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23 juillet 2025
PAR CHARLES FAYE
AUDIO
IMPATIENCE CAPRICIEUSE !
Aller vite oui, mais c’est encore mieux d’y associer qualité et coûts concurrentiels - Ce n’est qu’à ce prix que l’économie globale, les politiques d’équilibre, atteindront les objectifs du triangle magique très peu convoqué dans le Fast-Track Macky 2
Bistra ! Fast-trak ! Pardon, nous ne parlons pas russe, encore moins américain, mais sommes quand même assez intelligents pour savoir que notre impatience capricieuse,,, ruineuse des grands projets s’emporte souvent pour crier avec véhémence « ney gaw » ! Et que ça saute !
Nous, si peu stressés au point de ne jamais honorer les rendez-vous à l’heure H savons comment mettre la pression dans l’urgence pour obtenir ce que nous voulons, rendu une fois et demi sur deux, à côté de l’exactitude.
Et oui ! Pour ce qui concerne les délais de livraison et la finition, on est plutôt slow trak. Sans les détails qui font la perfection, qui elle même n’est pas un détail ! Expression achevée de notre mindset largement partagé, coupablement insoucieux des bonnes pratiques et délivré conformes.
Il est heureux que le Macky veuille doper son administration à l’acide ascorbique, pour aller plus vite, plus vite même que le temps afin de réaliser son PSE2.
Mais faudrait-il encore que président Macky qui snobe grave ses alliés angoissés par ces temps qui courent, nous dise ce qu’il fait du triangle magique économique.
Un ami à qui on ne la raconte pas me dit qu’en Project Managment, le fast-trak n’est qu’un élément du projet ou alors le temps ou la durée dans un projet. Autrement dit si la qualité n’est pas au rendez-vous et que les coûts sont excessifs, autant passer en mode slow lane.
Aller vite, très vite, c’est bien, mais c’est encore mieux, d’y associer la qualité et les coûts concurrentiels. Ce n’est qu’à ce prix que l’économie globale, les politiques d’équilibre, atteindront les trois objectifs du triangle magique très peu convoqué dans le Fast-Track Macky 2, à savoir la stabilité des prix, le plein emploi, l’équilibre extérieur. Sinon, on fait dans le fast-trap.
Faste à laquelle n’échappent pas nos amis cathos entrés dans le triddum pascal depuis hier jeudi saint.
En ce Saint et Grand vendredi où ils célèbrent la Passion du Seigneur se distribue le ngalax ce lien social devenu le ciment du vivre ensemble entre musulmans et chrétiens du Sénégal.
Pour autant, cette vitalité vieille de plusieurs décennies persistance d’une accroche certaine ne doit pas nous détourner des réalités sociales marquées par la montée des inégalités dont l’enracinement engendrera davantage d’incivisme,,, au détriment de la cohésion sociale au grand bonheur des antagonismes nourris par des intérêts et convictions divergents.
Tout ça pour dire rien n’est jamais acquis à l’homme. Alors veillons et protégeons cette richesse inestimable. Agréable vendredi Saint !
Jummah moubarrack et bon week-end à tous
PAR Pierre Jacquemot
HUIT DÉFIS À RELEVER POUR LA ZLEC
Il faut surtout considérer que le principal défi n’est pas en soi le libre-échange dans la relation avec l’extérieur, mais plutôt la capacité des pays concernés à construire une politique d’intégration régionale viable et dynamique
C'est au volontarisme de Paul Kagamé, le président du Rwanda qui fut en 2018 le président de l’Union africaine, que l'on doit la mise en orbite de la Zone de libre-échange continental (ZLEC), embryon d’un marché unique à l’échelle du continent africain. L’objectif est d’établir un marché intégré de plus de 1,2 milliard d’habitants, pour les biens et les services et incluant la libre circulation des personnes et des capitaux. Adopté par 44 chefs d’État à Kigali, le 21 mars 2018, l’entrée en vigueur effective de l’accord était conditionnée par sa ratification par au minimum 22 États. Avec la Gambie, au début avril 2019, ce fut fait : 22 Parlements nationaux l’ont désormais ratifié. Cet accord est l’aboutissement d’une longue histoire, née avec le panafricanisme des indépendances, le rêve de Kwame Nkrumah d’une « Union des États africains ». Si elle est effectivement mise en place, la ZLEC sera la plus grande du monde. Par périodes successives, cette initiative pourrait se transformer en un accord contraignant et fonctionnel.
Défi 1. Inclure le Nigeria
On retrouve dans la ZLEC des économies qui, par leur taille et leur potentiel, peuvent dynamiser l’intégration économique, avec au Nord, le Maroc et l’Égypte, à l’Est, le Kenya, et au Sud, l’Afrique du Sud. Seul manque au tableau le Nigeria, premier PIB d’Afrique. Ce pays a suspendu sa signature. Cette attitude s’explique par le défi que pose la ZLEC vis-à-vis de l’agenda économique national qui repose sur la substitution des importations et la protection des industries nigérianes. L’économie politique des réformes commerciales au Nigeria est complexe, car son marché intérieur est vaste et fortement protégé, elle exporte peu en Afrique (seulement 9 % de ses produits). Toutefois, le pays, qui compte 186 millions d’habitants, ne pourra rester longtemps à l’écart. Pour des raisons de diversification et de politique extérieure (le pays espère un jour devenir membre permanent du Conseil de sécurité), le Nigeria devrait s’inscrire tôt ou tard dans la ZLEC.
