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24 juillet 2025
EL HADJ DIOUF ACCEPTE UN RÔLE D’AMBASSADEUR AUPRÈS DES LIONCEAUX
Selon le président de la FSF, la présence de l’ancien capitaine des Lions fait partie intégrante de "la nouvelle politique" de l’instance dirigeante du football sénégalais
Dar-es-Salam 15 avr (APS) - Le double Ballon d’or africain 2001 et 2002, El Hadj Diouf a accepté de jouer un rôle d’ambassadeur auprès de l’équipe nationale des moins de 17 ans qui prend part à la CAN de la catégorie qui se joue actuellement en Tanzanie, a-t-on appris du président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Augustin Senghor.
"El Hadj (Diouf) a accepté de venir avec nous pour parler aux jeunes, leur faire comprendre l’importance du maillot national et aujourd’hui (ce lundi), il est allé leur parler", a indiqué le président de la FSF dans un entretien avec l’APS.
Les deux personnalités ont quitté Le Caire pour arriver dimanche en début de matinée à Dar-es-Salam, ancienne capitale politique de la Tanzanie qui abrite la CAN des moins de 17 ans du 14 au 28 avril.
Selon le président de la FSF, la présence de l’ancien capitaine des Lions fait partie intégrante de "la nouvelle politique" de l’instance dirigeante du football sénégalais.
"Nous avons compris que le Sénégal a mis du temps à mettre l’accent sur le football des jeunes", a déclaré Me Augustin Senghor, selon qui de plus en plus, la FSF compte mettre l’accent sur cette catégorie en termes d’investissement et de formation.
"Nous devons être plus présents pour accompagner les jeunes, les accompagner et développer’’ le potentiel de "nos jeunes pour en faire de futurs champions", a-t-il dit, se réjouissant que depuis 2012, "il y a comme une courroie de transmission entre les sélections nationales".
Dans cette perspective, la FSF compte travailler pour amener le Sénégal à se qualifier "à toutes les phases finales de CAN et permettre aux jeunes de progresser et de grandir au contact de ceux de leur âge sur le continent et dans le monde", a-t-il dit en marge du match Maroc-Sénégal (1-1) qui a eu lieu au Chamazi Stadium de Dar-es-Salam.
Dans cette poule B, celle du Sénégal, c’est le Cameroun qui mène la danse après sa victoire 2-0 aux dépens de la Guinée.
Dans la poule A, la Tanzanie a été battue 4-5 par le Nigeria, alors que l’équipe de l’Angola est venue à bout de l’Ouganda 1-0.
«UNE ARMÉE ÉTRANGÈRE DEVIENT VITE UNE ARMÉE D’OCCUPATION»
L'ancien diplomate Laurent Bigot, évoque longuement l’intervention française au Mali, mais aussi les incohérences de la politique étrangère de la France
Sputnik France |
Jean-Baptiste Mendès |
Publication 15/04/2019
Un diplomate garanti sans langue de bois. Viré en 2013 du Quai d’Orsay par Laurent Fabius, Laurent Bigot était le sous-directeur du département Afrique de l’Ouest au ministère des Affaires étrangères. Il évoque longuement pour Sputnik l’intervention française au Mali, mais aussi les incohérences de la politique étrangère française. Entretien.
Il a quitté les ors du 37, quai d'Orsay en 2013, sèchement limogé par Laurent Fabius pour avoir exprimé ses réserves quant à la suite de l'opération Serval. Laurent Bigot, alors sous-directeur du département Afrique de l'Ouest au ministère des Affaires étrangères, soutenait pleinement l'intervention française au Mali décidée par François Hollande et lancée dès le 11 janvier pour soutenir les forces armées maliennes face à l'offensive djihadiste au nord du pays. Sauf que «l'après», la solution politique n'avait pas été prévue. Depuis, il estime que le pays est «en voie d'afghanisation».
Serval réussie, Barkhane à revoir
Revenons aux origines de l'intervention française. En difficultés sur le plan intérieur dès le début de son mandat, le Président de la République, François Hollande se lançait en janvier 2013 dans l'aventure malienne à l'appel des autorités du pays, menacées par des groupes armés djihadistes. Une opération saluée de toutes parts, notamment par le ministère des Affaires étrangères. Laurent Bigot témoigne de son expérience au cœur de l'évènement :
«La décision du Président Hollande était très courageuse. Parce qu'à l'époque, on avait peu d'informations, on est probablement la seule armée étrangère à pouvoir intervenir militairement aux côtés de l'armée malienne, aucune autre puissance étrangère ne peut le faire. Est-ce que les djihadistes avaient pour ambition de descendre à Bamako? Sûrement pas. Mais sur le moment, on n'avait pas d'informations. C'était une opération d'envergure, ils visaient probablement le verrou militaire de Mopti-Sevaré et s'arrêter là. Descendre jusqu'à Bamako, c'était compliqué. Il n'y avait pas d'autres options que de répondre positivement à la demande des autorités maliennes, c'est-à-dire d'y aller militairement.»
Pourtant, dès le lancement de Serval, le diplomate se montre critique en interne quant aux solutions politiques après l'intervention. Comment régler politiquement la crise malienne après être intervenu militairement? C'est là que le bât blesse. Dans sa persévérance à vouloir convaincre sa hiérarchie, il déplaît à Laurent Fabius, qui le licencie sèchement. Le Premier ministre des Affaires étrangères du quinquennat Hollande n'en est pas à son coup d'essai sur les «incompatibilités d'humeur»: Christian Rouyer, ambassadeur français au Mali, est brutalement remplacé en mars 2013; Jean Félix-Paganon, représentant spécial pour le Sahel, est aussi mis à l'écart, ainsi qu'Élisabeth Barbier, du Département Afrique.
«J'ai toujours alerté sur le fait qu'on n'ait toujours pas réfléchi politiquement à ce qu'il y aurait après l'opération militaire […] On m'avait répondu sèchement qu'on n'avait pas les moyens de financer un processus d'accompagnement. Moi j'avais d'ailleurs répondu: "on envoie 5.000 soldats pour faire la guerre, mais on n'est pas capable d'envoyer dix personnes pour accompagner un processus de paix". Ces positions ont beaucoup irrité à la fois ma hiérarchie et le ministre… et puis quand il y a une tête qui dépasse au Quai d'Orsay, on la coupe.»
En août 2014, l'opération Serval est transformée en dispositif Barkhane, toujours en place en 2019 sur le territoire malien. À l'origine un succès, la présence des forces françaises aux côtés de l'armée malienne a réussi initialement à repousser les groupes armés. Est-il permis de dresser le bilan de l'intervention française? La crise politique au Mali a-t-elle été réglée? Que nenni, estime Laurent Bigot :
«Le dispositif Barkhane est complètement enlisé et en voie d'afghanisation, c'est-à-dire que c'est le bourbier. On a une hostilité croissante, quand bien même on explique à longueur d'interview qu'on est là pour protéger les populations, et puis militairement on n'a pas enrayé l'insécurité. Le nord du Mali est hors contrôle, le centre du Mali est hors contrôle, le nord du Burkina est hors contrôle, donc quand on regarde l'état de l'insécurité entre l'opération Serval et aujourd'hui, on ne peut pas considérer que les objectifs militaires ont été atteints.»
