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27 juillet 2025
L'ARMÉE, ÉTERNELLE ARBITRE DES CONTESTATIONS POPULAIRES EN AFRIQUE
Le Soudan, l'Algérie, l'Egypte, le Zimbabwe ... La liste des pays africains, où l'armée s'impose en arbitre et dit défendre les intérêts des peuples, est longue - Or, elle finit parfois par prendre le pouvoir
Au Soudan, l'armée est entrée en action en destituant le président Omar el-Béchir et en instituant un comité militaire qui va conduire le pays durant deux ans. C'est à peu près le même scénario en Algérie où le Général Gaid Salah prend les devants, même si officiellement ce n'est pas lui qui assure l'intérim de la présidence après la démission du Chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika.
Il faut rappeler qu'en Egypte, c'est à la faveur des troubles sociaux que l'actuel président Abdel Fatah Al Sissi, ex-chef de l'armée, est arrivé au pouvoir pour succéder à Hosni Moubarak et Mohammed Morsi. On peut aussi citer le cas du Zimbabwe, où l'armée a joué un rôle déterminant dans l'arrivée au pouvoir du président Emmerson Mnangagwa.
Et dans chaque cas, l'armée dit défendre les exigences du peuple.
Pour Arthur Banga, enseignant-chercheur à l'Université Félix Houphouet Boigny d'Abidjan, ces interférences de l'armée sont le fruit d'un dysfonctionnement institutionnel. Il rappelle aussi que les éléments qui composent l'armée sont aussi "dans le peuple. Ils entendent les revendications, qu'ils partagent parfois." Arthur Banga recommande par ailleurs "qu'il faut maintenir la pression sur l'armée pour que la démocratie voulue soit réellement appliquée."
Interrogé sur l'inaction de l'armée dans certains pays, l'expert pense que "les réalités sont différentes" et que dans des pays comme le Togo ou au Tchad, "l'opposition ou la société civile a du mal à entamer la révolte."
DE LA DÉPÉNALISATION DE L'AVORTEMENT
Chercheuse au prestigieux Centre national de recherche scientifique, Marième N'Diaye s'est confiée au Point Afrique sur le sort fait à l'avortement au Sénégal
Le Point Afrique |
Marlène Panara |
Publication 12/04/2019
Petits cadavres de bébés retrouvés dans des sacs plastique, sur des parkings ou des terrains vagues… Régulièrement, la presse sénégalaise se fait l'écho de ces macabres découvertes devenues au fil des années un fléau d'envergure dans le pays. D'après l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), les procès des mères incriminées représentaient même 25 % des affaires jugées dans les tribunaux d'assises en 2012. Pour le moment, à ce crime, la prison reste la seule réponse apportée par la société.
La dépénalisation de l'avortement pourrait-elle en être une autre ? La question est posée, car le Sénégal compte parmi les pays les plus restrictifs au monde en matière d'avortement : l'interruption volontaire de grossesse (IVG) y est purement et simplement interdite. Sans conditions. Une grossesse non désirée issue d'un viol ou d'un inceste ne fait pas exception à la règle. Et pourtant, plusieurs acteurs de la société civile se battent pour que le pays légalise l'avortement médicalisé, dans les conditions stipulées par le protocole de Maputo.
Qui sont-ils ? Une libéralisation de la loi est-elle envisageable ? Marième N'Diaye, chercheuse au CNRS, a répondu au Point Afrique.
Le Point Afrique : Quelle est la législation actuellement en cours au Sénégal ?
Marième N'Diaye : L'avortement est interdit par le Code pénal. L'article 305 punit en effet les femmes y ayant eu recours d'une peine pouvant aller de six mois à deux ans de prison et d'une amende comprise entre 20 000 et 100 000 F CFA. Les personnes qui ont procuré ou tenté de provoquer un avortement à une femme enceinte sont condamnées plus sévèrement encore : les peines vont de un à cinq ans de prison. Quant aux médecins et personnels de santé, ils risquent au minimum cinq ans de suspension, voire l'interdiction d'exercer. En revanche, l'article 35 du code de déontologie médicale autorise tout de même ce que l'on appelle « l'avortement thérapeutique », pour sauver la vie de la mère. Mais la procédure est lourde : l'accord de trois médecins est nécessaire, et le protocole de décision doit être adressé sous pli recommandé au président de l'ordre des médecins pour déclencher la procédure. Il faut également savoir que les médecins ont une clause de conscience. Ils peuvent donc tout à fait refuser de pratiquer une IVG, mais doivent adresser la patiente à un confrère qualifié.
Comment l'avortement est-il perçu par la société sénégalaise ? Existe-t-il un mouvement qui milite pour l'assouplissement de ces règles ?
