QUI LIBÉRERA LE PAYS DES PIÈGES DE SA DÉMOCRATIE ?
Pourquoi discutons-nous encore de réformes institutionnelles alors que nous sortons d’un référendum il y a deux ans ? Pourquoi la défiance envers les institutions en charge des élections est perpétuelle ? Pourquoi les rendez-vous électoraux s’enchainent ?
La victoire de Macky Sall au premier tour de l’élection présidentielle du 24 février au Sénégal, avec un taux de 58,26 %, a été une douche froide pour l’opposition sénégalaise. Néanmoins, elle n’a pas fait taire les détracteurs du président Sall. L’appel au dialogue politique que celui-ci a lancé peu après la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, l’annonce de la suppression prochaine du poste de Premier ministre, et la publication de la liste du nouveau gouvernement ont été des occasions successives de raviver la véhémence des critiques envers les choix de Macky Sall pour la République, principalement sur le plan de la gouvernance politique et institutionnelle.
Rappelons que c’était le talon d’Achille du bilan de son précédent mandat. C’était aussi le principal élément qui distinguait son programme de campagne des programmes des autres candidats à l’élection présidentielle. Macky Sall proposait une stratégie avec une forte orientation économique dans la continuité de son Plan Sénégal émergent (PSE) dont il aurait déjà assis les bases institutionnelles lors de son premier mandat.
De leur côté, les candidats de l’opposition avaient pour point commun la volonté de décongestionner le pouvoir du président, de dépolitiser l’administration et la rendre impartiale, d’équilibrer les pouvoirs publics, de séparer la fonction de chef de parti et celle de chef d’Etat, de lutter contre la corruption et de réformer la gouvernance locale. L’une des principales leçons de l’élection présidentielle du 24 février est ce pâle diagnostic de l’état de la gouvernance démocratique au Sénégal.
La gouvernance politique au cœur du débat public
Au déjeuner débat post-électoral organisé par WATHI en partenariat avec la fondation Konrad Adenauer au Sénégal sur les leçons de la présidentielle et les perspectives du prochain quinquennat de Macky Sall, cette question fut à nouveau centrale. Elle l’était déjà au cours de la table ronde préélectorale de WATHI au mois de février. Son ampleur dans le débat public laisse planer deux suppositions. La première consiste à dire que la stabilisation et la consolidation de la gouvernance politique et institutionnelle serait le plus grand défi de la démocratie sénégalaise devant l’emploi des jeunes, la mendicité, la situation des enfants talibés ou encore l’accessibilité financière et géographique des structures de santé.
La seconde supposition met en avant l’idée selon laquelle l’intelligentsia sénégalaise se serait enfermée dans les débats autour de la gouvernance au détriment d’une recherche active de solutions pour corriger les inégalités économiques et sociales dans le pays, promouvoir le secteur privé local et assainir la distribution du patrimoine foncier notamment sur la corniche de Dakar.
Les participants au déjeuner débat sont tombés d’accord sur un constat implacable : les deux alternances qu’a connues le Sénégal n’ont pas fait franchir un palier à la démocratie sénégalaise mais ont été des occasions de développer de nouvelles stratégies pour la conservation du pouvoir et l’accaparement des richesses. Il en ressort que depuis l’indépendance, aucune réforme sérieuse n’a été faite pour tempérer l’hypertrophie du pouvoir exécutif.
Si l’on se sert du contexte post-électoral pour évaluer le bilan du premier mandat après la seconde alternance du Sénégal en 2012, difficile de dire que les choses ont bougé. De fait, l’indépendance de la justice, des corps de contrôle (Inspection générale de l’État, Cour des comptes, etc.) et de l’organisation électorale se trouvent interrogées, l’utilité de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) est mise en cause, le code pétrolier est jugé non consensuel, la neutralité des administrations de régie financière est constamment revendiquée de même que la modernisation des partis politiques et celle de la procédure législative.
A l’évidence, il faut relativiser la vertu des processus électoraux en Afrique. Sinon pourquoi dans une clinquante démocratie comme le Sénégal, où l’on sort d’une élection censée s’être bien déroulée, on ressent le besoin de lancer un appel au dialogue ? Les commentaires post-électoraux ont été nombreux à indexer la stagnation démocratique du Sénégal. Coincé entre son besoin de réformes institutionnelles et la nécessité de répondre aux enjeux pressants qui l’assaillent, le pays pose une autre question fondamentale au monde : une démocratie peut-elle prétendre à la prospérité économique et sociale sans installer les bases d’une bonne gouvernance ?
