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13 août 2025
UNE NOUVELLE ROUTE MIGRATOIRE
Délaissant l’Europe, de plus en plus de migrants d’Afrique veulent gagner les États-Unis par un voyage dangereux, à pied via l’Amérique latine. Certains se résignent et demandent l’asile au Brésil ou à l’Équateur, d’autres meurent sur leur chemin
France 24 |
Henrique VALADARES |
Publication 29/06/2019
En mai 2018, des pêcheurs ont secouru un petit navire fortement endommagé à la dérive près des côtes. À bord de ce catamaran de 12 mètres, ils ont découvert 25 migrants, originaires du Sénégal, du Nigéria, de la Guinée, de la Sierre Leone et du Cap Vert, et deux passeurs, tous vivants.
Selon les autorités, les hommes âgés de 19 à 35 ans seraient restés trente-cinq jours à la dérive, dont une partie sans eau ni nourriture, buvant de l’eau de mer ou de l’urine. Un voyage entamé dans l’espoir de trouver un "meilleur avenir", selon le site d’informations G1.
La scène aurait pu se passer sur la Méditerranée, mais le bateau venant du Cap Vert a été retrouvé au Brésil, après 3 000 km de traversée de l’Atlantique. "Après trente-cinq jours dans ces conditions-là, il est vraiment incroyable que personne ne soit mort", a affirmé un policier brésilien au Guardian.
De plus en plus de migrants subsahariens choisissent la traversée de l’Atlantique pour gagner les États-Unis, via l’Amérique latine, en provenance de la République démocratique du Congo, de l’Angola, du Cameroun, du Nigeria, du Rwanda, entre autres.
Une hausse "dramatique" du nombre de migrants subsahariens
Selon la police américaine aux frontières, la hausse du nombre de migrants africains à la frontière avec le Mexique est "dramatique". Dans un communiqué, l’Agence américaine de protection des frontières et des douanes (CBP) a affirmé avoir arrêté plus de 500 personnes provenant du continent africain depuis le 30 mai 2019. Toutes tentant d’atteindre la ville texane de Del Rio.
Les chiffres sont nettement inférieurs aux quelque 440000 migrants arrêtés aux frontières américaines, majoritairement issus d’Amérique latine. Mais désormais, "c’est une tendance et ça va s’intensifier", explique à France 24 Hannah DeAngelis, à la tête du programme d’accueil des immigrants et des réfugiés de l’ONG américaine Catholic Charities à Portland, dans l’État du Maine.
"Cela pose problème, puisque c’est un chemin très dangereux", ajoute Luisa Feline Freier, professeure à l’université du Pacifique, à Lima, spécialiste en politiques d’immigration et des réfugiés en Amérique Latine, interrogée par France 24.
Un périple "dangereux" débutant au Brésil
Leur périple commence souvent au Brésil, où "ils arrivent par avion", raconte à France 24 Bernardo Laferté, coordinateur général du Comité brésilien national pour les réfugiés (Conare), organe du ministère brésilien de la Justice. "Certains arrivent aussi par des bateaux de toutes sortes, surtout commerciaux", poursuit-il.
"Les demandeurs d’asile subsahariens dans ce cas ont souvent plus de moyens et paient plus souvent des passeurs", explique Luisa Feline Freier. "Souvent, ce ne sont pas des villageois pauvres, comme les Centraméricains, mais des gens qui ont une certaine aisance et qui ont poursuivi des études."
Profitant du manque de contrôle dans la région amazonienne, ils n’hésitent pas à continuer leur périple vers les États-Unis. "Ils le font surtout par des endroits où il n’y a pas de poste-frontière", continue Bernardo Laferté. "On ne sait pas exactement combien ils sont."
Passant par l’Amazonie, ils gagnent le Pérou, puis l’Équateur et la Colombie – par bus, voiture ou souvent à pied –, "un voyage qui peut durer jusqu’à six mois", décrit Hannah DeAngelis.
"Je pensais qu’on allait tous mourir" sur le chemin
Tous ceux qui ont survécu racontent un voyage périlleux pendant lequel ils doivent faire face à des attaques de gangs armées, à des conditions d’hygiènes déplorables, au manque d’eau potable, de nourriture, à l’absence d’accès aux soins, ainsi qu’à une faune dangereuse. "Je pensais qu’on allait tous mourir", a raconté un autre migrant au bimensuel américain The New Republic.
"Il est bien évidemment impossible de savoir combien meurent sur leur chemin, mais une chose est sûre : le nombre est très élevé", explique Luisa Feline Freier, qui a interrogé de nombreux migrants dans ses recherches.
