A défaut d’être à la tête de compagnies pétrolières pour exploiter l’or noir, le secteur privé sénégalais est appelé à proposer un contenu local afin de bénéficier des retombées du pétrole à travers la fourniture de biens et services. Hier, lors d’un atelier sur le contenu local, des experts dans ce domaine et les acteurs du secteur privé ont soulevé les obstacles auxquels ils font face, contrairement aux compagnies internationales déjà sur le terrain.
Pour permettre au secteur privé national de bénéficier des retombées issues des ressources pétrolières et gazières, l’Etat du Sénégal a fait voter, à l’Assemblé nationale, une loi sur le contenu local. C’était en janvier dernier. Mais depuis lors, les acteurs du secteur sont dans l’attente du décret d’application. En attendant ce document, Mansour Kama et ses camarades de la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal (Cnes) ainsi que des experts des hydrocarbures ont dévoilé les contours des activités qu’ils comptent explorer dès le début de l’exploitation de ces deux ressources naturelles. Hier, lors d’un atelier initié par la Cnes en partenariat avec l’Association Sénégalaise pour le Développement de l’Energie en Afrique (Asdea), le président de la Cnes a insisté sur l’importance du décret d’application, mais aussi la nécessité d’encadrer avec précision toutes les interventions des uns et des autres. «Le décret doit donner droit une part importante aux nationaux», affirme Mansour Kama, proposant, dans la même veine, l’ouverture d’une bourse des opportunités. «C’est à nous de travailler là-dessus pour que ces bourses d’opportunités puissent nous permettre de voir quels sont les secteurs qui pourraient nous intéresser. S’il n’y a pas de bourse, si on ne fait pas de recensement pour les métiers du pétrole et des opportunités qui peuvent s’offrir au secteur privé, la loi sur le contenu local ne servira à rien», prévient Mansour Kama, révélant, cependant, que les majors des différentes compagnies pétrolières n’attendent pas un décret d’application. «Elles ont déjà identifié leurs sociétés de sous-traitance», renseigne le patron de la Cnes qui considère que les acteurs du secteur privé ont perdu beaucoup de temps dans l’attente de la loi sur le contenu local. «Nous devons nous mettre rapidement à la tâche. Je pense que le Fast-Track doit s’appliquer dans ce domaine précis pour essayer d’aller très vite», dit-il.
En matière de pétrole et de gaz, renchérit Mor Talla Kane (directeur exécutif de la Cnes), les standards sont différents par rapport aux autres secteurs de l’économie. Ce qui s’explique, selon lui, par le fait que les ressources financières dans ce domaine sont élevées.
FORMATION, TRANSFERT DE TECHNOLOGIES ET FINANCEMENT
«Parfois, on brandit des standards internationaux qui sont souvent poussés vers l’extrême et qui ne sont pas faits pour préserver des intérêts des nationaux, mais pour les exclure. C’est ce qui s’est passé dans certains pays producteurs de pétrole où des entreprises nationales ont été exclues de la chaîne», révèle Mor Talla Kane. Pour éviter cette situation, il exhorte le secteur privé national à prendre des dispositions avant que les compagnies étrangères ne débutent l’exploitation du pétrole. «La solution se trouve dans la formation, le transfert de technologies et même l’accompagnement au plan financier à travers les Petites et Moyennes Entreprises (PME), ce qui permettra aux entreprises d’être performantes», dit-il avant d’ajouter : «C’est par cet accompagnement que les sociétés locales vont prétendre fournir les compagnies pétrolières en biens et services. Au-delà de la loi, il faudrait avoir de véritables politiques de promotion et des entreprises bien outillées pour satisfaire les besoins en biens et services des compagnies internationales». Mor Talla Kane s’attend aussi à ce que les organes de veille et de contrôle fassent leur travail en ayant un regard ferme pour plus de transparence et de sérénité dans la réalisation des objectifs du contenu local. M. Kane n’a pas manqué de prodiguer des conseils aux autorités étatiques pour éviter au Sénégal de connaître le syndrome hollandais. «Il ne faut pas que nous délaissions toutes les autres activités de notre économie pour nous concentrer sur les retombées du pétrole. D’autres secteurs comme l’industrie et l’agriculture doivent continuer à exister», affirme le sieur Kane.