Il y a effectivement des militants qui, pour défendre leur cause, s'appuient sur la signature du protocole de Maputo. Ce texte prévoit, entre autres, la légalisation de l'avortement dans certaines circonstances. L'article 14C l'autorise uniquement « en cas d'agression sexuelle, de viol, d'inceste, et lorsque la grossesse met en danger la santé morale et physique de la mère, ou la vie de la mère et du fœtus ». Ce protocole additionnel à la charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatifs aux droits des femmes en Afrique a été ratifié par le Sénégal. Mais les autorités n'ont toujours pas harmonisé les lois du pays, et l'avortement médicalisé n'est donc toujours pas autorisé. Ses défenseurs militent pour cette harmonisation.
Quelle est la position des autorités sénégalaises sur le sujet ?
Ce qu'il est intéressant de souligner, c'est que les gouvernants se sont saisis de la question. La contradiction entre les textes ratifiés et la réalité a poussé le ministère de la Santé à commanditer des études sur la situation dans le pays. Leurs résultats ont permis de tirer la sonnette d'alarme, et de fournir des chiffres. Cela a conduit l'État à créer une « Task Force pour l'avortement médicalisé ». Le but : réunir un comité consultatif pour réfléchir à des propositions destinées à libéraliser la loi. Ce comité a été très investi par les associations de femmes, et notamment par celle des juristes sénégalaises (AJS), l'association des femmes médecins (AFEMS) et le réseau Siggil Jigeen. Le milieu associatif est donc un acteur majeur de la lutte pour la légalisation de l'avortement, même si, à la base, l'initiative a été impulsée par le gouvernement. Le personnel médical, lui, est plutôt en retrait. La Task Force organise des rencontres, des sensibilisations destinées notamment au personnel de santé. Mais ils ne sont pas en avant de la mobilisation.
Si l'État est à l'initiative d'un assouplissement de la loi, pourquoi la dépénalisation de l'avortement n'est-elle toujours pas actée ? Qu'est-ce qui bloque ?
L'État a créé la Task Force pour temporiser, pour dire à la société « on travaille sur une solution consensuelle ». Ce qui bloque aujourd'hui, c'est la réaction que pourraient avoir les associations et groupes religieux. Et qui est très craint par le gouvernement. Créée officiellement en 2010, le comité n'a vraiment été actif qu'à partir de 2013. À l'époque, la majorité présidentielle se montrait favorable à une libéralisation de la loi sur le principe. Mais selon plusieurs militantes, Macky Sall a estimé que ce type de réforme difficile serait plus facilement abordable lors d'un deuxième mandat. Puisqu'il n'y aura plus de perspective de réélection pour lui.
Entre 2012 et 2017, toutes les conditions d'un vote semblaient pourtant réunies : le chef de la majorité parlementaire, Moustapha Diakhaté, avait affirmé à plusieurs reprises être favorable à une réforme. Et les postes de ministres de la Justice et de la Santé étaient respectivement occupés par Sidiki Kaba, ancien président de la Fédération internationale de la ligue des droits de l'homme (FIDH), et Awa Coll Seck, membre de l'association des femmes médecins… Mais l'horloge électorale n'a pas permis au débat de se faire une place.
Quelle pourrait être la réaction des religieux ?
L'église catholique, minoritaire, est très hostile. Selon le dogme, dès qu'il y a fécondation, il y a vie et donc un avortement est inenvisageable. Selon les écoles juridiques de l'islam sunnite, il peut y avoir plus de marge de manœuvre. Mais le rite malékite, qui prévaut au Sénégal, a une position assez restrictive et condamne sévèrement l'avortement. Plusieurs groupes religieux ont clairement fait savoir leur hostilité. En janvier 2017 par exemple, la ligue des oulémas du Sénégal a émis une fatwa – reprise en boucle dans la presse – qui menaçait les députés qui légaliseraient la pratique.
Quelle est la position de la société civile sur l'avortement ? Comment est-il perçu par les jeunes ?
L'avortement est encore tabou, et les femmes ayant eu recours à cette pratique restent stigmatisées. Le poids de la religion est fort. Mais la question est débattue, les positions commencent à bouger. Les associations de femmes ont donné un coup d'accélérateur au débat, en mettant en avant dans leurs campagnes le lien entre la hausse des violences sexuelles et la problématique de l'avortement. Plusieurs rapports de l'ONU et de l'AJS notamment ont souligné le paradoxe qui existait entre d'un côté une forte dénonciation des agressions sexuelles, et de l'autre l'interdiction pour ces femmes d'avorter de leur violeur. Elles ont donc une double peine. Cette situation parle aux gens, et permet de montrer que ces femmes ne sont pas des criminelles mais des victimes. Car ce n'est pas l'avortement pour toutes qui est demandé, c'est l'avortement dans des circonstances particulières, prévues par le protocole de Maputo.
