu à l’abri de ces velléités. Lorsque Tandja avait tenté le coup, ça lui a coûté son poste…
En effet, quand ils (les présidents africains) le font à travers une révision constitutionnelle ponctuée par un référendum et qu’en face, il y a un peuple qui ne réagit pas parce qu’atteint de cette fatigue démocratique, ça peut passer comme lettre à la poste. Par contre, lorsqu’ils ont affaire à une population qui réagit comme ça avait été le cas au Niger, c’est plus difficile.
Les populations oui, mais où sont les acteurs politique de l’opposition et la société civile ?
Lorsque les populations sont amorphes parce qu’elles estiment qu’il n’y a pas de partis d’opposition forts et crédibles, ni de société civile forte et crédible pour les soulever, dans ce cas vous pouvez faire votre fraude à la constitution avec beaucoup de succès. Heureusement que dans le cas de la Guinée, la population réagit. Il y a même déjà eu des morts à cause de manifestations. D’ailleurs, le ministre de la Justice, qui n’est pas en phase avec le projet du 3è mandat prêté au président Alpha Condé, a dû démissionner. Je souhaite vraiment que le peuple guinéen puisse refuser cette tentative d’Alpha Condé.
Parlons à présent du Togo. Dans ce pays, du fait justement des tripatouillages, les mandats étaient illimités. Mais récemment la classe politique a, de nouveau, obtenu cette limitation en dépit des modalités surprenantes… Est-ce une avancée pour la démocratie ?
C’est assurément un pas. Je pense qu’il ne faut pas cracher dessus puisque cette limitation va permettre de mettre un coup d’arrêt au règne d’une dynastie. Je trouve simplement dommage que l’opposition n’ait pas accepté cette limitation depuis très longtemps. Parce que depuis 2005, je crois, après les premières négociations avec la médiation du président Blaise Compaoré (1987-2014), le principe était acquis. Il aurait fallu l’acter en ce moment-là. Si l’opposition avait accepté à l’époque, je pense qu’aujourd’hui Faure Gnassingbé ne serait pas encore au pouvoir. On aurait déjà eu une alternance au Togo. Malheureusement, l’opposition à l’époque n’a pas su saisir la balle au bond. Je pense qu’aujourd’hui, elle a bien fait de l’accepter.
L’opposition voulait manifestement beaucoup de choses en même temps de la part du pouvoir…
Elle voulait beaucoup de choses en même temps. Elle veut toujours beaucoup. Finalement c’est après une grave crise que cette opposition a accepté cette limitation, tout en souhaitant que la loi soit rétroactive et que Faure Gnassingbé ne se présente en 2020. Seulement, l’Assemblée nationale a voté le principe de la limitation du nombre de mandats à deux mais à partir de 2020. Ça veut dire le mandat en cours et le mandat qui avait démarré en 2005 sont exclus du décompte. Ainsi, le président Faure peut être candidat en 2020, et pourra à nouveau se porter candidat s’il gagne en 2025. Et ce n’est seulement à partir de 2025 que pourrait intervenir l’alternance.
Finalement le régime gagne à tous les coups. Alors que pensez-vous de l’immunité à vie accordée au président ?
Je pense que c’est une prime à l’impunité. C’est-à-dire qu’un président peut faire tout ce qu’il veut pendant la durée de sa mandature, sans risquer quelques sanctions que ce soit et quelles que soient les graves erreurs qu’ils aurait commises. J’espère bien qu’il n’en commettra pas de fautes graves. En tout état de cause, lui accorder une immunité, ab initio, je trouve ça inacceptable du point de vue de la redevabilité de la démocratie. Un président doit pouvoir rendre compte de ses actes. Mais telle que les choses sont faites au Togo, le président ne peut être attrait devant les juridictions aussi longtemps qu’il exerce certes. Mais au moins à la fin de son magistère, on devait pouvoir apprécier sa gouvernance.
Comme c’est le cas dans certaines grandes démocraties, notamment en France avec Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy…
Dans tous les vrais pays démocratiques, le président est responsable de ses actes. Il peut être poursuivi à la fin de son mandat. L’immunité ne couvre que la période où il exerce son mandat. On devrait pouvoir faire des investigations à la fin de son mandat. Surtout qu’en Afrique nos présidents commettent souvent des malversations, il y a beaucoup d’enrichissement illicite. Donc un président peut s’enrichir indument au pouvoir, peut corrompre ou se faire corrompre et ensuite, quitter ses fonctions sans être inquiété, je trouve ça quand même assez gros.
