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23 juillet 2025
par Makkane
DU SENS DE L'URGENCE À L'IMPÉRATIF DE RESSERREMENT!
Un président qui place en priorité les aspirations de son peuple est par essence solitaire dans ses décisions et solide dans son compagnonnage solidaire qui n'est pas un conglomérat d'opportunistes mais une multitude de patriotes, fidèles à la nation
Le Sénégal est désormais sous le feu des radars du monde, entendu dans ses succès, attendu dans ses résultats dans le futur.
Le sens de l'urgence et l'impératif de resserrement imprimés à la marche de l'Etat sont bien perçus et appréciés par les populations. C'est l'essentiel !
Les changements ou nettoiements dérangent les parasites et les rats de Dakar à Londres qui sortent des égouts, éblouis, aveuglés par les lumières du jour.
Dans leurs langages orduriers et provocateurs, nos différents maîtres en écrits acerbes et injurieux entonnent leurs trompettes de mauvais "guissanekat" qui n'ont rien à envier à la voyante Selbe Ndom.
Les cris stridents du "vouvouzela" des Mademba, Mandiambal et Adama, pour ennuyeux et injurieux qu'ils soient, ne parviendront pas à perturber la sérénité de celui-là qui est investi de la confiance des sénégalais.
Les consultants nourris de prébendes et pots-de-vin se soûlent souvent et n'ont cure des mots offensants qui peuvent gêner nos pères et mères pudiques.
Le difficile étant le chemin, les choix du leader limités dans le contexte d'un resserrement qualitatif, il fallait un signal fort du président réélu pour nettoyer les écuries d'Augias.
Un président qui place en priorité les aspirations de son peuple est par essence solitaire dans ses décisions et solide dans son compagnonnage solidaire qui n'est pas un conglomérat d'opportunistes mais une multitude de patriotes, fidèles à la Nation.
Les habitués de la facilité et du culte des marchandages obscurs vomissent leurs frustrations d'une puanteur d'ambitions contrariées, pourtant pas promises.
Le quinquennat de tous les espoirs sous le leadership du président Macky Sall cristallise les attentes de tout un peuple, mais aussi les regards de tous les amis du Sénégal et de l'Afrique, longtemps sevrés d'expériences heureuses de développement pour la réalisation du rêve de la renaissance du continent.
L'urgence de satisfaire les besoins des populations, principales destinataires des services publics, implique nécessairement une économie des ressources passant par une gestion sobre d'une administration décriée depuis notre indépendance comme lourde et parasitaire de la société.
Un Etat fort, garant de notre sécurité à tous ne peut certainement pas être dénudé de ses capacités à agir efficacement, partout et pour tous.
Un réajustement des mécanismes de fonctionnement qui épouse le rythme et la cadence voulus ne peut être que bénéfique pour une accélération souhaitée vers l'émergence.
Il importe que les serviteurs publics et les acteurs politiques engagés soient en phase avec la démarche juste et salutaire du président de la République.
L'Alliance pour la République, les alliés dans Benno Bokk Yakaar, et la grande coalition, unis à toutes les bonnes volontés dans notre pays peuvent créer un vaste mouvement autour des décisions pertinentes déclinées par le président.
Une fusion organique peut être trop risquée considérant la proximité des échéances électorales et au regard des contradictions inhérentes à nos réalités politiques de forte personnification des structures.
L'idéal est de renforcer les convergences acquises durant ce compagnonnage cimenté par la vision du président, riche en succès et qui se poursuit dans le principe allégé du marcher distinctement, agir ensembles.
Un Sénégal propre reposera sur le sursaut national de l'ensemble des hommes et des femmes, ce qui suppose la mobilisation d'une jeunesse volontaire, consciente et hardie.
Nous sommes dans un tournant historique, luttons tous pour élever le drapeau !
Makkane est porte-parole APR/États-Unis
LA GUINÉE A-T-ELLE VRAIMENT FAIT UN DON À NOTRE-DAME DE PARIS ?
Le président Alpha Condé n'a pas promis 2 millions d'euros pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris - C'est un message très partagé sur les réseaux sociaux qui l'affirmait
TV5Monde Afrique |
Antoine Fonteneau |
Publication 18/04/2019
Le gouvernement guinéen a été obligé de démentir officiellement une rumeur qui a suscité l'indignation de nombreux internautes. Le président Alpha Condé n'a pas promis 2 millions d'euros pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris. C'est un message très partagé sur les réseaux sociaux qui l'affirmait.
La président de la Guinée, Alpha Condé, n'imaginait sans doute pas être impliqué dans une fausse information retentissante concernant l'incendie de Notre-Dame de Paris. Dès le lendemain de la destruction de la cathédrale, un message présenté comme émanant d'un "porte-parole" du gouvernement guinéen affirmait que le pays africain venait de faire un don de deux millions d'euros à la France pour soutenir la reconstruction du monument.
Le message ajoute que le président "invite ses homologues de la sous région à suivre son exemple".
Cette publication a été reprise des centaines de fois sur les réseaux sociaux, dont Facebook et Twitter et publiée sur plusieurs sites d'information. Elle a aussi suscité l'indignation de beaucoup d'internautes comme celui-ci : "2 000 000€ de don à un pays riche pour juste reconstruire une cathédrale pendant que son peuple croupit dans la misère...".
La vive émotion d'Alpha Condé
Contacté par TV5MONDE, le ministre guinéen de l'Information et de la Communication dément avoir promis un quelconque don. "C'est archi-faux" assure Amara Somparé ce jeudi 18 avril.
