SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
13 août 2025
VIDEO
STATU QUO ENTRE LE BÉNIN ET LA GUINÉE-BISSAU
Un, deux, trois 0-0. Ni le Bénin ni la Guinée-Bissau n'ont su faire la différence dans le dernier match de la deuxième journée de la CAN. Les deux nations manquent l'occasion de prendre une option sur une place de meilleur troisième
France Football |
Antoine Bourlon |
Publication 29/06/2019
Ce n'est pas un samedi qui restera dans les annales du football africain. 3 matches, 0 but, et un champ lexical qui reviendra de la bouche de ceux qui ont vu les matches : l'ennui. L'enjeu était important, pour le Bénin et la Guinée-Bissau, qui pouvaient dans un premier temps prendre la deuxième place du groupe F au Ghana et recoller au Cameroun, mais aussi se positionner parmi les prétendants aux rangs qualificatifs de meilleur troisième. Ennuyeuse, cette partie ne fait finalement pas les affaires des deux pays, non favoris, et qui devront cravacher. Le Bénin a pourtant essayé, à l'image de Steve Mounié - voir plus bas -, se procurant quelques belles opportunités sans pour autant parvenir à tromper la vigilance du gardien Jonas Mendes. Qui n'a pas trop eu à s'employer, tout comme son homologue Fabien Farnolle. De son côté, la Guinée-Bissau a voulu opérer en contre, avec plus ou moins de succès, ne cadrant aucune frappe.
Mounié dangereux, en vain
Dans ce marasme, un homme demeurait pourtant intéressant offensivement : Steve Mounier. Seul problème, être performant dans la surface adverse ! On retiendra par exemple cette tête non cadrée de l'ancien attaquant de Montpellier (75e), parfaitement servi par Stéphane Sessegnon sur coup franc. Quant à Michael Poté, double buteur lors du premier match face au Ghana, il n'aura su se mettre en évidence malgré des efforts constants. Les Ecureuils du Bénin nourriront certainement quelques regrets, et il faudra décrocher un bon résultat face au Cameroun pour espérer une qualification.
NON, ALIOU SALL N'EST PAS LE PREMIER HOMME POLITIQUE SÉNÉGALAIS À DÉMISSIONNER
Dans l’émission « Faram Faccé » du 26 juin 2019 sur TFM, Birame Faye de l'APR, a déclaré que dans l’histoire du Sénégal, aucun homme politique n’a démissionné de son poste à la suite d’accusations
Africa Check |
Mame Gor Ngom |
Publication 29/06/2019
Dans l’émission « Faram Faccé » du 26 juin 2019 diffusée par la télévision privée sénégalaise TFM, Birame Faye, un responsable de l’Alliance pour la République (APR, au pouvoir), par ailleurs directeur général de l’Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), a déclaré que dans l’histoire du Sénégal, aucun homme politique n’a démissionné de son poste à la suite d’accusations.
Birame Faye donnait ainsi en exemple Aliou Sall, le frère du président sénégalais, qui a quitté ses fonctions de directeur général de la Caisse de dépôt et de consignations (CDC) à la suite d’une enquête de la BBC dans laquelle ce dernier est cité pour son implication supposée dans l’octroi, dans des conditions qualifiées de peu transparentes, d’un contrat pétrolier à l’homme d’affaires roumain Franck Timis.
La démission d’Aliou Sall n’est pas inédite
Mais ce n’est pas la première fois qu’un homme politique sénégalais démissionne à la suite d’accusations.
Le 23 mai 2001, Mamadou Seck, ministre de l’Economie et des Finances – dans le gouvernement de Mame Madior Boye – démissionne de son poste à la suite d’accusations.
Il lui est reproché son implication présumée dans une affaire judiciaire (datée de 1988) opposant la Société de manutention et de transit, qu’il dirigeait, au Commissariat à la Sécurité alimentaire. La presse affirme que M. Seck avait été condamné à deux ans de prison dans ladite affaire; une information réfutée par ce dernier.
Il va réintégrer l’équipe gouvernementale à partir de novembre 2002, d’abord comme ministre des Infrastructures, de l’Equipement et des Transports ; puis comme ministre des Infrastructures, de l’Equipement, des Transports terrestres et des Transports maritimes intérieurs en mars 2005.