Même dans le milieu judiciaire, la donne change. Bien que le milieu judiciaire soit réputé conservateur, certains juges ont souligné, notamment par voie de presse, la problématique de l'infanticide – récurrente et devenue presque banale au Sénégal –, qui pose la question de l'avortement. Les magistrats appellent donc à se questionner sur les raisons de ces infanticides, et sur la réponse de la justice. Est-ce que les incarcérations sont adaptées à ce phénomène ? N'aurait-on pas moins d'infanticides si on autorisait les femmes à avorter en certaines circonstances ? Aujourd'hui le débat est ouvert.
La contraception peut-elle aussi faire partie de la solution ?
L'accès à la contraception au Sénégal est encore problématique. La loi sur la santé de la reproduction (2005) vise à la rendre accessible à tous, sans discrimination d'âge ou de sexe. Mais dans les faits, son utilisation reste faible bien qu'en forte progression : en 1997, seulement 8 % des femmes mariées pratiquaient la contraception, contre 23 % en 2016. Mais il y a encore une différence notable entre le texte, qui a priori encourage la prise de contraceptifs, et la pratique, où persistent encore les difficultés d'accès, de la méconnaissance et une différence de traitement selon le statut des femmes.
LES INCONGRUITÉS D'UN DÉCRET
À la lecture du décret portant répartition des services de l’Etat, certains ministres pourraient être gagnés par la frustration et le regret - La baraka est du côté de Mansour Faye, qui va se retrouver à gérer tous les grands projets de l’Etat
Moins d’une semaine après leur nomination, les membres du Gouvernement sont désormais édifiés sur les prérogatives qui leur sont dévolues au niveau de leurs différents ministères. Mais à la lecture du décret portant répartition des services de l’Etat qui fourmille d’incongruités, certains ministres pourraient être gagnés par un énorme sentiment de frustration et de regret. La baraka est du côté de Mansour Faye, lui, qui va se retrouver à gérer tous les grands projets de l’Etat tels que le pudc, le puma, promvilles et la Dgpssn.
A la tête du ministère du Développement communautaire, de l’Equité Sociale et Territoriale, Mansour Faye est de fait le véritable Premier ministre du pays. En effet, le Décret n°2019-769 portant répartition des services de l’Etat et du contrôle des établissements publics, des sociétés nationales et des sociétés à participation publique entre la Présidence de la République, la Primature et les ministères lui confère des pouvoirs exorbitants et le place au sommet de la pyramide gouvernementale. Ayant manifestement de la baraka à revendre, le maire de Saint Louis se retrouve à la tête d’un ministère super puissant contrôlant la presque totalité des grands projets de l’Etat. Le Programme d’Urgence de Développement Communautaire (Pudc) est placé sous sa tutelle.
Jusqu’ici dépendant de la Primature, cette structure dont la deuxième phase va absorber plus de 300 milliards Fcfa tombe dans son escarcelle. Mansour Faye aura également entre les mains un autre gros fromage. Il s’agit du Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et Territoires frontaliers (Puma) qui, rien que pour ses réalisations dans la région de Sédhiou, prévoit une enveloppe de 46 milliards Fcfa. C’est dire le caractère extrêmement balèze de ce programme si cher au Président Macky Sall et qui était jadis sous la tutelle du ministère des Infrastructures et des Transports terrestres. Les pouvoirs tentaculaires de l’ancien ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement s’étendent jusqu’au Programme de Modernisation des Villes (Promovil). D’un budget d’un peu moins de 300 mil- liards, cette structure était logée, dans l’ancien gouvernement, au ministère des Infrastructures que dirigeait Abdoulaye Daouda Diallo.
Dotée de gigantesques moyens financiers et considérée comme l’un des projets sociaux phares du Président Macky Sall, la Délégation Générale à la Protection Sociale et à la Solidarité Nationale (Dgpssn) migre de la Présidence vers le ministère du Développement Communautaire, de l’Equité Sociale et Territoriale. De ce ministère dépendra aussi le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (Csa) qui relevait de la Primature. Le clou de la toutepuissance pour Mansour Faye se révèle par les prérogatives qui lui sont dévolues au niveau de l’Agence nationale de la Couver- ture Maladie Universelle (Anacmu). En effet, cette agence a été détachée du ministère de la Santé et logée au ministère que dirige le maire de Saint Louis.