Le Brésil, premier concerné par la vague et nouvelle terre promise ?
"Les pays d’Amérique latine deviennent juste une étape pour certains, mais d’autres finissent par y rester et profitent de leurs lois souples en matière d’immigration", analyse Luisa Feline Freier de l'université du Pacifique. Selon les spécialistes, le Brésil est le premier pays concerné.
Cette ouverture des pays d’Amérique du Sud doit se poursuivre, selon le HCR : "Il est important que le Brésil continue à recevoir et à accueillir, comme il l’a toujours fait, avec un système qui marche très bien et qui fait tout pour que les accueillis soient intégrés à la population", explique à France 24 Luiz Fernando Godinho, porte-parole de l’antenne brésilienne.
Le temps d’analyse des demandes est également un atout pour ceux qui fuient leur pays : "entre six mois et un an, selon les situations", affirme le responsable onusien. Soit un avantage par rapport aux États-Unis, où cela peut prendre jusqu’à six ans.
Les autorités "ne parlent pas d’immigration africaine"
Mais les autorités ne semblent pas préparées à faire face à cette vague, notamment côté brésilien. "Les gouvernements ne parlent absolument pas de l’immigration africaine", confirme Luisa Freier.
Dans son communiqué, le CBP américain indique que cette nouvelle réalité rajoute un "défi à la crise humanitaire", car ces populations ont "des différences culturelles et linguistiques".
Côté brésilien, personne ne semble vouloir réaliser l’ampleur du phénomène. "Je dois revérifier, nous nous sommes surtout occupés des Vénézuéliens", s’étonne Bernardo Laferté lorsque France 24 cite les chiffres du Comité brésilien national pour les réfugiés, dont il est lui-même le coordinateur.
La Police fédérale brésilienne, en charge de l’immigration générale, n’a pas répondu à nos questions.
Fuyant la xénophobie européenne, les migrants doivent affronter le racisme sud-américain
"Le monde n’est pas une mer de roses", comme dit un proverbe brésilien : une fois sur place, les migrants doivent faire face "au racisme, qui est très fort", selon Luisa Feline Freier. "Les prises de paroles racistes du président Jair Bolsonaro en sont un exemple", lance la chercheuse. "Les pays latino-américains pensent très peu à l’immigration africaine. Leurs lois, souples, sont en réalité destinées à favoriser l’immigration européenne et blanche, comme c’est le cas en Argentine et au Brésil."
En mai 2018, les 25 migrants africains à bord du catamaran avaient demandé l’asile au Brésil. Quant aux deux passeurs, ils ont été arrêtés pour transport illicite de personnes, après cette traversée dangereuse et inédite, qui pourrait avoir ouvert la voie.
AUDIO
LAMB, L'ACTU BRÛLANTE PAR KHADIM SAMB
EXCLUSIF SENEPLUS - AFRICAN TIME - La chronique hebdomadaire diffusée en wolof tous les week-end à New-York
Pape Ndao fait le tour des faits marquants de la semaine, au micro d'AfricanTime, partenaire de SenePlus à New-York.
"IL N'Y A PAS D'INQUIÉTUDE À AVOIR POUR LE SÉNÉGAL"
A l’issue de l’entraînement de vendredi, le latéral droit, Lamine Gassama, est revenu sur les insuffisances affichées par son équipe face aux Fennecs, et parle de l'envie des joueurs de se reprendre au plus vite
Le Sénégal panse ses plaies au lendemain de la défaite face à l’Algérie (1-0) qui le met dans une position inconfortable avant de croiser le Kenya lundi 1er juillet. A l’issue de l’entraînement de vendredi, le défenseur latéral droit, Lamine Gassama, est revenu sur les insuffisances affichées par son équipe face aux Fennecs, et parle de l'envie des joueurs de se reprendre au plus vite.
Le groupe est triste du résultat d’hier (jeudi). On s’est remobilisé. C’est un match qui s'est joué sur quelques détails. On a pris conscience des manques qu’on a eus dans ce match et dès ce soir (vendredi) on va visualiser les erreurs commises pour corriger ça au plus vite et penser au prochain match.
Avec le recul qu’est-ce qui a fait défaut au Sénégal face à l’Algérie ?
Je pense que c’est notre entame d’abord. On a eu des difficultés pour se mettre en place dans les dix premières minutes. Après, au fil du match, on a essayé de revenir au score, on s’est créés des situations, mais l’Algérie était solide. Mais sur ce match-là, il y a eu aussi de bonnes choses et il faudra s’appuyer dessus.
Est-ce que vous attendiez à une équipe aussi agressive quand on présente l’Algérie comme une équipe technique ?
