ËTU JAMM formule à nouveau : l’intégration et la mise en œuvre effective d’un Programme Genre, Paix, Sécurité et Elimination des violences basées sur le genre dans les Programmes Prioritaires issus de la politique nationale de développement économique et
La Plateforme de Veille des Femmes pour la Paix et la Sécurité ËTU JAMM, composée de 50 organisations provenant de diverses sensibilités au plan national, est reconnue pour la participation des femmes à toutes les élections depuis les présidentielles de 2012 suivies des législatives, les locales de 2014, les législatives de 2017 et l’élection présidentielle de 2019.
ËTU JAMM a tenu durant toutes ces élections sa salle de veille avec 60 observatrices accréditées déployées dans toutes les régions, 20 journalistes, 10 monitors ainsi que les femmes leaders formées à l’analyse politique et à l’observation électorale. Durant tout le processus électoral ËTU JAMM a multiplié ses appels à la paix, à la sérénité pour une élection apaisée, transparente et démocratique. Ces appels soutenus par les autorités de tout bord, tant religieuses, traditionnelles, culturelles communautaires que politiques, ont été entendues et grâce à DIEU, le Sénégal, qualifié de sage de l’Afrique, a encore une fois répondu au rendez – vous de la démocratie.
ËTU JAMM vous souhaite un mandat de plein succès empreint de paix, de sérénité, de cohésion sociale. Elle magnifie votre adresse à la nation appelant à un dialogue inclusif et l’élégance républicaine qui a prévalu dans votre discours après votre élection et affirmant « qu’il n’y a ni vainqueur ni vaincu. C’est le Sénégal qui a gagné ». Monsieur le Président de la République Les femmes saluent une fois encore la volonté annoncée lors de votre première sortie de placer votre mandat “sous le signe des femmes et des jeunes, particulièrement de l’autonomisation des femmes ».
A la veille de la formation de l’attelage gouvernemental nous n’avions pas jugé nécessaire de faire un rappel des gouvernements précédents qui n’ont pas connu une présence significative des femmes avec 6 sur 25 ministres en 2012, ensuite 7 femmes sur un total de 33 ministres dans le gouvernement qui a suivi, cependant avec un premier ministre femme. Le 3ème gouvernement a comptabilisé le même nombre de femmes et au 4ème, il a été dénombré 8 femmes sur 39. Nous avons cependant bien gardé en tête l’article 7 de la Constitution qui stipule « un égal accès des hommes et des femmes aux mandats et fonctions ». Monsieur le Président de la République A l’annonce faite par monsieur le Premier Ministre et Secrétaire Général de la Présidence, d’un gouvernement avec une représentation de 25% de femmes, tout le monde a salué cette grande entrée des femmes. Et nous avons compté ce que représente exactement ce pourcentage dans un ensemble de 32 ministres. 8 femmes sur 32 et dans l’ordre protocolaire la première femme nommée n’est apparue qu’à la 8ème place. Comme dans les gouvernements précédents, les femmes n’ont toujours pas encore franchi le cap de 10 ministres au moins sur les dispositifs mis en place.
Le cabinet présidentiel de même que les ministères de souveraineté sont également exclusivement masculins. Monsieur le Président de la République ËTU JAMM réitère ses attentes. Dans le Plan Sénégal Emergent (PSE) dont nous partageons votre grande vision, la paix et la sécurité figurent dans l’axe 3 qui traverse les deux autres axes relatifs à la transformation structurelle de l’économie et la croissance et à la réduction des inégalités de genre, l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base, la protection sociale, le développement du capital humain. Surtout le PSE a sélectionné le genre parmi les critères d’éligibilité des programmes de développement. Nous fondant vivement sur le souhait de la mise en œuvre de stratégies concrètes pour la réalisation de ces objectifs louables, ËTU JAMM formule à nouveau : L’intégration et la mise en œuvre effective d’un Programme Genre, Paix, Sécurité et Elimination des violences basées sur le genre dans les Programmes Prioritaires issus de la politique nationale de développement économique et sociale. Un programme pour inclure de manière systématique la pleine participation et la représentation très significative des femmes à tous les niveaux de prise de décision y compris les questions sécuritaires et l’élimination des violences basées sur le genre. L’allocation d’au moins 1% du budget national à l’élimination des violences basée sur le genre notamment celles dans la sphère familiale qui constitue aujourd’hui le lieu où s’exercent les pires formes de violences faites aux femmes et aux filles. L’établissement de centres de soins, de secours d’urgence et d’accueil provisoire afin de créer la rupture entre la victime et l’auteur de violences serait une grande avancée pour la protection de la femme et de la fille.
La poursuite de l’autonomisation des femmes à travers l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base, à la propriété foncière et à un habitat décent, la protection sociale, des infrastructures adaptées à haute valeur ajoutée pour l’inclusion, l’allègement et la participation renforcée des femmes au développement et à leur productivité. L’autonomisation des femmes prendra à cet effet la redistribution équitable des ressources du développement notamment celles qui seront tirées du Pétrole et du gaz (10% au minimum), orientée vers une perspective de financement des gaps sur l’éducation, la santé des filles et des femmes, l’accès à l’énergie surtout en milieu rural, la protection sociale des femmes qui s’investissent majoritairement et dans une grande précarité dans le secteur dit non formel. La mise en place d’un observatoire national des valeurs citoyennes, base de la cohésion sociale, de la concorde et de l’unité nationale, englobant toutes les questions liées à la paix dans ses différentes composantes, à la sécurité, à la salubrité sociale et environnementale, à l’assainissement des comportements et attitudes, à la consolidation de la qualité des ressources humaines, à la résorption des inégalités sociales. Les valeurs sociales sont le ciment d’un « développement durable, inclusif, participatif et solidaire ». Monsieur le Président de la République ËTU JAMM vous réitère ses chaleureuses félicitations et reste convaincue de l’attention et de la suite que vous voudrez bien accorder à ses attentes. Elle encourage fortement la concrétisation de cette vision « d’un Sénégal émergent avec une société solidaire dans un Etat de droit ».
