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14 août 2025
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LE MAROC TOUT EN MAÎTRISE
Au terme d'un match maîtrisé, le Maroc a dominé la Côte d'Ivoire (1-0) et validé son billet pour les huitièmes. Décevants, les Elephants vont devoir montrer autre chose
Après le Sénégal et l'Algérie jeudi, deux autres cadors du football africain s'affrontaient ce vendredi soir. Tous les deux vainqueurs de leur premier match dans cette CAN 2019, le Maroc et la Côte d'Ivoire étaient à l'affiche de ce groupe D. Dès les premiers instants de la rencontre, les Lions de l'Atlas se trouvaient en grand danger. Aurier déboulait sur son côté droit et adressait une merveille de ballon pour Kodjia, qui reprenait d'une tête croisée. Saiss sauvait sur sa ligne (2e). Mais par la suite, les Marocains prenaient le jeu à leur compte et s'installaient progressivement dans le camp des Eléphants.
Après deux premières occasions d'ouvrir le score (14e, 19e), Amrabat récitait son football et slalomait entre trois Ivoiriens avant d'offrir sur un plateau le but à En-Nesyri, qui concluait du gauche (23e,1-0). Malgré un premier acte globalement maîtrisé dans l'utilisation du ballon, les joueurs d'Ibrahim Kamara se faisaient quelques frayeurs lorsque Pépé envoyait le ballon dans le petit filet gauche (25e), qu'Aurier passait tout près de lober Bounou (37e) ou que Die testait le gardien marocain d'une frappe puissante (40e)... Après une première période très rythmée, les coéquipiers de Ziyech rejoignaient les vestiaires avec une légère avance (1-0).
Des Eléphants méconnaissables
Après la pause, les hommes d'Hervé Renard devaient revenir avec de nouvelles intentions s'ils voulaient espérer prendre la tête du groupe à l'issue de cette deuxième journée de la phase de groupe. Mais d'entrée, les Ivoiriens paraissaient fatigués, timides, fragiles...Malgré une possession de balle équilibrée et les entrées en jeu de Cornet et Bony, ils semblaient incapables de se montrer dangereux et d'approcher le but adverse. A vingt-cinq minutes du terme, En-Nesyri avait même l'occasion de faire le break, mais l'attaquant manquait son geste du talon (67e)...
Dans le dernier quart d'heure, les Eléphants réagissaient quelque peu et pensaient obtenir un penalty suite à un accrochage sur Pépé (81e). L'arbitre n'était pas du même avis. Puis, sur un geste acrobatique dans la surface, Traoré inquiétait Bounou (88e), sur la première frappe cadrée des coéquipiers de Pépé en deuxième période... Lors des ultimes instants du match, Mazraoui avait l'occasion de conclure parfaitement un match très abouti de la part des Lions de l'Atlas, mais sa reprise s'écrasait sur la barre transversale... Victoire 1-0 pour le Maroc, qui prend la tête du groupe et se qualifie pour la suite...
par Mamoudou Ibra Kane
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LA CAN, LE PÉTROLE ET LA JUSTICE
Hier, c'est le refus de répondre à la commission parlementaire sur l'affaire dite des 94 milliards, aujourd'hui c'est un gros lapin posé devant la porte du procureur - Monsieur Sonko, anti-système ne rime pas avec anti-institution
Jamais un sujet autre que le pétrole n’avait su résister à un évènement de la dimension de la Coupe d’Afrique des Nations de football. Pour Mamoudou Ibra Kane, si le pays bruit de la contreperformance des Lions, il renifle du pétrole qui, curieusement n’est pas encore sorti des puits. Pour lui, la polémique ne s’estompera que quand Aliou Cissé et ses joueurs rentreront avec le succès. En attendant, le journaliste se penche sur le méli-mélo politico-judiciaire entre l’annonce d’une information judiciaire, la hausse annoncée des prix du carburant et de l’électricité, les pas posés par Ousmane Sonko et Thierno Alassane Sall.