C’est peut-être le prix à payer en faveur de Faure. L’opposition a dû accepter ce compromis en espérant qu’un nouveau président élu après Faure puisse revoir et abroger cette loi…
Peut-être ! C’est quand même gênant d’un point de vue éthique et de la démocratie. Je sais que c’est quelque chose qui a été théorisé par certains hommes politiques qui disent : – autant accorder une immunité au président pour éviter qu’il ne s’éternise au pouvoir. Parce que la raison pour laquelle les présidents s’accrocheraient au pouvoir c’est parce qu’après leur départ, ils risquent d’être poursuivis. Mais moi je ne suis pas favorable à cette théorie. Je ne suis pas convaincu.
Parlons à présent du Bénin que vous connaissez bien puisque formez dans les universités de ce pays. Patrice Talon vous avait séduit avec son idée de mandat unique. Vous-même avez écrit un article sur la question. Avec la gouvernance actuelle, ces législatives exclusives du 28 avril, avez-vous toujours espoir en Talon ?
Effectivement, j’étais particulièrement séduit par le président Talon, je l’ai supporté. J’ai moi-même théorisé le mandat unique. J’ai consacré une contribution à la question. Dans cette contribution, j’ai commencé par citer le président Talon. Sur la question, j’ai eu des débats houleux avec des compatriotes, avec des collègues étrangers qui étaient contre le mandat unique et contre la décision du président Talon de l’inscrire dans la constitution. Mais quand je vois l’évolution de la situation au Bénin, je suis déçu quand même. Je suis gagné par le découragement. Sinon, jusqu’à récemment j’étais un fervent défenseur du président Patrice Talon.
Un mot sur les législatives du 28 avril dernier…
Il (le président Talon) a enfoncé le clou avec cette élection sans opposition en recourant au certificat de conformité. L’idée de base de la réforme de rationalisation des partis politiques n’est pas mauvaise en soi. Parce qu’il faut éviter la création de partis fantaisistes qu’on utilise aussi pour animer l’opposition. C’est une manière de lutter contre le clientélisme et la politique du ventre. Mais la méthode utilisée ne me paraît pas la bonne. C’est une méthode qui a débouché sur une situation désastreuse. Puisqu’on se retrouve avec un parlement sans opposition. Vraiment je suis profondément affecté par la tournure des choses au Bénin.
Le mandat unique demeure, tout de même, une alternative valable pour vous en Afrique ?
Le mandat unique est davantage valable aujourd’hui parce que quand je vois toute l’agitation des hommes politiques africains pour rester au-delà de leurs deuxièmes mandats, ça me conforte dans l’idée qu’au fond, ils ne considèrent pas leur fonction de présidents comme un sacerdoce mais comme une source de jouissance. Ils jouissent du pouvoir. Lorsque vous considérez le pouvoir comme une source de jouissance, comme une table avec beaucoup de victuailles, vous n’avez pas envie que ça s’arrête et c’est pour cela qu’il faut des mandats uniques. Parce que le mandat unique permet de lutter contre la corruption, la politique du ventre, la pacification de l’espace politique. Parce que lorsque vous savez que vous n’avez qu’un seul mandat eh bien, vous n’allez pas vous préoccuper d’entretenir une clientèle politique pour qu’elle vous facilite un deuxième mandat. Donc vous êtes plus enclin à travailler pour le peuple. Je suis encore plus adepte du mandat unique aujourd’hui.
Au fond, si les présidents ont la facilité à faire sauter le verrou lorsqu’ils ont 2 mandats pourquoi n’auraient-ils pas la même facilité à le faire lorsqu’ils n’en auront qu’un ?
La limitation du nombre de mandats, notamment le mandat unique, pour que la règle persiste, demeure et reste immuable, il faut qu’elle soit une demande sociale, qu’elle soit voulue et imposée par les populations. Sinon aussi longtemps que ceux qui sont au pouvoir auront la latitude de manipuler la constitution, je pense que la limitation du nombre de mandats à deux ou un, ne pourra pas être effective. Il faut que la règle soit voulue et consacrée vraiment par les populations. C’est un peu comme la constitution béninoise qu’on n’arrive pas à modifier facilement parce que c’est une constitution qui a été voulue par les Béninois. Ce sont les Béninois eux-mêmes qui la défendent lorsqu’il y a des velléités de remise en cause de ce substrat de la constitution du Bénin. Il n’y a pas dans la plupart de nos pays une appropriation de la constitution comme au Bénin. Le jour où il y aura l’appropriation de la constitution et de la limitation des mandats, les dirigeants ne pourront pas modifier impunément comme cela les textes pour réviser le nombre de mandats.