De source proche de la présidence, on confirme : "cette information n'est pas correcte. Le gouvernement ne s'est prononcé à aucun moment sur un éventuel geste pour Notre-Dame de Paris".
Le message partagé sur les réseaux sociaux était un faux et n'émanait pas du porte-parole du gouvernement.
Le président de la Guinée, en revanche, a bien publié un message de soutien sur Twitter après l'incendie, évoquant "sa vive émotion". Alpha Condé ajoute que "le Peuple de Guinée se fait solidaire du Peuple Français dans cette tragédie qui touche au plus haut niveau l’Eglise et tous les chrétiens du monde en cette période de carême".
Le don d'un roi de Côte d'Ivoire
C'est en réalité un autre gouvernant africain qui a annoncé un don financier pour Notre-Dame de Paris. Le roi de Krindjabo, capitale du royaume du Sanwi, dans le sud-est de la Côte d'Ivoire consulte actuellement ses "notables" afin de fixer le montant qui sera versé.
Le souverain Amon N'Douffou V raconte à l'AFP : "les images (de l'incendie) ont troublé mon sommeil et je n'ai pas pu passer la nuit, car cette cathédrale représente un lien fort entre mon royaume et la France". Au début du XVIIIe siècle, l'un des princes du royaume du Sanwi avait été baptisé dans la cathédrale Notre-Dame de Paris par Louis XIV.
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FIN DE LA GRÈVE DU PAIN
Les boulangers ont accepté de lever leur mot d’ordre de grève et de produire du pain aux populations dès ce vendredi, suite à une rencontre avec la ministre du commerce
Le ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta a réussi son baptême du feu. Elle a réussi en accord avec les différents acteurs de la filière pain de trouver une solution à la grève de 72 heures lancée par la fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs). Les boulangers ont accepté de lever leur mot d’ordre de grève et de produire du pain aux populations dès demain, vendredi. Un accord obtenu grâce à la « grandeur » des acteurs de cette grande chaîne à savoir ( les boulangers, les meuniers et les consommateurs). Ces derniers, dit-elle, ont répondu favorablement à leurs sollicitations. Ils ont décidé de revoir le prix du sac de farine.
Ainsi donc, de 17500 FCFA, le sac de farine passe à 16800 FCfa. Ce qui constitue une baisse de 700 FCFA. En ce qui concerne les différents formats de pain, une commission réunissant tous les acteurs, statuera sur ce sujet dès la semaine prochaine.
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DIALOGUER, RÉFORMER OU PÉRIR
EXCLUSIF SENEPLUS - C'est gênant d'appeler au dialogue et de vouloir en même temps changer la constitution à l'aide de sa majorité - Nous sommes dans un jeu de dupes - DÉBAT ENTRE LIKA SIDIBÉ, MIGNANE DIOUF, DEMBA SEYDI ET OUMAR NDONGO
Aucune des alternances démocratiques depuis 2000 n’a pu engager de façon concrète, les réformes permettant au Sénégal d’avoir une justice et des institutions administratives indépendantes, émancipées du contrôle de l’exécutif.
Quelle rupture adopter pour que les réformes et les appels au dialogue soient véritablement inclusifs et ne s’arrêtent plus qu’aux déclarations d’intentions ? C’est autour de cette question que le Think Tank AfrikaJom Center a réuni à Saly, des organisations de la société civile, des universitaires, des guides religieux de toutes les obédiences, des experts, des jeunes et des femmes.
Ils se sont accordés sur la nécessité de créer un mécanisme de suivi et de mise en œuvre inclusif et participatif, approprié par tous les segments de la société, de même que l’ensemble des citoyens et des secteurs de l’opinion.
Débat sur SenePlus.com avec Mamadou Mignane Diouf, coordonnateur du Forum Social Sénégalais, Demba Seydi, coordonnateur pour l’Afrique de l’ouest de l’ONG Publiez Ce Que Vous Payez et le Professeur Oumar Ndongo de l’UCAD, ancien secrétaire exécutif du FOSCAO.
TRUMP SE DIT BLANCHI MAIS IL N'EST PAS TIRÉ D'AFFAIRES
Le procureur a refusé de se prononcer sur les intentions du président américain mais le Congrès pourrait se saisir des nombreux éléments problématiques de son rapport
20minutes |
Philippe Berry |
Publication 18/04/2019
Après 23 mois d’enquête, le rapport Mueller a donc été publié, jeudi. En 448 pages (attention, le pdf fait 150 Mo), le procureur chargé d’enquêter sur la campagne de Donald Trump et la Russie présente les faits et ses conclusions. Donald Trump a, une nouvelle fois, crié victoire, s’exclamant : « Pas de collusion, pas d’obstruction ! » Mais sur ce dernier point, le président américain est loin d’être tiré d’affaires : Robert Mueller a décidé de laisser l’affaire entre les mains du Congrès. Et le sénateur démocrate Richard Blumenthal a déclaré que le rapport « présentait un cas crédible d’obstruction à la Justice. »
Sur la collusion, Trump a flirté avec Moscou sans franchir la ligne rouge
« Les indices n’étaient pas suffisants pour accuser les membres de l’équipe de campagne de Trump de s’être coordonnés avec des représentants du gouvernement russe pour influencer l’élection de 2016 », note Mueller. Mais l’enquête revient notamment sur le piratage des emails du parti démocrate et de Clinton, leur publication par WikiLeaks, ainsi que sur le meeting à la Trump Tower entre Donald Trump Jr et une avocate russe ayant promis des « informations compromettantes » sur Clinton.