Suite aux attaques du 11 septembre 2001 à New York, l'armée française intervint aux côtés des États-Unis afin de poursuivre l'organisation terroriste Al-Qaida, réfugiée chez les talibans en Afghanistan. En 2012, dix ans plus tard, Nicolas Sarkozy prenait la décision de mettre en place un retrait graduel des forces, l'essentiel des troupes ayant quitté Kaboul fin 2014. Pourtant, les talibans conservent une large partie du territoire et sont actuellement en pourparlers directs avec les États-Unis. Le bourbier afghan est-il en train de se reproduire au Mali? Venant d'un diplomate français, le constat est implacable.
«On n'a pas appris de ce qui s'est passé en Afghanistan. Une armée étrangère devient vite une armée d'occupation. En Afghanistan, on a tué des talibans au nom de nos valeurs, on oubliait qu'en tuant un taliban, on tuait le père, le frère, le mari de quelqu'un dans la population.
Il se passe exactement la même chose dans le Sahel. On exécute, parce que c'est bien ça le terme, des djihadistes —enfin des présumés djihadistes- on oublie qu'ils sont le mari, le père, le frère de quelqu'un dans la région. À force de tuer des gens, vous vous mettez à dos des communautés entières, des clans entiers, qui ne vous reconnaissent pas la légitimité d'exécuter un des leurs quand bien même vous leur faites le reproche d'être terroristes.
La définition de terroriste, c'est nous qui la donnons par rapport à nous. Mais ces gens-là ne sont pas nécessairement vus comme des terroristes par les populations locales. Donc à force de procéder ainsi, on se met à dos les populations entières.
Et en plus, les populations locales voient bien que leur sort au quotidien ne s'améliore pas du tout, qu'elles continuent à être sous le joug de l'État malien, c'est-à-dire le harcèlement des forces de sécurité maliennes, qui commettent des exactions également. Donc leur situation au quotidien ne s'améliore pas, l'armée française se permet d'exécuter les leurs, à la fin les gens ne soutiennent plus.»
Les causes de la crise au Sahel
Début 2011, le Président Sarkozy décide d'intervenir en Libye- sans consulter le Quai d'Orsay et les spécialistes de la région, dixit Laurent Bigot- afin de soutenir la rébellion et de renverser Mouammar Kadhafi. Suite au lynchage du Guide de la Révolution, le pays entre progressivement dans une guerre civile dont il est loin d'être sorti. À l'heure actuelle, les factions rivales du maréchal Haftar et de Fayez el-Sarraj se font face dans les rues de Tripoli. Le sud de son territoire est devenu une zone grise, en proie aux groupes armés, notamment djihadistes. Deux années après la chute de Kadhafi, des groupes terroristes menaçaient ainsi le Mali et Bamako. Peut-on y voir une corrélation entre ces deux évènements?
«La crise libyenne a été un accélérateur de cette crise-là, mais elle couvait depuis longtemps. Il se serait passé un effondrement au Mali d'une manière ou d'une autre […] Ça n'est pas la cause principale. La cause principale, c'est vraiment ce qu'il se passait dans le régime malien, qui était totalement pourri, il y a eu un effondrement moral du système institutionnel, c'est ça le drame du Mali.
Après, l'explication des djihadistes… nous, on les qualifie de djihadistes, il ne faut jamais oublier que c'est un regard occidental qu'on porte sur gens-là. Moi, je préfère dire des groupes armés, qui ont des agendas assez complexes et différents. Il y a des équilibres et des rapports de force qui ne sont pas forcément ce que nous nous décrivons en tant qu'Occidentaux.
Nous, on les met dans la catégorie djihadiste, donc terroriste, donc on a le droit de les tuer. C'est un peu simpliste comme raisonnement, ce n'est pas forcément la perception que les populations ont, c'est beaucoup plus complexe que ça et je trouve qu'on oublie trop souvent de mettre en cause la responsabilité des autorités nationales de ces pays-là, qui ont failli dans leur rôle, qui ont eux aussi des liens un peu troubles avec les groupes armés, parce qu'elles communiquent, elles sont en lien avec ces groupes armés, et que parfois leurs agendas se rejoignent.»
Alors, quelles sont les raisons profondes de la déstabilisation du Mali? Ayant quitté la diplomatie, Laurent Bigot n'y va pas par quatre chemins pour pointer les défaillances intrinsèques du système démocratique national :
«On appelle ça des "failed States" moi j'appelle ça des fake States, c'est un semblant d'État et ça a toujours été une démocratie de façade, bien évidemment. Nos anciens ambassadeurs sur place, qui sont maintenant à la retraite, n'hésitent pas à décrire les processus électoraux complètement truqués qui ont amené à l'élection notamment du président ATT [Amadou Toumani Touré, ndlr], mais avant aussi.
Ça c'est une réalité malienne, à la limite ça appartient aux Maliens, mais nous, les Français, on s'est beaucoup raconté d'histoires c'est-à-dire que quand bien même en interne, on aurait pu regarder en face ce qu'était le Mali, on ne l'a jamais fait.»
En France, y a-t-il une ligne en politique étrangère?
C'est une chose de critiquer l'organisation de certains États africains, c'en est une autre de critiquer la conduite en matière de politique étrangère de son propre pays. Laurent Bigot dénonce allégrement l'incohérence de la diplomatie française, depuis plusieurs mois. Un deux poids, deux mesures qui fait bondir l'ancien diplomate :
«Elle a été plus que prudente, elle ne s'est pas mise dans le sens du changement au nom du principe de non-ingérence, principe qui a largement été foulé aux pieds par la France au Venezuela, puisque la France a reconnu le président de l'Assemblée nationale, autoproclamé président. Donc pour le coup, c'est une belle ingérence.
Mais pour l'Algérie, on s'est réfugié derrière le principe de non-ingérence. Ce qui serait bien, c'est que la diplomatie française nous explique dans quels cas elle utilise l'ingérence et dans quels cas elle ne l'utilise pas, ça serait beaucoup plus clair pour [aider] les concitoyens français [à] comprendre les principes de la politique étrangère.»
Laurent Bigot insiste sur l'image que renvoie la diplomatie française dans le monde, marquant un recul certain de son influence en Afrique et au Moyen-Orient. Le fonctionnaire en disponibilité développe son opinion sur le manque de considération que peuvent ressentir les autres puissances à l'égard de la France, qui n'aurait pas de colonne vertébrale en matière de politique étrangère :
«Ce qui me frappe, c'est qu'il y a un manque de cohérence dans nos positions. Vous parlez du dossier syrien. Sur le dossier malien à juste titre d'ailleurs, François Hollande n'a cessé de dire, légalité internationale, légalité internationale. Nous sommes intervenus à la demande des autorités maliennes et on s'est mis sous l'autorité des Nations unies, tout ça a été fait dans le respect de la légalité internationale.