De son côté, El Hadji Ibrahima Ndao, ancien directeur général de Senelec a regretté l’absence de représentants des compagnies devant exploiter le pétrole sénégalais à la rencontre. «Ils sont les interlocuteurs du secteur privé national, mais pas l’Etat. Les multinationales sont en train de faire des études d’ingénierie dans lesquelles nos étudiants pouvaient participer», indique El Hadji Ibrahima Ndao, invitant le secteur privé national à adopter la même démarche que les multinationales. «Si vous ne le faites pas, vous ne saurez rien de tout ce qui se passe dans le monde du pétrole. Ce sont des manquements qu’on observe déjà avant même le démarrage de l’exploitation», souligne M.Ndao, se désolant du fait qu’aucun Sénégalais ne travaille dans les 11 forages qui tournent aux larges du Sénégal. «On n’y trouve que des Sierra-Léonais, des Gabonais et des Congolais. Et personne ne dit rien», déplore-t-il.
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L'HUMOUR AFRICAIN À L'HONNEUR
Le Comédie festival africain, un gala d'humour à voir à Paris et dans toute la France
Dans ce numéro d"À l'Affiche", Louise Dupont reçoit Jérémy Ferrari et Mamane. Les deux humoristes ont créé ensemble le CFA – le Comédie festival africain, un gala d'humour à voir à Paris et dans toute la France. Six one man show et spectacles sont au programme, réunissant les stars de l'humour africain, avec pour objectif la construction d'un pont entre la France et l'Afrique, par le rire.
SOULEYMANE BACHIR DIAGNE DOUBLEMENT DISTINGUÉ
Le philosophe sénégalais a été élu récemment membre de l’American Academy of Arts and Sciences en reconnaissance de ses travaux universitaires, et membre associé de l’Académie royale de Belgique
L’Académie américaine des arts et des sciences a annoncé le 17 avril l’élection de ses nouveaux membres pour 2019, une nouvelle classe de plus de 200 membres, en reconnaissance de "leurs travaux exceptionnelles" dans les domaines universitaires, des arts, du commerce, de la gouvernance et des affaires publiques.
La liste des membres pour 2019 comprend, entre autres, l’ancienne Première Dame Michelle Obama.
La cérémonie de réception de ces nouveaux membres est prévue en octobre 2019 à Cambridge, dans le Massachusetts.
L’académie a été fondée en 1780, pendant la Révolution américaine, par John Adams, John Hancock, entre autres leaders, qui estimaient qu’un nouvel Etat "exigerait des institutions capables de recueillir des connaissances et de faire progresser l’apprentissage au service du bien public".
L’Académie veut "faire progresser le bien commun, soutenir les idéaux démocratiques, renforcer l’utilisation des preuves et des connaissances, favoriser le discours délibératif, préserver l’indépendance, célébrer l’excellence, etc.".
La prestigieuse académie qui a reçu aussi les pères fondateurs des USA à l’origine, a également compté parmi ses membres Albert Einstein et d’autres personnalités dont Nelson Mandela.
Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne a été également élu comme membre associé de l’Académie royale de Belgique.
"J’ai l’honneur de vous faire savoir que la Classe des Lettres et Sciences morales et politiques, voulant témoigner l’estime qu’elle professe pour vos travaux, vous a élu Membre associé en sa séance du lundi 25 mars 2019", lit-on dans le courrier de l’académie à l’intéressé.
La cérémonie de réception des nouveaux membres titulaires et associés se tiendra le samedi 5 octobre 2019 au Palais des Académies, selon cette correspondance dont l’APS a obtenu copie.
L’Académie royale de Belgique, fondée 1769, a pour principales missions de "promouvoir les travaux de recherche et d’encourager les entreprises scientifiques et artistiques".
''AND DEFAR EULEUG BOULANGER'' EN GREVE LE PREMIER JOUR DU RAMADAN
C’est ce qu’on pourrait appeler l’arroseur arrosé. Car, si la Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal (Fnbs) a déclenché une grève de 72h pour exiger la diminution du prix de la farine , l’Aadeb réclame, quant à elle, plus d’équité dans le paiement
L’Association And Defar Euleug Boulanger (Aadeb) regroupant tous les travailleurs des boulangeries exige des propriétaires des boulangeries le respect du barème de paiement fixé par l’Etat. Ils menacent d’aller en grève dès le début du ramadan, si l’Etat ne fait rien pour exiger de leurs employeurs l’amélioration de leurs conditions de travail. Ils en ont fait l’annonce hier au siège du mouvement «Y en a marre».