Aller vers un dialogue démocratique encadré
L’on a aussi noté au déjeuner débat que le système politique sénégalais pourrait s’être retrouvé dans un piège, celui des procédures et des questions de forme. Pourquoi les débats sur les questions électorales resurgissent si facilement dans l’espace public ? Pourquoi parlait-on d’un troisième mandat de Macky Sall avant même qu’il en est remporté un deuxième ? Pourquoi discutons-nous encore de réformes institutionnelles alors que nous sortons d’un référendum il y a deux ans ? Pourquoi la défiance envers les institutions en charge des élections est perpétuelle ? Évitons-nous délibérément les questions de fond qui intéressent les citoyens ? Pourquoi les rendez-vous électoraux s’enchainent au Sénégal ? A la fin de cette année, les élections locales vont se tenir et en 2022, nous aurons le scrutin législatif.
La suspicion s’étend jusqu’à l’appel au dialogue du président de la République. Certes, il pourrait être une occasion de défaire le piège autour de la démocratie électorale au Sénégal et aboutir à un processus qui clorait définitivement les débats sur les grandes questions procédurales et institutionnelles. Mais elle pourrait servir un but opposé c’est-à-dire emprisonner les acteurs politiques dans leur actuelle impasse où, après chaque élection, le débat public revient sur les mêmes questions politiques.
Un des prérequis pour résoudre ce dilemme est de réfléchir à la forme du dialogue proposé par le président Macky Sall aussi sérieusement qu’à son contenu. Selon le professeur Babacar Kanté, ancien vice-président du Conseil constitutionnel du Sénégal, il devrait y avoir un dialogue horizontal au lieu d’un dialogue vertical. Le dialogue vertical rassemble la majorité présidentielle et les opposants politiques tandis que le dialogue horizontal réunit tous les acteurs politiques, les organisations de la société civile, le secteur privé national – lequel n’est pas assez valorisé dans les projets de l’Etat, les femmes et les jeunes – qui constituent une majorité pas forcément représentée dans les instances de décision classiques.
Autre chose à tenir en compte pour Hawa Ba, directrice du bureau d’Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) au Sénégal, c’est que les forces de régulation invitées dans ce panel doivent s’efforcer de ne pas être à la remorque de l’agenda que les politiciens auront fixé, mais insister pour que celui-ci soit défini avec le citoyen au cœur de nos projets de société. Dans un contexte où il y a une rupture de confiance entre les acteurs politiques, il sera important de créer un climat idoine pour que tous les protagonistes se réunissent autour des questions essentielles. La forme que Macky Sall donnera au cadre du dialogue démocratique auquel il a appelé indiquera très certainement ce qu’il veut en faire.
Réformes consensuelles ou révolte populaire ?
Le défi de la consolidation des institutions politiques du pays est important parce qu’il est intimement lié à la capacité du gouvernement du Sénégal à garantir la cohésion nationale et à poser les jalons d’une société prospère. Il est aussi urgent car si des réformes institutionnelles d’une si grande nécessité n’adviennent pas dans un cadre apaisé et consensuel, elles risquent d’être portées par une révolte populaire et déboucher sur un problème sécuritaire majeur. Les exemples actuels dans les autres pays du continent montrent que cela n’est pas impossible. Mais de qui pourrait venir cette révolte ? Qui marchera dans les rues de la capitale et des régions pour réclamer du changement ?
L’« élite intellectuelle » – urbaine ou diasporique – qui a soif de transparence, d’institutions indépendantes et de symboles du patriotisme, ou la population rurale qui a plébiscité Macky Sall pour les routes qu’il a construites, pour le prix du gasoil qu’il a réduit, pour l’électricité qu’il a apportée, pour l’argent qu’il distribue ? Attendrons-nous que la rue comprenne qu’elle doit se remplir de manifestants pour que des réformes démocratiques sincères soient mises en œuvre ou saurons-nous produire un processus politique encadré qui enfantera ces réformes avant qu’il ne soit trop tard ? D’où viendra le changement ?
Mohamadou Fadel Diop est chargé de recherche à WATHI. Il lit et écrit sur la gouvernance, l’intégration régionale, la coopération interrégionale, les relations entre l’Union européenne et l’Afrique. Egalement champion de l’ONG ONE, il fait du plaidoyer sur des questions importantes touchant ces thèmes. Les opinions exprimées sont personnelles.