PARFAITE CONSIDERATION MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, SERIGNE SALIOU GUÈYE
MACKY DANS UN DILEMME CORNÉLIEN
Le fast-track, qui doit impulser avec célérité, diligence et efficacité la mise en œuvre du PSE II, est encore coincé par la bataille des places et les logiques bassement alimentaires qui minent le parti présidentiel
Après le casting gouvernemental effectué le 7 avril dernier, un vent de contestation souffle de plus en plus dans la mouvance présidentielle. Certains militants pur jus de l’Alliance pour la République (APR), qui pensaient entrer enfin dans un gouvernement, ont fait vite de déchanter. Résultat : depuis le 8 avril dernier, les frustrés, comme s’ils s’étaient passé le mot, étalent toute leur amertume dans les médias et réseaux sociaux. Sans doute pour donner un coup d’arrêt à ces agitations qui prennent les allures d’une fronde, le président de l’APR a convoqué une réunion d’urgence ce lundi pour remettre les pendules à l’heure.
« La seule quête qui vaille pour un homme public est le jugement de ses concitoyens. Ne jamais laisser la place aux médisants et aux comploteurs. Les actes que posent les autres méritent réflexion et réaction en vue de prendre le meilleur cap pour agir. Je suis très honoré par les encouragements de mes concitoyens qui me reconnaissent dans la rue, ou qui m’appellent en me disant de continuer de persévérer. Le temps est venu pour moi de mener une vraie introspection au sortir de laquelle je définirai ma ligne de conduite. Merci à tous ceux qui m’ont porté un témoignage d’affection, à ceux qui soutiennent mes activités politiques, à ceux qui me contredisent aussi pour poser le débat citoyen. Le destin est implacable. Le choix d’agir pour le réaliser est un acte de dévotion. Le Sénégal mérite l’expression plurielle car c’est de cela que jaillira le meilleur des avenirs ».
C’est le post qui, 10 avril dernier, a été publié dans la page Facebook de Mame Boye Diao, directeur des services fiscaux des impôts et domaines, par ailleurs responsable apériste à Kolda. Quant à l’avocat Me Ousmane Sèye, leader de la Coalition pour l’émergence (CPE), après le remaniement ministériel, il crache des propos peu amènes pour montrer toute sa déception d’avoir été laissé en rade : « Je constate seulement qu’il y a certaines coalitions qui ont du mérite et qui ne sont pas représentées au gouvernement. Elles se sont battues avec le Président et ne sont malheureusement pas représentées. C’est toujours l’Afp, le Ps et le PIT qui sont représentés dans tous les gouvernements de Macky Sall… Au sein de la CPE, il y a des personnalités, des ressources humaines de qualité qui ont fait leurs preuves dans leurs domaines personnels et politiques. C’est malheureux pour la CPE qui s’est battue avec le gouvernement, avec le Président ».
De son côté, le député d’Oussouye, Aimé Assine, exprime, dans le journal « Les Echos » du 9 avril dernier, toute sa déception après l’absence constatée d’un fils de son département dans le Macky II. « Depuis sept ans, rappelle-t-il, nous n’avons eu aucun ministre pour Oussouye, aucun directeur, aucun envoyé spécial. Pas même un chargé de mission. Et pourtant, tout le monde sait que le département mérite d’avoir un portefeuille ministériel. Au moins, un ministre originaire d’Oussouye. Parce que dans le concert de la Nation, c’est ça l’unité ». Last but not least dans ce concert de lamentations, l’ex-secrétaire d’Etat Youssou Touré n’a pas manqué lui aussi d’indexer, dans le même journal (Les Echos du 13 avril) ce qu’il appelle « l’ingratitude du président Macky Sall coupable d’avoir zappé les fondateurs de l’APR dans l’actuel gouvernement : « un gouvernement restreint oui, mais qu’on n’oublie pas qu’avant tout cela, il y avait des femmes et des hommes qui étaient là. Que les gens comprennent que s’ils sont à certaines stations, c’est qu’il y a eu des gens qui ont les graines de cette belle moisson ! »
Depuis la formation du gouvernement Macky II ou Dionne III, dans la nuit du dimanche 07 avril dernier, un vent de contestation souffle de plus en plus au sein de la coalition présidentielle Bennoo Bokk Yaakaar (Bby). Notamment, ils sont plusieurs responsables apéristes de premier plan à vitupérer les choix de leur leader. Leur levée de boucliers exprime toute leur colère et tout leur désappointement après la formation du nouveau gouvernement et mettent aujourd’hui à nu le malaise qui sévit au sein du parti présidentiel ainsi que dans les rangs des formations alliées. Ces nominations, il faut le dire, ont été faites au détriment des responsables de l’APR bon teint qui se sont toujours battus courageusement pour porter haut et fort le flambeau de la lutte de leur parti. Le constat est patent que le Président Sall se défait de plus en plus de ces femmes et hommes qui ont bravé toutes les tempêtes et intempéries pour mener à bon port la barque beige-marron et faire de l’APR ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Au nombre de ces militants de la première heure et fondateurs de l’APR, on peut citer Alioune Badara Cissé, Abdoulaye Ndour, Mbaye Ndiaye, Abou Abel Thiam, Abdourahmane Ndiaye, Ibrahima Ndoye, Abdoulaye Badji voire Abdou Mbow, tous zappés de la nouvelle équipe gouvernementale. La liste est loin d’être exhaustive.