Défi 2. Synchroniser les Communautés existantes
La ZLEC se fonde sur une démarche de construction par blocs. Elle vise à capitaliser les acquis existants en matière de libéralisation et d’intégration régionales et à les consolider afin, à terme, d’arriver à un niveau égal sinon supérieur à l’échelle du continent. Un espoir qui s’inscrit dans le long terme et qui passe nécessairement par la consolidation puis par la synchronisation des socles régionaux existants.
On en compte aujourd’hui 14 censés représenter autant d’espaces de libre circulation des personnes, des biens et des services. Certains États sont membres de plusieurs organisations à la fois. Elles forment « le bol de spaghettis » au sein duquel le commerce reste encore marginal, de l’ordre de 16 % en moyenne, avec une mauvaise note pour la CEEAC au centre de l’Afrique et une meilleure pour la CAE à l’Est. Cela signifie qu’il ne suffit pas de lever formellement les barrières douanières pour échanger.
Défi 3. Lever les « pratiques anormales »
L’idée de base qui sous-tend ce type de projet est qu’un marché régional au sein duquel la circulation des marchandises est libre et protégée vis-à-vis de l’extérieur par un tarif unifié est bénéfique pour tous. Sous réserve, cependant, de créer, au sein de l’espace concerné, les conditions de concurrence, d’économies d’échelle et de trafic nécessaires au développement des échanges. Les obstacles non tarifaires internes restent, en effet, nombreux et bien enracinés : contingentements imprévus, refus des conditions préférentielles, mauvaises conditions d’acheminement et de stockage… L’équivalent tarifaire de ces obstacles est évalué en moyenne à 40 %, un taux beaucoup plus élevé que les tarifs appliqués par la plupart des pays du monde. La ZLEC ne permettra pas de supprimer ipso facto toutes ces entraves, et pas davantage ce que les économistes appellent pudiquement les « pratiques anormales » : rançonnements aux frontières, « tracasseries routières », contrôles abusifs, etc.
Il faut au moins 30 jours de dédouanement des marchandises en Afrique de l’Ouest, alors qu’en Europe cette démarche administrative ne dépasse pas 10 jours. D’autres mesures s’imposent pour réduire les délais opérationnels et bureaucratiques, lever les barrages routiers et alléger les distorsions introduites par des réglementations archaïques.
Défi 4. Jouer sur les spécialisations régionales
La taille des marchés dans les ensembles territoriaux encore modestes n’a pas permis d’obtenir des économies d’échelle raisonnablement significatives. En outre, des structures économiques proches, aux activités parfois similaires, n’ont que peu de biens complémentaires à échanger. Pour échanger, il faut des complémentarités : la Côte d’Ivoire ne vend pas son cacao au Mali qui ne lui vend pas son or ; ni le Kenya ses fleurs coupées à l’Éthiopie qui en produit aussi. Le cas de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) est typique d’une absence de complémentarité. L’appartenance commune pour six membres à la zone franc, c’est-à-dire à une monnaie unique, le franc CFA, supposée faciliter les échanges communautaires, n’a guère d’influence, puisque le taux d’intégration régionale, qui mesure la part du commerce entre les pays membres, demeure inférieur à 10 %.
Pour autant, on peut considérer que le potentiel de croissance des échanges régionaux est élevé. L’exploitation de synergies peut s’illustrer en termes géographiques, au vu par exemple de la complémentarité naturelle entre pays côtiers et pays enclavés, en particulier en produits alimentaires. La densification potentielle des échanges est liée au niveau et au rythme de croissance de la consommation urbaine. Elle augmente à un rythme soutenu tiré à 60 % par l’augmentation de la population et le reste par la demande de biens et services des classes moyennes en croissance exponentielle. L’intérêt de répondre aux besoins spécifiques des consommateurs régionaux est manifeste non seulement pour l’alimentation, mais aussi dans plusieurs secteurs, comme l’industrie pharmaceutique et cosmétique, le textile, les matériaux de construction et les services financiers.
Défi 5. Lever les incohérences internes
L'objectif déclaré est de libéraliser 90 % des produits commercialisés dans le cadre de la ZLEC. Cela représente une part du commerce bien inférieure à la norme acceptée dans les accords régionaux. En effet, conformément à l’article 24 de l’OMC régissant les accords de libre-échange entre membres, ceux-ci devraient inclure « pratiquement tous les échanges ». Les accords euroméditerranéens entre l'UE et le Maroc, l'Égypte, etc., visent à libéraliser « tous » les échanges de produits manufacturés, tout en prévoyant des exceptions dans le secteur de l'agriculture. Par exemple, dans le cadre de l'ALE UE-Maroc, 100 % des produits manufacturés entrent dans l'UE en franchise de droits, tandis que 80 % des exportations agricoles le font.
Autoriser la protection sur 10 % des produits peut, en pratique, annuler une grande partie des avantages de l'accord en sélectionnant de manière stratégique des produits qui conserveront la protection. Pour jouer l’intégration régionale, il serait nécessaire que les produits devant être libéralisés à un stade précoce incluent ceux qui peuvent fournir une échelle significative de diversification en Afrique, notamment les produits manufacturés à forte intensité de main-d'œuvre, et les produits agricoles dans lesquels les pays peuvent développer un avantage comparatif.
