"OUSMANE SOW AVAIT DEUX AMOURS : SON PAYS ET PARIS"
Une place du 15e arrondissement porte désormais le nom du sculpteur sénégalais. Sa compagne Béatrice Soulé raconte son histoire avec la capitale française
Le Point Afrique |
Valérie Marin La Meslée |
Publication 01/07/2019
Quand il venait à Paris, il habitait le 15e arrondissement, celui de sa compagne de 25 ans, la réalisatrice Béatrice Soulé. Et c'est à la croisée des rues du Commerce, Émile Zola, Frémicourt et Fondary qu'Anne Hidalgo inaugurera, le 29 juin, la place Ousmane Sow, du nom du sculpteur sénégalais (1935-2016) et académicien des Beaux-Arts français. En mars dernier, son couple de lutteurs Nouba était installé place de Valois. Deux lieux dont la capitale peut s'honorer, tandis qu'à Dakar, la Maison Ousmane Sow ne désemplit pas... Petit conseil à qui se promènera aux alentours de la nouvelle place Ousmane Sow : faire un tour à la librairie Voyelles tout proche où (comme dans toute bonne librairie) trouver le petit livre merveilleux que Béatrice Soulé a consacré à l'artiste : Même Ousmane Sow était petit. En trois questions, elle nous rappelle ici l'histoire du sculpteur avec la capitale française.
Le Point : Quand Ousmane Sow a-t-il découvert Paris ?
Béatrice Soulé : Au décès de son père, en 1957, il a décidé à 22 ans de tenter sa chance ailleurs, et ce qu'il m'a raconté de sa vie de sans-abri à Paris avait une allure joyeuse : il a trouvé le meilleur accueil au commissariat de la rue Soufflot, où on lui ouvre une cellule pour passer la nuit. Le matin, il partage le petit-déjeuner avec les policiers. Et quand cela dure un peu trop longtemps, d'autres commissariats lui ouvrent tour à tour leur porte ! Vous imaginez cela aujourd'hui… Les dernières années, Ousmane me disait d'ailleurs à ce sujet qu'il avait aimé passionnément la France mais ne reconnaissait plus celle qui l'avait accueilli. Enfin ce n'était pas toujours facile, et parfois, pour se reposer, il venait s'asseoir dans le hall de la fac de Droit où il s'était inscrit en prenant la tête dans ses mains, comme s'il réfléchissait, alors qu'en réalité il dormait ! C'est à Paris qu'un jour, devenu infirmier sur concours, il a vu une annonce pour des cours à l'école de kinésithérapie de Boris Dolto, le mari de Françoise Dolto. Ce métier qu'il fera sien l'a profondément aidé dans sa vie d'artiste. Quand il ne trouvait pas quelque chose en sculptant, il fermait les yeux, comme le kiné cherchant sur le corps du patient : « à l'aveugle ». Il disait aussi que pour se permettre de déformer le corps humain, comme dans ces Nouba, assis ou debout, il fallait très bien le connaître ! Il revient au Sénégal l'exercer, à l'heure de l'indépendance, mais fera de constants allers et retours entre son pays et Paris, ses deux amours, pour faire écho à la chanson de Joséphine Baker.
Le second grand rendez-vous d'Ousmane Sow à Paris, c'est sur le Pont des arts, en 1999, pourquoi ce lieu ?
Il avait déjà exposé en France à la Vieille Charité à Marseille et aussi à Toulouse, sur un pont, ce qui m'avait donné l'idée du Pont des arts quand la Mairie de Paris a souhaité une exposition d'Ousmane dans la capitale. Entre le Louvre et l'Académie s'installent les séries africaines, mais aussi la Bataille de Little Big Horn qu'il vient d'achever. C'est un événement, plus de trois millions de visiteurs, les bouquinistes étaient ravis... Et comme s'il y avait un fil conducteur avec la Seine, il entre en 2013, à l'autre bout du pont, ensuite à l'Académie des Beaux-Arts,premier Noir d'origine africaine à intégrer l'institution. Quand on pense que tout jeune, il draguait les filles en chantant Tino Rossi sur les quais de la Seine...