Les soubresauts auxquels on assiste ne sont pas encore une fronde, mais la grogne monte et commence à s’amplifier au sein de la mouvance présidentielle. Et l’indignation croissante des râleurs et des grognards désabusés commence à inquiéter ou à exaspérer le Président Sall. Plusieurs Sénégalais ne sont pas surpris de constater que des cadres apéristes, militants de la première heure, qui se sont donné corps et âme pour l’accession de Macky à la magistrature suprême, sont sortis de leur réserve ou de leurs gonds pour dénoncer les choix présidentiels de récompenser les derniers venus au détriment des militants des années de braise. Ils ne peuvent plus accepter de continuer d’être écartés depuis 2012 de la sphère décisionnelle des affaires de l’Etat. En tant que militants de premier plan qui se sont battus pour mettre en place ce régime qui se déroule « sans eux », ils tiennent à rappeler qu’ils méritent, à juste raison, des maroquins ministériels. Ils ne supportent plus chez Macky Sall que des militants de la 25e heure et autres alliés, ralliés, transhumants soient promus et chouchoutés au détriment des militants pur sucre de l’APR qui se sont sacrifiés de 2008 à 2012 lors de la traversée du désert parti. Pour ces inconditionnels apéristes de la première heure, victimes du spoil system mackyste, il n’est plus question de se résigner à subir la prédominance avérée des militants et alliés de la 25e heure. Plus question de se voir relégués au rang des citrons pressés et ou de mouchoirs Kleenex jetés après utilisation. Par conséquent, le temps n’est plus à la résignation ou à des silences à la limite de l’hypocrisie. Il faut gueuler et dénoncer les choix du chef pour se faire une place au soleil gouvernemental et goûter aux voluptés du pouvoir.
La fronde de ces membres fondateurs cheminant avec Macky Sal ; depuis la coalition « Dekkal Ngor » en 2019 est d’autant plus justifiée que l’actuel président de la République est entouré de nouveaux lieutenants pour la plupart inconnus au bataillon des années de braise. Où étaient Boun Dionne, Amadou Bâ, Abdoulaye Diouf Sarr, Sidiki Kaba, Ismaïla Madior Fall, pour ne citer que ceux-là quand Abdoulaye Wade défenestrait Macky Sall de l’Assemblée nationale en 2008 ? Certains avaient subrepticement préféré s’exfiltrer pour aller se la couler douce dans des ambassades ou se prélasser dans des organismes à l’étranger. Le manque de considération et l’ostracisme dont sont victimes les militants de la première heure sont devenus une normalité au sein de l’APR. Et cette situation, Me Djibril War l’avait courageusement dénoncée dans ces mêmes colonnes en janvier 2017 avant de se faire rabrouer sans aménités par le chef de l’APR. Le fast-track déjà en panne Juste après la formation du gouvernement de Macky Sall, le grand espoir du peuple sénégalais de voir Macky Sall amorcer, avec la procédure fast-track, les changements tant attendus, commence à céder le pas au scepticisme. Tout le monde soutenait avec certitude que le Président Macky, après avoir gagné les élections, a les coudées franches pour conduire avec sérénité son dernier mandat surtout qu’il n’est pas hanté par une réélection. Mais que nenni ! La convocation d’une réunion d’urgence de son secrétariat exécutif national (Sen) ce lundi pour remettre les pendules à l’heure montre que ce quinquennat risque de ne pas être de tout repos. Soit il utilise le bâton en faisant preuve d’absolutisme pour tenir à carreau définitivement les rouspéteurs et grognards, soit il leur promet la carotte pour calmer leurs ardeurs et apaiser leurs tensions.
Face à cette situation de plus en plus mouvementée dans son parti, Macky Sall doit faire la bonne lecture de la pente glissante sur laquelle il s’est engagé. En tout état de cause, il se trouve dans un dilemme cornélien : satisfaire ses militants et ses alliés de la première heure en leur confiant des directions ou agences juteuses ou bien les sacrifier sur l’autel de considérations subjectives, voire objectives et courir le risque de voir une fronde sourdre dans son parti. Il est permis de préjuger que les remous et les grognes et rognes au sein de la majorité présidentielle ne s’estomperont pas tant que des responsables apéristes pur sucre verront des militants de la 25e heure, ralliés et transhumants truster les places qui, politiquement, leur reviennent de droit. En tant que chef de l’Exécutif et de l’APR, il faudra à Macky Sall assumer pleinement toutes ses responsabilités et rechercher l’équilibre entre le bâton et la carotte. En tout cas, le fast-track, qui doit impulser avec célérité, diligence et efficacité la mise en œuvre du PSE II, est encore coincé par la bataille des places et les logiques bassement alimentaires qui minent le parti présidentiel.
LES RÉSERVES DU MAGISTRATS IBRAHIMA DEME
Invité de l’émission «Jury du dimanche» sur «iradio», le juge démissionnaire a dénoncé le caractère solitaire de la réforme concernant la suppression du poste de Premier ministre (PM)
Invité de l’émission «Jury du dimanche» sur «iradio», le juge démissionnaire Ibrahima Hamidou Dème a dénoncé le caractère solitaire de la réforme concernant la suppression du poste de Premier ministre (PM). Le président du mouvement «Ensemble» demande tout simplement le report d’un tel projet de loi qui, à l’en croire, va installer un grand désordre dans le fonctionnement de l’Administration.
Le juge démissionnaire Ibrahima Hamidou Dème s’est prononcé sur la suppression du poste du Premier ministre. Il dit ne pas comprendre qu’un tel projet de loi soit présenté brusquement dans l’espace public sans au préalable que le chef de l’Etat le mentionne dans son programme de campagne ou que l’opinion publique en exprime le désir. Ainsi, le président du mouvement «Ensemble» estime que c’est une initiative solitaire du chef de l’Etat qui, sans nul doute, ne rencontre pas l’adhésion de toute la majorité présidentielle. «De toutes les manières, nous persistons à dire que c’est une réforme majeure. Et on doit pouvoir y associer l’ensemble des forces vives de la nation. Macky Sall doit avoir une conception moins partisane de la gestion du pays. Il doit prendre de la hauteur et dépasser cette conception partisane de l’Etat», plaide-t-il avant d’inviter le chef de l’Etat à reporter son projet de réforme et à profiter d’une large concertation nationale pour la poser en même temps que d’autres questions aussi importantes pour la vitalité de notre démocratie. Il se dit convaincu que cette réforme va renforcer les pouvoirs du président de la République, en plus d’installer un grand désordre dans le fonctionnement de l’Administration.