Certains analystes mettent en garde contre les risques qu’un accord tel que celui de la ZLEC pourrait avoir sur les pays les plus faibles et les populations fragiles. Le coût de l’intégration à une union douanière au sein d’une telle organisation à géométrie variable sera élevé pour des pays handicapés par leur enclavement et la modeste diversification de leurs activités. Pour eux, sans mécanisme de compensation et de péréquation, l’argument des bénéfices du libre-échange n'apparaît guère convaincant. Mettre sur un même marché le Maroc, dont 75 % de ses exportations sont composées de plus de 80 lignes de produits, et le Tchad, pour qui le seul pétrole totalise plus de ce même taux (82 %) se révèle être un rapport inégal.
Défi 6. Adopter des règles d’origine efficaces
Définir et attribuer l'origine des marchandises constituera un défi particulier pour la ZLEC en raison du nombre de pays impliqués dans l'accord. Les règles d'origine sont les critères permettant de déterminer le pays d'origine d'un produit. Elles sont importantes du fait que les droits et restrictions applicables dépendent dans bien des cas de la provenance des produits importés. Des règles mal conçues peuvent, dans une large mesure, annuler les avantages d'un accord commercial. Si elles sont restrictives, elles peuvent empêcher non seulement les importations d'intrants intermédiaires en provenance de pays tiers, risquant ainsi de compromettre la spécialisation et la compétitivité. Pour ces raisons, une règle simple, telle que 50 % de la valeur ajoutée devrait être originaire d'Afrique, sera probablement retenue. Des critères plus complexes, tels que les exigences de valeur ajoutée spécifiques à un produit, celles liées à la reclassification, ou celles attribuant l'origine au processus de production, doivent être utilisées avec parcimonie ou totalement évitées.
Défi 7. Lever les incohérences externes
Sur le plan externe, les gouvernements africains vont en toute probabilité continuer de s’engager avec l’OMC et les traités bilatéraux. Avec la multiplication des régimes commerciaux (Accords de partenariat économique avec l’Union européenne, régime « tout sauf les armes », SPG…), le paysage des relations entre l’Afrique et l’extérieur s’est incroyablement complexifié au regard de ce qu’il était il y a vingt ans. Ces divers accords sont susceptibles de restreindre fortement leur capacité à exécuter l’agenda de la ZLEC propre au continent. En vertu de la clause de la nation la plus favorisée suivant laquelle les pays africains doivent s’accorder le même niveau de libéralisation et de déréglementation qu’ils offrent aux pays non africains, le niveau de libéralisation des tarifs sera au moins un accès en franchise et sans contingent à 80 % accordé à l’Union européenne dans le cadre des négociations des APE.
Il faut surtout considérer que le principal défi n’est pas en soi le libre-échange dans la relation avec l’extérieur, mais plutôt la capacité des pays concernés à construire une politique d’intégration régionale viable et dynamique, dans un monde de plus en plus libéralisé. La question n’est pas idéologique. Elle est politique et pratique. Elle est de savoir comment s’attaquer aux surcoûts des échanges en Afrique afin de permettre aux producteurs de se connecter plus étroitement aux marchés régionaux avec des effets positifs importants sur la transformation et le commerce intra-africain.
Défi 8. Lever les défis logistiques
L'indice de performance logistique (LPI) de la Banque mondiale qui repose sur des enquêtes auprès des opérateurs pour évaluer l'efficacité et la rapidité des procédures douanières et de l'infrastructure logistique accorde à l’Afrique subsaharienne le score le plus bas parmi les régions en développement, à plus de 2 écarts types par rapport à l’Asie de l’Est et le Pacifique.
La croissance économique engagée en Afrique au début des années 2000 n’a pas été suffisamment bien gérée pour résorber le retard en matière d’infrastructures. Plusieurs études ont montré que les contraintes d’infrastructure en Afrique sont importantes pour expliquer les faibles niveaux de commerce. Les routes goudronnées en particulier sont rares par rapport à la taille du continent. Dans les pays africains à faible revenu, on compte 318 mètres de routes revêtues pour 1 000 habitants, contre 1 000 mètres en moyenne dans les pays en développement et 15 000 mètres dans une économie avancée comme la France.
L'Afrique ne compte que 84 000 kilomètres de voies ferrées sur une surface de près de 30 millions de kilomètres carrés. En revanche, la Chine compte 67 092 km de voies ferrées sur respectivement 9,3 millions de kilomètres carrés. La plupart des ports africains souffrent d’une infrastructure médiocre, d’une capacité et d’une connectivité insuffisantes entre les routes et les voies ferrées reliant les ports. Le transport de marchandises entre Douala et N’Djamena coûte six fois plus cher qu’entre Shanghai et Douala et demande trois fois plus de temps. Les défis du transport terrestre et maritime sont d’autant plus grands pour les 15 pays africains enclavés. Certains de ces pays comptent parmi les plus pauvres du monde. Ils représentaient 24 % de la population africaine. Quant au transport aérien, il demeure coûteux et peu fréquent en raison du faible trafic passagers, de la libéralisation limitée de l'espace aérien, des taxes élevées sur les passagers et les aéroports, des problèmes de sécurité et de l'insuffisance des infrastructures aéroportuaires et d'assistance technique.