« L’enquête a établi de nombreux liens entre la campagne de Trump et des individus liés au gouvernement russe. Parfois, la campagne de Trump a été réceptive à l’offre (de Moscou) », souligne le rapport. Mais si le fils du président a échappé à une inculpation, c’est notamment « parce qu’il n’avait pas conscience d’avoir agi illégalement » en rencontrant l’avocate russe, et que cette dernière n’a finalement pas honoré sa promesse.
De même, Donald Trump a directement demandé à son conseiller Michael Flynn d’obtenir les emails de Clinton, mais ce dernier n’a pas réussi malgré ses efforts. Au final, c’est principalement car la barre pour prouver une « conspiration » est extrêmement haute, et qu’elle est jugée sur les résultats et pas les intentions, que Mueller a conclu qu’il n’y avait pas eu de collusion.
Sur l’obstruction, Mueller envoie la patate chaude au Congrès
Demande de clémence pour Flynn, limogeage de James Comey, efforts pour virer Robert Mueller… Le rapport examine 10 moments qui pourraient être considérés comme de l’obstruction à la justice. « Ce rapport ne conclut pas que le président a commis un crime, mais il ne l’exonère pas non plus. » « En même temps, si nous avions la certitude que le président n’a pas entravé la justice, nous le dirions » Donald Trump a notamment ordonné à l’avocat de la Maison Blanche de virer Mueller mais Don McGahn a refusé, mettant sa démission dans la balance. Trump a fait marche arrière mais a ensuite demandé à l’avocat de mentir.
Mueller renvoie la balle au Congrès, « qui dispose du pouvoir d’empêcher le président d’exercer son pouvoir de façon corrompue. » C’est en effet sur les intentions que se joue le délit d’entrave à la justice, et Mueller estime qu’il n’y a pas d’élément assez fort pour une inculpation, et que l'affaire est compliqué par l'immunité partielle d'un président américain. Mais la barre est moins haute au Congrès pour un impeachment, qui est un processus politique et pas judiciaire.
Le sénateur démocrate Richard Blumenthal a rapidement réagi, indiquant qu’il n’avait pas lu l’intégralité du rapport, mais qu’il présentait, selon lui, « un cas crédible d’obstruction à la Justice. » Plusieurs élus ont, eux, réclamé de pouvoir entendre Robert Mueller directement. Le feuilleton n’est pas encore terminé.
LES CONTOURS D'UN RAPPORT AMBIGU
POINT DE MIRE SENEPLUS - René Lake analyse les conclusions de l'enquête de Mueller sur l'éventuelle collusion entre Trump et la Russie, à l'heure où le camp du président américain jubile, au grand dam des Démocrates
Y'a-t-il eu collusion entre Donald Trump et la Russie pendant la présidentielle de 2016 ? À cette question à laquelle toute l'Amérique attendait une réponse depuis 22 mois, Robert Mueller répond : "non, mais...".
En effet, tout en exonérant le président américain, le procureur chargé de l'enquête ne le disculpe pas totalement, à la suite des investigations. Cette conclusion réjouit évidemment Donald Trump qui appelle le camp Démocrate à passer à autre chose.
Ces derniers vont-ils tourner la page ? Quid de la probable audition de Robert Mueller devant le Congrès ? Est-ce la fin de l'impeachement, épée de damoclès qui plane au dessus du locataire de la Maison Blanche depuis deux ans ?
L'analyste politique, René Lake répond à toutes ces questions en direct de VOA Afrique dans l'émission Le Monde Aujourd'hui.
DES CHEFS D'ÉTAT AFRICAINS PLEURENT NOTRE-DAME MAIS RESTENT INSENSIBLES AUX MALHEURS DE LEUR PAYS
Cameroun, Sénégal, Mali, Mozambique : des citoyens se sont agacés de la compassion de leurs dirigeants alors que le continent ne manque pas de drames humains
Le Monde Afrique |
Matteo Maillard, Josiane Kouagheu, Adrien Barbier, Morgane Le Cam, Sophie Douce et Lilia Blaise |
Publication 18/04/2019
Les images ont franchi les mers. Celle d’une flèche qui tombe sous les flammes, celle des nuages de fumées qui flottent au-dessus d’un édifice huit fois centenaire. L’incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris, lundi 15 avril, continue de créer une onde de choc, en Afrique aussi.
Au Mali, ce sujet est même arrivé en première position dans le discours à la nation, prononcé mardi soir par le président Ibrahim Bouboucar Keïta (IBK). « Avant d’aller plus en avant, j’aimerais inviter tous nos compatriotes à se joindre à la douleur de la communauté chrétienne qui pleure Notre-Dame de Paris », a déclaré le chef de l’Etat de ce pays où plus 95 % de la population est musulmane. « Le joyau ravagé par le feu avait su traverser le temps, ouvrir les bras au monde entier. Aujourd’hui, il n’appartient plus à une confession. Il est un trésor mondial, un patrimoine de l’humanité et l’humanité saura le restaurer, comme elle le fit hier avec les monuments de Tombouctou, démolis dans un passé récent par la folie destructrice de ceux-là qui ne rendirent pas ce faisant un quelconque service à notre islam vénéré », a-t-il précisé. Et ses mots forts font écho à d’autres, ailleurs, en Afrique francophone.