LES RAISONS DU DÉPART DE PHILIPPE BOHN
Débarqué de la tête d’Air Sénégal, Philippe Bohn paierait le prix de « graves dysfonctionnement en interne »
« Une organisation managériale pas à la hauteur, tout était concentré entre les mains de Bohn et de ses deux lieutenants (le directeur réseau et expérience client et celui de la stratégie et de l’investissement) », informe une source en interne qui souhaite garder l’anonymat. Elle confesse une litanie de manquements dans le fonctionnement de la compagnie : « Il n y a de service juridique, pas d’organigramme, pas de comité directeur, encore moins de contrôle de gestion. Le Daf était mis de coté. Le Dg était le seul à avoir une vue sur les contrats des employés. »
Les salariés dépeignent un tableau apocalyptique de la gestion de Philippe Bohn mais aussi de son humeur. « C’est un acariâtre qui insufflait la mauvaise humeur au sein de l’entreprise. Nous nous sentions surveillés et épiés avec des caméras partout au siège », confie une autre source.
Le cas des pilotes sénégalais
La gestion des pilotes sénégalais avait fini par créer une tension supplémentaire au sein de la compagnie. « La majorité des pilotes sénégalais ne faisait pas le quota d’heures mensuelles alors que le Dg était en train de recruter d’autres pilotes expat », poursuit la première source. La grogne avait fini par couver presque à tous les étages. Mais la goutte d’eau de trop eut lieu dimanche 14 avril avec la panne de l’Airbus Néo 330 d’Air Sénégal. Là aussi, les critiques ne manquent pas dans la stratégie opérée. « Il a fait un choix très onéreux pour la compagnie en louant un A380, un gros avion dont le remplissage ne se fait pas facilement et qui prend 45 tonnes de kérosène pour faire le trajet entre Paris et Dakar alors que le Neo 330 en consomme que 25 ».
Après le licenciement de Philippe Bohn par le Conseil d’administration d’Air Sénégal SA, nos sources évoquent « la satisfaction des salariés (près de 200) qui souhaitent la bienvenue à Ibrahima Kane, une tête bien faite, pour remettre de l’ordre dans la maison ».
PAR MOMAHED DIA
COMPRENDRE L'ENQUÊTE MUELLER
Les Russes ont aidé le président Trump a gagné les élections présidentielles de 2016 - Cependant, l’enquête ne consistait pas en cela
Depuis que le président Trump a gagné les élections présidentielles en 2106, on parle plus des russes que des américains dans la classe politique aux Etats Unis. Ingérence, non-ingérence, nous allons présenter un résumé du fameux rapport de Mueller pour comprendre l’affaire russe et former votre propre opinion.
Les russes savaient que si Trump est élu, cela allait les arranger, car les rapports américano-russes allaient s’améliorer. Ils ont fait de leur possible pour que Trump devienne président. En 2015, Trump avait un projet de construction d’un immeuble à Moscou et le directeur de l’Organisation Trump, Michael Cohen, rencontrait souvent les partenaires russes pour discuter de ce projet. C’est ainsi que l’affaire des dossiers compromettants de Clinton est apparue durant les réunions d’affaires. Les russes voulaient que l’équipe de campagne de Trump vienne les rencontrer.
Mi-juin, la convention nationale démocratique a publiquement annoncé que les russes avaient piraté leur réseau informatique. Dans le même mois, les documents piratés ont commencé à faire surface, cela a continué dans les mois suivant à travers des faux comptes établis puis plus tard à travers Wikileaks. George Papadopoulos, qui était conseiller en politique étrangère du président Trump a reçu des informations du Maltais, Joseph Mifsud que les russes détenaient des milliers d’e-mails compromettant de Clinton. Ce n’est qu’en 2016 que Trump junior, Jared Kushner et Paul Manafort ont rencontré un avocat russe pour consulter les documents dont les russes disposaient. Plus tard, un membre de gouvernement étranger en a parlé au FBI qui a décidé d’ouvrir une enquête le 31 juillet 2016. Après les élections, plus précisément en fin Décembre 2016, les USA imposent des sanctions à l’encontre de la Russie pour son interférence dans ses élections.