Les technologies de l’information et de la communication (TIC) constituent le point positif, car elles nécessitent une infrastructure et des équipements relativement bon marché et ne nécessitent pas une maintenance aussi lourde de la part des autorités publiques.
Il est à espérer que d’autres idées seront incluses dans les futures négociations, en introduisant une dimension politique dans l’accord de la ZLEC. L’Union africaine y verrait une occasion pour diffuser certaines normes : respect de la propriété intellectuelle, transparence des marchés publics, modernisation des contrôles douaniers, respect des directives de l’Organisation mondiale du travail en matière de travail décent, consultation systématique de la société civile.
Pierre Jacquemot est chercheur associé à l'Iris, ancien ambassadeur de France
POURQUOI JUMIA S'EST ARROGÉ ILLÉGALEMENT LE LABEL "MADE IN AFRICA"
Jumia est une entreprise enregistrée en Allemagne, fondée par des Français, qui a basé son équipe d’ingénieurs au Portugal. Et, alors que l’écosystème tech africain est riche de compétences, Jumia n’a jamais voulu se positionner sur le continent
L’introduction de Jumia à la bourse de New York sous l’étiquette « première start-up africaine » créée la polémique. De nombreuses voix se font entendre parmi les acteurs de l’écosystème tech, sur le continent, pour dénier à l’entreprise ce label. C’est la ligne que défend Issam Chleuh, directeur exécutif de Suguba, qui soutient le développement des start-up en Afrique francophone.
Un débat est en cours sur l’identité africaine de Jumia, qui met en jeu les notions d’honnêteté, de dignité et de respect. En faisant son entrée en bourse sous le label de « première stat-up tech africaine », Jumia s’est arrogé illégitimement le label « Made in Africa », créant ainsi un inquiétant précédent.
Cela doit d’autant plus nous interpeller que la société a pris un certain nombre de décisions stratégiques, ces sept dernières années, démontrant qu’elle ne souhaitait pas, dans les faits, répondre aux critères ouvrant le droit de se réclamer de cette étiquette de « Start-up Tech Africaine ».
« De nombreuses entreprises ont découvert que l’Afrique est un grand marché. Demandez à Coca Cola. Demandez à Unilever. Demandez à P&G. Demandez à Tecno. Ce n’est pas un mystère », analyse Rebecca Enonchong, fondatrice et PDG d’AppsTech, basée au Cameroun.
Jumia est une entreprise enregistrée en Allemagne, fondée par des Français, qui a basé son équipe d’ingénieurs au Portugal. Et, alors que l’écosystème tech africain est riche de compétences, Jumia n’a jamais voulu se positionner sur le continent.
Les pertes de Jumia
Pourquoi, après n’avoir rien fait pour être une vraie « Start-up Tech Africaine », ce changement soudain d’identité et d’image de marque ? Sans doute faut-il trouver la réponse dans la vogue que connaît aujourd’hui le label « African Tech Start-up », qui a permis aux start-up africaines du secteur technologique de lever plus de 1,16 milliard de dollars en fonds propres sur 164 tours en 2018, selon le rapport du Fonds Partech.
Sans doute, aussi, que le label « Made in Africa » devient soudainement plus attractif, lorsque l’on réalise que l’on enregistre des pertes cumulatives importantes. Et dans les informations fournies par Jumia à la Commission de sécurité et d’échange des États-Unis avant son entrée en bourse, on apprend que Jumia a « enregistré une perte de 165,4 millions d’euros en 2017 et de 170,4 millions d’euros en 2018. Le 31 décembre 2018, Jumia avait accumulé des pertes de 862,0 millions d’euros. »
Reste, alors, une série de questions, que je souhaite poser à la direction de Jumia :
Pourquoi la société Jumia a-t-elle décidé de s’enregistrer légalement en Allemagne et non au Rwanda ou à Maurice ? Pourquoi, alors, s’auto-proclamer si fièrement « première start-up tech africaine » à être listée sur la bourse de New York ?
Pourquoi Jumia a-t-elle décidé de baser son équipe de développeurs au Portugal, et a affirmé – fallacieusement – sur la chaîne CNBC que c’est en raison d’un déficit de développeurs en Afrique ?
Où sont tous les soi-disant « fondateurs Africains » de Jumia aujourd’hui ?
Abus d’« égoïsme rationnel »
Jumia aurait pu être enregistré à Port Louis, Kigali ou CapeTown. Elle aurait pu garder certains des « cofondateurs africains » – Nigérians, Sénégalais ou Ghanéens – qui étaient avec eux depuis la naissance de l’entreprise. Elle aurait pu choisir de baser ses équipes d’ingénieurs à Nairobi, Addis ou Casablanca.
Jumia a, en fait, abusé de l’« égoïsme rationnel » du libre-échange, qui veut que « dans un échange librement consenti, les deux parties recherchent chacune leur avantage, mais aucune des deux ne peut obtenir ce qu’elle veut sans tenir compte du souhait de l’autre ». Un principe que le Fonds monétaire international considère comme étant le seul à même de « conduire à la prospérité économique ».