"ON NE NOUS DIT JAMAIS DE FAIRE ATTENTION À LA CHALEUR"
Alors que les températures élevées entraînent fermetures de classes et reports d'examens en France, au Sénégal, pays sahélien et côtier, la vie scolaire suit son cours avec pas plus de mesures supplémentaires que ça
Le Point Afrique |
Jane Roussel |
Publication 29/06/2019
Le thermomètre parisien affiche 35 degrés à l'ombre en ce début d'été. Des températures record, jamais connues pour un mois de juin en France. Alerte canicule ! Les directeurs d'école ont reçu des recommandations pour le bien-être des enfants : les garder au maximum dans une ambiance fraîche, limiter l'exposition au soleil, équiper les classes de thermomètres… Par précaution, des centaines d'établissements ont même décidé de fermer leurs portes pour les deux derniers jours de la semaine. La canicule inquiète… Mais comment font les écoliers en Afrique et notamment au Sénégal où le mercure passe souvent la barre des 35 degrés ?
La chaleur est-elle un « sujet » pour les écoliers africains ?
Dilia est étudiante en médecine, elle a grandi dans la région de Dakar. « Pour nous, quand il fait plus chaud, on se dit juste : “Oh, il fait plus chaud aujourd'hui.” » La chaleur n'est pas vraiment un sujet, selon elle, tant les gens y sont habitués. Par ailleurs, le Sénégal bénéficie d'une certaine stabilité climatique : « Le temps est régulier, on sait quand il va faire très chaud, entre juillet et septembre. On est préparés aux vagues de chaleur. »
Dilia a fait toute sa scolarité à Dakar où les températures sont « relativement basses par rapport au reste du pays ». Elle enchaîne : « À Dakar, les thermomètres montent rarement au-dessus de 35 degrés, au pire 40 degrés, mais c'est très rare. » Ce qui est déjà une cote d'alerte canicule en France.
Concrètement, « une maman ne va pas habiller son fils en pull de la tête aux pieds pour aller à l'école » un jour où il fait 35 degrés ». Mais c'est tout. L'étudiante en médecine est sensibilisée et préparée à de nombreux problèmes sanitaires du quotidien, la pollution, par exemple. Mais la chaleur ? « Non, on n'a aucun type de prévention pour les écoles ! » répond-elle.
« Quand il fait très chaud, rien ne change à l'école »
John Paul, élève de CM1 dans la région de Dakar, a du mal à comprendre quand on lui demande comment il supporte la chaleur à l'école. « Ben, il fait tout le temps chaud ! » s'étonne-t-il. Il a 9 ans, il est d'origine sénégalaise, mais a suivi le début de son parcours scolaire en France, jusqu'au CE1, à Paris. Depuis deux ans, il vit au Sénégal et confie n'avoir pas eu de difficultés à s'adapter au changement climatique.
Il raconte sa journée type d'école en Afrique : lever 6 heures, car scolaire, début de l'école à 8 h 30, récréation, exercices de français, pause déjeuner… Si sa journée change lorsque le mercure grimpe ? Pas du tout. Même sa tenue reste sensiblement la même : un uniforme avec pantalon, tous les jours de l'année. Seul le gilet varie, il est à manches courtes pour les périodes les plus chaudes. Marie-Angélique, élève en CE1 sur la Petite-Côte, raconte la même chose, les filles ont simplement le droit de choisir entre jupe ou pantalon.
Alors qu'en France des directives ont été données aux enseignants concernant les récréations et l'exposition au soleil, dans l'école de John Paul, rien ne change. « On nous dit simplement d'aller en récré, mais on ne nous dit jamais de faire attention à la chaleur. » Pas de mise en place de « kit canicule » ou de liste de recommandations particulières donc.
Et du point de vue de l'hydratation ? Marie-Angélique explique qu'au fond de la classe il y a un seau d'eau avec un pot. À l'heure de la récréation, « on fait la queue et on peut boire chacun son tour ». Pendant le temps de classe, les enfants peuvent demander à aller boire, mais « personne ne le fait », précise la petite fille. Pour sa part, John Paul va à l'école avec sa gourde, comme les autres enfants de sa classe. Mais les jours les plus chauds, il en emporte deux.