Pourquoi le choix des lutteurs Nouba ?
Le couple de Lutteurs corps à corps est issu de la série des Nouba, par laquelle Ousmane fut révélé au public. Cette sculpture est à la fois africaine et universelle. C'est une lutte comme une danse, une caresse aussi, tant elle est sensuelle. J'en ai suivi jusqu'au bout la réalisation à la Fonderie de Coubertin, où Ousmane avait l'habitude de travailler avec les formidables artisans et j'avoue avoir eu le trac devant cette grosse responsabilité de valider les cires, les patines, même si je l'accompagnais toujours dans ces lieux. Le couple n'était pas exposé sur le Pont des arts, en 1999, mais vingt ans après, il est là, place de Valois. Pour toujours. Désormais la France compte cinq grands bronzes d'Ousmane Sow : Victor Hugo et L'homme et l'enfant à Besançon, Le Général de Gaulle à Versailles, Le Guerrier debout à Angers, et Toussaint Louverture.
par Abdoul Mbaye
LETTRE OUVERTE AU DIRECTEUR DE LA DIC
Tout laisse à penser que l’objectif principal de votre enquête, à moins de la réorienter, semble retenu pour trouver d’éventuels coupables ou complices (vrais ou accusés à tort) en omettant ce qui pour l’essentiel motive les lanceurs d’alerte
A ma demande, j’ai été entendu le 26 juin 2019 par vous-mêmes et vos enquêteurs sur l’affaire citée en objet.
Répondant à vos questions, j’ai également délivré un témoignage relatif au scandale Sall-Timis qui a fait l’objet d’un documentaire de la BBC diffusé le 3 juin 2019.
Dès le lendemain 27 juin, le journal L’observateur n° 4722, en ses pages une et trois, relatait une de mes réponses à une question posée par vos soins en l’isolant de son contexte, dans le but de nuire à la crédibilité de ma déposition. Il s’agit d’une violation manifeste des droits fondamentaux d’un citoyen sénégalais qui a eu à exercer de hautes responsabilités et qui par égard à l’institution que vous représentez est dans une démarche légaliste et républicaine. Le Code pénal et le Code de procédure pénale qui encadrent et limitent vos compétences, vous interdisent de divulguer les éléments d’un témoignage dans le cadre d’une procédure d’appel à témoin.
Je vous rappelle que l'Etat de droit a pour fin essentielle la garantie et la protection des droits fondamentaux de la personne, comme l'implique l'article 2 de la Déclaration de 1789 intégrée dans le Préambule de la Constitution du Sénégal du 22 janvier 2001 selon lequel : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme ». Les organes de l'Etat de droit, c'est-à-dire notamment la police, doivent donc eux aussi être ordonnés à cette fin. Par suite, dans un tel Etat, la police n'a aucune autre légitimité que celle-là. C'est exactement ce que précise l'article 12 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, acte fondateur de la police libérale, qui pose ce principe : « La garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée ».
Il découle de cette disposition fondamentale que la fonction de la police n'est pas d'abord de renseigner le gouvernement, de prévenir les troubles à l'ordre public ou de rechercher les auteurs d'infractions, mais bien de garantir les droits de l'homme et du citoyen, fonction qui implique de n'assurer les missions précitées que dans la seule perspective de l'objectif général énoncé par la Déclaration de 1789. La police, en effet, se renierait elle-même comme police de l'État de droit si elle entendait assurer ses missions en faisant abstraction de ces droits fondamentaux.
Le 28 juin, je vous ai donc adressé une lettre de protestation pour cette « fuite habile ». Vous avez refusé de la décharger.
Vous m’avez ainsi contraint à choisir la forme d’une lettre ouverte pour communiquer avec vous.
Les nombreuses questions que vous m’avez posées, ou fait poser par vos collègues, m’ont permis de vous éclairer sur mon cursus scolaire depuis l’école primaire.