En Syrie, on bombarde en toute illégalité internationale, pas de mandat du conseil de Sécurité, pas de mandat des autorités légales en place que nous reconnaissons. Quand bien même nous critiquons Bachar el-Assad, nous le reconnaissons comme autorité légitime c'est-à-dire que nous considérons que c'est effectivement le Président de la Syrie […] On n'a pas l'accord des autorités en place, on n'a pas de mandat du Conseil de sécurité, et on bombarde un territoire étranger, où est la légalité internationale? Et là, ce n'est pas cohérent. […] Je pense que ce qui fait la force d'un pays, c'est effectivement avoir une continuité en matière de politique étrangère et une cohérence, on en manque singulièrement.»
N'apprend-on rien des leçons du passé? L'Afghanistan a été une erreur, la Libye un fiasco, la gestion de la guerre en Syrie, un désastre. Certes, les questions de politique étrangère ne déterminent pas une élection, il n'y a qu'à voir en 2017, le peu de place accordé aux choix diplomatiques des différents candidats. Pourtant, elles peuvent refléter le mandat de tel ou tel Président. Ainsi l'ancien diplomate déplore-t-il l'accélération du temps politico-médiatique, incapable de saisir les enjeux à long terme :
«Ce n'est pas tellement qu'au Quai d'Orsay, elles ne soient pas retenues, c'est surtout au niveau politique qu'elles ne sont pas retenues. Au niveau politique, il y a une telle accélération du temps et une obsession de l'immédiateté et de la communication que nos décideurs politiques ne prennent plus le temps de se poser et de réfléchir, ce qui est assez incroyable.
Ce qui compte, c'est le dernier tweet, c'est de pouvoir faire un communiqué, c'est de pouvoir répondre au micro de BFMTV immédiatement, c'est ça qui compte, sauf que des questions complexes comme la Libye méritent de se poser, méritent probablement de moins communiquer. La politique étrangère a besoin de sérénité, la communication n'est pas toujours compatible avec la sérénité liée à la politique étrangère. Ce sont des enjeux de long terme, au moins de moyen terme.»
La question du débat au sein de l'appareil diplomatique
Inquiétant est le mot lorsque l'on écoute Laurent Bigot quand il regrette l'esprit de courtisanerie au sein même des institutions diplomatiques au mépris des réalités sur le terrain. Il évoque de plus le manque de débats internes au Quai d'Orsay, ce qui peut expliquer les décisions souvent très discutables de la part des ministres. Les fonctionnaires diplomatiques sont payés par l'État afin de proposer un point de vue, une analyse, et des options sur un sujet donné. Non pour plaire à un politicien :
«La question du débat interne au Quai d'Orsay est effectivement compliquée. La conception que j'en ai, c'est qu'en amont d'une décision politique, les fonctionnaires sont payés pour faire valoir des avis assez libres. Ils peuvent se tromper, mais pour éclairer justement la sphère politique. En aval, une fois que la décision politique est prise, on exécute l'ordre et puis comme disait Chevènement, si on n'est pas d'accord, on démissionne.
Ce que j'ai toujours regretté —c'est mon point de vue, peut-être que j'ai tort, peut-être ce n'est pas comme ça que doit fonctionner un ministère-, mais j'ai toujours regretté qu'en amont, il n'y ait pas de pluralité d'avis possibles et qu'on ne puisse pas confronter les idées. Il y a une tendance lourde que j'ai observée au Quai d'Orsay —et qui s'est beaucoup accéléré ces dernières années- c'est qu'on a le souci de plaire ou en tout cas d'écrire ce que le ministre aurait envie de lire, ou en tout cas ce qu'on pense ce que le ministre aurait envie de lire.»
Laurent Bigot accuse nommément Laurent Fabius pour cette absence de discussion. Celui-là même qui est responsable de son licenciement. Les précédents ministres semblaient davantage ouverts à l'échange de points de vue: il mentionne notamment Alain Juppé et Henri de Raincourt durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
«Pour avoir bossé avec d'autres ministres, je dois reconnaître qu'avec Laurent Fabius, on n'a jamais eu l'occasion de discuter, de débattre, quand je dis, moi, c'est la Direction Afrique en général: il n'y a jamais eu de discussion libre, débridée sur les sujets. D'autres ministres avaient l'intelligence d'organiser ce genre de discussions, lui pas du tout […] Alain Juppé par exemple, Henri de Raincourt, qui était le ministre de la Coopération, qui avait une relation avec la Direction Afrique extrêmement libre et décomplexée et qui n'hésitait pas à nous appeler pour qu'on vienne le challenger justement sur certains dossiers, mais ce n'était pas le cas de Laurent Fabius.»
La question épineuse du Rwanda
Le 7 avril dernier débutait une série de commémorations des vingt-cinq ans du génocide des Tutsis au Rwanda. L'occasion de revenir sur ce débat extrêmement polémique en compagnie d'un ancien du Quai, certes spécialiste de l'Afrique de l'Ouest, mais qui connaît bien le sujet. Les relations franco-rwandaises ne sont toujours pas rétablies, alors même qu'Emmanuel Macron a soutenu la candidature de Louise Mushikiwabo, une proche du président Paul Kagamé, à la tête de l'Organisation de la Francophonie. Laurent Bigot appelle la France à assumer ses erreurs politiques passées, tout en rejetant les accusations diffamatoires parues sur l'armée française :
«Assumer. Oui, on a probablement fait une énorme erreur politique, et cette erreur politique a probablement coûté des milliers de vies; on n'en est pas directement responsable, mais c'est ça la réalité. Mais il n'empêche qu'aujourd'hui, il faudrait qu'on affirme un peu plus nos positions vis-à-vis du Rwanda. Il y a un moment où le "France- bashing" de la part des autorités rwandaises devient vraiment pénible et le devoir des autorités françaises est de défendre systématiquement l'honneur de l'armée française, ce qui n'a pas toujours été le cas.»
Par Samba Oumar FALL
UN COSTUME DE FAVORI SI LOURD À ASSUMER
Pas besoin de convoquer l’histoire pour se rendre à l’évidence que notre passé en Can n’est pas reluisant - En quatorze participations, nos « Lions » ont toujours failli soit en quart, en demi, en finale (une fois) ou même … en match de poule
La Caf a procédé vendredi dernier au tirage au sort de la 32e édition de la Can qui démarre au mois de juin prochain en Egypte. La main heureuse ou malheureuse de Yaya Touré a mis notre équipe dans la poule C, en compagnie de la Tanzanie qu’elle n’a jamais rencontrée, de l’Algérie qui l’a toujours battue en phase finale et du Kenya, son souffre-douleur. Depuis que nous connaissons nos adversaires, des voix, autorisées ou pas, se sont élevées pour juger la poule abordable, facile, jouable. Les 15 millions d’experts, jamais avares en analyses, ne se sont pas fait prier.
C’est devenu une coutume maintenant, chaque participation de nos « Lions » à une phase finale s’accompagne d’une ferveur incommensurable. L’optimisme devient la chose la mieux partagée et les attentes sont souvent surréalistes. L’on n’hésite jamais à toujours placer l’équipe dans le lot des grands favoris. Normal, si l’on sait que l’équipe a participé à la Coupe du monde 2018 en Russie, a réussi un parcours sans faute en éliminatoire de la Can, n’a plus perdu de match officiel depuis … et, pour couronner le tout, le Sénégal est la première nation africaine au classement Fifa. Ce sont d’ailleurs ces performances qui ont valu à notre équipe l’honneur de figurer dans le pot A lors du tirage au sort, évitant du coup de croiser, au premier tour, les mastodontes que sont l’Egypte, le Cameroun, le Nigéria, le Maroc et la Tunisie.