C’est ce qu’on pourrait appeler l’arroseur arrosé. Car, si la Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal (Fnbs) a déclenché une grève de 72h pour exiger la diminution du prix de la farine , l’Aadeb réclame, quant à elle, plus d’équité dans le paiement de leurs salaires. En effet, les pétrisseurs, les contremaitres, les enfourneurs et autres travailleurs de la boulangerie soutiennent que leurs doléances tranchent d’avec les vrais fondements de la grève des membres de la Fnbs (propriétaires de boulangeries».
Pour les ouvriers, la grève de la Fnbs découle de la cupidité insatiable des propriétaires de boulangeries, d’où leur revendication relative à la diminution du prix du sac de farine. Tirant à boulets rouges sur leurs employeurs qui, selon eux, ne s’intéressent guère aux vraies préoccupations des travailleurs, les membres de l’Aadeb, par la voix de leur président Ibrahima Djité, se veulent clairs.
«Nous exigeons des propriétaires de boulangerie de respecter le barème de paiement fixé par l’Etat du Sénégal et ratifié par les employeurs et d’améliorer les conditions de travail de leurs employés». Selon Ibrahima Djité, la Fnbs, qui parle au nom des travailleurs, est juste un conglomérat de patrons qui ne pensent qu’à leurs intérêts. «Les travailleurs sont fatigués, car ils perçoivent entre 1500 et 2000 FCFA par jour alors que la convention recommande davantage.
Nous avons du mal à joindre les deux bouts et à payer nos loyers», dit-il avant de hausser le ton : «Si rien n’est fait par les autorités pour faire respecter le barème, nous allons observer la grève dès le début du mois de ramadan». Abondant dans le même sens, Malal Talla du mouvement «Y en a marre» demande à l’Etat de prendre ses responsabilités en faisant respecter les textes. « C’est le président de la République lui-même qui a dit que son dernier quinquennat sera dédié aux jeunes et aux femmes», indique le rappeur qui, toutefois, a demandé à l’Aadeb de ne pas politiser le combat et de se concentrer.
“L’EQUATION DU PARTAGE DE PRODUCTION MONTRE…”
Selon Ngagna LAM, Il convient de souligner que la loi sur le contenu local met en exergue certaines prérogatives, dans le cadre de l’exploitation des ressources naturelles au Sénégal.
Le Secrétaire permanent du Cos-Petrogaz, Gnagna Lam, l’a explicité, lors d’une présentation à cette occasion.
“Il est prévu des navires pour transporter le personnel et assurer la sureté des opérations en mer. Ce qui constitue une opportunité de développement pour les communautés de pêcheurs. L’équation du partage de production montre clairement que la promotion du contenu local ne doit pas être un motif de dérapage des dépenses au détriment des profits pétroliers de l’Etat. L’analyse des capacités industrielles actuelles du Sénégal indique que toutes les activités ne sont pas immédiatement propices au développement du contenu local. Donc, la loi établit l’importance de favoriser le renforcement de la compétitivité nationale et internationale des entreprises sénégalaises. Elle définit des régimes selon le degré de pertinence en matière de contenu local.
A côté de la loi, des décrets d’application sont en cours de préparation pour couvrir les points clés. Il s’agit notamment des principes de dérogation au contenu de “contenu local’’, des modalités entourant le plan de contenu local des entreprises, la classification d’activités en régime exclusif et mixte. Mais aussi, des modalités de participation des investisseurs locaux aux sociétés de droit sénégalais créées par les entreprises étrangères.
Dans ce sillage, des décrets sur le financement du fonds d’appui au développement du contenu local, les modalités de contrôle du contenu local dans les appels d’offres, celles liées à la plateforme de qualification et sur les principes de fonctionnement du Comité national de suivi du contenu local. Sur ce, la loi impose aux entreprises étrangères qui doivent exploiter le pétrole et le gaz certaines normes à respecter. Celles-ci concernent le capital, les biens et services, le personnel, le transfert de technologie et les organes de contrôle.
Pour le capital, l’implication d’une structure locale est obligatoire et il doit être ouvert aux investisseurs sénégalais. Par rapport à l’acquisition des biens et des services, il est exigé aux multinationales, la préférence nationale. La loi prévoit aussi la mise en place d’une plateforme électronique de mise en concurrence. Et concernant le personnel, en dehors de la préférence nationale, les emplois non qualifiés doivent être réservés aux populations locales en priorité et avec une obligation de formation’’.