«Dans le fonctionnement interne de l’administration, nous étions habitués dans la répartition du service à l’existence du PM qui était un peu accompagné par un secrétariat général du Gouvernement. Maintenant, il faut voir quel sera le rôle du secrétariat général du Gouvernement ? Est ce que le Président aura un rapport direct avec le secrétariat général du Gouvernement qui prépare l’ordre du jour du Conseil, qui assure le secrétariat du Conseil et qui initie tous les textes législatifs», s’interroge-t il. Toujours selon lui, cette réforme aura également des incidences sur le pourvoir législatif puisqu’il n’y aura plus de déclaration de politique générale, ni de motion de censure contre le gouvernement. «L’Assemblée nationale n’aura plus de contrôle sur l’Exécutif», précise-t-il avant de signaler que cette réforme va encore renforcer les pouvoirs du président de la République. «Ses prérogatives ont été toujours jugées comme étant exorbitantes. Mais avec cette réforme, il va devenir un super Président», déplore-t il.
Quid du chef de l’Etat qui parle de recentrage de l’Etat par le haut ? Ibrahima Hamidou Dème trouve paradoxal le fait de féliciter son Premier ministre et de revenir pour dire qu’il n’y a pas d’efficacité. «C’est un aveu d’échec», clame le président du mouvement «Ensemble». A l’en croire, la conception moderne du pouvoir veut qu’on délègue de plus en plus les missions, que le président de la République soit l’arbitre et qu’il ne gouverne pas directement. Mais avec cette réforme, tranche-t-il, c’est l’efficacité gouvernementale qui va prendre un coup.
IBRAHIMA HAMIDOU DEME : «IL Y A UN MALAISE DANS LA MAGISTRATURE»
Parlant par ailleurs de l’Indépendance de la Justice, il déplore un manque de volonté politique de l’Exécutif ; mais également une responsabilité des acteurs de la Justice qui n’assument pas leur rôle. Et surtout, dit-il, les « chefs de cour» notamment le premier président de la Cour suprême qui incarne le pouvoir judiciaire. «Je suis étonné que depuis quelques années, on n’entend plus de conflits. Dans une démocratie, il faut bien un conflit entre les pouvoirs. Pour défendre l’honneur de la Justice, il faut se heurter au pouvoir exécutif et surtout au président de la République», déclare-t-il en demandant plus de protections des magistrats qui font honneur à la magistrature. «Il faut que nos chefs reprennent le flambeau qui leur a été donné par nos prédécesseurs. Malheureusement, on n’entend pas les chefs. Or, c’est à eux de protéger les magistrats.» Il s’émeut du fait que le chef de parquet de Mbour ait été relevé pour avoir accompli son travail et poursuivi un membre du régime qui avait subtilisé des cartes d’identités. En raison de tout cela, il considère qu’il y a un malaise dans la magistrature notamment chez les jeunes qui vivent d’énormes frustrations. Il s’est désolé également du fait que des magistrats reconnus pour leur probité soient écartés. A cet effet, il cite EL Hadj Malick Sow et Habibatou Diallo écartés depuis quelques temps.
Appelant à plus d’ouverture du Conseil Supérieur de la Magistrature, il soutient toutefois que ce n’est pas la composition qui pose problème ; mais plutôt le fonctionnement. «Il faut mettre à compétition les postes», dit-il en demandant de s’inspirer de ce qui se fait en termes de transparence au niveau des affectations des enseignants.
IL EST TRES DIFFICILE POUR ME WADE DE TERMINER LA RÉFECTION DE SA MAISON
L’avocat Me Amadou Sall a fait de grosses révélations hier, sur les difficultés financières de l'ancien président
L’avocat Me Amadou Sall a fait de grosses révélations hier, sur les difficultés financières de Me Abdoulaye Wade pour terminer la réfection de sa maison du Point E. Ce, malgré une pension de retraite de président de la République (entre 9 et 12 millions Fcfa), son épargne et l’aide de quelques amis. Le responsable libéral qui était l’invité hier de «Grand Jury» de la «Rfm», a évoqué d’autres sujets d’actualité comme le statut de chef de l’opposition.
Depuis son départ du pouvoir en 2012 et sa décision d’aller vivre à Versailles,(France) en compagnie de son épouse, Me Abdoulaye Wade logeait, lors de ses séjours à Dakar, chez Me Madické Niang à Fann Résidence. Mais depuis la brouille entre le pape du Sopi et son ancien ministre des Affaires Etrangères, le couple Wade a pris ses quartiers dans un hôtel de la place.
Lors de l’émission «Grand Jury» d’hier sur la «Rfm», Me Amadou Sall a expliqué pourquoi l’ancien Président de la République ne loge dans sa célèbre du Point E. Estimant que beaucoup de Sénégalais se posent cette question, l’avocat soutient : «C’est triste à dire, mais la maison du Point E avait été saisie. Aujourd’hui, des instructions ont été données pour une annulation de la saisie, mais Abdoulaye Wade ne pouvait pas décemment terminer un chantier sur une maison saisie», explique l’ancien garde des Sceaux, ministre de la Justice.