C’est une équipe technique, mais il ne faut pas oublier qu’on est aussi en Afrique et les matches sont très physiques avec beaucoup d’impact. On n’a pas été surpris de leur impact, maintenant, c’est à nous de montrer qu’on est fort aussi dans ce domaine. L’impact physique fait partie de notre Adn. L’équipe a fait preuve de caractère. Cette équipe algérienne a su nous contenir. Elle a aussi commis pas mal de fautes pour nous sortir du match. Ils ont su casser notre jeu. Mais, il n’y pas d’inquiétude à avoir; il reste encore un match et nous avons notre destin en main. Il faut préparer le prochain match.
Justement, le Kenya, prochain adversaire, garde aussi toutes ses chances de se qualifier. A quel genre de rencontre vous vous attendez ?
On sait qu’ils ont gagné (face à la Tanzanie, 3-2), donc il y aura un énorme enjeu. Après, il faut qu’on se focalise sur le Sénégal. Je pense que c’est le Kenya qui va s’adapter à notre style de jeu et pas l’inverse. On va essayer de jouer et de gagner ce match. La pression est peu plus dure, car on a toute l’attention du continent. Après, on a suffisamment de maturité pour faire abstraction de ça. Cela fait maintenant quatre ans que le groupe grandit ensemble et on a assez de maturité pour mettre cette pression de côté et se focaliser sur nous.
par Yaye Fatou Sarr
LETTRE À LA JEUNESSE SÉNÉGALAISE !
Avons-nous peser le poids de la responsabilité que nous avons ? Avons-nous réfléchi une seconde aux conséquences de nos décisions et de nos actes ? Nous ne sommes l'arme de personne, nous ne devons faire la sale besogne de personne
Chers compatriotes, chers frères et sœurs de patrie, loin de moi l'idée de vous donner une leçon bien au contraire mon plaisir serait si grand d'apprendre de vous mais permettez-moi de partager mon ressenti.
Chers compatriotes, nous sommes à un tournant décisif de la vie de notre si vielle nation, lequel tournant nous ne devons absolument pas rater.
Sommes-nous assez conscients pour l'arpenter auprès de nos ainés ? Avons-nous peser le poids de la responsabilité que nous avons ? Avons-nous réfléchi une seconde aux conséquences de nos décisions et de nos actes ?
Chers compatriotes, nous ne sommes l'arme de personne, nous ne devons faire la sale besogne de personne, nous ne sommes les répondeurs automatiques de personne, nous ne sommes les marionnettes de personne, nous sommes des jeunes citoyens avec nos droits et devoirs.
Libre à nous d'avoir nos appartenances politiques, j'en ai bien une mais avec le respect que le leader que nous aurons choisi nous devra.
Le mien ne me mettrait jamais devant une camera pour faire un trouble à l'ordre public, il ne me mettrait jamais devant une camera pour livrer des insultes encore moins pour accuser des gens qui se battent pour mon peuple.
Chers frères et sœurs citoyens, patriotes, je m'intéresse moins au président de la République Macky Sall qu'à notre avenir, qu'à nos ressources, qu'à notre éducation, qu'à notre santé, etc. et celui des générations futures.
Soyons tous conscients que là-bas résident nos priorités et aucun président incapable d'être à la hauteur ne devra nous imposer quoique cela puisse être.
Chères jeunes femmes de la classe politique sénégalaise, jadis, nos mères se sont battues et ont su gagner le respect des hommes qui partageaient ce milieu, faisons mieux.
Chères demoiselles, chères dames, je refuse de gagner ma place à l'Assemblée nationale ou dans un quelconque ministère, etc. grâce à des insultes distribuées, des incorrections, de l'ignorance de la loi au service d'un quelconque Etat qui ne gère que ses intérêts et d'ailleurs, j'aurais refusé même s'il gérait notre intérêt.
Par contre je me battrai personnellement, dignement et auprès de mon peuple pour avoir un quelconque mérite.
Mesdames, mesdemoiselles, je suis sûre que des jeunes femmes comme moi qui sont politiques et il y en a bien d'autres, que toutes fassent comme nous.
Jeunesse sénégalaise, debout pendant qu'il est encore temps!
Citoyennement vôtre
L’INDISPENSABLE GANA GUEYE !