Dilia explique qu'il serait difficile de mettre en place des actions particulières contre la chaleur dans les écoles à travers le pays. Prenez l'exemple de l'eau : « On pourrait penser que, comme il fait chaud, on en met à disposition pour les enfants dans les écoles… Mais dans de nombreuses régions du Sénégal, l'accès à l'eau est si difficile que c'est impossible. »
Des écoles à l'architecture différente
Parfois, au moment de la pause John Paul se passe de l'eau sur le visage pour se rafraîchir. Au retour de l'école, il prend une douche froide à la maison. De son côté, Maire-Angélique ne sait pas quoi répondre à la question « que fais-tu quand tu as trop chaud à l'école ? » tant la réponse semble être évidente : rien de particulier.
Les enfants sont plus habitués à supporter des températures extrêmes, qu'ils considèrent d'ailleurs comme normales. Mais les établissements sont organisés différemment : le bâtiment possède des « fenêtres plutôt moyennes », décrit John Paul, pour ne pas trop laisser entrer la chaleur. L'école et sa classe sont équipées d'un ventilateur au plafond, et la cour est ombragée. Celle de Marie-Angélique n'a pas de ventilateurs, mais beaucoup d'arbres pour la garder au frais.
Cela dit, la période la plus chaude (à partir du mois de juillet) n'est pas une période scolaire. Les élèves sont en vacances vers la mi-juin. Alors que la pluie se fait attendre sur la Petite-Côte, les plages de Mbour à Saly sont envahies de jeunes vacanciers locaux venus se rafraîchir dans l'océan. Dilia plaisante : « Pour nous, le vrai problème, c'est quand le thermomètre descend à 18 degrés, tout le monde râle qu'il fait trop froid et que ça complique tout ! »
par Michel Lobe Ewane
LE FCFA EST DÉJÀ DÉVALUÉ
Le franc CFA (du moins celui d’Afrique centrale) est devenu une monnaie de singe - Le système CFA est non seulement en train d’asphyxier les économies de la zone, mais il impose de nouvelles contraintes
Forbes Afrique |
Michel Lobe Ewane |
Publication 29/06/2019
Me voici à Abidjan en provenance de Douala. Un plaisir renouvelé d’être ici, la « capitale » de l’Afrique francophone, où je me sens chez moi. Comme souvent, j’ai sur moi quelques francs CFA d’Afrique centrale et je suis dirigé au bureau de change de l’aéroport Félix-Houphouët-Boigny. Je voudrais un peu de cash en CFA d’Afrique de l’Ouest. À ma grande surprise, le taux de change appliqué est de 20 % ! Inimaginable ! Trouvant ce taux excessif, je décide d’aller faire le change en ville. Eh bien ! En ville, aucun bureau de change, aucune banque, aucun cambiste « informel » n’accepte de prendre les CFA d’Afrique centrale. « Si nous les prenons, personne ne les rachètera, ça ne sort pas ! » m’entends-je dire partout, alors que je manifeste mon étonnement. Le chauffeur de mon taxi me conseille alors d’essayer à Treichville, le quartier populaire d’Abidjan où on trouve tout.
Las ! Le seul agent de change « informel » qui accepte de prendre mes CFA d’Afrique centrale a prévenu le taximan : « C’est compliqué : je peux changer… mais à 30 %. » Les bras m’en tombent. Je dois rendre les armes. Et je décide de retourner, désespéré, à l’aéroport pour changer à 20 %.
Conclusion provisoire de cette péripétie : le franc CFA (du moins celui d’Afrique centrale) est devenu une monnaie de singe. En réalité, il est désormais dévalué au sens propre comme au sens figuré. Un euro s’échange aujourd’hui à plus de 740 francs CFA, au lieu de 656, le taux normal. Celui d’Afrique de l’Ouest résiste encore : mais pour combien de temps ?
Si à un niveau individuel cette monnaie est devenue un problème, pour les entreprises et les banques elle est tout simplement devenue un obstacle objectif pour la conduite des affaires. Des différents points qui obscurcissent le climat des affaires dans notre environnement économique, la monnaie figure désormais parmi les plus importants.