CONTRE LA CANICULE, DES RUSES VENUES D'AFRIQUE
Pour se protéger des fortes chaleurs, il existe des techniques simples, parfois éprouvées depuis des siècles par les habitants du continent
Le Monde Afrique |
Matteo Maillard , Josiane Kouagheu , Sophie Douce et Mohamed Haddad |
Publication 28/06/2019
La canicule qui sévit en France ces jours-ci est un phénomène climatique familier dans de nombreux pays d’Afrique. Un continent où la climatisation s’installe peu à peu mais demeure un luxe réservé aux plus aisés. Pour résister à la chaleur, la population adapte son rythme et use de techniques éprouvées depuis des générations
Au Burkina Faso, on se plie au cycle du soleil
Dans ce pays qui compte parmi les plus ensoleillés d’Afrique de l’Ouest, les températures avoisinent les 40 °C de mars à mai et peuvent même dépasser les 45 °C dans la région du Sahel (nord). Chacun prend son mal en patience en guettant l’arrivée du « beau temps », comme on appelle les premières pluies. Pour apprivoiser ce climat extrême, les habitants adaptent leur rythme quotidien au cycle du soleil. Au Burkina Faso, les journées commencent vers 5 ou 6 heures, afin de profiter des derniers moments de fraîcheur nocturne. Dès midi, on préfère se calfeutrer, volets fermés, dans son bureau ou à la maison pour faire une sieste après le déjeuner.
Les citadins évitent de marcher dans la fournaise des rues l’après-midi, quand l’air s’emplit d’une drôle d’odeur de goudron et de sable brûlant. Ceux qui doivent malgré tout se déplacer, le plus souvent en vélo ou à moto – les voitures climatisées restent un luxe –, s’en remettent aux vendeurs ambulants de sachets d’eau, d’éventails ou encore de mouchoirs pour s’éponger le front. Les plus aisés équipent leur domicile de l’air conditionné, les autres se contentent de ventilateurs. Mais il faut encore composer avec les coupures d’électricité et d’eau, quasi quotidiennes pendant la saison chaude et qui sont la hantise des Burkinabés.
Au Cameroun, on dort à l’extérieur ou près de l’eau
La partie septentrionale du Cameroun est la plus exposée aux fortes chaleurs durant la saison sèche, de novembre à avril. Une période au cours de laquelle les habitants rivalisent d’ingéniosité pour échapper à la canicule à peu de frais. Dans la région de l’Extrême-Nord, le mercure peut frôler les 47 °C à l’ombre. L’accès à l’électricité demeure un luxe dans cette région parmi les plus pauvres du pays.
Pour se protéger, les habitants «n’ont pas changé leurs habitudes depuis des décennies », rapporte Daïrou Hamidou, journaliste à Equinoxe TV. Pendant la journée, abrités sous les acacias qui bordent les rues et les cours des maisons, ils se rafraîchissent à l’aide d’éventails traditionnels en plumes de canards ou en paille. Une fois la nuit tombée, ils dorment le plus souvent à l’extérieur sous des « danki », ces auvents ouverts aux quatre vents, étalant leur natte à même le sol sablonneux. Dans les villages les plus reculés, établis sur des terres désertiques, certains passent même la nuit près des points d’eau.
Au Sénégal, on porte le boubou et on boit du thé
Dans les pays du Sahel, des siècles de nomadisme ont donné naissance à des techniques éprouvées, comme le port de vêtements amples, de couleur claire, en coton ou en lin, et le moins possible en fibres synthétiques. Au Sénégal, le boubou fait des merveilles : chaque pas crée un courant d’air qui gonfle la tenue et rafraîchit. On en superpose parfois les couches afin d’augmenter l’effet. Dans les campagnes, les habitants portent aussi un chapeau conique en paille qui évacue efficacement la chaleur, connu sous les noms de « tengade » chez les Peuls ou « gaban » chez les Bambara.
Eté comme hiver, les Sénégalais ont l’habitude de boire l’« ataya ». Ce thé vert traditionnel, véritable suc que l’on réduit sur un réchaud de charbon, est servi mousseux, en trois fois, comme le veut la coutume. Le premier « amer comme la mort », le deuxième « doux comme la vie » et le troisième « sucré comme l’amour ». Il se révèle un véritable allié pendant les périodes de canicule. Une boisson chaude en plein été peut sembler contre-intuitif, mais les nomades sahéliens savent depuis longtemps qu’un tel breuvage facilite la sudation et hydrate le corps tout en le rafraîchissant.