«L’AEROPORD DE SAINT-LOUIS OCCUPE UNE PLACE DE CHOIX DANS LA POLITIQUE TOURISTIQUE DU PRESIDENT»
Ce sera tout simplement un aéroport moderne répondant aux normes qui va faciliter le tourisme au niveau de Saint-Louis et de l’axe nord.
Le directeur général de l’Agence des Aéroports du Sénégal (Ads) était hier l’hôte des populations de Saint-Louis où il était venu assister au pot organisé en l’honneur du Commandant El Walid Diongue (parti à la retraite). Occasion saisie par Pape Maël Diop pour évoquer la situation de l’aéroport de Saint-Louis dans le cadre du Programme de Réhabilitation des Aéroports du Sénégal. Même s’il soutient que le budget est déjà bouclé, Pape Maël Diop reconnait cependant des blocages dans le démarrage des travaux.
Le Directeur général de l’Ads a réitéré l’engagement du gouvernement du Sénégal à réhabiliter l’aéroport de Saint-Louis pour lui permettre d’accueillir les gros porteurs. Selon Pape Maël Diop venu assister à la cérémonie de départ à la retraite du contrôleur aérien Elwalid Diongue, «il y aura un aéroport flambant neuf à Saint-Louis qui va recevoir des appareils A320 de l’Europe et même des Etats-Unis. Ce sera tout simplement un aéroport moderne répondant aux normes qui va faciliter le tourisme au niveau de Saint-Louis et de l’axe nord. L’aéroport recevait des appareils de l’Espagne, de la France, mais malheureusement, le trafic s’est estompé». Pour le patron de l’Ads, le transport occupe une place de choix dans la politique du chef de l’Etat. «Le président de la République, Macky Sall, à travers le Plan Sénégal Émergent, accorde une importance capitale aux secteurs du tourisme et du transport aérien. Le plan de réhabilitation des aéroports du Sénégal l’intègre dans ce sillage. A la fin des travaux, le hub tant annoncé sera une réalité. L’aéroport de Saint-Louis occupe une place de choix dans la politique touristique du chef de l’Etat», a indique Pape Maël Diop.
De l’avis de Pape Maël Diop, les fonds sont bouclés, mais les travaux n’ont pas encore démarré. «Le périmètre aéroportuaire a été fortement agressé. Comme ce mandat du chef de l’Etat est placé sous le sceau des questions sociales, nous allons discuter avec les populations afin de trouver des solutions. Et au terme de ces concertations, la phase opérationnelle sera lancée», rassuré le Dg des Ads.
A souligner que le gouvernement veut faire du Sénégal un hub aérien. En ce sens, la réhabilitation des aéroports régionaux va constituer le dernier pilier du projet de développement du hub aérien sous régional, un projet phare du Plan Sénégal émergent. Il est nécessaire de préciser que ce programme de réhabilitation vise la reconstruction totale, sur une durée de 47 mois, des aéroports de Saint-Louis, Ourossogui/Matam, Ziguinchor, Tambacounda et Kédougou.
IBRAHIMA KANE AUX COMMANDES D'AIR SÉNÉGAL
L'ingénieur des Ponts et chaussées diplômé du collège Génie industriel de Paris a été désigné par le Conseil d’administration de la compagnie nationale suite à la démission d’un commun accord de Philippe Bohn
Le successeur de Philippe Bohn est connu. Il s’agit de Ibrahima Kane, Directeur du Fonds souverain d’investissements stratégique (Fonsis). Polytechnicien, Kane est ingénieur des Ponts et chaussées diplômé du collège Génie industriel de Paris. Il a été désigné par le Conseil d’administration de la compagnie nationale suite à la démission d’un commun accord de Philippe Bohn.
Le désormais nouveau Directeur général de la compagnie sénégalaise, comptabilise 18 années d’expérience professionnelle et de direction dans l’industrie agro-alimentaire et des mines en France. Et a déjà servi au Cameroun, en Côte d’ivoire et en Mauritanie avant de rentrer au bercail pour prendre les rênes du Fonsis.
Kane, cofondateur et administrateur de la première unité industrielle sénégalaise opérant un rayon laitier composé d’éleveurs traditionnels, est aussi diplômé de London Business School en Executive leadership program.