Les règles du marché libre permettent à Jumia de se développer en Afrique, mais elles ne lui permettent pas de violer les lois fondamentales du commerce international. Car ce faisant, Jumia s’expose à de potentielles poursuites : il existe une jurisprudence sur l’utilisation abusive du patrimoine culturel traditionnel, des connaissances et des expressions des peuples autochtones.
PAR NIOXOR TINE
LES COUPS FOURRÉS DU MACKY
Sous prétexte d’efficacité organisationnelle, le président et ses thuriféraires sont en train d’instiller le concept d’un régime fort, où les bienfaits d’un développement économique justifieraient le renoncement à nos acquis démocratiques
Oui, comme le dit notre Président auto-réélu, il y a urgence à accélérer la cadence. Non pas seulement pour rendre Dakar aussi propre que Kigali, ce qui est utopique, à court terme, ni pour réduire le train de vie de nos gouvernants, qui n’y sont pas encore préparés, comme l’illustrent les exigences de hausse salariale des parlementaires applaudisseurs !
Tous ces objectifs sont encore trop ambitieux, vu l’état actuel de la gouvernance de notre pays.
Avant ces opérations visant à rendre nos quartiers propres, à lutter contre l’encombrement et l’occupation anarchique de nos avenues, rues et ruelles, il est indispensable d’assainir les mœurs politiques de notre élite nationale.
Il faut rompre définitivement avec cette approche messianique qui veut, qu’un leader, convaincu de sa popularité, à l’issue d’élections certes légales mais tronquées, détienne le monopole de la vérité et s’arroge le droit de chambouler notre charte fondamentale, en vue de s’octroyer encore plus de pouvoirs. Ce qui est troublant dans cette affaire, c’est que la démarche du chef de l’État prend à contre-pied les principes de la Charte de gouvernance démocratique signée par l’ensemble des leaders de la coalition présidentielle.
En dehors de cette suppression du poste de premier ministre, qui enterre définitivement toutes velléités d’abolir ou tout au moins de tempérer l’hyperprésidentialisme obsolète, on observe plusieurs tares caractéristiques de la gouvernance apériste.
Même si on estime que la nomination à tous les postes civils et militaires incombe au président de la république, on ne peut que déplorer sa gestion patrimonialiste, caractérisée par l’immixtion de sa famille dans les affaires publiques et aussi, par le fait que les fonctions les plus stratégiques au niveau de l’appareil d’État sont occupées par des membres de son clan (nouveau méga-ministère du développement communautaire, de l’équité territoriale et sociale, caisse de dépôt et de consignation, ministères de l’Intérieur ainsi que ceux de l’Économie et des Finances...). Cette bienveillance envers les siens contraste avec une absence de loyauté et de reconnaissance envers d’autres membres de son parti, défenestrés sans état d’âme, même si la presse officielle les a toujours crédités de bilans élogieux.
Ce qui est le plus insupportable dans la gestion du président Sall, c’est son caractère discrétionnaire et souvent unilatéral, relevant presque toujours du fait accompli. Certains parlent même de dissimulation, car on note une absence totale de concertation avec les alliés, les ralliés, les transhumants et autres naufragés politiques, condamnés à avaler des couleuvres, en attendant quelque bienfait du nouvel Empereur.
Un autre phénomène inquiétant et lourd de risques pour la paix civile est cette tendance pathologique à modifier les règles du jeu: loi sur le parrainage, retouches sur la Constitution, projet de report des élections locales. Sous prétexte d’émergence et d’efficacité organisationnelle, le président et ses thuriféraires sont en train d’instiller insidieusement le concept d’un régime fort, s’inspirant du modèle rwandais, où les bienfaits d’un développement économique justifieraient le renoncement à nos acquis démocratiques conquis de haute lutte !
Face à cette longue descente aux enfers ainsi qu’aux risques d’instabilité sociale majorés par les menaces sécuritaires et notre nouveau statut de pays pétrolier, les patriotes de notre pays ont l’obligation morale de se dresser.
Pour cela, l’Opposition politique et toutes les forces vives de la Nation doivent s’engager dans une nouvelle démarche pour le développement des luttes populaires, qui ne se limitent pas au seul horizon de la démocratie libérale. Cela sous-entend une véritable responsabilisation citoyenne, qui ne se réduit pas à l’exécution docile des directives élaborées par les hauts d’en haut, cherchant à divertir le peuple laborieux. Il s’agira plutôt, non seulement, de restaurer les libertés démocratiques confisquées par une autocratie en gestation, mais aussi d’œuvrer pour le respect des droits économiques et sociaux des citoyens.
Ces nobles idéaux ne pourront être atteints, que par la réappropriation de l’esprit des Assises Nationales, c’est à dire la rupture avec cette concentration du pouvoir entre les mains d’un seul homme et l’instauration d’une véritable démocratie participative, permettant un contrôle des exécutifs à tous les niveaux.
ENTRE RETARDS, MANQUEMENTS ET ATTENTES D’UN DECRET
Le secteur privé sénégalais et l’exploitation du pétrole
A défaut d’être à la tête de compagnies pétrolières pour exploiter l’or noir, le secteur privé sénégalais est appelé à proposer un contenu local afin de bénéficier des retombées du pétrole à travers la fourniture de biens et services. Hier, lors d’un atelier sur le contenu local, des experts dans ce domaine et les acteurs du secteur privé ont soulevé les obstacles auxquels ils font face, contrairement aux compagnies internationales déjà sur le terrain.