Aujourd’hui, la plupart des foyers sénégalais possèdent un ventilateur, parfois couvert d’une serviette humide. Mais en brousse, dans les maisons sans électricité, il est d’usage de passer les nuits de canicule en famille à l’extérieur, en installant les matelas sur la terrasse ou sur le toit.
En Tunisie, on travaille moins longtemps
Chaque année en Tunisie, à l’aube du mois de juillet, le débat refait surface. Faut-il annuler ou maintenir la « séance unique » ? L’expression désigne une organisation particulière de la journée de travail qui remplace, du 1er juillet au 31 août, le classique 8 heures-17 heures. Systématique dans le secteur public, cette mesure est au bon vouloir des patrons du secteur privé. Dans la pratique, la majorité des entreprises s’adaptent pendant la saison estivale, comme elles le font aussi durant le ramadan.
A partir du 1er juillet, les administrations ouvrent donc leurs portes dès 7 h 30 et les ferment à 14 heures, du lundi au jeudi. Le vendredi, la journée finit même une heure plus tôt, prière hebdomadaire oblige. Ce rythme allégé ne fait pourtant pas l’unanimité. En mars 2018, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie a proposé de supprimer la séance unique pour soutenir la croissance économique et la création de richesse.
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REVIVEZ SÉNÉGAL-ALGÉRIE AVEC THIONE SECK
Maillot de l’équipe nationale arboré, écharpe autour du cou, petits drapeaux à la main, le chanteur, entouré de ses proches et collaborateurs, a vécu le match intensément - « J’étais un grand ailier gauche », a-t-il confié
Pour le deuxième match de l’équipe nationale du Sénégal à la Can 2019, Les Lions rencontrent les Fennecs d’Algérie. C’est l’occasion pour la rédaction Web du Soleil de se déplacer chez le chanteur Thione Seck, un grand amateur de foot.
Devant l’écran géant de son domicile, le chanteur a regardé le match dans une ambiance légère et grave, à la fois. Maillot de l’équipe nationale arboré, écharpe autour du cou, petits drapeaux à la main, Thione Seck, entouré de ses proches et collaborateurs, a vécu le match intensément.
« J’étais un grand ailier gauche », confie Thione Seck, afin de justifier son amour pour le ballon rond. Selon lui, il avait deux voies tracées pour son avenir : « devenir footballeur ou joker (hippisme) ». Mais c’est finalement vers la chanson qu’il s’est dirigé.
Bien que le match se soit soldé par une défaite du Sénégal, Thione Seck a tenu à féliciter les Lions par des applaudissements. « Ils ont bien joué. L’Algérie était un adversaire de taille », explique-t-il.
Par ailleurs, Thione Seck est revenu brièvement sur son projet musical. Il s’agit d’un vaste programme de chants qui regroupe plusieurs artistes des pays de la Cedeao. Une initiative qui comprend plus de 300 chanteurs…
Dans cette vidéo, revivez le match Sénégal-Algérie avec Thione Seck.
‘’INCOMPRÉHENSIBLES’’
Thierno Seydi, l’agent de Krépin Diatta a qualifié ‘’d’incompréhensibles’’ les commentaires désobligeants dont a été victime le jeune milieu de terrain sénégalais, après son premier match à la phase finale de la CAN 2019 contre la Tanzanie.
Caire, 28 juin (APS) – Thierno Seydi, l’agent de Krépin Diatta a qualifié ‘’d’incompréhensibles’’ les commentaires désobligeants dont a été victime le jeune milieu de terrain sénégalais, après son premier match à la phase finale de la CAN 2019 contre la Tanzanie.
‘’C’est quand même incroyable que partout dans le monde et notamment dans la presse spécialisée que les gens le présentent comme un nouveau phénomène et que dans son propre pays, on le descend’’, a indiqué l’agent sénégalais basé en France.
A un certain moment, certains pensaient que ces commentaires venaient plutôt des adversaires des Lions tellement ils étaient incompréhensibles après que le jeune footballeur est élu ‘’Homme du match’’ contre la Tanzanie.