L’agence de recherche russe, basée à Saint Petersburg a commencé la discorde en interférant dans les dossiers américains. Le businessman Yevgeniy Prigogine, ami de Vladimir Putin a fait d’importants dons à l’agence dans le but d’interférer. Cette dernière a envoyé ses employés aux Etats-Unis pour mieux comprendre comment s’y prendre dans cette tâche et prendre des photos avec certains leaders politiques républicains. Ils ont décidé de s’y prendre dans la guerre de l’information et c’est ainsi qu’ils ont envahi les réseaux sociaux pour diffuser de fausses informations. Ils ont acheté des publicités sur Facebook et twitter en utilisant les prénoms des politiciens républicains ainsi que des entités américaines du camp du président Trump. 3 500 publicités achetées à travers Facebook pour $100 000. Cela a été possible à cause des employés de l’agence qui étaient venus aux Etats-Unis et qui sont rentrés en contact avec le camp de Trump. Ils ont aussi réussi à pirater le réseau informatique du Comité de campagne démocratique du Congrès et de la convention nationale démocratique et ils se sont appropriés des milliers de documents qu’ils ont commencé à diffuser sous les pseudos de DCLeaks et Guccifer 2.0. Ce n’est que plus tard que les documents ont été diffusés avec le canal de Wikileaks. L’idée plaisait au président Trump qui avait même annoncé qu’il espère que les e-mails que Clinton avait illégalement effacés de son serveur fassent partie des documents dont les russes disposent. Elle avait effacé plus de 30 000 e-mails. À chaque fois que les médias américains diffusaient une vidéo ou un article compromettant sur le président Trump, Wikileaks en faisait de même concernant Hilary Clinton. L’agence avait une audience de 126 millions sur Facebook et de 1,4 millions sur Twitter.
L’agence a eu accès au serveur des Démocrates en utilisant une connexion de réseau privé virtuel. Ils ont eu accès à plus de trente ordinateurs, au serveur et au partage de fichier. Ils ont implanté de logiciels néfastes dans les ordinateurs qu’ils ont dénommés Agent X, Agent Tunnel, Mimikatz et rar.exe pour pouvoir exfiltrer des fichiers et transférer des données entre autres. Les données comportaient les stratégies de campagne, les données de collecte de fonds et des informations privées concernant les membres du parti. Plus de 70 gigaoctets de fichiers ont été exfiltrés. DCLeaks and Guccifer 2.0 ont été utilisés pour diffuser toutes les informations à leur disposition. L’agence avait même été en mesure d’accéder les données des votants de l’Etat d’Illinois avant que le logiciel ne soit identifié. Wikileaks était en contact avec Trump junior et ils lui ont même demandé de tweeter des liens pour donner accès aux e-mails de Clinton, ce qu’il a fait.
Nous pouvons tous dire sans nous tromper que les Russes ont aidé le président Trump a gagné les élections présidentielles de 2016. Cependant, l’enquête ne consistait pas en cela, mais plutôt à savoir s’il y a eu collusion ou entrave de la part du président Trump. La justice américaine a jugé, maintenant à vous de juger et de former votre propre opinion !
PAR OUMOU WANE
MACKY, D’UN PEUPLE À UNE NATION !
Au Sénégal, un président qui prête serment et donne la priorité à l'environnement, n’est-ce pas là une nouveauté qui mérite d’être relevée ?
Mais quand est-ce que les jeunes internautes sénégalais feront-ils preuve d’esprit constructif et de sens de la mesure ?
Je lisais la contribution de Madiambal Diagne, « Le président risque de se tromper seul », et même si je me noie dans ses méandres intellectuels et que je ne suis pas vraiment d’accord avec son analyse, il ne me viendrait pas à l’idée de le traiter de tous les noms d’oiseaux, ce que je peux lire dans les commentaires de son article.
Macky Sall aurait-il eu à se barricader dès le lendemain de sa réélection en évitant les contacts afin de réfléchir sur ce qu'il comptait faire de son second mandat à la tête du Sénégal ? Ce serait mal le connaître.
Je crois plutôt que Macky sait d’où il vient depuis toujours et où il va pour très longtemps.
Pour Macky Sall, l'argument immédiat, c'est bien « la mise en œuvre de la deuxième phase du PSE sur la période 2019-2024 » et la nécessité de l’accomplir sereinement.
Il l’a réaffirmé en prêtant serment devant la nation et face à une quinzaine de chefs d'État et de gouvernement, il se veut « résolument en marche vers le Sénégal émergent ».
Selon Madiambal Diagne encore, « Sans un Premier ministre à la tête du gouvernement, le président Sall pense qu'il aura les coudées plus franches pour gouverner et que l'action du gouvernement sera plus efficiente et efficace ».