Pour permettre au secteur privé national de bénéficier des retombées issues des ressources pétrolières et gazières, l’Etat du Sénégal a fait voter, à l’Assemblé nationale, une loi sur le contenu local. C’était en janvier dernier. Mais depuis lors, les acteurs du secteur sont dans l’attente du décret d’application. En attendant ce document, Mansour Kama et ses camarades de la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal (Cnes) ainsi que des experts des hydrocarbures ont dévoilé les contours des activités qu’ils comptent explorer dès le début de l’exploitation de ces deux ressources naturelles. Hier, lors d’un atelier initié par la Cnes en partenariat avec l’Association Sénégalaise pour le Développement de l’Energie en Afrique (Asdea), le président de la Cnes a insisté sur l’importance du décret d’application, mais aussi la nécessité d’encadrer avec précision toutes les interventions des uns et des autres. «Le décret doit donner droit une part importante aux nationaux», affirme Mansour Kama, proposant, dans la même veine, l’ouverture d’une bourse des opportunités. «C’est à nous de travailler là-dessus pour que ces bourses d’opportunités puissent nous permettre de voir quels sont les secteurs qui pourraient nous intéresser. S’il n’y a pas de bourse, si on ne fait pas de recensement pour les métiers du pétrole et des opportunités qui peuvent s’offrir au secteur privé, la loi sur le contenu local ne servira à rien», prévient Mansour Kama, révélant, cependant, que les majors des différentes compagnies pétrolières n’attendent pas un décret d’application. «Elles ont déjà identifié leurs sociétés de sous-traitance», renseigne le patron de la Cnes qui considère que les acteurs du secteur privé ont perdu beaucoup de temps dans l’attente de la loi sur le contenu local. «Nous devons nous mettre rapidement à la tâche. Je pense que le Fast-Track doit s’appliquer dans ce domaine précis pour essayer d’aller très vite», dit-il.
En matière de pétrole et de gaz, renchérit Mor Talla Kane (directeur exécutif de la Cnes), les standards sont différents par rapport aux autres secteurs de l’économie. Ce qui s’explique, selon lui, par le fait que les ressources financières dans ce domaine sont élevées.
FORMATION, TRANSFERT DE TECHNOLOGIES ET FINANCEMENT
«Parfois, on brandit des standards internationaux qui sont souvent poussés vers l’extrême et qui ne sont pas faits pour préserver des intérêts des nationaux, mais pour les exclure. C’est ce qui s’est passé dans certains pays producteurs de pétrole où des entreprises nationales ont été exclues de la chaîne», révèle Mor Talla Kane. Pour éviter cette situation, il exhorte le secteur privé national à prendre des dispositions avant que les compagnies étrangères ne débutent l’exploitation du pétrole. «La solution se trouve dans la formation, le transfert de technologies et même l’accompagnement au plan financier à travers les Petites et Moyennes Entreprises (PME), ce qui permettra aux entreprises d’être performantes», dit-il avant d’ajouter : «C’est par cet accompagnement que les sociétés locales vont prétendre fournir les compagnies pétrolières en biens et services. Au-delà de la loi, il faudrait avoir de véritables politiques de promotion et des entreprises bien outillées pour satisfaire les besoins en biens et services des compagnies internationales». Mor Talla Kane s’attend aussi à ce que les organes de veille et de contrôle fassent leur travail en ayant un regard ferme pour plus de transparence et de sérénité dans la réalisation des objectifs du contenu local. M. Kane n’a pas manqué de prodiguer des conseils aux autorités étatiques pour éviter au Sénégal de connaître le syndrome hollandais. «Il ne faut pas que nous délaissions toutes les autres activités de notre économie pour nous concentrer sur les retombées du pétrole. D’autres secteurs comme l’industrie et l’agriculture doivent continuer à exister», affirme le sieur Kane.
De son côté, El Hadji Ibrahima Ndao, ancien directeur général de Senelec a regretté l’absence de représentants des compagnies devant exploiter le pétrole sénégalais à la rencontre. «Ils sont les interlocuteurs du secteur privé national, mais pas l’Etat. Les multinationales sont en train de faire des études d’ingénierie dans lesquelles nos étudiants pouvaient participer», indique El Hadji Ibrahima Ndao, invitant le secteur privé national à adopter la même démarche que les multinationales. «Si vous ne le faites pas, vous ne saurez rien de tout ce qui se passe dans le monde du pétrole. Ce sont des manquements qu’on observe déjà avant même le démarrage de l’exploitation», souligne M.Ndao, se désolant du fait qu’aucun Sénégalais ne travaille dans les 11 forages qui tournent aux larges du Sénégal. «On n’y trouve que des Sierra-Léonais, des Gabonais et des Congolais. Et personne ne dit rien», déplore-t-il.
VIDEO
L'HUMOUR AFRICAIN À L'HONNEUR
Le Comédie festival africain, un gala d'humour à voir à Paris et dans toute la France
Dans ce numéro d"À l'Affiche", Louise Dupont reçoit Jérémy Ferrari et Mamane. Les deux humoristes ont créé ensemble le CFA – le Comédie festival africain, un gala d'humour à voir à Paris et dans toute la France. Six one man show et spectacles sont au programme, réunissant les stars de l'humour africain, avec pour objectif la construction d'un pont entre la France et l'Afrique, par le rire.