La liste est longue des handicaps qui se dressent sur le chemin des acteurs économiques en Afrique centrale : pénurie de devises, hausse importante des taux de change, sanctions dures contre les banques qui enfreignent la réglementation sévère des changes, menace de dévaluation. Les transferts d’argent par les opérateurs tels que Western Union, MoneyGram ou WorldRemit sont devenus incertains. Les virements bancaires vers ou en provenance de l’étranger prennent des semaines, voire des mois, pour être positionnés.
Le système CFA est non seulement en train d’asphyxier les économies de la zone, mais il impose de nouvelles contraintes. Pour un expert avec qui j’ai discuté de la question, il s’agit d’une véritable sanction contre les dirigeants et la nomenklatura d’Afrique centrale qui se sont enrichis en fonctionnant depuis des décennies en marge des règles et ont pris en otage les économies de leurs pays.
C’est paradoxalement la France qui est, avec la BEAC – Banque des États de l’Afrique centrale –, à la manœuvre pour imposer de nouvelles règles. Cellesci sont résumées dans un projet d’amendement aux statuts de la zone franc CEMAC « afin d’apporter de meilleurs mécanismes d’intervention en cas de détérioration des positions extérieures ». En clair, pour faire face au problème de la rareté des réserves en devises de la zone ou, pour être plus précis, le niveau de réserves nécessaires pour assurer la parité franc CFA/euro. Sans entrer dans les détails techniques, selon cette réforme, le taux de couverture de l’émission monétaire, c’est-à-dire le rapport entre les avoirs extérieurs de la BEAC et ses engagements, devra être de cinq mois : pour cela, chaque pays devra céder à la Banque centrale commune le produit de ses exportations à hauteur d’une couverture de cinq mois. Les pays de la zone pourront-ils se soumettre à cette discipline alors que la France a, dans les faits, renoncé à assurer sa garantie monétaire ? La CEDEAO, pendant ce temps, avance à grands pas dans son projet de monnaie unique.
VIDEO
LE CAMEROUN ET LE GHANA SE NEUTRALISENT
Les deux favoris du groupe F n'ont pu se départager, ce samedi, et se quittent sur un décevant 0-0. Le Ghana, avec deux points, sera dans l'obligation de gagner face à la Guinée-Bissau
France Football |
Mehdi Arhab |
Publication 29/06/2019
Mis en échec par le Bénin pour son entrée en lice dans la compétition, le Ghana avait tout intérêt à battre le Cameroun, champion d'Afrique en titre, ce samedi soir, pour se refaire la cerise. Bien conscients de la besogne qui les attendait, les Ghanéens entamaient ce choc pied au plancher. Face à des Lions Indomptables quelque peu timorés, Thomas Partey était le premier à allumer les cages d'André Onana, mais ce dernier n'accrochait pas le cadre (9e). Christian Atsu suivait le pas, en tentant sa chance de loin, sans succès (12e). Ce dernier, resté à terre après sa tentative et bien malheureux, cédait sa place quelques minutes plus tard. Malgré ce premier quart d'heure intéressant, les Black Stars ne parvenaient pas à concrétiser leurs temps forts, en témoigne Jordan Ayew, trop court pour bien reprendre une galette d'Abdul Rahman Baba (29e).
Bien trop peu pour inquiéter les ouailles de Clarence Seedorf, qui reprenaient peu à peu du poil de la bête. Dans le sillage d'un excellent Christian Bassogog, le Cameroun remettait le pied sur le ballon. D'une superbe aile de pigeon, le meilleur joueur de la dernière CAN lançait Karl Toko-Ekambi, mais l'ancien Angevin voyait Jonathan Mensah revenir à toute allure (32e). Sur le corner qui suivait, Jean-Armel Kana-Biyik s'essayait, en vain (33e). Il fallait attendre la fin du premier acte pour voir le premier mouvement collectif de qualité dans cette rencontre. Bassogog, sur le côté gauche, combinait avec Toko-Ekambi, lequel lui remettait en retrait. Le pensionnaire du championnat d'Espagne envoyait alors une praline, obligeant Ofori à étaler ses talents sur sa ligne (42e).