Là non plus, je n’en crois rien. Notre président, s’il se veut en charge de l’essentiel, c’est certes pour accélérer son Plan Sénégal Emergent (PSE), mais c’est surtout, pour aller jusqu’au bout de sa logique de modernisation de l’État et des institutions avec un président de la République qui détermine et conduit la politique de la nation. En effet, avec la suppression du poste de Premier ministre, le président est en première ligne. Il n’est plus un simple arbitre, mais un garant suprême des intérêts de la nation. Il prend le risque de s’exposer !
Nous l’aurons observé, dans son nouvel attelage, Macky Sall a conservé les ténors qui ont pesé dans sa victoire à la présidentielle. Parmi eux se trouve peut-être le dauphin, mais le temps des ambitions n’est pas encore là, car voici venu le temps de la nation.
En reconduisant son chef de gouvernement, il lui a demandé de présenter une proposition de révision de la Constitution à l'Assemblée nationale, qui devrait conduire à supprimer le poste de Premier ministre, comme l’avait fait avant lui Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf.
Au-delà de cette réforme, Mahammed Boune Abdallah Dionne restera le bras droit de Macky Sall en tant que Secrétaire Général de la présidence de la République et sera chargé de veiller à une plus grande efficacité pour mener à bien d’ambitieuses réformes. Autant dire que si le nom de la fonction change, la mission reste intègre et le prestige intact.
Macky Sall, nous connaissons son bilan et l’avons réélu pour cela. Il affiche aujourd’hui sa volonté d'améliorer le cadre de vie de la population et s’est engagé pour son second mandat, à « faire encore plus et mieux », faisant de la jeunesse, des femmes et de l’environnement ses priorités.
Au Sénégal, un président qui prête serment et donne la priorité à l'environnement, n’est-ce pas là une nouveauté qui mérite d’être relevée ?
"J'appelle à la mobilisation générale pour forger l'image d'un Sénégal plus propre dans ses quartiers, plus propre dans ses villages, plus propre dans ses villes, a déclaré le chef de l'État. N’est-ce pas là le projet d’un père de la nation ?
Alors non Madiambal, le président ne risque pas de se tromper seul, car il a toute la nation derrière lui. Nous avons faim et soif d’équité et de renouveau !
La main droite levée, il a dit la formule de l'article 37 de la Constitution. « Devant Dieu et devant la nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, et d’ajouter, « de ne ménager aucun effort pour la réalisation de l'unité africaine ».
À n’en pas douter, pour les années à venir, nos nouveaux ministres auront du pain sur la planche, qu’ils devront pétrir et travailler jusqu’à l’épuisement, tous les matins que Dieu fait !
Oumou Wane est présidente d’Africa 7
DAECH EN VOIE D'EXPANSION EN AFRIQUE ?
Pour la première fois, l'EI revendique une attaque sur le territoire congolais - Et si sur le continent, Daech n'était qu'une simple franchise pour toute contestation religieuse armée en manque de visibilité, comme l'EI en Afrique de l'ouest ?
Le groupe État islamique a revendiqué ce 18 avril 2019 une attaque dans l’est de la RDC, à la frontière avec l’Ouganda. Une première sur le sol congolais. Une revendication surprenante pour Thierry Vircoulon, spécialiste des questions de sécurité en Afrique subsaharienne. Et si sur le continent, Daech n'était qu'une simple franchise pour toute contestation religieuse armée en manque de visibilité, comme le groupe État islamique en Afrique de l'Ouest ? Entretien.
Thierry Vircoulon est chercheur associé au centre Afrique subsaharienne de l'IFRI, Institut français des relations internationales. Il enseigne actuellement à Sciences Po Paris.
TV5MONDE : Comment interprétez-vous cette revendication par Daech de l'attaque contre une caserne des Forces armées de la République du Congo, les FARDC ?
Thierry Vircoulon : Il y a surtout une logique d'opportunisme de la part de Daech. Daech réagit à l'intervention du président congolais Felix Tshisekedi, affirmant dernièrement son soutien aux Etats-unis contre le groupe Etat islamique. C'est une forme de réponse politique de Daech à Tshisekedi. Les ADF (Forces alliées démocratiques), soupçonnées d'être à l'origine de l'attaque, n'ont rien à voir avec Daech (ndlr : les ADF n'ont pas revendiqué l'attaque de ce 18 avril).
Les ADF sont un groupe né dans les années 90 bien avant le 11 septembre 2001. Leur histoire n'est pas liée à celle de Daech. Les ADF, issues de membres de la secte tabligh (ndlr : mouvement musulman puritain né dans les années 1920) se sont surtout formées contre le régime de Musevini en Ouganda.
Peut-on parler de djihadisme à l'est de la RDC ?