Pour plusieurs observateurs, l’activité incessante et l’abattage d’Idrissa Gana Guèye, véritable poumon de l’entrejeu du Sénégal, ont manqué aux Lions contre l'Algérie
Julien Mbesse SENE, Papa Lamine Ndour & Cheikh Mbacké SECK, envoyés spéciaux au Caire (Egypte) |
Publication 29/06/2019
Son absence contre l’Algérie (1-0) a porté un sacré coup au milieu de terrain de l’équipe d’Aliou Cissé. Pour plusieurs observateurs, l’activité incessante et l’abattage d’Idrissa Gana Guèye, véritable poumon de l’entrejeu du Sénégal, ont manqué aux Lions.
On dit souvent que les joueurs sont interchangeables en équipe nationale. le collectif prime sur les individualités et qu’une absence ne se fait pas ressentir. Mais, cela ne s’est pas vérifié, jeudi, lors du match contre l’Algérie perdu par les lions (1-0). le milieu de terrain du Sénégal a été bouffé. Il a souffert indéniablement de l’absence de son poumon, capable d’aller gratter les ballons dans les pieds des joueurs les plus techniques ou d’intercepter les passes des créateurs les plus habiles. «Gana fait partie de nos meilleurs joueurs au milieu. Il arrive à apporter de l’impact, se projette bien et bonifie le ballon. J’espère que je vais le récupérer pour qu’il puisse jouer contre le Kenya», s’incline Cissé. «Gana Guèye a manqué aux Lions. On connaît l’activité qu’il a au milieu de terrain. On connaît son impact physique avec sa petite taille.
En plus, il arrive techniquement à trouver les joueurs dans les intervalles. Cette passe qui fait la différence et qui élimine quatre à cinq adversaires», fait remarquer Mamadou Niang, l’ancien attaquant des lions. Ce match a prouvé que le joueur d’Everton est utile et indispensable, lui qui est à 64 sélections, 4 buts et 6 passes décisives ainsi qu’une solide expérience des «grands» matchs comme celui disputé jeudi. Dans un terrain, il presse et gratte les ballons. C’est une bouffée d’oxygène pour son équipe. Ce que Alfred Ndiaye ou Pape Alioune Ndiaye n’ont pas réussi à faire. PAN a tenu tant bien que mal à couper les transitions des Algériens, mais cela n’a pas suffi.
Surtout que son binôme Alfred était à la traîne et n’avait aucune solution devant Guedjoura, qui a mis beaucoup d’impact dans son jeu. «On a souffert au milieu de terrain. Ce qui était notre force contre la Tanzanie», avoue Aliou Cissé. le Sénégal n’a pas été à la hauteur dans les sorties de balle et la récupération haute. Ce qui est la force de Gana Guèye. «C’est un joueur très important qui amène de la stabilité. On va tout faire pour le récupérer au prochain match (contre le Kenya)», ajoute Cissé.
Et, Alfred Ndiaye a même avoué que les milieux de terrain doivent encore travailler cet aspect technique : «On doit travailler les sorties de balle quand une équipe vient nous presser de la sorte. On avait du mal à sortir le ballon».
Gana aimante le ballon
Cette blessure a été un vrai frein pour le Sénégal, qui restait une série de sept succès. C’est aussi un frein pour Gana, impressionnant et plus décisif dernièrement. Son match abouti contre la Tanzanie n’était qu’une continuité de ce qu’il a montré avant la CAN. Idy a été trois fois buteur lors des deux matchs amicaux, notamment un doublé contre la sélection de Murcie (victoire par 7-0) et le but du succès contre le Nigeria (1-0). Malgré ses bonnes performances qui sautent aux yeux, le joueur d’Everton se la joue modeste. «On ne peut pas dire ça (l’impact de son absence), car les milieux de terrain ont fait leur rôle. Ils ont défendu et essayé de sortir les ballons proprement. Malheureusement, on n’a pas su leur poser beaucoup de problèmes devant et les sortir de leur zone de confort. On a trop respecté les Algériens. Il faut apprendre de ce match et essayer de battre le Kenya», dit-il.
LA DIC S'INVITE CHEZ JEAN MEÏSSA DIOP
Une équipe de la Division des investigations criminelles était ce samedi au domicile du journaliste, à la recherche d’un de ses confrères - L'ancien de Walfadjiri, dénonce une agression sous le couvert de la loi
Une équipe de la Division des investigations criminelles (Dic) s’est invitée très tôt ce samedi au domicile du journaliste Jean Meïssa Diop, à la recherche selon ses dires, d’un de ses confrères. Dans le post de sa page Facebook ci-dessous, l'intéressé explique les circonstances de cette incursion de la police et s’indigne :
« Au secours !!! Ma famille et moi venons d’être réveillés de manière musclée par une demi-douzaine d’agents de la DIC recherchant un journaliste et conduite par un certain Diatta et Fall. Ils sont entrés jusque dans ma chambre à coucher après avoir avoir réclamé carte d’identité, toute facture de Senelec, rejeté les factures Sde et Sonatel, regardé ma carte d’identité, fouillé mes tiroirs de commode au motif que la loi leur donne le droit d’entrer chez n’importe qui de 6 h du matin à 21, eu une sévère altercation avec mon épouse… Excusez du peu ! Qu’ai-je fait pour mériter cette procédure humiliante ? Moi, Jean Meissa Diop violenté de la sorte pour n’avoir rien fait. On m’envoie la redoutable Division des investigations criminelle, toute vociferante, toute menaçante, l’oeil méchante, recherchant un journaliste d’un journal dakarois que je nommerai pas.