Nous n’étions pas encore en Haute Cour de Justice, mais je me suis aussi, au nom de mon aide à la construction de la vérité, laissé porter au jeu de questions portant sur le rôle du Premier ministre et des Ministres dans un régime présidentiel (avec un exécutif bicéphale à prépondérance présidentielle) comme celui du Sénégal pendant l’exercice de mes fonctions. Je pense également vous avoir éclairé sur la nature juridique du contreseing apposé sous la signature du président de la République (titulaire exclusif du pouvoir de prendre des décrets) au bas du texte d’un décret présidentiel. De même, mes déclarations ont du mieux vous informer sur le sens et l’importance d’un rapport de présentation d’un décret présenté par un ministre au président de la République.
Vous avez également tenu à être édifié sur mes intérêts possibles au sein de sociétés pétrolières et sur mes relations « d’intermédiation » qui auraient pu exister entre ces sociétés et l’État du Sénégal.
J’ai par contre été particulièrement surpris qu’aucune de vos questions ne soit allée dans le sens du recouvrement possible des montants présentés comme perdus par le Sénégal puisque encaissés par un courtier à la réputation sulfureuse qui s’est retiré du « deal » après avoir perçu des sommes d’argent colossales en cédant des droits miniers acquis en violation de la loi (ce que vous savez au moins depuis ma déposition), et devant encaisser pendant quarante autres années des royalties suite aux révélations de la BBC confirmées par la société BP.
J’ai tenu par la présente à vous le faire savoir car tout laisse à penser que l’objectif principal de votre enquête, à moins de la réorienter, semble retenu pour trouver d’éventuels coupables ou complices (vrais ou accusés à tort) en omettant ce qui pour l’essentiel motive les lanceurs d’alerte, sans l’insistance desquels cette enquête n’aurait jamais vu le jour. Le principal doit rester la récupération totale ou partielle des avoirs perdus par la Nation sénégalaise, et surtout l’arrêt de l’hémorragie financière aux dépends de notre peuple par des royalties qui seront indument versés aux sociétés de Frank Timis.
Dans l’hypothèse où votre enquête viendrait à s’intéresser à la récupération de tout ou partie des sommes et biens dont le Sénégal a été spolié, je me permets de vous proposer la démarche ci-dessous. J’ai d’ailleurs toujours cru qu’une enquête ouverte pour cause de détournement de ressources et deniers publics portait en grande partie sur la recherche de récupération des sommes détournées.
Au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, je vous propose d’obtenir de l’Exécutif incarné par le président de la République puis du Parquet de :
Reconnaître de vous investir pour savoir enfin (car cela n’est pas encore le cas) que les décrets 2012-596 et 2012-597 relatifs aux permis Saint Louis Offshore profond et Cayar Offshore profond ont été corrompus par de fausses informations contenues dans leurs rapports de présentation ;
Retirer les deux décrets concernés du dispositif réglementaire du Sénégal, sachant d’ailleurs qu’ils ont été retirés du site informatique officiel du Journal Officiel du Sénégal par une main mystérieuse ce qui constitue un début d’illégalité de l’attribution des permis concernés et d’une entreprise de nettoyage des preuves existantes;
Aider la justice à permettre la manifestation de la vérité au nom de l’Etat de droit afin de réengager des négociations avec les sociétés ayant réellement investi (Kosmos Energy Sénégal et BP) dans les deux sites en impliquant leurs responsabilités respectives car elles ne pouvaient ignorer avoir acquis de la société Timis Corporation Limited des droits miniers obtenus par fraude à la loi et à la réglementation sénégalaises. Ces négociations porteront sur les Contrats CRPP et le règlement de toutes sommes dues ;
Œuvrer pour permettre au peuple sénégalais d’obtenir de ces deux sociétés le retour de tout montant indument versé à Frank Timis et à ses sociétés impliquées dans le courtage des droits miniers des deux sites ;
Œuvrer pour la manifestation de la vérité et la réparation du préjudice subi par le Peuple sénégalais afin de permettre d’associer à ces négociations la société civile, des experts tiers et l’opposition sénégalaise dans un contexte de transparence maximale.