JE T'AIME, MOI NON PLUS
Successivement Premier ministre entre 2012 et 2014, Abdoul Mbaye et Aminata Mimi Touré se vouent une hostilité non feinte. «L’Obs» a enquêté sur les origines de cette inimitié affichée au grand jour
C’est une guerre à coups de baïonnettes, de lame au bout de la langue. Où personne ne prend de la hauteur, n’abandonne par lassitude. Où les postures gouvernementales passées n’ont presque servi à rien. Où l’impact des mots se définit par la puissance du verbe. Entre Abdoul Mbaye et Aminata Touré, successivement Premier ministre sous le règne de Macky Sall, les relations sont en perpétuel état de tension, d’hostilité, avec une manifestation violente dans les prises de positions. La dernière passe d’armes en est encore fumante. Elle a ameuté la toile et exacerbé la grande inimitié qui fonde les rapports entre les deux ex-collègues de Gouvernement.
Vendredi 28 juin dernier, sur sa page Facebook, Abdoul Mbaye a partagé une lettre ouverte adressée au Président Macky Sall, dans laquelle il évoque sa missive du 19 octobre 2016 où il dit avoir attiré son attention sur de graves anomalies de procédure ayant conduit à attribuer des permis miniers de recherche et d’exploitation d’hydrocarbures à un groupe de sociétés contrôlées par le dénommé Frank Timis, en violation de la loi et de la réglementation sénégalaises. En substance, l’ex-PM demande au Président Sall, en sa qualité d’ingénieur spécialisé dans les questions pétrolières et ancien Directeur général de la Société des Pétroles du Sénégal (Petrosen), si l’attribution des permis miniers a oui ou non violé la loi et la réglementation sénégalaises, au regard des éléments aujourd’hui connus sur les sociétés Petrotim Limited, PetroAsia Resources Limited et Timis corporation Limited du groupe Frank Timis.
La réplique de Mimi Touré ne va pas tarder. Elle est retentissante. Par le même canal, sa page Facebook. Pour la présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Abdoul Mbaye tente une manœuvre grossière qu’il convient de dévoiler. «Il cherche désespérément à noyer le poisson quant à l’issue imminente de son procès pour faux et usage de faux dans une affaire strictement privée qui n’a rien à voir avec l’Etat du Sénégal. Pour influencer la Justice et manipuler l’opinion, rien de mieux pour Abdoul Mbaye que de revenir sur une lettre ouverte écrite en… 2016 ! L’objectif recherché est de se victimiser à l’avance, en se présentant comme un lanceur d’alerte persécuté», écrit-elle.
Sous le sceau de la même posture étatique
C’est un secret de polichinelle, un truisme de dire qu’entre Abdoul Mbaye et Aminata dite Mimi Touré, ce n’est pas le grand amour. Premier ministre dans le premier gouvernement du Président Macky Sall, Abdoul Mbaye a cédé la place à Mimi Touré, après avoir servi, du 3 avril 2012 au 1er septembre 2013. Aminata Touré, jusque-là ministre de la Justice, est montée en grade, après avoir piloté d’une main ferme la traque des biens mal acquis. Mais elle fera long feu à la Primature, après seulement 10 petits mois (1er septembre 2013-4 juillet 2014), elle est remerciée par le Président Sall. Sa défaite à Grand-Yoff lors des Locales de 2014 est passée par là. Depuis, c’est la guerre larvée entre les deux ex-Pm. Il suffit que l’un parle pour que l’autre lui porte la réplique. Alors qu’Abdoul Mbaye a viré dans l’opposition, après avoir été limogé de son poste de Premier ministre, Aminata Touré, qui a subi le même sort, avant d’être réincarnée Envoyée spéciale du chef de l’Etat, est restée dans le giron de ce dernier, toujours prête à le défendre envers et contre tous. Et Abdoul Mbaye fait souvent les frais de sa verve. Même s’il s’adresse toujours directement au chef de l’Etat, Mimi Touré est toujours la première à lui répondre. Un marquage dur sur l’homme qui s’expliquerait, selon Momar Thiam, Dr en Marketing politique et communication, par le fait que Mimi Touré, qui a remplacé Abdoul Mbaye à la Primature, a plus d’armes et de munitions pour lui porter la réplique. «Je pense que cette espèce de rapport plus ou moins conflictuel, politiquement parlant, est simplement sous le registre de la politique politicienne, c’est la réponse du berger à la bergère, explique-t-il. On est dans un espace politique, et quand un homme politique s’exprime et envoie des missiles au Pouvoir, la réplique vient toujours d’une personne qui est plus ou moins habilitée à lui répondre statutairement, puisqu’ils ont occupé les mêmes positions. Ma conviction est que ce jeu de yoyo entre Abdoul Mbaye et Mimi Touré est à placer sous le sceau de cette position qu’ils avaient tous les deux, en étant PM.»