Cette première Can à 24 équipes donne un appétit gargantuesque. Le Sénégal, encore étiqueté favori et qui caresse le rêve de dépoussiérer enfin son armoire à trophée jusque-là vide, a un bon coup à jouer. Mais le parcours de cette équipe en quatorze phases finale a révélé que le costume de favori parait très lourd à endosser. Eh oui, pas besoin de convoquer l’histoire pour se rendre à l’évidence que notre passé en Can n’est pas aussi reluisant. De 1965 à aujourd’hui, soit en quatorze participations, nos « Lions » ont toujours failli soit en quart, en demi, en finale (une fois) ou même … en match de poule. Et les Can 2008, 2012 et 2015 resteront sûrement les pires de l’histoire du football sénégalais, l’équipe étant à chaque fois éliminée après un petit tour. Des fiascos dont les cicatrices restent encore béantes.
A l’analyse de nos résultats donc et en les comparant à ceux des nations comme l’Egypte, le Cameroun, le Ghana ou encore le Nigéria, on pourrait être amené à penser que le Sénégal ne représente pas grand-chose sur l’échiquier continental. Tout au plus, fut-il vice-champion d’Afrique en 2002 et quart de finaliste de la Coupe du Monde la même année. Les échecs successifs de l’équipe ont été difficiles à digérer pour un peuple qui est toujours resté et continue de rester sur sa faim.
L’on espère que dans deux mois, en Egypte, l’équipe saura s’appuyer sur ces échecs pour aller chercher ce titre continental qui le fuit depuis toujours. Ce sera la seule manière de répondre à la longue attente du peuple sénégalais qui escompte impatiemment connaître la joie d’une victoire finale. Avec une ribambelle de joueurs évoluant au haut niveau, l’équipe d’Aliou Cissé possède suffisamment d’atouts pour revenir avec dans ses bagages le prestigieux trophée. Sadio Mané et compagnie, qui ont une très lourde responsabilité sur leurs épaules, doivent comprendre qu’ils sont des Lions et le lion, symbole de puissance et de férocité, c’est le roi de la jungle et ça rugit fort. Ça griffe sa proie, la déchiquette avant de lui porter le coup fatal. Il doit donc régner en maître, marquer son territoire et être sans pitié face à l’adversaire. C’est cette attitude que doivent adopter nos chers « Lions », qui vont se mesurer, en terre égyptienne, à d’autres prétendants aussi féroces qui voudront leur barrer la route.
En Egypte, les « Lions » seront donc à portée d’un rêve. Ils sont très attendus pour enterrer les espoirs de tous leurs concurrents et se parer enfin de ce titre de champion d’Afrique convoité par vingt-trois autres nations. L’équipe se doit de faire honneur à l’emblème de l’animal féroce, grandiose et majestueux qu’elle porte. Aux joueurs donc de se battre comme de vrais lions pour régner enfin sur le continent et montrer enfin que le costume de favori leur va à merveille.
PAR Scandre HACHEM
TROIS PROPOSITIONS POUR L'IMPULSION ÉCONOMIQUE
L'économie sénégalaise ne peut plus se contenter de marcher sur un seul pied qui, plus est, se trouve excentré sur une presqu'île qui se trouve à une extrémité du pays
Privilégier la construction de routes nationales dans le maillage routier du pays
Les autoroutes ont l'avantage de la vitesse et de la sécurité. Elles sont indispensables dans certains cas. Une forte importance de celles-ci dans le maillage routier s'avère être par contre une des causes importantes, en même temps qu'un accélérateur du dépeuplement des petites villes et des villages. De par le fait qu'elles permettent d'aller beaucoup plus vite (et sont aussi plus sûres), les automobilistes, pressés par la vitesse et par la dynamique interne que cela crée, évitent toute perte de temps.
Pour respecter cet objectif, l'autoroute contourne donc petites villes et villages, où l'on prenait le temps de s'arrêter, pour dormir exceptionnellement dans un lieu d'accueil prévu à cet effet, se restaurer et, surtout, acheter fruits, légumes et épices, produits du maraîchage et des petits vergers des producteurs locaux. Cette agriculture et ce commerce font vivre des dizaines de milliers de familles, les fixent dans leurs terres et encouragent en même temps l'entretien d'élevages familiaux. Articulés aux cultures d'hivernage, ces secteurs représentent un levier essentiel non seulement pour le développement d'une autosuffisance alimentaire mais aussi pour le maintien d'un maillage sain et dense du territoire national, voire sa relance après des décennies de migration vers les grandes zones urbaines et à l'international.
De plus, lorsque cela s'accompagne de la possibilité de vendre directement et avec le minimum d'intermédiaires (un au maximum dans ce cas), cela permet un débouché certain et une marge bénéficiaire appréciable.
Bien sûr, tout développement économique exige un réseau routier dense, diversifié, sûr et rapide. Une fois les autoroutes en cours achevées, orienter le pays vers la construction de nationales à trois et quatre voies chaque fois que la configuration géographique le permet, avec des zones d'arrêt longues dans chaque petite ville et village traversés, afin que les voyageurs soient motivés à prendre le temps de s'y arrêter. Savoir aller vite s'impose dans certains cas. Mais le but de la vie est aussi et surtout d'aller mieux, tout simplement.
Conjurer la « malédiction » du pétrole et du gaz.
A ce jour, on peut difficilement citer un pays du Sud qui ait trouvé, à terme, le chemin d'un développement économique solide, ni de stabilité, grâce à l'immense richesse monétaire produite par ces deux sources d'énergie. Ils ont quasiment tous sombré, au mieux, dans la facilité et le gaspillage, au pire dans la guerre, l'instabilité, l'insécurité, pavant une voie royale au marché clandestin d'armes de défense, de guérilla ou de grand banditisme, avec ou non la complicité active ou passive d'États amis, marchands d'armes officiels et reconnus. Plus la simple menace d'insécurité, réelle ou supposée, est grande, plus le trafic est florissant. Un attentat, une zone d'insécurité quelconque dopent ce trafic. Des dynamiques infernales peuvent s'ensuivre, comme par hasard, dès lors qu'on a le malheur de freiner l'achat d'armes supplémentaires, estimant que le compte est bon.
Le marché de la surveillance électronique du territoire est le pire et le plus dangereux. Les logiciels en œuvre pour assurer la surveillance électronique au prétexte de la sécurité, permettent en même temps de connaître parfaitement l'état réel de l'économie, les acteurs économiques et politiques, d'orienter la perception de la situation, de frapper à la bonne porte en fonction de ses besoins et objectifs propres. Point n'est besoin de les gérer directement. Les détenteurs de ce marché, pour privés qu'ils puissent éventuellement être, sont aussi au service de l'État dont ils sont originaires.