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ASSANE BONGO LANCE SON ‘’KÉTÉMÉ’’
EXCLUSIF SENEPLUS - L'orthographe et la grammaire française sont le cadet de ses soucis, l’artiste chanteur est conscient qu’il tire son originalité dans sa façon assez particulière de parler la langue de Molière en y greffant des mots Wolof
Omar Niane Lamine Ba et Madeleine Diallo |
Publication 19/04/2019
"Le français, je le parle comme je le sens. Je ne prête pas attention aux fautes. L'orthographe et la grammaire sont le cadet de mes soucis'', soutient Assane Bongo. L’artiste chanteur est conscient qu’il tire son originalité dans sa façon propore à lui de parler la langue de Molière, en y greffant des mots du wolof. Le leader du groupe ‘’Afia Bongo’’ a reçu l’équipe de SenePlus en marge de la préparation de son anniversaire prévu le 20 avril.
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UN MILLIARDAIRE RUSSE PLACE SOUS CONTROLE JUDICIAIRE
Après une mesure de garde à vue pour détournement d’objets saisis et blanchiment d’argent, A. Bektemirov a été libéré et placé à nouveau sous contrôle judiciaire, après un retour de parquet. Le milliardaire Russe gérait une société est tombée en faillite
En 2016, A. Bektemirov un entrepreneur Russe, avait inauguré en grande pompe à Sangalkam, une usine de transformation de poisson dénommée “Atlantik Sea Food’’. C’était le fruit d’un investissement de plus de 10 milliards de francs CFA.
En présence, entre autres du Président de la République Macky Sall, d’autres autorités du pays, le magnat Russe avait promis d’en faire une plateforme de référence en Afrique de l’ouest. Il avait promis d’employer 400 personnes, avec une production journalière de 300 T. Seulement, un mois après l’inauguration, il s’est retrouvé avec seulement 20 employés, des journaliers et non des contractuels qui ne produisaient que 20 T au lieu des 300 annoncées. Selon toujours nos sources, 3 mois après, l’usine n’avait plus d’eau ni d’électricité.
Tout a été coupé, faute de paiement de factures, avancent nos informations. En 2017, la structure a définitivement fermé ses portes. Elle s’est présentement reconvertie dans la commercialisation de glaces alimentaires importées, la marque “TAGLACE’’ dont les vendeurs sillonnent les rues de Dakar sur des vélos. Selon toujours nos interlocuteurs, quand l’usine est tombée en faillite “supposée’’ ou “réelle’’, vue que les choses sont allées très vite pour un tel investissement, M. Bektimiro est accusé d’avoir détourné des actions et volé du matériel appartenant aux sociétés “ENGINEERING AG SUARL’’ et “HONG-KONG BALTIC SHIPPING COMPANY SA’’.
Attrait devant les juridictions compétentes, le Russe qui a perdu en première instance et en appel, a quand même refusé de s’exécuter. Pis, il a même interdit l’accès à son usine à l’huissier de justice venu faire des constatations. “Comme pour montrer sa témérité et son mépris de la loi et des juridictions sénégalaises, il fait disparaitre le matériel qui a pourtant fait l’objet d’abord d’une ordonnance de saisie conservatoire, ensuite d’une ordonnance de restitution’’, confient nos sources. Qui ont soutenu que c’est sur ces nouveaux faits qu’il a, à nouveau été convoqué à la Section de Recherches de la gendarmerie de Colobane, suite à une nouvelle plainte. Après son audition, il a été gardé à vue, puis déféré au parquet, après 2 jours d’audition. Il ressort de ses différentes auditions qu’A. Bektemirov a recruté un directeur général qui n’a pas de bureau. Il est payé à la caisse et qui, en réalité, n’est qu’un “écran’’ entre l’administration et lui. En réalité, il ne veut assumer aucune responsabilité devant les autorités du pays, d’après nos sources.
« Nous sommes au Sénégal, l’argent est la clé de toutes les portes »
L’enquête a aussi permis aux hommes en bleu d’entendre ses employés. Ces derniers ont affirmé devant les enquêteurs que leur patron est : “un tyran qui ne respecte pas les Sénégalais qu’il qualifie de tous corrompus’’. “Il nous disait sans cesse ceci : “Nous sommes au Sénégal, l’argent est la clé de toutes les portes’’. Il est fort possible qu’il fasse du blanchiment. Ses ressources sont intarissables et leur origine est plus que douteuse’’, ont déclaré des employés, lors de leurs auditions. Aux termes de sa période de garde à vue, les éléments de la section de recherche l’ont remis entre les mains du Procureur. Qui, après un retour de parquet, l’a libéré et placé à nouveau sous contrôle judiciaire. On lui reproche les faits de détournement d’objets saisis et blanchiment d’argent.