Intervention du président pour recadrer les choses
L’antipathie entre Abdoul Mbaye et Aminata Touré remonterait à la nomination du premier comme Chef du gouvernement. A en croire des membres de la Coalition Macky2012, Mimi Touré, qui a joué un rôle non négligeable pendant la campagne électorale qui a abouti au sacre de l’ex-maire de Fatick, n’aurait pas apprécié le choix d’Abdoul Mbaye pour conduire le premier gouvernement du nouveau président élu. Après avoir sué et trimé pour faire élire Macky Sall, Mimi s’attendait à une récompense conséquente, à la hauteur des efforts fournis. Mais le nouvel homme fort du pays a porté son choix sur Abdoul Mbaye, un technocrate jusque-là loin de la chose politique, qui va quitter son douillet fauteuil de banquier pour venir conduire l’équipe gouvernementale. Mimi rumine sa déception. La cohabitation entre les deux ne sera pas de tout repos. Sous les ordres de Mbaye, les frictions avec Mimi sont légion. La traque des biens mal acquis est le premier dossier à installer une concurrence entre le Pm Abdoul Mbaye et son ministre de la Justice, Aminata Touré. Chacun voulait conduire cette affaire qui, en plus d’une promesse électorale, était une forte demande sociale. Dans ce contexte de duel entre les deux, le chef de l’Etat a tranché en faveur de Mimi, en la choisissant pour présider la Commission de rapatriement des biens mal acquis, au détriment de Abdoul Mbaye, à ce moment, en Turquie pour son premier voyage officiel. Une décision qui n’a pas plu au PM, qui n’avait pas ménagé ses efforts pour diriger cette Commission. Peine perdue !
Décidée à mener la guerre au «fils de… » feu Kéba Mbaye, Mimi n’hésite pas à délocaliser la bataille en Conseil des ministres où les deux se sont souvent donnés en spectacle. Devant tous les membres du Gouvernement et du chef de l’Etat. «Ils n’ont jamais eu de bons rapports, témoigne un ancien ministre. Il ne passait pas une réunion du Conseil des ministres sans qu’ils ne s’affrontent. C’était devenu une habitude entre eux. En fait, Abdoul Mbaye avait pour habitude de trop s’immiscer dans les dossiers des ministres, surtout certains dossiers sensibles, et Mimi ne se laissait pas faire, elle le remettait, tout le temps, à sa place. Ils se disputaient presque tout le temps et il fallait toujours l’intervention du Président pour recadrer et calmer les choses.» «Elle n’a jamais accepté l’autorité et la légitimité de Abdoul Mbaye, poursuit la même voix… Après s’être investie en quittant son poste aux Nations unies pour venir travailler aux côtés de Macky Sall, avoir été son Directeur de cabinet durant la campagne électorale, elle a mal vu le «parachutage» d’un autre, venu de nulle part, qui n’a rien fait pour mériter un tel poste. Et elle disait toujours, en privé, que le sieur Mbaye ne croyait pas en Macky Sall et n’avait aucune conviction, qu’il jouait un faux jeu uniquement pour jouir des privilèges de son poste.» Une vision que la Garde des Sceaux de l’époque partageait avec d’autres, mais ne se cachait jamais pour la manifester. «Elle n’acceptait pas son autorité, elle ne donnait jamais de suite aux directives du PM Mbaye, préférant s’adresser et rendre compte directement au chef de l’Etat. Ce qui ne manquait pas de mettre celui-ci quelque peu mal à l’aise.» Une attitude que Abdoul Mbaye semble vouloir la faire payer, presque 6 ans après sa sortie du Gouvernement. Si l’actuelle présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) s’adresse toujours nommément à Abdoul Mbaye, ce dernier ne prononce pratiquement jamais son nom, se contentant de l’insinuer dans ses propos. Une attitude qui en dit long. «En communication, le silence est aussi un message, si Abdoul Mbaye choisit cette posture, c’est aussi pour envoyer un message, histoire de dire «vous n’êtes pas mon interlocuteur, mais plutôt le président de la République». Mais si on est dans l’attaque et l’invective tout le temps, on risque de vous écouter sans vous entendre et de vous regarder sans vous voir. La posture de Abdoul Mbaye, c’est à la limite celle d’un certain mépris, façon de dire à Mimi que ce n’est pas à elle qu’il s’adresse, mais plutôt au chef de l’Etat.» Une condescendance de Abdoul Mbaye que Mimi n’a jamais gobée. Une attitude qu’elle a farouchement combattue, l’homme avec.