Et pour achever aussi les réfections entamées sur cette maison, le pape du Sopi comptait sur ses épargnes, mais cet argent n’a pas pu lui permettre de poursuivre le chantier. «Il a une pension de retraite et de l’argent qu’il avait gardé, sans compter l’aide de quelques amis avec lesquels il voulait terminer la maison, mais Abdoulaye Wade qui est un homme généreux a donné tout cet argent à des personnes qui en avaient besoin. Il faut dire les choses telles qu’elles sont, même si la maison située au Point E est remise à sa disposition, il reste qu’il est difficile de la terminer», révèle Me Amadou Sall.
FAST-TRACK, STATUT DE CHEF DE L’OPPOSITION.
L’ancien garde des Sceaux, ministre de la Justice a évoqué d’autres questions d’actualité comme le statut de l’opposition. Pour le responsable libéral de Thiaroye, l’idée vise à liquider politiquement Me Wade et le Parti Démocratique Sénégalais (Pds). Une démarche qui l’irrite foncièrement.
Haussant le ton, Me Sall martèle : «Wade s’en fout d’être chef de l’opposition. Maintenant qu’on ne participe pas à une élection, on veut se précipiter pour créer un chef de l’opposition. Ce n’est pas parce qu’on a pas pris part à une élection qu’on est mort». A propos de la dernière élection présidentielle, l’avocat considère que Me Wade a eu raison sur tout le monde. «Il n’y a pas eu de consensus sur le fichier électoral, de même que sur la loi sur le parrainage. Dans le camp de la mouvance présidentielle, personne n’en parle.Nous savons exactement comment cette élection a été truquée. Nos experts y travaillent», affirme-t-il .
A l’ en croire, un rapport va être publié pour montrer la méthode utilisée par le Président Macky Sall et son régime pour avoir un deuxième mandat. Le Fast-Track, l’expression en vogue ces temps-ci dans la galaxie Macky a été tournée en dérision par Me El Hadji Amadou Sall. «Si aller plus vite, c’est se tromper de numéro de téléphone et appeler un président de la République à la place d’un chef de l’opposition, alors là pourquoi parler anglais pour frimer. Un gouvernement ne frime pas», ironisé le responsable libéral.
Après le marché Tiléne qui a échappé de justesse à un second incendie la semaine dernière, la gare routière de Ziguinchor a été, samedi dernier, la proie des flammes. Selon le propriétaire du magasin, Mame Gor Sylla, des marchandises d’une valeur de plus 100 millions Fcfa ont été réduites en cendres.
Un violent incendie s’est déclaré, samedi dernier aux environs de 16 heures, à la gare routière de Ziguinchor. Selon les témoins trouvés sur les lieux, le feu serait parti d’un tas d’immondices qui jouxte la cantine qui a pris feu. Face à la furie des flammes, aidée par un vent fort qui soufflait, les commerçants, et leurs clients ont essayé tant bien que mal d’éteindre le feu avec les moyens du bord. Ce, en attendant l’arrivée des sapeurs pompiers. Mais en vain. Les flammes ont résisté à l’intervention des commerçants. Après plus de quarante minutes de lutte acharnée contre le feu, sont enfin arrivés les soldats du feu. Sur place, ces derniers ont trouvé une cantine complètement calcinée. Le propriétaire du magasin n’avait que ses yeux pour pleurer. Selon lui, plus de 100 millions Fcfa sont partis en fumée. De l’avis de Mame Goor Sylla, les dégâts matériels sont énormes. Il s’agit du matériel électroménagers, des téléphones portables et de nombreuses autres articles. Les commerçants, furieux contre la présence des ordures dans toute la gare routière, pointent un doigt accusateur sur la municipalité qui, selon eux, a montré ses limites dans la gestion des ordures ménagères.
«Ils sont toujours présents, quand il s’agit de collecter la taxe municipale, mais cette mairie n’est même pas capable de ramasser les ordures dans les rues de la ville. Partout, les ordures cohabitent avec les populations. C’est une honte pour une ville comme Ziguinchor», explique un commerçant amer.
Embouchant la même trompette, Malick Faye rappelle qu’il a longtemps interpellé les éléments de la voirie sur la présence de ces immondices qui sont à l’origine du drame. Mais, se désole-t-il, «personne ne l’a écouté. «Au Sénégal, on attend à ce qu’il ait une catastrophe pour intervenir». Présent sur les lieux, le chef de division des recettes de la commune de Ziguinchor a essayé d’apporter des explications. Mais, Souleymane Signaté n’a pas été écouté par les commerçants très en colère contre la mairie.
NOUS N'AVONS RIEN A REPROCHER AU PRESIDENT MACKY SALL
Maimouna Ndoye Seck, l’ex-ministre des Transports Aériens a réitéré son engagement auprès du Président lors d'une cérémonie de remerciement a été organisée
Dans le cadre des activités du mouvement Goungué Macky Sall (Gms), une cérémonie de remerciement a été organisée hier à l’honneur du Président Macky Sall et de Maïmouna Ndoye Seck. Une occasion pour l’ex-ministre des Transports Aériens de réitérer son engagement auprès du Président Macky Sall et de rappeler aux populations de la Medina, qu’elle et ses anciens collègues ministres de la zone n’ont rien à reprocher au Président Macky Sall.
Au lendemain du départ de Maïmouna Ndoye Seck du Gouvernement, le mouvement «Goungué Macky Sall» (Gms), a organisé une rencontre intitulée «Sargal akk Dello Ndioukeul Président Macky Sall». Occasion pour les membres du mouvement de remercier le Président Macky Sall et Maïmouna Ndoye Seck pour leur longue collaboration. Un geste qui a fortement touché le désormais ex-ministre des Transports Aériens. «Dans le cadre de nos activités, les jeunes et les femmes de la Médina ont décidé de créer un mouvement politique qui s'appelle «Goungué Macky Sall.