SOULEYMANE BACHIR DIAGNE DOUBLEMENT DISTINGUÉ
Le philosophe sénégalais a été élu récemment membre de l’American Academy of Arts and Sciences en reconnaissance de ses travaux universitaires, et membre associé de l’Académie royale de Belgique
L’Académie américaine des arts et des sciences a annoncé le 17 avril l’élection de ses nouveaux membres pour 2019, une nouvelle classe de plus de 200 membres, en reconnaissance de "leurs travaux exceptionnelles" dans les domaines universitaires, des arts, du commerce, de la gouvernance et des affaires publiques.
La liste des membres pour 2019 comprend, entre autres, l’ancienne Première Dame Michelle Obama.
La cérémonie de réception de ces nouveaux membres est prévue en octobre 2019 à Cambridge, dans le Massachusetts.
L’académie a été fondée en 1780, pendant la Révolution américaine, par John Adams, John Hancock, entre autres leaders, qui estimaient qu’un nouvel Etat "exigerait des institutions capables de recueillir des connaissances et de faire progresser l’apprentissage au service du bien public".
L’Académie veut "faire progresser le bien commun, soutenir les idéaux démocratiques, renforcer l’utilisation des preuves et des connaissances, favoriser le discours délibératif, préserver l’indépendance, célébrer l’excellence, etc.".
La prestigieuse académie qui a reçu aussi les pères fondateurs des USA à l’origine, a également compté parmi ses membres Albert Einstein et d’autres personnalités dont Nelson Mandela.
Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne a été également élu comme membre associé de l’Académie royale de Belgique.
"J’ai l’honneur de vous faire savoir que la Classe des Lettres et Sciences morales et politiques, voulant témoigner l’estime qu’elle professe pour vos travaux, vous a élu Membre associé en sa séance du lundi 25 mars 2019", lit-on dans le courrier de l’académie à l’intéressé.
La cérémonie de réception des nouveaux membres titulaires et associés se tiendra le samedi 5 octobre 2019 au Palais des Académies, selon cette correspondance dont l’APS a obtenu copie.
L’Académie royale de Belgique, fondée 1769, a pour principales missions de "promouvoir les travaux de recherche et d’encourager les entreprises scientifiques et artistiques".
''AND DEFAR EULEUG BOULANGER'' EN GREVE LE PREMIER JOUR DU RAMADAN
C’est ce qu’on pourrait appeler l’arroseur arrosé. Car, si la Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal (Fnbs) a déclenché une grève de 72h pour exiger la diminution du prix de la farine , l’Aadeb réclame, quant à elle, plus d’équité dans le paiement
L’Association And Defar Euleug Boulanger (Aadeb) regroupant tous les travailleurs des boulangeries exige des propriétaires des boulangeries le respect du barème de paiement fixé par l’Etat. Ils menacent d’aller en grève dès le début du ramadan, si l’Etat ne fait rien pour exiger de leurs employeurs l’amélioration de leurs conditions de travail. Ils en ont fait l’annonce hier au siège du mouvement «Y en a marre».
C’est ce qu’on pourrait appeler l’arroseur arrosé. Car, si la Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal (Fnbs) a déclenché une grève de 72h pour exiger la diminution du prix de la farine , l’Aadeb réclame, quant à elle, plus d’équité dans le paiement de leurs salaires. En effet, les pétrisseurs, les contremaitres, les enfourneurs et autres travailleurs de la boulangerie soutiennent que leurs doléances tranchent d’avec les vrais fondements de la grève des membres de la Fnbs (propriétaires de boulangeries».
Pour les ouvriers, la grève de la Fnbs découle de la cupidité insatiable des propriétaires de boulangeries, d’où leur revendication relative à la diminution du prix du sac de farine. Tirant à boulets rouges sur leurs employeurs qui, selon eux, ne s’intéressent guère aux vraies préoccupations des travailleurs, les membres de l’Aadeb, par la voix de leur président Ibrahima Djité, se veulent clairs.
«Nous exigeons des propriétaires de boulangerie de respecter le barème de paiement fixé par l’Etat du Sénégal et ratifié par les employeurs et d’améliorer les conditions de travail de leurs employés». Selon Ibrahima Djité, la Fnbs, qui parle au nom des travailleurs, est juste un conglomérat de patrons qui ne pensent qu’à leurs intérêts. «Les travailleurs sont fatigués, car ils perçoivent entre 1500 et 2000 FCFA par jour alors que la convention recommande davantage.
Nous avons du mal à joindre les deux bouts et à payer nos loyers», dit-il avant de hausser le ton : «Si rien n’est fait par les autorités pour faire respecter le barème, nous allons observer la grève dès le début du mois de ramadan». Abondant dans le même sens, Malal Talla du mouvement «Y en a marre» demande à l’Etat de prendre ses responsabilités en faisant respecter les textes. « C’est le président de la République lui-même qui a dit que son dernier quinquennat sera dédié aux jeunes et aux femmes», indique le rappeur qui, toutefois, a demandé à l’Aadeb de ne pas politiser le combat et de se concentrer.