Et après tout ça, on me donne l’ordre de rester à l’écoute de la DIC pour d’autres questions. Et avant de partir, ils ont fouillé toutes les chambres de la maison !
Voilà une agression sous le couvert de la loi. C’est vraiment trop ! C’est quel pays, c’est quelle police ? Je demande de l’aide ! Que faire ! Quai-je fait ? On me soupçonne d’être un journaliste – ce que je suis. Oú travaillez-vous ? J’ai travaillé à Walf. Et où encore, m’a-t-on demandé ? Membre du Conseil national de régulation de l’audiovisuel jusqu’en novembre 2018. Et puis où encore ? Chroniqueur « Avis d’inexpert » au quotidien L’Enquête…
Restez à la disposition de la DIC, m’a-t-on conseillé. ENTENDU ! »
L’ALTERNATIVE PAPE ABDOU CISSE
La charnière centrale de la défense sénégalaise devrait être revue lors de la prochaine sortie contre le Kenya. Et, Pape Abdou Cissé pourrait être l’heureux élu.
Julien Mbesse SÈNE, Papa Lamine Ndour & Cheikh Mbacké SECK, envoyés spéciaux au Caire (Egypte) |
Publication 29/06/2019
Salif Sané blessé et forfait pour une quinzaine de jours, Cheikhou Kouyaté devait assurer la relève en défense centrale. Mais, lors des 2 rencontres en poule notamment contre l’Algérie (0-1), le capitaine des Lions a montré d’inquiétants signes de fébrilité. La charnière centrale de la défense sénégalaise devrait être revue lors de la prochaine sortie contre le Kenya. Et, Pape Abdou Cissé pourrait être l’heureux élu.
Kouyaté a perdu des points
«La blessure de Salif Sané est la tache de cette victoire», disait Aliou Cissé après la rencontre de la première journée de la phase de poules entre le Sénégal et la Tanzanie (2-0). Avec la suite des évènements, le technicien avait raison de s’inquiéter. Touché à la cheville suite à un duel, Salif Sané était obligé de cédersa place à la 24ème mn de jeu. Et, pour le suppléer, Aliou Cissé avait mis Cheikhou Kouyaté. Ce choix s’expliquait par le fait que le capitaine des lions, polyvalent, a souvent été aligné en défense centrale. D’ailleurs, avant le match face à la Tanzanie, Kouyaté avait formé la paire avec Koulibaly à 6 reprises pour un total de 5 victoires et 1 nul.
L’entrée en jeu de l’ancien milieu de West Ham n’avait pas trop fragilisé la défense sénégalaise, qui n’a jamais plié devant les attaquants tanzaniens. Mais, Kouyaté avait montré des signes de fébrilité, notamment sur la rapidité et la relance. Reconduit aux côtés de Kalidou Koulibaly pour le choc du groupe C contre l’Algérie, l’actuel sociétaire de Crystal Palace devait élever son niveau face à des joueurs de classe internationale comme Mahrez, Belaili, Bounedjah. Cependant, durant quasiment toute la partie, il semblait être le maillon faible d’une défense assaillie de toutes parts par les velléités offensives des Fennecs.
Maladroit dans ses interventions et loin d’être serein dans la transmission du ballon, il a semblé paniquer à chaque fois que les redoutables attaquants algériens le pressaient. Ses pertes de balle ont failli être fatales au Sénégal, notamment à la 45ème mn. En plus, il avait tendance à dégager les ballons à l’emporte-pièce au lieu de sortir le cuir proprement. Bref, ce fut un non-match pour celui qui était censé garder la baraque avec Koulibaly, en l’absence de Salif Sané. Force est de dire que Cheikhou Kouyaté n’a pas rassuré par ses prestations contre la Tanzanie et l’Algérie..