« Génie créateur »
Au Burkina Faso, le président Roch Marc Christian Kaboré s’était vite déclaré « de tout cœur avec Emmanuel Macron, Anne Hidalgo et la population parisienne ». Comme le président Macky Sall qui a lui aussi rapidement fait entendre sa voix dans le concert des condoléances sur Twitter. « Au nom du Sénégal, j’exprime toute notre solidarité à la France et à toute la communauté chrétienne à travers le monde », avait-il observé dans un premier temps avant d’enchaîner avec un message au président Macron et un communiqué exprimant « au peuple français et à l’ensemble de la communauté catholique ses sentiments de sympathie et de solidarité ». Le tout additionné de « la conviction que le peuple français trouvera dans son génie créateur les moyens de restaurer cette grandiose œuvre spirituelle et architecturale. » Ce qui a suscité la réaction de nombreux internautes regrettant que leur président ne soit pas aussi prompt à l’hommage et à la solidarité lorsqu’il s’agit d’un drame africain.
Au Cameroun, les mêmes mots ont produit les mêmes effets. L’opinion publique camerounaise s’est même largement agacée sur les réseaux sociaux que son président, Paul Biya, soit davantage attendri par l’incendie de Notre-Dame de Paris que par les malheurs auxquels la population du pays est confrontée. « Je ne suis pas la cathédrale Notre-Dame ! Je suis NOSO [Nord-Ouest et Sud-Ouest, régions anglophones]. Des milliers de villages brûlés. Des enfants qui naissent et meurent en brousse. La jeunesse non scolarisée. Ceci vaut mille fois plus que cet incendie », assure Mireille, sur Twitter. Nchare, sur Twitter aussi, préfère, lui, faire quelques recommandations et conseille de dire « à ce Monsieur qu’il ne doit pas se contenter de la courtoisie diplomatique. Nous attendons aussi des actes de compassion officielle de sa part quand le Cameroun subit des drames. Il y a aussi des incendies et le sang qui coule au NOSO ». Dans ce pays miné par une grave crise dans les zones anglophones, le message est clair.
Comme en Afrique du Sud, où certains se sont étonnés que l’on prête plus d’attention à cette perte matérielle qu’aux pertes humaines provoquées par le cyclone Idai qui a ravagé l’Afrique australe mi-mars, faisant plus de 1 000 morts. « Si les Européens arrivent à se rassembler et à se regrouper pour la cathédrale Notre-Dame, je me demande, pourquoi, nous les Africains ne sommes-nous pas capables d’aider les Mozambicains. Les Européens s’unissent dès que l’un d’eux à un problème. Pourquoi les nations africaines n’en sont-elles pas capables ? », a déclaré ce mercredi Gustaf, un auditeur, sur la radio 702, l’une des plus écoutées d’Afrique du Sud. « Il semblerait que les gens se préoccupent plus d’un bâtiment que d’êtres humains », a renchéri Chad, un autre auditeur. Pour rappel, les Nations unies ont lancé un appel pour lever près de 300 millions de dollars (266,6 millions d’euros) afin de porter assistance aux victimes du cyclone Idai. Pour l’instant, un quart de la somme seulement, soit 70 millions de dollars, a été récolté.
« Parabole de la reconstruction »
Par-delà ces polémiques, la communauté religieuse s’est elle aussi saisie du sujet et a multiplié les réactions. Un hommage a été rendu, mercredi 17 avril, lors de la messe chrismale à la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul de Tunis. « Nous avons tous été sous le choc en voyant ces images, a déclaré le père Silvio Moreno, le vicaire de la cathédrale de Tunis. Moi-même je suis allé à plusieurs messes dans Notre-Dame, elle représente beaucoup. Espérons que sa reconstruction matérielle soit aussi une parabole pour la reconstruction de la foi chrétienne en France », a-t-il ajouté.
Au Sénégal, où les catholiques représentent moins de 5 % de la population du pays, l’abbé Jacques Seck a rappelé au micro d’iRadio que« cette nouvelle a fait mal à tous les chrétiens. Parce que l’Eglise est une. C’est un malheur, pour moi qui adore, que la maison de Dieu soit brûlée, à Hongkong, Djakarta ou Paris. Même si c’est une chapelle qui brûle, ça me fait mal ».
D’autres ont décidé, à l’instar du roi de Krindjabo, capitale du royaume du Sanwi, dans le sud-est de la Côte d’Ivoire, de faire un don pour la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, où avait été baptisé par Bossuet dans les années 1700, Louis Aniaba, un prince du royaume.
DEPUIS 2016 ON N’A PAS DE BUDGET MAIS ON A MAINTENU LE CAP
La Maison des cultures urbaines (Mcu) de Ouakam vient de boucler sa première année d’existence. Son administrateur, Amadou Fall Ba, retrace l’aventure de cette maison dédiée aux acteurs des cultures urbaines
La Maison des cultures urbaines (Mcu) de Ouakam vient de boucler sa première année d’existence. Son administrateur, Amadou Fall Ba, retrace l’aventure de cette maison dédiée aux acteurs des cultures urbaines. Malgré la jeunesse de l’infrastructure, elle reste tout de même marquée par les difficultés. Des difficultés notamment financières qui ont découlé de l’incarcération du maire de Dakar Khalifa Sall. Selon Amadou Fall Ba, l’heure est venue de dépasser les peurs et la Mcu en donne l’exemple avec son modèle économique qui lui a permis de continuer à fonctionner.