Entre bizzareries et coquilles vides
Outre les pouvoirs exorbitants concentrés entre les mains de Mansour Faye, le Décret de répartition des services en date du 8 avril dernier est truffé d’incongruités qui laissent plus d’un pantois. Aux yeux de nombreux observateurs, il apparait incompréhensible la décision prise par le chef de l’Etat de détacher l’Agence Nationale de la Couverture Maladie Universelle du ministère de la Santé. Pas besoin d’être Einstein pour savoir que cette agence qui s’occupe des questions de santé doit relever des services de Abdoulaye Diouf Sarr. C’est ce que recommande le bon sens. Au moment où toutes les structures balèzes sont concentrées entre les mains d’un seul homme, le ministère des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement du Territoire s’apparente à une coquille vide. Ce qui lui donne un semblant de contenu, ce sont l’Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire (Anat), l’Agence de Développement Municipal (Adm) et l’Agence de Développement Local (Adl). C’est dire que le casting aurait été beaucoup plus parfait si le Puma était logé au ministère des Collectivités territoriales que gère Oumar Guèye.
Autres étrangetés relevées dans le Décret en date du 8 avril dernier, c’est le rattachement de Délégation générale à la Promotion des Pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (DGPU) à la Présidence de la République en lieu et place du ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique. A la tête du ministère de la Microfinance, de l’Economie Sociale et Solidaire, Zahra Iyane Thiam se retrouve à la tête d’une véritable coquille vide. D’autant qu’en dehors de trois petites directions, elle ne gère que le Fonds d’impulsion de la Microfinance.
PAR BIRANE DIOP
HOMMAGE À MOMAR SEYNI NDIAYE
Il était un agitateur d’idées, un transmetteur de connaissances hors pair qui refusait de suivre la meute à l’heure où les débats politiques dans le pays battent des records de médiocrité - Le bon humour et la voix de Momar manqueront à SenePlus
L’existence d’un humain se poursuit dans le souvenir des autres. Il est le dernier rempart contre le néant absolu, c'est pourquoi il faut le cultiver car les morts ne sont vraiment morts que lorsqu'il n'y a plus personne pour penser à eux. C’est ce devoir de mémoire vis-à-vis d’une belle personne qui m’a poussé à prêter ma plume à la défense d’une noble cause : celle de la reconnaissance. Momar Seyni Ndiaye, celui que j’appelais affectueusement derrière mon ordinateur, le grand analyste politique est cet individu. Il a quitté ce monde des vivants pour rejoindre le monde éternel.
Ceci dit, le décès de l’analyste politique et par ailleurs éditorialiste de SenePlus survenu le 10 Avril 2019 m’a terriblement touché. C’est avec beaucoup de regret et de tristesse que j’ai appris son départ. J’avais le cœur en miette quand j’ai lu l’annonce sur Twitter. Alors, j’ai versé des larmes de deuil, le tout dans une aphasie totale.
J’aimais beaucoup l’homme, sa prestance mais surtout son humilité. En fait, Momar Seyni Ndiaye était un agitateur d’idées, un transmetteur de connaissances hors pair qui refusait toujours de suivre la meute dans leurs analyses parcellaires à l’heure où les débats politiques dans le pays de Senghor battent des records de médiocrité. Son esprit fécond nous gratifiait régulièrement des analyses nimbées parfois d’humour mais raffinées.
Ah ! Momar était à bonne école, c’est pourquoi il n’hésitait d’un iota à challenger ses collègues journalistes à sa maïeutique afin qu’ils accouchent de très belles idées lors des débats politiques télévisés.
L’ancien journaliste du quotidien sénégalais, Le Soleil était un journaliste pertinent avec une plume d’analyste lucide mais furieusement aiguisée contre la mesquinerie de certains de nos intellectuels et hommes politiques.
D’ailleurs, ce franc parler lui a coûté parfois dans la grande rue de l’internet, insultes et moqueries. Mais malgré ces foucades et ces imbécilités de la part des ignares, Momar Seyni Ndiaye était présent et toujours avec la bonne mine.
J’étais constamment en extase quand je l’écoutais parler de politique, d’économie parce qu’il les maîtrisait.
J’aimais aussi le voir sur un même plateau de télé avec son ami et jeune frère, Momar Diongue. Le tandem de choc. En fait, quand je les voyais, je me disais qu’aujourd’hui, on n’aura pas un foutage de gueule mais plutôt des analyses de haute intensité.
Chercheur de vérité comme le juge d’instruction, éveilleur de conscience comme l’enseignant, Momar Seyni Ndiaye restera ad vitam aeternam dans les annales de la presse sénégalaise. Sa belle plume, ses analyses lors des débats politiques manqueront grandement aux passionnés pour la bonne conduite des affaires publiques : La politique !