“L’EQUATION DU PARTAGE DE PRODUCTION MONTRE…”
Selon Ngagna LAM, Il convient de souligner que la loi sur le contenu local met en exergue certaines prérogatives, dans le cadre de l’exploitation des ressources naturelles au Sénégal.
Le Secrétaire permanent du Cos-Petrogaz, Gnagna Lam, l’a explicité, lors d’une présentation à cette occasion.
“Il est prévu des navires pour transporter le personnel et assurer la sureté des opérations en mer. Ce qui constitue une opportunité de développement pour les communautés de pêcheurs. L’équation du partage de production montre clairement que la promotion du contenu local ne doit pas être un motif de dérapage des dépenses au détriment des profits pétroliers de l’Etat. L’analyse des capacités industrielles actuelles du Sénégal indique que toutes les activités ne sont pas immédiatement propices au développement du contenu local. Donc, la loi établit l’importance de favoriser le renforcement de la compétitivité nationale et internationale des entreprises sénégalaises. Elle définit des régimes selon le degré de pertinence en matière de contenu local.
A côté de la loi, des décrets d’application sont en cours de préparation pour couvrir les points clés. Il s’agit notamment des principes de dérogation au contenu de “contenu local’’, des modalités entourant le plan de contenu local des entreprises, la classification d’activités en régime exclusif et mixte. Mais aussi, des modalités de participation des investisseurs locaux aux sociétés de droit sénégalais créées par les entreprises étrangères.
Dans ce sillage, des décrets sur le financement du fonds d’appui au développement du contenu local, les modalités de contrôle du contenu local dans les appels d’offres, celles liées à la plateforme de qualification et sur les principes de fonctionnement du Comité national de suivi du contenu local. Sur ce, la loi impose aux entreprises étrangères qui doivent exploiter le pétrole et le gaz certaines normes à respecter. Celles-ci concernent le capital, les biens et services, le personnel, le transfert de technologie et les organes de contrôle.
Pour le capital, l’implication d’une structure locale est obligatoire et il doit être ouvert aux investisseurs sénégalais. Par rapport à l’acquisition des biens et des services, il est exigé aux multinationales, la préférence nationale. La loi prévoit aussi la mise en place d’une plateforme électronique de mise en concurrence. Et concernant le personnel, en dehors de la préférence nationale, les emplois non qualifiés doivent être réservés aux populations locales en priorité et avec une obligation de formation’’.
«L’AEROPORD DE SAINT-LOUIS OCCUPE UNE PLACE DE CHOIX DANS LA POLITIQUE TOURISTIQUE DU PRESIDENT»
Ce sera tout simplement un aéroport moderne répondant aux normes qui va faciliter le tourisme au niveau de Saint-Louis et de l’axe nord.
Le directeur général de l’Agence des Aéroports du Sénégal (Ads) était hier l’hôte des populations de Saint-Louis où il était venu assister au pot organisé en l’honneur du Commandant El Walid Diongue (parti à la retraite). Occasion saisie par Pape Maël Diop pour évoquer la situation de l’aéroport de Saint-Louis dans le cadre du Programme de Réhabilitation des Aéroports du Sénégal. Même s’il soutient que le budget est déjà bouclé, Pape Maël Diop reconnait cependant des blocages dans le démarrage des travaux.
Le Directeur général de l’Ads a réitéré l’engagement du gouvernement du Sénégal à réhabiliter l’aéroport de Saint-Louis pour lui permettre d’accueillir les gros porteurs. Selon Pape Maël Diop venu assister à la cérémonie de départ à la retraite du contrôleur aérien Elwalid Diongue, «il y aura un aéroport flambant neuf à Saint-Louis qui va recevoir des appareils A320 de l’Europe et même des Etats-Unis. Ce sera tout simplement un aéroport moderne répondant aux normes qui va faciliter le tourisme au niveau de Saint-Louis et de l’axe nord. L’aéroport recevait des appareils de l’Espagne, de la France, mais malheureusement, le trafic s’est estompé». Pour le patron de l’Ads, le transport occupe une place de choix dans la politique du chef de l’Etat. «Le président de la République, Macky Sall, à travers le Plan Sénégal Émergent, accorde une importance capitale aux secteurs du tourisme et du transport aérien. Le plan de réhabilitation des aéroports du Sénégal l’intègre dans ce sillage. A la fin des travaux, le hub tant annoncé sera une réalité. L’aéroport de Saint-Louis occupe une place de choix dans la politique touristique du chef de l’Etat», a indique Pape Maël Diop.
De l’avis de Pape Maël Diop, les fonds sont bouclés, mais les travaux n’ont pas encore démarré. «Le périmètre aéroportuaire a été fortement agressé. Comme ce mandat du chef de l’Etat est placé sous le sceau des questions sociales, nous allons discuter avec les populations afin de trouver des solutions. Et au terme de ces concertations, la phase opérationnelle sera lancée», rassuré le Dg des Ads.
A souligner que le gouvernement veut faire du Sénégal un hub aérien. En ce sens, la réhabilitation des aéroports régionaux va constituer le dernier pilier du projet de développement du hub aérien sous régional, un projet phare du Plan Sénégal émergent. Il est nécessaire de préciser que ce programme de réhabilitation vise la reconstruction totale, sur une durée de 47 mois, des aéroports de Saint-Louis, Ourossogui/Matam, Ziguinchor, Tambacounda et Kédougou.