C'est totalement exotique. Rien ne le prouve. il n'y a pas d'élements qui permettent de l'affirmer. Cela n'existe pas. Cette zone frontalière entre l'Ouganda et la RDC est surtout travaillée par des vélléités d'autonomie. (ndlr : En novembre 2016, une cinquantaine de personnes auraient été tuées lors d'une confrontation avec les forces ougandaises qui ont arrété le roi du Rwenzori à Kasese, accusé de préparer une révolte).
Des organisations comme "l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest", dissidence de Boko Haram ou "L'EI dans le Grand Sahara" sont affiliées à Daech. Que signifie cette allégeance ?
Daech est un label tout comme Al-Qaïda . Il permet à ces organisations de formaliser quelques fois des revendications qu'ils n'arrivent pas à formuler eux-mêmes. Daech propose une forme de prêt à penser pour ces groupes. L'appartenance à Daech ou Al-Qaïda sert également à mieux communiquer, se faire connaître. Mais les revendications de ces groupes restent essentiellement locales. Leurs actions sont motivées par des conflits aux racines locales.
L'appartenance à Daech permet aussi à un chef de guerre d'entrer par exemple en dissidence. C'est le cas d'une faction dissidente de Boko Haram. C'est le cas aussi au Sahel (ndlr : avec le groupe EI dans le Grand Sahara entré en rupture avec AQMI, Al-Qaïda au Maghreb islamique).
L'ONU a publié un rapport en février 2019 parlant d'"emprises territoriales" de Daech dans de nombreuses zones en Afrique. Abondez-vous dans ce sens ?
Cela relève à mon sens d'une forme de construction intellectuelle. Daech ne commande pas ces groupes armés directement.
Daech, un label qui marche sur le continent
Le dernier rapport de l'ONU, publié en février 2019, par le Secrétariat général de l'ONU fait le point sur la présence des groupes armées qui se revendiquent de Daesh. En Libye, les groupes qui se disent appartenir à Daech sont essentiellement actifs dans "une vaste zone qui s'étend le long de la côte entre Ajdabiya et Tripoli et au Sud".
Dans le Sahel, les groupes avec le label Daech représentent une menace moindre qu'AQMi, Al-Qaïda au Maghreb islamique. "L'EI dans le grand Sahara" compterait entre 100 et 200 combattants selon l'ONU. En Egypte, Ansar Bayt al Maqdis, groupe insurectionnel né en 2012 a prêté allégance à Daech. Ce groupe est basé dans le désert du Sinaï.
Autour du lac Tchad, le groupe "Etat islamique en Afrique de l'Ouest" regrouperait selon le rapport de l'ONU entre 1500 et 3000 militants armés. Ce groupe est une faction dissidente de Boko Haram.
Des militants armés se revendiquant de Daech sont également présents en Somalie. la mouvance djihadiste reste dominée par le groupe des Shebab, affilié à à Al-Qaïda. L'EI existe aussi dans le pays selon l'ONU. Ils se sont spécialisés dans les assassinats de fonctionnaires et l'enlèvement des hommes d'affaires.
CHRONIQUE D'UNE MORT PRÉMATURÉE
Air Sénégal SA a un nouveau directeur : Ibrahima Kan - L’Etat a décidé de remercier Philippe Bohn, directeur depuis août 2017 pour qu’elle ne connaisse pas le même destin que ses devancières - Autopsie des échecs des différentes compagnies nationales
Diery Diagne et Oumar Fédior |
Publication 19/04/2019
La compagnie aérienne sénégalaise, Air Sénégal SA est l’aboutissement d’un long processus. L’ancêtre de Air Sénégal, est incontestablement, Air Afrique, compagnie trans régionale. Cette compagnie a vu le jour grâce à un accord liant onze Etats africains francophones en 1961. Les pays africains, ne pouvant pas, à ce moment assurer un trafic aérien, car les moyens financiers manquaient. Ainsi, une grande compagnie africaine est mise sur pied avec 6,54% de capital pour chaque pays membres. Le siège se trouvait à Abidjan et le Sénégalais Cheikh Boubacar Fall en fut le premier directeur. Le Togo finit par rejoindre Air Afrique. Les premiers vols ont lieu le 15 octobre 1961 avec un Super Constellation loué par Air France.
Air Afrique s’était liée à la compagnie française UTA, pour un partage des frais pour la plus grande part de ses recettes. En peu de temps, l’espace aérien entre l’Europe et l’Afrique est vite monopolisée par Air Afrique qui se développe rapidement. La bonne entente entre les pays concernés et la bonne relation avec la métropole favorisent l’essor de la multinationale. Une dizaine d’années après, le Cameroun et le Gabon quittent Air Afrique, mais leur départ n’a pas un grand impact sur la multinationale.