A la question de savoir si l’attaquant sénégalais de Bruges (Belgique), a pu être touché par ses commentaires, il a répondu par la négative.
‘’J’espère que non parce que je le connais très mature et bien protégé par sa famille’’, a relevé l’agent de l’ancien capitaine des Eléphants, Didier Drogba.
‘’Maintenant, c’est une personne faite de chair et de sang et c’est un très jeune footballeur’’, a-t-il rappelé. Krépin Diatta n’a pas fait deux ans dans le très haut niveau, a-t-il fait remarquer.
‘’Il a plus besoin de l’amour que de ces commentaires désobligeants sur son physique’’, a-t-il fait savoir. Selon lui, le jeune footballeur n’a qu’une obsession : porter haut les couleurs de son pays.
‘’Je ne dis pas seulement pour Krépin (Diatta), mais les joueurs évoluant en sélection ont tous besoin de soutien pour aller conquérir ce trophée continental qui nous fuit depuis tellement de temps’’, a-t-il dit.
Et au sujet de son match moyen de jeudi contre l’Algérie (0-1), il estime que c’est ‘’l’équipe nationale dans son ensemble qui est passée à côté de son sujet’’.
‘’Et l’absence de Gana (Idrissa Gueye) au milieu de terrain n’a pas facilité les choses’’, a-t-il commenté.
MAGNIFIQUE DUEL EN PERSPECTIVE
Tous deux victorieux pour leur entrée en lice, le Maroc et la Côte d'Ivoire s'affrontent, vendredi au Caire, pour la suprématie du groupe D
Tous deux victorieux pour leur entrée en lice, le Maroc et la Côte d'Ivoire s'affrontent, vendredi au Caire, pour la suprématie du groupe D de la CAN-2019. Une très belle affiche entre deux favoris du tournoi.
Magnifique duel en perspective entre le Maroc et la Côte d'Ivoire, vendredi 28 juin au stade Al Salam du Caire. Un duel entre les Lions de l'Atlas et les Éléphants avec, pour enjeu, la suprématie dans le groupe D de la CAN-2019. Suivez le match en direct dès 19 h, heure de Paris.
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LA TUNISIE ENCORE ACCROCHÉE
Déjà accrochée par l'Angola lors du premier match, la Tunisie a concédé un nouveau nul contre le Mali (1-1). Il lui faudra battre la Mauritanie lors de la dernière journée pour espérer voir les huitièmes
Accrochée par l'Angola pour ses débuts dans la compétition (1-1), la Tunisie avait tout intérêt à dominer le Mali, ce vendredi, pour ne pas hypothéquer ses chances de qualification pour les huitièmes. C'est raté (1-1). Malgré un premier quart d'heure largement à leur avantage, les hommes d'Alain Giresse n'ont pas su concrétiser sur leurs temps forts. D'un superbe coup franc enroulé, Khazri a d'abord trouvé la barre (5e), avant de tenter un lob de loin enlevé de justesse, et de façon peu académique, par Diarra (7e).
C'était à peu près tout pour cette première période somme toute décevante. S'ils ont eu globalement la maîtrise du ballon face à des Maliens brouillons, et visiblement à court d'idées, les Aigles de Carthage ont trop péché dans le dernier geste pour espérer rentrer aux vestiaires à la pause avec un avantage au score. Le début du deuxième acte n'était pas beaucoup plus enlevé. Le Mali a bien tenté de montrer le bout de son nez offensivement mais sans jamais se montrer réellement dangereux. Remuant mais esseulé à la pointe de l'attaque, Marega a beaucoup couru dans le vide, rarement trouvé par ses partenaires.