Exhumation du dossier Hisséne Habré pour liquider Abdoul Mbaye
Pas froid aux yeux, Mimi Touré n’abandonnera pas la bataille engagée contre le «parachuté». Elle donnera à son conflit ouvert contre Abdoul Mbaye un nouveau souffle. Pour lui mettre les bâtons dans les roues et faire tomber le PM de son fauteuil, Mimi va pousser le bouchon loin, très loin, exhumant l’accablante affaire Hisséne Habré dans laquelle Abdoul Mbaye aurait joué le rôle de «blanchisseur» des milliards que l’ex-homme fort de N’Djamena aurait volés au Trésor public tchadien. «Tout le monde a été pris au dépourvu par cette affaire, à commencer par le président de la République. Comme la machine a été déclenchée, il était difficile de l’arrêter.» De la stopper. Mais si cette affaire impactera très négativement sur l’image du PM Abdoul Mbaye, elle jettera les bases de la discorde entre Mimi Touré et le Président Macky Sall. Sauf que l’ex-ministre de la Justice tenait là sa victoire. Et ne manquera jamais de rappeler à Abdoul Mbaye ses casseroles qu’il traîne comme un boulet.
Dernièrement, avec les révélations de BBC, quand le débat sur la gestion des ressources a pris le devant de l’actualité et que l’opposition a voulu jeter Aliou Sall dans les puits de pétrole et mettre le feu aux contrats de concessions de Timis, Mimi Touré a accepté les prises de position de tout le monde, sauf celles de son «ennemi préféré». «Avec ses multiples casseroles judiciaires, Abdoul Mbaye est vraiment disqualifié pour parler d’éthique. Il peut être dans l’opposition, mais se faire le chantre de l’éthique, c’est nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Abdoul Mbaye devra dire aux milliers de victimes de Hisséne Habré, qui demandent réparation, où sont passés les milliards que l’ancien dictateur tchadien lui a confiés.» Une contre-attaque à inscrire dans le même sillage que celle de la campagne Présidentielle de 2019. Peu tendre et assez discourtois. Alors que Mimi Touré accusait Abdoul Mbaye d’être, avec l’ancien président Abdoulaye Wade, moralement responsable des violences notées dans la campagne, la réponse du président de l’Act n’a pas tardé, la mettant dans le même sac qu’El Hadj Hamidou Kassé. Au bord de l’insulte, Abdoul Mbaye couvre l’ex-PM de mots pas du tout «mimi». «À tous deux, nous répondons par le mépris motivé par vos pratiques identiques qui brouillent forcément votre sens de la mesure et de l’identification de la vraie source du mal. Comment compter sur des misérables de cet acabit, dépendant du bien public pour leur pitance et leur logement, mal dans leur peau, au point d’aller chercher refuge dans les vapeurs, seulement à l’aise dans la médisance et le mensonge, pour améliorer le sort des Sénégalais.» Wouaw Mimi ne se le fera pas raconter !
"NOUS N'AVONS REÇU AUCUNE NOTIFICATION DU DÉCRET DE GRÂCE"
L’avocat de Wade-fils affrime que depuis 2016, la défense n’a reçu ni un procès-verbal, ni un certificat d’élargissement de la prison ou n’importe quel autre document qui atteste de sa libération
L’affaire Karim Wade s’invite encore dans le débat politique. Invité de l’émission Grand jury de la Rfm hier, Me Seydou Diagne a ravivé cette affaire en faisant des révélations sur la grâce accordée à son client. «Jusqu’au moment où je vous parle, nous n’avons reçu aucune notification du décret de grâce. Ce n’est pas juste qu’un prisonnier sorte de Rebeuss ou n’importe quelle autre prison du Sénégal sans un certificat d’élargissement, sans passer au greffe», martèle-t-il. L’avocat de Wade-fils ajoute que de 2016 à nos jours, la défense n’a reçu ni un procès-verbal, ni un certificat d’élargissement de la prison ou n’importe quel autre document qui atteste de sa libération.
Par ailleurs, Me Diagne s’est prononcé sur l’actualité autour des révélations de la Bbc mettant en cause Aliou Sall. Précisément sur l’appel à témoins lancé par le procureur de la République, il dit en être surpris. «J’ai déjà vu le procureur à l’épreuve. Je l’ai vu faire des enquêtes, travailler avec des officiers de police judiciaire dans des enquêtes à charge ou à décharge. Mais c’est la première fois que je le vois procéder de la sorte. C’est cela le caractère étrange que je veux souligner», s’est étonné cet avocat qui a défendu, en plus de Karim Wade, Khalifa Sall, Aïda Ndiongue et d’autres personnalités qui ont ou qui ont eu maille à partir avec la justice.