Wakaso et Kwabena ont tout tenté
Au sortir des vestiaires, les Ghanéens reprenaient leur marche en avant. Wakaso, d'abord, sur une frappe peu ambitieuse, se livrait à un concours de tir aux pigeons (48e). Mais juste derrière, ce même Wakaso donnait quelques sueurs froides à Onana (55e). Le Cameroun resserrait les lignes, en essayant d'éteindre l'incendie. Seul Bassogog, à un quart d'heure de la fin du match, se distinguait sur une frappe puissante contrée par Mensah (76e). Kwabena, entré en jeu à quelques minutes du terme, enflammait l'arrière-garde camerounaise à la faveur d'un missile venu attraper la barre transversale du bien heureux Onana (89e). 0-0, score final. À l'instar des Mauritaniens et Angolais ce samedi après-midi, les vingt-deux acteurs présents sur le pré ont été incapables de faire trembler les filets. Les Camerounais, eux, s'affirment en tête du groupe F. Le Ghana, lui, devra l'emporter face à la Guinée-Bissau pour accrocher le wagon des huitièmes de finale.
par Mame Gor Ngom
AU KHALIFE JEAN...
Dans notre religion qu'est le journalisme, Jean fait partie des Khalife les plus dévoués, les plus respectés - Nous autres, avons des raisons d'avoir peur - Nous avons peur - Mais debout pour Jean et contre toutes les dérives
Quand j'ai commencé à lire le post de Jean Meissa Diop, je n'imaginais nullement pas qu'il parlait de lui-même en dépit de la première personne du singulier utilisée.
Je pensais plutôt à ces textes originaux du doyen qui a le talent d'user "d'attaques" qui sortent de l'ordinaire. Pourtant, c'est lui. C'est gravissime. Un choc.
Dans notre religion qu'est le journalisme, Jean fait partie des Khalife les plus dévoués, les plus pondérés, les plus respectés, les plus humbles, les plus accessibles. Il a inspiré et guidé de nombreux talibés qui font figure de référence partout.
Jean defoul kéne dara.
Nous autres, avons des raisons d'avoir peur. Nous avons peur. Mais debout pour Jean et contre toutes les dérives.
POURQUOI L'ÉTAT VEUT RÉAJUSTER LA LOI DE FINANCES RECTIFICATIVES
Le réajustement attendu ce dimanche à l'Assemblée s’explique, selon les services de l’Etat, par les contrecoups découlant d’un probable choc pétrolier potentiellement, mais également par le Brexit et ses corollaires
Le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, fera face aux députés, demain dimanche, 30 juin, pour l’examen du Projet de loi n°10 /2019 portant Loi de finances rectificative (LFR) pour l’année 2019.
Un réajustement qui s’explique, selon les services de l’Etat, repris par Le Soleil, par les contrecoups découlant d’un probable choc pétrolier potentiellement « redoutable » pour notre économie encore très dépendante des énergies fossiles (pétrole et gaz, entre autres), de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. S’y ajoute, sur le plan externe, le Brexit, avec le scénario de plus en plus probable d’une séparation sans accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE). Ce qui ne serait pas sans conséquences « négatives » sur la politique d’aide publique au développement de ces deux (2) partenaires du Sénégal.
Sur le plan interne, à noter l’ambition de l’Etat d’améliorer les recettes budgétaires, qui vont permettre de générer plus de cent (100) milliards de CFA pour résorber la baisse des recettes fiscales. Toutefois, la note d’informations relève que le resserrement de l’équipe gouvernementale, la suppression du poste de Premier ministre ont des conséquences sur le Budget de l’Etat.
En outre, au regard de la conjoncture économique internationale et de ses incertitudes, il s’avère opportun, souligne l’Etat, d’anticiper les chocs et d’observer une certaine prudence dans la mobilisation des investissements publics financés par des emprunts externes (les prêts-projets).
MONNAIE UNIQUE DE LA CEDEAO, SYMBOLE FORT OU PARI RISQUÉ ?