Koulibaly-Pape Abdou Cissé, une charnière inédite
Battus par les Fennecs, les lions vont disputer une «finale» contre le Kenya, lors du 3ème et dernier match de poule. Pour cette rencontre capitale où un revers aurait les effets d’un tsunami dans le football sénégalais, Aliou Cissé, sous pression après avoir échoué à résoudre l’équation tactique de Djamel Belmadi, doit obligatoirement opérer des changements. Et, son capitaine est parti pour en faire les frais. Dans ce cas de figure, Pape Abdou Cissé est bien parti pour être dans le 11 face aux Harambee Stars. Pour sa 1ère apparition avec le Sénégal contre le Soudan (3-0, 13 octobre 2018), il avait profité des absences de Kalidou Koulibaly et Salif Sané pour être titularisé. le Pikinois avait réussi son baptême du feu avec une solide prestation et un but en prime. Il avait encore été irréprochable sur la pelouse des Soudanais au retour (0-1, 16 octobre 2018). Sa 3ème titularisation face au Mali (2-1, 26 mars 2019), en amical, n’avait pas non plus été décevante. Sur les 3 matchs où il a été aligné, le Sénégal n’a enregistré que des victoires et encaissé qu’un but. Face aux Kenyans, le défi physique devra être gagné. Et dans ce domaine, le défenseur de l’Olympiakos a des atouts non négligeables. Il peut aussi être d’un grand apport dans les duels et les coups de pied arrêtés. Mais, jamais aligné aux côtés de Kalidou Koulibaly, il devra rapidement trouver des automatismes avec le roc de Naples.
par Mausi Segun
L'AFRIQUE NE DOIT PAS FAILLIR À SES RESPONSABILITÉS SUR LE CAMEROUN
Le meilleur moyen de mobiliser le Conseil de sécurité autour de la crise au Cameroun malgré ses divisions serait que ses membres africains prennent la tête de ces efforts et exigent une action vigoureuse
Jeune Afrique |
Mausi Segun |
Publication 29/06/2019
Alors que le Cameroun s’enfonce dans une spirale de violences, l'Union africaine (UA) et les membres africains du Conseil de sécurité des Nations unies - la Côte d’Ivoire, l'Afrique du Sud et la Guinée équatoriale - doivent avoir le courage et la conviction de faire face aux crises urgentes sur le continent.
Depuis trois ans, le pays est enlisé dans un cycle de contestations civiles, suivies d’une répression de la part du gouvernement, et de violences qui menacent de dégénérer en une catastrophe pour les droits humains. Une extension du conflit pourrait déstabiliser une région déjà fragile : le Cameroun, qui mène une guerre contre les insurgés de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord, possède des frontières communes avec la République centrafricaine, la République du Congo, le Tchad, le Nigeria, le Gabon et la Guinée équatoriale.
Tueries, enlèvements et actes de torture
La crise séparatiste au Cameroun a débuté en octobre 2016, quand des étudiants, des enseignants et des avocats des régions anglophones minoritaires sont descendus dans les rues pour exiger une meilleure reconnaissance de leurs droits culturels et politiques. La réponse brutale des forces de sécurité, qui ont tué et arbitrairement arrêté des manifestants pacifiques, ainsi que celle du gouvernement, qui a interdit des organisations de la société civile et suspendu internet, ont exacerbé la crise.
Depuis lors, de nombreux groupes séparatistes sont apparus et ont pris les armes, réclamant l’indépendance des régions anglophones, qu’ils appellent « l’Ambazonie ». Ces groupes ont tué, enlevé et torturé des détracteurs supposés, tout en imposant un boycott de l’éducation, ce qui, depuis plus de deux ans, a empêché les enfants et leurs enseignants d’aller à l’école dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Le gouvernement a répondu par la violence, incendiant des centaines d’habitations, tuant des civils, détenant et torturant des séparatistes présumés dans une prison gérée par la gendarmerie à Yaoundé, la capitale. La crise a entraîné le déplacement d’un demi-million de Camerounais, dont beaucoup ont désespérément besoin de protection et d’assistance humanitaire.
Inaction de l’Union africaine et du Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas fait beaucoup mieux, s’abstenant de la moindre déclaration sur les graves violations des droits humains commises aussi bien par les forces gouvernementales camerounaises que par les séparatistes armés, ou de mettre en garde les deux camps contre les conséquences potentielles de leurs actes.
Il y a cependant des signes que l’ONU pourrait dorénavant agir de façon plus énergique. Le mois dernier, les États-Unis, avec l’appui de l’Allemagne, de la République dominicaine et du Royaume-Uni, ont organisé une séance informelle du Conseil de sécurité pour aider à mettre la situation au Cameroun sur les écrans radar des États membres. L’effort était louable, mais la séance n’a consisté qu’en une réunion informelle et ne portait que sur la situation humanitaire. La forte résistance des membres africains du Conseil, méfiants à l’égard des interventions menées par des pays occidentaux sur le continent, a presque fait échouer cette initiative. Le représentant permanent de l’UA auprès du Conseil de sécurité n’a même pas participé à la séance.