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RETOUR SUR L'ÉPOPÉE DES LIONS À LA CAN 2002
Avec, à leur tête, le regretté Bruno Metsu, qui a marqué l’histoire du football sénégalais. Ferdinand Coly, l'un des hommes de confiance du Français, revient sur cette période faste pour l'équipe nationale
Jeune Afrique |
Alexis Billebault |
Publication 01/07/2019
Bruno Metsu s’est éteint le 14 octobre 2013, dans le Nord de la France, où il est né. Mais c’est au Sénégal, le pays de son épouse, qu’ont eu lieu ses funérailles, onze ans après son départ d’un pays qu’il n’a jamais vraiment quitté. Le Français avait parcouru le Golfe persique avant d’être frappé par la maladie, mais le souvenir qu’il a laissé à Dakar, où il avait fait construire une maison, ou dans le reste du pays, est toujours vivant.
L’aventure avait commencé en 2000, juste après une première – et brève – expérience africaine en Guinée voisine. « Bruno avait succédé à Peter Schnittger, un Allemand, qui avait fait du bon travail, et avec qui le Sénégal avait atteint les quarts de finale de la CAN 2000 au Nigeria », se souvient le défenseur Ferdinand Coly.
Metsu gère les égos
Rapidement, Metsu emporte l’adhésion de son effectif, qu’il remodèle à sa façon en faisant appel à des binationaux ou à des joueurs évoluant en France. « Il venait de Guinée, et il a tout de suite cherché à savoir comment on fonctionnait, à connaître la mentalité des Sénégalais. Avec des principes très simples : il nous accordait une vraie liberté, d’action et de parole. Bruno avait compris que cela ne servait à rien de nous enfermer dans un cadre trop strict. On faisait la fête, oui, et parfois avec lui. Il nous arrivait de veiller tard dans les chambres, pour discuter, mais il y avait des règles, des horaires à respecter. Il gueulait quand c’était nécessaire. Le coach avait trouvé le bon dosage », explique Coly, alors défenseur du RC Lens.
La campagne de qualification, efficace à défaut d’être brillante, dans un groupe où les Lions terminent deuxième derrière le Togo mais devant l’Ouganda, est la première étape de ce parcours que même les plus optimistes des supporteurs sénégalais n’osaient pas franchement imaginer. « Il y avait le Cameroun, le Nigeria, l’Égypte. Nous, on avait l’ambition de bien figurer, avec des certitudes nées de la qualif’ pour la Coupe du Monde 2002. »
Metsu organise la préparation à Dakar et gère avec une certaine dextérité un effectif où se côtoient de fortes personnalités. « C’était parfois explosif. Dans ce groupe, il y avait des guerriers et des artistes, un peu imprévisibles, comme Diouf. Aux entraînements, il y a eu des altercations verbales, parfois physiques, pour des faits de jeu. Il valait mieux qu’on règle les problèmes tactiques là plutôt qu’en match », poursuit Coly. Et la méthode Metsu fonctionne : au premier tour, sa bande de forts caractères – Aliou Cissé, Diatta, Coly, Diouf, Fadiga, Diao – termine en tête grâce à des victoires contre l’Égypte (1-0), la Zambie (1-0) et un nul face à la Tunisie (0-0).
L’exploit face au Nigeria
L’obstacle constitué par la RD Congo en quarts de finale ne résiste pas aux ambitions des Lions (2-0), qui commencent à imaginer un destin continental. Les Sénégalais, bien installés dans leur agréable hôtel de Bamako, ne changent rien à leurs habitudes. « Metsu laissait faire, tout en nous maintenant sous pression. Il nous disait que ce serait bête de passer à côté de quelque chose de grand pour des conneries. »
Puis s’annonce les retrouvailles avec le Nigeria, en demi-finale, deux ans après l’échec de Lagos (1-2). Au bout de quinze minutes, Pape Sarr est expulsé, et face à l’armada nigériane, incarné par Oliseh, Kanu ou Okocha, les Lions sont en souffrance. À la mi-temps, une bagarre éclate dans le vestiaire entre deux Sénégalais, mais les Lions s’imposent (2-1) en prolongation grâce à Diao, lors d’un match que Coly qualifie « du plus abouti de cette CAN. »
Quand le staff oublie de désigner les tireurs
Pour la première fois de son histoire, le Sénégal se voit offrir la possibilité de s’installer sur le toit de l’Afrique, à condition de battre le Cameroun d’un certain Samuel Eto’o. Les champions d’Afrique en titre, qui ont balayé le Mali en demi-finale (3-0) sont forcément perçus comme les favoris de cette finale entre Lions.
« Le match est assez équilibré, mais personne ne marque, et on doit se départager aux tirs au but. Seulement, on a fait une erreur : la veille, lors de la dernière séance d’entraînement, on tire des penalties, comme souvent. Sauf qu’on oublie de désigner ceux qui pourraient être concernés lors de la finale. Et personne n’était chaud pour y aller. » Les Lions de la Téranga, inscrivent les deux premiers, grâce à Coly, avec beaucoup de chance, et Fadiga, mais Faye et Diouf ratent leurs tentatives.