La maison des cultures urbaines dont vous êtes l’administrateur a fêté sa première année d’existence. Quel bilan tirez-vous de cette année d’activités ?
Ce qu’on peut retenir, c’est un challenge, un défi qu’on a eu à relever parce qu’on a trouvé un bâtiment vide (les locaux abritant le Mcu) dans le vrai sens du terme et on a mis du contenu. Au départ, il y avait un budget de fonctionnement, on pouvait travailler, rénover le centre, faire des installations en pensant que ça allait décoller. Malheureusement, il y a eu des soucis. Tout le monde sait ce qui c’est passé en 2016, (Ndlr : arrestation du maire de Dakar, Khalifa Sall, principal bailleur de la Mcu).
Il y a eu une rupture de financement au niveau de la Ville de Dakar due à des problèmes politiques. N’empêche, nous sommes des créatifs, nous devons toujours trouver des solutions alternatives par rapport à tous ces problèmes. On a essayé de les contourner et on a réfléchi trois ans. Depuis 2016, on n’a pas de budget mais on a maintenu le cap, on a trouvé d’autres sources de revenus en contactant nos partenaires.
On a joué sur nos réseaux, les affinités qu’on a avec les gens. Je vous rappelle que la Mcu, c’est une gestion collégiale. Nous sommes sept associations et si chaque association apporte trois projets ça fait vingt-et-un projets pour le mois, ce n’est pas aussi compliqué. Et ce qu’on fait, au lieu d’organiser des évènements, on en accueille. Si un artiste veut faire une conférence de presse, on met la salle à sa disposition, un artiste veut faire son album, on l’accompagne avec le studio, les expositions, etc. La technique a marché puisque durant les 365 jours, il y eu cent jours d’activités à la Mcu.
Qu’elles sont ces associations qui prennent part à la gestion collégiale de la Mcu ?
En décembre 2013, nous étions sept associations à discuter avec le maire de Dakar Khalifa Sall pour construire la Mcu, un projet conjoint entre la Ville de Dakar et une partie de la communauté des cultures urbaines du Sénégal : Didier Awadi avec Studio Sankara, Matador avec Africulturban, Simon avec 99, Gacira Diagne avec Kay fecc, Docta avec DoxanDem Squad, Safouane Pindra avec Yakaar et moi Amadou Fall Ba, je suis dans Africulturban mais dans le pro- jet, je représente le collectif Ucc (Urban culture consulting).
C’était facile de gérer tout ça ?
C’est une prouesse ! Ce n’était pas facile de gérer un bâtiment aussi grand que la Mcu. On a repeint le bâtiment, l’eau fonctionne, l’électricité, les toilettes. Le studio d’enregistrement est là, la salle de répétition, les bureaux, la salle de projection. Et, dans la grande salle, il y a un fond vert. Les gens y tournent des vidéos, de la publicité et la salle des Dj abrite une formation qui prendra fin au mois de juin. Même sans budget, les choses fonctionnent.
La structure dont vous êtes le coordonnateur, Africulturban, occupe une place importante dans l’espace des cultures urbaines à Dakar, au Sénégal. Quel est le poids réel d’Africulturban dans le mouvement hip-hop au Sénégal ?
C’est nous qui faisons le Flow Up depuis sept ans non-stop. Depuis treize ans, nous organisons le Festa 2H. Et depuis trois ans, on a initié un projet qui s’appelle Youth Urban Media Academy (Yuma). On a produit des artistes notamment Mc Mo, l’album de Adel J, on s’apprête à faire un album de Slam. On a organisé les 30 ans du Hip-hop au Sénégal et le Battle de Dj. On a aussi fait, Yarakh Focus, notre première édition de festival hip- hop à Yarakh. On a accompagné beaucoup de gens sur la rédaction de projets pour le Fonds de développement des cultures urbaines (Fdcu).
On ne communique certes pas sur ce que nous faisons, mais à Africulturban, nous travaillons du lundi au dimanche sans relâche. Beaucoup de gens se perdent entre Africulturban et Mcu. Puisque moi, je suis dans les deux pôles, ils pensent que c’est la même structure. En réalité, c’est totalement distinct. A Mcu, nous sommes dans la ville de Dakar or Africulturban est une association nationale. A la Mcu, si nous avons un budget X, on ne peut pas mener une activité à Pikine Guinaw Rail ou Rufisque sauf s’il y a un lien entre les artistes de Dakar et de Rufisque, c’est la loi de la décentralisation qui le stipule.
Et, comme on est transversal, on essaye de couvrir les 19 communes même si ce n’est pas facile. Lors de l’Urban Week, on avait des artistes de diverses communes : Karbala de Grand- Yoff, 4 Leuz est entre Gorée et Thiès, Omg de la Médina, Aïda Sock Sicap, Awadi, Omzo Dollar, Nix, Malal Talla, même s’il est de G hip-hop, il habite à Ouest- Foire, Simon, Ada Knibal, Diélleu Benz de Plateau, Tnt Grand-Dakar, etc.
Au-delà de la capitale, qu’avez-vous fait à Africulturban sur le plan national ?