. Chaque fois qu'il y a eu des échéances politiques, nous sommes descendus sur le terrain pour battre campagne auprès du Président Macky Sall ou de ses candidats quand il s'est agi d'élections municipales ou législatives. C'est ce mouvement qui a tenu, à la fin de ma mission dans le gouvernement après 67 mois, à me remercier», souligne t-elle avant de préciser : «J'ai accepté cela pour 3 raisons. D’abord quand on m'a nommé, ils ont voulu fêter cela, mais je leur avais interdit de le faire. Parce-que pour moi, c’était une mission qui commençait et il fallait attendre la fin pour savoir si on doit fêter ou non. La deuxième raison, c'est que j'ai voulu partager ces moments avec mes collègues ministres Pape Abdoulaye Seck, Awa Marie Coll Seck et Seydou Guèye qui se sont donnés corps et âme dans le cadre des missions gouvernementales, mais aussi sur le terrain politique. Mais surtout pour montrer à la population de la Médina que nous n'avons rien à reprocher au Président Macky Sall. D’autant que certains ont essayé de tirer profit de la situation en disant que le Président Macky Sall a sanctionné les ministres de la Médina. Il n'en est rien». Si le chef de l’Etat devait sanctionner les ministres de la Médina, indique Maïmouna Ndoye Seck il l'aurait fait depuis longtemps. D’autant que, dit-elle, l’Apr est passée de 5.000 à 15.000 voix. Par ailleurs, elle tient à rassurer ses partisans de Gms qu’il n’existe aucun problème entre elle et le Président Macky Sall contrairement à certaines rumeurs.
A propos de la suppression du poste de Premier ministre, elle estime que le Président Macky Sall a besoin d'être plus proche des dossiers pour mieux assurer la coordination. «Cette réforme est une bonne chose. Car, il est important qu'on puisse permettre à tous les Présidents de choisir d'avoir ou pas un Premier ministre».
Seydou Guèye qui a assisté à la rencontre s’est confondu en remerciements à l’endroit du chef de l’Etat. «Le Président Macky Sall ne nous a rien fait qui mérite qu'on lui tourne le dos. Nous nous réjouissons d'avoir assuré nôtre mission avec la tête haute. Jusqu’en 2024, nous continuerons de l'accompagner pour le bien du pays. Que ce soit Papa Abdoulaye Seck, Awa Marie Coll Seck, Maïmouna Ndoye Seck et moi, nous avons tous relevé le défi. Nous sommes d'accord avec ce gouvernement ; parce qu'il doit promouvoir l'équité territoriale, les droits de la femme et des jeunes. Ce qui est sur, c’est qu’il va nous appeler pour l'aider dans sa nouvelle mission», indique Seydou Guèye.
LES BIBLIOTHÉCAIRES ET ARCHIVISTES CRIENT LEUR COLÈRE
Au lendemain de la publication de la liste des agents recrutés dans la Fonction publique en 2019.
Le Comité directeur de l’Association sénégalaise des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (Asbad) déplore que les membres de leur secteur soient laissés en rade lors du recrutement 2019 de la Fonction publique. Par conséquent, l’Asbad porte à la connaissance des autorités et de l’opinion que la situation de la fonction information documentaire n’est pas considérée au Sénégal comme il se doit au.
Déception. Ce mot résume à suffisance le sentiment des bibliothécaires et des archivistes du Sénégal, au lendemain de la publication de la liste des agents recrutés dans la Fonction publique en 2019. En effet, le ministère de la Fonction publique a publié le 1er avril dernier la liste des candidats sélectionnés pour leur engagement dans la Fonction publique. «Sur près d’un millier d’agents recrutés dans la fonction publique, il n y a qu’un seul bibliothécaire», soutient le président de l’Asbad, Thierno Kandji, conservateur chef du Service de la Documentation de l’UFRS ciences économiques et sociales de l’Université de Thiès. «Le communiqué du ministère en charge de la Fonction publique du 1er avril 2019 présentant la liste des candidats sélectionnés pour leur engagement dans la Fonction publique est la goutte de trop qui a poussé les professionnels de l’information documentaire du Sénégal à manifester leur indignation et leur déception», peste Thierno Kandji. Et d’ajouter : «sur un recrutement de près d’un millier d’agents, la Fonction publique n’a jugé nécessaire de ne recruter qu’un seul bibliothécaire alors que le besoin de professionnels est réel.
Dans les différentes institutions publiques du pays, la situation du patrimoine documentaire est très déplorable : Détérioration de documents, abandon d’archives actives et sémi-actives, absence de budget pour la conservation ou l’acquisition de nouveaux documents, absence de personnels qualifiés, non destruction de rebuts d’archives (celles-ci se retrouvent dans les kiosques de vendeurs et dans la rue) etc», d’après le document. «L’absence de professionnels de l’information documentaire dans ce recrutement témoigne d’une ignorance totale de la situation du patrimoine documentaire en péril et constitue une contre-indication des fortes recommandations issues des différents rapports des corps de contrôle de l’Etat et de la volonté exprimée par le président de la République en différentes occasions», affirme le leader de Asbad. A titres illustratif, la structure dirigée par Thierno Kandji indique qu’en 2015, l’Ofnac a déploré les mauvaises conditions de conservation des documents comptables et administratifs, et surtout après les innombrables pertes constatées. «L’IGE, dans son rapport public sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes de juin 2015 a souligné une situation préoccupante dans la conservation et la gestion des archives, ainsi que des documents administratifs dans les différentes missions et les audits qu’elle a coordonnés», selon le communiqué. La même source signale que les corps de contrôle ont depuis toujours démontré la place et l’impact fort important d’une bonne gestion des archives et des documents administratifs dans le processus de contrôle et de vérification.