Au moment où Aliou Cissé s’élance, le score est de 3-2 pour le Cameroun. Le capitaine sénégalais, qui n’est pas vraiment un habitué de cet exercice, bute sur Alioum Boukar, et la CAN part pour la quatrième fois au Cameroun.
Immense déception
Dans le vestiaire, les joueurs de Metsu sont abattus. Le sélectionneur tente de trouver les mots pour atténuer l’immense déception. « Mais il avait déjà la tête tournée vers la Coupe du Monde 2002, quatre mois plus tard. C’est au Mali que nous avons construit notre épopée au Japon et en Corée du Sud (quart de finale) », résume Coly.
Après la fructueuse et inattendue escapade asiatique, Metsu décide de rejoindre des destinations moins excitantes sportivement mais plus rémunératrices. Son retour au chevet des Lions fût plusieurs fois annoncé, tenant plus du fantasme que de la réalité. Mais comme le répète Ferdinand Coly : « il a marqué l’histoire du pays… »
«NOUS SOMMES ENCORE PLUS FORTS QUE JAMAIS»
La défaite contre l’Algérie semble n’avoir pas ébranlé le coach des Lions. Selon Aliou Cissé son équipe est plus forte que jamais.
La défaite contre l’Algérie semble n’avoir pas ébranlé le coach des Lions. Selon Aliou Cissé son équipe est plus forte que jamais. Ce qu’il promet de démonter ce soir (19h) face au Kenya.
MATCH CONTRE KENYA «J’ai assez de certitudes sur le potentiel que nous avons…»
«La mentalité reste la même malgré la défaite contre l’Algérie. La détermination est là, sans pression comme nous l’avons toujours fait. C’est un match décisif et nous avons envie de rester ici encore et continuer l’aventure jusqu’au 19 juillet. C’est vrai qu’il y a eu une défaite contre l’Algérie, mais cela ne remet pas en cause notre objectif, c’est à-dire, d’aller le plus loin possible dans cette compétition. Comme je l’ai dit après le match, ça a été un avertissement. Nous nous sommes encore mieux préparés pour aborder ce match là, mais avec beaucoup de sérénité. Nous sommes encore plus forts que jamais. On sait que cette équipe kenyane sera revigorée après sa victoire contre la Tanzanie. Mais c’est dans les grands matchs qu’on voit les grands entraineurs et les grands joueurs. Je ne doute pas de nos qualités. J’ai assez de certitudes sur le potentiel que nous avons et de ce que nous sommes capables de faire. On l’a prouvé à maintes fois dans des matchs décisifs, compliqués. Donc, je ne vois pourquoi je devrais douter de la qualité de mes joueurs. Dans la Tanière, personne n’a envie de rentrer lundi à Dakar, ni mardi, ni mercredi. On a envie de continuer l’aventure. On sait que ce sera difficile. Mais nous savons que nous ne devons pas perdre ce match.»
INFIRMERIE «Alfred et Sabaly forfaits, retour de Gana et Sarr»
«Effectivement, mon inquiétude aujourd’hui, c’est surtout les blessés. On a Alfred (Ndiaye) qui est forfait. Youssouf Sabaly aussi. Mais je pense qu’on peut récupérer des joueurs comme Ismaïla Sarr, Gana Guèye aussi. Par contre, Salif Sané sera juste pour le Kenya. On ne contrôle pas les blessures. Ça fait partie du football. On a 23 joueurs. J’ai confiance à l’ensemble de mes joueurs.»
DEFAITE CONTRE L’ALGERIE «Un bon enseignement pour la suite»
«Comme j’ai eu à le dire, c’est toujours difficile d’analyser le match à chaud. Mais après deux jours, on se rencontre que dans l’ensemble, le match n’a pas été si mauvais. Je n’ai pas envie de revenir sur cette défaite .
Il y a des choses que je n’ai envie de dire sur l’arbitrage sinon je serai suspendu à vie. A un moment donné, il faut protéger l’intégrité physique de nos joueurs. Après le but qu’on a pris en seconde période, on a perdu un peu le fil du match. Mais je crois qu’on méritait d’égaliser. Le contenu n’a pas été mauvais. Ils nous ont beaucoup pressés sur le côté droit. On n’a pas pu sortir les balles comme il fallait. C’est un bon enseignement pour la suite.»
YENE FAIT LE PROCÈS DE TANOR
Ce sont des socialistes décidés à voir leur parti fonctionner autrement qui se sont retrouvés hier, à Yène pour un grand meeting. Ils ont mis à nu les maux qui gangrènent le bon fonctionnement de leur parti et qui sont à la source de la crise qui le mine.