“Ce serait se lancer dans le vide”, selon Ndongo Samba Sylla, économiste - “Il s’agit là d’un choix politique”, avec “les conséquences à subir par les générations futures”, estime pour sa part Abdourahmane Sarr, ancien expert monétaire au FMI
Créer dès 2020 une monnaie commune aux pays d’Afrique de l’Ouest et, pour certains d’entre eux, tourner la page d’un franc CFA aux accents coloniaux, aurait une portée symbolique forte.
Mais ce choix, soumis samedi aux dirigeants de l’organisation intergouvernementale régionale, la Cédéao, réunis en sommet à Abuja, paraît précipité et aurait des conséquences incertaines, qui pèseront pendant des décennies, selon des experts.
“Ce serait se lancer dans le vide”, estime Ndongo Samba Sylla, économiste à Dakar de la fondation Rosa Luxembourg.
Comme pour l’euro, “il s’agit là d’un choix politique”, avec “les conséquences à subir par les générations futures”, estime pour sa part Abdourahmane Sarr, ancien expert monétaire au Fonds monétaire international (FMI) et fondateur du Centre d‘étude pour le financement du développement local (Cefdel), basé à Dakar.
Pour les militants panafricanistes, la sortie de la zone CFA, monnaie de 8 des 15 pays de la Cédéao, serait la concrétisation d’un vieux rêve.
Mais la monnaie imaginée depuis une trentaine d’années par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, “ne constitue pas la meilleure voie à suivre”, selon M. Sylla.
Inconvénients congénitaux
Lors de leur sommet, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao pourront s’appuyer sur les conclusions de travaux préparatoires adoptées le 18 juin à Abidjan.
Symboliquement, la Cédéao a dégagé un “consensus” sur le nom de la future monnaie, l‘éco, préféré à afri et kola.
Ils ont également opté pour un “régime de change flexible” par rapport aux monnaies internationales, assorti d’une politique monétaire centrée sur la maîtrise de l’inflation.
Mais ils ont aussi souligné que les pays de la Cédéao devraient redoubler d’efforts s’ils veulent lancer une monnaie commune en 2020, comme décidé par la Cédéao, notant qu’aucun de ses 15 Etats membres ne respecte les “critères de convergences” retenus, proches de ceux qui avaient présidé à la création de l’euro il y a une vingtaine d’années.
Le respect de ces critères – inflation, déficit budgétaire… – est pourtant une “condition sine qua non pour la création d’une union monétaire crédible”, ont averti les experts et ministres réunis il y a dix jours dans la capitale économique ivoirienne.
Des deux choses, l’une
Abdourahmane Sarr estime que les dirigeants ouest-africains devront trancher : soit reporter l‘échéance, soit renoncer au régime de change flexible qui leur est proposé.
Selon lui, les huit pays qui utilisent le franc, dont la parité avec l’euro est fixe, “n’ont pas d’intérêt économique à entrer dans une monnaie Cédéao si cette dernière ne doit à court terme que refléter un panier de monnaies” de référence, ce qui reviendrait à élargir la zone CFA.
Pas plus qu’ils ne gagneraient à intégrer “à moyen terme une monnaie flexible qui ne refléterait pas leurs fondamentaux, ni leurs orientations économiques et politiques divergentes”.
Même s’il peut à terme fluctuer, l‘éco “aurait les mêmes inconvénients congénitaux que l’euro, dominé par l’Allemagne et ne correspondant pas à la monnaie qu’il faut pour le Grèce par exemple”, souligne l’ancien expert du FMI.
Le Nigeria en patron ?
Les études montrent le peu d’intégration à ce stade des économies de ces 15 pays : échanges commerciaux intrazone de l’ordre de 10%, faible mobilité des travailleurs, infrastructures déficientes et manque de spécialisation des secteurs de production, notamment.
Une monnaie unique n’est pas une priorité, affirme Andrew S. Nevin, économiste en chef au cabinet PWC Afrique de l’Ouest, basé à Lagos. Selon lui, “la possibilité de faire des échanges entre les pays, chacun dans sa propre monnaie, est plus importante”, en plus du développement des infrastructures.
En outre, la future zone monétaire serait dominée par le Nigeria, pays pétrolier représentant les deux tiers du PIB de la région et la moitié de sa population. “On voit mal le Nigeria accepter d‘être dans une union monétaire dont il ne serait pas le patron”, souligne Ndongo Samba Sylla.