On inspire les jeunes des régions et autres. En plus, il y a pas mal de jeunes qui m’en- voient des dossiers pour que je les corrige, leur donne mon avis. Il y a des jeunes de Bignona, Tambacounda, Kédougou et Kolda, je les ai mis en relation avec un organisme italien qui veut faire des activités avec des jeunes de ces localités. Au départ Africulturban avait des antennes à Kaolack, Joal, Bignona, Tambacounda. Par la suite, on a demandé à ces gens d’être plus ou moins indépendants, de rouler seuls parce que dans le Hip- hop, on ne demande jamais la parole, on la prend.
Pour moi c’est aussi simple que ça. Il ne faut pas que les jeunes des régions attendent que tout leur vienne de Dakar, le Hip-hop c’est le hurdler (self made man) dans le vrai sens du terme. On ne peut pas rester à attendre des subventions. La Mcu au départ, il n’y avait pas d’argent, au milieu de l’aventure, il y avait de l’argent mais après il n’y a plus eu d’argent et pourtant ça continue. Il faut juste utiliser les têtes, arrêter de se plaindre et faire bouger les lignes, c’est tout.
En tant qu’acteur des cul- tures urbaines, qu’elle lecture faites-vous sur le mouvement hip-hop au Sénégal ?
Il n’y a pas beaucoup de changement dans le hip-hop sénégalais. C’est toujours les mêmes têtes, les mêmes artistes qui font le buzz. On a du mal à voir les autres émerger. Il y a certes une nouvelle génération, mais ce sont deux, trois têtes qui sortent du lot et les autres se maintiennent comme ils peuvent. Alors qu’on pouvait avoir dix artistes qui remplissent des salles, font des tournés, etc. Mais c’est tellement compliqué. Il y a beaucoup de maillons qui manquent à partir de la création jusqu’à la distribution du produit.
La publicité, la production, la création, tout cela manque. Ce n’est pas le fait seulement d’avoir des studios. Ici, j’essaie de développer une nouvelle technique. Chaque mois, j’amène un artiste qui a la carrure de Dip Dound Guiss avec 500 personnes soit 2000f Cfa l’entrée, ça me fait un million. Je paie 500 mille à l’artiste et le reste je le distribue entre les gars du son, de la lumière, etc. C’est un business. Imaginez si je le faisais chaque semaine ?
Notre mission, c’est aussi d’accompagner les jeunes artistes en leur ouvrant les portes. J’ai expérimenté cela lors de l’anniversaire de la Mcu. Un concert hip-hop qui n’a pas duré mais les gens
étaient contents, il y avait une bonne ambiance. C’est cela qui manque maintenant. Les gens sont dans des délires de fans en disant si ce n’est pas un show de Dip, Omzo Dollar ou Canabasse, je ne viendrai pas. Or, il y a plus d’une centaine d’artistes. Il faut venir découvrir, mélanger plusieurs artistes. C’est à nous de faire une pédagogie au niveau du public. La remarque est que nous faisons des efforts pour démarrer vers 20h 30 et terminer au plus tard à 0h.Situlefais deux, trois fois, les B Boys (personne dévouée à la culture hip- hop) viendrons à l’heure.
Mais faire un concert jusqu’à l’appel du muezzin avec le voisinage, ce n’est pas correct. C’est à nous les acteurs de faire une certaine pédagogie au niveau des artistes parce qu’il y a beaucoup d’entre eux qui n’ont pas joué lors du Urban One Week parce qu’ils n’étaient pas venus à l’heure. Les artistes doivent respecter les organisateurs, les organisateurs le public et le public les artistes. Si on le fait, les choses changeront. Il n’y a pas de secret ni de formule magique qui consiste à dire que si l’on fait ça, le Hip-hop va marcher.
On a la Mcu, chaque mois on tient une activité. Si les gens paient, on paie les artistes et toute l’équipe. Mais il faut que le public participe. Les cultures urbaines ne sont pas gratuites, les artistes doivent vivre de leur art. Et nous organisateurs de ces activités, si on n’arrive pas à vivre de nos activités, le mouvement va mourir de sa belle mort. C’est tout.
LE RAPPORT MUELLER NE PERMET PAS DE BLANCHIR DONALD TRUMP DES SOUPÇONS D'ENTRAVE À LA JUSTICE
Le procureur spécial Robert Mueller, chargé de mener l'enquête russe, a indiqué ne pas être "en mesure" d'écarter les soupçons d'entrave à la justice pesant sur le président américain
Le procureur spécial Robert Mueller n'a pas été "en mesure" d'exonérer le président américain Donald Trump des soupçons d'obstruction à la justice, peut-on lire dans son rapport rendu public jeudi.
Le procureur spécial Robert Mueller, chargé de mener l'enquête russe, a indiqué ne pas être "en mesure" d'écarter les soupçons d'entrave à la justice pesant sur le président américain Donald Trump, selon son rapport publié jeudi portant sur 22 mois d'investigations.
"Si nous étions sûrs, après une enquête rigoureuse, que le président n'a clairement pas commis d'entrave à la justice, nous le dirions. Sur la base des faits et des standards légaux applicables, nous ne sommes pas en mesure de prononcer ce jugement", a écrit Robert Mueller.
Selon le rapport, Donald Trump a cherché à limoger le procureur spécial. Le 17 juin 2017, le président américain a "ordonné" au chef des services juridiques de la Maison Blanche, Don McGahn, d'accuser Robert Mueller de "conflits d'intérêt" et de demander "sa révocation". Don McGahn a refusé de s'y plier, écrit le procureur spécial dans son rapport.