Le bon humour et la voix de Momar Seyni Ndiaye manqueront à SenePlus, à Momar Diongue, à la presse mais aussi aux gens anonymes qui l’aimaient profondément comme la chair de leur chair.
Puisse le Seigneur t’accorder le repos éternel et t’accueillir dans son paradis céleste.
Au revoir transmetteur de connaissances !
Ancien élève de l’EBAD/UCAD, Birane Diop est actuellement étudiant en Master Stratégies informationnelles et documents numériques à l’Université Jean Moulin Lyon 3
par Assane Fall
MULTIPLE PHOTOS
CHEIKH OUMAR HANN MÉRITE-T-IL CETTE PROMOTION ?
Monsieur le Président, dans son rapport rendu public (2014-2015), l'Ofnac suggère de relever de ses fonctions le Directeur du COUD de l’époque, et actuel ministre de l’enseignement supérieur
Monsieur le Président, je me permets en tant que citoyen soucieux de la réputation de mon pays d’attirer votre attention sur la nomination de Monsieur Cheikh Oumar Hann comme ministre de l’enseignement supérieur, station très importante et qui a pignon sur rue dans l’espace facultaire.
Moi-même, je suis un professeur pensionné de l’Université Cheikh Anta Diop ayant cumulé presque 40ans d’exercice dans l’enseignement d’une manière générale ; considérez alors que la présente est un simple rappel sans préjugés machiavéliques ni méchanceté de ma part.
Monsieur le Président, dans son rapport rendu public (2014-2015), l’Office National de Lutte contre la Fraude communément appelé (OFNAC) dans sa recommandation numéro 5 (photo jointe) suggère de relever de ses fonctions le Directeur du COUD de l’époque, et actuel ministre de l’enseignement supérieur Cheikh Oumar Hann (nommé à ce poste par vos soins depuis peu). Il est précisé dans cette même recommandation qu’il ne lui soit plus confié la responsabilité de diriger un organisme public.
Il est précisé dans ce rapport (que beaucoup de sénégalais gardent par devers eux) que le sieur en question a été épinglé pour acte de fraude et de corruption ; ces faits sont donc bien établis d’après le rapport et sont donc contraires aux normes professionnelles édictées par les lois en vigueur.
Nous sommes confrontés dés lors à des faits de la part d’un responsable de haut rang contraires à l’Ethique et à la Morale. Ces faits sont des contre valeurs que nos pères, grand pères et nos livres saints stigmatisent.
Alors, Monsieur Hann mérite-t-il cette promotion ?
Je vous laisse seul juge Monsieur le Président.
Avec tous mes respects.
Professeur Assane Fall est pensionné de l’UCAD, docteur en physiologie de l’exercice et en Biométrie Humaine, Directeur exécutif de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail
PAR JEAN MEISSA DIOP
LA MANIE DE FORMULER DE MAUVAISES QUESTIONS
Si un interlocuteur se prête aux questions d’un intervieweur, c’est qu’il peut dire et accepte de répondre - Pourquoi, alors, lui demander encore s’il peut ou s’il veut ? En interview, on n’obtient de bonnes réponses qu’en posant de bonnes questions
Africa Check |
Jean Meïssa DIOP |
Publication 12/04/2019
Quand le journaliste est en interview ou en entretien documentaire, ses bonnes questions appellent toujours de bonnes réponses.
Tout le contraire d’un autre journaliste posant des questions quelconques, sans précision ou trop bateau pour en être.
Sur telle chaîne de télévision dakaroise, qui a reçu, en dix jours d’affilée, différents interlocuteurs, les questions « immanquables », « inévitables » semblaient être « pouvez-nous dire… ? », « Ne pensez-vous pas que… ? ».
De bonnes questions pour de bonnes réponses
Des questions très risquées en ce que le questionneur risque d’être pris au dépourvu et dans l’embarras si l’interlocuteur sincère ou pernicieux répond juste et expressément par « non » à la question « pouvez-vous nous dire… ? ».
Si un interlocuteur se prête aux questions d’un intervieweur, c’est qu’il peut dire et accepte de répondre.
Pourquoi, alors, lui demander encore s’il peut ou s’il veut ? Une des règles apprises en école de journalisme est de formuler les questions de manière telle que l’interviewé ne puisse pas répondre par oui ou par non et en rester là, sans que l’on puisse le lui reprocher. A moins que le journaliste ainsi contrarié – par la réponse courte et sèche provoquée par l’imprécision de sa question – soit assez outillé et adroit pour placer une bonne question-relance ou question-réplique.
En interview, rappelons-le, on n’obtient de bonnes réponses qu’en posant de bonnes questions ; autrement dit, quand on pose des questions mal formulées, on obtiendra de mauvaises réponses. Ou on risque de se faire tourner en bourrique par un interviewé vicieux.