Conjurer ce qui apparaît à ce jour comme une véritable malédiction passe nécessairement par une transparence totale des contrats d'exploration et d'exploitation, leur contrôle par un organisme indépendant composé de représentants de l'État, d'organismes de la société civile et de partis d'opposition. La gestion des recettes devrait être assurée en concertation avec un autre organisme indépendant. Les choix d'investissement à tous les niveaux (construction d'infrastructures, d'écoles, hôpitaux, centres de recherche, fonds de soutien aux entreprises, fonds souverain) tout comme la part dévolue à leur fonctionnement et à l'amélioration de la vie des citoyens. Enfin, imposer la transparence et la rigueur par la publication et l'accès public de tous les comptes. Ce sont là des exigences sine qua non pour conjurer le sort, transformer cette manne financière en véritable richesse de production pour construire l'avenir et couper l'herbe sous les pieds des pêcheurs en eaux troubles. Tout cela n'exclut nullement une coopération ouverte et sincère avec tous les pays, bien évidemment. Mais la sécurité est d'abord et avant tout une question économique sociale et politique.
Désengorger la région de Dakar et créer une dynamique pour le développement d'un pôle économique fort à Tambacounda
L'infrastructure économique du Sénégal est toujours structurée selon ce qui a été mis en place par les besoins du colonisateur avant notre indépendance. Saint-Louis fût la première capitale du Sénégal, ainsi choisie pour la gomme arabique, l'esclavage et la pénétration plus à l'intérieur de l'Afrique de l'ouest grâce à la navigation par le fleuve Sénégal. L'intérêt colonial, une fois l'Afrique occidentale française bien mise en place et l'esclavage définitivement révolu, s'est concentré sur le bassin arachidier et les phosphates de Taïba. La capitale du Sénégal a été transférée vers Dakar et son port. Aujourd'hui encore, toute la vitalité économique du Sénégal reste centrée sur ce schéma, transformant Dakar et sa région en un véritable goulot d'étranglement. Le développement de la ville nouvelle de Diamniadio, pour nécessaire qu'il soit, achèvera d'en faire une véritable mégalopole sans soulager, sinon momentanément, les maux qui s'y accumulent.
L'économie sénégalaise ne peut plus se contenter de marcher sur un seul pied qui, plus est, se trouve excentré sur une presqu'île qui se trouve à une extrémité du pays, véritable entonnoir où viennent se déverser tout le reste du Sénégal et des pays de la sous-région.
Il devient nécessaire, dans ces conditions, de construire un second pôle économique qui soit à terme suffisamment puissant et attractif pour nourrir le développement des relations économiques dans le sud-est du pays et devenir, à terme, un puissant levier pour le développement des relations économiques avec la CEDEAO et le reste de l'Afrique subsaharienne. L'avenir du Sénégal y est inscrit, sans pourtant que cela puisse obérer le dynamisme de la région de Dakar en direction de l'Europe, l'Afrique du Nord et du reste du monde.
La solution la plus pertinente à cet égard est la ville de Tambacounda qui pourrait ainsi fédérer la Casamance, le haut de la région du fleuve Sénégal, toute une partie du Sine Saloum. Par ailleurs une telle zone pourrait faciliter encore plus le développement économique au sein de cet ensemble, l'économie sénégalaise cessant d'être unijambiste pour s'appuyer enfin sur ses deux pieds.
La mise en place de ce projet pourrait commencer par la création d'un port sec qui recevrait par voie ferrée toutes les marchandises qui transiteraient entre le port de Dakar et ces régions. Leurs destinataires et/ou leurs expéditeurs y trouveraient un avantage appréciable en gain de temps et en économies. Ils n'auront même pas besoin d'y être encouragés par des contreparties à leur adhésion.
Ce port sec pourrait s'accompagner de la mise en place d'une zone franche pour toute création d'entreprise ayant vocation à y investir en direction de ces régions. Leur combinaison créerait une dynamique vertueuse pour le développement d'écoles et de centres de formation en nombre et en qualité pour répondre à leurs besoins. Le Sénégal pourrait se contenter d'en supporter un coût minimal pour sa réalisation si on intègre dans l'appel d'offres le fait que le soumissionnaire retenu se verrait confier la gestion de ces infrastructures pour une durée précise qui lui permettrait d'amortir son investissement et en tirer les bénéfices raisonnables qu'il serait en droit de réaliser. Une autre condition à y inscrire serait la participation significative de partenaires nationaux.
Une telle réalisation serait ainsi à même de soulager la région de Dakar. Elle permettrait, de plus, un meilleur équilibre dans le développement du Sénégal en participerait fortement au maillage économique et démographique si nécessaire de l'ensemble du pays.
En guise de conclusion
J'ai souhaité porter à votre attention ces trois propositions, fruits d'une volonté modeste de contribuer au développement et à la stabilité de notre pays et de cette émergence pour laquelle vous œuvrez sans relâche dès les premières années de votre présidence.
Nos concitoyens vous ont fait confiance en vous élisant largement pour un second mandat. Ils vous sont gré d'avoir résolu deux crises majeures qui duraient depuis plusieurs décennies, à savoir le manque dramatique d'électricité et d'eau. Ils mesurent vos compétences et votre volonté à surmonter les défis. Ils comptent aujourd'hui sur vous pour vivre décemment et dignement, en paix et en sécurité, sur leurs terres, à l'abri de la faim, du déracinement et de la privation des besoins élémentaires d'éducation, de soins de santé, de vie sociale et familiale équilibrées.
LES JOURNAUX CONTRAINTS À LA TRANSITION NUMÉRIQUE
Avec près de 300 sites, la presse sénégalaise vit un réel chamboulement - Aux Etats-Unis, une étude de l’Université de Caroline du Nord, révèle que près de 1.800 journaux ont disparu depuis 2004 - Le mal qui guette le Sénégal pourrait être plus profond
Avec près de 300 sites, décompte en cours, la presse sénégalaise vit un réel chamboulement. Aux Etats-Unis, une étude de l’Université de Caroline du Nord, révèle que près de 1 800 journaux ont disparu depuis 2004. Le mal qui guette le Sénégal pourrait être plus profond. Entre des ventes en baisse, une publicité qui migre vers le digital, les journaux papiers sont contraints à la transition numérique.
Pour les plus taquins, les coûts de production des sites d’information ne sont pas importants car « la plupart se contentant de se ravitailler chez les quotidiens ». C’est une assertion qui est mise en perspective de la crise que traverse les journaux dits classiques. Entre des coûts de production relativement élevés, des ventes en baisse, une publicité aléatoire, les journaux classiques sont fortement concurrencés par les sites en ligne. Ibrahima Lissa Faye, Président de l’association des professionnels de la presse en ligne (Appel), pense que cette concurrence n’en est pas une véritable : « la presse en ligne et la presse écrite sont complémentaires ». Pour Jean Meïssa Diop, ancien directeur de Grand-Place, l’analyse est différente. Il pense que les journaux classiques sont presque dos au mur, du fait justement de la percée des sites d’information. «Il s’y ajoute que les journaux ne se vendent plus. Il sera difficile de résister à la concurrence des sites en ligne. Cependant, il y a encore des lecteurs qui, mus par le contact physique avec le papier, préfèrent encore « l’archaïsme » du journal papier. Mais, il s’agira de leur proposer un contenu convaincant qui vaille la peine qu’ils conservent cet archaïsme ». Principale source d’information des sites, les journaux papiers n’ont pas vu venir un tel chaos. Si l’on en croit Cheikh Thiam, ancien Dg du Soleil, les précurseurs n’ont pas porté le combat au bon moment. Selon lui, « quand Seneweb, reprenait les articles de journaux au tout début, s’il y avait une riposte dans un élan unitaire, le problème allait être réglé depuis et cela aurait pu servir de jurisprudence. Dommage, les journaux classiques ont laissé un boulevard aux sites d’informations», regrette-t-il.