Une telle démarche engagée avec l’appui de la justice, de cabinets d’avocats experts des questions d’hydrocarbures et de corruption, devraient permettre une réparation exhaustive des torts causés à la Nation sénégalaise par cette sombre affaire.
Bien évidemment les enquêtes engagées devront être poursuivies pour permettre d’identifier toutes les responsabilités dans le scandale « Sall-Timis ».
Dans cette attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Commissaire, l’expression de ma considération distinguée et républicaine.
Abdoul Mbaye est ancien Premier ministre
POURQUOI NOUS AVONS BOYCOTTÉ SONKO
Le président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yakkar a expliqué les raisons pour lesquelles les députés de la majorité ont boycotté le discours d’Ousmane Sonko, ce dimanche à l’Assemblée nationale
Le président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yakkar a expliqué les raisons pour lesquelles les députés de la majorité ont boycotté le discours d’Ousmane Sonko, ce dimanche, à l’Assemblée nationale, à l’occasion de la session ordinaire pour l’adoption du projet de loi de finances rectificatives pour l’année 2019. « C’est une position politique. Nous partageons cette Assemblée nationale et Ousmane Sonko fait partie des députés qui, depuis le début des sessions parlementaires, n’a jamais mis les pieds, ici. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, il a une position de dédain vis-à-vis de l’institution parlementaire. Je l’ai moi-même entendu dire qu’il ne répondra pas à de petits députés lors de la constitution de la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire des 94 milliards. Mais n’empêche, la commission a continué à faire son travail et à bonne date, nous produirons le rapport devant l’Assemblée qui décidera de la destination à faire de ce rapport », a expliqué le président du groupe parlementaire de la mouvance présidentielle. Selon lui, les députés qui utilisent l’Assemblée comme tribune ne méritent pas l’écoute des membres de son groupe. « Et tant que cette attitude ne changera pas, c’est cette attitude que nous aurons avec lui », avertit-il.
Et de marteler : « On n’a pas peur de lui. On est dans un hémicycle et on débat. Tous les gens s’expriment librement. Et ce qu’il dit, il pourra le faire à travers d’autres canaux. Ce que nous avons fait, c’est symbolique. C’est un lieu où la représentation nationale exerce ses prérogatives. C’est pour cela que nous voulions lui montrer que nous devons avoir des égards par rapport aux institutions », souligne-t-il.
LE PÉTROLE ET LE GAZ POLLUENT L’ASSEMBLÉE
Le vote de la loi de finances rectificative 2019 a servi de cadre aux députés pour se prononcer sur ce sujet qui domine l’actualité nationale depuis quelque temps
Le débat sur le pétrole et le gaz après les révélations de BBC est loin d’estomper. Le vote de la loi de finances rectificative 2019 a servi de cadre aux députés pour se prononcer sur ce sujet qui domine l’actualité nationale depuis quelque temps. Les députés de la majorité se sont érigés en bouclier pour défendre le président de la République Macky Sall et son frère, Aliou Sall, ex directeur de la Caisse de dépôts et de Consignations.
Pour les parlementaires du camp du pouvoir, ce débat sur le pétrole et le gaz est animé par des « politiciens en perte de vitesse ». Lesquels veulent ternir l’image du pays et compromettre le second mandat du Macky Sall, élu au premier à la dernière élection présidentielle de février 2019. « Nous allons défendre Aliou Sall parce qu’il a fait de Guédiawaye une ville neuve. Grâce à lui, Guédiawaye n’est plus un dortoir », a déclaré Anna Poupaye Gomis, député de BBY. En position d’attaque, les députés de l’opposition estiment que lumière doit être faite dans cette affaire.