Quelques instants avant la publication du texte, le ministre américain de la Justice, William Barr, avait déclaré dans une conférence de presse que le procureur spécial n'avait trouvé aucun élément permettant de dire que le président Donald Trump s'était rendu coupable d'entrave à la justice.
"Le gouvernement russe a essayé d'interférer dans notre processus électoral mais grâce à l'enquête minutieuse du procureur spécial, nous savons que les agents russes qui ont entrepris ces desseins n'ont pas reçu l'aide du président Trump ou de la campagne Trump", a-t-il déclaré lors d'une allocution avant la publication du rapport.
Après 22 mois d'investigations, Robert Mueller a remis le 22 mars son rapport confidentiel à William Barr, lequel a publié deux jours plus tard une note de synthèse de quatre pages résumant les "principales conclusions" de l'enquête.
"Pas de collusion. Pas d'entrave (à la justice). Game over", a réagi jeudi le locataire de la Maison Blanche sur Twitter avec une affiche inspirée de "Game of Thrones", alors que le fameux rapport d'enquête ne devait être transmis au Congrès qu'en fin de matinée jeudi. Ce texte devrait toutefois être expurgé de "certaines informations sensibles".
''L’ETAT EST EN TRAIN D’ENRICHIR DES RESPONSABLES SYNDICAUX, AU MOMENT OU LES TRAVAILLEURS S’APPAUVRISSENT''
Dans cet entretien, Sidya Ndiaye s’attaque à ses camarades des 5 Centrales syndicales qui ont annoncé un préavis de grève, interpelle l’Etat par rapport à la question de l’habitat social, et se prononce sur le nouvel attelage gouvernemental.
Barka Isma BA & Adama Aïdara KANTE (Vox Populi) |
Publication 18/04/2019
Le chef de file de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (FGTS) crache du feu en cette veille de fête du Travail.
La coalition des 5 grandes Centrales syndicales a annoncé un préavis de grève, alors que l’on s’achemine vers la fête du Travail prévue le 1er mai prochain. Quel commentaire en faites-vous ?
Comme vous l’avez si bien dit, le 1er mai pointe à l’horizon. Et ces derniers temps, nous avons noté une certaine agitation de soi-disant Centrales syndicales qui, comme vous le savez, sont, depuis plusieurs années, aux abonnés absents sur le terrain de la lutte. Si vous remarquez bien, en tant qu’observateur indépendant, vous verrez que ce sont des syndicats de base, professionnels, qui occupent le devant de la scène pour leurs revendications. Si nous prenons le cas du secteur public, c’est l’éducation, la santé et la justice qui sont sur le terrain. Et ces syndicats n’ont même pas bénéficié de l’apport, ni du soutien des Centrales syndicales. Maintenant, à la veille du 1er mai, c’est très facile d’agiter des menaces ou de se signaler. Véritablement, il n’y a rien à signaler, parce que les Centrales syndicales, elles mêmes, savent très bien là où elles ont des difficultés : c’est au niveau du secteur privé. Parce que les négociations avec le patronat ont échoué. Elles ont même reconnu cela en disant qu’elles demandaient 25% d’augmentation et on leur a proposé 2%. Ce qu’elles ont même qualifié d’humiliation
Comment expliquez-vous cette attitude du patronat ?
C’est parce que les Centrales ont fui le terrain. Leurs leaders ne sont pas là pour les travailleurs, ils ne sont là que pour leurs propres intérêts. Ils ne s’occupent que de subventions, de voyages, de séminaires. C’est ça la vérité. Il faut le dire. Maintenant, moi, je les mets au défi d’aller jusqu’au bout de leur logique. Il y avait une Centrale qui avait marché, il y a quelques jours, pour menacer, mais c’était du bluff. Il n’y a pas de préavis, rien. C’est le cas de ces Centrales. Elles s’agitent avec des menaces de grève pour que l’Etat débloque encore de l’argent. Or, elles ont reçu en catimini deux fois 300 millions FCFA. Cela fait 600 millions FCFA. Maintenant, elles sont en train de négocier pour recevoir encore 300 millions ou 600 millions. Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités par rapport à tout cela. Nous interpellons le gouvernement, parce que la subvention est destinée aux Centrales syndicales. Mais, quand on l’a distribuée, personne n’était au courant. Or, pour le cas de la presse, par exemple, lorsqu’on donne une subvention, on donne l’ensemble du montant de la subvention et on fait une répartition des fonds. Ici, personne n’a eu des informations. La seule information que nous avons eue, il a fallu que je monte au créneau, à l’époque, quand il y avait Mansour Sy, pour qu’il publie l’arrêté. Même si nous ne bénéficions pas de ce fonds, nous devons savoir comment il est géré. Parce que nous sommes une Centrale syndicale. La nébuleuse que constitue cette subvention, nous allons la percer. Nous interpellons le chef de l’Etat. Puisque nous considérons que l’Etat est en train d’enrichir des responsables syndicaux au détriment de la collectivité. Parfois même, leurs militants ne sont pas au courant qu’ils ont reçu des subventions, c’est grave. On est en train d’assister à un enrichissement des dirigeants syndicaux, au moment où les travailleurs s’appauvrissent. Car, depuis Mathusalem, nous ne bénéficions d’aucune hausse du pouvoir d’achat. Si elles étaient très fortes,si elles étaient crédibles, je pense que ces Centrales n’allaient pas faire dans la menace. Elles doivent décréter une journée de grève. Elles n’ont pas besoin de préavis.