Sur ce cas précis, Hamadou Tidjane Sy, directeur d’Ouestafnews et d’Ejicom, est d’avis que la reprise systématique des articles des quotidiens a porté un sacré coup à la compétitivité de la presse papier. « Dans d’autres pays, ils ont régulé les droits privés. Même sur les moteurs de recherche, il y a une part des recettes publicitaires qui est reversée au quotidien dont les articles apparaissent sur ces moteurs de recherche », analyse-t-il.
De précurseurs à derniers
Soleil Online, Sudonline ou encore Walf.net. A la fin de 1998, ces trois sites étaient adossés respectivement aux quotidiens Le Soleil, Sud Quotidien et Walfadjri. Différents journaux qui ont tous eu, donc, la bonne idée de créer un support en ligne en plus du format papier. Mais ils n’ont jamais su les faire décoller pour diverses raisons. Ancien directeur général du quotidien Le Soleil, Cheikh Thiam estime que c’est parce que l’investissement n’a pas été à la hauteur. «Le site n’était que le reflet du journal papier. Il n’y a pas eu une rédaction dédiée au site. C’est pourquoi nous n’avons jamais profité de notre avance », a-t-il expliqué. Malick Ndao, ancien rédacteur chef du journal Sud Quotidien parle d’absence de modèle économique. «Nous avions une équipe dynamique dédiée au site. Mais il n’y a pas eu le modèle économique derrière. A l’époque, personne n’imaginait que les sites d’informations allaient avoir un tel impact », regrette-t-il.
Modèle économique
Personnel, salaires, papier, voitures de reportage, imprimerie…les coûts de production sont élevés pour la presse papier. Ceci ajouté à la baisse drastique des ventes rend le quotidien des journaux papiers très compliqués. Selon Hamadou Tidjane Sy, journaliste et directeur de l’école Ejicom, la presse papier n’a pas le choix, elle doit s’adapter sur tous les plans. «Même le lectorat est en train de changer. Aujourd’hui, plus on est jeune, moins on aime le papier. Il y a certes une partie du lectorat qui est attachée au papier, mais il se rétrécit de jour en jour. Et tant que le lectorat se réduit, la publicité se rétrécit avec. L’annonceur a besoin de visibilité », prévient-il. Poursuivant son analyse, M. Sy fait une analogie avec les pays développés, «beaucoup de médias ont tout simplement fermé parce qu’ils n’étaient plus adaptés. Au Sénégal, nous n’en sommes pas encore là, peut-être. Mais, c’est inéluctable. La publicité est en train de migrer vers le numérique. Il y a encore de la pub dans certains journaux certes, mais le marché va se rétrécir. Ceux qui existeront sont ceux qui auront su s’adapter ». Et si le problème était beaucoup plus complexe. Ce n’est pas un secteur qui est en crise mais tout un système. Pour Issa Sall, ancien directeur de publication de Nouvel Horizon, tant que le gouvernement ne s’intéressera pas à l’économie de la presse, beaucoup de journaux seront dans des difficultés. «Même si les annonceurs vont vers les sites, les revenus de ces derniers sont encore maigres. C’est tout le modèle qu’il faut revoir », analyse-t-il.
Directeur du groupe Afrikome éditeur du journal Stades, Mamadou Ibra Kane, par ailleurs président du collectif des éditeurs et patrons de presse du Sénégal (Cdeps) n’est pas que l’Etat de droit doit être plus fort pour protéger les journaux classiques. «Il y a des règles qui sont là, elles n’attendent qu’à être appliquées. Aujourd’hui, même la Sodav devrait s’intéresser à la situation. Les gens pillent des journaux au vu et au su de tous. La presse fait de la production intellectuelle. Elle devrait être protégée au même titre que les artistes », plaide-t-il.
Réorienter le papier
Selon Mamadou Ndiaye, directeur de la communication, du numérique et du Pôle Editions du Groupe E-Media Invest, la situation actuelle s’explique essentiellement par le manque d’anticipation de la presse classique. « L’avènement des Tics s’est accompagné de nouveaux besoins dans tous les domaines, y compris l’information. C’est ce créneau que les journaux en ligne ont envahi. Non pas parce qu’ils ont été innovants, mais parce que la demande était là. La preuve, il n’y a presque pas de business model derrière », constate-t-il.
Mais pour lui, le papier ne peut pas disparaître. Cependant, il lui faut un second souffle. «Il faut une étude sérieuse sur les besoins des consommateurs, il faut proposer des contenus très spéciaux qui sont hors de portée des sites. Ce sont des créneaux qu’il faut renouveler en tenant compte des besoins des consommateurs et des annonceurs », préconise-t-il. Un des premiers journalistes blogueurs du Sénégal, Basile Niane directeur de SocialNetLink estime que le modèle économique des journaux papiers était essentiellement basé sur la publicité. Or, elle a migré vers le digital qui offre plus de visibilité. «Il y a une génération qui est en train d’émerger. Et, elle est digitale. Si on ne la capte pas on est mort. Et le numérique lui-même est en constante mutation. Même les sites qui ne font que du copier-coller sont menacés », alerte-t-il. Aujourd’hui presque tous les contenus sont monétisés, mais encore faudrait-il qu’ils soient de qualité. «Il faut une stratégie mûrement réfléchie, définir sa cible et ses attentes. C’est ce qui rentabilise les sites. Mais il faut reconnaître que nous sommes encore aux débuts » d’une révolution, a-t-il analysé.
Toutefois, même si la publicité migre progressivement vers le digital, elle devra s’y adapter. Selon le président de l’Appel, Ibrahima Lissa Faye, la loi sur la publicité date de 1983. «Elle a besoin d’être revue et adaptée à la réalité actuelle », suggère-t-il.
MAMADOU IBRA KANE, PRESIDENT CDEPS
«Que l’Etat accompagne la transition numérique »
Mamadou Ibra Kane, président du conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse au Sénégal, est sans ambages : « Dans 05 ou 10 ans, il n’y aura presque plus de presse écrite ». Parce que dit-il, la population connectée n’a pas besoin de journaux. «Ceux qui s’en sortiront sont ceux qui auront diversifié les ressources. Aujourd’hui, sur les 23 quotidiens sénégalais, il y a 15 à 20 qui tirent à moins de 10 000 exemplaires. Et la grande majorité ne tire même pas 3 000 exemplaires. La presse sénégalaise est en crise. Elles n’a pas assez de ressources pour exister », alerte-t-il. C’est ce qui fait que la transition numérique de la presse est inéluctable. « Pour que la presse en ligne prenne le relais, il faut que le modèle économique soit là. C’est l’impératif de mettre en place un modèle autre que celui des clics. Il ne s’agit pas d’aller vers le numérique les yeux fermés », dit-il. Et M. Kane de poursuivre,
En comparant avec les pays développés, M. Kane note que rares sont les médias qui ont un nombre de visiteurs qui leur permet de s’autofinancer ou d’être rentables. Même chez les grands médias américains, l’information gratuite ne leur permet pas de survivre. « Il faut un nouveau système de rémunération des contenus. D’ailleurs l’union européenne est en train de lutter contre les Gafa qui ne payent pas d’impôts et qui ne rétribuent pas les droits d’auteur. Donc le problème est mondial. Mais en attendant, il faut continuer à se battre pour rester en vie. Dans d’autres pays, c’est l’Etat qui finance la transition numérique. Il faut financer les médias vers cette migration. Il y va de la crédibilité de la démocratie », dit-il.