Il en est ainsi chez beaucoup de journalistes qui font comme s’il n’existe qu’une seule et même manière de formuler les questions : « pouvez-vous nous dire… ? ». Et si l’interlocuteur répond sèchement « non », le journaliste n’en saura pas plus que s’il avait formulé la question de manière plus précise, sans la circonlocution du « pouvez-vous… ? ».
Questions inductives et dernier mot
« Avez-vous un message à lancer ? » fait partie de ces questions souvent posées pour clore un entretien. Est-il dit que tout interviewé a un message ou appel à lancer ? Tout dépend du contexte et du sujet de l’entretien.
A la question « quel message lancez-vous ?», un ministre malien répondit à un journaliste d’une radio internationale: « Je n’ai pas la prétention de lancer un message, mais je voudrais juste dire… ». Et il dira ce qui a pu avoir valeur de message. Il aurait pu répondre par non et l’interview en resterait là ou bien répondre par oui et délivrer ce qu’il prétend être son message.
« Le dernier mot ? » est de ces questions que posent des intervieweurs sans imagination pour « chuter » un entretien. Pourquoi veut-on, à tout prix, qu’il y ait un dernier mot ? Et s’il n’y en a pas ? A moins que l’intervieweur veuille que l’interlocuteur ait « le meilleur argument de son entretien avec le journaliste ».
Des journalistes plus astucieux préfèrent ouvrir la question – qui peut être aussi fermée – si l’interlocuteur estime n’avoir rien à ajouter à tout ce qu’il vient de dire à son intervieweur. « Y a-t-il un point important que vous auriez voulu aborder et sur lequel je ne vous aurais pas posé de question ? ».
Viennent, ensuite, les questions inductives. « Allez-vous porter plainte ? ». Il y a question inductive quand le journaliste formule la question de manière à ce que son interlocuteur réponde dans le sens souhaité par l’intervieweur.
Les questions inductives sont des questions qui, par leur formulation, sortent de la neutralité et orientent la réponse en fonction de ce que vous désirez entendre.
Ainsi, il y a un « art » ou plutôt une manie de formuler les questions qui affaiblit l’interview et font douter du journaliste. Comme l’écriture journalistique, la formulation d’une question doit être précise.
par Szymon Jagiello
EN AFRIQUE, L'ENTREPRENEURIAT NE RÉSORBERA PAS À LUI SEUL LE CHÔMAGE DES JEUNES
L’entrepreneuriat africain est davantage subi que choisi - En l’absence de réelles opportunités au sein du secteur formel, les gens sont finalement bien obligés de trouver quelque chose à faire s’ils veulent générer un revenu minimum
Le Monde Afrique |
Szymon Jagiello |
Publication 12/04/2019
Comment l’Afrique peut-elle optimiser les 32,5 milliards d’euros que l’Union européenne (UE) va mettre sur la table d’ici à 2020 ? Comment peut-elle se servir au mieux des 40 milliards d’euros que l’UE projette encore de lui allouer entre 2021 et 2027 pour stimuler, entre autres, la création de 10 millions d’emplois ? Avec le doublement de la population continentale prévu d’ici à 2050, passant de 1,2 à 2,5 milliards d’habitants, l’Afrique devra être en mesure de créer pas moins de « 450 millions d’emplois sur les 20 prochaines années », indiquait en 2017 la Banque africaine de développement (BAD), si elle veut occuper sa jeunesse.
Les plus optimistes imaginent que la création d’entreprise sera la nouvelle religion du continent et que l’engouement pour l’innovation sera partout de mise. Déjà, les jeunes « se disent attirés à 72 % par l’entrepreneuriat », observent Jean-Michel Severino et Jérémy Hajdenberg, co-auteurs du livre Entreprenante Afrique. De plus, l’amélioration du climat des affaires et l’adoption de mesures favorables à la libre entreprise dans un nombre croissant de pays africains ont sans doute incité des millions de personnes à lancer leurs affaires pour tenter de tirer profit des opportunités offertes par de nombreux secteurs.
Une vague de nouveaux entrepreneurs d’une ampleur telle que l’Afrique est déjà la championne toutes catégories de l’entrepreneuriat à l’échelle planétaire. Selon le cabinet de conseil Will & Brothers, l’Ouganda se hisse en tête du classement mondial des pays les plus entreprenants, 28,1 % de la population active y ayant lancé une entreprise. Et que dire des femmes ? Leur proportion parmi les entrepreneurs africains, souligne le cabinet Roland Berger, serait de 24 %, soit plus qu’en Amérique latine (17 %), en Amérique du Nord (12 %), en Asie du Sud-Est (11 %), au Moyen-Orient (9 %) et en Europe (6 %).