Ainsi, le réseau Air Afrique dessert vingt-deux pays africains, une partie de l’Europe et New York City. À la fin des années 1970 la flotte se renforce. En 2002, Air Afrique possède entre autres des Airbus A310, A300, A330 et des DC-10.
Les questions de mauvaise gestion se multiplient. Et puis patatras, la compagnie africaine est acculée par les dettes. Les Etats actionnaires ont décidé de liquider la compagnie au profit de Air France. Le groupe français détiendra 35% des parts. Le personnel avait 5%. Air Afrique est durement touchée par les chocs pétroliers et est contraint de suspendre ses opérations en novembre 2001.
Cap sur Air Sénégal International
La même année, le Sénégal avait jeté les bases de sa propre compagnie aérienne, Air Sénégal International. Au préalable, Air Sénégal International a d’abord été lancé en 1971 avant de déclarer faillite en 2000. En 2001, il relance ses activités mais avec la majeure partie des parts revenant au groupe Royal Air Maroc. L’Etat du Sénégal a 49% des parts.
Puis sur Sénégal Airlines
La compagnie a réalisé, en 2007, un chiffre d’affaires de 74 260 533 270 de francs CFA et un résultat d’exploitation de 4 030 221 000 de francs CFA. Le 24 avril 2009, la compagnie cesse ses activités à la suite de la rupture avec la Royal Air Maroc. C’est ainsi qu’en 2011, Sénégal Airlines renaît des cendres de Air Sénégal International.
La compagnie s’est fait rapidement de la place dans le transport de 13 destinations intérieures et régionales en Afrique majoritairement en Afrique de l’Ouest avec une flotte de 2 avions. Elle s’appuie sur la compagnie des Émirats arabes unis et choisit d’utiliser des avions d’Airbus2. L’Etat et diverses sociétés publiques détiennent 64 % de son capital, le reste étant partagé entre le Groupement National des Privés du Sénégal, le Groupement de Prestataires Aéroportuaires et la Fédération des Assureurs du Sénégal.
En dépit de ces performances, la compagnie endettée à hauteur de 65 milliards de FCFA, qui n’a plus d’avion et se retrouve désormais sans activités. C’était le troisième représentant de l’aviation sénégalaise.
En mars 2015, la compagnie annonce la suppression de 40% de ses effectifs, de 40 % de sa masse salariale, de la réduction de la flotte de deux avions, à la suite d’une dette accumulée de 73 millions de dollars. Le 7 mai 2015, la compagnie est désignée pour le transport des pèlerins jusqu’à La Mecque. En avril 2016, le ministre sénégalais de l’économie annonce la dissolution de la compagnie.
Suite à cela, Air Sénégal SA prend service. En 2016, elle est détenue par l’État à travers la Caisse des Dépôts et Consignation du Sénégal. Elle opère depuis l’Aéroport international Blaise-Diagne de Dakar.
Air Sénégal dispose d’une flotte constituée de 5 avions. L’entreprise connaissait des problèmes internes depuis quelques temps d’où le changement de directeur.
Mansour Diop, Expert en Transport aérien : «C’est un problème de management »
D’Air Sénégal International à Air Sénégal Sa, le constat est le même, les compagnies aériennes sénégalaises connaissent un certain nombre de difficultés. Pour Mansour Diop, qui a passé près de 32 ans au sein de Air Afrique, une compagnie aérienne, c’est d’abord une société comme toutes les autres. «Il y a des actionnaires qui mettent en place un Business Plan et un management. Maintenant, si les actionnaires veulent intervenir dans le management, il y a forcément problème. Ce qui s’est passé avec les compagnies aériennes, c’est essentiellement un problème de management. Le principe de l’homme qu’il faut à la place, c’est beaucoup plus important dans une compagnie aérienne qu’ailleurs. Parce qu’ici, la moindre faille peut coûter cher à la compagnie. Vous savez, même dans les plus grandes compagnies aériennes, la marge bénéficiaire est en moyenne 4% du chiffre d’affaires », a-t-il analysé.