Pour eux, la justice sénégalaise ne doit ménager aucun effort pour que la vérité éclate et que les responsabilités soient situées. « La tragédie que nous vivons sur le pétrole et les contrats subséquents nous édifient sur les problèmes de gouvernance vertueuse que nous avons dans ce pays. Dans la normalité, un parlement collerait à la réalité et se ferait un point d’honneur pour situer les responsabilités et veiller à ce les coupables soient châtiés comme ils le méritent. Cette indolence et cette insouciance contrastent avec la fulgurance et la précipitation qui ont prévalu lorsqu’il a fallu sur commande exécutée injustement Khalifa Sall », a déclaré Cheikh Bamba Dièye. A son avis, cette préoccupation majeure des sénégalais sur le détournement des ressources provenant du gaz et du pétrole est légitime parce que ces ressources peuvent radicalement transformer le pays. « Nos ressources sur le gaz et le pétrole vont en profondeur modifier le mode de vie des sénégalais et nous offrirait la possibilité de sortir définitivement de la spirale de sous-développement en offrant de réelles opportunités, une qualité de vie meilleure à tous les sénégalais. Les ressources qui se trouvent au Sénégal sont la propriété exclusive du peuple sénégalais. Personne n’a le droit de voler nos rêves », soutient-il. Avant d’ajouter : « Il n’y a pas de malédiction du pétrole mais il existe bien des dirigeants corrompus faibles et très peu soucieux du devenir de leur compatriote. C’est contre cette élite prédatrice qu’il convient de se mobiliser si nous voulons que le Sénégal puisse se réaliser ».
LE SÉNÉGAL "SOUFFRE D’UN DÉFICIT ABYSSAL DE DIALOGUE"
Lamine Sambe, ancien conseiller technique du Premier ministre Mahammad Dionne, juge que le Sénégal "souffre d’un déficit abyssal" de dialogue, une situation à laquelle le pays doit remédier en se fondant sur ses traditions, a-t-il laissé entendre
Le professeur Lamine Sambe, ancien conseiller technique du Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne en charge de la culture et des questions littéraires, juge que le Sénégal "souffre d’un déficit abyssal" de dialogue, une situation à laquelle le pays doit remédier en se fondant sur ses traditions, a-t-il laissé entendre.
"Notre pays souffre d’un déficit abyssal de dialogue et le président Senghor nous l’aurait reproché, lui qui avait fait du dialogue son cheval de bataille", a-t-il déclaré.
Le professeur Sambe intervenait lors de la cérémonie d’intronisation du professeur Aloyse Raymond Ndiaye comme quatrième "Salma’’, à l’initiative du Cercle culturel Léopold Sédar Senghor (CCLSS).
"Le dialogue doit être permanent, à tout moment, en tous lieux, si nous aspirons à demeurer cette nation de paix, mieux, de culture de la paix", a fait valoir le professeur Lamine Sambe, récompensé du troisième "Salma d’or".
À travers le "Salma d’or", le CCLSS veut donner en exemple les récipiendaires, la plupart du temps tous des personnes se réclamant du premier président sénégalais Léopold Sédar Senghor, du professeur feu Oumar Sankharé au poète Amadou Lamine Sall, en passant par le professeur Lamine Sambe jusqu’au professeur Aloyse Raymond Ndiaye.
Ils ont été honorés de cette distinction en reconnaissance de leurs qualités humaines, afin de faire profiter aux jeunes "le seul culte capable de les mettre à l’abri de l’obscurantisme".
"Un homme politique, Senghor, à qui son opposition reprochait le tintamarre qu’il faisait sur la paix, dit ceci : +Vous dites que la paix ne se mange ? Ok ! Mais sachez-le, sans la paix, personne ne mange ! + Il mit fin ainsi à la véhémence surenchère politicienne et remporta les élections sur le leitmotiv +Sans la paix, personne ne mange !", a rappelé professeur Lamine Sambe.
"Aux noms du professeur Amadou Lamine Sall et feu Oumar Sankharé et au nom de Léopold Sédar Senghor, voudrais-je demander, à genoux, s’il le fallait, à mes compatriotes, toutes affaires cessantes, que nous parlions, que nous parlâmes, que nous parlassions, dussé-je faire le tour de la conjugaison française, c’est là ma prière de paix, à l’instar de celle du poète", a-t-il dit.
"En Senghor, poursuit le professeur Sambe, le Sénégal peut légitimement se targuer d’avoir un legs précieux unique, à nul autre pareil qu’il faut préserver, réécouter, relire, si nous ne voulons pas nous perdre".