« Davantage subi que choisi »
Mais il ne faut peut-être pas se réjouir trop vite. Jacques Leroueil, un spécialiste financier basé à Kigali, observe : « Lancer son affaire ne suffit pas, encore faut-il la pérenniser. Et à ce titre, l’Afrique détient la palme des cessations d’activité, avec un taux de 12,7 % en moyenne, contre 6,8 % en Europe, 9,6 % en Amérique latine et 12 % en Amérique du Nord. » Ce pourcentage élevé de fermetures d’entreprises ternit évidemment les perspectives les plus optimistes de création d’emplois.
Dans son rapport annuel 2017-2018, la Global Entrepreneurship Research Association dresse l’amer constat que « l’Afrique est la région du monde avec le plus faible pourcentage d’entrepreneurs s’attendant à créer plus de six emplois dans les cinq premières années de leur activité ». Jetant des doutes sur la capacité de l’entrepreneuriat à résorber à lui seul le chômage endémique du continent, ce rapport semble en outre suggérer que les jeunes Africains, faute d’opportunité d’emplois, se tournent souvent par défaut vers la création d’une activité privée.
Jacques Leroueil ne dit pas le contraire : « L’entrepreneuriat africain est davantage subi que choisi. En l’absence de réelles opportunités au sein du secteur formel, les gens sont finalement bien obligés de trouver quelque chose à faire s’ils veulent générer un revenu minimum ».
Et pourtant, de nombreux spécialistes, à l’instar de Dominique Lafont, coprésident du groupe Afrique de l’Institut Montaigne, considèrent que « les centaines de millions d’emplois qui doivent être créés en Afrique ne pourront venir que des petites et moyennes entreprises ». Certes, l’Afrique regorge d’innombrables hommes et femmes talentueux, dont les projets déboucheront sur l’émergence d’un prochain Mohammed Dewji ou d’une prochaine Folorunsho Alakija et qui emploieront des milliers de personnes. Mais, comme le suggère la réalité de l’entrepreneuriat sur le continent, leur ingéniosité ne sera pas suffisante pour combler les besoins colossaux liés au chômage des jeunes.
Szymon Jagiello est journaliste et observe depuis Bruxelles l’actualité africaine
MANSOUR FAYE SE TAILLE LA PART «SOCIALE»
Le beau-frère du Chef de l’Etat a hérité des structures portant les politiques et qui étaient réparties entre la Présidence, la Primature et certains ministères.
De ministre de l’Assainissement et de l’Hydraulique rural, Mansour Faye est à la tête du tout nouveau ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale. Une dénomination qui renseigne bien que la tâche du maire de Saint-Louis sera purement d’ordre social. Et Mansour Faye est bien servi à cet effet, au regard du décret de répartition des services de l’Etat.
Le beau-frère du Chef de l’Etat a hérité des structures portant les politiques et qui étaient réparties entre la Présidence, la Primature et certains ministères. Sont désormais sous sa tutelle, le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) et le Programme de modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma). Il y a également, la Délégation générale de la protection sociale et à la solidarité nationale (Dgpssn) qui était rattachée à la Présidence.
Sans compter l’Agence nationale de la couverture maladie universelle (Ancmu) qui dépendait du ministère de la Santé. Ce n’est pas tout, puisque le Commissariat à la sécurité alimentaire lui revient, de même que cinq directions. Celle du Développement communautaire, de la promotion de l’Equité sociale ; la direction de la promotion de l’Equité territoriale, de l’Evaluation des programmes.
La Direction de l’administration générale et de l’équipement dépend aussi du ministère de Mansour Faye ;
AUDIO
LONGUES DÉTENTIONS PRÉVENTIVES, LES SÉNÉGALAISES EXIGENT DES SOLUTIONS
(SénePlus.com, Dakar) L’affaire Saér Kébé repose le débat sur les longues détentions. Le verdict de Son procès soulève la colère des citoyens.
Les sénégalais dénoncent Les longues détentions préventives. Ils appellent ainsi les autorités judiciaires à se pencher sur la question.
Selon eux les détentions préventives participent au surpeuplement du milieu carcéral et demandent l’application des reformes du code pénal et du code procédure pénal.
BARTH TIRE A BOULETS ROUGES SUR TANOR
Selon le maire de Mermoz-Sacré-Cœur, Barthélemy Dias, l’appel aux retrouvailles de la famille socialiste, émis par Ousmane Tanor Dieng, souffre de crédibilité, de légitimité et de légalité.