Aujourd’hui avec un marché de plus en plus étroit, M. Diop estime qu’il est important que les compagnies travaillent ensemble. «Nos pays africains pris individuellement n’ont pas un marché assez fort pour rentabiliser une compagnie aérienne. Le marché du transport aérien est encore assez étroit. C’est pourquoi il est important que les compagnies essayent de collaborer petit à petit, même s’il faut que chacun garde son nom », a-t-il plaidé. Selon lui, c’est le seul moyen d’arriver à une compagnie africaine très solide comme ce qu’on a connu avec Air Afrique qui a quand même 40 ans. « Aujourd’hui, le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont les mieux placés pour lancer ce type de coopération », a-t-il suggéré.
PAR MALICK SY
INSULTER LE PRÉSIDENT, C'EST OUTRAGER LE SÉNÉGAL
Quand les injures, les insultes, les calomnies et les allusions de bas de ceinture prennent le pas sur le débat intellectuel, nous fragilisons notre démocratie - Nous devons tous nous faire à l'obligation qu'on ne peut tout dire ou tout écrire
“Mégère”, “dictateur aux c… molles”, illégitime type avec des copeaux qui lui servent de neurones…”, et j'en passe et des meilleurs. En lisant ces mots d'une violence rare signés Adama Gaye dans une tribune d’une tout aussi rare brutalité intitulée “La mégère Macky a parlé ! ”, ma réaction soudaine a été de m'interroger sur les raisons explicatives d'un tel abaissement et d'un tel déchaînement de haine. Je me garderai bien de donner des leçons ou de m'ériger en procureur pour jeter l'opprobre médiatique sur un grand intellectuel et une aussi grande figure du journalisme comme vous. Je n'en ai ni l'intention, ni la légitimité et encore moins les moyens.
Mais en tant que citoyen et confrère, je suis en droit de m'indigner face aux attaques obscènes et injurieuses contre le président de la République. J'ai trop longtemps hésiter avant de me résoudre à reprendre au tout début de mon papier, les citations contenues dans votre contribution, car je crois que que l'institution présidentielle mérite le respect de chaque citoyen sénégalais. Quand les injures, les insultes, les calomnies et les allusions de bas de ceinture prennent le pas sur le débat intellectuel, nous fragilisons notre démocratie. Chaque citoyen de surcroît journaliste, peut critiquer la gouvernance de Macky Sall, mais le respect dû à la fonction de chef de l'État s'impose à tous. Parce qu'il incarne le Sénégal, insulter l'incarnation de la Nation que les Sénégalais se sont constitutionnellement choisis, c'est outrager le pays. C'est inexcusable et inacceptable d’offenser le peuple du Sénégal.
L'excès et la violence obscène de votre diatribe contre l'institution présidentielle est aussi une atteinte à la dignité de la personne de Macky Sall, qui est aussi un mari et un père de famille. Et nous devons tous nous faire à l'obligation qu'on ne peut tout dire ou tout écrire, pour je ne sais quelle raison. Parce qu’absolument rien ne justifie un tel déferlement de haine sur un homme, fut-il un adversaire politique.
Certains pourraient grandement s'étonner de me voir défendre Macky Sall, mais c'est la sacralité de l'institution que nous nous devons de protéger.
Depuis bientôt sept ans que je jette un regard critique sur la gouvernance de Macky Sall. Ma dernière publication intitulée “Macky II, le risque pour le Sénégal de prendre encore 5 ans ferme” est la preuve que je n'ai jamais cherché et n'essaie surtout pas d'entrer dans les bonnes grâces de son régime. J'ai arbitrairement été affecté et maintenu à Tambacounda depuis un septennat pour des raisons purement politiciennes, mais j'ai toujours refusé la compromission et la pratique révérencielle et utilitaire du journalisme. Histoire de rester en exacte coïncidence avec une certaine idée de l'éthique de notre métier mais aussi et surtout parce qu’aucune promotion, aucune prébende ne mérite qu'on brade sa conscience.
Mais je n'accepte pas de me satisfaire des outrances attentatoires à la dignité et la personnalité de n'importe quel concitoyen, y compris celles du président de la République. Quel qu'il soit.
M. Gaye, vous avez visiblement fait de votre anti-mackysme un engagement politique. Vue votre expérience, adossée à votre immense talent de journaliste, vous auriez pu opter pour la commodité et le confort en vous rapprochant de Macky Sall. Mais vous avez fait le choix de vous mettre en situation de contre pouvoir. Votre posture mérite respect et considération parce qu'elle est exemplaire et courageuse. A chacun son combat. Et je pense humblement que le vôtre ne devrait pas se livrer dans l'arène de la diatribe vulgaire mais dans la fabrique de ces penseurs libres qui manquent si cruellement à notre pays.
Malick Sy est journaliste
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