Est-ce à dire que vous jetez à la poubelle les résultats issus des élections de représentativité ?
La question des élections est quand même cocasse. Parce que, jusqu’à présent, nous n’avons pas encore les résultats officiels. Là aussi, nous voulons interpeller le ministère du Travail, parce que, depuis que la Commission nationale électorale a donné des résultats provisoires, jusqu’à présent, il n’y a pas de résultats définitifs. Or, il y a eu des recours entre certaines Centrales syndicales. Il y avait certaines qui sont passées aux élections sans récépissé et qu’on devait bannir. Mais qui, aujourd’hui, sont casées et bénéficient de subvention. Je veux vraiment attirer l’attention des autorités sur la décision de proclamer les résultats définitifs. Nous avons constaté que ces élections, non seulement, ont été mal organisées, mais qu’il y a eu un faible taux de participation. Même pas 40%. A peine 30%. Ce n’est pas crédible. Puisque, vous savez, la représentativité, c’est vrai qu’elle est quantitative, mais il y a aussi la qualité de la représentation. Malheureusement, aujourd’hui, ces Centrales syndicales veulent, coûte que coûte, se baser simplement sur les autres et bénéficier de cette manne financière dont l’utilisation n’est pas justifiée. L’Etat doit mettre de l’ordre dans tout cela. Elles n’ont qu’à aller en grève générale, elles verront. Je les mets au défi, qu’elles ne s’arrêtent pas aux menaces. Il n’y aura rien, ce n’est que du «Simb» (jeu de faux lions), du bluff. C’est du vrai saupoudrage pour qu’on les entende et qu’on leur donne de l’argent.
Quelles sont les revendications que vous comptez porter à l’attention du chef de l’Etat à l’occasion de la fête du Travail ?
Nous entendons mettre l’accent sur les problèmes de l’habitat social qui, comme vous le savez, est un problème très sérieux pour les travailleurs que nous sommes. Aujourd’hui, pour qu’un travailleur puisse trouver une maison, c’est la croix et la bannière. Même les parcelles qui étaient à disposition ont commencé à se raréfier. Parce que les promoteurs privés ont investi les réserves foncières. L’Etat doit prendre ses responsabilités face à cette problématique. Les promesses concernant l’attribution des parcelles à des coopératives d’habitat des travailleurs doivent être poursuivies et encouragées. Nous prônons la tenue des états généraux de l’habitat social afin que nous puissions véritablement aller vers l’accès aux logements, qui est un droit pour tout travailleur. Les travailleurs tirent le diable par la queue. Et à force même de tirer, le diable a disparu. Sur la question du loyer, nous allons interpeller les autorités, notamment le chef de l’Etat, pour qu’on mette en place une commission d’enquête d’évaluation de la baisse du prix du loyer à Dakar. Parce que, jusqu’à présent, c’est dur. Pourtant, on avait applaudi au début. Mais, les propriétaires de logement ont contourné la mesure pour augmenter. Nous allons également faire un focus sur le parachèvement et l’opérationnalisation de la Fonction publique locale territoriale qui, comme vous le savez, n’est pas sortie jusqu’à présent de l’ornière, malgré la mise en place du Conseil supérieur de la Fonction publique locale par le chef de l’Etat. Depuis un an, nous attendons que ce dossier soit liquidé, pour que nous puissions passer à autre chose. L’acte III de la décentralisation pose problème aussi. Puisque nous ne pouvons pas comprendre, dans ce pays, qu’avec toute l’expertise et l’expérience que nous avons de la décentralisation, que nous soyons toujours à la première phase. C’est un scandale. La question centrale du régime central des collectivités locales n’a jamais été abordée.
Que vous inspire le nouveau gouvernement formé par le Président Macky Sall ?
Comme tous les Sénégalais, nous avons suivi la formation du nouveau gouvernement. A la veille de la formation du gouvernement, on avait senti une telle fébrilité, une telle course aux postes, que j’avais déclaré que le chef de l’Etat ne devait pas céder au chantage de ceux qui criaient urbi et orbi que c’est grâce à eux qu’il avait été réélu. C’est inadmissible. Car, un gouvernement, ce n’est pas un gâteau qu’on doit partager. Si on suit la logique de ces soi-disant faiseurs de roi, cela veut dire que les 2 millions de Sénégalais qui ont voté pour le Président Macky Sall, doivent demander un poste de ministre. Donc, il faut arrêter. Et je crois que le chef de l’Etat a compris le message et qu’il a pris ses responsabilités. En toute liberté, il a choisi les hommes qu’il faut pour véritablement mener les ruptures qu’attendent les Sénégalais. On ne naît pas ministre, on le devient. Il faut que ces gens arrêtent de nous pomper l’air. Il y a un fait qui m’a choqué, ce sont les attaques lâches et puériles contre le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur. Ce n’est pas sérieux. Comment peut-on contester la nomination d’un ministre avec des arguments dénués de tout fondement ? L’acharnement contre Cheikh Oumar Anne est un scandale. Et ceux qui orchestrent ces attaques lâches doivent avoir honte. Si le Président l’a promu, c’est parce qu’il est méritant. Il a fait ses preuves partout où il est passé, notamment au COUD. Au vu de son parcours, c’est quelqu’un qui a le profil pour diriger ce ministère. Il est qualifié du point de vue professionnel. Je me réjouis qu’un enseignant chercheur, qui a fait ses preuves dans le mouvement syndical, soit promu à ce département.