Dans une vidéo postée hier sur sa page Facebook, Barthélemy Dias n’a pas raté le secrétaire général du Parti socialiste. Selon le maire de Mermoz Sacré-Cœur, l’appel au dialogue et aux retrouvailles de la famille socialiste est tout sauf sincère. Mieux, l’ancien secrétaire général des jeunesses socialistes estime que cet appel souffre de trois entorses.
D’abord, il souffre, selon lui, de crédibilité, parce que l’homme qui l’a lancé, OTD en l’occurrence, a un sérieux problème de crédibilité de par sa posture, ses choix, ses convictions, pour ne pas dire ses pseudo convictions. Ensuite, soutient-il, cet appel souffre de légitimité, parce que, dit-il, celui qui l’a émis a un véritable problème de légitimité, dès lors que son mandat est arrivé à terme depuis plus d’un an. “Aujourd’hui, il (OTD) est dans l’usurpation de fonction et dans l’escroquerie politique. Je m’excuse d’utiliser ces termes, mais malheureusement c’est ça la réalité. OTD a été élu en 2014 pour un mandat de 4 ans qui est arrivé à terme en 2018. Aujourd’hui, il ne parle pas et n’agit pas au nom du Ps, mais au nom d’intérêts partisan, clanique et personnel’’, charge le lieutenant de l’ancien maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall.
Troisièmement, Barthélemy Dias estime que l’appel émis par le secrétaire général du Ps souffre d’objectivité, dès lors qu’ils n’ont jamais quitté la maison du Ps pour y revenir sur sa demande. “Pour nous demander de revenir à la maison, il faut nous dire quand, comment et où on a été exclu. Nous n’avons jamais été exclus du Ps, donc, il n’a pas à nous demander, aujourd’hui, de revenir à la maison-mère, parce que nous ne l’avons jamais quittée’’, fulmine-t-il. Seulement, il admet qu’ils ont des points de divergence avec le camp de Tanor. Mais il espère un jour, dans un cadre légal, crédible, objectif et bien sûr constructif, travailler à avoir des convergences. “Notre réponse à cet appel, c’est bien sûr non. Il semble bien que cet appel a été lancé à Khalifa Sall, Secrétaire national à la vie politique du Ps. Le moment venu, il saura apporter la réponse qui sied. Je n’ai pas de doute qu’il répondra par le mépris et le silence’’.
Complot contre Khalifa Sall
Barthélemy Dias a aussi profité de sa sortie médiatique pour lever un coin du voile sur le complot dont a été victime Khalifa Sall avec, selon lui, la complicité d’Ousmane Tanor Dieng. Prenant à témoin le leader de Bès du niakk, Serigne Mansour Sy Djamil qui, à l’en croire, a fait part d’une réunion à laquelle il était convié et où on lui expliquait, par la voix de Macky Sall, le complot qui devait être organisé pour liquider Khalifa Sall, Barthélemy Dias soutient qu’Ousmane Tanor Dieng était à cette réunion. C’est d’ailleurs pourquoi il dénonce le manque d’honnêteté du leader socialiste. “Comment est-ce qu’on peut se permettre de comploter, de nuire, de blesser et de chercher à humilier des camarades de parti et ensuite leur demander de revenir à la maison qu’ils n’ont jamais quittée ? Ça s’appelle de la malhonnêteté intellectuelle, politique et morale. A ce titre, nous ne mangeons pas de ce pain’’, fulmine t-il. Non sans inviter le président de la République à libérer Khalifa Ababacar Sall. S’adressant à Macky Sall, il dit : “Vous dites que vous êtes un musulman. Au nom de ce que vous pensez être, libérez Khalifa Sall. Il n’a pas maille à partir avec la justice. Il n’a pas non plus violé une quelconque loi en vigueur dans ce pays.’’ Par ailleurs, le maire de Mermoz Sacré-Cœur est revenu largement sur les résultats du scrutin présidentiel du 24 février 2019 et toute la stratégie, selon lui, de hold-up électoral qui a été mise en œuvre par les tenants du pouvoir. A cet effet, il dénie toute représentativité de l’actuel président de la République dans la capitale sénégalaise, fief de Khalifa Ababacar Sall. “Macky Sall a humilié ses responsables de Dakar, en les défénestrant du gouvernement. Cela prouve simplement qu’il n’a jamais gagné Dakar. Nous ne lui reconnaissons que sa victoire obtenue à Yoff, grâce au ministre Abdoulaye Diouf Sarr que nous félicitons au passage. A part Yoff, il n’a gagné aucune autre commune. Même Khalifa Sall n’a jamais gagné les 19 communes de Dakar quand il était au plus fort de sa carrière politique’’, se persuade-t-il.