Pape Moussa GUÈYE (RUFISQUE) |
Publication 01/07/2019
Ce sont des socialistes décidés à voir leur parti fonctionner autrement qui se sont retrouvés hier, à Yène pour un grand meeting. Ils ont mis à nu les maux qui gangrènent le bon fonctionnement de leur parti et qui sont à la source de la crise qui le mine, depuis 2012.
L’ un des derniers bastions du Parti socialiste dans le département de Rufisque, la commune de Yène, a été ce week-end le lieu de rendez-vous de responsables socialistes pour la plupart en rupture de ban avec le secrétariat général. Venus de plusieurs localités du pays, notamment Dakar, Kolda, Thiès, Mbour, Ziguinchor, Fatick, ils ont témoigné leur soutien au Pr Gorgui Ciss, responsable local du Ps. C’était à l’occasion d’un grand meeting tenu sur la place publique du quai de pêche de Niangal. En retrait de la ligne directrice du Ps, depuis le lendemain de la mise en place du gouvernement du deuxième mandat du président Macky Sall, le Pr Gorgui Ciss, et ses soutiens ont fait un diagnostic sans complaisance du fonctionnement de leur formation politique. Selon El Hadji Daouda Ndione, représentant des Secrétaires généraux de section de la commune de Yène, trois personnes se sont accaparées du Ps et l’ont pris en otage, depuis bien longtemps. “Ils se servent du travail des autres, alors qu’ils n’apportent rien au parti ; ce qui n’est pas normal’’, fulmine-t-il. Ce qui fait dire à Bacary Bassène, Secrétaire général de l’Union régionale de Ziguinchor, que le Ps est en danger. “Le Parti socialiste a un malaise, il est en difficulté, depuis la formation du nouveau gouvernement’’, indique-t-il.
Baisse de performances
Pour sa part, le Pr Gorgui Ciss pointe une baisse de performance de son parti. Mieux, il déplore une nette régression due en parti à son management par le Secrétaire général Ousmane Tanor Dieng. “Notre parti montre des signes de faiblesse, car tous les indicateurs qui permettent de mesurer la vitalité d’un parti sont en régression. En 2001, nous avions un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, avec onze députés. En 2012, nous avions eu 20 députés. Actuellement, nous n’en comptons que 16. Nous sommes passés de 130 maires socialistes, en 2009, à moins de 30 en 2014. La campagne de vente des cartes est effective depuis plus d’un an, comme indiqué par la circulaire du parti signée par le secrétaire général Ousmane Tanor Dieng. Mais nous peinons à atteindre le cap des 300 mille cartes’’, diagnostique le Secrétaire national en charge des relations internationales du Ps. Face à cette situation, Bacary Bassène appelle à la remobilisation de tous les militants et responsables socialistes soucieux de l’avenir de leur parti. Selon lui, le Ps a dépassé depuis longtemps, l’étape où il doit se faire remorquer pour aller aux élections. “Nous avons l’obligation d’aller à la conquête du pouvoir en 2024. La situation du pays est difficile et le Ps ne doit pas être complice de cela’’, déclare-t-il devant un parterre de militants de militants et sympathisants. Il n’a pas manqué de revendiquer la libération de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. Pour lui, c’est le Ps qui doit se tenir debout comme un seul homme pour exiger son élargissement de prison.
« Halte au militantisme de salon et virtuel et le tourisme électoral »
Revenant à la charge le Pr Gorgui Ciss invite ses camarades à se ressaisir et à retourner à la base pour remobiliser les militants. “Nous devons bannir dans nos rangs le militantisme de salon ou le militantisme virtuel à travers les réseaux sociaux, mais également le tourisme électoral’’, lance-t-il. Avant d’appeler la direction du Ps à revoir la dévolution des responsabilités politiques et administratives qui occasionne beaucoup de frustrations dans le parti. Dans la même veine, le Pr Ciss invite les dirigeants du Ps à rompre le lien avec le parti présidentiel et à aller à regrouper tous les partis de gauche dans une même entité, afin d’aller à la conquête du pouvoir. “Nous devons méditer sur l’article 4 des statuts du Ps, son alinéa 1 qui stipule que l’idéologie de notre parti, c’est le socialisme démocratique qui vise, par la conquête et l’exercice du pouvoir, à favoriser l’émergence d’une société sénégalaise bâtie sur la solidarité, le respect mutuel, la justice sociale ancrée dans nos valeurs de civilisation. Compte tenu de notre idéologie et de nos valeurs, nous devons penser à un vaste regroupement de la famille de gauche’’, déclare-t-il.