C’EST AVEC LE CŒUR LÉGER QUE JE PARS
L’émotion était au rendez-vous à la cérémonie de passation de services entre le désormais ex-ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly et son successeur, Abdoulaye Diop
L’émotion était au rendez-vous à la cérémonie de passation de services entre le désormais ex-ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly et son successeur, Abdoulaye Diop. Ce dernier est également en charge de la Communication dans le nouveau et premier gouvernement du quinquennat du président Macky Sall. Il faut dire que la salle du siège du ministère, situé sur les Allées Papa Gueye Fall, était très étroite pour contenir tout le personnel.
Abdou Latif Coulibaly, qui décrit « un ministère extraordinaire » à la tête duquel il a passé 19 mois, indique que « c’est avec le cœur léger qu’il part » et « confiant par rapport à (la) venue dans ce ministère » de son successeur. « Nous nous connaissons depuis longtemps, déclare-t-il, s’adressant à Abdoulaye Diop, le nouveau ministre. Je connais votre engagement et votre détermination à travailler. Partout où vous êtes passé, vous l’avez fait avec rigueur et efficacité. Je vous félicite d’avoir bénéficié de la confiance du président de la République pour venir occuper ce ministère ô combien important dans la vie de la Nation. Car, il s’agit ici d’esthétique, de beauté,... »
Poursuivant, il ajoute : « Je sais quel est l’engagement du président de la République par rapport au ministère de la Culture. J’en suis le témoin privilégié. Il a réaffirmé sa détermination et sa volonté de faire en sorte que la culture soit placée au cœur du programme de développement, économique et social. Pour ma part, j’ai fait ce que j’ai pu faire avec les moyens que nous avions. »
Très ému, Abdou Latif Coulibaly dit « retenir » les 19 mois qu’il a passés à la tête du ministère plutôt que « son départ. » Gâté par ses collaborateurs qui lui ont offert beaucoup de cadeaux, le ministre sortant était au bord des larmes. Il a tenu à rendre un vibrant hommage à ces derniers.
VIDEO
AU-DELÀ DU DIALOGUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Babacar Diop Buuba trace les sillons d’une concertation féconde, avec comme ligne directrice : un chronogramme de suivi effectif des recommandations par l'ensemble des acteurs
Selon Babacar Diop Buuba, le niveau d'attente des populations quant au dialogue annoncé par le chef de l'Etat est élevé. Tirer les leçons des échecs précédents et capitaliser sur les acquis, s'avère donc essentiel pour ne pas se manquer une nouvelle fois. L'universitaire qui participait le week-end dernier, à un atelier organisé par Afrikajom center sur dialogue à Saly, insiste sur la nécessité pour la société civile, de mettre sur pied un chronogramme de suivi effectif des recommandantions.
"J'ai participé au groupe de travail et de suivi des recommandations du dialogue national sous Amadou Makhtar Mbow, mais on a vu le comportement des acteurs", rappelle-t-il, ajoutant qu'il faut rompre avec le monologue.
L'intégralité de son entretien en vidéo.
PRESTATION DE SERMENT DES AGENTS DE L’OFNAC
Au total trente-quatre agents de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) ont prêté serment lundi, devant la Cour d’appel de Dakar
Dakar, 15 avr (APS) - Au total trente-quatre agents de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) ont prêté serment lundi, devant la Cour d’appel de Dakar, a appris l’APS.
Cet acte solennel consacre leur engagement "à respecter scrupuleusement le contrat de confiance qui les lie à l’OFNAC".
Les agents ont été ainsi soumis à l’obligation de prêter serment devant la Cour d’appel de Dakar pour aider l’OFNAC à "atteindre les objectifs qui lui sont assignés et jouer pleinement son rôle", indique le communiqué.
A cette occasion, ils ont prononcé la formule suivante : "Je jure d’exercer mes fonctions avec loyauté et probité et de respecter scrupuleusement le secret professionnel et la confidentialité des dossiers dont j’ai connaissance".
Ils ont ensuite été invités par le magistrat Adama Sarr "à la loyauté et à la fidélité aux règles qui régissent l’institution".
Le communiqué fait noter que "l’OFNAC doit disposer d’une organisation performante, adossée à des ressources humaines compétentes et intègres, appliquant rigoureusement des procédures d’enquête et d’investigation conformes aux meilleures pratiques en vigueur".
Il renseigne que le chapitre IV relatif au personnel et à la gestion des ressources humaines stipule en son article 32 que "le secrétaire permanent, les chefs de département, les agents du département Déclaration de patrimoine et du département Investigations et les personnes préposées à la réception, à l’enregistrement ou à la distribution du courrier, prêtent le serment devant la Cour d’appel".
La cérémonie s’est déroulée en présence de la présidente de l’OFNAC, Seynabou Ndiaye Diakhaté, et des membres de cette institution.
Wengui (Kaffrine), 15 avr (APS) – Un véhicule de type 4x4 s’est renversé lundi, à l’entrée du village de Wengui, (Kaffrine, centre), faisant un mort et un blessé, a appris l’APS de source sécuritaire.
L’accident s’est produit vers 16 heures, à hauteur du village de Wengui, commune de Kahi, sur la route nationale menant vers Kaffrine, a indiqué la source, précisant que le véhicule de type 4x4 qui avait à son bord cinq passagers, roulait en provenance du département de Koungheul pour rallier Dakar.
Le corps de la victime a été déposé à la morgue de l’hôpital de Kaffrine et le blessé évacué au niveau de la même structure.
LES MILLE ET UNE VIES DE MAFALL MBOUP
Un policier radié suite aux évènements d’avril 1987 raconte ses nombreuses vies
Dakar, 15 avr (APS) - Mafall Mboup, 66 ans, a vécu plusieurs vies depuis sa radiation de la police nationale il y a 32 ans, suite aux évènements des 13 et 14 avril 1987 qui ont conduit à cette mesure collective consistant à congédier des cadres des personnels de police, un drame dont il parle avec d’autant plus de détachement que le destin lui a depuis donné une seconde chance de reconstruire sa vie.
M. Mboup, en service à la Brigade mobile de sûreté (BMS) de Diourbel de 1984 à 1987, est une des victimes de la mesure de radiation collective prise par le président Abdou Diouf et entérinée par un vote de l’Assemblée nationale, suite à ce qui a été qualifié de "grève des policiers".