Hassen, une grosse bourde et un sauvetage
Il a finalement fallu une énorme bourde de Mouez Hassen sur corner pour débloquer la situation (60e). L'ancien gardien niçois, qui s'était déjà troué sur coup franc à la demi-heure de jeu (sans conséquence), déviait cette fois le ballon dans ses propres filets ! Un but qui a eu le mérite de réveiller les Tunisiens, revenus au score quelques minutes plus tard sur un nouveau coup franc de Khazri, dévié par Marega (70e). Pris à contre-pied, Diarra ne pouvait que constater les dégâts. Regroupés en défense, les Maliens, qui avaient facilement dominé la Mauritanie lors de la première journée (4-1), auraient même pu valider leur billet pour les huitièmes sans une superbe sortie de Hassen devant Marega (90e+1). Avec quatre points au compteur, ils sont toutefois bien placés pour voir les huitièmes. Pour la Tunisie, en revanche, tout reste à faire.
LA JUSTICE EST UN BIEN COMMUN À PRÉSERVER
Selon Souleymane Téliko, président de l'UMS, partout où des réformes sur la justice ont été menées avec succès, c’est parce qu’à un moment donné de l’histoire de leur pays, les acteurs ont su, dans un élan salvateur de désintéressement, bâtir un consensus
La justice en tant qu’institution est un bien commun que chacun doit travailler à préserver et à améliorer, a soutenu, vendredi, le président de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS), Souleymane Téliko.
’’Pour nous, la Justice en tant qu’institution, est avant tout un bien commun que chacun d’entre nous doit travailler à préserver et à améliorer’’, a-t-il déclaré à l’occasion de l’atelier de renforcement de l’indépendance de la justice au Sénégal, organisé par l’UMS, Africa Jom center et l’ambassade de Suisse au Sénégal.
Le magistrat a rappelé qu’il ’’n’est pas un seul aspect de la vie d’une nation ou des individus qui ne soit susceptible de donner lieu à des différends et donc, d’être soumis à la justice’’.
Dés lors, a t-il ajouté, ’’l’édification d’une justice capable de combler les nombreuses attentes des citoyens doit être la préoccupation de tous’’.
Selon le président de l’UMS, ’’la Justice revêt trop d’enjeux et d’importance pour n’être traitée que par des magistrats’’.
’’L’expérience a montré que, partout où des réformes majeures sur la justice ont été entreprises et menées avec succès, c’est parce qu’à un moment donné de l’histoire de leur pays, acteurs de la justice, autorités politiques et opinion publique ont su, dans un élan salvateur de communion et de désintéressement, bâtir un consensus fort autour des enjeux et de la place de la Justice au sein des institutions de la République’’, a t-il souligné.
POUR VAINCRE L'ARBITRAIRE
"La nécessaire interdépendance entre les pouvoirs de l’Etat et l‘exercice d’un pouvoir d’organisation du service public de la justice ne doivent point aboutir à compromettre l’indépendance des juges", selon Souleymane Téliko, président de l’UMS
L’indépendance des juges demeure le seul véritable rempart contre l’arbitraire, a soutenu, vendredi, le président de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS), Souleymane Téliko.
’’Pour autant, la nécessaire interdépendance entre les pouvoirs de l’Etat et l‘exercice d’un pouvoir d’organisation du service public de la justice ne doivent point aboutir à compromettre l’indépendance des juges qui demeure, dans un Etat de Droit, le seul véritable rempart contre l’arbitraire’’, a-t-il déclaré.
Souleymane Téliko, également président de chambre à la Cour d’Appel de Thièes, s’exprimait ainsi à l’occasion de l’atelier de renforcement de l’indépendance de la justice.
Cette rencontre de deux jours, axée sur la thématique ’’Plaidoyer pour le renforcement de l’indépendance et de la performance de la justice’’, est organisée par Africa Jom center, en collaboration avec l’UMS, et l’ambassade de Suisse au Sénégal.
Selon le juge Téliko, le choix de ce thème procède ’’d’un constat’’ lié au fait que ‘’même si l’idée de l’indépendance de la justice semble correspondre à une aspiration légitime et largement partagée, les modalités de sa mise en œuvre suscitent souvent appréhensions et réticences’’.
’’Des réticences souvent exprimées sur fond d’amalgames et de malentendus que nous gagnerions tous à lever (…), que par un débat serein, ouvert et inclusif comme celui auquel nous vous convions aujourd’hui’’, a-t-il indiqué.
A l’en croire, la justice étant un pouvoir dans l’Etat, ‘’l’idée d’une justice fonctionnant en vase clos, de manière totalement autonome, est assurément une vue de l’esprit. Car elle n’est ni faisable, ni même souhaitable’’.