Les États non occidentaux doivent unir leurs forces
Les États non occidentaux réticents à l’idée que les pays occidentaux soient en première ligne dans une crise africaine devraient unir leurs propres forces pour inscrire le Cameroun à l’ordre du jour du Conseil. Le meilleur moyen de mobiliser le Conseil de sécurité autour de la crise au Cameroun malgré ses divisions serait que ses membres africains prennent la tête de ces efforts et exigent une action vigoureuse.
Il est peu probable que la Guinée équatoriale relève le défi. Elle-même profondément marquée par des violations des droits humains, elle a, dans son propre intérêt, de bonnes raisons de défendre l’idée selon laquelle ce qui se passe à l’intérieur des frontières d’un État, aussi dangereux que ce soit pour les droits ou pour la sécurité, ne regarde que lui.
Le long combat de l’Afrique du Sud contre l’apartheid a bénéficié de la solidarité internationale, notamment du soutien actif du Conseil de sécurité de l’ONU. Cependant, ces dernières années, les présidents sud-africains successifs ont résisté aux pressions de la communauté internationale visant à remédier aux violations graves et de grande ampleur des droits humains dans des pays comme le Zimbabwe, le Soudan et, jusque récemment, le Myanmar. Le président nouvellement élu, Cyril Ramaphosa, a promis de promouvoir « la démocratie, la justice, les droits humains et la bonne gouvernance » dans un discours prononcé à l’ONU, et mettre en œuvre cette promesse face à la crise du Cameroun serait un bon point de départ.
La Côte d’Ivoire, meilleur espoir face aux crises africaines ?
Le meilleur espoir pourrait toutefois venir de la Côte d’Ivoire, dont sa crise post-électorale brutale de 2010-2011 a été résolue avec le soutien de l’UA et du Conseil de sécurité de l’ONU. En 2016, le président Alassane Ouattara, alors en campagne pour que son pays soit élu au Conseil de sécurité, avait déclaré que ce dernier devait être « principalement l’organe au sein duquel les décisions courageuses doivent être prises, pour éviter à nos peuples et à nos États les conflits et les guerres, avec leur lot de détresse et de souffrances ».
Le mandat de deux ans de la Côte d’Ivoire au sein du Conseil de sécurité s’achèvera fin 2019. Bien que son bilan en matière de votes soit loin d’être parfait, le gouvernement du président Ouattara a fait preuve d’un certain leadership sur les questions de droits humains. La Côte d’Ivoire s’est démarquée des autres États africains pour prendre l’initiative d’un embargo sur les armes à destination du Soudan du Sud, même si le 30 mai, elle s’est abstenue lors du vote d’une résolution prorogeant cet embargo.
Appuyer une action au sujet du Cameroun, en inscrivant officiellement à l’ordre du jour du Conseil de sécurité la crise dans les régions anglophones et en s’attaquant aux graves violations des droits humains, renforcerait la contribution de la Côte d’Ivoire en tant que pays soutenant les défenseurs des droits humains et la résolution des conflits. Cela montrerait également que des gouvernements africains peuvent avoir le courage et la conviction de faire face aux crises urgentes sur le continent.
Mausi Segun est la directrice de la division Afrique de Human Right Watch.
«ON NE PEUT PAS SE CACHER, LE SÉNÉGAL EST FAVORI DE CETTE CAN»
Agent de joueurs, mentor de Didier Drogba, Thierno Seydi est en Egypte pour suivre la 32e CAN, comme il le faut depuis 1998, répond à nos questions sur le football africain et sur les Lions
De nos envoyés spéciaux Youssouph BADJI & Harouna DEME (Vox Populi) |
Publication 29/06/2019
LE CAIRE, Egypte – Agent de joueurs, mentor de Didier Drogba, Thierno est en Egypte pour suivre la 32e Coupe d’Afrique des nations (CAN), comme il le faut depuis 1998. A cette occasion, nous l’avons interpellé sur un certain nombre de questions sur le football africain et sur le Sénégal. Analysant le passage de la CAN de 16 à 24 équipes, il dit ne pas être «personnellement convaincu». «Il me semble que 16 équipes, c’était déjà bien. Parce qu’en termes logistiques, tout le monde n’a pas la même capacité que l’Egypte. La preuve, le Cameroun a été obligé de se désister à la dernière minute, parce qu’on a changé les règles du jeu, alors que tout était déjà calé. Parce que ce n’est pas une chose facile pour tout pays organisateur», indique-t-il.