La politique monétaire s’alignera probablement sur les besoins du Nigeria, qui risquent de ne pas être “synchrones” avec ceux des autres pays, selon le chercheur de la fondation Rosa Luxembourg.
Incapables de jouer sur les taux d’intérêt ou de dévaluer leur monnaie, et en l’absence de mécanismes de solidarité budgétaire entre pays riches et en crise, ces derniers n’auraient pas d’autres choix en cas de choc internes ou externe que de mener des politiques d’austérité, selon M. Sylla.
Côté politique, le Nigeria semble avoir levé ses réserves à l‘égard de la monnaie unique. Mais il exige toujours des pays de la zone franc un “plan de divorce” vis-à-vis du Trésor français où les pays de la zone franc ont l’obligation de déposer 50 % de leurs réserves de change.
LE SYNPICS S'INDIGNE DE LA DESCENTE DE LA DIC CHEZ JEAN MEÏSSA DIOP
Bamba Kassé, Secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse, actuellement au Caire, qualifie « d’agression » l'acte. Selon lui, ces éléments supposés appartenir à la police, ont violé la loi
Le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) réagit à la descente de la Division des investigations criminelles (Dic) chez le journaliste Jean Meïssa Diop. Bamba Kassé, Secrétaire général du Synpics, actuellement au Caire, la qualifie ni plus ni moins « d’agression ». Selon, lui, ces éléments, supposés appartenir à la police, ont violé la loi. « Même celui qui leur a donné l’ordre de fouiller chez Jean Meïssa Diop n’est pas au-dessus de la loi », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Il faudrait que l’on comprenne que ce pays à des règles. Nous ne sommes pas dans une jungle. Jamais un journaliste n’a refusé de déférer à une convocation de la police ».
Pour le SG du Synpics, rien ne justifie cette descente dans l’intimité d’une personne, de surcroit un journaliste, fût-il coupable.
par Jean-Baptiste Placca
LA CAF, QUESTION D'IMAGE...
L’enjeu, pour la Confédération africaine de football, est qu’elle sache devenir meilleure, et ne pas juste se contenter de donner l’impression d’être meilleure. C'est fondamentalement ce que la CAF doit aux peuples africains
L’enjeu, pour la Confédération africaine de football, est qu’elle sache devenir meilleure, et ne pas juste se contenter de donner l’impression d’être meilleure. C'est fondamentalement ce que la CAF doit aux peuples africains.
Magali Lagrange : A la CAN, la fête continentale du football, en Egypte, c’est pratiquement la moitié des pays du continent qui est représentée, depuis le 21 juin, et pour un mois. D’où cette impression que l’Afrique toute entière est en fête. Cependant, qualifier, comme vous le faites, ce simple événement sportif comme étant « un des rares moments de consensus national dans la plupart des Etats » ne revient-il pas à prêter au football plus de vertu qu’il n’en a, ou ne devrait en avoir ?
Bien au contraire, la CAN a davantage encore de vertu que celles qu’on lui prête. Interrogerez un Africain de n’importe quelle nationalité, et il vous répondra que quelle que soit l’hostilité qu’il peut nourrir vis-à-vis des dirigeants en place dans son pays, jamais il ne pourrait désirer autre chose que la victoire pour son équipe nationale. Jamais vous ne verrez un footballeur d’un groupe ethnique refuser de jouer avec un coéquipier d’un groupe que l’on présumerait hostile. Mieux, tous soutiennent la sélection dans une ferveur à peu près identique, et souffrent de la même façon, lorsque leur équipe nationale est défaite.
Au fond, c’est précisément la capacité à souffrir pour son pays, lorsque celui-ci subit une épreuve, et la capacité à se retrouver dans une joie débordante, lorsque l’équipe nationale, par exemple, remporte une victoire éclatante, qui est la meilleure définition de l’attachement à sa patrie.