LE PARQUET TOUJOURS MUET, L’ASSEMBLEE EN ACTION
Contrairement aux affaires Khalifa Sall et Karim Wade, le parquet de Dakar, dans l’affaire des 94 milliardsmettant en cause le directeur des Domaines, s’emmure dans le silence.
Et c’est l’Assemblée nationale qui entre en jeu, à travers une Commission d’enquête dont le bureau sera mis en place aujourd’hui
Puisque les magistrats ne sont pas là, les députés peuvent danser. Aujourd’hui à l’Assemblée nationale, il y aura du mouvement. La Commission d’enquête parlementaire, mise en place dans l’affaire des 94 milliards relative au fameux dossier du titre foncier 1451/R, va se réunir à l’effet de se choisir un bureau. D’après la procédure en vigueur, il faut signaler qu’après cette étape décisive, le bureau ainsi mis en place va se charger de proposer un calendrier d’auditions. Que les personnes impliquées se tiennent donc prêts.
La Commission d’enquête parlementaire va devoir auditionner toute personne qu’elle jugera utile pour l’éclatement de la vérité dans cette affaire qui continue de défrayer la chronique. A ce niveau, il faudra souligner que la position du leader de Pastef, Ousmane Sonko, a toujours été catégorique : “Hors de question, selon lui, de donner un quelconque intérêt à cette initiative de la majorité présidentielle’’. Le Patriote se fonde sur le fait qu’il avait déjà saisi la justice et que la mise en place de la Commission d’enquête est simplement du dilatoire. Mais, dans cette affaire, ce qui reste incompréhensible, selon nombre d’observateurs, c’est le silence presque déconcertant du Parquet que l’on n’a vu poser le moindre acte, depuis qu’il a été saisi par le candidat malheureux à la dernière Présidentielle.
Les services de Serigne Bassirou Gueye restent muets comme des carpes. Ce qui “légitime’’ l’initiative du Parlement dont la neutralité est sérieusement récusée. La conséquence de cette inertie du paquet risque ainsi d’être lourde de conséquences et entame la crédibilité des poursuites contre l’opposant radical au régime. Ousmane Sonko court en plus le danger d’être écouté par une Commission essentiellement composée de ses adversaires au plan politique.
En effet, le 15 février dernier, l’Assemblée nationale, au terme de débats houleux, avait adopté le projet de résolution portant création d'une Commission d'enquête parlementaire. L'opposition avait alors tout tenté pour arrêter les débats, mais c'était sans compter sur la détermination des députés de la majorité à adopter le projet comme lettre à la poste. Il ressort des conclusions que la Commission sera composée comme suit : Me Djibril War, Seydou Diouf, Aymérou Gningue, Nicolas Ndiaye, Dié Mandiaye Bâ, Pape Sagna Mbaye et Cheikh Seck, en résumé que des députés de Benno Bokk Yaakaar. Les députés de l’opposition ayant refusé à l’époque de siéger.
4 MOIS POUR REGLER LE CAS SONKO
Aux termes du règlement intérieur, l’Assemblée nationale peut, par une résolution, créer des commissions d'enquête. Lesquelles sont formées pour recueillir des éléments d'information sur des faits déterminés et soumettre leurs conclusions au Parlement. La mission de ces commissions prend fin par le dépôt de leur rapport et au plus tard à l'expiration d'un délai de six mois, à compter de la date de l'adoption de la résolution qui les a créées. Ce qui signifie qu’il ne reste plus que 4 mois à l’Assemblée pour régler ou classer le cas Sonko. En effet, la résolution avait été votée, le 15 février dernier. La loi précise aussi qu’il ne peut être créé de commission d'enquête, lorsque les faits ont donné lieu à des poursuites judiciaires et aussi longtemps que ces poursuites sont en cours. “Si une commission a déjà été créée, sa mission prend fin, dès l'ouverture d'une information judiciaire relative aux faits qui ont motivé sa création. Tous les membres des commissions d'enquête, ainsi que ceux qui, à un titre quelconque, assistent ou participent à leurs travaux, sont tenus au secret. Toute infraction à cette disposition sera punie des peines prévues à l'article 363 du Code pénal’’, souligne l’article 48 du règlement intérieur.