CAN à 24 : «Le niveau technique va baisser
Le passage à 24 pays, pour lui, «c’est le spectacle qui en pâtit. Déjà qu’à 16, il y avait des équipes qui étaient là juste pour être là. A 24, on va voir de grosses différences en termes de qualité de jeu, de niveau, etc. On aurait donc pu rester à 16. Le seul bémol que je mets, c’est qu’à 24, on permet à de petites nations du football africain de goûter à cette grand-messe du foot africain. Par contre, le fait est que beaucoup de pays ne seront plus en mesure d’organiser. Parce que tous les pays ont des priorités dans le domaine de l’éducation, de la santé, du social, etc. A 24, le champ est réduit en termes de pays capables d’accueillir la CAN», soutient Thierno Seydi. Comme beaucoup d’observateurs, il est d’avis que la CAF a juste voulu suivre l’effet de mode, étant donné que l’UEFA en Europe est passée à un Euro à 24. «Forcément, tout le monde a fait cette déduction. On a vu que la FIFA a voulu imposer au Qatar un Mondial 2022 à 48 pays, mais ils ont refusé. Car, on ne change pas les règles en plein jeu. Je pense que, raisonnablement, on aurait pu rester à une CAN à 16 équipes. Surtout qu’avec cette évolution, le niveau technique va baisser», s’inquiète-t-il.
«Si on joue sur notre valeur…»
N’empêche, il estime que dès qu’on arrivera au second tour, «les grandes nations du foot africain vont se retrouver». «C’est à partir de ce moment qu’on pourra juger du niveau réel de cette CAN», ajoute-t-il en plaçant le Sénégal en favori, en dépit de la défaite concédée face à l’Algérie jeudi. «Si cette défaite est un mal pour un bien. Elle permet à cette équipe du Sénégal de se remettre en cause et de savoir que rien n’est gagné d’avance. Parce qu’on s’est un peu vu trop beau, trop vite. C’est une bonne piqûre de rappel», avance Thierno Seydi qui se veut cependant clair : «On ne peut pas se cacher. Le Sénégal est favori de cette CAN. Quand on regarde cette équipe, en valeur intrinsèque, individuellement, c’est l’une des équipes les plus complètes». «Maintenant, ajoute-t-il, si l’équipe n’arrive pas à jouer, comme cela a été le cas contre l’Algérie, la question il faudra la poser à l’entraîneur. On est un favori et tous les spécialistes avertis le savent. On doit aller gagner cette CAN. Et c’est bien de le dire, mais il faut qu’on se donne les moyens d’y arriver». Et, selon lui, «le chemin pour y arriver dépend des résultats. Mais pour gagner une CAN, il faut battre tout le monde. Il n’y a pas de calcul où d’équipe à éviter ou d’adversaire idéal. Aujourd’hui, on a un groupe qui peut faire face à n’importe quelle équipe présente dans cette CAN. Si on joue sur notre valeur, si l’équipe tourne bien, on ne doit pas avoir de soucis. Maintenant, le fameux problème du Sénégal, c’est le mental. On a cette sorte de serpent qui revient».
«Sadio a passé un cap, il sait qu’il peut être comme un Eto’o, un Drogba»
Seydi d’argumenter: «Voyez contre la Tanzanie, en première mi-temps, le match était plié, on devait être à 3 ou 4 à 0. On gagne 2 à 0, mais il aurait suffi que la Tanzanie mette un but avant ou dans le dernier quart d’heure pour qu’on se mette en difficulté. Il faut qu’on apprenne à tuer un match. Ce mal est tellement récurrent dans notre football, que je ne sais pas quoi faire. Parce qu’on a des joueurs qui jouent à un certain niveau. Face à un gros, ça ne pardonnera pas ce genre de raté. Et on a pu le vérifier contre l’Algérie qui nous a piégés. D’où la nécessité d’être rigoureux, vigilants et réalistes à chaque match dans la gestion». Par ailleurs, l’observateur avertit que «même si Sadio Mané n’a pas été étincelant contre l’Algérie, il a bien franchi un palier. Il n’est plus le joueur qu’il était l’année dernière. Dans sa tête, il a passé un cap. Il a compris et à pris conscience qu’il est un leader. Il sait qu’il peut être ce leader qui va tirer l’équipe vers le haut, comme a pu l’être un Samuel Eto’o avec le Cameroun et un Didier Drogba avec la Côte d’Ivoire».