Les 13 et 14 avril 1987, des membres des forces de police basés à Dakar avaient occupé la voie publique pour manifester contre une décision de justice condamnant six de leurs collègues à des peines d’emprisonnement fermes.
Cette manifestation inédite, qui enfreignait en plus les règles statutaires régissant les policiers, était en réalité une occasion de protester contre leurs conditions de vie jugées difficiles, selon des observateurs.
A l’initiative du président Abdou Diouf alors au pouvoir, les députés ont procédé au vote de la loi 87-14 portant-radiation des cadres des personnels des forces de police, soit 1245 policiers au total tout grade confondu.
Cette affaire est en lien avec celle du receleur "Baba Ndiaye" qui serait décédé dans les locaux de la Police où il aurait subi un interrogatoire qualifié de musclé, rappelle Mafall Mboup.
L’agent judiciaire de l’Etat avait fait appel de la condamnation des policiers chargés de l’enquête portant sur cette affaire, mais les agents des forces de police, frustrés par cette situation et déjà fort mécontents de leur sort en général, ont tenu à se faire entendre, a-t-il ajouté.
Avec le recul, Mafall Mboup estime que "cette décision de liquidation des policiers n’était pas une décision souveraine de l’Etat du Sénégal". Il évoque plutôt "un problème politique. L’Etat avait besoin de diminuer (le nombre de) fonctionnaires et cela est tombé sur les policiers", a-t-il soutenu.
Les institutions de Breton Woods avaient demandé à l’Etat du Sénégal de dégraisser la fonction publique, affirme l’ancien policier, ajoutant que la douane était le corps visé à l’époque pour mettre en application ces injonctions des institutions financières internationales.
"Cela n’a pas été notifié par écrit. Nous n’avons reçu aucune lettre pour nous dire si on a été radié ou pas. C’est lorsque je me suis rendu au ministère de Finances pour récupérer mon bon de caisse (placement financier) que je n’ai pas trouvé, que j’ai compris que je faisais partie des radiés", explique-t-il.
"C’était un vendredi. Je me suis dit que c’est la volonté divine, en bon talibé mouride. En tant que croyant, je m’en suis remis à Dieu parce que c’est lui qui décide de tout. Je suis quelqu’un qui fait face aux problèmes qui se présentent à moi en les prenant avec philosophie. J’ai pu, avec la foi, surmonter tout ça", ajoute M. Mboup.
Fonctionnaire brigadier à l’époque (première classe-troisième échelon), il percevait à l’époque "près de 200 mille francs CFA", un niveau de salaire assez important dans les années 1980-1990.
"De retour à la maison, j’ai informé mes épouses de la situation" nouvelle, qui allait avoir des conséquences dramatiques dans la vie de cet agent de police, puisqu’en "(…) en moins d’un an, elles ont commencé à changer d’attitude à mon égard", fait-il savoir, la voix étreinte par l’émotion.
"Elles ont commencé à répéter sans cesse qu’elles vont partir. Finalement je m’en suis remis à Dieu et je les ai libérées et elles sont parties avec mes enfants qui étaient des mineurs parce que le plus âgé avait cinq ans", a ajouté ce père de trois bouts de bois de Dieu à cette période.
La radiation actée pour lui et ses compagnons d’infortune, Mafall Mboup a décidé de changer radicalement de vie pour se consacrer pleinement à d’autres activités pendant 7 ans, avant de voir le bout du tunnel.
Un changement radical pour ce natif de Sigui Diagne, un village de la commune de Ndindy (Diourbel), qui avait intégré la police le 1 er octobre 1975, avant d’être affecté à Kédougou, où il a passé six années, de 1978 à 1984.
"A l’époque, lorsque les choses se sont confirmées, raconte-t-il au sujet de sa radiation, j’ai décidé d’acheter une charrette à eau parce que je ne pouvais pas tendre la main".
"Les gens disaient que j’étais fou", mais puisque "je n’avais personne pour m’aider, j’ai décidé de faire ce travail en disant qu’il n’y a pas de sot métier et il me fallait prendre en charge mes parents dont je suis le fils ainé", indique le policier retraité, passé par l’armée (Génie militaire) dont il avait rejoint les rangs en octobre 1972, avant d’être libéré du service militaire.
Un passé qui le prédestinait à la débrouille. Et de fait, sa nouvelle activité lui permettait de joindre les deux bouts avec un gain quotidien de 3000 francs CFA. Mais du jour au lendemain, le père de famille a perdu l’estime de ses proches, principalement de ses femmes qui ne pouvaient accepter son choix de se reconvertir dans la vente d’eau.
"Elles me disaient d’arrêter la vente d’eau par charrette par pur complexe. Pour elles, c’était dévalorisant de passer de policier à vendeur d’eau en charrette. Pour démarrer cette activité, je n’avais que 100 mille francs CFA, d’ailleurs je n’ai exercé ce travail que pendant 7 mois seulement. Je me suis dit que c’est un métier noble", indique l’ancien policier.
Mafall a touché à presque tous les métiers pour subvenir aux besoins de ses parents qui étaient sous sa responsabilité au sein de sa petite maisonnette en construction à cette époque.
"Heureusement pour moi, je n’étais pas en location, j’avais ma propre maison, même si elle n’était pas assez bien construite. J’ai également fait des activités dans les colonies de vacances, j’ai été journalier à l’usine de la Sonacos entre autres. J’ai touché à tout parce que je ne voulais pas tendre la main. J’ai vécu ce calvaire jusqu’en 1993 lorsqu’on a créé le corps de la police municipale", a-t-il renseigné.
Après cette traversée du désert, le destin est venu lui offrir une occasion de se relancer, avec la création de la police municipale par Abdou Diouf.
"Avec cette nouvelle création, on avait besoin de faire un mois de recyclage après 7 ans d’absence. C’était pour voir notre mental et notre état d’esprit puisque qu’on était resté longtemps sans exercer le métier", note-t-il.
Mafall Mboup a exercé dans ce nouveau corps durant cinq, avant d’être reversé dans "la police d’Etat" en 1998 et de faire valoir ses droits à la retraite. Il demeure toutefois actif, malgré sa retraite et son âge avancé.
"Actuellement, je préfinance les éleveurs qui sont dans le commerce de bétail au niveau des marchés hebdomadaires. Une fois qu’ils ont atteint une assise financière, on se partage les bénéfices, et s’ils ne sont pas en mesure de bien dérouler l’activité, ils me remboursent la somme que je leur avais remis pour le démarrage. Dans un premier temps, je ne finance que deux personnes", précise-t-il.
S’y ajoute qu’après avoir été abandonné par ses deux femmes parties avec ses trois enfants suite à sa radiation, Mafall Mboup a refait sa vie avec une autre femme qu’il juge plus compréhensive.
"C’est en fin 1993 que je me suis remarié et on a eu un garçon et deux filles. Et coup du sort, celles qui m’avaient abandonné ont voulu revenir, ce que je n’ai pas accepté parce que pour moi un couple c’est pour le meilleur et pour le pire. De plus, je ne pouvais plus vivre avec elles parce que j’aurais toujours le souvenir qu’elles m’avaient trahi. Donc ce n’était plus possible", assène-t-il.