D’aucuns vous diront que ce n’est, là, que de la récupération politique, une manipulation visant à transformer le sport en une sorte d’opium du peuple…
C’est, hélas, la lecture idéologique que font ceux qui n’imaginent pas que des populations puissent aimer naturellement le football ou, plus largement, le sport. Savez-vous pourquoi les gens, en Afrique, sont si attachés au football ? Ce n’est pas en raison d’un quelconque fanatisme de commande, mais simplement parce que c’est le lieu où les talents, lorsqu’ils sont réels, peuvent s’épanouir et s’apprécier, donc, être jugés directement par le public lui-même.
Dans les concours, les résultats peuvent être manipulés, et les meilleurs peuvent être injustement recalés, sans que l’opinion puisse apprécier les fondements de leur élimination. Dans une élection, une commission électorale indélicate peut proclamer vainqueur un candidat qui n’est pas celui choisi par le peuple dans les urnes. Dans l’entreprise, un élément de valeur peut végéter longtemps, parce qu’il est écrasé par un supérieur hiérarchique veule, ou parce qu’il est maintenu sous l’éteignoir d’un malicieux plafond de verre. Un bon écrivain peut ne jamais être édité. Même un très bon musicien peut ne jamais voir son talent parvenir jusqu’à l’oreille du public.
Mais sur les stades, les spectateurs sont présents pour juger par eux-mêmes. Et le plus mesquin des arbitres ne peut enchaîner des décisions injustes au point de travestir la réalité du jeu, sans risquer de se faire lyncher par les spectateurs. Un bon joueur de foot éblouit d’emblée le public, et le plus féroce des entraîneurs ne peut durablement étouffer un Mbappé, un Mo Salah sans que ce dernier aille voir ailleurs, où son talent finira par éclater au grand jour... Bref, le sport est un des rares domaines dans lesquels les Africains savent que leur talent ou celui de leurs enfants peut être apprécié et reconnu, sans devoir se soumettre au pouvoir discrétionnaire d’un politique, d’un chef d’entreprise ou d’un sous-chef complexé, qui ne rêverait que d’écraser les autres.
C’est là, et pas ailleurs, qu’il faut chercher l’explication à l’engouement des Africains pour un événement comme la CAN.
Il n’empêche que la fête de la CAN a été quelque peu gâchée, cette année, par les déboires judiciaires du président de la CAF…
Le président de la CAF a été entendu dans une affaire de marchés d’équipements enlevés à une entreprise pour être confiés à un autre fournisseur. Et un employé licencié de la CAF aurait produit des documents tendant à prouver que cela a été une occasion de corruption, favorisée par le président Ahmad Ahmad. Ce dernier a expliqué, dès que cette affaire a été éventée, que la décision incriminée avait été prise par un comité comprenant plusieurs membres. C’est d’ailleurs à cette occasion que l’on a su que celui qui se faisait le propagateur de ces nouvelles venait d’être licencié. Et c’est là, tout le problème.
Pourquoi serait-ce un problème ?
Parce que, pendant des décennies, alors que la CAF était réputée minée par la corruption, le Whistleblower d’aujourd’hui a prospéré dans ce système, sans broncher. Et voilà qu’il se découvre lanceur d’alertes, juste après son licenciement. C’est pour le moins troublant. Difficile de s’en tenir à ce seul témoignage, dans cette seule affaire, pour décréter que tous les enfers sont déchaînés, et qu’un édifice jusque-là vertueux serait subitement en danger.
L’on croyait savoir, au contraire, que cette direction nouvelle aurait engagé des réformes visant à réduire le discrédit pesant sur une institution passablement… discréditée. Si même elle avait été viscéralement corrompue, la nouvelle direction de la CAF n’a pas eu le temps de le montrer. Comment faire croire à l’opinion qu’une audition dont est, du reste, sorti libre le président de la CAF serait le signal d’un pourrissement sans nom ? A la Fifa, à l’UEFA, à la Conmebol (la Confédération sud-américaine de football) comme à la CAF, les scandales de corruption étaient, jusqu’à il y a peu, la règle. Il faut juste éviter de tomber dans le piège qui consisterait à laisser penser que c’est aujourd’hui que la CAF basculerait dans la corruption, alors qu’elle tenterait plutôt d’en sortir.
L’enjeu, pour cette institution qui procure tant de bonheur aux peuples africains, est qu’elle sache devenir meilleure, et ne pas juste se contenter de donner l’impression d’être meilleure.