«La bonne gouvernance passe nécessairement par une bonne politique d’archivages, d’où la nécessité d’avoir des professionnels de l’information documentaire au niveau de tous les maillons de l’administration», explique notre découverte. «Le Chef de l’Etat avait également manifesté au gouvernement sa volonté de voir une politique aboutie en matière d’archivage», renseigne-t-elle. «En effet, abordant la célébration de la Journée internationale des Archives au cours du Conseil des ministres du 14 juin 2017, le Président de la République avait rappelé au Gouvernement l’impératif d’assurer, dans toutes les structures publiques et parapubliques, une bonne conservation des archives, et d’asseoir l’appropriation et la mise en œuvre d’une stratégie nationale de modernisation de la gestion des archives, à travers l’implication des universitaires et autres professionnels du secteur». Il avait demandé au Gouvernement de «veiller à l’intensification de la numérisation des archives et documents administratifs, à la réalisation, dans les meilleurs délais, du Centre national des Archives, ainsi qu’au recrutement de professionnels, bibliothécaires et archivistes, pour assister les administrations», souligne le communiqué de l’Asdab.
. «Cette instruction du président de la République est restée sans suite», constate pour le déplorer l’Asbad. D’après le communiqué, les archives et documents administratifs font partie du patrimoine de la nation et leur conservation est obligatoire. A preuve, il cite «La loi n° 2006-19 du 30 juin 2006 relative aux archives et aux documents administratifs (2006), promulguée sous le magistère de Macky Sall, alors Premier ministre, la déclaration universelle sur les archives adoptée le 10 novembre 2011 au cours de la 36ème session plénière de l’Unesco selon laquelle «les archives consignent les décisions, les actions et les mémoires. Les archives constituent un patrimoine unique et irremplaçable transmis de génération en génération. Les documents sont gérés dès leur création pour en préserver la valeur et le sens.
. Sources d’informations fiables pour une gouvernance responsable et transparente, les archives jouent un rôle essentiel dans le développement des sociétés en contribuant à la constitution et à la sauvegarde de la mémoire individuelle et collective. L’accès le plus large aux archives doit être maintenu et encouragé pour l’accroissement des connaissances, le maintien et l’avancement de la démocratie et des droits de la personne, la qualité de vie des citoyens».
LES ILES DU SALOUM… EN SURSIS
Les populations de Dionewar et le reste des 19 îles du Saloum sont en sursis ! Leurs localités étant menacées de disparition du fait de l’érosion côtière et de l’avancée de la mer qui ne cesse d’engloutir des terres.
Les populations de Dionewar et le reste des 19 îles du Saloum sont en sursis ! Leurs localités étant menacées de disparition du fait de l’érosion côtière et de l’avancée de la mer qui ne cesse d’engloutir des terres. A cela s’ajoute la hantise de l’exploitation prochaine des ressources pétrolières et gazières de la Pointe de Sangomar. Suffisant pour qu’elles fassent appel, malgré l’aménagement d’une «Aire maritime protégée de Sangomar» par les municipalités de Dionewar et Palmarin, aux gros moyens de l’Etat pour abriter définitivement ces îles du Saloum, notamment les 5500 âmes résidant à Dionewar et 7000 autres du village de Niodior, entre autres. Déjà, la Banque mondiale, dans un rapport, alertait sur les conséquences de l’érosion côtière au Sénégal et dans trois autres pays de la sous-région affectant 65% du littoral, avec 4 mètres de plage perdus chaque année (voir par ailleurs).
Naturellement, la mer est un des facteurs de vie incommensurable. Sa présence est toujours d’un grand apport pour l’homme, car lui assurant toutes les conditions d’une vie équilibrée. Ainsi, au-delà des énormes richesses qu’elle cache dans ses profondeurs, la mer est aussi un facteur d’embellissement du paysage et de protection inégalée du système environnemental. Mais, si elle détruit sur son passage les facteurs qui accompagnent ses richesses, que constitue la terre ferme, elle risque de se retrouver toute seule et finir par perdre ce compagnon potentiel.
L’EROSION CÔTIERE, UN PARADOXE FACE A LA BEAUTE DU PAYSAGE ET AUX TRADITIONS DE DIONEWAR
Dans les îles du Saloum, notamment à Djifère, Palmarin, Dionewar, c’est le même phénomène qui risque de se produire. Même si l’on se refuse aujourd’hui de dire qu’elle constitue un facteur bloquant, la poursuite correcte des arts, traditions et cultures dans cette partie du pays, l’avancée progressive de la mer sur les îles de la Pointe de Sangomar se corse de plus en plus et menace dangereusement les populations locales. Malgré les moult études menées en amont par les techniciens, écologistes, professeurs et autres spécialistes de l’environnement, le phénomène d’engloutissement de ces villages par la mer persiste.
La beauté du paysage, la richesse de la culture et la tradition des occupants n’y feront rien, Donewar et le reste des 19 îles du Saloum sont en sursis. Les populations ont tiré la sonnette d’alarme lors de la première édition des 72h de «Ngodane», tenue les 5, 6 et 7 avril derniers à Dionewar. Une occasion pour les habitants de ces îles du Saloum de revisiter toute l’histoire de cette vaillante dame (Ngodane, la fondatrice de l’île) pour la réécrire et faire face au phénomène de l’érosion côtière qui menace en permanence la plupart des îles situées autour de la pointe de Sangomar.
DIJFERE MENACE D’ÊTRE RAYE DE LA CARTE
Le village de Djifère qui n’est plus qu’une bande de terre de moins de 300 mètres de large, encerclée en forme de fer à cheval par la mer, risque d’être rayé de la carte, du fait de l’érosion côtière accentuée par l’avancée de la mer. En effet, c’est en février 1987 que le phénomène d’engloutissement de ses terres s’est manifesté pour la première fois. Ce mois-là, Djifère a été amputé d’une grande superficie de terre située sur sa partie Sud. Dans ce coup, l’usine de transformation de produits halieutiques qui employaient plusieurs centaines de personnes disparaissait, laissant derrière elle, des vagues en furie. Des moments de grande tristesse chez les populations et les villageois qui ont vécu ce jour-là la plus grande psychose de l’histoire de Djifère. Une psychose qui, visiblement, hante toujours les populations qui craignent à chaque instant, de jour comme de nuit, que le reste de leur village ne soit emporté par les vagues. Jusqu’au dernier jour où l’on les quittait, à l’issue d’un voyage riche en enseignements et émotions, cette même sensation tonnait encore dans nos oreilles.