Il s’y ajoute qu’’’en dépit du fait que la Justice est élevée, par notre Charte fondamentale, au rang de Pouvoir, l’idée d’une véritable indépendance du Pouvoir judiciaire est parfois mal perçue, non seulement par certains gouvernants mais aussi par une partie de l’opinion’’.
Ainsi, selon lui, la mise en œuvre du principe de l’indépendance ’’nous place, en permanence, dans l’obligation de devoir concilier des impératifs parfois contradictoires’’.
Il en est ainsi, a-t-il cité, des défis tels que l’organisation de l’autonomie du parquet sans remettre en cause la prérogative ministérielle de définition de la politique pénale, de la mise en place d’un système de gestion autonome de la carrière des magistrats à travers un Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) aux pouvoirs élargis sans violer la règle qui veut que le Président de la République soit celui qui nomme aux emplois civils et militaires.
"EST-CE ANORMAL D'ÊTRE NOIR DANS CE MONDE ?"
Le défenseur sénégalais de Naples Kalidou Koulibaly s'est exprimé sur les problèmes de racisme en Italie. Il raconte un match face à la Lazio, en 2016, qui l'a profondément marqué
Kalidou Koulibaly s'est confié au site Players' Tribune, qui donne la parole aux sportifs dans des textes à la première personne. Le défenseur central de Naples, particulièrement courtisé cet été, y parle de sa jeunesse, de ses années à Metz avant de rejoindre la Belgique puis l'Italie, mais aussi du racisme. Pour lui, le tournant a été un match contre la Lazio à Rome, en 2016.
"Peut-être que c'était déjà arrivé"
"L'enfant qui m'accompagnait sur le terrain m'a demandé mon maillot, je lui ai promis, raconte-t-il. Mais après la rencontre, j'étais énervé. Très énervé. Je me suis demandé s'ils faisaient des bruits de singes. Qu'est-ce qui se passe? Peut-être que c'était déjà arrivé mais je n'avais jamais remarqué. J'ai demandé à mes coéquipiers 'C'est moi ou ils me huent à chaque fois que je touche le ballon?'"
L'arbitre de la rencontre a alors décidé d'interrompre temporairement le match. "Il m'a dit 'Ne vous inquiétez pas, je suis avec vous, on va faire une pause et les obliger à arrêter les cris, se souvient Koulibaly. Si vous voulez qu'on arrête le match complètement, dites-le moi.' J'ai trouvé ça courageux mais je lui ai dit "Non, continuons. Finissons le match et nous verrons après."
"Est-ce anormal d'être noir dans ce monde?"
Le défenseur sénégalais souligne la profonde tristesse et l'incompréhension ressenties à ce moment-là. "Tu te sens offensé, non respecté, explique-t-il. Je me suis dis 'Est-ce anormal d'être noir dans ce monde?' Tu dois prétendre que tout est ok, mais tout n'est pas ok. Donc nous avons terminé le match, mais ils n'ont pas arrêté les cris."
Mais Koulibaly n'a pas oublié son échange avec le jeune Romain. "Je suis sorti très en colère, puis je me suis rappelé de ma promesse. Je suis revenu, j'ai retrouvé l'enfant. Il m'a dit 'Désolé pour ce qui s'est passé.' Cela m'a touché. Ce petit gars qui s'excuse pour je ne sais pas combien d'adultes. Et la première chose à laquelle il pense, c'est comment je me sens. C'est l'esprit d'un enfant, c'est ce qu'il manque dans ce monde."
"Nous devons faire mieux"
Il appelle à plus de sévérité en Serie A. "Nous devons faire mieux, insiste-t-il. Un incident arrive, le club fait un joli communiqué et puis cela se reproduit. En Angleterre, ça a changé. Quand la personne est identifiée, elle est exclue à vie du stade. J'espère qu'un jour ce sera pareil en Italie. Mais je me demande aussi comment changer les gens. Comment atteindre leur coeur? Je n'ai pas de réponse pour ça. Tout ce que je peux faire, c'est raconter mon histoire."