Si dans les villages de Palmarin et Diakhanor, le phénomène est moins grave, avec une grande majorité de résidents qui espèrent encore avoir plus de temps pour voir leurs villages dévastés par l’Océan, à Dionewar en revanche, les dégâts causés par cette érosion côtière se multiplient sensiblement. Ces villages, véritable paradis touristique pour les nombreux étrangers désirant visiter la pointe de Sangomar, ont perdu l’essentiel de leurs plages. Les nombreuses murailles vertes composées de cocotiers et palmerais qui longeaient la côte se sont toutes retrouvées à terre, en voie de pourrissement. Et ce, à côté de certaines habitations construites en bordure de la plage par des étrangers ou autres résidents plus nantis. Un décor habituel que les populations locales des îles du Saloum traversent tous les jours avec amertume, inquiétude et sans espoir de trouver un intervenant capable de redresser la situation.
DIONEWAR REAGIT, … VAINEMENT
Il faut relever que l’ouverture de cette brèche maritime dans l’île de Dionewar, n’a pas laissé les populations indifférentes. Pour avoir déjà perdu 200 mètres de terre sur sa partie Nord-ouest et inondées sur la façade Ouest, à chaque remontée de marée ou autre pluies diluviennes, les populations de Dionewar se sont prêtées à la construction de digues de protection pour amortir les tempêtes et leurs dégâts. Mais… vainement. Car, compte tenu de la fragilité de ces ouvrages et le manque d’un réseau d’assainissement dans ce village, cette stratégie est loin de prospérer. Et, à chaque tempête ou hivernage, les cimetières du village, l’arène de lutte, le terrain de football et l’école II pataugent dans les eaux.
Malgré la dernière visite d’inspection des sites du ministre de l’Intérieur d’alors, Abdoulaye Daouda Diallo, dans ce village et les 700 millions du Fonds d’adaptation offerts par le Comité de développement de Dionewar (Cdd), destinés à la réhabilitation de l’ancienne digue, le village est toujours exposé aux risques d’inondation, sur sa partie Nord-ouest, en même temps que sur sa façade Ouest; cette partie située en face de l’océan ouvre à chaque fois les portes à l’érosion. Présentement, pour les populations, il faut de gros moyens pour abriter définitivement Dionewar et le reste des 19 îles du Saloum des menaces de disparition. Car, préviennent les populations, si une tempête d’envergure exceptionnelle les surprend dans leurs sommeils, une population de 5500 âmes résidant à Dionewar et 7000 autres du village de Niodior disparaîtront de manière spontanée.
LA BONNE GOUVERNANCE DEBATTUE PAR LES UNIVERSITAIRES, POLITIQUES ET MEMBRES DE LA SOCIETE CIVILE
L’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis a abrité, le samedi 13 avril, un forum public axé sur le thème: “Après 59 ans d’indépendance, quelle place pour la gouvernance dans le nouveau et dernier quinquennat du Président Macky Sall?”
L’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis a abrité, le samedi 13 avril, un forum public axé sur le thème: “Après 59 ans d’indépendance, quelle place pour la gouvernance dans le nouveau et dernier quinquennat du Président Macky Sall?” C’est à l’initiative des responsables de Sud FM, la 1ère chaine de radios privées au Sénégal, en partenariat avec la Fondation des Médias en Afrique de l’Ouest. Une rencontre qui a réuni des journalistes, des universitaires, des politiques ainsi des acteurs de la société civile.
“La bonne gouvernance est le chemin le plus sûr pour en finir avec la pauvreté et soutenir le développement”, disait Koffi Annan. Aujourd’hui, la corruption fait perdre 118 milliards de F CFA au Sénégal, en 12 mois, a rappelé Baye Oumar Gueye, Directeur Général de la radio Sud FM. “Le sujet que nous débattons est un sujet d’enjeu car lorsque vous jetez un coup d’œil sur les rapports de l’OFNAC, il a été dit dans une étude publiée depuis 2016 que le Sénégal perd chaque année 118 milliards de nos francs. Est-ce que vous vous rendez compte, dans un pays en développement comme le nôtre, de ce que cela peut poser comme impact?” s’est questionné le patron de Sud FM qui estime qu’il va falloir, dès à présent, prendre des initiatives. D’où d’ailleurs ce forum public tenu à l’UGB de Saint-Louis et qui, selon lui, est conforme à la vocation et à la ligne éditoriale du groupe.
Baye Oumar Gueye est également revenu sur le phénomène de la corruption qui pose problème au Sénégal. “Il a été dit dans le débat qu’on ne naît pas corrupteur, mais on le devient. D’où la nécessité d’emblée de revenir sur l’éducation des citoyens. La transmission du savoir reste une chose primordiale en matière d’éducation dans un pays. Toutefois, le savoir peut être à l’origine du développement, s’il est de qualité car produit par des intellectuels”, a-t-il précisé, tout en évoquant la nécessité aujourd’hui d’éduquer davantage les citoyens. Ce qui permettra de mieux combattre le phénomène de la corruption qui ne fait que retarder le développement des Etats africains. “Le développement, c’est avant tout un problème de citoyen.
Les autorités devraient donner le bon exemple. Mais il faudrait que chacun d’entre nous comprenne quel est sa place et son rôle dans la construction de ce pays”, a indiqué le DG de Sud FM. M Guèye a exhorté les citoyens à ne pas fuir leurs responsabilités car celles-ci sont partagées. Toutefois, il ne compte pas en rester là car annonçant une floraison de sujets qui vont être exploités par le Comité d’organisation dans le but de perpétuer l’œuvre qui a été entamée.